
Cette puissance est proportionnelle à la distance maximale sondée de l’Univers. C’est la distance à 
laquelle se trouverait cet horizon si on stoppait brutalement l'expansion de l'univers. En appelant D 
cette distance aux dernières galaxies visibles, nous arrivons à la formule simplissime  
     (3) 
Rappelons : E est  la  luminosité  totale de toutes  les  galaxies visibles ;  L  est  la luminosité d'une 
galaxie ; n est la densité actuelle des galaxies ; D est la distance de l'horizon universel.  
Le  trait  principal  de  cette  formule  est  le  terme  en  D,  qui  montre  que  la  luminosité  augmente 
linéairement  avec  la  distance  sondée,  ce  qui  a  priori  n'était  pas  évident.  En  fait  la  quantité  de 
galaxies  visibles  augmente  comme  le  cube  du  rayon  de  la  sphère  les  contenant  (autrement  dit 
comme  le  cube  de  leur  distance)  mais  comme  nous  ne  recevons  d'une  galaxie  qu'une  énergie 
inversement proportionnelle à leur distance il reste bien une somme d'énergies variant comme la 
distance (des galaxies émettrices). Autre façon de dire les choses : nous avons vu plus haut qu'il y 
avait dans ce calcul compensation entre la surface de chaque couche proportionnelle à  r 2  et ce que 
l'on appelle le « facteur de dilution », en 1 / r 2  (dû au fait que toute la lumière d'une galaxie donnée 
est répartie dans tout l'espace et que par conséquent nous n'en récupérons qu'une fraction).  
La présence de ce terme linéaire en distance est à l'origine de ce que l'on appelle couramment le 
paradoxe d’Olbers.  En effet si nous supposons que l'univers a toujours existé et qu'il s'étend aussi 
loin que l'on puisse imaginer, nous sommes conduits à adopter une distance D infinie. Dans ces 
conditions l'expression de la luminosité diverge et il est impossible d'expliquer pourquoi le ciel est 
noir la nuit.  
En fait renversons le raisonnement. Nous observons une certaine luminosité  E  du ciel nocturne. 
Nous avons à notre disposition la formule (3) dans laquelle nous pouvons introduire une valeur  n  
de la densité des galaxies et une valeur  L  de la luminosité. Voyons alors ce que nous pouvons en 
déduire comme valeur  D  de la distance à l'horizon.  
L'application numérique est instructive.  
Consultons les « bons ouvrages », c'est-à-dire les recueils de données astronomiques (par exemple 
la  fameuse  compilation  Astrophysical  Quantities,  de  C.W. Allen).  On  estime  la  luminosité  des 
étoiles contenues dans les galaxies à environ 5×108 luminosités solaires par mégaparsec cube (1 
luminosité  solaire  équivaut  à  4×1033  ergs  par  seconde).  Comme  un  mégaparsec  fait  3×1024 
centimètres, le produit  n L  de la formule (3) vaut 6,5×10-32 ergs par seconde et par centimètre cube 
(luminosité totale des galaxies émise par unité de volume ; je sais, le choix du centimètre cube pour 
mesurer des volumes contenant des galaxies est particulièrement malvenu). Que donne l'observation 
pour la luminosité du fond de ciel ? La question est difficile. D'abord la quantité recherchée est 
délicate à isoler du reste des sources lumineuses qui parsèment le ciel : il faut notamment éliminer 
toutes les étoiles pour accéder à la lumière des galaxies lointaines. Ensuite il faudrait préciser le 
domaine de longueur d'onde dans lequel se fait la détection, mais cela nous emmènerait trop loin.  
Cependant une indication précieuse est que l'unité usuellement utilisée par les astronomes pour 
mesurer la luminosité du fond du ciel est une étoile de dixième magnitude par degré carré. À quoi 
correspond cette quantité ? Une magnitude de 5 équivaut à un soleil placé à 10 parsecs. Une étoile 
de dixième magnitude correspond à un astre cent fois moins brillant, c'est-à-dire à un soleil situé à 
100 parsecs. Sur Terre on détectera sa lumière à raison d'un flux d'énergie  
de 3×10-9 erg cm-3 s-1. Il nous faut ajouter maintenant la contribution de tous les degrés carrés du