1
Inflation et désinflation
(P. BEZBAKH, Repères, La Découverte)
Intro :
Inflation = processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix.
hausses sectorielles de certains prix
hausses généralisée des prix, mais ponctuelle.
Après le II° GM, « un peu » d’inflation était le signe d’une économie tournant à plein.
De +, la des prix dans les pays dvpés permettait d’améliorer leurs termes de l’échange avec les PED (car
vendaient leurs produits + chers).
1974 : accélération de l’inflation (< choc pétrolier) révéla ses effets pervers, notamment lorsqu’elle
s’accompagne d’un ralentissement de l’activité (stagflation).
nécessité de maîtriser les coûts de P°.
1979 : désinflation amorcée dans les grands pays industrialisés (processus de ralentissement de l’inflation).
modération des de prix depuis mi-80’s, dues principalement à :
de faibles revendications salariales
la du prix des matières premières
Depuis 1985, inflation stabilisée autour des 3% / an.
PARTIE 1 L’EVOLUTION DES PRIX AU 19EME ET AU
20EME SIECLE
19ème s. : des prix à la P°.
20ème s. : des prix.
En 301, réglementation des prix par l’empereur Dioclétien : l’Edit Maximum prévoyait la peine de mort pour
ceux qui abusivement les prix.
16ème s. : inflation due à l’abondance d’or et d’argent en provenance des colonies américaines de l’Espagne et du
Portugal, se heurtant à la faiblesse de l’appareil productif de l’époque.
l’inflation sanctionnait alors l’insuffisance de P°.
Chap. 1 Les mouvements de prix au 19ème s. et durant l’Entre-deux-
guerres
1780-1890 : oscillations des prix et de la P° autour de grands cycles longs (KONDRATIEFF).
SCHUMPETER : rôle de l’innovation.
1920’s : inflation due à l’essor de la P° industrielle dans les grands pays dvpés.
croissance et des prix jusqu’en 1929.
1930’s : effondrement des prix et de l’activité (Grande Dépression)
 des profits et blocage de l’I.
1936 : relance de l’activités, par le biais conjugué des de salaires et du développement de l’I public.
reprise de la P° industrielle et des prix.
Durant la II°GM, forte inflation due à la ponction effectuée par l’Occupant sur la nationale (imposition d’un
tribut, destruction des unités de P° … raréfaction de l’offre).
Chap. 2 L’inflation des années 50’s - 80’
Fin de la II°GM :
2
- situation de pénurie }
- désir de consommer } tensions sur les prix.
La des prix, bien que modérée, devient permanente dans les 50-60’s.
Elle s’accélère ensuite fortement à la suite des 2 chocs pétroliers se 1973-74 et de 1979.
§ 1 CROISSANCE ET INFLATION
L’objectif de stabilisation des prix passe au 2nd plan du fait de :
* la volonté des salariés, entrés dans l’ère de la consommation de masse, de bénéficier des avantages
d’une croissance rapide
* l’élargissement des capacités de P° des entreprises
A) UNE 1ERE POUSSEE INFLATIONNISTE (1968-1973)
L’ des prix des services expliquent 60% de l’inflation totale, celle des produits industriels 24%.
Par ailleurs, du salaire horaire de 10,5% / an .
1973 : prix des MP coût des importations.
B) LA SECONDE MONTEE DE LINFLATION (1974-81)
1974 : prix du pétrole est multiplié par 4 et des salaires nominaux.
inflation associée à un ralentissement de l’activité (- 0,3 % en France).
Retour de la croissance en (5%) et ralentissement du tx d’inflation à 7% dans les pays industrialisés.
< décélération du prix de l’énergie
< décélération de la des coûts salariaux
A cette époque, différenciation nette entre les pays connaissant une sensible désinflation (USA, RFA, Japon) et
ceux où l’inflation restait relativement élevée (France, GB, Italie).
1979 : choc pétrolier prix pétrole + appréciation de la devise américaine tensions inflationnistes
importées (on parle alors de « choc dollar »).
Cette remontée de l’inflation est moins forte mais + inégale entre les pays OCDE (13% en France, alors que
seulement 5% en RFA).
§ 2 LA LUTTE CONTRE LINFLATION EN FRANCE JUSQUEN 1981
1956 : Guerre d’Algérie des prix
1957 : Traité de Rome désinflation s’amorce et dure jusqu’en 1968.
1968 : des salaires devant les manifestations ouvrières.
1973-74 : combinaison de l’ des coûts salariaux et de celle des MP des prix à la consommation.
1975 : CHIRAC Premier ministre : mesures expansionnistes pour relancer l’activité remontée de l’inflation.
1976 : R. BARRE au gvt changement de politique : la lutte contre la des prix constitue le préalable à tout
redressement de l’économie nationale.
En effet, l’inflation par les coûts et par la D expliquaient dégradation des marges des entreprises, réduisant
leur capacité à investir et menaçant l’emploi.
Origine de cette situation : les rigidités structurelles, dont lé défense des privilèges et avantages acquis.
mesures de politique budgétaire et monétaire restrictive :
encadrement des négociations collectives en matière salariale (permettre seulement le « maintien
strict du pouvoir d’achat »)
des dépenses publiques
principes libéraux : faire reposer la maîtrise de l’inflation à MT sur la vigueur de la concurrence interne et
externe et non sur le contrôle des prix, qui ne doit être que provisoire et exceptionnel.
1981 : la gauche au pouvoir renversement des priorités, dans une perspective largement keynésienne.
Chap. 3 Les principaux effets de l’inflation
sur la valeur réelle des créances et des dettes
sur la rentabilité économique et financière des entreprises
3
§ 1 LES TRANSFERTS LIES A LENDETTEMENT ET AUX PLACEMENTS
Période de montée de l’inflation (1968-74) : avantage pour les emprunteurs :
¤
du coût réel de l’endettement (la du ngp étant généralement + rapide que celle des tx î, il y a
donc des tx î réels. France en 1974 : 0,94%)
¤ alors que les ménages voient leurs créances liquides ou semi-liquides érodées
¤ amélioration de la situation financière du système bancaire
Avantage également pour les propriétaires terriens : des prix des actifs physiques immobiliers
amélioration de leur patrimoine.
de l’octroi de crédit.
Situation nouvelle après 1975 :
L’ des tx î tend à effacer l’effet positif de l’inflation sur le coût de l’endettement.
des î versés par les emprunteurs
des î perçus par les ménages, suffisant seulement à compenser la perte de valeur subie par leurs placements
financiers à partir de 1978.
§ 2 L’INFLATION ET LA RENTABILITE DES ENTREPRISES
En principe, à LT :
des prix
phase d’expansion (car de la rentabilité des I).
Or, après le 1er choc pétrolier : inflation + dégradation de la rentabilité économique des entreprises.
Inversement, dans les 90’s, désinflation + redressement de cette rentabilité.
Causes de la de la rentabilité des entreprises en France dans les 70’s :
partage de la VA favorable aux salariés.
Même évolution dans la plupart des pays OCDE.
La situation se redresse au bénéfice des entreprises à partir de 1982 ( part des profits dans la VA).
L’inflation n’a pas joué le même rôle avant et après les 2 chocs pétroliers :
o Avant, elle aliment l’activité économique (facilité l’endettement, les rapports sociaux…)
o Après 1974, apparaît un « effet pervers » de l’inflation dès lors que le contexte international
ne permet plus de répercuter sur les prix la
des coûts de P° et des charges financières.
les pays qui ont un tx d’inflation bas ces dernières années sont aussi ceux qui réussissent à avoir un excédent
de leur balance commerciale.
Dans ces conditions, on comprend mieux que l’amélioration de la rentabilité des entreprises soit liée à la
désinflation (car de la part des salaires dans la VA et lutte + efficace contre la concurrence extérieure).
§ 3 L’ « EFFET DE LEVIER » ET LA RENTABILITE FINANCIERE
Inflation poids de le dette tx de profit interne > tx d’î.
Fin 70’s : progressive de l’importance de l’effet de levier due au dvp massif de l’endettement dans les 70’s
et à l’ des tx î nominaux .

de la rentabilité réelle des fonds propres en raison :
- de la du tx de profit global
- de la du coût de renouvellement du K
- de l’alourdissement du poids de l’endettement (surtout depuis 1979-80)
Effet de levier devenu négatif à partir de 1981-82 : coût de l’endettement > rentabilité de l’I.
Cause : la désinflation, qui entraîne une des tx î réels.
effet fâcheux sur les I productifs (car + rentables d’effectuer des placements plutôt que d’investir).
4
PARTIE 2 LES GRANDES THEORIES DE LINFLATION
- 16ème s. : Jean BODIN : la « cherté » des choses vient de l’afflux d’or et d’argent en provenance d’Amérique.
CHAP. 1 L’INFLATION PAR LA MONNAIE
§ 1 LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE
FISHER : Théorie quantitative de la monnaie (courant monétariste)
M.V = P.T : tout accroissement monétaire supérieur à celui de la réelle se traduira par un ajustement à la
hausse de l’ensemble des prix.
à CT, la variation des prix est proportionnelle à celle de la MM.
Cette approche repose sur 2 postulats :
la monnaie n’est qu’un voile aux échanges, elle est neutre. dichotomie sphère monétaire / sphère
réelle.
il n’existe pas de véritable D de monnaie pour elle-même, celle-ci n’étant demandée que pour être
immédiatement transformée en D de biens et de services.
Partielle remise en cause avec l’ « Equation de Cambridge » : MARSHALL (courant monétariste)
la monnaie peut faire l’objet d’une D spécifique.
Certes, la MM détermine la valeur des transactions, mais la quantité de monnaie désirée (D de monnaie) influe
sur la MM en circulation.
intègre la monnaie dans l’économie réelle.
§ 2 FRIEDMAN ET LES MONETARISTES
Nouveau développement de l’approche monétariste après la II°GM, avec FRIEDMAN et PATINKIN.
abandon de la stricte et simpliste analyse dichotomique.
l’inflation est tjs et partout un phénomène monétaire, dont la responsabilité repose sur la politique de l’Etat.
Pour contenir l’inflation, il faut contenir l’expansion monétaire à un tx constant et modéré, égal à celui de la
croissance de la P° réelle observée dans le LT.
Tx de croissance de la MM = tx de croissance de la P° réelle à LT.
En cas de création monétaire excessive, les agents convertiront une partie de ce surplus d’encaisses en D de
biens (afin de garder la même structure de leur patrimoine). « excès de D » des prix.
relance ponctuelle de l’activité, mais seulement à CT (< « illusion monétaire »).
A LT, effets seulement sur les prix, et non sur le produit réel.
§ 3 LE ROLE DES ANTICIPATIONS
FRIEDMAN anticipations adaptatives
BARRO, LUCAS, SARGENT anticipations rationnelles (« anticipations parfaites ») : restaure la stricte
dichotomie entre le réel et le monétaire.
la création monétaire n’exerce aucun effet sur le monde réel de la P°, même à CT. En revanche,
s’attendant à la des prix, les entreprises relèvent les prix des biens et services qu’elles offrent afin de
maintenir leur pouvoir d’achat.
§ 4 UN « ANCIEN » TRES « MODERNE » : RICHARD CANTILLON
« Essai sur la nature du commerce en général » (1755).
Approche quantitativiste, mais qui se détache des monétariste de plusieurs façons :
l’entrée de métal dans un économie tend à accroître la P° réelle.
la des prix ne s’explique pas par la simple de la quantité de monnaie, mais par l’ de la D qui en est
déduite. l’effet n’est pas immédiat, il ne jouera qu’après la succession de dépenses rendues possibles par cette
de la MM.
5
= approche bcp + réaliste que celle de nombreux monétaristes contemporains car elle reconnaît, à juste titre, que
la monnaie exerce une action sur l’économie réelle.
CHAP. 2 L’INFLATION PAR LA DEMANDE
« Loi de Say » : D globale = Of globale.
L’excès de D ne peut donc provenir que de l’ incontrôlée des moyens de paiements mis à la disposition des
demandeurs.
§ 1 LA MONNAIE ET L « EXCES » DE DEMANDE
La création monétaire, quel que soit son importance, ne sera inflationniste que dans la mesure l’appareil
productif ne peut répondre à l’
de la D. l’ajustement Of / D se fait alors par les prix, à défaut de faire par
les quantités.
Hypothèses :
< on est déjà au plein emploi
< stock insuffisants
< l’importation ne peut pallier l’insuffisance de l’Of intérieure
KEYNES : concept d’ « excès de demande », à travers la notion d’ « écart inflationniste » :
l’inflation trouve son origine dans des dépenses publiques affectées à l’I dans des secteurs non producteurs de
biens de consommation (grands travaux, industrie spatiale…).
relation proportionnelle entre les variations de prix et l’excès de revenus monétaires sur la P° réelle.
un déficit public, même financé par la pure création monétaire, ne sera inflationniste qu’à partir du moment
où la totalité de la main d’œuvre disponible sera employée à plein.
Politique économique inflation seulement si elle intervient au delà de la situation de plein emploi.
Un financement des dépenses publiques par création monétaire stimule d’autant + l’activité qu’il entraîne
une
des tx î, ce qui incite les entreprises à investir.
LIMITES DE LANALYSE KEYNESIENNE :
pour les Monétaristes, l’inflation ne peut pas se concevoir qu’au seuil du plein emploi.
absence de fondements micro. Or certains sont facilement démontrables :
les anticipations de nouvelles de prix par les entreprises de l’Of immédiatement
disponible pour vendre davantage + tard. prix.
les anticipations inflationnistes par les consommateurs les poussent à intensifier leur D
aujourd'hui pour éviter de supporter les de prix à venir. prix.
la D de crédit, tant des consommateurs que des entreprises, tend à faire les tx î.
des dépenses d’équipements nouveaux, qui accroîtront l’Of ultérieurement, ne se traduisent
immédiatement que par une des revenus distribués, et par la prise en compte dans le spx du
coût du K de remplacement.
§ 2 LES DIFFERENTS CIRCUITS INFLATIONNISTES
Pour la période 1966-76 :
* le circuit salaire-consommation :
rémunérations salariales D de biens prix par les entreprises, ce qui leur permet d’amortir la hausse
des coûts salariaux nouvelles revendications salariales… « spirale inflationniste ».
* le circuit profits dépenses à effet productif différé :
il s’agit principalement des I des entreprises, qui ne produisent leurs effets qu’a posteriori (entre temps, il y aura
eu une des prix des biens intermédiaires).
* le circuit impôts :
1 / 13 100%