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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Bruxelles, le 3.5.2007
COM(2007) 231 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU CONSEIL, AU PARLEMENT
EUROPÉEN, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ
DES RÉGIONS ET À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE
- Déclaration annuelle 2007 sur la zone euro -
[SEC(2007) 550]
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1. INTRODUCTION
1. Au début de cette année, à l'occasion du 50ème anniversaire du traité de Rome, les
dirigeants européens ont approuvé la déclaration solennelle de Berlin et ont réaffirmé leur
adhésion à un projet qui a garanti la paix et la prospérité en Europe. L'intégration
économique joue un rôle central dans le succès de la construction européenne. L'élimination
progressive des barrières économiques au cours des cinquante dernières années a contribué à
relever les niveaux de vie, à améliorer la situation des consommateurs, à créer de nouvelles
opportunités pour les investisseurs et à resserrer les liens économiques et politiques entre les
États membres. Comme la déclaration de Berlin le proclame, "le marché unique et l'euro nous
rendent forts".
2. À ce jour, l'Union économique et monétaire (UEM) est le stade le plus avancé de
l'intégration économique européenne, et elle restera un moteur important d'une union de
plus en plus étroite au cours des années à venir. Pour les 318 millions de citoyens qui
utilisent l'euro au quotidien, la monnaie unique est un symbole tangible des succès partagés et
des défis communs auxquels sont confrontés les Européens. Depuis le lancement de l'euro en
1999, l'UEM a apporté un haut niveau de stabilité macroéconomique et a facilité
l'approfondissement des relations commerciales, des investissements et de l'intégration
financière. Dans le même temps, l'euro est devenu une importante devise internationale. Elle
est désormais largement utilisée comme point d'ancrage ou monnaie de référence dans des
accords de change, ainsi que comme monnaie de réserve. Ces avantages, parmi d'autres,
devraient inciter fortement des pays à rejoindre l'euro.
3. Encouragés par l'exemple de la Slovénie, qui a adopté l'euro le 1er janvier 2007, d'autres
États membres accélèrent leurs préparatifs afin de pouvoir entrer dans la zone euro. En
début d'année, Chypre et Malte ont demandé officiellement à la Commission européenne et à
la BCE d'établir des rapports de convergence sur la base desquels le Conseil des ministres
décidera si ces États membres peuvent entrer dans la zone euro le 1er janvier 2008.
4. Les États membres sont de plus en plus conscients du fait que les pays de la zone euro
partagent les mêmes défis et les mêmes responsabilités. Lors du Conseil européen de ce
printemps, les dirigeants de l'UE ont approuvé, au titre de leur examen annuel de la nouvelle
stratégie de Lisbonne, une nouvelle série de recommandations spécifiques pour la zone euro
dans le contexte des lignes directrices intégrées pour la croissance et l'emploi. Ces
recommandations soulignent l'importance de politiques budgétaires prudentes, d'améliorations
de la qualité des finances publiques et d'une plus grande capacité d'adaptation des marchés des
biens et des services. Elles appellent également à une meilleure concordance des évolutions
des salaires et de la productivité et une accélération du rythme de l'intégration des marchés
financiers.
5. Dans sa déclaration annuelle sur la zone euro, ainsi que dans le rapport annuel sur la
zone euro qui l'accompagne, la Commission expose son point de vue concernant la manière
dont les pays membres de la zone euro peuvent assumer leurs responsabilités et défis
communs. Ces documents ont également pour but d'éclairer le débat sur les performances
économiques de la zone euro et le fonctionnement de l'UEM. La déclaration annuelle sur la
zone euro s'inscrit par ailleurs dans le cadre du dialogue de la Commission européenne et du
Parlement européen sur la politique économique de la zone euro.
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II. UN NOUVEL ÉLAN ÉCONOMIQUE POUR LA ZONE EURO
6. Depuis la déclaration annuelle de l'an dernier, la reprise économique de la zone euro n'a
cessé de gagner du terrain. La croissance de la zone euro s'est établie à 2,7 % l'an dernier. Il
s'agit de la performance la plus élevée depuis 2000, qui se situe également bien au-dessus de
sa moyenne de long terme. La croissance de l'emploi s'est accélérée en 2006 pour atteindre
environ 1,5 %, soit l'équivalent de près de deux millions d'emplois nouveaux. L'inflation est
restée autour de 2 % en 2006, mais elle a reculé en fin d'année lorsque les prix de l'énergie se
sont repliés.
7. L'évolution favorable de la croissance dans la zone euro reflète en partie la phase
ascendante actuelle du cycle mais peut-être également l'effet des réformes structurelles, qui
commencent à produire leurs effets. Certains signes semblent indiquer une meilleure
résistance aux perturbations globales. La croissance récente a eu des effets particulièrement
significatifs sur l'emploi. Le taux de chômage est revenu à 7,5 % en décembre 2006, soit son
niveau le plus bas depuis 15 ans. La croissance de la productivité du travail s'est établie à 1 %
en 2006, contre une augmentation annuelle moyenne de 0,7 % pendant la dernière décennie.
Plusieurs indices tendent à suggérer que ce rebond n'est pas exclusivement de nature cyclique.
En effet, les États membres commencent à récolter les fruits de leurs efforts visant notamment
à accroître les taux de participation sur le marché du travail, à encourager la R&D et
l'innovation, à accroître le capital humain et à créer un environnement plus attrayant et plus
compétitif pour les entreprises. Ces gains résultent aussi du bon fonctionnement du cadre de la
politique économique, qui est conçu pour assurer la stabilité économique et améliorer la
visibilité des perspectives économiques de moyen terme.
8. La croissance économique de la zone euro est largement tirée par la demande intérieure.
Cette situation est illustrée par la bonne tenue des investissements et par la reprise de la
consommation des ménages, notamment grâce à une plus grande confiance des
consommateurs et aux bons résultats de la zone euro en matière d'emploi. Les exportations de
la zone euro ont également contribué à la croissance, en dépit de conditions économiques
moins favorables chez certains des principaux partenaires commerciaux et de l'appréciation de
l'euro.
9. Les perspectives de croissance économique de la zone euro sont plus favorables en 2007
qu'elles ne l'ont été pendant de nombreuses années. La demande intérieure devrait rester
relativement soutenue, les investissements bénéficiant du maintien de conditions financières
attrayantes, d'une amélioration des résultats des entreprises, de la nécessité de procéder à des
investissements de substitution, des gains de productivité et de perspectives favorables en
matière de bénéfices. La croissance économique mondiale devrait marquer le pas, mais les
exportations de la zone euro sont bien placées pour poursuivre leur croissance.
10. Comme toujours, des surprises pourraient se produire. Une correction désordonnée des
déséquilibres globaux, des tensions au niveau des taux de change et l'actualité géopolitique
figurent parmi les éléments qui pourraient donner lieu à une croissance moins élevée que
prévue dans la zone euro. À l'inverse, des résultats plus favorables sur le plan de l'emploi et
une incidence moins importante que prévu des efforts actuels de consolidation budgétaire
pourraient déboucher sur une croissance plus rapide.
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III. REMETTRE DE L'ORDRE DANS LES POLITIQUES
MACROÉCONOMIQUES:
11. La politique macroéconomique doit reposer sur des fondements solides pour que la
reprise économique de la zone euro se poursuive. Depuis décembre 2005, la Banque centrale
européenne retire progressivement le soutien apporté ces dernières années en raison des
risques qui pèsent sur la stabilité des prix à moyen terme. Au cours du processus de
détermination des salaires, les pays membres de la zone euro doivent se préoccuper de la
stabilité des prix, des tendances de moyen terme de la productivité, des différences de niveaux
de formation et de la situation nationale des marchés du travail. En dépit de la hausse des prix
et d'une croissance dynamique de la production et de l'emploi, les salaires ont continué à
croître avec modération en 2006. Bien que la situation soit contrastée d'un pays à l'autre, la
croissance des salaires dans la zone euro est restée globalement contenue sur les dix dernières
années. Cela réduit le risque d'effets de second tour pouvant être amorcés par des hausses
passées de prix du pétrole. Dans le domaine des finances publiques, les États membres
doivent absolument saisir les occasions découlant de la reprise économique afin d'achever la
consolidation de leur position budgétaire d'ici la fin de la décennie. Cette consolidation
budgétaire aurait aussi le rite de renforcer l'efficacité du dosage des politiques
macroéconomiques.
12. Les membres de la zone euro ont conjugué leurs efforts pour corriger leurs déficits
budgétaires excessifs. Le 30 janvier 2007, le Conseil a clôturé la procédure de déficit excessif
à l'encontre de la France, car son déficit est resté en 2006 en dessous de 3 %. En Allemagne,
la relance économique a contribué au retour du déficit budgétaire sous le seuil de 3 % du PIB
un an plus tôt que prévu. En Grèce, la forte correction de 2006 a permis au déficit budgétaire
de rester à 2,6 % du PIB. Le Portugal et l'Italie ont amélioré significativement leurs soldes
structurels, même si dans le cas de l'Italie, cette amélioration a été masquée par l'impact
défavorable de mesures ponctuelles. La qualité de l'ajustement budgétaire dans la zone euro,
prise dans son ensemble, s'est améliorée, car les penses publiques ont été diminuées et le
recours à des mesures ponctuelles a été moins fréquent. Les efforts de consolidation,
principalement dans les pays aux prises avec des déficits excessifs, et l'amélioration de la
conjoncture, qui a permis la collecte de recettes fiscales plus élevées que prévues, ont réduit le
déficit budgétaire à 1,6 % du PIB en 2006, après 2,5 % en 2005.
13. Les États membres, et tout particulièrement ceux en passe de corriger leurs déficits
excessifs, doivent par ailleurs poursuivre leur assainissement budgétaire afin d'atteindre
leurs objectifs budgétaires de moyen terme. Certains États membres n'ont prévu que peu ou
même pas du tout d'amélioration de leurs soldes structurels dans leurs programmes de stabilité
respectifs pour 2006, alors que le Pacte de stabilité et de croissance appelle à un effort de
consolidation allant au-delà de 0,5 point de PIB quand la situation économique est favorable.
La France, par exemple, prévoit une amélioration de son solde structurel de seulement
0,3 point de PIB en 2007. L'Allemagne, dans son programme de stabilité, ne prévoit aucune
amélioration de son solde structurel en 2008, alors que la situation économique s'annonce
favorable. Certains membres de la zone euro qui ont atteint leurs objectifs de moyen terme
risquent de conduire en 2007 une politique budgétaire pro-cyclique. Ce risque existe en
particulier aux Pays-Bas, on s'attend cette année à une dégradation significative alors que
les prévisions font état d'une situation économique favorable. Cet environnement favorable
devrait au contraire stimuler les efforts des États membres: ceux qui ne réussiront pas à faire
des progrès suffisants en dépit d'un niveau favorable de croissance pourraient ne pas disposer
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