Cours 5 de Parasitologie
Le lundi 13 octobre de 8h30 à 10h30
Professeur : Pr. Derouin
Ronéotypeuse : Elsa Lambrescak
PARASITOSES A TRANSMISSION ALIMENTAIRE ET
HYDRIQUE
Les traitements ne sont pas à savoir.
PLAN
I - Parasitoses transmises par l’eau
A- L’eau est indispensable à l’hôte intermédiaire du parasite
B- L’eau est le lieu de multiplication du parasite
C- L’eau est le lieu de maturation du parasite
D- L’eau est le véhicule des formes infectantes
a) Amibiase
b) Giardiose
c) Cryptosporidiose
E- Autres parasitoses à transmission hydrique
II - Parasitoses transmises par les aliments
A- L’aliment est une étape indispensable : la viande
B- L’aliment est une étape indispensable : les végétaux
C- Autres parasitoses transmises par les aliments
a) Trichinose ou Trichinellose
b) Anisakiase
I- PARASITOSES TRANSMISES PAR L’EAU
La relation entre l’eau et le parasite peut être
- indirecte : l’eau est nécessaire à l’insecte vecteur ( ex : plasmodium, filariose) ou à
l’hôte intermédiaire indispensable au développement du parasite
- directe : elle est le lieu de maturation, de multiplication du parasite ou le véhicule des
formes infectantes.
A- L’eau est indispensable à l’hôte intermédiaire du parasite
Comme dans la bilharziose, la filariose de Médine ou les Douves. Le facteur limitant est donc
la présence de l’hôte intermédiaire, donc sa répartition géographique.
BILHARZIOSE ou SCHISTOSOMIASES (important)
C’est un helminthe (vers), trématode (vers plat) du genre schistosoma. Il y a 600 millions
d’individus à risque dans le monde et 200 millions sont parasités (surtout en Afrique). Cette
parasitose est le plus souvent symptomatique (120 millions) et peut parfois entraîner la mort
(20 000/an).
Il y a 5 espèces de parasites dont les deux à retenir sont :
Schistosoma haematobium ou Bilharziose urinaire (Afrique) et la Schistasoma mansoni ou
Bilharziose intestinale (Afrique et Amérique du Sud). (les autres : S. intercalatum, S. japonicum,
S. mekongli).
CYCLE
1) Chez l’homme, les vers adultes sont dans les plexus veineux, accrochés à la paroi
interne des vaisseaux par de petites ventouses. Il font 2cm de long et sont relativement
bien tolérés. On les trouve dans le plexus digestif (B. intestinale) et en périphérie des
organes urinaires (B. urinaire).
2) Ils vivent accouplés, il y a donc ponte d’œufs embryonnés (150 à 200 microns) en
permanence : jusqu’à 3000 œufs/jour, qui se retrouvent dans les vaisseaux. Ils migrent
jusqu’aux capillaires et traversent la paroi intestinale (B. intestinale). Ils sont donc
excrétés dans les selles. Pour la B. urinaire, les œufs sont dans les vaisseaux péri-
urinaires, traversent la paroi de la vessie et se retrouvent dans la lumière. Ils sont
excrétés dans les urines.
3) Les œufs ont alors besoin d’eau douce pour s’ouvrir et libérer une larve : le
miracidium. Ce dernier est mobile et cherche l’hôte intermédiaire : le planorbe qui est
un mollusque d’eau douce. Une fois le mollusque infecté, la larve entre dans ses tissus
et se multiplie pendant 30 jours.
4) S’en suit alors la libération de cercaires. C’est la forme infectante du parasite. Le
cercaire fait 500 microns et il nage.
5) Si un homme se baigne (il faut rester un certain temps dans l’eau car il faut que la
peau « ramollisse »), il va y avoir pénétration transcutanée des cercaires qui vont
pouvoir coloniser les poumons, le foie et les plexus digestifs afin de donner des vers
adultes.
FACTEURS FAVORISANT LA CONTAMINATION
Une étude montre que la construction de barrages dans les pays à risque favorise la B.
urinaire. En effet, cela crée des canaux et des rigoles et donc un biotope favorable à la
multiplication du mollusque. Les mouvements de populations vont aussi avoir un rôle dans
l’apparition de Bilharziose, ainsi que le manque d’hygiène.
PHYSIOPATHOLOGIE
1) Pénétration des cercaires et migration de schistosomules : Les cercaires en traversant
la peau provoquent une irritation brève qui passe souvent inaperçue, puis via le sang
vont jusqu’aux poumons (manifestations pulmonaires) et aux plexus veineux digestifs
ou urinaires où elles donnent les vers adultes.
2) Vers adultes : peu de conséquences sur l’homme, mais spoliation du flux sanguin.
3) Les œufs : vont soit être excrétés dans les selles ou urines
soit se bloquer dans les tissus où ils suscitent une réponse
inflammatoire qui aboutit à la formation de Granulomes Bilharziens : fibrose, nécrose,
calcification autour de l’œuf, infiltration de polynucléaires neutrophiles, de lymphocytes et
macrophages. Chaque œuf s’entoure d’1 mm de fibrose, et comme il y a de très nombreux
œufs on peut obtenir un organe totalement fibrosé. Par ex : des œufs dans le foie peuvent
donner un foie cirrhotique.
B. urinaire ou uro-génitale : Les œufs sont dans la muqueuse vésicale et vont se calcifier. Cela
entraîne une perte d’élasticité, donc une difficulté à évacuer totalement l’urine. Les résidus
peuvent alors provoquer des infections.
Une vessie calcifiée est bien visible sur un cliché radio (normalement radiotransparente, là
radioopaque).
Complications :
Reins : hydronéphrose, infection rénale qui entraînent une insuffisance rénale
Uretères : fibrose, calcification, dilatation qui entraînent une stase qui a un retentissement sur
les reins
Vessie : ulcérations, papillome qui entraîne une hématurie et parfois un cancer ; fibrose,
calcification qui entraînent une cystite, une infection urinaire.
Appareil génital : il y a surtout des conséquences chez la femme : grossesse extra-utérine ou
stérilité.
B. intestinale : Les œufs, dans la muqueuse intestinale, entraînent une fibrose qui constitue
une gêne au retour veineux : hypertension portale, varices oesophagiennes, ascite.
Au niveau du foie, la fibrose formée autour de œufs entraîne une cirrhose. C’est la
conséquence la plus grave de la Bilharziose.
Complications : hypertension portale, hémorragies (dues aux varices oesophagiennes),
cirrhose.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
B. urinaire à S. haematobium :
- recherche d’œufs dans les urines
- si on ne trouve pas les œufs, on fait une sérologie à la recherche d’anticorps
spécifiques (examen peu sensible)
- biopsie rectale
B. intestinale à S. mansoni (et pour toute B. intestinale) :
- recherche d’œufs dans les selles
- sérologie si on ne trouve pas d’œufs
- biopsie rectale
TRAITEMENT
On utilise un antiparasitaire efficace sur les vers adultes mais pas sur les lésions chroniques
constituées : praziquantel (Biltricide).
PREVENTION
C’est une pathologie très fréquente. On va donc tenter d’assainir les gîtes de mollusques,
apporter une éducation sanitaire aux populations à risque et éliminer les réservoirs animaux.
B- L’eau est le lieu de multiplication du parasite
C’est très rare. Il n’y a qu’un espèce qui se multiplie dans l’eau : les amibes libres. Elles se
multiplient dans les eaux chaudes (jacuzzi…), leur biotope est donc limité par la température.
Elles sont responsables de kératoconjonctivites (lentilles de contact mal lavées) et de rares
méningoencéphalites.
C- L’eau est le lieu de maturation du parasite
On trouve ce type de développement chez l’anguillulose, l’ascaridiose ou l’ankylostomose.
Leur répartition géographique est limitée par la température et la présence d’eau. L’eau est
donc indispensable pour la maturation du parasite mais ce n’est pas l’ingestion de cette eau
qui provoque la contamination.
D- L’eau est le véhicule des formes infectantes
Ces parasitoses ont pour principal mode de contamination l’ingestion d’eau, d’aliments
souillés (fruits rincés avec de l’eau contaminée) ou par les mains sales. Les protozoaires sont
émis sous forme kystique et ont une très grande résistance (jusqu’à 1an dans l’eau même
chlorée). Ce sont des parasitoses cosmopolites (partout dans le monde).
a) AMIBIASE
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