VIROLOGIE - Picornaviridae - page 1/4
Gom’s, Durb, Gwi
09/02/09
VIROLOGIE
17h-18h
Tiare et Marjorie
Bertagnoli
PICORNAVIRIDAE
C’est une famille importante en médecine vétérinaire et humaine. Ce sont de tout petits virus à
ARN (pico=petit, rna=ARN). Il en existe 9 genres : Enterovirus, Rhinovirus, Hepatovirus,
Cardiovirus, Aphtovirus, Parechovirus, Erbovirus, Kobuvirus, Teschovirus.
Structure
Ce sont de petits virus non enveloppés, de 27 à 30 nm de diamètre, à symétrie icosaédrique. Ils sont
souvent libérés en grande quantité par les cellules qui les produisent. La capside est constituée de 4
protéines différentes (VP1, VP2, VP3 et VP4, avec VP4 à l’intérieur). Lors de la libération des
virions, on peut se rendre compte par microscopie électronique que les capsides ne sont pas toutes
pleines, il existe aussi des capsides vides (c'est-à-dire que l’assemblage du virion ne s’est pas faite
correctement : il y a ou il n’y a pas de l’ARN).
Génome Leur génome est un ARN linéaire simple brin de petite
taille (7.2-8.5 kb). C’est un ARN positif directement
codant, il est donc directement infectieux. Le côté 5’
code pour les protéines structurales, alors que le côté 3’ code pour les protéines non structurales.
L’ARN n’est pas coiffé, mais au niveau du côté 5’, il est systématiquement associé à une petite
protéine virale qui aide à l’amorçage : VPg. De plus, entre VPg et le côté 5’, il existe une structure
secondaire en boucle qui correspond à la zone de pénétration interne des ribosomes (il s’agit d’une
zone de reconnaissance).
Cet ARN permet la synthèse d’une polyprotéine (protéine non mature produite en première
intention dans la cellule) qui subira une maturation par des protéases cellulaires : elle sera donc
clivée en de nombreuses protéines qui permettront la synthèse d’éléments nécessaires au cycle.
Attachement-Pénétration-Décapsidation Le virion se lie à des récepteurs spécifiques
(plus ou moins bien connus selon les
virus) : les Récepteurs PolioVirus (RPV).
La pénétration du virion peut se faire de
deux façons :
Par formation d’une vésicule
d’endocytose : L’environnement acide
dans la vésicule d’endocytose permet de
modifier la capside et de libérer le
génome dans le cytoplasme.
Par capsidation quasi immédiate:
La décapsidation a lieue au cours de
l’invagination de la membrane, avant la
formation de la vésicule. L’injection de
l’ARN se fait plus rapidement puisqu’il pénètre directement dans le cytoplasme.
Le cycle viral
Les picornaviridae sont tous très lytiques in vivo. Le cycle lytique est très rapide.
L’ARN est libéré dans le cytoplasme. Une étape de traduction initiale permet la synthèse d’ARN
polymérase… qui permet de traduire le brin d’ARN en une polyprotéine qui est clivée par la suite.
Les produits de ce clivage permettent la synthèse d’ARN à partir du brin d’ARN ; l’assemblage
VIROLOGIE - Picornaviridae - page 2/4
d’un ARN et d’un ARN permet alors une
production en grande quantité d’ARN et de
protéines virales. Il y a alors une étape
d’assemblage puis libération des virions par lyse
de la cellule.
La cellule est lysée en quelques heures
seulement.
Dans l’ensemble, ces virus sont très résistants :
Au pH acide, à l’alcool 70°, à l’éther, aux
détergents.
Ils persistent plusieurs semaines dans
l’environnement, donc l’environnement peut être une source infectieuse.
Ils peuvent persister plusieurs années à -20°C (d’ les histoires de scientifiques qui se
retrouvent contaminés par des virus « anciens » qui étaient supposés avoir disparus, lors
d’expéditions aux pôles).
Ils sont malgré tout sensibles aux oxydants (hypochlorite de soude = eau de Javel), aux bases
(soude caustique), au formol, et aux UV…sachant bien sur que désormais l’usage de formol (et
bientôt l’usage de soude) est interdit…
Propriétés biologiques générales
Ils ont un spectre d’hôte assez étroit : en général ils sont spécialisés sur une espèce (bien qu’ils
puissent aussi infecter les espèces qui sont génétiquement proches de cette espèce spécifique).
La seule exception est le virus de la Fièvre Aphteuse qui à un spectre d’hôte plus large : en
effet, il peut infecter tous les artiodactyles.
Ils sont tous adaptés à la culture cellulaire : comme leur cycle est lytique, lors d’un diagnostic
expérimental, ils sont facilement isolés et mis en évidence. De plus, on peut fabriquer
facilement des vaccins.
La transmission est essentiellement horizontale et se fait par différents moyens : fécale
orale (donc le manque d’hygiène est un facteur aggravant), matériel contaminé
(l’environnement est une source infectieuse), aérienne (en effet, il a été démontré que le virus de
la Fièvre Aphteuse peut être transporté sur des dizaines de km par le vent)... La contamination
entre hommes se fait souvent à cause de problèmes d’hygiène.
C’est un virus très contagieux. Il n’y a pas de vecteur arthropode connu.
Genres ENTEROVIRUS et TESCHOVIRUS
Les Teschovirus faisaient parti du genre Entérovirus, mais ils ont eu droit à leur propre genre il y a
peu…c’est pour ca qu’on les traite en même temps que les Entérovirus.
Ils ont un double tropisme : digestif et nerveux (d’où le terme d’Entérovirus car la 1ère voie
d’entrée est la voie orale). Ils ont surtout une importance en médecine humaine, les virus des
animaux n’ont pas d’intérêt majeur, si ce n’est les entérovirus porcins (qui font parti de l’association
SMEDI avec les parvovirus) qui peuvent intervenir dans des troubles de la reproduction.
Leur classification est complexe et très diversifiée. Parmi les virus humains, la classification
actuelle définit 2 groupes : poliomyélitiques et non poliomyélitiques. On distingue 3 espèces
poliomyélitiques (1, 2, 3), et 4 espèces « non poliomyélitiques » (A, B, C, D). Avec ces 7 espèces,
il y a au total plus d’une centaine de sérotypes.
Il existe une grande complexité antigénique et génétique. Les protections croisées ne sont pas
parfaites.
VIROLOGIE - Picornaviridae - page 3/4
La transmission est horizontale = fécale-orale, de façon directe (d’où le terme de « maladie des
mains sales ») ou indirecte (boisson, nourriture, et aérosols sur des distances courtes quand la
charge virale est assez forte).
Par exemple : dans les pays en voie de développement, la contamination se fait très précocement et
donc les enfants sont infectés alors qu’ils sont encore très jeunes. Les eaux sales et souillées
contaminent les fruits et légumes qui sont consommés crus. La consommation de coquillages crus
peut aussi transmettre la maladie car ils filtrent les eaux sales en sortie des stations d’épuration.
Entérovirus humains :
- Chez l’homme, de nombreuses infections sont inapparentes et banales (et heureusement, sinon
on aurait beaucoup plus de problèmes…) : les séroprévalences sont très importantes dans
certains pays.
- La Poliomyélite antérieure aiguë : les 3 sérotypes de poliovirus en sont responsables. C’est
une maladie due à un entérovirus et qui existe dans les populations peu vaccinées. Après 15
jours d’incubation, la forme typique débute par un simple syndrome grippal, puis une paralysie
flasque qui peut entraîner la mort s’il y a paralysie de l’appareil respiratoire. Il existe 2 types de
vaccins (atténué et inactivé). La forme atténuée utilisée par voie orale était très efficace mais on
la retrouvait dans l’environnement après la vaccination. On a donc préféré la forme inactivée.
- Infections aiguës à symptômes spécifiques :
Herpangine : Angine banale de résolution simple.
Syndrome pied-main-bouche : Syndrome fébrile avec éruptions cutanées, surtout chez les
enfants.
Conjonctivites hémorragiques
- Infections aiguës non spécifiques : méningites, encéphalites, ORL (otites angines, rhinites,
bronchites), éruptions cutanées, gastroentérites (=dualité tropisme digestif-nerveux ou
respiratoire).
- Quelques infections chroniques : cardiaques, neurologiques.
Dans l’ensemble, ce sont des infections peu graves, banales…..sauf les poliomyélites.
Entérovirus animaux
- Maladie vésiculeuse des suidés (très proche de la Fièvre Aphteuse, donc à prendre en
considération dans le diagnostic différentiel) qui est à l’origine de troubles cutanés et muqueux.
- Entérovirus porcin associé au parvovirus porcin du SMEDI.
Teschovirus
Ce genre ne concerne que la médecine vétérinaire et est responsable de la maladie de Teschen et
Talfan (Porcine teschovirus) : polio-encéphalomyélite du porc (jusqu’à 75% létalité). Ce sont des
maladies réputées contagieuses, qui ont quasiment disparu aujourd’hui, sauf à Madagascar la
maladie de Teschen est encore quasiment endémique.
Genre RHINOVIRUS
Assez anecdotiques en médecine vétérinaire, ils sont beaucoup plus importants en médecine
humaine. Ces virus provoquent des troubles ORL et sont responsables des rhumes saisonniers
(surtout en automne et en fin de printemps), otites, sinusites, bronchites, pneumonie...
Il n’y a pas de protection croisée (on peut donc avoir à la fois un rhume, une otite, une bronchite…).
Il y a plus de 100 sérotypes, on retrouve surtout les Human Rhinovirus A et B.
Ils sont sensibles aux pH acides < 6.
Ils se multiplient à 33°C et sont donc adaptés aux muqueuses respiratoires.
VIROLOGIE - Picornaviridae - page 4/4
Genre HEPATOVIRUS
Ils ont intérêt en médecine en médecine humaine et en médecine vétérinaire.
HHAV et SHAV (Virus de l’hépatite A humain et simien)
Elle est banale chez l’homme. La transmission se fait par voie fécale-orale (directe [oro-nasale] ou
indirecte [eau de boisson, coquillages…]), et le virus est très résistant dans le milieu extérieur. La
transmission dépend donc de l’hygiène.
La séroprévalence est très importante dans les pays en voie de développement. L’infection peut ne
pas être clinique : plus l’individu infecté est jeune, plus on a de formes asymptomatiques. Sinon,
chez l’adulte, on a des signes cliniques tels que la jaunisse, l’hépatite… C’est une maladie très peu
mortelle (< 1%).
Il n’y a pas de chronicité : une fois que l’infection a été faite, on peut se débarrasser du virus. Il n’y
a pas d’hépatocarcinome ou de cirrhose associée, contrairement à ce qu’il se passe dans les cas
d’hépatite B ou C.
L’infection (=pas de signes cliniques) est très répandue dans les pays en voie de développement,
alors que la maladie (=existence de signes cliniques) se trouve plus dans les pays développés.
Responsable de l’hépatite aiguë humaine.
La transmission est surtout due à un manque d’hygiène de l’individu ou de l’environnement.
Encéphalomyélite aviaire :AEV
Maladie importante du poulet < 21j, 50% de létalité.
Il y a une répartition mondiale.
Hépatite du jeune canard
Maladie grave du jeune canard, 100% de létalité.
Genre APHTOVIRUS
Il concerne essentiellement la médecine vétérinaire.
Il est responsable de la Fièvre Aphteuse (ou FMD=Foot-and-mouth disease virus). C’est une
maladie du bétail et des porcs. Elle n’est pas mortelle, mais elle est redoutée car elle handicape la
production animale (fortes répercussions économiques) et est un frein au commerce international.
La France en est indemne.
Ce n’est pas une zoonose, mais il y a eu quelques rares cas humains.
Il existe 7 types différents de virus de la Fièvre Aphteuse (O, A, C, Asia 1, SAT 1, 2, 3) avec
différents sous-types et variants. Entre les types, il n’y a pas de protection croisée donc il faut typer
le virus pour mettre au point des vaccins adaptés aux souches qui circulent (si bien sur la
vaccination est autorisée et si c’est le mode de lutte autorisé).
En France, on ne vaccine plus. Lors de la dernière crise, on a préféré abattre les animaux : il n’y a
eu aucune vaccination.
Les hôtes sont tous les artiodactyles. La maladie est symptomatique ou asymptomatique : la fièvre
peut passer inaperçue. Un diagnostic de certitude est donc obligatoire.
Il n’est stable qu’à une gamme de pH très limitée comprise entre 7-7,7.
La transmission est oro-nasale de façon directe (par contact) ou indirecte (vent, supports, lait, eaux
grasses) et peut se faire sur de très grandes distances.
C’est un virus très contagieux, il faut donc agir très vite et être très vigilant.
Maladie fébrile.
Remarque : C’est à cause des eaux grasses provenant des restes de plateau d’avion venant d’Asie
que le virus de la fièvre aphteuse a été introduit en Angleterre en 2001…comme quoi être pingre
peut finir par couter cher…
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !