vendues simplement lorsque la production a dépassé la satisfaction des besoins de celui qui
produisait.
Dans les sociétés antérieures qu’on appelle sociétés primitives, on produisait pour satisfaire les
besoins de la tribu, on évaluait la demande, et la production s’adaptait. Bien sûr, il ne s’agit pas
d’idéaliser cette époque où l’économie reposait souvent sur la pénurie et où il s’agissait chaque jour
de se battre pour la survie de la tribu. Mais, les marchandises n’existaient pas, et les crises
absurdes de surproduction non plus. De la même façon, au Moyen-Age, on produisait pour sa propre
consommation et elle ne satisfaisait en général que le producteur et sa famille. Les récoltes
servaient à survivre toute l’année. Les produits ne prenaient pas le caractère de marchandise. C’est
seulement lorsque le producteur arrivait à produire un excédent au-delà de ses propres besoins
qu’il vendait cet excédent et ainsi les produits devenaient marchandises.
Aujourd’hui, dans l’économie de marché capitaliste, tout est une marchandise. La mondialisation
accentue les phénomènes. Ce n’est pas un hasard si le slogan du mouvement anti-mondialisation est
« le monde n’est pas une marchandise » car en effet de nos jours tout s’achète et se vend, même
ce qui est du domaine du vivant.
Lors du dernier topo, le camarade avait expliqué, que dans ce système, l’homme est aussi une
marchandise. Les salariés, parce qu’ils ne possèdent rien d’autre pour produire que leur force de
travail, manuelle ou intellectuelle, se vendent pour avoir un moyen d’existence. Cette exploitation du
travailleur salarié est à la base de l’économie. Le salarié produit, mais contrairement à d’autres
sociétés marchandes, il produit quelque chose qui ne lui appartient pas. Les produits appartiennent
aux patrons, à ceux qui possèdent les usines, les machines, les capitaux, les actions, à ceux qui sont
capables d’investir et qui vendent la production sur le marché pour en retirer du profit.
Ce mode de production a permis un essor considérable de la production. Aujourd’hui, on peut
produire en masse quantité de produits, la société n’a jamais été aussi riche et on pourrait grâce
aux techniques produire de tout pour tout le monde et ainsi éliminer tous les désastres sociaux que
l’on connaît. Avec le travail sur des chaînes de production, tout a subi une transformation radicale.
Avant, un homme fabriquait un produit du début jusqu’à la fin. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La
production est devenue sociale c’est-à-dire qu’avec la division du travail, une marchandise est
produit par de nombreux travailleurs. Une voiture est fabriquée à la chaîne, par des centaines de
mains. Si bien que le travail de chacun est maintenant indispensable à la survie de tous.
Alors bien sûr, maintenant qu’un produit n’appartient plus à celui qui le fabrique mais à celui qui
détient les moyens de production, surgit une contradiction profonde de l’économie de marché
capitaliste : la production est, comme je l’ai dit, devenue sociale par contre son appropriation est
personnelle. C’est le règne de la propriété privée, que les médias appellent plutôt la liberté
d’entreprendre ou le goût du risque. Alors pourquoi les crises représentent un caractère
fondamental de ce système économique ? Parce que la propriété privée des moyens de production,
usines, machines, capitaux, permet l’appropriation personnelle d’un travail collectif. Le patron
détient des capitaux, achète des machines, des travailleurs pour produire, et au final la
marchandise finie lui appartient en propre. Ce qui fait que quand on produit on ne se soucie pas de
la collectivité, de savoir si ce produit est utile, si il satisfera la demande. Non, le seul souci pour le
patron ou le conseil d’administration, c’est de savoir si toute la production va se vendre car il leur
faut des bénéfices et si possible vite et beaucoup.
Car faire des bénéfices, c’est pour de gros actionnaires, rentabiliser les investissements, investir
dans de nouvelles techniques ou maintenant i plutôt spéculer, tout cela pour survivre. En effet, la
guerre que mène un patron contre ses salariés pour augmenter sa rentabilité, il la mène aussi
contre ses propres collègues car la concurrence est rude. Chacun cherche à vendre plus de produit
que le concurrent. L’objectif de chaque patron est donc de rendre son entreprise la plus rentable
possible, la plus concurrentielle.