La quête de Benzenç Conte philosophique A l’attention d’un vaste public Curieux de comprendre Le monde…….. Suivi des…… pensées philosophiques d’une classe de CM2 Réalisé par la classe de CM2B de l’école Balzac à Aubervilliers Juin 2008 Préface Il était une fois……….. C’est l’histoire d’une rencontre…….. Celle d’une classe de CM2 et de la philosophie……. Ce ne fut pas simple Il faut du courage et de la foi quand on s’adresse aux administrations et qu’on vous répond……….il n’y a pas d’argent, faites…. mais vous ne serez pas payée ! Alors j’ai fait, ai donné du temps, de moi, un peu, beaucoup Et nous avons réussi à construire cette histoire Laborieusement, pas à pas elle est écrite Elle raconte notre traversée du miroir l’abandon le temps d’une heure de la salle de classe pour un espace autre mais à côté Un local transformé en espace de dialogue A l’écart Un espace de liberté Deviens ce que tu es……. Ce n’est pas par hasard que j’ai voulu travailler avec ces enfants Je désirai éveiller Un désir Celui de désirer Etre et non plus seulement posséder Ce conte raconte l’histoire d’un enfant qui grandit Il trouve un trésor au cours d’une quête Ce trésor c’est……….. A vous de comprendre Et de le chercher aussi Cette expérience ne peut être que vécue Je vous invite A combattre les monstres de la peur De la lâcheté De l’ignorance sûre d’elle A vivre par vous-même dans la paix de la réflexion Le désir du vrai La philosophie…. Maryse Emel Il était une fois, il y a bien longtemps…….. Dans un pays Pas très loin Dans un autre temps… Un jeune enfant nommé Benzenç sera le héros de notre histoire. Comme dans toutes les histoires, il avait été abandonné sans scrupules par une mère sans pitié. Trèves de commentaires. La situation était terrible. L’enfant serait mort de faim s’il n’y avait eu le secours inespéré du hasard, de la contingence ici heureuse, comme disent les philosophes. Ce hasard avait pris pour forme une famille d’accueil, forcément peu sympathique comme dans toutes les séries télévisées s’adressant à la mère de famille lasse de jouer à la maman et au papa depuis longtemps, dont le rêve le plus profond était bien souvent de se débarrasser d’une progéniture finalement encombrante……….. Cette famille n’aimait pas Benzenç. Ne me demandez pas pourquoi. Je n’en sais rien. Mais les besoins de l’histoire………parfois……. Bref. L’enfant grandit ainsi dans un univers un peu hostile, peu ouvert au dialogue. Il ne souriait jamais….. Quand un jour……… Quelque chose d’extraordinaire se produisit. Un cadeau l’attendait sur la table du salon. C’était bien pour lui. Ce n’était pas une illusion. Mais ce qui était extra-ordinaire, qui sortait de la vie quotidienne, de cet ordre qu’il n’avait pas choisi, c’était que ce cadeau lui était fait par sa mère. Sa mère……..il n’en avait pas entendu parlé depuis longtemps……….en fait il ne l’avait jamais connue. Et voilà qu’elle s’adressait à lui. Un drôle de paquet sur la table. Aucune forme vraiment reconnaissable….de toutes les couleurs…….des bosses…..le moins que l’on puisse dire c’est que sa mère n’avait pas un goût affirmé pour les mathématiques …aucune symétrie, aucune proportion …cependant le paquet se mit à bouger……..à bouger beaucoup…. On commençait à se trouver comme par magie dans un épisode du trop célèbre Harry…… Mais notre histoire n’a rien à voir avec Harry… Notre héros s’appelle Benzenç. Il fit comme tous les enfants. Il n’attendit pas et ouvrit le paquet. ET LA … Un chat en sortit ……un chat à la parole habile……..un chat…. Il avait un nom……..pas MMS, pas SMS, mais MSN………….un chat haut sur pattes qui parlait……un haut-parleur, un beau parleur… Un chat sans collier… mais à côté de lui il y avait un pinceau. Il n’était pas écrit « mange-moi »…seulement « dessine tes rêves »……et des rêves Benzenç en avait beaucoup. Le chat lui parlait, racontait d’étranges histoires. Ces histoires le ravissaient lui à qui on n’en avait jamais racontées. En l’écoutant Benzenç dessinait la mer. La mer était immense. Le pinceau courrait sur la toile. La mer était agitée. Un château sortit de nulle part. Il flottait dans l’espace de la mer, cet espace infini qui réduisait l’homme à si peu…un roseau, l’écume de la mer, l’infiniment petit dans l’infiniment grand………. Le chat le regardait comme s’il voulait lui dire quelque chose… De sa voix féline il s’adressa alors à lui……. - Benzenç tu veux partir… - Oui - Prend le pinceau - … - Tiens le fermement …tu vas rentrer dans cet espace et même si tu t’y noies tu en sortiras indemne…..ce n’est pas donné à tout le monde de se noyer dans un tableau… - … - Une fois dans l’eau tu penseras très fort au château et cette pensée te permettra d’y arriver, de te retrouver au sec…puis tu suivras tes intuitions… C’est ce que fit Benzenç Tout se passa comme prévu Il arriva au château. Pas de garde pour l’accueillir. Pas un chat. Pas même MSN. Personne. Comme dans toutes les histoires le château était abandonné. Une table était dressée dans la salle principale. Un repas l’attendait. Il mangea suivant en cela son intuition Et s’endormit…….. A son réveil le chat MSN était là. Il le regardait attentivement et semblait réfléchir. Il ouvrit difficilement les yeux. Se réveiller n’était jamais très facile pour lui. En fait il détestait. Mais les circonstances étaient si extraordinaires qu’il ne se rappela pas de son habituelle mauvaise humeur. MSN avait pris son air le plus sérieux. Il prit la parole. « Tu n’es pas sans ignorer que les hommes ne cessent de courir après le temps. - Oui - Ils croient naïvement que le temps existe - Oui - Mais ce n’est que leur vie qu’ils prennent pour le temps ; ils passent et croient que le temps passe…ainsi sont les hommes…faibles et orgueilleux à la fois. - … - Toi tu as la chance de ne pas être tout à fait comme les autres. C’est pourquoi tu dois devenir ce que tu es. - Je ne comprends pas rétorqua Benzenç - Tu comprendras un jour. Pour l’instant il te faut accomplir sept épreuves.. Au terme de chaque épreuve tu trouveras une clef… - … - Ces sept clés te donneront alors accès à un trésor inimaginable. Mais je ne peux rien dire pour le moment. - Et comment dois je faire ? - Prend le pinceau……………et laisse faire………….. C’est ainsi que Benzenç se lança dans des aventures dont il ne savait rien. Il prit le pinceau et laissa ce dernier courir. Il se retrouva dans la salle centrale du château. La première épreuve consistait à rester dans une salle sans boire ni manger pendant cinq jours. La veille de l’épreuve Benzenç mangea beaucoup pour ne pas mourir pendant l’épreuve. Le jour de l’épreuve il fut bien prêt. Le premier jour il résista sans trop de difficultés. Le deuxième jour, il commença à fléchir. Le troisième jour il avait faim et soif. Le quatrième jour il avait hyper super soif et faim et il allait s’endormir. Sa volonté commençait sérieusement à fléchir mais quelque chose en lui le poussait à résister. Le cinquième jour il était en train de dormir pour se protéger des tentations quand il se réveilla en sursaut car la porte s’était ouverte en grinçant. C’était MSN qui venait lui annoncer qu’il avait réussi l’épreuve. Il eut la première des clefs nécessaire pour ouvrir la porte du trésor. Ainsi avait-il appris à contrôler son corps, à s’en libérer. Une deuxième épreuve l’attendait, à peine remis de la fatigue de la première. Il s’installa devant un écran plat dernier modèle, dernier cri, qui lui disait que pour gagner l’une des clefs qui ouvre le coffre, l’ épreuve serait de faire le ménage de cette salle qui n’avait pas été nettoyée depuis des siècles. Tous ceux qui avaient voulu nettoyer cette pièce avaient abandonné même pas à la moitié. L’écran ajouta : « il faut la nettoyer jusqu’à ce qu’on puisse se voir dedans ». Benzenç se sentait prêt Mais l’écran lui dit de prendre garde car beaucoup des gens qui avaient essayé de nettoyer cette salle étaient morts étouffés sous la poussière. Au début, tout se passa bien, mais il fut vite fatigué. Il s’assit. Cinq minutes plus tard, il se releva et continua. Il leva un cadre pour le nettoyer, il trouva un papier qui lui donnait des indications pour la troisième épreuve ……….. Deux heures plus tard le travail fut terminé. Benzenç avait tenu sa promesse, la pièce était propre et on pouvait se voir sur les murs. L’ écran plat se sentait bien pour la première fois depuis des siècles. La salle était propre. Mais l’écran lui dit de prendre garde car il lui restait encore cinq clefs à trouver pour gagner le trésor. Ainsi avait-il appris par ce ménage à se séparer de la nature, et à trouver ainsi une certaine liberté. Il se dirigea ensuite vers la troisième épreuve. Un étrange tube l’attendait. Il se glissa avec quelque appréhension à l’intérieur. Il y faisait très sombre. Il alla cependant jusqu’au fond et il se retrouva dans une chambre cristalline qu’il n’avait jamais vue jusqu’alors. En son centre il y avait une grosse pierre : on ne pouvait pas passer. Pour dépasser l’obstacle, il fallait ramener une grande échelle. Benzenç en trouva une et la posa sur la pierre. Il grimpa et il sauta . De l’autre côté l’attendait une porte. Il l’ouvrit et aperçut sur le sol ……….une croix rouge. Benzenç creusa et il trouva une clef. Ainsi possédait-il maintenant trois clés. Il avait aussi appris à contrôler ses peurs, qui pouvaient l’empêcher d'agir parfois. Maintenant il était encore fatigué mais ses différentes réussites l’avaient motivé et il voyait la suite d’un œil optimiste. Pour la quatrième épreuve il devait, cette fois, aller à la nage, rejoindre la terre ferme. Là il devait trouver du bois de chêne et avec construire un radeau sans clou ni rien. Il ne pouvait se servir que de l’arbre, ses feuilles et des herbes sauvages. Ensuite il devait rejoindre le château. (on lui donna deux jours pour ça). Il réussit l’épreuve et sauta de joie. Il venait d’ apprendre à contrôler sa main, à modifier la nature. Il avait aussi découvert la force de l'imaginaire, l'importance du travail. Le travail lui avait permis de s'accomplir, de se réaliser. Le cinquième des travaux – Benzenç était une nouvelle sorte d’ Hercule- consistait à survivre à la maison qui rend fou, pas très loin du château.. Là-bas, il rencontra Yann, l’enfant océan, qui avait vécu toutes les mêmes aventures. La maison qui rend fou portait bien son nom parce que pour obtenir un laissez-passer donnant accès à la cinquième clef,il fallait essayer de rendre fous les employés. Si vous ne réussissiez pas vous deveniez fou à votre tour. Cette expérience de la folie lui fit découvrir la voie de la raison. Etre fou, c'est être étranger à soi-même, ne plus se reconnaître et perdre son humanité. C’est ce qu’il venait d’affronter……. La clef l’attendait sur le seuil de la porte. Pour obtenir l’avant-dernière clef, Benzenç a dû traverser des volcans, des montagnes et le Mont Blanc. Il rencontre un personnage qui s’appelle George. Il lui dit d’escalader des volcans, puis de vaincre des monstres féroces et des créatures que l’on trompe en jouant de la musique classique…la musique les berce … c’est ainsi qu’il leur fait entendre"la reine de la nuit" et triomphe de leur crédulité. Après avoir traversé une forêt enchantée, la forêt du champignon géant empoisonné, où il faillit périr parce qu’il l’avait touché avec ses doigts, puis avec sa langue, il a rencontré une dame qui s’appelait Tartini, et c’est elle qui lui dit qu’il avait remporté l’épreuve. C’est ainsi qu’il découvrit la force de l'art. Pour la dernière épreuve,Benzenç devait faire le tour du château en 10 secondes. En milieu de chemin (il en était à cinq secondes), il vit un lion et le tua en 2 secondes avec les mains. A la fin, il vit un chien féroce. En une seconde il le tua. Il était à deux secondes de la fin. Il se mit à courir et ne vit pas une pierre par terre. Il trébucha, il tomba ; Une camionnette arriva : c’était la Croix-Rouge. Il avait la peau ouverte, mais ce n’était rien. Cela prit quatre secondes de le soigner … si près de la fin…la défaite ? la perte de tout espoir ? mais alors qu’il se faisait soigner, le temps s’était arrêté. Il en était donc à huit secondes trente. Il courut de toutes ses forces et réussit l’épreuve en neuf secondes cinquante neuf. …A l’ arrivée on l’a félicité. Ca a duré trente minutes. Benzenç était fatigué car c’était ennuyeux… Il découvre l'importance du temps et de prendre son temps, de suspendre le temps de temps en temps. Après tant d’épreuves il dormit plusieurs jours……… Sorti du lit, il arriva dans une grande pièce vide au milieu de nulle part . Il entendit la voix du chat MSN qui lui demanda de se rendre au sommet de la pyramide au centre de la pièce et de se munir de toutes les clefs. Cette pyramide possédait un secret. Il y avait une porte fermée par sept serrures que chaque clé ouvrait. A l’intérieur de la pyramide, il trouva la clé du temps qui permettait d’ouvrir un coffre rempli d’eau. Lorsqu’il mit une main dans l’eau, il entra dans un autre univers, il s’immergea dans le temps. Il apprit à ne plus avoir peur du temps et comprit que ce dernier crée l’attente et est la condition du désir. En s’immergeant dans le temps , il se découvrit lui même…souvenir et projet…………. Il découvre enfin celle qu’il attendait tant, sa propre mère……… Il en retrouve le souvenir… Les épreuves l’ont aidé à grandir, à trouver qui il était vraiment. En accomplissant les épreuves, il s ‘est accompli en tant qu’être humain………. Il n’est plus un enfant………… Ils ont dit, ils ont écrit, ils ont compris……….. parfois c’était un peu confus…….. parfois c’était lumineux… La philosophie est toujours un mystère car ça parle de tous les animaux, des artistes, de l'homme et de plein d'autres choses, c'est pourquoi on sait ce que l'on ne sait pas. On apprend quelque chose mais on ne sait pas quoi , et on ne sait pas comment le décrire, ni comment l'expliquer mais on sait comment l'enseigner. Voilà la philosophie. Je ne sais pas tout ce que je sais La philosophie est une énigme. Les dieux n'aimeraient pas être savants. Pour moi la philosophie c'est la mort et l’animal Philosopher, c’est réfléchir, se poser des questions. C’est le désir de savoir. On veut savoir ce qui va se passer dans le futur. On a peur de l’avenir. On aimerait le contrôler. Philosopher c’est vouloir avoir, savoir. Il désire mais il n’a pas toujours raison. Philosophie c’est mettre en valeur son histoire de vie ou de mort. Ça peut être aussi chercher ce qu’on ne sait pas, trouver ce qu’on cherche, dire aux autres ce qu’on exprime. C’est quand on sait mais qu’on ne sait rien. Quand on parle philosophie on parle d’invention et d’imagination. Philosopher ça veut dire savoir qu'on ne sait pas étymologiquement mais étymologiquement ça a aussi le sens de travailler. La philo c'est une matière de la préhistoire. On raconte aussi que c'est fait à l'époque. Ce que j’ai retenu aujourd’hui c’est la dogmatique. La dogmatique c’est un discours qui ne peut être contesté. Quelqu’un qui est dogmatique, c’est quelqu’un qui affirme sans expliquer… Ce que j'ai retenu c'est que la philosophie c'est un mystère et que la philosophie ça voulait dire l'amour et le savoir vivre et j'ai appris que Socrate était mort et il était mort parce qu'il avait bu ce poison qui s'appelait la ciguë et j'ai appris que l'amour c'est le contraire de la mort et j'ai compris que l'imagination de l'homme pouvait créer plein de belles choses et j'ai appris que Chronos voulait tout le temps faire des enfants mais sa femme ne voulait pas et un jour son fils en a eu marre de voir sa mère souffrir alors il a coupé le zizi de son père. J'ai retenu aujourd'hui que le despote, c'est celui qui fait sa loi. J'ai aussi retenu ce que c'est que d'être dogmatique. Le dogme c'est un discours. La philosophie c'est savoir qu'on ne sait pas. Les dieux sont parfaits. Ils n'ont aucun désir. La dernière fois que l’on a parlé de philosophie c’était très intéressant, mais je n’ai pas tout compris. Cette fois c’était mieux, j’ai pratiquement tout compris. Les animaux sont importants et le père est le roi à la maison. On a appris ce que c’est qu’être inhumain, qu’être méchant et qu’être nouveau dans le monde. L'enfant peut être méchant, il aime bien faire du mal. Sinon il peut être très gentil. Quand l’enfant naît ça veut dire qu’il vient au monde donc il ne connaît pas ses sens. Après il grandit, il devient un adulte. L'enfant c'est celui qui ne parle pas, mais qui va apprendre. Un enfant pour les romains c'est celui qui ne parle pas. Ils ne se lavaient pas parce qu'ils croyaient qu'ils seraient changés en éponge. L'adulte, c'est un enfant qui a appris à parler et qui a grandi. L'enfant ne parle pas mais avec le temps il a appris à dire papa et maman. Un enfant c’est avant tout un bébé qui ne parle pas mais qui parfois peu comprendre des gestes ou des sons. Il travaille tous les jours donc c’est normal que parfois il puisse se détendre. Il joue à des jeux qu’il peut avoir inventés. L’enfant n’a pas le même comportement qu’un animal, mais l’enfant sauvage a grandi sans parents, personne ne lui a appris à parler. Il doit tuer pour survivre. Il se comporte comme un animal mais c’est quand même un enfant... L’enfant est un animal mais pas comme un chien. Il se développe, il grandit peu à peu. Il apprend à parler, il peut donc s’exprimer. Il peut jouer encore plus, il peut aller à l’école. Après il grandit, il devient ados. Il est donc encore plus grand. Il va dans une école plus grande : le collège. Il peut s’exprimer encore plus, il peut jouer à des jeux encore plus grands, mais qui ne sont pas le réel, car s’il joue à Superman en vrai, en sautant par la fenêtre, il meurt. Après il grandit, il devient adulte donc il va pouvoir avoir une femme et des enfants, il peut faire un métier et après il devient pépé, après il meurt. Il y a beaucoup de différences entre l'enfant sauvage et l'enfant civilisé qui ne se nourrit pas de graines et de feuilles, et qui porte des habits ce qui est le contraire de l'enfant sauvage. L'enfant sauvage se tient droit et boit de l'eau minérale, il mange des choses normales et prend son bain. Tout ce que j'ai écrit sur l'enfant civilisé est le contraire de l'enfant sauvage (je ne sais pas si l'enfant sauvage joue dans la forêt mais je crois que oui.) Quand il joue il met à distance le réel et imagine des images. Un enfant a beaucoup d’imagination. Il peut alors mieux jouer. Quand un enfant joue il met de côté le réel pour mieux y retourner Un enfant c'est un être humain. C'est un ancien animal de la préhistoire, des singes. Petit à petit il a commencé à trouver des choses différentes : il marchait sur ses pieds. Le film que l'on a vu qui s'intitule "l'enfant sauvage" parle d'un enfant sauvage mais pas domestique, c'était une sorte de singe qui mange des racines et des graines. Petit à petit il a appris à mettre l'alphabet dans l'ordre alphabétique, il a aussi appris à ranger les ciseaux, les marteaux, les couteaux etc. L'animal c'est aussi un être humain qui vit dans des maisons, soit des forêts soit des appartements. Revenons au film qui s'intitule "l'enfant sauvage" : il a aussi appris à marcher, à manger avec le couteau, la fourchette et la cuillère. Il a aussi appris à écrire "lait" parce qu'il aime ça. Il a aussi appris à le dire, ainsi que eau. Quand il vivait dans la forêt il ne jouait pas, il mangeait presque toute la journée – Aujourd'hui nous avons parlé du mot enfant. Un enfant est une personne plus petite qu'un homme. Pour vivre comme un adulte, l'enfant est obligé d'aller à l'école mais avant d'aller à l'école l'enfant est capable d'une chose; c'est jouer. L'enfant utilise son imagination pour prendre un peu de détente, un peu comme si il prenait l'irréel pour le réel, mais il ne faut pas brusquer son imagination: il risque d'avoir un accident. Maintenant parlons d'autre chose comme un peintre. On va parler de Picasso : c'est un grand artiste, mais il ne pouvait pas se douter que son rival était sa propre femme. Elle en avait assez de ses peintures, du coup elle déchire et brûle ses tableaux. Elle commença à crier et devint folle. Un enfant c'est quelque chose de précieux, de nouveau dans le monde. Il ne sait pas parler. Il grandit, il joue, c'est à dire qu'il se sert de l'imagination. Picasso, qui a peint Paul, s'est servi de l'imagination comme les enfants, donc jouer peut permettre de devenir peintre. L'enfant et l'animal ne se ressemblent pas, il y a juste un accord : ils marchent à quatre pattes. L'enfant abandonné à qui on a troué la gorge peut survivre grâce à la nature qui peut lui passer des feuilles. L'image c'est un cadavre, (ce qui explique pourquoi à la fin du 19ème siècle les gens avaient peur des images), elle permet de voir l'invisible. Etre peintre c’est comme ça : on s’occupe seulement du pinceau et on peint… Un artiste c’est un homme qui peint plusieurs tableaux toujours de la même technique, selon la même règle. Mais avec le temps la technique peut évoluer, mais reste la même. Le peintre peint parfois le réel, mais aussi son imagination, ce qu’il y a au fond de lui. Il peint un peu un nouveau monde. Dans ce monde il a plusieurs vies, il arrête le temps, les saisons, mais il continue à vivre. Il joue avec le temps. Il peint ses pensées et un nouveau monde. Un artiste, c'est une personne connue pour quelque chose, pour un tableau, pour avoir construit quelque chose ou connu dans l'art, dans les tableaux qui expriment la vie du peintre, ou sa pensée profonde, ou sinon dans la musique, quand on chante on peut chanter des pensées, des choses que l'on veut exprimer discrètement. J'ai appris aujourd'hui que l'on n'est pas obligé de présenter la personne directement sur le tableau, mais on peut dessiner des tableaux représentant des objets qui expriment la personne. J'ai aussi appris que les tableaux peuvent nous servir à voyager, parce que les paysages peuvent nous montrer d'autres horizons. et j'ai enfin appris que le tableau peut exprimer le plus profond de nous. Le tableau peut montrer des secrets. - Le peintre est une personne qui nous transporte dans son univers et qui dessine ses pensées les plus profondes et qui montre ses sentiments. J'ai appris à rentrer dans l'univers d'un tableau, et que chaque peintre est exceptionnel car chacun a un style et les tableaux des peintres ne se ressemblent pas. - Un artiste c'est celui qui invente son monde en le peignant il lui donne vie mais en stoppant le temps et en lui donnant la réalité et en le faisant vivre et en plongeant dedans comme si il le vivait pour voyager. - Un artiste c'est une personne qui n'a pas peur de lâcher ce qu'il ressent grâce à sa peinture. Il permet de montrer ce qu'il a ressenti en faisant ce tableau et les couleurs qu'il prend pour peindre ce qu'il ressent. Pour l'artiste la dernière touche à son art c'est le public : le public voit ce qu'il ressent, il voit ce qu'il voit. Le public n'admire pas seulement le peintre, il voit aussi l'imagination de l'artiste. - Un artiste c'est quelqu'un qui a du talent pour plusieurs choses ou pour quelque chose qui a un quelque chose aussi. Comme moi, j'ai plusieurs talents cachés comme jouer du piano, ou dessiner, ou un tout petit peu peindre ou d'autres choses fantastiques. Et un artiste c'est aussi un peu celui qui révèle les choses telles qu'elles le sont profondément. - Un artiste, c'est une personne qui a du talent, et quand il crée une oeuvre d'art, par exemple pour représenter une personne, ce n'est pas obligé qu'il représente son apparence, mais il peut la décrire aussi avec des objets et tout ce qui lui passe par la tête. - Etre peintre, c'est transporter les autres dans son univers, et dans son style. Chaque peintre a un style . Le peintre dessine une peinture qui exprime la liberté et la profondeur de ses pensées. être peintre c'est transporter les autres dans son univers, et dans son style. chaque peintre a un style exceptionnel. L'ami c'est quelqu'un qui nous comprend. Mon meilleur ami est très gentil, il n'a jamais dit mes secrets aux autres, et quand on joue aux billes et que je perds il me rend la bille en signe d'amitié. Il est dans ma classe de CM2B. L'ami c'est cher, on peut lui confier des secrets, des confidences. On est toujours ensemble. Mon ami c'est quelqu'un à qui je fais confiance, à qui je peux dire mes secrets et qui ne va rien dire. C'est quelqu'un avec qui on partage notre parole. C'est quelqu'un avec qui on ne se dispute jamais et quelqu'un à qui on prouve notre amitié. Mon meilleur ami est très intelligent. Si je tombe, il vient m'aider. Mon meilleur ami, c'est quelqu'un avec qui je partage des secrets comme s'il me protégeait. Ma meilleure amie c'est quelqu'un qui a des choses en commun avec moi, qui me fait rire et avec qui j'aime bien. Mon meilleur ami c’est une personne qui peut m’accepter comme je suis et aussi qui peut ressentir ce que je ressens au fond de moi. Il nous aime et nous garde tous nos secrets si on a confiance en lui. pour moi la solitude ça signifie être seul. Moi si j’étais seule j’aurais peur. Je n’aurais pas de quoi manger, je n’aurais pas à boire, je ne pourrais pas aller à l’école. Je serais de plus en plus dehors, je serais de plus en plus sauvage. Je ne serais pas contente car je n’aurais ni nom ni prénom et je n’aurais pas de parents. Je n’aurais pas de quoi dormir, de quoi me réchauffer. Pour moi la solitude c’est aussi un vrai problème et c’est pour cette raison qu’au lieu de l’accepter je la romps le plus vite possible. En réalité, les personnes ne supportent pas le fait de se sentir seules, confrontées avec elles mêmes. Notre histoire... C’est l’histoire du désir de trois profs…elles se sont rencontrées et elles avaient le même : partager leur goût pour l’art et la philosophie. La première avait une classe de CM2, la deuxième occupait un poste d’aide aux enfants en marge du savoir scolaire, la troisième enseignait la philosophie dans une classe de terminale. Elles ont risqué l’aventure… Rien n’était écrit, tout était à faire. Ce ne fut pas toujours facile…Philosopher quand on a dix ans, pour certains, c’est une hérésie. Et pourtant… Une pensée commune a émergé de ces rencontres régulières. Comme l’aventure était nouvelle, elles cherchèrent un cadre nouveau, abandonnant le temps d’une heure les tables et les chaises de la classe au profit d’une petite salle encombrée de poussière et de livres. Après avoir opéré quelques rangements, on s’installa dans cette salle où les enfants, assis en demi-cercle, purent laisser libre cours à une parole spontanée mais contrôlée. On aurait cru que Socrate n’avait jamais bu la ciguë !!! A la fin de l’heure, les enfants partaient jouer et laissaient macérer le savoir acquis et pas très facilement digérable. Revenus de leur récréation digestive, ils rédigeaient entre une et trois phrases, restituant ce qu’ils avaient retenu de la discussion. Ce livre présente quelques unes de ces pensées pascaliennes. L’animal, l’enfant, le temps, la solitude, l’amitié, le désir…autant de thèmes qui furent abordés dans leur complexité. Comment faire, se demandaient les enseignantes, pour que cette expérience demeure dans la mémoire de tous ? C’est alors qu’une idée germa : rédiger un conte tous ensemble qui soit en quelque sorte la synthèse de toutes les réflexions philosophiques. C’est ainsi que naquit Benzenç à la recherche de ses sept clés. Survint alors un quatrième personnage, sans qui ce projet n’aurait pas pu naître sous la forme de ce livre que vous avez sous les yeux… Merci monsieur Paris de nous avoir soutenues, merci aussi madame l’Inspectrice, madame la directrice et surtout…merci aux enfants. Céline, maryse, sylvie Voici la liste des élèves de la classe, ainsi que le nom de certaines personnes que nous pensions remercier. Les enfants : Brahim AKLI Malek ALJANE Ophélie ALVES Oumaïma BENJADI Adrien BRAZ Cadi DANFA Stéphane DUMOND Shérérazade GAROUAZE Vazile GHERMAN Raphaël GODINEAU Mélissa GOURMAND Mazen KERCHAOUI Tania KOSTIC Zakaria MADANE Sandrine MARCOUS Napoléon MARUNTELLU Laura PREPONT Adrian POP Shana SARTORI Hedi SAYAH Dimitri TURCAN Laurine TURGUT Karl ZELLER Et…………. Mme Atike Lamrini, directrice Mme Diane Zarkout, inspectrice à Aubervilliers Et le personnel de l’inspection (conseillers pédagogiques) Jacques Salvator Maire d’Aubervilliers Le service de l’enseignement de la ville M. Paris Le journaliste et le rédacteur en chef d’Aubermensuel