Economie Th7

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Thème 7
Le chômage résulte-t-il de dysfonctionnements sur le marché du travail ?
Chapitre 2 Quelles sont les causes du chômage ?
Le déséquilibre sur le marché du travail qu’est le chômage est un phénomène de société dont les causes sont multiples.
I.
I. Comment définir et mesurer le chômage ?
A. La définition du chômage
L’Insee calcule chaque année le nombre de chômeurs en appliquant la définition officielle du Bureau international du
travail (BIT) adoptée en 1982. Cette définition est utilisée pour effectuer les comparaisons internationales.
Au sens du BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois
conditions :
– être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ;
– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
– avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois
mois.
Cependant, il n’est pas toujours facile de mesurer le nombre de chômeurs car les frontières entre emploi, inactivité et
chômage sont parfois très minces. Par exemple, le chômage au sens du BIT ne tient pas compte de ceux qui
recherchent un emploi sans être disponibles (personnes en formation ou en stage) ou de ceux qui sont disponibles sans
effectuer de démarches réelles parce qu’ils sont découragés.
B. La mesure du chômage
1. Le taux de chômage
Le taux de chômage s’exprime en pourcentage de la population active et se mesure comme suit :
Taux de chômage = Chômeurs au sens du BIT × 100
Population active
En moyenne sur le deuxième trimestre 2012, le taux de chômage en France métropolitaine s’établit à 9,7 % de la
population active, soit 2,8 millions / 28,8 millions = 9,7 %.
2. L’évolution du chômage en France
Le chômage a fortement augmenté dans la plupart des pays développés à partir du début des années 1970. Son niveau
record date de 1994, à plus de 12 %.
En France, si le chômage a diminué de 1997 à juin 2001, passant de plus de 12 à 8,8 %, on a assisté en parallèle à une
croissance des emplois précaires puis à une nouvelle hausse du chômage depuis le deuxième semestre 2001. À partir
de 2005, le nombre de chômeurs connaît un recul historique pour s’établir en France à 7,8 % en 2007, pour une
moyenne européenne de 7,1 %.
Depuis la crise économique mondiale de 2008, le chômage est remonté partout : 11 % en France en mars 2013. Ce
taux reste néanmoins inférieur à celui enregistré dans certains pays d’Europe : plus de 26 % en Grèce et en Espagne à
la même date.
II.
II. Quelles sont les caractéristiques du chômage en France ?
A. Les facteurs d’inégalités face au chômage
Le chômage frappe toutes les catégories de population active, mais certaines plus que d’autres.
Les facteurs d’inégalités sont :
– le sexe : les femmes sont davantage touchées par le chômage que les hommes, même si l’écart a tendance à se
réduire ;
– l’âge : les jeunes subissent davantage le chômage que les seniors. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint
presque 23 % en mars 2012 (contre moins de 9 % pour les 25-49 ans). De plus, les jeunes sont les premiers concernés
par les emplois précaires ;
– la catégorie socioprofessionnelle : les ouvriers non qualifiés (18,5 %) connaissent plus de chômage que les cadres
(3,8 %).
B. Le chômage de longue durée
Autre spécificité du chômage en France, la détérioration du marché du travail s’est traduite par une augmentation du
poids des chômeurs de longue durée (plus d’un an). En 2011, 41,5 % de la population au chômage l’est depuis plus
d’un an, contre 37,8 % en 2008.
Il touche particulièrement les seniors, qui éprouvent plus de difficultés à retrouver un emploi après un licenciement :
57,9 % des chômeurs de plus de 50 ans le sont depuis plus d’un an.
III.
Quelle est l’origine du chômage ?
A. Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est causé par un ralentissement temporaire de l’activité économique. Il est donc lié à la
situation économique du moment (la « conjoncture »).
En effet, une insuffisance de la demande qui s’adresse aux entreprises freine l’offre des entreprises qui n’auront pas
intérêt à produire plus que ce niveau de demande car elles n’écouleront pas leur production. Elles devront donc réduire
la quantité de facteurs de production utilisés, et notamment le facteur travail. Ainsi, l’insuffisance de l’activité
économique explique la progression du chômage (ex. : les plans sociaux chez PSA en 2012).
À l’inverse, lorsque la croissance repart, le chômage conjoncturel diminue.
B. Le chômage structurel
Le chômage structurel découle de déséquilibres structurels de l’économie : déséquilibres régionaux, inadaptation des
qualifications, déclin d’activités traditionnelles, etc. Il s’agit d’un chômage qui perdure sur le long terme.
Les causes de ce type de chômage sont diverses. On retiendra essentiellement deux explications :
– l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail : des offres d’emploi demeurent insatisfaites faute de
pouvoir trouver sur le marché du travail les individus possédant les compétences recherchées. Par exemple, les
périodes de mutation industrielle ont entraîné le déclin de certains secteurs au profit de nouveaux secteurs en
développement nécessitant de nouvelles qualifications. Or, l’offre de travail des secteurs sinistrés ne correspond pas,
d’un point de vue qualitatif, à la demande nouvelle de travail et crée un chômage durable. Ce fut le cas du secteur
textile traditionnel en France ;
– l’insuffisante flexibilité du marché du travail, qui se manifeste par la rigidité des salaires à la baisse et une législation
protectrice de l’emploi.
En effet, le coût du travail n’a cessé de croître depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison d’une progression rapide
des salaires et des cotisations sociales. Pour limiter leurs coûts, les entreprises peuvent être tentées de restreindre leurs
effectifs ou de substituer du capital au travail, voire de délocaliser tout ou partie de leur production.
Le Smic (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) constitue ainsi un plancher qui limite la flexibilité des
salaires, et donc le nombre d’emplois proposés par les entreprises.
De même, un droit social très protecteur, par exemple sur les autorisations de licenciement, peut aboutir, par les
contraintes qu’il exerce sur la gestion de l’emploi, à freiner l’embauche de crainte de difficultés à licencier en cas de
retournement conjoncturel ou d’échec d’un projet économique.
Ressources numériques
 On peut envisager de compléter l’étude de ce chapitre par la réalisation d’exercices interactifs sur le site Educnet
(INSEE) : http://www.statapprendre.education.fr/insee/chomage/default.htm
 Arte a réalisé un reportage intéressant sur le chômage partiel instauré en Allemagne, dont l’idée a été reprise par la
France (durée : 2 mn 30 environ - Lien : http://videos.arte.tv/fr/videos/le-chomage-partiel-un-succes-allemand-7369496.html)
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