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Atlas of Genetics and Cytogenetics in Oncology and Haematology
Dépistage néonatal
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I - GÉNÉRALITÉS
1- Introduction
2- Il convenait donc de mettre en place une infrastructure:
II - PHÉNYLCÉTONURIE:
1- Épidémiologie:
2- Physiopathologie:
3- Déficit en dihydrobioptéridine réductase:
4- Dépistage:
5- Test de Guthrie:
6- Dosage fluorométrique automatisé de la phénylalaninémie:
7- Formes cliniques - diagnostic différentiel:
8- Traitement:
III - Hypothyroïdie congénitale
1- Epidémiologie :
2- Dépistage:
3- Méthodes de dosage:
4- Traitement
IV- COROLLAIRE
1- Dépistage à travers le monde.
2- Éventail des maladies dépistables.
3- Traitement
4- Maladies dont l'apparition des symptômes survient en
période post-natale
5- Conseils génétiques / consentement éclairé
6- Développement
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I - GÉNÉRALITÉS
1- Introduction
Un dépistage systématique doit concerner une pathologie:
o (relativement) fréquente,
o grave,
o facilement dépistable,
o pour laquelle existe un traitement efficace si (et seulement si) ce traitement est
précoce.
Le dépistage systématique de la phénylcétonurie et de l'hypothyroïdie répond à ce
concept:
o affections touchant environ 1 nouveau-né pour 10 000,
o entraînant une encéphalopathie grave,
o en période post natale en l'absence d'un traitement efficace, suffisamment
précoce,
o pour lesquelles existent des tests:
o peu coûteux et de réponse rapide.
2- Il convenait donc de mettre en place une infrastructure:
o régionale et nationale (laboratoires spécialisés agréés)
o à "maillage serré": tout nouveau-né doit bénéficier du test de dépistage
o le système mis en place analyse les résultats, contrôle les résultats positifs ou
douteux, poursuit les explorations nécessaires, et met en oeuvre un traitement.
En pratique:
ces tests sont réalisés en fin de séjour à la maternité (de la 2ème à la 7ème journée
selon les pays), parce que:
o l'anomalie devient alors dépistable, patente,
o mais qu'aucune lésion n'atteint encore le nourrisson,
o le sang est prélevé au talon sur papier filtre avec identification précise du
nourrisson
Dépistage urinaire:
De rares services de santé ont adopté le dépistage urinaire qui se pratique vers la 3ème
semaine de vie sur un échantillon d'urine imprégné sur un papier filtre et posté par les parents
au centre de dépistage.
Ce dépistage néonatal urinaire initié au Québec dans les années 70, peu utilisé ailleurs, permet
d'éliminer, à l'aide d'une technologie appropriée, d'autres maladies métaboliques qui
pourraient se manifester après quelques jours d'apport protéique au nourrisson.
II - PHÉNYLCÉTONURIE:
1- Épidémiologie:
maladie autosomique récessive
o risque de récurrence: ¼
o fréquence du gène q =1%
o fréquence des homozygotes atteints q2 = 0.06 à 0.1 % .
2- Physiopathologie:
déficit en Phénylalanine hydroxylase:
o forme classique, curable, avec:
o hyperphénylalaninémie,
o augmentation des catabolites de la Phénylalanine (Phe),
o déficit des métabolites en aval (Tyrosine, Dopa, Mélanine,...).
3- Déficit en dihydrobioptéridine réductase:
o forme maligne, avec:
o hyperphénylalaninémie et hypotyrosinémie, mais aussi:
o déficit en Sérotonine et Norépinéphrine, métabolites en aval de cet enzyme.
o Évolution naturelle (en l'absence de traitement):
o puis arrêt du développement psychomoteur, altération de l'état général,
annonçant le décès en l'absence de tout traitement (il faut alors prélever sang,
urines et foie pour diagnostic post mortem et, donc, traitement précoce d'un
germain frère ou sœur non diagnostiqué auparavant).
En présence d'un traitement tardif, l'enfant gardera un retard mental profond
(QI = 20 à 50) avec divers troubles neurologiques et hypopigmentation.
4- Dépistage:
o Après quelques jours d'alimentation normale du nouveau-né, peut être dépistée
o une hyperphénylalaninémie.
o La phénylphénylalaninémie normale est < 4 mg/100 ml,
o La réponse au test est fournie avant le 15e jour.
5- Test de Guthrie:
Test du nom de l'auteur du test original datant de 1963 remplacé par la suite par une
détermination spécifique de la phénylalanine et ses catabolites,
méthode: échantillon de sang séché sur papier filtre, mis en présence d'un bacille avec
inhibiteur de croissance du bacille. La présence de phénylalanine lève l'inhibition: le degré de
croissance du bacille permet alors de quantifier l'hyperphénylalaninémie.
6- Dosage fluorométrique automatisé de la phénylalaninémie:
Note: ces tests ne dépistent qu'une hyperphénylalaninémie, et non sa cause (déficits
enzymatiques vrais ou transitoire [prématurité, où l'hyperphénylalaninémie s'accompagne
alors d'hypertyrosinémie], excès d'apport nutritionnel en Phe). La maladie doit être confirmée
par des tests sanguins plus précis.
7- Formes cliniques - diagnostic différentiel:
Phénylcétonurie vraie: phénylalaninémie > 20 mg/100 ml.
Phénylcétonurie atypique: taux moins élevé, se normalise spontanément en quelques
mois.
Hyperphénylalaninémie transitoire du prématuré: défaut (spontanément régressif) de
transamination ou d'oxydation (voies catabolitiques) de Phe.
Déficit en dihydrobioptérine réductase: phénylalaninémie
<20 mg/100ml; bonne réponse du taux de Phe au régime mais détérioration
neurologique inéluctable.
8- Traitement:
Phénylcétonurie:
régime hypoprotidique pauvre en Phe pour couvrir exactement les besoins en Phe
(sans surcharge mais aussi sans carence -> surveillance biologique: 3mg/100ml < Phe
< 10 mg/100ml).
Diète restrictive dès la période néonatale.
Régime pendant l'enfance, parfois nécessaire chez l'adulte; régime et surveillance
stricte pendant les grossesses: risque fœtal si le taux de phénylalanine est trop élevé
chez la mère.
Déficit en dihydrobioptérine réductase:
traitement substitutif par 5-0H Tryptophase et sérotonine, surveillance +++; conseil
génétique; assistance psychologique.
III - Hypothyroïdie congénitale
1- Epidémiologie :0.03 à 0.06% naissances.
2- Dépistage:
Dosage de la TSH sur papier buvard dans la plupart des programmes.
Si la TSH est augmentée, le diagnostic doit être confirmé par dosages plasmatiques (TSH,T4
libre, T3 totale)
3- thodes de dosage:
Dosage de la TSH (Hormone thyréo stimulante).
Taux normal < 12µU/ml; taux pathologique > 30µU/ml; taux intermédiaire 15-30µU:
à réanalyser.
Dosage de T4 (Thyroxine ou Tétraiodothyronine).
par radioimmunologie.
Reconnaît toutes les insuffisances thyroïdiennes primaires et secondaires
mais présence de faux positifs (3% des résultats positifs).
Peu de faux positifs mais quelques faux négatifs: ne détecte pas les formes
hypothalamo-hypophysaires.
Confirmation par des tests complémentaires : scintigraphie et recherche des anticorps
antithyroïdiens maternels, dosage de la thyroglobuline.
4- Traitement
10µg/Kg de L Thyroxine initialement avec contrôles périodiques de la fonction thyroïdienne
minimalement tous les 3 mois jusqu'à un an, tous les 6 mois jusqu'à 3 ans, annuellement par la
suite.
IV- COROLLAIRE
1- Dépistage à travers le monde.
Si on jette un coup d'œil sur les mesures prises à travers le monde, on note que le dépistage
néonatal a été adopté par plusieurs pays sous une forme ou une autre généralement en tenant
compte des populations qui sont plus à risque de développer telle ou telle maladie
métabolique héréditaire ou autres comme la phénylcétonurie et la mucoviscidose.
Ceci est particulièrement vrai pour les dyscrasies sanguines comme l'anémie falciforme et la
thalassémie plus fréquentes dans les régions de la Méditerranée, en Afrique et en Asie. La
tyrosinémie hépatorénale est fréquente dans la région du Saguenay au Québec et en Finlande.
Ceci implique que des programmes de dépistage spécifiques peuvent être développés selon la
fréquence de gènes mutants retrouvés dans certaines populations qui souvent vivent en isolat.
Le dépistage néonatal, sous une forme ou une autre, a été adopté par plusieurs pays.
De façon plus spécifique, le dépistage néonatal de la phénylcétonurie et /ou de l'hypothyroïdie
se pratiquent dans plusieurs pays d'Amérique du Nord, de l'Europe, du Japon, de la Nouvelle
Zélande, d'Australie, d'Israël et plus récemment fut introduit en Chine et en Amérique du Sud
(WB Hanley, communication personnelle).
2- Éventail des maladies dépistables.
Selon les programmes environ de 2 à 40 maladies peuvent faire l'objet d'un dépistage
néonatal.
Métaboliques héréditaires: phénylcétonurie, tyrosinémie, aciduries organiques, défaut
d'oxydation des acides gras.
Hématologiques: thalassémie, anémie falciforme.
Endocriniennes: hypothyroïdie, hyperplasie des surrénales.
Infectieuses: virus d'immuno déficience humaine, (human immunodeficiency virus
(HIV).
Autres:
o mucoviscidose
o dystrophie musculaire de Duchenne (DMD)
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