« De même que la forme d’un être naturel lui donne son espèce, ainsi la forme
sacramentelle doit contenir tout le caractère spécifique du sacrement. Comme il ressort de ce
qui a été dit plus haut, ce sacrement donne le Saint-Esprit pour nous fortifier dans le combat
spirituel. Trois choses sont donc nécessaires dans ce sacrement, et elles sont contenues dans la
forme en question.
– D’abord la cause qui confère cette plénitude de force spirituelle, c’est la Trinité
sainte, qu’expriment les mots : "Au nom du Père, etc."
– Ensuite, cette force spirituelle elle-même, communiquée à l’homme pour son salut
par le sacrement d'une matière visible. Elle est indiquée par ces mots : "Je te confirme avec le
chrême du salut."
– Enfin le signe donné au combattant, comme dans les combats corporels les soldats
sont marqués des insignes de leur chef. Et c’est pourquoi on dit : "Je te marque du signe de la
croix", cette croix par laquelle, dit S. Paul, "notre Roi a triomphé" (Col 2, 15). » (ST, 3a q. 72,
a. 4). Dans la forme orientale, et dans la forme latine après la réforme liturgique, le caractère
(sceau), la grâce (don) et la cause (Esprit-Saint) sont signifiés de façon plus synthétique par
l’expression : « Sceau du don qui est le Saint-Esprit »
.
D. …conférés par les évêques, chefs de l’armée du Christ.
Dans la discipline latine, seul l’Evêque, ayant dans l’Eglise le pouvoir souverain, peut
conférer ce sacrement qui signe les fidèles du signe de la croix et les consacre comme le
Temple parfait du Saint-Esprit :
« En toute œuvre, le dernier achèvement est réservé à l’art ou à la puissance la plus
haute ; par exemple les ouvriers inférieurs préparent les matériaux, et c’est un artiste supérieur
qui donne la forme. Mais c’est au maître qu’est réservé l’usage, qui est la fin de l’œuvre
d’art ; ainsi la lettre, qui est écrite par un secrétaire, est signée par son maître.
Les fidèles du Christ sont une œuvre divine, selon cette parole (1 Co 3, 9) : "Vous êtes
l’édifice de Dieu" ; ils sont aussi comme "une lettre écrite par l’Esprit Saint", dit encore
S. Paul (2 Co 3, 2). Or le sacrement de confirmation est l’ultime consommation du baptême.
Par le baptême l'homme est construit comme une demeure spirituelle, il est écrit comme une
lettre spirituelle; mais le sacrement de confirmation consacre au Saint-Esprit cette maison
déjà construite, et scelle du signe de la croix cette lettre déjà écrite. Et c’est pourquoi la
collation de ce sacrement est réservée aux évêques […] » (ST, 3a q. 72, a. 11).
« En Orient, c’est ordinairement le prêtre qui baptise qui donne aussi immédiatement
la Confirmation dans une seule et même célébration. Il le fait cependant avec le saint chrême
consacré par le patriarche ou l’évêque, ce qui exprime l’unité apostolique de l’Eglise dont les
liens sont renforcés par le sacrement de Confirmation. […] Dans le rite latin, le ministre
ordinaire de la Confirmation est l’évêque. Même si l’évêque peut, en cas de nécessité,
concéder la faculté à des prêtres d’administrer la Confirmation, il convient qu’il le confère lui-
même » (CEC, 1312-1313, avec les modifications de 1998)
.
« Dans le rite latin, « le sacrement de Confirmation est conféré par l’onction du saint chrême sur le front, faite
en imposant la main, et par ces paroles : Accipe signaculum doni Spiritus Sancti (Sois marqué de l’Esprit Saint,
le don de Dieu). » Dans les Églises orientales, l’onction du myron se fait après une prière d’épiclèse, sur les
parties les plus significatives du corps : le front, les yeux, le nez, les oreilles, les lèvres, la poitrine, le dos, les
mains et les pieds, chaque onction étant accompagnée de la formule : Σφραγίς δωρεας Πνεύθατος Ἀγίου
(Signaculum doni Spiritus Sancti, Sceau du don qui est le Saint-Esprit) » (CEC, 1300, avec les modifications de
1998).
« Aux premiers siècles, la confirmation constitue généralement une unique célébration avec le baptême,
formant avec celui-ci, selon l’expression de S. Cyprien, un "sacrement double". Parmi d’autres raisons, la
multiplication des baptêmes d’enfants, et ce en tout temps de l’année, et la multiplication des paroisses (rurales),
agrandissant les diocèses, ne permettent plus la présence de l’évêque à toutes les célébrations baptismales. En