attaque et arrive aux portes de Varsovie. En France, Alexandre Millerand prend l’affaire au
sérieux et aide les Polonais par l’envoi de matériel militaire ce qui permet à la Pologne
d’échapper à la défaite. Paris organise ensuite une vaste coalition regroupant les blancs des
pays voisins de la Russie pour établir un gouvernement russe qui reprendrait les liens d’avant-
guerre avec la France. Au final, les blancs sont battus en 1920. La Grande-Bretagne
s’accommode de Lénine et en mars 1921, la Pologne conclut avec la Russie la paix de Riga.
La France reconnaît le régime soviétique en 1924.
L’Europe de Versailles n’est pas fondée sur un antisoviétisme mais sur une défensive
prudente face à la Russie bolchevique. Wilson pense qu’en commerçant avec la Russie on
organisera de l’intérieur la libéralisation du régime. Lorsque Edouard Herriot reconnaît la
Russie, il pense pouvoir réintroduire celle-ci dans un système européen pour l’utiliser contre
l’Allemagne.
En août 1920, on conclut avec la Turquie le Traité de Sèvres. Elle perd ses derniers territoires
en Europe et tout le Moyen-Orient. Syrie et Liban deviennent des protectorats français. Iran et
Irak deviennent des mandats britanniques de la SDN. Les mandats doivent préparer les
peuples vers l’indépendance le moment venu. La Turquie doit accepter la création d’un Etat
kurde et d’un Etat arménien. Les Anglais et les Français occupent les détroits et Istanbul et
contrôlent les finances. C’est un mélange de wilsonisme et d’impérialisme franco-anglais. La
grande bénéficiaire c’est la Grande-Bretagne alliée à la Grèce. La France conclut une alliance
en 1921 avec Kemal qui est l’adversaire du Sultan. Les Alliés négocient avec Kemal en 1923
un accord qui est plus favorable pour les Turcs que le Traité de Sèvres. Le pays retrouve sa
pleine souveraineté (occupation et contrôle disparaissant).
Les minorités ne bénéficient pas tous du principe du droits des peuples à disposer d’eux
mêmes car d’une part des considérations géopolitiques sont intervenues, d’autre part dans
certaines régions les populations sont tellement mélangées qu’il est difficile de tracer une
frontière qui satisfasse tout le monde. Lors de la création de la Hongrie, on laisse de côté 25%
des populations hongroises dans d’autres pays. Dans la nouvelle Pologne, il y a 1 à 2 millions
d’allemands. Pour les minorités, les droits devaient être gardés par la SDN. Mais ce ne sont
que des droits individuels et non pas des droits collectifs.
La SDN n’a en fait qu’aucun pouvoir réel. Elle ne peut pas désigner l’agresseur tant qu’il n’y
a pas unanimité du conseil. Chaque nation peut conserver sa liberté d’action. Même si on se
met d’accord pour désigner l’agresseur, seules deviennent obligatoires les sanctions
économiques et financières. La SDN est plutôt un forum de discussion. En 1919 et 1924, les
Français ont essayé de donner à la SDN plus de contenu : un système d’arbitrage obligatoire.
Tout conflit devrait être porté devant la SDN et désigné un agresseur. En outre, tout pays qui
refuserait l’arbitrage serait désigné comme agresseur. L’intervention pourra être alors
militaire sous commandement de la SDN. C’est néanmoins le début d’une éducation
internationale (« l’esprit de Genève »). Pourtant, lla SDN n’a pas réglé un seul problème
important.
II) La tentative de la France de faire fonctionner à son profit le système de
Versailles et son échec (1920-1924).
Le malentendu fondamental entre la France et la Grande-Bretagne : la Grande-Bretagne pense
que la paix ne peut être maintenu qu’avec un retour à la prospérité économique de
l’Allemagne, la France souhaite des accords stratégiques contre l’Allemagne. Pour contrôler