Infection des voies respiratoires inférieures

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DÉFINITIONS POUR LA SURVEILLANCE
DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
EN SOINS DE LONGUE DURÉE
FÉVRIER 2013
1
Rédigé par les membres du regroupement en CHSLD de Montréal :
Mme Nicole Bélanger
Mme Julie Carbonneau
Mme Françoise Côté
M. Gabriel Cragnolini
Mme Chantale Duchesne
Mme Gabriela Filip
Mme Chantale Gouin
Mme Marie Lahaye
Mme Michèle Lapointe
Mme Nathalie Laperrière
Mme Louise Lebel
Mme Linda Lecavalier
Mme Lyse Lépine
Mme Chantale Letellier
Mme Christiane Morissette
Mme Johanne Saulnier
M. Michel Sénécal
Mme Isabelle Thibeault
Sous la coordination Direction de santé publique de Montréal :
Dre Renée Paré, Médecin-conseil
M. Guy Lapierre, conseiller en PCI
Mme Chantal Soucy, coordonnatrice de l’équipe IN
Mme Josiane Letourneau, coordonnatrice de l’équipe IN (ad 2009)
Révision 2012
Dre Cat Tuong Nguyen, résidente en santé communautaire, Direction de santé publique de Montréal
Dre Renée Paré Médecin-conseil
2
INTRODUCTION
La surveillance constitue la pierre angulaire d’un programme de prévention et contrôle des infections. En 1985, l’étude SENIC (Study
on Efficacy of Nosocomial Infection Control) démontrait que la surveillance des infections nosocomiales est un des éléments essentiels à leur
réduction. Au cours des vingt dernières années, de nombreuses publications ont continué à démontrer les bienfaits de la surveillance des
infections nosocomiales. De plus, la mise en place d’activités de surveillance en CHSLD en CSSS ou hors CSSS s’inscrit à l’action 5 du plan
d’action 2010-2015 du document du ministère de la santé et des services sociaux Prévention et contrôle des infections nosocomiales.
Il est essentiel dans un premier temps d’adopter des définitions de cas qui soient uniformes, et ce, pour tout programme de surveillance
des infections nosocomiales1. Ceci permet d’avoir une compréhension commune de ce qui est à surveiller et assure une certaine qualité des
données recueillies. Ces définitions communes et comparables aux données de la littérature peuvent permettre de reconnaître une situation
inhabituelle ou à risque plus rapidement qu’avec une simple surveillance locale. La comparaison avec les données de la littérature permet de
s’ajuster localement en vue d’offrir une qualité de soins. Elle permet d’enclencher l’analyse d’une situation reconnue à risque en vue
d’identifier les mesures de prévention et les correctifs à instaurer. Elle permet aussi de se donner des jalons étalonnés et réalistes en ce qui a
trait à l’incidence ou à la mortalité attendue en CHSLD selon les années de surveillance et de reconnaître ses succès.
Voici pourquoi le regroupement des infirmières en prévention et contrôle des infections en CHSLD à Montréal (RIPIC) a décidé de se
doter de critères communs de surveillance des infections nosocomiales en 2008 en se basant sur la littérature spécifique aux établissements de
soins de longue durée en plus de la littérature portant sur les définitions générales de surveillance pour compléter le diagnostic médical et les
résultats de laboratoire existants déjà localement. Ce document émane d’une mise à jour d’un document de travail du RIPIC «Critères de
surveillance des infections nosocomiales en soins de longue durée» en évolution depuis 2008 en se basant sur une littérature revisitée
récemment en 2012 concernant la surveillance en CHSLD et au Québec. Les changements apportés ajoutent des critères para cliniques
reconnus dans la littérature ou des spécificités qui tiennent compte des programmes de surveillance québécois.
Le choix des infections surveillées de façon étroite et les modalités de la surveillance locale appartiennent aux établissements, sauf pour
les maladies à déclaration obligatoire ou les programmes de signalement volontaire du Québec ou programmes adoptés régionalement ou par le
RIPIC.
3
CONTEXTE
Selon Droz, Sax et Pittet2 les infections nosocomiales en centres de soins de longue durée peuvent être regroupées en quatre grandes
catégories : les infections respiratoires, les infections urinaires, les infections de la peau et des tissus mous et les infections du tractus gastrointestinal. Les facteurs de risques associés à l’incidence d’une infection nosocomiale auprès de cette clientèle sont :
o
o
o
o
o
o
o
Les déficits fonctionnels (ex. : démence, incontinence, dépendance pour les AVQ et les soins);
Les maladies sous-jacentes sévères;
Les plaies cutanées;
Les procédures invasives (exemple : insertion de cathéters urinaire ou vasculaire);
L’exposition actuelle ou récente aux antibiotiques;
Le haut degré de dépendance;
La présence de nombreuses comorbidités.
Toujours selon les mêmes auteurs, les critères diagnostics des infections nosocomiales développés par les « Centers for Disease Control
(CDC) » le sont pour une population plus jeune avec moins de comorbidités, et ne correspondent pas toujours aux signes et symptômes
observés chez la personne âgée. La présentation clinique des maladies infectieuses chez la personne âgée peut être atypique : réponse fébrile
diminuée ou absente, signes locaux frustes, chute ou état confusionnel. Les examens plus poussés de laboratoire ou de radiologie, en plus d’être
restreints dans un établissement de soins de longue durée, sont d’une utilité limitée, un résultat positif chez une personne âgée n’indiquant pas
toujours une infection. Ainsi, une culture d’urine positive ne démontre pas nécessairement une infection chez une personne asymptomatique 2,3,
4,5
Il est plus utile d’orienter les définitions de surveillance sur les signes et symptômes cliniques et les observations des infirmières selon les
critères développés par McGeer et coll.6 Il serait judicieux de joindre à ces critères les nouvelles recommandations de l’Infectious Disease
Society of America (High, et coll.) 3 sur l’évaluation de la fièvre et de l’infection chez les résidents de soins de longue durée. Selon ces
recommandations, deux principaux critères peuvent alerter les praticiens de la présence d’une infection sous-jacente chez le résident âgé. Ces
deux critères sont : 1) une détérioration du statut physique ou cognitif (ex. : Confusion nouvelle ou augmentée, incontinence, chute,
détérioration de la mobilité, diminution de l’appétit, diminution de la coopération avec le personnel); et 2) une fièvre qui est définie soit
comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C; (2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou
rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C à partir de n’importe quel site (e.g. buccal, rectal, tympanique,
axillaire) 3.
De plus, des publications plus récentes (Stone et colll., AMMIQ et AIPI) parues en 2012 ont revu les définitions de surveillance en y incluant
des critères objectifs très précis qui ont été inclus dans cette dernière version du document régional. Ces dernières modifications rendent nos
définitions beaucoup plus spécifiques et le plus souvent confirmées par un test diagnostique ou un diagnostic médical.
Ces définitions de surveillance ne remettent absolument pas en cause les diagnostics médicaux s’appuyant sur des données cliniques sans
confirmation par des tests para cliniques tel que requis pour les données spécifiques de surveillance. Un traitement adéquatement initié selon un
4
diagnostic médical bien appuyé cliniquement pourra même empêcher l’obtention de spécimens cliniques qui serait requis dans le cadre d’une
surveillance. Ces situations se produisent souvent en CHSLD et en clinique dans la communauté (ex. : pneumonie ou infection urinaire traitée
empiriquement selon symptômes pathognomoniques).
Il est d’ailleurs aussi à noter que ces définitions de surveillance épidémiologique très spécifiques ne sont pas des définitions à utiliser en vue de
l’application des mesures de prévention des infections. Il faut toujours se rappeler que l’application rapide des mesures de prévention
commande une grande sensibilité non spécifique afin d’identifier les premiers symptômes ou signes d’une possible infection (annexe 2). C’est
ainsi que des mesures de prévention appliquées dès les premiers symptômes chez un résidant selon un pathogène suspecté pourront être
cessées. Mais sans cette rapidité d’application de mesures avant d’être sûr qu’elles soient requises, on pourra difficilement contribuer à
diminuer la transmission.
Ce n’est que par la suite, après confirmation de la condition infectieuse, que les données spécifiques de surveillance recueillies localement
pourront être comparées avec les données disponibles de surveillance locale, régionale, provinciale ou de la littérature et permettre d’identifier
des succès comme des situations problématiques. Elles pourront aussi être mises en contexte avec des audits sur l’application de mesures de
prévention ou de techniques de soins pour analyser les correctifs à apporter ou non aux pratiques locales.
5
INFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES INFÉRIEURES ET SUPÉRIEURES
Les infections respiratoires suivantes sont les plus courantes en milieu de soins de longue durée 6
1. Pneumonie;
2. Syndrome d’allure grippal (SAG);
3. Rhume et pharyngite.
6
DÉFINITION DE LA PNEUMONIE3
N.B. Dans la littérature, cette définition peut être utilisée comme une définition de surveillance épidémiologique pour la bronchite lorsqu’une
radiographie pulmonaire n’est pas disponible. Un diagnostic médical de pneumonie n’est pas considéré suffisant à des fins de surveillance.
Une radiologie positive (Infiltrat nouveau) 3, 7,8
ET
Au moins un (1) des symptômes ou signes généraux suivants3, 4, 6, 7,8
o Fièvre *;
o Leucocytose (>14 000) ou leucopénie (<4000)(si disponible) 8;
o Détérioration aiguë du statut cognitif par rapport à la normale qui doit inclure;
 Début soudain;
 Évolution fluctuante;
 Problème d’attention, désorganisation de la pensée ou altération de l’état de conscience.
o Détérioration aiguë du statut fonctionnel par rapport aux AVQ (e.g. mobilité, habillage, soins d’hygiène, transfert aux toilettes,
alimentation).
ET
Au moins un (1) des symptômes ou signes respiratoires suivants3, 7,8
o
o
o
o
o
o
o
Apparition, modification de l’apparence ou augmentation des sécrétions respiratoires;
Toux (nouvelle ou augmentée);
Saturation d’oxygène <94 % à l’air ambiant ou une diminution de 3 % par rapport à l’état de base;
Présence de dyspnée;
Tachypnée > 25/min;
Douleurs thoraciques;
Nouvelles observations à l’examen physique (médecin ou autre personne habilitée) : Râles ou bruits bronchiques, ronchis, sibilances.
*
La fièvre chez une personne âgée est définie comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C; (2)
plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C.
7
DÉFINITION DU SYNDROME D’ALLURE GRIPPALE (SAG) 9
Tableau clinique :
Apparition soudaine de :
o Fièvre* : température buccale supérieure à 38 °C (100,4 °F);
o Toux (nouvelle ou aggravée);
o Fatigue parfois intense, maux de tête, courbatures (myalgies ou arthralgies), douleurs thoraciques parfois intenses, perte d’appétit,
confusion, malaise généralisé, diminution de l’état général, difficultés respiratoires, mal de gorge et frissons.
N.B. La présentation peut-être atypique et la fièvre absente, en particulier chez les personnes âgées. De plus, la toux peut être tardive.
N.B : Pour l’influenza : Deux résultats de laboratoire positif chez deux patients reliés épidémiologiquement sont nécessaires pour
confirmer une éclosion dont au moins un par TAAN (Ex. : PCR).
*
La fièvre chez une personne âgée est définie comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C; (2)
plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C.
8
DÉFINITION D’UNE INFECTION URINAIRE
NB : un résultat de culture d’urine est nécessaire dans le cadre de la «surveillance» à des fins de comparaison avec la littérature
CHEZ UNE PERSONNE NON PORTEUSE DE SONDE 3,7, 8
Au moins un (1) des symptômes suivants3, 7,8
o Dysurie aiguë (c.-à-d. brûlement mictionnel) ou douleur, œdème au niveau des testicules, épididyme ou de la prostate;
o Fièvre* (ou leucocytose (>14,000) si disponible) accompagnée d’au moins un (1) des symptômes spécifiques au tractus
urinaire suivants :
 Douleur aiguë en sus pubien ou dorsale au niveau de la loge rénale (angle costo-vertébral);
 Hématurie macroscopique;
 Incontinence ou urgence mictionnelle de novo ou détériorée;
 Augmentation de la fréquence mictionnelle.
o En l’absence de fièvre, deux (2) symptômes focaux du tractus urinaire sont nécessaires.
ET
Au moins un (1) résultat microbiologique parmi les suivants3, 7,8
o Culture d’urine avec ≥105 microorganismes par cm3 d’urine avec 2 sortes de microorganismes ou moins;
o Culture d’urine avec ≥102 microorganismes par cm3 d’urine si échantillon obtenu par cathéter.
CHEZ UNE PERSONNE PORTEUSE DE SONDE
Au moins un (1) des symptômes suivants3, 7,8
o Fièvre*, frisson ou hypotension de novo sans autre foyer infectieux ou leucocytose si disponible accompagnée de détérioration aiguë du
statut cognitif ou fonctionnel sans autre cause apparente;
o Douleur sus-pubienne ou costovertébrale de novo;
o Écoulement purulent provenant du cathéter ou douleur, œdème au niveau des testicules, épididyme ou de la prostate.
ET
Culture d’urine du cathéter avec ≥105 microorganismes par cm3 d’urine, peu importe le nombre de microorganismes
La fièvre chez une personne âgée peut être définie soit comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C;
(2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C.
9
INFECTIONS DE LA PEAU ET DES TISSUS MOUS2, 3, 6,7, 10,11
1. Cellulite, infections des tissus mous et infections de plaies (incluant escarres de décubitus et ulcères veineux surinfectés);
2. Infections fongiques;
3. Herpès simplex et herpès zoster;
4. Gale.
10
DÉFINITION DE LA CELLULITE, D’UNE INFECTION DES TISSUS MOUS ET D’UNE INFECTION DE
PLAIE (INCLUANT ESCARRES DE DÉCUBITUS ET ULCÈRES VEINEUX INFECTÉS)
Un des critères suivants doit être rencontré 2, 3, 6,7
Présence de pus au niveau de la plaie ou des tissus;
OU
4 signes parmi les signes suivants :
1. Fièvre * OU Détérioration de la condition physique ou cognitive (ex. : Confusion nouvelle ou augmentée, incontinence, chute,
détérioration de la mobilité, diminution de l’appétit, diminution de la coopération avec le personnel).
Et/ou au niveau du site de la plaie :
2.
3.
4.
5.
6.
*
Chaleur;
Rougeur;
Oedème;
Sensibilité ou douleur;
Écoulement séreux.
La fièvre chez une personne âgée peut être définie comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C;
(2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C.
DÉFINTION D’UNE INFECTION FONGIQUE 3,7
Éruption maculo-papulaire;
ET
Diagnostic médical ou confirmation par laboratoire.
11
DÉFINITION D’UNE INFECTION HERPÉTIQUE (HERPÈS SIMPLEX OU ZOSTER) 3,7
Éruption vésiculaire (distribuée selon un ou des dermatomes ou encore disséminée);
ET
Diagnostic médical ou confirmation par laboratoire.
DÉFINITION DE LA GALE 3,5, 6,7, 10
Éruption maculopapuleuse en sillons avec prurit, érythème et excoriations ou éruption prurigineuse.
Les sites les plus touchés sont : les plis de la peau (ex. : entre les doigts, laux faces antérieures des poignets, aux coudes, aux creux axillaires, à
la taille, aux organes génitaux);
ET
Diagnostic médical (ex. : consultation en dermatologie) ou confirmation par laboratoire pour le premier cas.
12
INFECTIONS OCULAIRES ET ORL
1.
2.
3.
4.
Conjonctivite;
Otite;
Infection buccale et péribuccale;
Sinusite.
N.B. Les otites, infections buccales et péribuccales et les sinusites nécessitent en général un diagnostic médical et ne sont pas retenues
dans les derniers documents de surveillance (e.g. AMMIQ et AIPI, Stone et coll. (2012)) 3,8 Si un problème nécessite une surveillance
active ponctuelle de ces infections, un diagnostic médical permettrait d’en faire la surveillance.
DÉFINITION DE LA CONJONCTIVITE 3
Présence de pus dans 1 ou 2 yeux depuis ≥ 24 heures.
OU
Rougeur nouvelle ou augmentée de la conjonctive avec ou sans prurit ou douleur depuis ≥ 24 heures non attribuable à une allergie, un trauma
ou un syndrome oculo-respiratoire (SOR).
13
DÉFINITION D’UNE INFECTION GASTRO-INTESTINALE D’ALLURE VIRALE (NOROVIRUS) 12

Apparition soudaine d’au moins deux accès de vomissement au cours d’une période de 24 heures.
OU

Apparition soudaine de diarrhée se définissant par
¤ au cours d’une période de 24 heures;
¤ Consistance : selles molles ou liquides c’est-à-dire prenant la forme du contenant (annexe 3- Bristol stool chart);
Et
¤ Fréquence : deux selles de plus que ce qui est considéré comme normal pour ce patient en 24 heures).
ET
En l'absence d’une autre cause apparente :
 Laxatifs (ex. : alimentation ou médication laxative);
 Médicaments associés à des vomissements ou à des changements du transit intestinal;
 Poussée évolutive d’une maladie chronique;
 Situation de stress.
ET
les symptômes de diarrhée ou de vomissements devraient être accompagnés d’au moins un symptôme ou signe compatible avec une
infection gastro-intestinale :




Fièvre;
Nausées;
Douleurs ou crampes abdominales;
Céphalées.
N. B. Selon le contexte clinique ou épidémiologique, une analyse de laboratoire appropriée peut être nécessaire pour confirmer une suspicion
clinique et permettre la mise en évidence d’un agent pathogène entérique.
*
La fièvre chez une personne âgée peut être définie comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C; (2)
plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; ou (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C.
14
DÉFINITION DE LA DIARRHÉE ASSOCIÉE AU CLOSTRIDIUM DIFFICILE (DACD) 13
INCLUSIONS :
Sont inclus dans la surveillance tous les nouveaux cas et répondants à un des 3 critères suivants :
 Présence de diarrhée (au moins 3 selles liquides ou semi-liquides qui épousent la forme d’un contenant à l’intérieur de 24 heures ET une
diarrhée qui dure plus de 24 heures sans autre cause évidente) ou de mégacôlon toxique ET confirmation de la présence de toxine de C.
difficile (A ou B) par le laboratoire;
OU
 Changement dans les caractéristiques des selles (augmentation de la fréquence, la quantité ou substance) sans autre cause évidente par
rapport à ce qui est habituel chez un patient (ex. maladie de Crohn) ET confirmation de la présence de toxine de C. difficile (A ou B) par
le laboratoire;
OU
 Diagnostic de pseudomembranes lors d’une sigmoïdoscopie, d’une colonoscopie ou d’une tomodensitométrie (scan);
OU
 Diagnostic histopathologique de colite à C. difficile (avec ou sans diarrhée).
NOTE : dans le cas d’une confirmation par laboratoire, le moment du diagnostic correspond à la date du prélèvement (et non pas au moment
de l’apparition des premiers symptômes).
Pour qu’une DACD soit considérée nosocomiale, les premiers symptômes doivent apparaître > que 72 heures après l’admission ou la
réadmission au CHSLD, sinon elles seront attribuée à l’établissement référant
EXCLUSIONS :
 Patients symptomatiques ou asymptomatiques ayant un diagnostic de présence de toxine de C. difficile récidives, définies comme la
réapparition des symptômes moins de 8 semaines après la fin du traitement. Un cas récidivant plus de 8 semaines après la fin du
traitement du dernier épisode est considéré comme un nouveau cas.
15
DÉFINITION D’UNE BACTÉRIÉMIE PRIMAIRE14
Présence de bactéries dans le sang circulant en l’absence d’un foyer microbien chez un patient symptomatique (fièvre* (> 38 °C rectal) ou
frissons ou hypotension)
Doit rencontrer un des 3 critères suivants :
 Une hémoculture positive à un agent pathogène reconnu;
OU
 Deux hémocultures (même germe et antibiogramme) prélevées à des sites différents ou à des moments différents s’il s’agit d’une
bactérie généralement considérée comme un contaminant (ex. : Staphylococcus coagulase négative tel que S. epidermidis; micrococcus
sp; corynébactérium sp ou diphtéroïde; propionibacterium sp; Bacillus sp; Streptococcus viridans).
*
La fièvre chez une personne âgée peut être définie soit comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale
de 38 °C; (2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de
base de >1.1 °C.
Commentaire : La prévalence des cathéters intraveineux en CHSLD et des bactériémies primaires associées semble avoir augmentée.5
Note Une hémoculture positive et une infection documentée à un autre site (culture positive au même germe ou germe habituellement
retrouvé dans ce site d'infection correspond à une bactériémie secondaire.
Dans les cas où le seul site documenté serait par exemple un cathéter intraveineux, on classera ces cas tout de même avec les
bactériémies primaires mais considérées associées à la présence d’un cathéter intraveineux (de même une intervention invasive
récente ou suite à une chirurgie sans autre foyer apparent).
16
CONCLUSION
Les définitions retenues dans ce document le sont à des fins de surveillance épidémiologique et sont conformes le plus possible à la littérature,
afin de leur permettre de se comparer à des données standardisées. Elles ne substituent pas aux pratiques préventives appliquées selon les
symptômes ou présence de pathogène présumée (annexe 2) ou au diagnostic clinique des équipes médicales. Elles visent à améliorer la
prévention des infections et nos pratiques en CHSLD
Nous espérons que ces définitions communes permettront de reconnaître autant une situation problématique qu’un succès en prévention des
infections.
17
RÉFÉRENCES
1. Ministère de la Santé et des Services sociaux (2006). Cadre de référence à l’intention des établissements de santé du Québec. Québec,
la direction des communications du ministère
2. Droz, M., Sax, H., et Pittet, D. (1999). Contrôle de l’infection dans les établissements de long séjour. Swiss-Noso, 6 (4)
3. Stone, N.D., Ashraf, M.S., Calder, J., Crnich, C.T., Crossley, K. et coll. (2012) Surveillance definitions of infections in Long-term care
facilities: revisiting the McGeer Criteria. Infection control and Hospital Epidemiology, 33 (10).
4. High, K. P., Bradley, S. F., Graventein, S., Mehr, D.R., Quagliarello, V. J. (2009). Clinical Practice Guideline for the Evaluation of
Fever and Infection in Older Adults Residents of Long-Term Care Facilities: 2008 Update by the Infections Diseases Society of
America. Guidelines for the Evaluation of Fever and Infection. Clinical Infectious Diseases. 48, 149-171.
5. Lo, E., Nicolle, L., Classens, D., Arias, K. M., Podgorny, K., Anderson, D. J. et coll. (2008). Supplement article : SHEA/IDSA Practice
recommendation. Strategies to Prevent Catheter-Associated Urinary Tract Infection in Acute Care Hospitals. Infection control and
Hospital Epidemiology, October 29, supplement 1.
6. Smith, P. W., Bennett, G., Bradley, S., Drinka, P., Lautenback, E., Marx, J., Moday, L. et coll. (2008). SHEA/APIC Guideline: Infection
Prevention and Control in the Long-Term Care FAcility. Infection Control and Hospital Epidemiology, 29 (9)
7. McGeer, Al., Campbell, B., Emorl, G. T., Hierholzer, W. J., Jackson, M. M., et coll. (1996). Definitions of infection for surveillance in
long-term care facilities. American Journal of Infection Control, 19 (1).
8. AMMIQ et AIPI. Définitions des infections nosocomiales. Mise à jour décembre 2010. 20 pages.
9. Fiche synthèse sur l’influenza dans les milieux d’hébergement et de soins de longue durée 2012-2013. Table de concertation nationale
en Maladies infectieuses, novembre 2012.
10. GUIDE D’INTERVENTION POUR LE CONTRÔLE DE LA GALE À L’INTENTION DES INTERVENANTS DE LA SANTÉ.
Table de concertation nationale en Maladies infectieuses Table de concertation nationale en santé publique février 2002
11. Horan TC, Gaynes RP. (2004) Surveillance of nosocomial infections. In : Hospital Epidemiology and Infection Control, 3rd ed.
18
12. Pilon, P., Paré, R. (2005). Mesures de contrôle et prévention des éclosions de cas de gastro-entérite infectieuse d’allure virale
(norovirus) à l’intention des établissements de soins. Institut national de santé publique. 66 p.
13.INSPQ (2010). Surveillance des diarrhées associées au Clostridium Difficile dans les centres hospitaliers du Québec. Protocole :
Institut national de santé publique du Québec. 15p.
14.INSPQ (2011). Surveillance des bactériémiesnosocomiales dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec. Protocole : Institut
national de santé publique du Québec. 16p.
19
ANNEXE 1
DÉFINITION DE LA DIARRHÉE ASSOCIÉE AU CLOSTRIDIUM DIFFICILE (DACD) 11
N.B. Cette définition pourrait être utile dans le contexte d’une ordonnance collective, mais ne devrait pas servir dans le cadre d’une
surveillance épidémiologique.
Présence, chez un résident, d’une nouvelle diarrhée c’est-à-dire plus de 3 selles liquides ou molles, au cours d’une période de 24 heures et ce en
l’absence d’autres causes évidentes telles laxatifs et gavages, s’accompagnant ou non : d’une douleur abdominale, d’un iléus, d’une fièvre *, ou
d’une leucocytose et qui;
ET/OU
 A pris des antibiotiques au cours des 6 dernières semaines;
ET/OU
 A été hospitalisé au cours du dernier mois;
ET/OU
 Est un contact étroit d’un patient souffrant de DACD (résident dans la même chambre);
ET/OU
 A présenté un épisode de DACD antérieurement;
N.B. Devant un tel tableau, on doit suspecter une infection à Clostridium Difficile et demander un test diagnostique.
*
La fièvre chez une personne âgée peut être définie comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de
38 °C; (2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de
base de >1.1 °C.
20
ANNEXE II
Symptômes ou signes menant à l’application rapide des précautions additionnelles de
prévention des infections selon les symptômes.
À venir
21
ANNEXE III
22
ANNEXE IV
Extrait de Prévention et contrôle des infections nosocomiales; Plan d’action 2010-2015
LA SURVEILLANCE – ACTION 5
Amener les centres de santé et de services sociaux (CSSS) à mettre en place des activités de surveillance des infections nosocomiales dans leurs
installations d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et amener les établissements privés conventionnés d’hébergement et de soins
de longue durée à faire de même.
MOYENS
1. Soutenir la surveillance et la vigie des éclosions, d’infections respiratoires (ex. : syndrome d’allure grippale) et de diarrhées infectieuses
(ex. : gastro-entérite, C. difficile) par la diffusion d’outils.
(…)
RESPONSABLES
Moyen 1 : DGSP et DSP en collaboration avec l’INSPQ et ses comités d’experts.
(…)
ÉCHÉANCIER
Moyen 1-surveillance des éclosions d’infections respiratoires : hiver 2012
Moyen 1-surveillance des éclosions de diarrhées infectieuses : hiver 2013
(…)
23
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