Séméiologie neurologique
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
muscles oculomoteurs (droits supérieur, médial et inférieur et à l’oblique inférieur) ainsi qu’au
releveur de la paupière. Le III comporte deux contingents, un pour la motricité pupillaire
(motricité intrinsèque), un pour l’oculomotricité (motricité extrinsèque) ; les lésions peuvent être
incomplètes pouvant donner une atteinte extrinsèque partielle ou uniquement intrinsèque.
- L’atteinte du nerf oculomoteur peut donc entraîner :
o Une diplopie verticale ou oblique.
o Un strabisme externe (déviation du globe oculaire en abduction).
o Impossibilité ou limitation des mouvements oculaires en adduction, en haut et en bas.
o Un ptosis (chute de la paupière supérieure).
o Une mydriase paralytique (cf.infra : motricité intrinsèque).
Le NERF TROCHLÉAIRE (IV) (ex-nerf pathétique)
- Son noyau est également situé dans le tectum mésencéphalique. Mais son origine apparente se
fait à la face postérieure du mésencéphale entre les colliculi (tubercules quadrijumeaux). Avant
d’émerger, les fibres du nerf trochléaire croisent la ligne médiane et celles de son homologue du
côté opposé (il est le seul nerf crânien à naître de la face postérieure du tronc cérébral et à
croiser la ligne médiane). Puis il contourne le pédoncule cérébral au niveau de la fissure
transverse (fente de Bichat) dont il est un des éléments (avec les artères cérébrale postérieure et
cérébelleuse supérieure ainsi que la veine basale de Rosenthal). Il pénètre ensuite dans la paroi
externe du sinus caverneux et gagne la fissure orbitaire supérieure. Il innerve l’oblique
supérieure (celui qui est du côté opposé à son origine).
- L’atteinte du nerf trochléaire entraîne :
o Une discrète diplopie verticale dans le regard en bas et en dedans, qui gêne le sujet pour
descendre les escaliers.
o Une inclinaison compensatoire de la tête vers l’épaule du côté sain, parfois douloureuse
(« torticolis oculaire »).
Le NERF ABDUCENS (ex-nerf moteur oculaire externe)
- Son noyau se situe sous le plancher du 4ème ventricule, au niveau du pont en dedans de celui du
VII. Ses fibres le traversent d’arrière en avant et émergent en avant, du sillon bulbo-pontique, de
part et d’autre de l’origine de l’artère basilaire. Il se dirige en haut et en dehors, surcroise la
pointe du rocher et pénètre à l’intérieur du sinus caverneux dans sa paroi postérieure (les autres
nerfs O.M. restent dans la paroi externe). Il suit la face latérale de la carotide interne. Puis il
gagne et traverse la fissure orbitaire supérieure. Il innerve le droit latéral.
- Son atteinte qui peut être bilatérale entraîne :
o Une diplopie horizontale.
o Un strabisme interne.
o Une paralysie de l’oeil en dehors.
Les nerfs oculomoteurs peuvent être atteints, seuls ou à plusieurs, en différents niveaux «
critiques »
- Le tronc cérébral : l’atteinte associée du III et du IV est évocatrice d’une lésion du mésencéphale ;
celle du VI peut traduire une lésion du pont (surtout si est associée une paralysie faciale
périphérique).
- Le bord libre de la tente (foramen ovale) : à ce niveau le III peut être comprimé par la 5ème
circonvolution temporale engagée dans l’incisure tentorielle (engagement temporal).
- La pointe du rocher : une atteinte associée du V et du VI est évocatrice de cette localisation.
- Le sinus caverneux : une lésion qui s’y développe peut entraîner une ophtalmoplégie complète
par atteinte des trois nerfs oculomoteurs (III, IV et VI).
- La fente sphénoïdale : on y trouve les mêmes nerfs oculomoteurs et en plus le nerf ophtalmique
V1 : on peut donc observer une ophtalmoplégie douloureuse.
- L’apex orbitaire : les mêmes éléments et le nerf optique.