
- 3 - 
 
2. Les  faits  allégués  par  la  Commission  sont  l’exécution  extrajudiciaire  du 
Sénateur  Manuel  Cepeda  Vargas  perpétrée  le  9  août  1994  à  Bogotá  ainsi  que 
l’absence alléguée de diligence raisonnable dans l’enquête et de sanction de tous les 
responsables,  l’obstruction  à  la  justice  et  l’absence  d’une  réparation  adéquate  en 
faveur  des  membres  de  sa  famille.  Le  Sénateur  Cepeda  Vargas  était  un 
communicateur  social  et  un  dirigeant  du  Parti  communiste  colombien  (ci-après  le 
« PCC »)  et  du  parti  politique  Union  patriotique  (ci-après  « Union  patriotique »  ou 
« UP »)Il  est  allégué  que  son  exécution  s’inscrit  dans  le  cadre  d'une  pratique 
systématique de la violence à l’encontre des membres de l’UP et du PCC et qu’elle a 
été perpétrée grâce à une coordination opérationnelle présumée entre des membres 
de l’armée et des groupes paramilitaires, dans le cadre du dénommé « plan coup de 
grâce ». La Commission a affirmé également que cette exécution reflète la situation 
des membres de l’UP, les actes de harcèlement, les persécutions et les attentats à 
leur  encontre  ainsi  que  l’impunité  qui  continue  à  prévaloir  pour  ces  actes.  La 
commission  a  également  allégué  que  l’exécution  du  Sénateur  Cepeda  « ressort 
particulièrement parmi  les pratiques de  violence  contre les  militants  de  l’UP,  étant 
donné  son  rôle  de  dernier  représentant  élu  par  le  vote  populaire »  de  ce  parti  et 
constitue un crime contre l’humanité.   
 
3. La Commission a  demandé à  la  Cour  de déclarer  que l’État  est responsable 
pour  la  violation  des  droits  à  la  vie,  à  l’intégrité  de  la  personne,  aux  garanties 
judiciaires, à la protection de l’honneur et de la dignité de la personne, à la liberté 
de  pensée  et  d’expression,  à  la  liberté  d’association,  aux  droits  politiques  et  à  la 
protection judiciaire, reconnus respectivement dans les articles 4, 5, 8, 11, 13, 16, 
23 et 25 de la Convention américaine, en relation avec l’article 1.1 de ce traité, au 
préjudice de Manuel Cepeda Vargas. En outre, la Commission a allégué que l’État est 
responsable  de  la  violation  des  droits  à  l’intégrité  de  la  personne,  aux  garanties 
judiciaires et à la protection judiciaire, reconnus dans les articles 5, 11, 8 et 25 de la 
Convention au préjudice des membres de la famille de la victime présumée suivants: 
Iván  Cepeda  Castro  (fils),  María  Cepeda  Castro  (fille),  Olga  Navia  Soto  (sa 
compagne, décédée), Claudia Girón Ortiz (belle-fille), María Estella Cepeda Vargas, 
Ruth Cepeda Vargas, Gloria María Cepeda Vargas, Álvaro Cepeda Vargas et Cecilia 
Cepeda  Vargas  (décédée)  (frère  et  sœurs),  et  du  droit  de  déplacement  et  de 
résidence, reconnu à l’article 22 de la Convention, en relation avec l’article 1.1 de ce 
traité,  au  préjudice  d’Iván  Cepeda  Castro  et  de  María  Cepeda  Castro  et  de  leur 
« famille  nucléaire».  La  Commission  a  demandé  à  la  Cour  d’ordonner  à  l’État  des 
mesures de réparation précises.   
 
4. Le 4 avril 2009, Monsieur Iván Cepeda Castro et Madame Claudia Girón Ortiz, 
de  la  Fondation  « Manuel  Cepeda  Vargas »,  Messieurs  Rafael  Barrios  Mendivil  et 
Alirio  Uribe  Muñoz  et  Mesdames  Jomary  Ortegón  Osorio  et  Ximena  González,  du 
Collectif d’avocats « José Alvear Restrepo », ainsi que Mesdames Viviana Krsticevic 
et  Ariela  Peralta,  et  Messieurs  Francisco  Quintana  et  Michael  Camilleri,  du  Centre 
pour  la  justice  et  le  droit  international  (CEJIL),  organisations  qui  représentent  les 
victimes présumées (ci-après « les représentants »), ont présenté auprès de la Cour 
l’écrit  des  sollicitudes,  arguments  et  preuves,  aux  termes  de  l’article  24  du 
Règlement. Dans cet écrit, ils ont fait allusion aux faits signalés dans la requête de 
la  Commission  et  ont  souligné,  concernant  le  contexte  dans  lequel  ils  se  sont 
produits,  « les  dimensions de  la responsabilité de l’État pour l’homicide  du dernier 
sénateur  élu  de  l’UP,  et  précisé  l’importance  de  l’analyse  de  la  pratique  des 
exécutions  systématiques  dans  lequel  celui-ci  a  été  perpétré,  l’ampleur  des 
violations  des  droits  consacrés dans  la  Convention  américaine  […]  et les  effets de 
ces  violations  sur  le  parti  politique  dont  il  était  le  dirigeant,  l’électorat  qu’il