Chap 1 sociologie – CLASSES, STRATIFICATION, ET MOBILITES

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Chap 1 sociologie – CLASSES, STRATIFICATION, ET MOBILITES SOCIALES
1.1 Comment analyser la structure sociale ?
Inégalités économiques : inégalités de revenu et de patrimoine
Inégalités sociales : inégalités face à l'accès aux ressources socialement valorisés par la société
comme par exemple les inégalité face à l'accès des soins, à l'emploi ou encore aux études supérieurs
Classes sociales : groupe social de grande taille dont les membres partagent des positions similaires
dans le système productif et qui ont des conditions de vie, des comportements et des valeurs
proches.
Groupe de statut : groupe social qui partage le même niveau de prestige social, de style de vie, de
consommation.
Catégories socioprofessionnelles : outil de classification utilisé par l'INSEE (et crée en 1954) pour
analyser la structure social
Rappel de première
Revenue primaire = revenu qu’on tire de l’activité productive il est composé du :
-> revenu d’activité (salaire)
-> revenue de patrimoine (loyer, dividendes, intérêt)
-> revenu mixte (entrepreneurs individuels)
Salaire net = salaire auquel on à enlever les cotisations sociales
Revenue disponible = Le revenu après prélèvement et redistribution. On le calcul en additionnant le revenu
primaire et le revenu de transfert (prestation sociales) et en soustrayant les prélèvements obligatoire
(Cotisation sociale + impôt).
Masse salariale = ensemble des salaires reversés aux salariés.
Habitus = ensemble de pratique de manière de faire et de penser, lié à un groupe sociale.
Anomie (théorisé par durkheim) = affaiblissement du pouvoir de régulations des normes sociales.
Niveau de vie = Revenu disponible par unité de consommation.
Le seuil de pauvreté = revenu inférieur à 50% du revenu médian. On est considéré ayant un revenu de classe
supérieur lorsque celui-ci est au moins le double du revenu médian.
A. Comment mesurer les inégalités de revenus et de patrimoine
Selon Weber il y a 3 types d’inégalité qui repose sur une hiérarchie économique, politique et sociale.
Elles peuvent se cumuler et renforcer les inégalités. Le capital économique confère un certain prestige qui va
permettre de conquérir une position politique qui valorise à son tour le capital social et économique (cycle).
La mesure d’une inégalité se fait en regardant une variable socialement valorisé, on parle de jugement
normatif. La valorisation dépend des normes et des valeurs d’une société. Selon le choix de la variable, il y a
différentes représentations des inégalités.
De même le choix de la population engendre des résultats différents. Chaque pop étudié entraine des
limites (Ex -> CSP sont des catégories très hétérogènes).
Deux types d’outils pour mesurer inégalités :
- disparité = écart entre valeurs moyenne de 2 population (ou plus)
- dispersion = écart entre valeur extrême d’une population
Les principaux indicateurs sont :
- étude des déciles : en France on calcul les inégalités avec le niveau de vie. Cependant le revenu
disponible ne prend pas correctement en compte la composition du ménage et en plus certaines
consommation sont collective et ne doivent pas être prise en compte par chaque individu. Le niveau de vie est
divisé en décile. La médiane est la valeur qui partage en deux groupes égaux la population étudié et la
moyenne est la somme des revenus divisé par l’ensemble de la population. Il y a des limites à ce calcul, un
nombre de personnes échappent au calcul (SDF, maison mobile). De plus le niveau de vie est différent du
Pouvoir d’achat deux famille qui ont le même niveau de vie ne vivront pas de la même manière à paris et à
Poitiers (écart de loyer)
-indice de Gini, qui est calculé à partir de la courbe de Lorenz (voir ci-dessous), c’est en réalité l’écart
entre la courbe de Lorenz et la bissectrice (aire de l’écart par rapport à l’aire totale). Plus l’indice se rapproche
de 1, plus la situation est égalitaire. Le constat général est que en moyenne selon l’indice de Gini les inégalités
ont ↗ 1985 et 2008 (à l’exception de la France)
- courbe de Lorenz
La bissectrice représente l’égalité parfaite,
plus la courbe de Lorenz s’en éloigne, plus la
situation est inégalitaire
Patrimoine = stock alimenté par un flux de revenus. Il permet d’acheter des actifs immobiliers
(immeuble), financiers (obligation, action) et mobilier (tableau) et ainsi de constituer un nouveau patrimoine
qui va à nouveau générer un revenue. La hausse de revenu engendre une hausse de patrimoine. Le patrimoine
est inégalement réparti, les 10% les plus riches détiennent 48% du patrimoine.
Les classes moyennes ont essentiellement du patrimoine immobilier, au fur et à mesure que notre
revenu ↗, placements se diversifient.
Patrimoine à un cycle de vie -> ↗ avec âge et le revenu et avec la retraite revenu ↘ donc patrimoine
↘ => désépargne.
Synthèse
Notre société se caractérise par de nombreuses différences entre les individus ou les groupes sociaux (âge,
genre,…). Cependant les différences ne constituent des inégalités que lorsqu’elles se traduisent en termes
d’avantage ou d’inconvénient dans l’accès à des ressources socialement valorisées. Les inégalités sont des
inégalités sociales lorsqu’elles touchent tout un groupe social.
La mesure des inégalités pose des problèmes méthodologiques : le choix des inégalités à mesurer (de revenus,
d’accès à la culture,…), la population à étudier (PCS, ménages, …), le type d’outils choisis (moyenne, médiane,
quantiles,…) changent la perception des inégalités et de leur évolution.
Les inégalités de revenus et de patrimoine sont généralement analysées avec le rapport interdécile, la courbe
de Lorenz ou le coefficient de Gini. Les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus importantes que les
inégalités de revenu : les 10 % des ménages les mieux lotis disposent d’un revenu annuel au moins 4,5 fois
supérieur à ceux des 10 % les moins bien lotis, et d’un patrimoine environ 43 fois supérieur à ceux des 10 % les
moins bien lotis.
Le revenu permet de constituer un patrimoine qui à son tour génère des revenus, créant un cercle vertueux qui
se transmet par l’héritage, de génération en génération. Les inégalités de revenus et de patrimoine sont donc
cumulatives, et varient considérablement en fonction de la PCS ou de l’âge.
B. Comment mesurer les inégalités sociales ?
Un cadre peut espérer vivre plus longtemps qu’un ouvrier qui connait d’avantages de problèmes
sensoriels et physiques dus à un emploi pénible, plus exposés aux accidents de travail. De plus les cadres ont
une meilleur hygiène de vie, et auront plus facilement accès aux soins car ont un revenu plus important.
Il existe une différence d’orientation selon l’origine sociale suite à une répartition inégale des capitaux
de Bourdieu et à une différence d’ambition.
L’origine est une variable qui selon les individus, elle fait varier le taux de chômage. Une enfant avec
deux parents Français à deux fois moins de chance d’être au chômage. C’est lié à la différence de capital sociale
(réseaux sociaux, maitrise de la langue, codes sociaux) et à la discrimination. Cependant l’origine n’est pas la
seule variable qui influe sur le taux de chômage (niveau de diplôme, âge, sexe, expérience).
Selon son statut social, il existe des inégalités devant l’accès à la culture. Même si celle-ci s’est
légèrement démocratisée, les cadres y ont plus facilement accès que les ouvriers.
La Culture classique (culture cultivé selon Bourdieu) est un marqueur nécessaire de classes
supérieures. Elle est valorisée dans les diners, les concours. Alors que les classes populaires ne lui accordent
que peu de valeur. Elle est acquise par la socialisation et permet de mieux interpréter, comprendre et apprécier
certains domaines tels que l’art. Les classes supérieurs sont omnivores (touches à toutes les cultures), elles ont
une capacité à faire le tri tandis que les classes populaires sont univore (1 seule consommation culturel) Ainsi,
les classes supérieur crée une hiérarchie.
L’inégalité quant au droit de vote fait débat. Alors que les femmes n’obtiennent le leur qu’en 1944, les
immigrés hors UE et les mineurs ne sont toujours pas en capacité de voter (inégalité de droit). De plus les
personnes âgés et handicapés ont du mal à exercer leur droit de vote (égalité de fait). Il existe également un
« cens caché », la barrière économique a disparu, cependant la barrière culturel persiste. Celle-ci dissuaderai
ou empêcherai certain individus de voter notamment les milieux populaires, qui n’ont pas les mêmes
compétences politiques et la même position dans la division du travail que les classes supérieurs.
Le handicap appelle le handicap c’est-à-dire que lorsqu’on nait dans milieu défavorisés, les soins sont
moins accessible, la scolarité est de moins bonne qualité, les capitaux (éco, culturel, social) sont plus faible,
ainsi ce sont conditions de vie moins favorable qui diminue les chances d’accéder aux meilleurs positions
sociales, donc l’inégalité se renforce. De même inversement le privilège appelle le privilège. C’est le
phénomène de polarisation des inégalités, les inégalités se cumulent et se renforcent aux deux extrêmes.
Synthèse
Les inégalités sont multidimensionnelles. On peut les mesurer en termes d’espérance de vie (6 ans d’écart
entre les cadres et les ouvriers), de taux de chômage (les sans diplômes sont 5 fois plus nombreux au chômage
que les bac +3, phénomène renforcé par l’origine nationale), d’accès à la culture, mais aussi en termes
d’éducation (environ 8 fils de cadres sur 10 ont un bac général, contre seulement un fils d'ouvrier sur 2), ou de
compétence politique.
Les inégalités spécifiquement économiques constituent souvent une matrice sur laquelle se développe une
multiplicité d’inégalités sociales. Par exemple, les inégalités de revenu et de patrimoine donnent naissance à
des inégalités d’accès au logement, d’accès à la santé, etc. Les inégalités sont donc interactives. Plus encore,
elles sont liées entre elles par des processus cumulatifs qui alimentent la polarisation de la structure sociale :
les avantages des uns s’additionnent pendant que les désavantages des autres se renforcent mutuellement.
C. Comparer les inégalités dans le temps et dans l’espace
Au sein des pays de l’OCDE, des écarts importants existent entre les salaires des moins riches et des
plus riches (la moyenne : les salaires sont 9 fois supérieur à ceux des moins riches). Mêmes des pays qui
prônent l’égalité connaissent des écarts importants (pays du Nord de l’UE). La France si situe en dessous de la
moyenne (6,8) car la redistribution permet d’obtenir une certaine égalité des faits. En revanche elle n’est pas
très forte pour obtenir l’égalité des chances.
Les inégalités ont diminués depuis 1970, même si elles ont légèrement progressées à partir des années
1990. Cette diminution des inégalités est conforme à la loi de Kuznets
Au début la croissance repose beaucoup
sur accumulation de K donc elle profite à ceux qui le
possède et il n y a pas de protection sociale ou
d’encadrement de salaire. Puis le salaire commence
à ↗. Les Ouvriers s’organisent pour obtenir une
meilleur part de la VA et ils exigent une
réglementation qui les protègent ce qui engendre
une bais de l’inégalité.
Les mécanismes qui ont participé à la réduction des inégalités et qui expliquent la loi de Kuznets sont :
la fiscalité (ISF, impôt progressif), les conflits sociaux, les guerres et crise économiques qui détruisent le
patrimoine des riches et L’Etat-providence.
Les mieux rémunères ont vus leur part de masse salarial ↗ (entre 1994-2008), leur salaire à ↗ plus
vite que les autres. C’est notamment dû au capitalisme actionnarial mis en place dans les années 80. Pour
prendre contrôle sur les dirigeants les actionnaires vont mettre en place des mécanismes d’intéressement (EX :
stock-options). Les dirigeants vont davantage s’intéressé à l’augmentation de la valeur des entreprises et vont
du coup limités la hausse des salaires et multipliés les stratégies pour diminuer les coûts de production (ex :
externalisation).
Selon Louis Chauvel la fin de la dynamique de réduction des inégalités est due à la fin de la croissance.
Si bien que les entreprise pour rester rentables vont diminuer autant que possible coût de production, et
adopter un partage de la VA qui leur est plus favorable, cela au détriment des salariés.
La rémunération des 1% les plus riches (revenu de patrimoine, de capital et de travail) se sont envolés.
Si Henry Ford préconisait un rapport entre le salaire médian et le salaire du patron entre 1 et 20, aujourd’hui il
est parfois supérieur à 200.
Le mouvement de ralentissement des inégalités s’est développé à partir des années 80 -> déformation
des revenus par le haut. Cela est lié à deux mouvements simultanés :
- croissance a ralenti la progression des bas revenus
- politique de libéralisation qui ont favorisés les détenteurs du patrimoine : taux d’intérêt élevé
(placement rentables), marchés financiers plus accessibles et période d’innovation financière (Ex : titrisation,
contrat qui assure remboursement en cas de non gain, produit spéculatif -> Warrant).
Aujourd’hui il y a une persistance des inégalités sociales :
-> Inégalités entre les sexes
-> Inégalités domestiques
-> Inégalités devant l’emploi (les femmes occupent la majorité des temps partiels, sont moins
bien rémunérés et ont moins de poste à responsabilité)
-> Inégalité scolaire (filières sélectives)
CCL => les écarts se sont creusés
Synthèse
Les pays de l’OCDE présentent des inégalités plus ou moins élevées : faibles au nord de l’Europe, fortes aux
Etats-Unis (l’écart entre les 10% des américains les plus riches et les 10% les plus pauvres est deux fois plus
élevé qu’en France) ou au Mexique.
Après avoir connu une dynamique forte d’égalisation des revenus au XXe siècle (Thomas Piketty y a vu une «
euthanasie des rentiers »), les pays de l’OCDE ont vu la fin de ce mouvement depuis les années 1980.
Les revenus du dernier centile ont augmenté beaucoup plus vite que ceux du reste de la population, ce qui
s’explique par les transformations des modes de gouvernance de l’entreprise (capitalisme actionnarial), mais
aussi les évolutions de la fiscalité.
D. La stratification sociale dans la tradition sociologique
Dans la société française et indienne les inégalités de droits ont été supprimées (4 Août 1789 :
abolition des privilèges en France, et 1950 : abolition des castes en Inde) mais il existe toujours des inégalités
de faits. Les individus n’ont pas le même prestige, revenus, mode de vie etc. On constate donc qu’il y a une
hiérarchie entre les groupes sociaux et dans la stratification social (= existence au sein d’une société de
différent groupes sociaux hiérarchisés en fonction de différent critères). Il existe 3 grands types de
hiérarchisation sociale : le système d’ordres, les castes et les classes sociales. Les groupes sociaux héréditaires
ont disparus mais ont été remplacés par une hiérarchisation inégalitaire des classes sociales.
Structure sociale = répartition de la population en groupes sociaux différenciés et hiérarchisés dans
une société. Aujourd’hui malgré l’abolition de la société d’ordres il existe toujours une distance sociale
importante entre les différent groupes sociaux, qui fut analysés par différents auteurs.
 Marx, une vision conflictuelle des classes sociales
Marx (1818-1883) sociologue, philosophe et économiste Allemand. Ces 2 ouvrages principaux sont le
capital(1867) et le manifeste du parti communiste (1848) avec la coopération d’Engels. Il utilise comme
méthode le holisme (part de la structure et explique comportement des individus).
Selon lui la classe ouvrière (prolétaires) est celle qui loue sa force de travail contre un salaire de
subsistance, qui lui permet de se procurer le minimum vitale. Ils se distinguent de la bourgeoisie dans la place
des rapports de production. La bourgeoisie détient la propriété des moyens de production alors que les
prolétaires louent leurs forces de travail. Les propriétaires veulent s’approprier la plus-value qui est réalisé par
les travailleurs.
Le développement des industries a permis aux ouvriers de prendre conscience de la classe qu’ils forment
(ils ont même condition, le même lieu de travail et la même situation : l’aliénation). Ils vont alors s’organiser et
entrer dans le processus de la lutte des classes.
La prise du pouvoir par la bourgeoisie -> substitue une lutte des classes par une autre. La lutte des classe a
selon Marx traversé toute l’histoire, mais sous différentes formes. Marx conteste la misère de la classe ouvrière
et fait par la suite une critique radical du système capitaliste.
 Approche réaliste : classe existe réellement, on peut en avoir conscience ou pas. Dans le cas où il n
y a pas de conscience de classe on parle de classe pour soi, sinon de classe en soi.
 Approche conflictuel : on distingue de tout temps les classes propriétaires et les classes nonpropriétaire entre lesquelles existe un rapport d’exploitation : le propriétaire extorque la plus-value des
prolétaires. Le rapport de domination existe à plusieurs niveaux :
- niveau économique (propriétaire à le pouvoir de décision sur le salaire)
- niveau politique (partie au pouvoir étant la bourgeoisie, ils installent des lois qui les favorisent. Ainsi
l’Etat apparait comme un outil de domination)
- niveau social/ culturel (la bourgeoisie impose son mode de vie et sa culture comme modèle)
 1 seule ordre -> l’ordre économique
Selon Marx le capitalisme est voué à sa perte, car il est victimes de ses contradictions. La concurrence est
telle que les entreprises vont faire face à une baisse tendancielle de profit (Loi des rendements décroissants),
pour éviter cela ils exploitent la classe ouvrière. Chômage est selon Marx l’armée de réserve du capitalisme.
 Weber, une vision multidimensionnelle de la stratification sociale
Max Weber (1864-1920) est un des pères fondateurs de la sociologie avec Emile Durkheim. Il est auteur de
plusieurs livres dont Ethique protestante et esprit du capitalisme qui explique bien la méthode qu’il emploi :
l’individualisme politique, c’est-à-dire qu’il part de l’individu pour expliquer des fait sociaux (inverse de Marx)
Weber évoque des « situation de classe » fondés sur l’ordre économique, qui rassemble des individus qui
ont des chances égales d’accéder à ce qui est socialement valorisé. De plus il existe les propriétaires et les non
propriétaires (idées empruntés à Marx).
Il distingue aussi les groupes de statut = groupe social qui partage le même niveau de prestige social, de
style de vie, de consommation qui est plutôt fondé sur l’ordre social. Le prestige diffère en fonction des
sociétés et des périodes dans le temps. Classe et statut ne se recoupe pas forcément.
Approche nominaliste : les classes sont créés, elles n’existe pas réellement et Approche consensuel
des classes même si cela n’exclue pas le conflit. Et surtout Plusieurs dimensions : 3 ordres
- ordre économique (classe sociale) : façon dont sont distribués les bien dans la société. Il
existe 3 types de propriété : foncière, industrielle, financière.
- ordre social (groupe de statut) : distribution des prestiges dans la société
- ordre politique (groupe sociaux): individus, partis qui combattent pour obtenir le contrôle de
l’Etat. Il peut être à l’image d’une classe (communisme) mais pas forcément.
 Lloyd Warner, une conception nominaliste et empirique des classes
Il distingue 3 groupes de classification : supérieur, moyenne et inférieur, chacune subdivisé en upper/Lower.
-> Upper-upper : aristocratie social, les familles riches depuis plusieurs générations
-> Upper- lower : les nouveaux riches qui cherche à ressembler aux upper-upper
-> Upper-middle : Hommes d’affaires, profession libérales, postes à responsabilité. Ils sont très
respectés
-> Lower-middle : petits commerçants qui veulent être respectés
-> upper- lower : classe inférieur honnête (valeurs traditionnelles)
-> lower-lower : population à statut précaire
2 critères d’analyse
- un critère subjectif « participation évaluée » jugement qu’à un échantillon représentatif sur le
prestige de tel ou tel profession (cf groupe de statut de Weber)
- critère objectif « indice statuaire » : étude de caractéristique statuaires : profession, origine des
revenus, type d’habitation etc.
Weber à une approche nominaliste, consensuel des classes mais surtout une approche scientifique/
empirique.
 Les catégories socioprofessionnelles, un outil d’analyse de la structure sociale
Les PCS (profession et catégories socio-professionnelles) est le principal outil de l’INSEE pour analyser la
structure sociale. Elles permettent de comprendre l’évolution des sociétés et d’étudier les pratiques sociales,
ou le comportement politique etc. Elles évoluent régulièrement. On part de la profession d’un individu et on
utilise 5 critères (statut professionnel, secteur d’activité, niveau de qualification, situation dans la hiérarchie et
type de travail) qui vont ensuite permettre de faire des regroupements de profession qui ont une certaine
homogénéité sociale : consommation, vote, comportement culturel etc. Il existe 8 PCS (dont deux qui
rassemble les inactifs)
Depuis 1936 : ↘ des professions indépendantes au profit des salariés, ↘ des ouvriers (tertiarisation) et ↗
des professions d’encadrements.
Les PCS sont censé avoir une conscience collective, qui relève de la conception marxiste. Le faite qu’elles
ne soient n’est pas fondé seulement que sur un aspect économique et leur aspect consensuel relève de Weber.
En revanche la construction statistique est proche de celle de Warner. On peut difficilement utiliser les PCS
pour parler de classes sociales.

Les limites de PCS
 Classement d’un métier dans 1 PCS est toujours un peu arbitraire, le même métier peut avoir plusieurs
statuts.
 Les PCS peuvent être très hétérogène. Ex : chef d’entreprise et petit commerçant n’ont aucune dimension
comparable. De plus elles ne permettent pas de voir qui domine dans la hiérarchie, ne montre pas les inégalités
à l’intérieur des catégories.
 Lorsque qu’on établit la PCS du ménage on regarde seulement la profession du chef de famille.
 Bourdieu, un prolongement contemporain entre Marx et Weber
Pierre Bourdieu (1930-2002) auteurs de plusieurs ouvrages tels que La distinction (1979) et Les héritiers. C’est
un Sociologue engagé.
Selon Bourdieu c’est le volume du capital et sa répartition qui structure l’espace sociale. Il y a bien une
domination d’une classe sur l’autre donc un conflit de classe (aspect marxien) et plusieurs dimensions (aspect
wébérien) :
- le capital économique (revenue et patrimoine)
- capital culturel : niveau de diplôme, maitrise de la langue, maitrise de la culture légitime.
Champs sociaux
- capital sociale = ensemble des relations sociales qui sont socialement valorisés.
Pour d’autres champs il existe d’autres capitaux. Ex : capital politique. Les capitaux mobilisés par les agents
doivent être mobilisés et mis au service d’une stratégie, leur simple possession ne suffit pas.
Cependant pour Bourdieu c’est le capital culturel qui représente un enjeu majeur car sa maitrise permet
d’imposer la domination économique. La Bourgeoisie impose sa culture comme celle qui est la plus légitimé, ce
qui lui permet de se maintenir. L’école est un outil utilisée par la bourgeoisie, elle reproduit et valorise la
culture bourgeoise. Bourdieu explique tout de même qu’il n y a pas une seule lutte, au contraire il y a une
multitude de lutte, une pour chacun des champs sociaux (ex : média, culture).
Bourdieu pense que les classes ne sont pas figées et qu’elles peuvent changer de position sociale. D’autre
part chaque classe à un habitus. Même si le sens commun est de penser que les goûts sont des marqueurs
personnel Bourdieu explique que selon lui ils sont déterminés selon les classes. Chaque classe a ses goûts, ses
pratiques socialement hérités par la socialisation. Enfin il réside entre les classes un mouvement permanent
d’imitation et de distinction. Les classes moyenne veulent imiter les classes supérieurs car elles sont vue
comme légitimes, mais les classes supérieur veulent rester dominante et donc cherche à se distinguer.
Synthèse :
Il existe dans toute société une structure sociale, c’est-à-dire une répartition de la population en groupes
sociaux différenciés. Ces différences peuvent être multiples : âge, sexe, style de vie,…Cependant ces groupes
sont généralement hiérarchisés en fonction de différents critères : revenu, prestige, pouvoir, etc. La
stratification sociale désigne l’existence et l’organisation dans une société de ces groupes sociaux hiérarchisés.
Les sociétés traditionnelles sont parfois organisées en ordres, ou en castes. En revanche dans les sociétés qui
ont aboli ces hiérarchies sociales officielles, peut exister une organisation en classes sociales.
Selon Marx, les membres d’une même classe sociale se caractérisent par une même place dans les rapports de
production. La bourgeoisie est la classe dominante car elle possède les moyens de production, tandis que le
prolétariat est dominé et ne possède que sa force de travail.
Max Weber complète et nuance cette analyse : la stratification sociale n’a pas qu’une dimension économique,
mais repose également sur le prestige des individus (ordre statutaire) et leur pouvoir (ordre politique). Ces trois
critères permettent de déterminer des groupes de statut, qui regroupent tous les individus auxquels est associé
un même niveau de prestige et qui adoptent un même style de vie.
L’approche wéberienne est dite nominaliste : les classes sont seulement des catégories de perception de la
réalité créées par l’observateur, et rien ne dit que les individus ont le sentiment d’appartenir au groupe.
L’approche de Marx est dite réaliste : les classes sociales sont en lutte et leurs membres ont conscience
d’appartenir à un groupe.
Lloyd Warner préfère une analyse empirique et pragmatique de la stratification sociale à l'élaboration d'une
théorie des classes. Il part de la perception qu'ont les individus de la hiérarchie sociale et cherche à obtenir un
outil opératoire de classement. On obtient ainsi une superposition de strates qui s'inscrivent dans une
hiérarchie sociale, qui est une hiérarchie de prestige et de considération sociale, mais ne sont pas en
opposition.
Pour opérer un classement, l’INSEE a mis au point la nomenclature des PCS (professions et catégories
socioprofessionnelles), qui regroupe les individus dans 8 groupes présentant une certaine homogénéité sociale.
Pour cela, l’INSEE s’appuie en particulier sur le métier, le statut économique et le niveau de qualification.
Les PCS servent à connaitre les pratiques, les caractéristiques économiques ou sociales, et les évolutions des
différents groupes sociaux. Elles présentent cependant certaines limites (hétérogénéité, absence de sentiment
d’appartenance,…).
Bourdieu emprunte à Marx et Weber. Il existe bien pour lui des classes sociales, qui luttent pour imposer leur
vision du monde en mettant en œuvre des stratégies de distinction dans le champ social, mais elles reposent
sur la détention de plusieurs capitaux : économique, social, culturel, et symbolique.
D. Peut-on encore parler de classes sociales aujourd’hui ?
La classe ouvrière est une véritable communauté, il y a un réel sentiment d’appartenance. Ses membres
ont beaucoup de choses en commun : position hiérarchique en bas de l’échelle, salarié, travail manuel,
l’industrie. La Culture ouvrière est mélange de culture populaire et traditionnelle, qui a été balayé avec la
mondialisation (américanisation, japonisation). Il y’avait une reproduction sociale très forte surtout dans les
années 30. Depuis la fin du XIXème siècle, la classe ouvrière a connu une transformation. Les ouvriers ont finis
par avoir accès à la consommation de masse, et ont connu un embourgeoisement. Il y a eu une hausse du
niveau de vie grâce aux lutte et aux gains de productivité. Ils deviennent notamment propriétaire. L’hérédité
est devenue moins forte. Il y a eu une disparition des grandes industries (donc des bastions aussi) au profit du
tertiaire. La classe ouvrière s’est éclatée en 2 : d’une part « l’aristocratie ouvrière » bien payé et qualifié
protégé par les syndicats qui ont monté dans l’échelle sociales et les ouvrières précaires qui ont eu tendance à
baisser dans l’échelle sociale.
 Moyennisation de la société
Plusieurs approches de la classe moyenne :
- sentiment d’appartenance -> 2/3 pop faut partie de la classe moyenne
- par le revenu -> (0,75 X revenu médian- 1,25/1,5 X le revenu médian) 50 % de la population
-par catégories sociales -> 30% de la population
La classe moyenne quel que soit l’approche représente une part importantes des individus. C’est un signe de la
moyennisation. Les inégalités culminent jusqu’à la crise et ↘ ensuite. Aujourd’hui il y a une concentration des
revenus autour de la moyenne C’est aussi signe de moyennisation. Le strobiloïde de Louis Chauvel marque
aussi cette moyennisation de la société, en effet entre 1956 et 1984-1994 on note un hausse de personne
ayant un revenu médian (il y a moins de pauvre et moins de riches).
Selon G. Simmel la spécificité de la classe moyenne est que sa constitution s’est faite par ascension
sociale des classes populaires. Aujourd’hui la classe moyenne constitue une vrai classe, ses « membres
partagent une conscience commune, des valeurs et objectifs, des mœurs et des méthodes d’action ». Henry
Mendras (c’est le 1er à parler de moyennisation) en vient à contester l’existence de classe social, il explique
qu’aujourd’hui une classe moyenne est venue s’interposer entre bourgeoisie et prolétaire.
 Argument en faveur de la moyennisation (qui la prouve) :
-> Enrichissement des populations
-> ↘ des inégalités
-> meilleur partage des gains de productivité
-> Etat-providence
-> Action de l’Etat pour réduire les inégalités : impôt progressif, prestations sociale, service collectif
-> Harmonisation des modes de vie : qui se traduit par la consommation (équipement des foyes), les
valeurs (refuse origine populaire et imite bourgeoisie), la stratégie de mobilité social (Ex : professions
intermédiaires ont été multipliés par 2 en 50 ans), le libéralisme culturel, et qui engendre le repli sur la sphère
privée et l’exigence d’un traitement égalitaires.
=> Cela donne un peu raison à Tocqueville qui parlait d’égalisation des conditions
 Des individus pluriels
Un individu est caractérisé par des pratiques diverses. Ce « brouillage culturel » est dû à la mobilité sociale,
la diffusion de la culture de masse, la mixité sociale à l’école, la mondialisation, l’effacement des institutions
traditionnelles et la diversification des instances de socialisation (groupes de paires notamment). Les individus
ont tout de même conscience d’1 hiérarchie dans la culture.
 Le retour des classes sociales
Le mouvement de moyennisation s’est un peu arrêté ver la fin des années 80 à cause du ralentissement de
la croissance donc moins de possibilité d’ascension social et par la suite développement du chômage et des
emplois précaire. Emergence d’un nouveau prolétariat caractérisé par un salaire inférieur au SMIC ; des
conditions de travails difficiles (horaire, trajet, instabilité) qui rendent difficile l’ascension social ou encore la vie
de famille. Contrairement au prolétariat traditionnel il y a peu de solidarité mais comme eux, une Hérédités
forte.
Louis Chauvel dans le retour des classes sociales, évoque l’inflation des diplomes, qui ne permettent plus
d’obtenir la même situation que celle de ces parents (ascenseur social en panne) Ex : moins de création de
poste dans la fonction publique. Les classes moyenne ont peur du déclassement, se sentent désavantagés par
la structure de la redistribution (supporte plus le poids de l’impôt).
Parallèlement il y a persistance de la bourgeoisie en tant que classe pour soi et classe en soi (dû au fort
communautarisme).
=> Ralentissement du processus de moyennisation. Schéma marxiste réside toujours
Selon François Dubet on ne peut pas comprendre phénomènes sociaux si on oublie les classes et le rapport
de domination. Société d’individus = chacun est responsable de sa position sociale, de son échec, réussite alors
qu’il faudrait voir les résultats des mécanismes de domination. Les problèmes sociaux sont le produit d’une
domination. Ainsi, selon F. Dubet la notion de classe est encore présente mais la conscience de classe ne suit
pas (Ex : 49 % des ouvriers se classe comme appartenant à la classe moyenne).
 Multiplication des critères de différenciation sociale
 L’origine est aussi un critère de différenciation social : le taux de réussite et de délinquance est différent
selon la nationalité. Les personnes issus de l’immigration se sentent discriminées et ont tendance à le
revendiquer. L’identité revient en force : chacun revendique sa culture et ses origines.
 Le sexe : au sein d’une même classe il y a une distinction entre les Hommes et les femmes (Ex :
différence de salaire). Certains en ont fait un combat, ce qui obscurcit le schéma central de domination (celui
des classes sociales).
 L’âge : on peut se différencier par l’âge (Ex : du vote qui diffère). Les plus âgés votent plus à droite (effet
patrimoine). Cependant l’âge n’abolit pas la distinction sociale. Un Jeune plus bas dans l’échelle sociale n’aura
pas le même vote qu’un jeune haut placé dans l’échelle sociale.
Cette multiplication de critères de différenciation est apparue vers 1970 avec l’idée qu’il faut préserver
la diversité culturelle (vue comme une richesse), avec le droit à la différence tout en étant égaux. Les individus
défendes la liberté de choix, et recherche plutôt la différenciation à tel point que certain combat minoritaire
sont venu remplacer les conflits de classes.
Synthèse
La diminution des effectifs ouvriers, la montée des effectifs d’employés, des professions intermédiaires ou des
cadres du fait de la tertiarisation et de la salarisation de la société, s’est accompagnée d’une dynamique de
moyennisation de la société. En effet, on assiste depuis les années 1960 à la formation d’une vaste classe
moyenne, permise par la progression des revenus, la diminution des inégalités, la consommation de masse et la
scolarisation de masse qui permet la mobilité sociale. Cette moyennisation, prophétisée par Tocqueville, est
constatée par Henri Mendras : la société autrefois pyramidale, prend la forme d’une toupie, mettant fin à la
lutte entre deux classes sociales comme moteur de l’histoire (Marx).
Par ailleurs les individus ont des pratiques culturelles plus diversifiées que par le passé, et auraient aujourd’hui
des identités plurielles (Lahire). En effet ils sont soumis à des instances de socialisation variées, où ils sont
confrontés à une diversité de cultures, notamment à l’école. Confrontées à la diffusion d’une culture de masse,
les catégories supérieures seraient devenues polyvalentes sur le plan culturel, ou omnivores (Coulangeon),
pendant que les catégories populaires restent davantage marquées par des comportements univores.
Cependant, la fin du XXe siècle aurait vu l’augmentation des inégalités de patrimoine et de revenus, que l’on
peut attribuer à la fiscalité sur les hauts revenus (niches fiscales), ou encore aux pratiques de management du
capitalisme actionnarial, mais surtout à la compression des bas salaires du fait de la mondialisation,
notamment pour les moins qualifiés. On constate ainsi la montée d’un nouveau prolétariat, marqué par
l’emploi atypique, et à l’autre pôle de la structure sociale, la persistance de la bourgeoisie comme classe
homogène et visant la reproduction sociale.
Cependant la conscience de classe s’affaiblit au profit d’autres appartenances, les individus privilégiant leurs
identités culturelles, religieuses, ethniques, d’âge, d’orientation sexuelle, etc.
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