1/13
Florent LAUTREDOUX et Saïd BICHALI
6/10/2010
Viro, Herpès simplex (fin) / Varicelle-Zona / Virus d’Epstein-Barr / Cytomégalovirus, Pr R. COLIMON
HERPES SIMPLEX (suite)
III Diagnostic virologique
A Détection du virus ou de ses constituants
On recherche des antigènes viraux et/ou des éléments de son génome.
- Recherche d’antigène et cytologie :
o On réalise un frottis d’une lésion cutanéo-muqueuse, puis on utilise un
anticorps pour identifier un antigène spécifique du virus qu’on recherche.
o Si le test est positif, les anticorps anti-herpès donnent une coloration vert
fluo.
- Isolement sur culture cellulaire :
o Egalement sur un prélèvement d’une lésion cutanéo-muqueuse
o Effet Cyto-Pathologique (ECP) :
En présence d’un virus, les cellules du tissu en culture prennent un
aspect particulier. L’ECP sera différent pour chaque virus, ce qui
permet d’identifier le virus et de le caractériser en 24h.
Dans le cas de l’Herpès simplex, l’observation microscopique met en
évidence des nappes cellulaires détruites, avec de grosses cellules
(>50µm) desquamantes ou désorganisées, ballonisées, polynucléées, au
rapport nucléo-cytoplasmique élevé.
- Recherche du génome viral :
o On utilise la technique de PCR (le coût de l’examen étant élevé, il n’est
utilisé que pour rechercher une encéphalite herpétique, sur un prélèvement
de LCR).
B Détection d’anticorps
- Méthode Elisa :
o On détermine le statut sérologique du patient (séropositif ou négatif) en
recherchant des IgM spécifiques du virus.
o Cette méthode est très sensible et permet de faire des études
épidémiologiques (on retrouve environ 10% de séropositifs dans la
population)
o Selon le profil protéique, on peut faire la différence entre des Ac anti-
HSV1 et des anti-HSV2.
2/13
- Fixation du complément :
o Ce test est peu sensible et n’est donc pas utilisé pour l’épidémio
o Mais c’est un bon marqueur de l’histoire récente : les Ac sont détectés
jusqu’à 1 à 2 mois au maximum après le début de l’infection. Il est utile
pour faire un diagnostic d’infection récente.
C’est donc au clinicien de préciser au labo s’il cherche une infection récente ou ancienne,
pour savoir lequel de ces deux tests utiliser.
IV Traitement
- Traitement spécifique :
o Aciclovir (Zovirax®) : en administration locale (ou parentérale dans les
situations graves : encéphalite herpétique)
o Valaciclovir : voie orale
(Les voies d’administration et les posologies ne sont pas à savoir pour l’exam de viro)
- Traitement symptomatique
V Prophylaxie et vaccination
- Mesures de prévention :
o Afin d’éviter une contamination du nouveau-né (très grave),
l’accouchement se fait systématiquement par césarienne en cas de lésion
herpétique du col, de la vulve, ou péri-anale.
o La prévention se fait par l’information des patients. Des journées nationales
d’informations sur l’herpès sont organisées tous les ans.
- Aucune vaccination
3/13
VIRUS DE LA VARICELLE ET DU
ZONA (VZV)
I Epidémiologie
Le VZV appartient à la famille des Herpesviridae comme l’Herpes simplex. Il est ubiquitaire
dans le monde et strictement humain.
La transmission se fait par contact avec une lésion ou par voie aérienne (d’où une forte
contagiosité).
La primo-infection chez l’enfant est responsable de la varicelle, et la réactivation chez l’adulte
(immunodéprimés, personnes de + de 50 ans, femmes enceintes) cause le zona.
La varicelle est à prédominance hivernale (du fait du confinement plus important en hiver),
comme tous les virus à transmission aérienne. L’INSERM réalise chaque hiver un suivi de
l’état de progression du virus sur le territoire. Le zona n’a pas de prédominance saisonnière.
Séroprévalence :
- 99% de séropositifs au VZV en 1980
- Le taux de séropositifs est en diminution actuellement, du fait de progrès d’hygiène :
25% des femmes jeunes sont séronégatives et seront donc à surveiller de près
en cas de grossesse (la contamination congénitale peut avoir des conséquences
graves pour le fœtus).
Les adultes non-immunisés risquent, lors d’une primo-infection, de développer
des signes plus graves que les enfants.
II Physiopathologie et clinique
A Physiopathologie
1 Contamination
La contamination se fait par voie conjonctivale (muqueuses) et par les voies aériennes
supérieures.
2 Primo-infection : varicelle chez l’enfant
Après la contamination (J0), le virus est entraîné vers les ganglions lymphatiques il va se
multiplier.
Puis il passe dans le sang, ce qui va causer la virémie primaire (J4-6).
Le virus va pouvoir gagner d’autres organes (la rate notamment), pour continuer à se
multiplier. Il est à nouveau libéré dans le sang en plus grande quantité, ce qui cause la virémie
4/13
secondaire (J14). La virémie secondaire est caractérisée par l’apparition d’un rash vésiculaire
très contagieux (les virus sont présents dans les vésicules).
Le sujet n’est pas contagieux pendant les 2 premières semaines après la contamination.
(Un bio-terroriste qui se serait inoculé la variole (virus semblable) ne pourrait contaminer
personne pendant sa période d’incubation. "Et ensuite il a 45 de fièvre donc il peut
difficilement se promener dans le métro pour le transmettre à tout le monde")
3 Latence
Le virus reste définitivement latent dans les ganglions sensitifs des nerfs crâniens (nerfs
sensitifs : V, VII, IX et X, et nerfs sensoriels I, II) et des nerfs rachidiens (ganglion au niveau
de la racine dorsale de la moelle épinière).
4 Réactivation et récurrence
La réactivation du VZV latent peut avoir lieu en cas de baisse de l’immunité :
- grossesse (immunodépression physiologique pour tolérer les antigènes fœtaux)
- greffes d’organes, traitement immunosuppresseur
- SIDA
- personnes >60 ans
La récurrence clinique donne un zona.
Le virus diffuse à partir du ganglion sensitif, le long du nerf, pour gagner la peau. La
réactivation peut s’accompagner de douleurs radiculaires (parfois très intenses) avant
l’éruption cutanée.
Dans le cas du nerf V1 (ophtalmique), on observe un zona ophtalmique (pouvant causer une
cécité). Dans le cas des nerfs spinaux, un rash vésiculaire zostérien apparaît au niveau du
dermatome (unilatéral) correspondant au métamère du ganglion concerné.
La destruction éventuelle de tissu nerveux lors de la migration du virus peut laisser ensuite
des douleurs post-zostériennes horribles.
De plus, le VZV peut également diffuser dans le sang lors d’une réactivation (contrairement à
l’herpès).
Par ailleurs, chez des sujets gravement immunodéprimés, on peut observer un zona généralisé
(qui donne le même tableau clinique qu’une varicelle) en cas de diffusion importante du virus.
B Clinique
1 Varicelle de l’enfant
Incubation : 2 semaines
Phase d’état :
- Rash vésiculaire : lésions cutanées vésiculeuses centrifuges (évoluant du tronc vers
les membres), touchant aussi le cuir chevelu, la langue, le palais… Les vésicules
apparaissent en plusieurs vagues (plusieurs poussées de virémie secondaire) et
5/13
évoluent vers l’exulcération : on a donc une coexistence de lésions d’âges
différents (vésicules petites, ou plus grosses, macules, croûtes…)
- Présence du virus dans tout l’organisme (diffusion sanguine)
- Contagiosité :
o Excrétion virale par voie respiratoire
o Salive (à cause des lésions dans la cavité buccale)
o Lésions cutanées
Complications :
- Mortelles chez un leucémique
- Rares (mais graves) chez un enfant en bonne santé :
o Pneumopathie interstitielle diffuse (souvent mortelle)
o Méningo-encéphalite, rhombencéphalite (touche les noyaux du tronc
cérébral)
2 Varicelle et grossesse
Le VZV est capable de passer la barrière placentaire si la mère n’est pas déjà immunisée (s’il
s’agit d’une récurrence, le virus est neutralisé précocement par les anticorps).
Avant la 20ème semaine d’aménorrhée (18ème semaine de développement), le virus peut causer
des multiples lésions chez le fœtus :
- des dystrophies cutanées et musculaires
- des cicatrices cutanées
- des anomalies oculaires (choriorétinite, anisocorie…)
- des anomalies des membres
- un accouchement prématuré
- une atrophie corticale
- des troubles sphinctériens
- une microcéphalie
- une mort prématurée
3 Zona
Zona sur le territoire des nerfs crâniens : situations les plus graves
- Nerf trijumeau (V) :
Les lésions (rash vésiculaire zostérien)
intéressent le territoire unilatéral du V1, du
V2 ou du V3.
Le zona ophtalmique peut atteindre la
cornée et laisser une cicatrice opacifiante,
ou causer une cécité.
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !