Ce qui est en jeu, c’est la culture de la mondialisation que nous avons à intégrer. Le fait d’être
ensemble, d’être liés les uns aux autres par le contexte économique international, le met en
évidence, mais aussi le simple fait qu’ils sont là.
Le terme « d’accueil » des étrangers met déjà une distance. Il est trop faible. A nous chrétiens,
il s’agit plutôt de découvrir en quoi nous sommes leurs prochains. La nouveauté tient au fait
que nous n’avons pas seulement à prendre la mesure de nos différences, mais à recevoir cette
situation comme une nouvelle exigence de communion. La foi nous permet cette communion
dans la différence culturelle et cette différence culturelle appelle à un partage de la foi.
LE PARTAGE ET LE TEMOIGNAGE EXPLICITE DE LA FOI
Nous n’y sommes plus habitués en Europe parce que le contexte a été un long éloignement de
la foi. Les dernières décennies, nous avons eu à faire à des personnes qui soit avaient déjà la
foi, soit l’avaient eue mais l’avait rejetée. Dans ces deux cas, l’annonce explicite de la foi était
mal venue. Or, maintenant c’est différent, et nous risquons de ne pas être prêts à porter un
regard nouveau sur cette situation.
La première erreur, c’est de réserver cette annonce de la foi au seul territoire de la Chine, et la
deuxième de la réserver ici à des super spécialistes parce que nous n’y sommes plus habitués.
Alors que nous ne sommes plus en situation de chrétienté, la proposition de la foi nous paraît
encore trop comme un système qu’on imposerait. Il s’agit de rendre compte de son
espérance : le Christ, avec les mots simples de la foi qui font toute la différence, et permettent
ainsi à la personne de se situer tout en se sentant reconnue et aimée. Aussi c’est la démarche
d’une annonce qui permet un véritable dialogue. Nos « complexes à la Française », nos
réserves, nos objections intellectuelles par rapport à cette démarche paraissent bien ridicules,
surtout lorsque l’on connaît un peu les Chinois et leur conception de l’accueil.
Si l’annonce explicite du kerygme reste au cœur de la démarche, elle va entraîner ce qui en
découle. Si c’est vrai que la présence d’un prêtre en aube dans la cathédrale en lien avec le
groupe Alpha est à l’origine de la démarche, il y a différentes manières d’y prendre part :
1- L’attention à ceux qui viennent à nos célébrations en leur donnant ce dont ils ont besoin.
L’exemple de la messe de minuit à Fourvière où, deux heures avant, 2 ou 3 groupes de
Chinois étaient déjà là. C’était simple d’avoir préparé une feuille en Chinois avec
l’essentiel de la liturgie et de la leur donner. En tout, ils ont dû être une quarantaine Nous
avions prévu un repas pour le lendemain, nous nous y sommes retrouvé à 40 avec les
Français !
J’ai rencontré souvent des chinois absolument pas chrétiens qui venaient à l’église et
même participaient à toute la messe des le premier jour de leur arrivée en France !
On devrait pouvoir mettre au point un site chrétien des Chinois à Lyon qui donnerait en
« dossier joint » les feuilles avec l’essentiel de chaque liturgie en Chinois pour que
d’autres puissent s’en servir en paroisse.
2- Si on ne se sent pas de parler Chinois… on peut toujours renvoyer à telle ou telle
personne, à telle ou telle affiche, à telle ou telle rencontre.
3- De manière générale, la situation actuelle des étudiants demande à ce qu’il y ait des
familles qui puissent les accueillir en proposant un logement, ou simplement la