Christianisme : avènement du Christ sur terre fils de Dieu, on

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Histoire des Idées Politiques
Etude de la pensée politique chrétienne
Politique va perdre une grande partie de son autonomie, dont les bases avaient été posées
par la philosophie grecque. Elle est subordonnée à des finalités qui dépassent cette finalité
des hommes dans une perspective chrétienne et du salut. L’ordre temporel au Moyen-âge
n’est plus l’horizon ultime du politique. Le politique a pour rôle de préparer à l’avènement
de l’autre monde. La politique elle-même s’éteindrait dans cette fin ultime de la cité de Dieu.
Cette vision du politique par le christianisme est une vision originelle et inaugurale qui va
énormément évoluer au fur et à mesure de l’histoire. Va très rapidement s’instituer.
La génération des apôtres attendait qu’après la venue du Christ cette cité de Dieu s’impose
sur terre. Hors cette Cité n’advient pas.
Christianisme : avènement du Christ sur terre fils de Dieu, on organise l’attente. Ecclésia fait
l’originalité du christianisme = église divino-humaine. L’assemblée des croyants permet la
présence de Dieu sur terre parmi les hommes. Eglise lieu médiateur entre la Cité de Dieu et
la Cité des hommes. Tout part de l’église car cette assemblée des croyants ne se contente
pas d’être une communauté religieuse, elle va organiser l’attente, s’organiser et devenir une
institution (oui, je sais, il se répète).
Quel était le rapport de l’antiquité au religieux ?  monisme antique = signe égal entre la
cité son ordre et ses croyances. Les Dieux qu’on vénérait étaient les Dieux de la Cité, pas de
différence fondamentale entre le Clergé et les laïques.
Avec le christianisme nous sommes dans un dualisme expliqué depuis le début, qui réduit le
politique à la part du temporel et à la préparation vers l’autre monde. Ce dualisme collabore
avec l’ordre des hommes mais en est bien différent. Cette différence fondamentale ce
marque dans l’institution église. Génie du christianisme = église est le pouvoir spirituel en ce
monde, elle va s’organiser en utilisant les attributs du politique pour se construire ellemême, elle devient une institution en calquant son organisation sur l’Empire romain,
organisation aussi bien territoriale qu’institutionnellement (à partir du droit canonique
romain). Elle calque également l’organisation politique de l’Empire : Naissance d’un pouvoir
monocratique au cœur de l’église, primauté d’un évêque particulier (le Pape).
Le succès du christianisme c’est sa faculté d’acculturation, de s’imprégner d’un
environnement qui pouvait lui être étranger et de se transformer et de se développer à
travers cette imprégnation.
Eglise s’organise également sur le plan intellectuel et philosophique grec, les pères de
l’églises vont être formés à la philosophie grec, aux catégories orales latines.
Théories très connues des rapports entre la Cité de Dieu et la Cité des hommes, entre le
pouvoir temporel et spirituel. Idée d’une théocratie chrétienne ?  c’est extrêmement
faux. En effet, la théocratie signifierait un pouvoir direct de Dieu sur terre, sans
intermédiaire, sans avoir besoin fondamentalement du pouvoir politique. Il faut rendre à
César ce qui est à César et à dieu ce qui est à Dieu. Le politique c’est notamment l’imperium :
pouvoir de commandement suprême et de contraintes sur la Société, monopole de la force
pour assurer au sein de la société la sécurité. Or l’église ne l’exerce pas, elle ne tire pas
l’épée, elle ne peut pas verser le sang des autres, elle va donc avoir besoin de s’appuyer sur
le politique pour la protéger et pour qu’un ordre politique et social permette l’avènement de
Dieu.
L’espace sera occupé plus amplement par l’église mais fondamentalement l’affirmation de
l’église c’est l’indépendance vis-à-vis du politique, ce dernier existe donc également par luimême ; c’est la collaboration entre les deux pouvoirs.
St Augustin est l’auteur qui exprime le mieux cette idée (La Cité de Dieu). Vient d’une famille
romaine parmi les premières provinces à se convertir au christianisme. Il va écrire dans un
moment particulier de l’Empire romain. Au début du 5ème siècle qui va voir mourir
l’imperium de Rome. Il est le témoin de son temps et de cette crise profonde. St Augustin a
essentiellement deux manières de construire les chose :
- Une théologie politique : ce que doit être le monde
- Une analyse politique de la situation de son temps : propose des solutions et des
remèdes à la crise que Rome a connu.
Les formules de St Augustin sont connues : pour distinguer les deux Cités il commence par
les définir par les essences « La cité des Hommes c’est l’amour des Hommes jusqu’au
mépris de Dieu, la Cité de Dieu c’est l’amour de Dieu jusqu’au mépris des Hommes ». Il
ajoute que l’ordre du Monde n’est possible que si ces deux Cités collaborent,
s’interpénètrent, le lieu où cela s’effectue, c’est l’église. Elle fonde l’autorité politique, tout
pouvoir vient de Dieu.
Cette collaboration a une hiérarchie, le but ultime c’est la cité du dieu, c’est le salut.
subordination du politique à la cité de Dieu.
Reconnaissance pleine et entière du rôle du politique, finalement le Monde est régit par un
pouvoir à deux têtes. L’Empereur César et l’église, ces deux pouvoirs permettent un
équilibre général tout en diffusant la foi chrétienne et en préparant à l’autre monde. On prie
pour César car il a la charge du pouvoir temporel non pas parce qu’on le considère comme
un Dieu.
Autre grand auteur, après St Augustin. St Ambroise de Milan. A joué un rôle politique
majeur, entre le pouvoir temporel et spirituel dans un moment de crise particulière.
L’Empereur Théodose II va réprimer une révolte au sein de son Empire, venue des habitants
de Théssalonique, et St Ambroise de Milan s’élève au nom de l’église contre cet acte qu’il
considère antichrétien. Il se permet de dire à l’Empereur qu’il a mal agit et qu’il demande à
l’église de le condamner spirituellement. Il est excommunié. Il pose les bases d’une politique
fondamentalement nouvelle.
Dieu intervient dans l’histoire des hommes. Ce ne sont plus des Dieux farceurs comme chez
les grecs. Dieu interfère dans la société, on lui demandera même plus tard de punir le Tyran,
il est à l’origine de tout pouvoir mais en même temps dans le christianisme tout est affaire
de médiation. Sans cette médiation le salut est impossible et le pouvoir de Dieu n’a plus le
même sens : théologie politique chrétienne.
St Augustin analyse les conditions de son temps : à tout moment lorsqu’il dénonce la crise il
explique combien on a besoin de César c’est un fervent souteneur de l’Empire, il n’est pas
révolutionnaire et veut s’appuyer fortement sur le pouvoir de César mais il désespère de son
impuissance. Apparait une fissure dans la pensée de St Augustin, il ouvre alors une porte
qu’il rationnalise : Et si c’était la fin des temps ? Et si le Royaume que nous attendions était
là ? L’Apocalypse de St Jean va servir de référence. Devant l’impuissance de César, St
Augustin pense la fin de son monde mais se dit que c’est peut être par là que doit passer
l’avènement du Christ. Délitement qui dénature la conception qu’a la pensée chrétienne sur
la politique.
En Orient l’évolution n’est pas similaire, il y a des crises mais l’Empire tient debout. La
théologie chrétienne se dualise. Deux situations po différentes qui vont donner deux
rapports politiques différents.
Différence de destin des deux parties de l’Empire romain. Aspect essentiel du cours.
Partie Occidentale :
L’empire romain disparait en 476 ap-JC. L’empire romain d’occident dans les dernières
années s’effondre petit à petit, il est rabougrit et barbarisé.
Les francs s’installent durablement sur les sièges de l’ancienne Gaulle romaine, un des
premiers peuples à se convertir au christianisme. La fin po de l’Empire romain c’est
effectivement la fin du pouvoir symbolique de l’Empire et pour l’église ce n’est en rien la fin
du Monde. Les pop germaniques nouvellement converties se construisent en grands
royaumes (Francs, Visigoths, Vandales). Dans ce contexte, le pouv po traditionnel est
profondément affaiblit, les chefs germaniques sont avant tout des chefs de guerre, ce ne
sont pas des autorités politiques. La seule institution de droit publique qui reste debout c’est
l’église, l’héritière de la conception universel de l’Epire romain. Elle reste une institution de
droit public et ne tombe pas entre les mains d’un chef. On fabrique des solutions po :
théorie sacerdotale du pouvoir : pouvoir po a de plus en plus d’attributions religieuses. Les
rois germaniques exercent un sacerdoce, ils sont vus comme des vicaires de Dieu.
L’empereur laïque disparaît faute de pouvoir po effectif au sens de l’ancien Empire romain.
Ca ne sera jamais une théocratie.
Moment important de Charlemagne où l’église joue auprès du pouvoir politique un rôle plus
important qu’avant. Les rois Francs doivent être consacrés par l’église, Charlemagne est
consacré Empereur à Aix-la-Chapelle. On parle alors de St Empire romain germanique. C’est
la restauration, pour retrouver les formes politiques anciennes qui assoient l’ordre du
Monde.
La pensée politique n’est prédéterminée que par un présupposé permanent : n’est légitime
que les formes anciennes qui perdurent et qui se transmettent de génération en
génération. 800 ap-JC : il y a une nouvelle religion monothéiste qui est entrain de gagner la
méditerranée à une vitesse vertigineuse, concurrent de la religion chrétienne. L’église qui
s’était inscrite dans ce territoire méditerranéen (Alexandrie, Jérusalem, Rome,
Constantinople), est ébranlée. Ce lieu devient alors un lieu qui divise, il perd son
homogénéité. Pour combattre cette religion concurrente, il faut César, il faut restaurer la
forme impériale, l’église n’a que ça à disposition comme forme politique légitime.
Charlemagne tient son pouvoir de dieu directement ; personnage politique institué par
l’église au sein d’un Empire romain-germanique qui devient Saint. Cet Empire ne perdurera
pas longtemps, au Traité de Verdun en 843 l’Empire est divisé en trois mais ce saint empire
va perdurer dans toute l’histoire romano-germanique. Ce n’est qu’au moment de Napoléon
que le symbole de cet ancien monde disparaitra complètement.
Voilà ce qui se passe dans la partie occidentale. La conséquence c’est l’indépendance de
l’église qui domine le pouvoir po. 1077 : réforme grégorienne, la papauté s’impose dans
l’église et elle devient une monocratie.
Partie Orientale :
Rupture en 1075: refus de la figure du Pape en Orient.
Dans cette partie, le rapport à l’église est différent. Parce que le pouvoir po joue tout son
rôle. Il y a un équilibre qui va se faire entre les deux pouvoirs. L’église est collégiale face à un
pouvoir politique unitaire. L’église n’a pas besoin de se centraliser, d’où le rejet du Pape
comme chef politique de l’église. Le lieu du pouvoir unitaire c’est l’empereur.
D’où la tradition d’indépendance de l’église à l’égard du pouvoir po. L’ordre po est le
prolongement du pouvoir de l’église, tend vers le salut et l’avènement de l’autre monde.
Lorsque Byzance se terminera, chaque église orthodoxe se rattache à sa nation propre.
Plus tard, cet héritage messianique chrétien donnera l’expérience communiste qui est une
laïcisation de cette conception ; qui prépare l’avènement d’un autre monde.
La période qui s’ouvre va être une période très intéressante de reconstruction du politique.
Auteur le plus symbolique du 13ème siècle est St Thomas D’Aquin.
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