Section des unités de recherche
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Vague A : campagne d’évaluation 2014-2015
Janvier 2014
matière noire, en complément des espèces chargées, le groupe du LPSC a étudié et classé les meilleures cibles
en γ pour les observatoires présents (Fermi-LAT) et futurs (CTA). Au sein de ce groupe a été développé le
premier code public CLUMPY
pour le calcul du facteur astrophysique J (dépendant de la densité de matière
noire), ce qui a permis d'étudier les signaux attendus dans galaxies naines sphéroïdes et les amas de galaxies.
Perspectives
AMS est dans une phase de prise et d’exploitation des données. L’objectif dans les années à venir est de
poursuivre le retour scientifique de cette expérience en terme de mesure des flux des noyaux et des rapports
isotopiques pour la physique de la propagation galactique, de recherche de matière noire, de variation des flux
pour l’étude de la modulation solaire. ISSCREAM devra être installé fin 2014, début 2015 sur la station spatiale
internationale, nous envisageons une participation pour étendre les analyses AMS à plus haute énergie. La
phénoménologie associée à ces nouveaux résultats sera développée pour mieux contraindre les modèles de
propagation du RCG et étudier le potentiel des différentes sondes pour la détection de matière noire.
2.3 Rayons cosmiques d’ultra haute énergie : AUGER
Physiciens impliqués : M. Avenier, C. Bérat, , J. Chauvin, D-H Koang, D. Lebrun, S. Le Coz, K. Louedec, F.
Montanet, K. Payet, C. Rivière, A. Stutz, M. Tartare
La physique des rayons cosmiques d’ultra haute énergie (RCUHE) permet d’explorer un domaine d’énergie
inaccessible aux accélérateurs et ouvre la voie à l’exploitation des particules cosmiques dans l’astronomie. Le
flux de RCUHE est extrêmement faible (moins de un rayon cosmique par km2 et par siècle pour les plus hautes
énergies) et leur étude est conditionnée par la caractérisation des gerbes de particules secondaires qu’ils
engendrent dans l’atmosphère. Une équipe de recherche du LPSC est membre de la collaboration
internationale à l’origine de l’Observatoire Pierre Auger, le plus grand détecteur de rayons cosmiques en
fonctionnement. S’étendant sur 3000 km2, l’Observatoire mesure les gerbes en détectant les particules arrivant
au sol, avec un réseau de 1660 détecteurs autonomes (compteurs Cherenkov à eau), et la lumière de
fluorescence qu’elles produisent dans l’atmosphère, avec 27 télescopes. L’équipe s’est fortement impliquée
dans le fonctionnement de l’Observatoire, plus particulièrement dans le contrôle en ligne du réseau au sol, et
la caractérisation de l’atmosphère.
Durant les 5 dernières années, la mesure des gerbes atmosphériques par la collaboration Auger a permis des
avancées remarquables dans la connaissance des RCUHE. Ces résultats ont donné lieu, depuis 2009, a 37
articles dans des revues à comité de lecture. Leur spectre en énergie a été mesuré avec une précision inégalée
de 0.1 à 100 EeV (soit 1018 eV), et la forte diminution du flux au-delà de 40 EeV est confirmée de façon
indiscutable. La nature de cette atténuation reste cependant à établir, deux scénarios différents pouvant
l’expliquer : soit une coupure due à l’interaction des RCUHE dans leur propagation avec les photons du fond
cosmologique, soit une limite en énergie intrinsèque à leurs sources. La recherche de neutrinos UHE, à laquelle
le LPSC a participé, a conduit à mettre des limites sur leur flux. Cette absence clairement établie de neutrinos,
et également de photons, tels que prédits par les modèles attribuant l’origine des RCUHE à la désintégration de
particules super massives, défavorise ceux-ci au profit des modèles d’accélération dans des sites
astrophysiques. La collaboration Auger a analysé les directions d'arrivée des RCUHE aussi bien dans différentes
gammes d'énergie que sur différentes échelles angulaires. Même si la distribution d’arrivée des rayons
cosmiques observés au-delà de 50 EeV est anisotrope (avec un niveau de confiance supérieur à 99%), leurs
sources, bien que vraisemblablement astrophysiques, restent inconnues. Des indices d'une potentielle
anisotropie à grande échelle autour de 1 EeV, gamme en énergie particulièrement riche en informations sur la
fin de la composante galactique du rayonnement cosmique, sont à confirmer sur les données à venir.
L'interprétation des mesures de la profondeur du maximum de développement des gerbes suggère une
évolution de la composition du rayonnement cosmique des noyaux légers (protons) vers des noyaux plus lourds
(fer), au delà de 4 EeV. Ce résultat, extrapolé au-delà de 50 EeV, semble incompatible avec l’existence de
l’anisotropie observée à haute énergie, les déviations magnétiques typiques subies par des noyaux lourds ne
permettant pas de pointer vers leur source.
Les UHECR offrent l’unique possibilité d’étudier les interactions hadroniques à haute énergie, et le LPSC a été
impliqué dans l’organisation des analyses portant sur ce thème. La section efficace proton-air a pu être
mesurée à une énergie dans le centre de masse de 57 TeV, soit près d’un ordre de grandeur au-dessus de
https://lpsc.in2p3.fr/clumpy