Module Psychiatrie 2 : Psychopathologie de la psychopathie-
Cours du 04/11/05.
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La difficulté d’élaboration mentale il n’y a pas d’élaboration psychique des conflits, il
n’y a aucune anticipation des conséquences possibles de ses actes sur lui-même et
sur autrui.
Une affectivité froide en apparence il présente une réelle absence de sentiment de
culpabilité, il présente ni honte ni remord, il incrimine les autres. Il se positionne
en tant que victime et il rejette la faute sur autrui dès qu’il y a un obstacle à une
satisfaction immédiate.
Sentiment d’ennui permanent que le sujet tente de rompre par des changements
perpétuels de partenaires sexuels et la recherche continuelle de stimulations physiques.
Tendance à la mythomanie et à la manipulation. La mythomanie se repère dans son
comportement et dans son discours où il valorise ses actes souvent délictuels. Cela
démontre une confusion entre phénomène et réalité en s’attribuant les rôles qui
satisferont son narcissisme, il se dupe lui-même autant qu’il dupe les autres. La
manipulation est fréquente est a pour but de satisfaire ses désirs par tous les
moyens à sa disposition.
Les gestes suicidaires sont fréquents et répondent à des motivations multiples et
intriquées (il peut y avoir de multiples motivations qui sont associées) : le coup de
cafard, les réactions de panique et de fuites, les gestes de provocations, les appels à
l’aide et un jeu avec la mort.
Les appétences toxico- phyliques qui sont associées à l’attrait de la transgression de
l’interdit plus qu’aux désirs d’appartenir à un groupe. Ces comportements les
conduisent souvent à la consommation de drogues dures, à l’automédication abusive et
à des conduites alcooliques qui augmentent leur agressivité et leur dangerosité.
III- EXPLICATION PSYCHOLOGIQUE
L’enfance est décrite comme perturbée avec des alternances de phases d’apathie et
de sur excitation, une irrégularité dans le travail scolaire avec indiscipline, des colères
violentes, des chapardages, l’école buissonnière et parfois des fugues.
L’adolescence est marquée par une accentuation de ces troubles, des conflits
répétés avec l’autorité. Une instabilité scolaire entraînant des échecs et des renvois
successifs puis l’arrêt des études, la fréquentation de groupes marginaux ou
délinquants. La réalisation des premiers délits : vol de voiture, cambriolage, agression,
fréquence des fugue ou du nomadisme, des excès éthyliques, des expérience psycho
maniaques et de la prostitution.
A l’age l’adulte l’instabilité persiste et compromet l’insertion socio
professionnelle, l’égocentrisme et l’installation affective est habituelle. Rien n’attache
ce sujet qui fait devant les conflits et les responsabilités.
Il semblerait avoir chez ces sujets un raté de la structuration oedipienne, qui semble se
rapporter à une carence particulière de la fonction paternelle. Il n’est pas rare que le père
ne donne pas son nom à l’enfant ou qu’il laisse planer le doute sur la paternité. La fonction
d’interdiction, un des aspects de la fonction paternelle, n’est pas remplie ou l’est de manière
rigide sans recours à la loi commune, ce qui semble fonctionner comme traumatisme et qui
constitue une ouverture à la répétition est un traumatisme corporel qui a été reçu à la place
d’une parole, ce qui interdit tout accès aux symboliques. Les transgressions et les recherches
de sanctions sont des stratagèmes inconscients destinés à faire apparaître les figures
représentantes de la loi. Comme la médiation symbolique est impossible, il s’agit pour ces
sujets d’épuiser leur énergie destructrice toujours renaissante dans des actes toujours répétés.