Elles sont le plus souvent constituées de 2 types de grains : d'une part des grains petits et
nombreux qui manifestent le refroidissement plus rapide du magma, d'où l'apparition d'un
plus grand nombre de grains qui se développent mal ; ces grains sont uniquement visibles
au microscope ; la roche est dite micro-cristalline
. D'autre part on trouve des grains beaucoup plus gros ou phénocristaux dont l'origine est à
rechercher dans un refroidissement lent en profondeur. On dit que la roche est
microporphyrique. Ce sont des roches qui commencent à refroidir en profondeur, puis qui
s'approchent de la surface et refroidissent plus rapidement. Cela peut également être le cas
de magmas importants dont la surface supérieure, en contact avec un environnement froid,
cristallise plus vite sur ses bords (faciès de bordure ou bordure figée).
Les roches microlithiques et vitreuses
Elles sont constituées de petits cristaux en forme de baguettes : les microlithes (du grec
micro = petit et lithos = pierre). Ces baguettes forment l'essentiel des roches volcaniques ;
elles témoignent d'un refroidissement rapide (une coulée refroidit en quelques années). Un
cas particulier est celui des dolérites dont les « microlithes » sont visibles à l'oeil nu ; il
faudrait inventer un nouveau mot, par exemple celui de « macrolithes » pour tenir compte
de cette observation, le refroidissement n'étant ni très lent, ni très rapide. C'est le cas des
dolérites de la croûte océanique et des basaltes demi-deuil.
Parfois il n'y a aucun cristal visible; aucun germe n'a pu apparaître car la grande viscosité
du magma bloque la nucléation ; il se forme alors un verre ; celui-ci peut parfois également
coexister avec les microlithes. Il est intéressant de souligner que le verre est toujours
instable et qu'il a tendance à cristalliser ; cette dévitrification est très lente et donne
naissance à des cristallites disposées de façon fibroradiée. Ces petites sphères
millimétriques portent le nom de sphérolites.
Ces variations de dimensions sont donc dans la majorité des cas le reflet d'une plus ou
moins grande vitesse de refroidissement ; mais elles peuvent avoir d'autres origines : une
augmentation de la pression peut élever le liquidus du système, d'où cristallisation à une
température plus élevée ; une perte d'eau peut avoir les mêmes effets.
Classification qualitative et quantitative
Pour le pétrographe la simple reconnaissance des minéraux n'est souvent pas suffisante. Il
faut connaître aussi la proportion de chacun d'eux. D'autre part, lorsque l'on a affaire à une
roche volcanique contenant du verre, il faut en tenir compte car il s'agit d'une partie du
magma qui n'est pas à l'origine de cristaux ; donc on a de la difficulté à la classer.
On peut alors utiliser l'analyse chimique et, connaissant la composition théorique des
minéraux cardinaux, on peut calculer à partir de cette analyse les minéraux qui auraient dû
apparaître si tout le liquide avait cristallisé. Ceci nous permet de distinguer 2 types de
classification de ce point de vue :
- On peut effectuer une classification simplement qualitative = observée : c'est le mode de
la roche et on parlera de classification modale. C'est le cas de la classification de
Streckeisen.
- On peut également partir de la composition chimique exacte de la roche, et effectuer une
classification quantitative = calculée ; c'est la norme de la roche et on parle de
classification normative (Norme CIPW : acronymes des noms de 4 américains qui ont nos
au point cette norme).