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Yves Kerlirzin 3 Licence 2001-2002
Cette difficulté provient peut-être du caractère holistique, global du développement (il semble
difficile de l'appréhender sans adopter un mode de pensée systémique). En effet, au cours de
l'ontogenèse par exemple, tous les domaines (affectifs, cognitifs, psychologiques, …) sont
concernés. Ceci peut être illustré par l'exemple de cas de sujets humains atteints du syndrome de
Turner (1938). Il s'agit d'individus de phénotype féminin, porteurs d'un seul chromosome X -
monosomie). Cette anomalie s'exprime par une croissance insuffisante et une immaturité sexuelle
permanente (absence quasi totale des ovaires), avec parfois des anomalies congénitales des reins
ou du système cardiovasculaire. A ces perturbations s'accompagnent certains troubles du
développement cognitif, avec un schéma corporel insuffisamment différencié, une définition
erronée de la droite ou de la gauche, divers troubles d'ordre dyslexique, des difficultés dans la
représentation spatiale des formes. Enfin, le syndrome de Turner se caractérise aussi par des
troubles de la personnalisation. Cependant, certains auteurs (Bekke, 1974) formulent l'hypothèse
selon laquelle l'infantilisation caractéristique de ces sujets ne relèverait pas d'un problème
chromosomique, mais d'une attitude de surprotection du milieu familial. La dépendance, la naïveté,
le manque de confiance en soi serait relèverait donc de processus réactifs. On le voit donc, un
désordre d'origine biologique peut se traduire également par des signatures psychologiques
importantes.
Différents modèles utilisés par la psychologie génétique ont été utilisés afin de rendre compte
du développement de l'enfant. Ils ont fait appel aux notions de structures (schèmes, opérations
fonctions), de systèmes (systèmes de règles, algorithmes, systèmes d'habitudes, programmes,
procédures), de traitement de l'information (code, mémoire, représentation, image, carte).
III- Apprentissage
A- Quelques définitions de l'apprentissage
Reuchlin (1977), "il y a apprentissage lorsqu'un organisme, placé plusieurs fois dans la même
situation, modifie sa conduite de façon systématique et relativement durable".
Fleishman (1978), "l'apprentissage est le processus neurologique interne supposé intervenir à
chaque fois que se manifeste dans les performances un changement qui n'est dû ni à la croissance
ni à la fatigue".
Schmidt (1982), ; "L'apprentissage moteur est un ensemble de processus associés à
l'entraînement ou à l'expérience conduisant à des changements relativement permanents des
comportements habiles".