11 la retraite de Russie 1812 : la Bérézina
Présentation des évènements
La campagne de Russie marque un tournant dans l’histoire des guerres
napoléoniennes. Alors que la suprématie de la Grande Armée semblait incontestable
avant 1812, cet épisode montrera au reste de l’Europe la faillibilité des troupes
françaises et redonnera moral et courage à ses ennemis.
Depuis maintenant 7 ans Napoléon, couronné Empereur de tous les Français, met
l’Europe à feu et à sang, dans le désir secret de réaliser l’union de tous les peuples
sous sa bannière. A l’aube de sa quarante troisième année il a déjà remporté de
multiples batailles, écrasé 5 coalitions, et pris le contrôle de nombreux pays tels que
la Prusse, les Royaumes d’Italie et ceux de Scandinavie, l’Espagne…
Mais, indomptable, l’Angleterre a continué de se dresser fièrement face à lui. Après
la bataille de Trafalgar, qui a vu la majorité de sa flotte anéantie par l’Amiral Nelson
en 1805, Napoléon a du se résoudre à tenter d’isoler l’île, faute de pouvoir la
prendre. Il a alors cherché à mettre en place un blocus continental visant à interdire
tout commerce entre l’Angleterre et le reste de l’Europe.
Même s’il ne contrôle pas la Russie, un accord avec le Tsar Alexandre 1er conclu en
1808 à Tilsit, ainsi que quelques entrevues, lui assure à la fois la paix avec les
Russes, et leur accord pour fermer leurs ports aux navires anglais.
Mais en août 1811, le blocus, déjà hésitant, cesse sur les bords de la Baltique,
rendant inefficace l’ensemble du système. De plus, le Tsar fait stationner des troupes
à la frontière polonaise, profitant de l’absence de la Grande Armée sur le front est.
Finalement, suite à plusieurs négociations de paix avortées, Napoléon, à la tête de
presque 700.000 hommes, franchit le Niémen le 24 juin 1812 marquant ainsi
officiellement le début de la Campagne de Russie.
De leur côté, les Russes ne sont pas préparés. Le Tsar n’est pas compétent en
matière militaire, même s’il détient le commandement. Les effectifs de ses troupes
sont méconnus, du fait de leur dispersion à travers le pays, et de l’imprécision des
chiffres, gonflés pour escroquer les finances publiques. On peut considérer que près
de 400.000 hommes, commandés par le général Barclay, peuvent faire face à la
Grande Armée. Mais devant la vitesse de progression et la puissance des Français,
Barclay ne réussit pas à regrouper ses forces et doit se résoudre à reculer, fuyant
une bataille rangée qu’il sait ne pas pouvoir gagner.
Le 28 juin, Napoléon entre alors à Vilna, puis les Français s’emparent de Minsk, le 8
juillet, afin de gêner le regroupement russe. Après de petites victoires à Ostrovno et
Jakoubovo, la Grande Armée prend la ville de Smolensk, qui n’a pour seul intérêt
que d’être sur la route de Moscou.
Car c’est là l’objectif de Napoléon. Bien que la capitale russe soit à St Petersbourg, il
reste persuadé que la prise de la cité forcera le tsar à signer une paix rapide.
Du côté français le moral chute, on déplore l’absence de grande bataille pouvant
mettre fin au conflit, ainsi que l’omniprésence du soleil écrasant et de la poussière
des routes. De plus, le ravitaillement se complique, les Russes détruisant
évidemment tout ce qu’ils ne peuvent emporter.
A Smolensk, Napoléon réfléchit même à établir ses quartiers d’hiver à Vilna afin de
poursuivre sa campagne l’année d’après. A ce moment, la Grande Armée compte
175.000 hommes, sans compter ceux des flancs nord et sud et ceux qui assurent les
lignes de communication.
Du coté russe, on a l’impression de laisser faire et de ne pas réellement s’opposer
aux français. Koutouzov reçoit ainsi le commandement de l’armée le 29 août, en