III. Les hormones post-hypophysaire

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Physiologie endocrinienne.
LE SYSTEME HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
I. Rappels anatomo-histologiques
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Hypothalamus
C’est une petite structure à la base du cerveau ne pesant que 4 grammes.
Elle constitue les parois du 3ème ventricule.
Elle est reliée à sa base à l’hypophyse. La partie qui relie les deux est la tige pituitaire.
L’éminence médiane correspond à la partie inférieure de l’hypothalamus.
Hypophyse
C’est une glande endocrine à part entière.
C’est une petite glande ne pensant pas plus qu’un demi crane.
Elle est située dans la selle turcique de l’os sphénoïde.
Il est constitué de deux parties :
o La partie antérieure appelée l’antéhypophyse ou adénohypophyse.
o La partie postérieure appelée la posthypophyse ou neurohypophyse.
L’antéhypophyse est vascularisé par l’A. hypophysaire supérieur. Elle constitue un réseau de
capillaire, un système porte, avant d’aller vasculariser l’antéhypophyse.
La posthypophyse est vascularisé par l’A. hypophysaire inférieure.
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1. Hypothalamus
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Dans l’hypothalamus il existe deux systèmes de neurones :
o Le système magnocellulaire : il s’agit de gros neurones avec un long axone.
o Le système parvocellulaire : il s’agit de petits neurones.
a. Neurones magnocellulaires
Ces neurones magnocellulaires sont retrouvés essentiellement dans deux noyaux :
o Le noyau para-ventriculaire (NPV).
o Le noyau supra-optique (NSO).
Si on suit les axones de ces neurones magnocellulaires ils arrivent dans la posthypophyse. Les
neurohormones sécrétés par ces neurones sont donc déversés dans le sang au niveau de la
posthypophyse.
Ils sont appelés hormones post-hypophysaire par abus de langage (elles ne sont pas sécrété dans
cette région, elles y ont juste déversées).
b. Neurones parvocellulaires
Les neurones parvocellulaires se retrouvent surtout dans :
o Le noyau para-ventriculaire (NPV).
o Le noyau arqué (NA).
Ces neurones sécrètent aussi des neurohormones qui sont elles déversées dans le sang au niveau
de l’éminence médiane avant de se rendre par la circulation au niveau de l’antéhypophyse.
Les hormones sécrétées de cette manière là ont un trophisme sur l’antéhypophyse : ce sont des
facteurs hypophysiotropes. Elles agissent sur des cellules sécrétrices de l’antéhypophyse appelés
adénocytes.
2. Hypophyse
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a. La posthypophyse ou neurohypophyse
La neurohypophyse reçoit des neurones hormones sécrétées par le système magnocellulaire.
C’est au niveau de la neurohypophyse que ces hormones passent dans le sang. Il existe deux
hormones :
o L’ocytocine (OC).
o L’hormone antidiurétique (ADH).
b. L’antéhypophyse ou adénohypophyse
Dans l’antéhypophyse il y a des cellules sécrétrices (il n’y en a pas dans la posthypophyse). Il
existe cinq types de cellules :
o Les cellules somatotrophes (50%).
o Les cellules gonadotrophes (15%) et thyréotrophes (15%).
o Les cellules corticotrophes (5%) et lactotrophes (5%).
Ces cellules là sécrètent des hormones antéhypophysaire.
Pour l’adénohypophyse il existe :
o Des hormones glandulotropes (agissant sur d’autres glandes endocrines) appelées
tropines. Il en existe quatre.
o Des hormones effectrices.
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Ces hormones de l’adénohypophyse sont :
o Les cellules corticotrophes sécrètent la corticotropine (ACTH) qui agit sur les
corticosurrénales.
o Les cellules gonadotrophes sécrètent la folliculotropine (FSH) et la lutéotropine (LH) qui
agissent sur les gonades.
o Les cellules thyréotrophes sécrètent la thyrotropine (TSH) qui agit sur la thyroïde.
o Les cellules lactotrophes sécrètent la prolactine (PRL) qui n’est pas une hormone
glandulotrope mais une hormone effectrice.
o Les cellules somatotrophes sécrètent l’hormone de croissance (GH) peut :
o Soit être une hormone glandulotrope qui agit sur le foie pour qu’il sécrète
l’insuline-like-grown-factor (IGF).
o Soit être une hormone effectrice.
Il existe des facteurs d’inhibition et de stimulation qui agissent sur l’antéhypophyse. Ces
stimulines ou des statines sont des neurohormones sécrétées par l’hypothalamus :
o La corticostimuline (CRH) stimule les cellules corticotrophes.
o La gonadostimuline (LHRH) stimule les cellules gonadotrophes.
o La thyrostimuline (TRH) stimule les cellules thyréotrophes mais aussi les cellules
lactotrophes.
o La somatostimuline (GHRH) stimule les cellules somatotrophes.
o La somatostatine (SRIH) inhibe les cellules somatotrophes, mais aussi les cellules
thyréotrophes et lactotrophes.
o La dopamine (DA) inhibe les cellules lactrotrophes.
II. Les facteurs hypophysiotropes de l’hypothalamus
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L’hypothalamus est un système neuroendocrine qui sécrète des neurones hormones. Parmi ces
neurohormones on retrouve des facteurs hypophysiotropes synthétisés par le noyau
parvocellulaires.
Elles sont synthétisées dans l’éminence médiane de l’hypothalamus, il s’agit d’hormones de rang
supérieur qui influence la sécrétion des facteurs hypophysaire.
Il s’agit de facteurs de stimulation appelée stimulines ou des libérines notées de RF (Releasing
Factor) ou RH (Releasing Hormone).
o La corticostimuline (CRH) synthétisée au niveau de NPV.
o La gonadostimuline (LHRH ou GnRH) synthétisé au niveau du NA.
o La thyréostimuline (TRH) synthétisée au niveau du NPV.
o La somatostimuline (GHRH) synthétisée au niveau du NA.
Il s’agit également de facteurs d’inhibition appelée statines notés IF (Inhibiting Factor) ou IH
(Inhibiting Hormone).
o La somatostatine (SRIH ou SIH ou SMS) synthétisée au niveau du NPV.
o La prolactostatine (DA ou PIF) synthétisée au niveau du NA.
Pour chaque hormone on étudie :
o Sa structure.
o La manière dont elle est synthétisée.
o Si elle circule libre ou non.
o Sa demi-vie.
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Ses effets.
Le contrôle de sa sécrétion.
Quelques éléments de physiopathologie.
1. Structure
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Ces hormones sont des peptides sauf la dopamine (prolactostatine). Ce sont des chaines
d’acides aminées plus ou moins longues :
o 44 acides aminés pour la GHRH (la plus grande).
o 3 acides aminés pour la TRH.
2. Synthèse
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Elles sont synthétisées sous forme de précurseurs (pro-hormone voir pré-pro-hormone) et
produites dans l’organisme en très faible quantité.
Il y a été développé des formes de synthèse de ces hormones utilisées en thérapeutique et des
tests qui servent à interroger le système.
3. Transport sanguin et demi-vie
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Il s’agit de peptides dont ils circulent libres et rapidement.
Leur demi-vie est courte, leur action sur l’antéhypophyse est donc limitée.
4. Sécrétion et mode d’action cellulaire
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Leur sécrétion se fait de manière pulsatile et dans certains cas elle est circadienne, en particulier
pour :
o La corticostimuline.
o La gonadostimuline.
Du point de vue des récepteurs ce sont des récepteurs membranaires liés aux protéines G.
o CRH, GRH, LHRH via l’AMPc (adénylate-cylase).
o TRH et LHRH via l’IP3 (PKC).
Le contrôle de la sécrétion
Il se fait surtout via des feedbacks négatifs à point de départ :
o Les hormones périphériques.
o Ou leurs métabolites.
Leur contrôle peut s’effectuer également par le SNC, en particulier par des structures de
l’hypothalamus (qui intègre des signaux venant du thalamus, du système limbique et de la
réticulé) ce qui explique que la sécrétion peut être modulée et modifiée dans certaines
circonstances :
o Le stress.
o Les changements de température.
o L’exercice physique.
Cela est particulièrement vrai pour les hormones antéhypophysaires effectrice (PRL et GH).
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III. Les hormones post-hypophysaire
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Elles sont au nombre de deux :
o L’hormone antidiurétique (ADH).
o L’ocytocine (OC).
Toutes les deux sont synthétisés par les noyaux magnocellulaires de l’hypothalamus et qui sont
transportés au niveau de la posthypophyse qui ne fait que les libéré.
1. L’hormone antidiurétique (ADH)
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L’ADH était ancienne appelé la vasopressine ou encore l’arginine-vasopressine (AVP). La
première étude de cette hormone a montré que son premier effet est la vasodilatation. En
réalité son effet majeur et l’effet antidiurétique.
a. Structure – Transport – Demi-vie
C’est un peptide de 9 acides aminés sécrété par les noyaux supra-otique et para-ventriculaire
sous forme d’un précurseur le pré-pro-peptide.
Ce pré-pro-peptide contient :
o Un peptide signal.
o Un peptide long : la neurophysine. Son dosage permet d’évaluer la quantité de synthèse
de l’hormone car elle l’accompagne dans ses déplacements intracellulaires.
o Une glycoprotéine.
o La vasopressine.
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Après clivage cette hormone est libérée par exocytose sous l’influence d’une dépolarisation
(neurohormone). Sa fréquence de libération est proportionnelle à la fréquence des potentiels
d’actions.
C’est un peptide donc elle circule libre et a une demi-vie courte (15 minutes).
Elle est inactivée dans le foie et dans le rein.
b. Mode d’action cellulaire – Effets biologiques
Au niveau cellulaire elle exerce son action via deux types de récepteurs (V1 et V2). V1 comporte
deux sous-types appelés V1A et V1B. Ils sont situés sur des tissus cibles différents :
o V2 sont situés sur les reins : à l’origine de l’effet majeur antidiurétique.
o V1 sont situés sur les muscles lisses des vaisseaux : à l’origine de la vasoconstriction.
Les récepteurs V2 se trouvent dans les tubes collecteurs des reins. Ils sont couplés à la protéineG qui induit une augmentation du taux intracellulaire d’AMPc. Cette augmentation d’AMPc se
traduit par l’ouverture des canaux qui laisse passer l’eau (aquaporines) dans le sens d’une
réabsorption.
Par cette réabsorption de l’eau des cellules du tube collecteur du rein, il y a une :
o Concentration des urines.
o Une dilution des liquides extracellulaire et diminué l’osmolarité du plasma.
Il y a également via les récepteurs V2 une réabsorption au niveau de l’uretère.
Les récepteurs V1A :
o Ils ont sur les muscles lisses des vaisseaux un effet de vasoconstriction. Il y a donc un
effet hyper-tenseur par augmentation des résistances périphériques. Dans les
circonstances physiologiques uniquement quand l’ADH est à concentration élevée.
o Ils ont aussi un effet lipogénolytiques sur le métabolisme.
Ces récepteurs couplés à une protéines-G agissent via la PKC qui induit une augmentation de la
concentration intracellulaire en calcium. Ainsi cela permet la contraction de muscles lisses.
Elle aurait des effets également :
o Sur l’antéhypophyse de faciliter la sécrétion de la corticotropine.
o La mémoire.
o La régulation de la température.
Elle a des effets certains :
o Sur l’hémostase. L’ADH ayant une action sur l’agrégation plaquettaire (utilisée en
thérapeutique en cas d’hémorragie).
c. Contrôle de la sécrétion
Sa sécrétion est contrôlée à partir de deux modalités :
o A partir de l’osmolarité : il y a dans l’hypothalamus des récepteurs dont l’activité est
proportionnelle à l’osmolarité du liquide interstitiel. Ils sont le point de départ de
reflexes favorisant ou défavorisant la sécrétion de l’hormone.
o A partir de la volémie : il y a des volorécepteurs présents dans l’oreillette gauche. Ils sont
sensibles à de basses pressions. Il s’agit à des mécanorécepteurs dont l’activité est
proportionnelle à la distension de la paroi de l’oreillette (rapport avec la volémie).
d. Physiopathologie
Il existe une pathologie par absence de sécrétion de l’ADH appelé le diabète insipide :
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Il est différent du diabète sucré : dans ce diabète les urines n’ont pas de goût, elles ne
sont pas sucrées.
o Il y a une diurèse très importante, le volume urinaire est très augmenté. Cela provoque
une soif importante, les patients boivent plus de 4 litres d’eau par jour pour compenser
la perte hydrique. Il s’agit du syndrome polyuro-polydipsie.
o La thérapeutique est de prescrire un analogue de synthèse appelée desmopressine
(minirin®).
Elle peut être aussi périphérique, lorsque le rein est insensible à l’ADH dans ces cas là on parle
de diabète insipide néphrogénique.
Il peut aussi y avoir un excès de sécrétion de l’hormone par le syndrome de sécrétion
inapproprié.
o Il est retrouvé comme effet secondaire de certains médicaments en particulier des
neuroleptiques, des antidépresseurs tricycliques et la nicotine.
o Des tumeurs du SNC (en particulier des noyaux qui la sécrète) peuvent induire une
diminution de synthèse.
o Il y a une rétention hydrique avec une dilution du plasma et une hyponatrémie.
2. Ocytocine
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a. Structure – Transport – Demi-vie
C’est un petit peptide de 9 acides aminés. Parmi ces 9 acides aminés, 7 sont commun à l’ADH.
De ce fait la sécrétion exagérée de l’ocytocine peut être à l’origine d’effets types de l’ADH.
Elle est sécrétée par les neurones du système magnocellulaire (noyaux supra-aortique et paraventriculaire).
Elle est également sécrétée sous forme de pré-pro-hormone sauf qu’ici on ne retrouve pas de
glycoprotéine.
Comme pour l’ADH elle est stockée dans les terminaisons axonales des neurones
magnocellulaires. Elle est libérée par exocytose sous l’influence de la dépolarisation des
neurones.
C’est un peptide, elle circule donc libre et sa demi-vie est de l’ordre de la minute (courte).
b. Mode d’action cellulaire – Effets biologiques
Elle n’est sécrétée qu’à très faibles concentrations sauf dans certaines circonstances :
o L’accouchement.
o Le post-partum prolongé par la lactation.
o Au cours des relations sexuelles (d’où son nom d’hormone du plaisir).
Ses effets résultent de son action sur des récepteurs membranaires liés aux protéines G.
Elle est à l’origine de contraction via la PKC.
Les tissus cibles qui portent ces récepteurs sont au nombre de deux :
o L’utérus.
o La glande mammaire.
L’effet biologique est donc un effet :
o De contraction sur l’utérus des cellules musculaires lisses pendant l’accouchement
(permet l’expulsion du fœtus et du placenta).
o De contraction sur la glande mammaire des cellules myoépithéliales qui entourent les
acini (permet l’expulsion du lait au cours de la lactation).
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c. Contrôle de la sécrétion
Le contrôle de cette sécrétion. Elle fait partie des exceptions : sa sécrétion est soumis à des
feedbacks positifs.
Pour l’utérus :
o On retrouve cet emballement au cours de l’accouchement mais il y a quand même avant
l’accouchement une sensibilisation du myomètre qui augmente son nombre de
récepteurs à l’OC sous l’influence des œstrogènes.
o Au cours de l’accouchement dès le début du travail l’hormone est libérée par voie reflexe
à cause du vieillissement du placenta et de la diminution du taux de progestérone.
o Par des rétrocontrôles positifs, la sécrétion est de plus en plus importante ce qui fait
qu’au cours du travail les contractions de l’utérus sont de plus en plus intenses et de plus
en plus rapprochée jusqu’à l’expulsion du fœtus.
o Au cours de l’accouchement il y a la stimulation par la tête du fœtus qui entraine une
augmentation de sécrétion.
Pour les glandes mammaires :
o La sécrétion se fait la succion des mamelons par le nouveau né.
o Pour arrêter la lactation, il ne faut plus mettre l’enfant au sein.
d. Physiopathologie
Son analogue de synthèse (syntocinon®) est utilisé durant l’accouchement pour commencer le
travail.
Si on donne une dose trop importante de ce syntocinon il y aura un effet de type antidiurétique
(à cause de l’analogie de structure) donc une intoxication à l’eau avec apparition de nausée voir
de vomissement.
IV. Hormones antéhypophysaires effectrices
1. La prolactine (PRL)
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a. Structure – Transport
C’est un peptide de 198 acides aminés.
Elle est produite par les cellules lactotrophes. L’identification a été tardive (dans les années 70)
car sa structure est proche de deux autres hormones :
o La GH.
o Et l’hormone placentaire lactogénique.
Elle circule libre.
b. Mode d’action cellulaire – Effets biologiques
Ses actions se fait directement sur les tissus cibles (hormone effectrice) :
o La glande mammaire.
o L’hypothalamus.
Sur la glande mammaire :
o Pendant la grossesse à cause des œstrogènes, elle a une action mammogène de
développement des glandes mammaire. Cette action est très précoce se fait par
multiplication des cellules acineuses sans qu’il y ait du lait.
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Ce n’est qu’en post-partum à cause de la diminution du taux de progestérone que la
prolactine exerce son second effet qui est un effet de lactation en activant la synthèse
des composés du lait.
Sur l’hypothalamus :
o Inhibition de la sécrétion des gonadostimulines (LHRH).
o Théoriquement, chez la femme pendant la lactation, il n’y a pas d’ovulation. Cependant
la pratique montre que des femmes qui allaitent peuvent tomber enceinte.
c. Contrôle de la sécrétion
Il n’y a pas de prolactine en dehors de :
o L’accouchement.
o L’allaitement.
o La grossesse.
En dehors de ces périodes il y a donc inhibition de sa sécrétion par la DA et la SRIH.
Pendant la grossesse, l’allaitement et l’accouchement ce sont les taux d’œstrogènes et de
progestérone qui contrôle la sécrétion de la PRL.
Sa sécrétion est contrôlée par des rétrocontrôles positifs par les œstrogènes et la succion.
d. Physiopathologie
Elle concerne surtout la sécrétion de l’hormone en dehors de la lactation :
o Ce qu’il y a le plus courant c’est l’effet secondaire du médicament qui bloque les
récepteurs dopaminergique (exemple : certains neuroleptiques ou antidépresseurs).
Cela empêche la DA d’avoir son effet inhibiteur sur la sécrétion de la PRL et avoir un effet
galactorrhée.
o S’il y s’agit d’une femme ce syndrome de galactorrhée s’accompagnera d’une
aménorrhée (plus de règle).
On la prescrit en post-partum pour les femmes qui ne peuvent pas allaiter.
Pour empêcher la prolactine d’avoir sont effet en post-partum on donne de la bromocriptine.
2. Hormone de croissance (GH ou HGH ou STH)
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a. Structure
C’est un peptide de 191 acides aminés pour la forme la plus abondante.
En effet il existe des variantes de structure avec des petites variations du spectre d’activité
biologique.
Il y a des analogies avec la prolactine et avec l’hormone placentaire lactogénique. En réalité
pour ces trois hormones il y a un spectre ancestral commun.
Elle est très spécifique de l’espèce, c’est la raison pour laquelle on utilisé en thérapeutique sa
forme humaine (problème d’introduction de maladie à d’autres patients).
b. Mode de sécrétion
Son mode de sécrétion est comme pour beaucoup d’hormone pulsatile, intermittente avec des
pics tous les 3-4heures. Elle est circadienne, l’intensité et la fréquence des pics de sécrétion
varient au cours des 24h.
o Ces pics sont moins espacés pendant la nuit.
o Il y a un énorme pic en début de sommeil (sommeil lent profond).
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o 70% de la sécrétion se fait pendant le sommeil.
o Problème : un dosage par un prélèvement unique ne veut rien dire.
Pendant la nuit le sommeil lest formé de deux types de sommeils :
o Un sommeil lent, ça vient de l’électrocardiogramme où les cycles sont lents. Il est
constitué d’un sommeil lent léger et un sommeil lent profond.
o Un sommeil paradoxal, où les cycles sont plus rapides.
La sécrétion varie aussi durant la vie : pendant la puberté il y a une explosion de la sécrétion.
Les pigmés (ethnie avec individu de petite taille) ne présentent pas de pics durant la puberté.
c. Circulation
La HGH circule librement.
Cependant il y a quand même une protéine de transport spécifique appelée GHBP (Growth
Hormone Binding Protein) et qui permet de constitué une réserve de l’hormone dans le courant
sanguin.
C’est un peptide donc sa demi-vie est courte (environ 15minutes).
d. Mode d’action cellulaire
C’est un peptide donc il a un récepteur membranaire avec une seule chaine intra-membranaire
correspondant à une glycoprotéine.
Il y a plusieurs étapes :
o La dimérisation : une molécule d’hormone se lie à deux récepteurs formant donc un
complexe hormone-récepteur-dimérique.
o La formation de ce complexe hormone-récepteur-dimérique est suivit par l’association à
une protéine intermédiaire, une kinase (JAK2).
o A partir d’ici plusieurs voies de transmission du signal sont possibles, avec :
o Des effets directs sur les tissus cibles.
o Des effets indirects par l’intermédiaire des protéines sécrétées par le foie mais
aussi par d’autres tissus cibles. Ces protéines intermédiaires sont appelées IGF
(anciennes somato-médines).
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e. Effets biologiques
La répartition des récepteurs (les tissus cibles) est assez large :
o Tissu osseux.
o Foie.
o Muscle squelettique.
o Tissu adipeux.
Ce qui est à l’origine d’effets anabolisants et d’effets de stimulation de la croissance, non
seulement la croissance squelettique mais aussi la croissance tissulaire.
Sur le tissu osseux, elle a des effets directs et indirects qui jouent sur la croissance.
o Augmentation de la différenciation des fibroblastes.
o Augmentation de la formation des chondrocytes, ce qui se traduit par une prolifération
des cartilages de conjugaison et donc une croissance épiphysaire des os longs (cet effet
s’interrompt quand épiphyse se soude à la diaphyse).
Le bilan calcique est positif pendant la croissance.
La vitesse de croissance est inégale en fonction du taux d’hormone.
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Sur le métabolisme il s’agit d’effet anabolisant. Elle joue sur le métabolisme protéique et
énergétique (glucides et lipides).
o Sur les protéines, ce sont des effets directs et indirects qui aboutissent à une
augmentation de la masse maigre en accumulant des protéines. En augmentant le
transport des acides aminés vers le foie, les muscles, le tissu adipeux. Les bilans azoté et
phosphoré sont positifs. Cela aboutit à une hyperplasie (augmentation du nombre des
cellules) et une hypertrophie (augmentation de la taille des cellules) sur les différents
tissus cibles, en particulier les muscles squelettique, le cœur, les viscères et les glandes
(massage maigre).
o Sur les glucides il y a également des effets directs et indirects.
o Effets directes : effet de type anti-insuline (hyperglycémiant). Effectivement
lorsqu’il y a un effet prolongé de sécrétion de HGH, cela peut aboutir à du
diabète. Cet effet anti-insulinique directe s’exerce :
o Diminue le transport des glucides de même que le métabolisme des
glucides est réduit.
o En diminuant la sensibilité des récepteurs à l’insuline. En diminuant
l’attrait du glucose dans les tissus et donc son utilisation.
o Effets indirectes : effet plutôt proche de l’insuline.
o Du point de vue du bilan l’effet direct l’emporte. On peut grâce à l’hormone de
croissance conserver les glucides.
o Sue les lipides il y a des effets directs et indirects.
o L’effet direct (qui est dominant) est un effet lipolytique. Il y a donc tendance à
libérer les acides gras et donc diminuer la masse grasse. Du fait de la circulation
importante d’acides gras libres dans le sang, la cétogenèse est augmenté. En plus
d’être diabétogène, l’hormone est donc cétogène.
o L’effet indirect est un effet anti-lipolytique. Cet effet ne s’exerce qu’à cours
terme.
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Résumé :
o Accumule les protéines.
o Conserve les glucides.
o Dépense les lipides.
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L’hormone de croissance favorise l’absorption intestinale du calcium.
Elle diminue l’excrétion rénale du sodium et du potassium.
f. Régulation
La GH est sécrété par l’antéhypophyse.
Elle est contrôlée par des facteurs hypophysiotropes de stimulation (GHRH) et d’une statine
(SRIH).
La sécrétion est stimulée :
o Par le sommeil.
o L’exercice physique.
o Par le stress physique (exemple : le froid) ou le stress psychologique.
Le contrôle de la sécrétion se fait par des rétrocontrôles négatifs.
On remarque qu’il y a un rétrocontrôle :
o De l’hypothalamus grâce à la sécrétion de GHRH ou de SRIH.
o Des IGF qui agissent sur l’hypothalamus et l’hypophyse.
o De la somatolibérine (GHRH) qui a un autocontrôle sur l’hypothalamus.
S’il y a une diminution de l’hormone de croissance l’hypothalamus est stimulé dans le sens d’une
augmentation de somatolibérine et une diminution de sécrétion de somatostatine.
Il y a trois points de départs de la régulation de la sécrétion :
o L’hormone.
o Les IGF.
o La somato-stimuline.
La sécrétion est stimulée par :
o Le jeûne.
o Le glucagon.
o L’hypoglycémie. Ce rôle de l’hypoglycémie est d’ailleurs utilisé pour faire des tests de
sécrétion de HGH.
o Certains acides aminés.
La sécrétion est inhibée par la présence d’acides gras libres.
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D’autres hormones intervient également soit en facilitant, soit en inhibant.
o Celles qui facilitent :
o Les hormones thyroïdiennes qui agissent surtout au niveau de la transcription
des gènes pour la synthèse d’HGH.
o Les œstrogènes qui agissent sur l’hypophyse en le sensibilisant au facteur
hypophysitrope stimulant (la somatostimuline).
o Celles qui inhibent :
o Les corticoïdes qui ont pour effet d’augmenter la sécrétion de somatostatine.
C’est une des raisons pour lesquelles pendant dans la croissance il ne faut pas
prescrire des corticoïdes.
g. Physiopathologie
Il faut considérer si c’est un individu en cours de croissance ou non.
L’excès de sécrétion :
o Pendant la croissance elle est à l’origine d’un gigantisme.
o Pendant la période adulte, les cartilages sont soudés donc il n’y a pas de croissance en
longueur. Il y a cependant l’augmentation de taille des mains, des pieds et de l’os
maxillaire inférieur : une acromégalie.
Traitement : favoriser l’inhibition de la sécrétion et de prescrire des analogues de la
somatostatine.
L’insuffisance de sécrétion peut être due à des dysfonctionnements à un ou plusieurs niveaux :
manque d’HGH, de GHRH, manque d’IGF, déficience de récepteurs, etc.
o Pendant la croissance elle est à l’origine d’un nanisme harmonieux (bonne proportion,
différent du nanisme thyroïdien).
o Chez l’adulte, elle se traduit
o Par une augmentation du tissu adipeux.
o Par un vieillissement prématuré (par défaut de synthèse protéique).
o Traitement : administré l’hormone de synthèse.
VI. Les hormones antéhypophysaires glandulotropes
1. La thyrotropine (TSH)
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a. Structure
C’est une glycoprotéine constitué de deux sous-unités :
o Une α commune avec les autres hormones glycoprotéique.
o Une β spécifique.
Il y a un rythme circadien dans la sécrétion qui n’est quasiment pas marqué.
b. Mode d’action cellulaire – Effets biologiques
Les modes d’actions cellules se fait sur des récepteurs membranaires liés à des protéines G. C’est
une protéine G couplé à l’adénylate-cyclase (protéines Gs).
Il n’y a qu’un seul organe cible (hormone glandulotrope) qui est la glande thyroïde.
Elle a des effets sur la glande :
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Physiologie endocrinienne.
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Trophique sur la glande cible (maintient de l’intégrité de la glande et favorise son
développement).
Favorise la sécrétion d’hormones par la glande thyroïde. Elle intervient dans les étapes
de synthèse et de métabolisme des hormones thyroïdiennes.
c. Contrôle de la sécrétion
Elle a un facteur de stimulation spécifique d’origine hypothalamique : la thyréostimuline.
Il n’y a pas de facteur spécifique d’inhibition. Cependant la somatostatine assure l’inhibition
éventuelle de TSH.
Il y a des rétrocontrôles de sécrétion de la TSH par les hormones thyroïdiennes.
Elle subit aussi l’action d’autres hormones sur la sécrétion :
o Les œstrogènes augmentent la sensibilité des cellules thyréotropes à thyréostimuline.
o Les corticoïdes diminuent la sécrétion de TSH.
2. La corticotropine (ACTH)
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a. Structure
C’est un petit peptide qui dérive d’un gros précurseur synthétisé au niveau de l’hypophyse.
Ce précurseur est appelé POMC (Pro-Opïo-Mélano-Cortine). Par clivage elle donne :
o L’ACTH.
o Un peptide signal.
o Une lipoprotéine β-LPH qui a une activité lipolytique assez faible.
o Le fragment amino-terminal qui est un glycopeptide.
Dans une 2ème étape ces deux fragments peuvent se cliver pour donner :
o Des mélanostimulines : γ-MSH, β-MSH, α-MSH. Ils sont susceptibles de stimuler la
mélanogénèse mais pas chez l’homme.
o Le CLIP (corticotropine-libre-protéine) dont le rôle est inconnu.
o Une β endorphine (activité opioïde).
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La sécrétion de la corticotropine est pulsatile avec un rythme circadien.
o Diminution de sécrétion durant la nuit.
o Grand pic de sécrétion en fin de nuit.
La corticotropine stimule la sécrétion des corticosurrénales dont celle des
glucocorticoïdes (exemple : cortisol). Ces glucocorticoïdes sont des hormones
hyperglycémiantes. Un pic en fin de nuit d’ACTH implique un pic de glucocorticoïdes qui
permet l’hyperglycémie avant le réveil.
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L’ACTH circule libre.
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b. Mode d’action cellulaire – Effets biologiques
L’action au niveau cellulaire se fait grâce à un récepteur lié à une protéine G. Cette protéine G est
une protéine Gs liée à l’adénylate cyclase.
Son tissu cible est les corticosurrénales.
Ses effets biologiques :
o Assure la trophicité et le développement des corticosurrénales.
o Stimule la sécrétion d’hormones par les corticosurrénal (en particulier les
glucocorticoïdes).
o Un effet mélano-stimulant. Sa structure est proche de celle des mélanostimulines, elle
peut donc avoir une action mélano-stimulante (augmente la pigmentation cutanée).
Dans certaines pathologies telles que la maladie d’Addison il y a une hypersécrétion de
corticotropines, donc de glucocorticoïdes, due à l’absence de feedback.
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Physiologie endocrinienne.
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c. Régulation de la sécrétion
Action stimulante de l’hormone antidiurétique.
Il n’y a pas de facteurs hypophysiotropes inhibiteurs susceptibles d’influencer la sécrétion
d’ACTH.
Le stress augmente sa sécrétion. Le stress peut être une hypoglycémie, une intervention
chirurgicale, une infection, etc.
3. Les gonadotropines (FSH et LH)
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Ce sont des glycoprotéines avec une sécrétion pulsatiles circadiennes en fonction de la sécrétion
de gonadostimuline.
Chez la femme leur sécrétion est cyclique avec un pic vers le 12-14ème jour qui induit l’ovulation.
Les récepteurs sont des récepteurs liés à la protéine Gs qui active l’adénylate-cyclase.
Les tissus cibles sont les gonades :
o Les testicules chez l’homme.
o FSH stimule la spermatogénèse.
o LH stimule la sécrétion et la synthèse de la testostérone.
o Les ovaires chez la femme. L’activité est cyclique :
o Dans la première partie du cycle une phase folliculaire marquée par des
rétrocontrôles positifs (auto-emballement de la sécrétion).
o Pic de LH et FSH au milieu du cycle.
o Puis une diminution progressive des hormones.
Chez l’enfant FSH et LH interviennent dans le déterminisme de la puberté. Vers l’âge de 8ans il y
a le réveil des gonades avec une augmentation d’effet des gonadotropines qui étaient présentes
avant mais qui n’était pas aussi actives. Cela permet le développement des caractères sexuels
secondaires et va contribuer à l’acquisition de la fonction de reproduction.
Commande de la stimulation :
o La sécrétion est sous l’influence de LHRH (gonadostimuline) qui stimule davantage la
sécrétion de LH.
o La sécrétion de FSH et LH peut être inhibé par la prolactine durant la lactation.
o S’il y a des rétrocontrôles négatifs, on note aussi la présence de rétrocontrôles positifs
chez la femme.
Physiopathologie : l’utilisation de ces hormones se fait dans un but surtout contraceptif par voie
oral. Elle vise à bloquer la sécrétion de gonadotropines en produisant des actions négatives sur
l’hypothalamus. Surtout chez la femme car chez l’homme la reprise de la spermatogénèse après
l’arrêt de la contraception est assez tardive.
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