
dessous duquel il est impossible de descendre puisqu'il correspond à un chômage frictionnel
et structurel qui sont naturels.
- La politique monétaire de désinflation compétitive semble avoir eu des effets très
positifs tant sur le contexte économique, la baisse des taux d'intérêt en étant la meilleure
preuve, que sur la rentabilité des entreprises ( On note par exemple en France que le taux de
marge est passé de 25 % en 1980 à près de 40 % en 1995. De même le taux d'autofinancement
a dépassé les 110 % en 1995 ).
Pourtant le chômage n'a pas évolué de la même façon dans les pays ont mené un telle
politique ( il faut ainsi exclure le Royaume-Uni et l'Italie qui ont procédé à une dévaluation de
leur monnaie en 1993, ce qui remet en cause l'enchaînement vertueux de la politique de
désinflation, bien que cette autre politique tende aussi à apporter des résultats intéressants ). Si
le taux de chômage est de 3,5 % au Japon et de 5,5 % aux Etats-Unis, celui-ci demeure de
10,4 % en Allemagne et de 12,4 % en France.
- Ceci est renforcé par des doutes quant à la viabilité des instruments qui sont utilisé
dans la politique monétaire restrictive. Les choix des objectifs de la politique monétaire se
heurte à des limites qui tiennent tout d'abord à la définition des agrégats monétaires sur
lesquels se fondent cette politique. Les innovations financières ainsi que l'instabilité de la
vitesse de circulation de la monnaie perturbent la définition de la masse monétaire. On peut
aussi faire allusion à la loi de Goodhart, pour laquelle, le comportement d'un agrégat
monétaire est altéré lorsque celui-ci est choisi comme indicateur de la politique monétaire.
2 - Et de l'efficacité des enchaînements dans l'économie
- La première condition d'efficacité est que la demande intérieure de consommation et
d'investissement soit fortement sensibles aux taux d'intérêt. Or, des études empiriques
indiquent que cette sensibilité est parfois limitée, ce qui tend remettre en cause le lien qui peut
exister entre la politique monétaire et l'emploi. Par exemple, dans une situation de récession
grave de l'activité et de chômage massif, la baisse des taux ne peut à elle seule redonner
confiance aux ménages et aux investisseurs. On peut aussi invoquer le taux d'utilisation du
matériel et le niveau des stocks qui peuvent limiter la porter d'une baisse des taux d'intérêt
pour une relance de l'emploi. Enfin, il ne faut pas oublier les effets de l'inflation qui peuvent
limiter la baisse des taux d'intérêt nominaux).
- La reprise de la demande intérieure entraîne aussi une reprise des importations
d'autant plus forte que le pays est ouvert sur l'extérieur. Cela peut donc entraîner un déficit des
échanges extérieurs qui peut lui-même être accompagné d'un déficit de la balance des
capitaux provoqué lui par la baisse des taux d'intérêt.
- Si la baisse des taux d'intérêt parvient à relancer la croissance, le lien entre celle-ci et
l'emploi pose des nombreuses interrogations. Ce lien dépend de la productivité des facteurs de
production et de leurs coûts relatifs. Les entreprises peuvent en effet décider de réaliser des
investissement dans des processus de production et des équipements qui augmenteront la
productivité du travail, ce qui permet la progression de la production sans emplois
supplémentaires ( ceci peut ainsi donner lieu à un processus de substitution capital / travail).
Cette politique ne peut en outre lutter principalement que contre un chômage conjoncturel, ce
qui ne saurait ainsi aller au fond du problème de nombreux pays au premier rang des quels la
France.
- L'efficacité d'une politique monétaire bute en outre sur les délais et les décalages
entre les cycles économiques de l'activité. Cette limite soulevée par les monétaristes tend à
affirmer que les délais de mise en place des instruments de la politique monétaire, tel la baisse
du taux d'intérêt et sa répercussion par les banques de second rang, ainsi que la réalisation des
investissements par les agents économiques tend à rendre trop long le cycle de réaction de
l'activité. Une étude empirique montrait ainsi, qu'une politique monétaire expansionniste