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DIVISION DE
LA PHILOSOPHIE
Nous savons ce qu’est la philosophie, il faut maintenant la diviser en ses parties et aborder ses principaux
problèmes
INTRODUCTION GENERALE
Quel est le travail du philosophe ? Acquérir le savoir.
Quel est son instrument ? La raison.
1) La logique
Il nous faut donc examiner la raison pour déterminer la manière dont il doit en user. Or l’étude
de la raison comme moyen de parvenir au vrai est la logique.
La logique est donc plus une science dont on se sert dans la philosophie qu’une partie de la
philosophie. la logique introduit à la philosophie. Les autres sciences dépendent d’elle parce qu’elle
enseigne le moyen de procéder dans le savoir. Avant d’acquérir le savoir en lui-même, il faut posséder
les instruments de ce savoir. D’où qu’en philosophie il faut commencer par la logique, bien que celle-ci
soit un peu sèche.
2) La philosophie spéculative et pratique
Le philosophe veut donc acquérir la science des choses par leurs principes suprêmes. Mais il
existe deux ordres différents de connaissance, comme il existe deux façons différentes de nous servir de
nos yeux : la première dans la seule intention de voir et de jouir de la contemplation des choses ; et la
deuxième pour l’utilité. Ainsi :
- Nous pouvons user de la raison pour la seule joie de connaître. S’il s’agit d’une connaissance selon
les causes premières nous parlerons de la philosophie spéculative.
- Nous pouvons aussi user scientifiquement de notre raison pour le bien de notre vie. Il s’agira alors
d’une science pratique. Et si cette science pratique travaille selon les principes suprêmes, elle
s’attachera au bien absolu de l’homme. Nous parlerons alors de philosophie pratique (encore
appelée la morale ou l’éthique.)
Selon sa fin, nous venons donc d’effectuer la première grande division de la philosophie : Spéculative et
pratique.
3) L’objet de ces trois grandes parties
a. L’objet de la philosophie pratique
Une science qui vise à procurer le souverain bien de l’homme porte sur les choses
dont dépend l’obtention de ce bien. Et ces choses sont les actions libres de l’homme, ce que
l’on appelle les actes humains (par opposition aux actes de l’homme.) La philosophie morale a
pour objet formel les actes humains.
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b. L’objet de la philosophie spéculative
La philosophie spéculative porte quant à elle, sur les choses qui dépendent des
premières causes. Et plus exactement sur ce que les choses ont elles-mêmes de plus essentiel :
l’être. La philosophie spéculative a pour objet formel l’être des choses.
La philosophie spéculative considère son objet de différentes manières et selon des points de
vue différents (cf. Les degrés d’abstraction) :
. L’être avec ces propriétés sensibles : ens mobile.
. L’être avec ses seules propriétés de la quantité : ens quantum.
. L’être avec les seules propriétés de l’être : ens in quantum ens.
Dès lors nous avons les trois grandes divisions de la philosophie spéculative.
c. L’objet de la logique
De prime abord, nous dirions que la logique travaille sur ce qui nous sert, sur ce qui
est manié quand nous raisonnons. Et qu’est-ce, sinon les choses elles-mêmes ? Mais dans le
raisonnement, ces choses, cet être existe sous un mode très particulier : quand je dis « l’homme
est un animal social », l’homme ainsi manipulé dans l’esprit n’existe pas dans la réalité des
choses particulière. Cet être particulier est appelé l’être de raison. Tel est l’objet de la logique.
L’être de raison (: le genre animal, l’espèce homme), s’oppose à l’être réel qui existe
dans la nature ( : l’homme, l’animal.)
CONCLUSION 5
4) Remarques annexes
Il existe beaucoup de sciences pratiques autres que la morale (la médecine par exemple.), mais elles ne
visent pas le bien pur de l’homme puisqu’elles s’attachent à un bien particulier. Ne procédant pas selon
les principes suprêmes, elles ne sont pas de philosophies. La morale est la seule science pratique qui
mérite le nom de philosophie.
Cependant l’éthique est une science à proprement parlé : elle a pour règle de vérité ce qui est ; et elle
procède par mode démonstratif. Elle est donc pratique en raison de sa fin, et scientifique puisqu’elle
peut connaître.
Les sciences pratiques sont subordonnées aux sciences spéculatives :
- Parce que celles-ci sont premières (comme l’anatomie est première à la médecine.)
- Les sciences pratiques sont inférieures aux spéculatives. En effet, est supérieur ce qui est recherché par
soi-même. LES PRINCIPAUX PROBLEMES
En parcourant plus en détail la division de la philosophie, nous allons percevoir les principaux problèmes que
vous rencontrerez au programme de terminale. Sans chercher à les résoudre, le simple fait de les formuler
commencera à faire œuvre de philosophe et à poser quelques clés d’interprétation.
En hierarchisant et en percevant bien l’enchaînement logique de ces questions, vous apprendrez à ordonner ces
problèmes, ce qui est déjà les résoudre.
La philosophie se divise en trois grandes parties :
- La logique, qui introduit à la philosophie proprement dite, et dont l’objet est l’être de
raison qui dirige notre esprit vers le vrai.
- La philosophie spéculative qui a pour objet l’être des choses (être réel.)
- La philosophie pratique qui a pour objet les actes humains.
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I ] LA LOGIQUE
A PARCOURS D’ETUDE
1) Divisions de la logique
a. La logique formelle
La logique étudie donc la raison en tant qu’elle est un instrument de connaissance. La
logique cherche d’abord à savoir comment se servir correctement de la raison : Quelles sont les
règles qu’il faut suivre pour raisonner correctement ? Ce qui reviendrait en quelque sorte à
savoir comment fonctionne à vide, la logique. C’est là le travail de la logique mineure, encore
appelée logique formelle.
b. La logique matérielle
Cela n’étant pas suffisant il convient de se pencher, dans un 2ème temps, sur la logique
dans son application. Comment s’en servir utilement et efficacement ? C’est là le travail de la
logique majeure, appelée logique matérielle.
Enfin, la logique se penche sur le raisonnement dans son application aux choses : A
quelles conditions le raisonnement est-il vrai et démonstratif, et procure-t-il la science ? Dans
cette partie sont étudiés les méthodes des diverses sciences. C’est là aussi le travail de la
logique majeure.
2) L’idée et l’image
Par quoi les choses sont-elles rendues à notre esprit ? Qu’est-ce qui explique que nous puissions
raisonner sur celles-ci et en acquérir la science ?
Grâce aux idées…
a. Descriptions générales
Qu’est-ce qu’une idée ? C’est une reproduction interne des choses par laquelle celles-ci nous
sont présentées de manière que nous puissions raisonner sur elles, et par ce fait, en acquérir la
science. Or nos idées sont exprimées par des mots, d’où un lien très étroit entre langage et pensée :
Si je dis le mot « ange », j’ai en quelque sorte deux images de cet être en question, une idée d’abord
qui me fait proprement connaître cet être (à savoir l’idée d’un esprit pur), mais aussi une
représentation sensible qui elle ne répond nullement à l’être en question, puisqu’un être purement
spirituel ne peut pas être vu.
Si je dis le mot « carré », j’ai en moi l’idée du carré grâce à laquelle je peux raisonner sur la
chose en question (à savoir l’idée d’un polygone rectangulaire à quatre côtés égaux), mais en même
temps j’en ai une représentation sensible, une image. Ces deux représentations sont
fondamentalement différentes : je peux faire varier la seconde de bien des façons possibles sans que
la première ne change. Il peut d’ailleurs y avoir une certaine dichotomie dans la mesure où l’une
peut être assez clairement représentée quand l’autre sera plus confuse.
b. Conséquence
Le représentations sensible m’aident à raisonner, mais ce n’est pas avec elles que je raisonne et
que j’acquiers une science (car comme le dit Aristote, il n’y a de science que de l’universel…) Mon
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raisonnement ne dépend pas en rien des milles représentations sensibles. Les choses nous sont donc
présentées de deux manières très différentes : ou bien par une idée, et (ou bien) par une
représentation sensible (encore appelée l’image.) Notons que l’image est la représentation sensible
d’une chose en l’absence de celle-ci. Elle dépend de l’imagination qui est un des quatre sens
internes. Pour produire une image, il faut d’abord que la chose ait pu être vu, entendu, touché, etc…
bref, qu’elle ait d’abord était perçu par les sens externes.
Par la première nous pensons la chose, par la seconde nous l’imaginons.
CONCLUSION 6
3) L’universel et l’individuel.
Image et idée différent sous un autre aspect. Si j’évoque en moi l’image d’un homme, celui-ci sera
particulier : Je m’imaginerai tel homme sous des aspect plus ou moins vague. Mais si je forme l’idée de
l’homme, comme lorsque je dis « l’homme est un animal social », je ne me présente aucun homme en
particulier. L’idée délaisse tous les signes individuels qui distinguent tel homme de tel autre. Elle en fait
abstraction.
Si nous passons en revue les différentes sciences, nous constatons qu’aucune ne porte sur l’individuel
en tant que tel. Pourquoi ? Parce que l’individuel n’est pas explicatif : il ne représente que lui-même, et ne
peut pas rendre raison d’autre chose. On ne peut former de règles générales à partir de l’individuel.
L’idée a donc un caractère abstrait, dénuée de toutes caractéristiques individuelles.
Ainsi, les choses nous sont présentées par nos sensations et nos images sous un état individuel et
singulier. Et au contraire, par nos idées, elles sont sous un état abstrait et universel. Etant universel ce qui se
retrouve le même en une multitude d’individus : un en plusieurs.)
CONCLUSION 7
B PROBLEME
1) Présentation du problème
Se pose un sérieux problème : Dans la réalité existante, les choses sont sous un état individuel et
singulier. Dès lors comment prétendre que notre connaissance intellectuelle de celles-ci puisse être
vraie ? En effet, nous connaissons par nos idées, et ces dernières ne nous présentent que de l’universel.
C’est l’un des principaux problèmes philosophiques puisqu’il se répercute :
o En logique (si l’on se penche sur la nature de l’universel : cause formelle)
- Les idées sont les similitudes internes des choses par lesquelles celles-ci nous sont
présentées de manière que nous puissions raisonner sur elles, et donc en acquérir
la science.
- Les images sont les similitudes internes des choses par lesquelles celles-ci nous
sont présentées comme nous les ont montrées d’abord nos sensations.
Les mots signifient directement les idées, en évoquant en même temps des images.
- Nos sensations et nos images nous présentent directement et par soi de l’individuel
- Nos idées nous présentent directement et par elles-mêmes de l’universel.
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o En psychologie (si l’on cherche à savoir comment l’universel se forme dans l’esprit :
cause efficiente)
o En métaphysique (si l’on réfléchit à la valeur de l’universel : cause finale.)
Il porte sur l’intelligence même et sur les idées, donc sur l’instrument de toute la science. Elle
est à la source des bien des positions. Ses conséquences sont donc énormes.
2) Les différentes positions
En négligeant bien des finesses, on pourrait regrouper les differentes positions en trois écoles.
a. L’école nominaliste
Pour ce courant de pensée, l’universel n’existe que dans le langage ou dans la pensée. Il ne
correspond à aucune réalité existante. Il n’existe pas de nature humaine, c’est une simple façon
de parler. Il existe Pierre, Paul, Jacques ou Jean.
Une telle position détruit toute connaissance intellectuelle. Dès lors qu’est-ce que la science
sinon une belle fiction ?
Dans l’antiquité, sophiste et septiques furent des tenants de cette thèse. Laquelle connut aussi
un certain succès dans les temps modernes, chez les philosophes anglais : Guillaume d’Occam
(14e s.), Hobbes et Locke (17e s.), Berkeley et hume (18e s.), Stuart Mill et Spencer (19e s.)
Il faut enfin savoir que la plupart des philosophes modernes sont plus ou moins tributaires de
ce nominalisme.
b. L’école réaliste absolu – ou idéaliste
Elle considère que l’universel comme tel, constitue la réalité des choses. Ainsi, la
connaissance sensible n’est qu’une illusion bien éloignée de la vérité et de la réalité. Ce
courant s’exprime de différentes façons :
- Ce qui est réel, c’est par exemple une Nature humaine existant hors de l’esprit et à l’état
séparé : cf. le système platonicien.
- Ce qui est réel, c’est un Etre commun existant tel quel hors de l’esprit comme une seule et
unique Substance : Cf. Parménide, le brahmanisme.
- Certains philosophes modernes ont repris ce genre de considérations : Hegel, Spinoza.
c. L’aristo thomisme
Le « réalisme modéré » distingue la chose elle-même et le mode d’existence. Dès lors
une même chose peut exister sous un mode universel dans l’esprit, et dans un mode individuel
dans la réalité.
Il y a dès lors dans la réalité une nature humaine qui se retrouve en Pierre, Paul, et Jacques.
Mais hors de l’esprit elle n’existe que dans ces sujets individuels. Elle est identifiée à chacun
d’eux, et pas en elle-même ou à l’état séparé.
Encore une fois l’enjeu est capital : c’est pour avoir négligé d’étudier le problème de l’universel que tant de
philosophes et de savants restent aujourd’hui attachés à l’idée naïve que la science doit être une pure et simple
copie de la réalité individuelle. Ils ressassent contre l’abstraction des accusations élimées. Ils inventent à propos
des sciences (notamment mathématiques) des théories vaines et compliquées, qui à termes conduisent à
l’anéantissement de la connaissance.
Aristo thomisme
Ce que nos idées nous présentent
sous un état universel…
… N’existe pas hors de l’esprit
sous cet état universel.
… Existe hors de l’esprit sous un
état d’individualité.
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