CONTEXTE
Selon Droz, Sax et Pittet2 les infections nosocomiales en centres de soins de longue durée peuvent être regroupées en quatre grandes
catégories : les infections respiratoires, les infections urinaires, les infections de la peau et des tissus mous et les infections du tractus gastro-
intestinal. Les facteurs de risques associés à l’incidence d’une infection nosocomiale auprès de cette clientèle sont :
o Les déficits fonctionnels (ex. : démence, incontinence, dépendance pour les AVQ et les soins);
o Les maladies sous-jacentes sévères;
o Les plaies cutanées;
o Les procédures invasives (exemple : insertion de cathéters urinaire ou vasculaire);
o L’exposition actuelle ou récente aux antibiotiques;
o Le haut degré de dépendance;
o La présence de nombreuses comorbidités.
Toujours selon les mêmes auteurs, les critères diagnostics des infections nosocomiales développés par les « Centers for Disease Control
(CDC) » le sont pour une population plus jeune avec moins de comorbidités, et ne correspondent pas toujours aux signes et symptômes
observés chez la personne âgée. La présentation clinique des maladies infectieuses chez la personne âgée peut être atypique : réponse fébrile
diminuée ou absente, signes locaux frustes, chute ou état confusionnel. Les examens plus poussés de laboratoire ou de radiologie, en plus d’être
restreints dans un établissement de soins de longue durée, sont d’une utilité limitée, un résultat positif chez une personne âgée n’indiquant pas
toujours une infection. Ainsi, une culture d’urine positive ne démontre pas nécessairement une infection chez une personne asymptomatique 2,3,
4,5 Il est plus utile d’orienter les définitions de surveillance sur les signes et symptômes cliniques et les observations des infirmières selon les
critères développés par McGeer et coll.6 Il serait judicieux de joindre à ces critères les nouvelles recommandations de l’Infectious Disease
Society of America (High, et coll.) 3 sur l’évaluation de la fièvre et de l’infection chez les résidents de soins de longue durée. Selon ces
recommandations, deux principaux critères peuvent alerter les praticiens de la présence d’une infection sous-jacente chez le résident âgé. Ces
deux critères sont : 1) une détérioration du statut physique ou cognitif (ex. : Confusion nouvelle ou augmentée, incontinence, chute,
détérioration de la mobilité, diminution de l’appétit, diminution de la coopération avec le personnel); et 2) une fièvre qui est définie soit
comme : (1) lecture unique de la température orale > 37.8 °C ou rectale de 38 °C; (2) plusieurs lectures de température orale >37.2 °C ou
rectale > 37.5 °C; (3) une augmentation de la température de base de >1.1 °C à partir de n’importe quel site (e.g. buccal, rectal, tympanique,
axillaire) 3.
De plus, des publications plus récentes (Stone et colll., AMMIQ et AIPI) parues en 2012 ont revu les définitions de surveillance en y incluant
des critères objectifs très précis qui ont été inclus dans cette dernière version du document régional. Ces dernières modifications rendent nos
définitions beaucoup plus spécifiques et le plus souvent confirmées par un test diagnostique ou un diagnostic médical.
Ces définitions de surveillance ne remettent absolument pas en cause les diagnostics médicaux s’appuyant sur des données cliniques sans
confirmation par des tests para cliniques tel que requis pour les données spécifiques de surveillance. Un traitement adéquatement initié selon un