Productions animales
Sécurité
Biosécurité en productions animales : techniques d’élevage et maîtrise sanitaire
Génétique
Méthodes d’amélioration génétique des populations animales
Utilisation des biotechniques du génome en génétique animale
Génétique et résistance aux maladies
Éléments de génétique quantitative : modèle à un locus
La mucoviscidose : exemple de maladie héréditaire monogénique
Clonage positionnel
Filière bovine
Economie
Economie de la filière laitière française
Techniques de production
La traite mécanique de la vache laitière
Logement de la vache laitière
Insémination artificielle
Méthodologie de l’appréciation du bovin de boucherie sur pied
Filière cunicole
Introduction
Production du lapin
Filière avicole
Production de poussins d’un jour
Production de palmipèdes gras
Filière porcine
Panorama économique de la filière porcine
Physiologie des populations : les aspects dynamiques de la production porcine
La viande de porc
Biosécurité en productions animales
L’intensification de l’élevage a provoqué l’augmentation des effectifs d’animaux, le confinement des
animaux afin de limiter les coûts, la standardisation des pratiques d’élevage, la standardisation
génétique, la concentration géographique et la mondialisation des échanges. Il en résulte la
naissance d’une relation forte entre l’environnement et la pathologie.
La protection sanitaire de l’élevage passe par 4 axes majeurs :
- La protection de l’élevage contre les contaminants
- La maîtrise du statut des animaux introduits dans l’élevage
- La création de conditions défavorables aux germes ayant pénétré dans l’élevage
- La lutte contre les facteurs favorisant les pathologies.
Conception et utilisation du bâtiment
L’objectif est de limiter les risques induits par les hommes, les animaux… on utilise des clôtures,
grillages, sas d’entrée, pédiluves, vestiaires, douches, quais de déchargement extérieurs à l’élevage.
Les visites sont réglementées, les camions désinfectés pour ne pas servir de vecteur d’un élevage à
un autre.
Dans les cas extrêmes, un système de filtration de l’air peut être mis en place, pour faire face aux
maladies virales d’une part (transport aéroporté), et pour améliorer le statut sanitaire, donc
diminuer la consommation d’antibiotiques, d’autre part. Les locaux sont alors en surpression, et on
divise par 100 le risque infectieux. Cette technique, coûteuse et contraignante, est surtout
développée en élevage de sélection.
Introduction des animaux
C’est lors de l’introduction d’animaux que le risque infectieux est majeur. Il faut impérativement
évaluer le statut sanitaire des animaux introduits.
Certaines maladies sont réglementées : on qualifie alors les cheptels d’indemnes ou d’infectés selon
qu’ils ont ou n’ont pas satisfait à des critères de séroprévalence ou de nombre de cas. Pour les
élevages porcins, il s’agit de la maladie d’Aujesky, et de la brucellose et tuberculose pour les élevages
bovins.
Par ailleurs, de nombreuses maladies ont une importance économique pour la filière mais ne sont
pas réglementées. Elles donnent parfois naissance à des réseaux d’épidémiosurveillance, et à des
démarches de certification sanitaire des cheptels, lancées par les éleveurs.
Dans tous les cas, l’introduction des animaux reste une période à risque. Différentes techniques ont
été mises en œuvre pour limiter ce risque :
- La quarantaine : c’est l’exemple du porc, qui permet de protéger l’élevage des germes
extérieurs et de préparer les nouveau-venus au microbisme ambiant. Elle peut également
être mise en place lors de situations contaminantes : délivrance, momification, excréments…
- En filière aviaire, on préfère l’analyse des poussins de 1 jour, par culture des fonds de boîte et
autopsie bactériologique (Salmonella) et parasitologique (Aspergillus).
- Pour les reproducteurs, on préfère les introduire tôt (donc moins contaminés) dans
l’élevage : c’est le cas de l’introduction des lapereaux futur reproducteurs de 1 jour, ou des
cochettes au sevrage. De cette façon, les reproducteurs s’adaptent au microbisme de
l’élevage, et ne transmettront pas de germes extérieurs à leur descendance.
- L’insémination artificielle permet de réduire notablement le risque de contamination lié à
l’introduction de reproducteurs. Cependant, la semence peut véhiculer des germes (IBR,
brucellose) et le matériel d’insémination doit être à usage unique.
Lutte contre la survie des contaminants
La décontamination de l’élevage se fait en trois étapes successives : nettoyage, désinfection, vide
sanitaire.
Le nettoyage vise à éliminer la matière organique, donc à réduire la contamination microbienne et
l’inactivation des désinfectants qui en découle, notamment lorsque les bactéries sont organisées en
biofilm. C’est cette étape qui conditionne l’efficacité de la désinfection.
La désinfection correspond à la destruction des germes. Le désinfectant idéal regrouperait les
caractéristiques suivantes : spectre d’activité large (bactéries, virus, champignons), conserve son
activité en présence de matière organique, action rapide, bonne rémanence, non toxique pour
l’homme et les animaux, non corrosif, non polluant, et peu onéreux. On peut utiliser des techniques
de pulvérisation (le plus courant), de brumisation, de thermonébulisation.
Le vide sanitaire commence après la désinfection, et doit durer plusieurs semaines. Il est souvent
trop court (<2 semaines).
La lutte contre les contaminants de l’élevage passe également par la gestion des cadavres, car
l’ingestion de cadavres (bovins, volailles) est à l’origine d’un risque très important de botulisme.
L’enlèvement doit être quotidien, et les cadavres doivent être conservés au congélateur ou en
chambre froide en attendant l’équarrissage.
Les services d’équarrissage sont des sociétés privées, mais dotées d’une mission de service public
(Code rural art. 264-271). Pour les cadavres de plus de 40kg, l’enlèvement est obligatoire dans les
24h. Pour les cadavres de poids inférieurs, le stockage peut se faire en réfrigérateur, ou l’animal peut
être enfoui ou incinéré sur place.
Un autre facteur important de la survie des germes en élevage est la gestion des nuisibles. Les
rongeurs, notamment, consomment de l’aliment, dégradent les bâtiments (eau, électricité, isolation)
et pénalisent les performances. Ce sont également des vecteurs de germes majeurs. Cependant, il
faut également penser aux insectes et aux oiseaux (ténébrion en élevage avicole).
Lutte contre les facteurs favorisants
Il s’agit de maîtriser les facteurs d’ambiance : température, humidité, vitesses d’air, gaz irritants
(NH3).
Par ailleurs, il faut réaliser le profil immunitaire du troupeau, lié aux taux de renouvellement : un
troupeau jeune aura une immunité déficiente, un troupeau âgé aura des troubles des performances.
Il faut donc respecter la pyramide des âges dans la population de l’élevage.
Un autre facteur favorisant majeur est le stress, lié à la densité de population, la qualité de l’aliment
et son mode de distribution, le transport, les manipulations (vaccinations, écornage,
vermifugations…).
Conclusion
L’élevage est un domaine en constante évolution, et le souci de sécurité alimentaire s’est fait plus
présent et pressant ces dernières décennies. Il en a résulté, d’abord, un excès d’administration
d’antibiotiques, puis l’apparition de restrictions à l’usage de ces médicaments. Aujourd’hui, les
éleveurs sont soumis à des pressions pour un retour vers des formes d’élevage plus naturelles
(labels, bio). Les animaux de ce type d’élevage sont souvent bien plus exposés aux germes et aux
parasites. C’est pourquoi, le respect des principes sanitaires de base doit aujourd’hui être absolu.
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