o En psychologie (si l’on cherche à savoir comment l’universel se forme dans l’esprit :
cause efficiente)
o En métaphysique (si l’on réfléchit à la valeur de l’universel : cause finale.)
Il porte sur l’intelligence même et sur les idées, donc sur l’instrument de toute la science. Elle
est à la source des bien des positions. Ses conséquences sont donc énormes.
2) Les différentes positions
En négligeant bien des finesses, on pourrait regrouper les differentes positions en trois écoles.
a. L’école nominaliste
Pour ce courant de pensée, l’universel n’existe que dans le langage ou dans la pensée. Il ne
correspond à aucune réalité existante. Il n’existe pas de nature humaine, c’est une simple façon
de parler. Il existe Pierre, Paul, Jacques ou Jean.
Une telle position détruit toute connaissance intellectuelle. Dès lors qu’est-ce que la science
sinon une belle fiction ?
Dans l’antiquité, sophiste et septiques furent des tenants de cette thèse. Laquelle connut aussi
un certain succès dans les temps modernes, chez les philosophes anglais : Guillaume d’Occam
(14e s.), Hobbes et Locke (17e s.), Berkeley et hume (18e s.), Stuart Mill et Spencer (19e s.)
Il faut enfin savoir que la plupart des philosophes modernes sont plus ou moins tributaires de
ce nominalisme.
b. L’école réaliste absolu – ou idéaliste
Elle considère que l’universel comme tel, constitue la réalité des choses. Ainsi, la
connaissance sensible n’est qu’une illusion bien éloignée de la vérité et de la réalité. Ce
courant s’exprime de différentes façons :
- Ce qui est réel, c’est par exemple une Nature humaine existant hors de l’esprit et à l’état
séparé : cf. le système platonicien.
- Ce qui est réel, c’est un Etre commun existant tel quel hors de l’esprit comme une seule et
unique Substance : Cf. Parménide, le brahmanisme.
- Certains philosophes modernes ont repris ce genre de considérations : Hegel, Spinoza.
c. L’aristo thomisme
Le « réalisme modéré » distingue la chose elle-même et le mode d’existence. Dès lors
une même chose peut exister sous un mode universel dans l’esprit, et dans un mode individuel
dans la réalité.
Il y a dès lors dans la réalité une nature humaine qui se retrouve en Pierre, Paul, et Jacques.
Mais hors de l’esprit elle n’existe que dans ces sujets individuels. Elle est identifiée à chacun
d’eux, et pas en elle-même ou à l’état séparé.
Encore une fois l’enjeu est capital : c’est pour avoir négligé d’étudier le problème de l’universel que tant de
philosophes et de savants restent aujourd’hui attachés à l’idée naïve que la science doit être une pure et simple
copie de la réalité individuelle. Ils ressassent contre l’abstraction des accusations élimées. Ils inventent à propos
des sciences (notamment mathématiques) des théories vaines et compliquées, qui à termes conduisent à
l’anéantissement de la connaissance.
Aristo thomisme
Ce que nos idées nous présentent
sous un état universel…
… N’existe pas hors de l’esprit
sous cet état universel.
… Existe hors de l’esprit sous un
état d’individualité.