LE DEVELOPPEMENT DES ORGANES
GENITAUX INTERNES
Les organes génitaux internes (OGI) ont un développement étroitement solidaire de celui de l’appareil
urinaire. Cette solidarité explique la fréquence simultanée des malformations génitales et urinaires. Le sexe
morphologique est indifférencié jusqu’à la fin de la 6ème semaine. Ce stade indifférencié correspond
essentiellement à la formation des gonades, des canaux mésonéphriques et paramésonéphriques ; la
différenciation de ces organes étant lié à la sécrétion des hormones testiculaires.
STRUCTURES INDIFFERENCIEES (fig 62, 63, 64)
I. Les gonades
Chaque gonade est caractérisée par la formation du blastème gonadique et son envahissement par les
cellules germinales.
- Le blastème gonadique apparaît à la 4ème sous la forme d’un épaississement de l’épithélium
coelomique recouvrant le mésonéphros formant les crêtes gonadiques. Le mésenchyme sous
jacent de ces crêtes s’organise en cordons cellulaires : les cordons gonadiques.
- Les cellules germinales au cours de la 5ème semaine provenant du mésoderme splanchnique de
la paroi vitelline, à travers le mésentère dorsale primitif atteignent les crêtes gonadiques. Les
cordons gonadiques se développent et forment les cordons médullaires.
-
II. Les canaux mésonéphriques (ou canaux de Wolff)
Au cours de la 4ème semaine, les canaux mésonéphriques qui drainent les tubules mésonéphriques se
développent dans le sens crânio-caudal pour atteindre la paroi dorsale du canal vésico-urétral de chaque
côté d’un épaississement : le tubercule sinusal (ou tubercule de Müller)
III. Les canaux paramésonéphriques (ou canaux de Müller)
Au cours de la 7ème semaine, les canaux paramésonéphriques se forment à partir d’une invagination
longitudinale de l’épithélium coelomique.
Leurs extrémités crâniales restent ouvertes dans la cavité coelomique, tandis que leurs extrémités caudales
se développent et atteignent le tubercule sinusal.
Le tubercule sinusal donne les bulbes sinu-vaginaux chez l’embryon féminin, et le bulbe sinu-utriculaire
chez l’embryon masculin.
IV. Le méso-urogénital
Au cours du 2ème mois, les gonades et leurs conduits sont maintenus contre la paroi dorsale de l’abdomen
par le méso-urogénital.
Au fur et à mesure que la gonade grossit et que le mésonéphros régresse, le méso-urogénital se rétrécit et
forme crânialement le ligament suspenseur de la gonade et dorsalement le mésorchium chez l’homme et le
mésovarium chez la femme.
STRUCTURES DIFFERENCIEES (fig 63, 64)
I. Développement des testicules
Chez l’embryon de caryotype XY (le chromosome y déclenche la masculinisation des gonades primitives ;
son effet est dominant quelque soit le nombre de chromosomes x associés.), les cordons médullaires se
développent et se séparent de l’épithélium superficiel en raison de l’apparition d’une couche de tissu
conjonctif dense, l’albuginée.
Les parties profondes des cordons médullaires donnent le rete testis et les parties superficielles, les tubules
séminifères. Les cellules des cordons médullaires se différencient en celles de Sertoli et les cellules
germinales en spermatogonies et les cellules mésenchymateuses en cellules de Leydig.
II. Développement des canaux génitaux masculins
La gonade masculine assure grâce à ses hormones androgènes le développement des canaux
mésonéphriques et par son hormone anti-müllérienne l’inhibition du développement des canaux
paramésonéphriques.
A. Les canaux mésonéphriques
Les canaux épididymaires, déférents et éjaculateurs dérivent des canaux mésonéphriques. La vésicule
séminale procède d’un diverticule de la partie distale d’un conduit mésonéphrique. Des tubules
mésonéphriques dérivent les ductules efférents, les ductules aberrants et inférieurs et les paradidymes.
B. Les canaux paramésonéphriques
Ils dégénèrent en laissant un vestige embryonnaire : l’hydatide sessile et l’utricule prostatique.
III. Descente des testicules (fig 65)
A la fin du 2ème mois, le testicule est maintenu dorsalement par le mésorchium. Une colonne
mésenchymateuse s’étendant du mésorchium au bourrelet génital constitue le gubernaculum testis.
En raison du développement très important du corps de l’embryon et de l’absence de croissance du
gubernaculum testis, le testicule ne s’éloigne pas du bourrelet génital. Il s’agit donc d’une descente passive
sans translation active du testicule.
Au début du 3ème mois, le testicule est sous-péritonéal près de l’anneau inguinal profond. Le
péritoine émet un diverticule ventral ou sac vaginal qui longe le gubernaculum. En période prénatale, les
testicules sont hors du canal inguinal. La partie caudale du gubernaculum testis devient le ligament scrotal.
La partie caudale du sac vaginal, au contact du testicule devient la vaginale testiculaire ; la partie proximale
s’oblitère et forme le ligament vaginal.
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