UE 103 « Introduction aux Sciences Humaines 1 »
CM « Introduction à la Sociologie de l’éducation »
G. Espinosa
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Séances 4 et 5
A partir des années 80 :
les approches microsociologiques
Composition de ce chapitre :
1. En guise d’introduction, une présentation générale de ce qu’est la sociologie
de l’éducation à partir des années 80 ;
2. Ensuite, une revue de la question et, en illustration de cette sociologie, ses
approches microsociologiques.
1. Présentation générale
La situation dans laquelle se trouve la sociologie de l’éducation à partir des années
80 ne lui est pas propre.
En effet, depuis une 20aine d'années, il y a un développement de la pratique
sociologique, en général, se voulant être une pratique plus qualitative [que
quantitative], plus compréhensive qu'explicative.
Ainsi, alors que l’on cherchait à expliquer les phénomènes mis en avant, la sociologie
tend de plus en plus, depuis les années 80, à vouloir comprendre ces
phénomènes (cf. référence à M. WEBER).
Pour simplifier, on peut dire que la pratique compréhensive répond à la question
« pourquoi ? » et que la pratique explicative répond à la question « comment ? ».
Reconnu comme un des fondateurs de la sociologie, Max WEBER (1864-1920) fut,
avec Georg SIMMEL, un analyste de la modernité, qui voyait dans la tendance
croissante à la rationalisation une caractéristique spécifique du développement de la
civilisation occidentale.
Parallèlement à des travaux théoriques et méthodologiques, Max WEBER a produit
des études
d'histoire économique,
de sociologie économique, religieuse, politique, juridique.
(…)
La sociologie de l'éducation, se situant dans cette évolution, va proposer des
approches qui s'intéressent à la fois :
à des aspects plus micro (en contraste avec la macrosociologie du système
d'enseignement, de la sociologie des inégalités des années 60/70, etc.) :
o il s'agit de ce qui se passe au sein de l'établissement scolaire,
o dans la classe,
o dans l'environnement local,
o au sein de l'école,
o etc. ;
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au sujet, aux acteurs de la relation pédagogique :
o comment se vivent concrètement les choses pour eux ?
o quel sens donnent-ils à ce qu'ils font ?
o quels choix opèrent-ils ?
o quelles stratégies élaborent-ils ?
o etc.
Ce sont également :
o les pratiques pédagogiques concrètes qui sont observées,
o les politiques locales qui sont étudiées,
o les actions spécifiques de telle école située dans un quartier difficile qui
sont analysées.
Par acteurs de l'école, on entend bien évidemment les enseignants et les
enseignés, mais aussi les autres partenaires : parents, animateurs,
travailleurs sociaux, entreprises, etc.
2. Revue de la question
Il s'agit d'une sociologie de terrain (opposée à une sociologie de théorisation, cf.
BOURDIEU) :
avec une insistance sur le rôle de l'acteur (cf. TOURAINE, CROZIER,
BOUDON vus précédemment, GARFINKEL) et
et l’utilisation d’une discipline, l'ethnométhodologie, qui étudie les
conventions sociales implicites qui gouvernent les échanges langagiers dans
la vie quotidienne (Encyclopédie Hachette).
Afin de faire un peu connaissance avec cette sociologie de terrain des années 80-
90, nous aborderons cette sociologie en 4 points, justement 4 "préoccupations" de
cette sociologie :
1. l’étude du rapport entre l’école et la communauté ;
2. la sociologie des établissements scolaires ;
3. la classe ;
4. les effets-écoles et effets-maîtres.
2.1. L’étude du rapport entre l'école et la communauté
Le terme "communauté" est essentiellement utilisé par les anglo-saxons.
En France, on parle plutôt d'environnement.
(…)
Ces études visent à comprendre le rôle du système éducatif dans le domaine de
la socialisation, de l'acculturation (participation/insertion dans une culture
donnée).
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On trouve des monographies (étude complète, détaillée qui se propose d'épuiser un
objet précis relativement restreint) sur ce thème. Elles se situent dans l'espace
rural ou dans l'espace urbain, aujourd'hui plutôt autour des banlieues.
Sur ce type de préoccupations, 2 exemples :
L’ouvrage de Jean-Paul PAYET intitulé Collèges de banlieue. Ethnographie d’un
monde scolaire (Paris : Armand Colin Editeur, 1995)
Il s’intéresse aux « coulisses » de l’école.
(…)
Un second exemple. Celui d’un autre type d'études, lié à l'échec scolaire.
(…)
2.2. La sociologie des établissements scolaires
Cette approche a du mal à trouver sa place entre
l'école dans son rapport avec la communauté
et la classe.
(…)
Des études se centreront sur le climat de l'établissement, en tant que variable
intermédiaire entre l'établissement et la réussite ou les difficultés scolaires.
Le climat est spécifié
en fonction du type d'autorité (autocratique, libérale etc.),
selon les relations qui existent entre l'administration et les enseignants et
entre les adultes et les élèves.
Ces études sont très souvent centrées sur les phénomènes de leadership,
notamment le comportement du leader en relation avec les deux dimensions de sa
tâche :
l'organisation et
la considération envers les personnes.
La France a approché cette étude de l'établissement scolaire d'une façon
différente.
La réflexion apparaît essentiellement politique, la sociologie de l'éducation s'en
est extrêmement peu préoccupée.
Beaucoup de mesures politiques vont aller dans le sens d'une autonomie de
l'établissement et de son existence en tant que communauté scolaire jusqu'à
l'introduction de la notion de projet d'établissement.
(…)
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2.3. La classe
Dans les années 80, commencent à apparaître (en France, avec un décalage d'une
dizaine d'années par rapport aux travaux anglo-saxons) des travaux fondés sur
une approche ethnographique de la classe.
Ainsi, la classe apparaît comme un objet.
La classe apparaît comme un élément indispensable d'une sociologie des
enseignants, en tant que situation dans laquelle s'exerce leur profession.
L'analyse de la classe permet notamment de comprendre comment l'enseignant
exerce son pouvoir.
(…)
2.4. Les effets-écoles et les effets-maîtres
Prenant en compte les deux approches précédentes, des recherches s'intéressent
aux effets comparés des uns et des autres sur la scolarisation et l'efficacité
scolaire (cf. P. BRESSOUX, Revue Française de Pédagogie, 108, 1994 et notes
sur ce texte déc. 95).
(…)
Ce type de recherche s'attache à l'étude des variables des acquisitions des
élèves en fonction de l'école ou de la classe dans laquelle ils sont scolarisés.
Résolument empiriques [expérimentales], elles
favorisent les observations de la vie pratique et
privilégient la récolte de données en situation concrète, c'est-à-dire
directement dans les écoles ou les classes.
(…)
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Conclusion générale
Rappel du plan du CM et du titre de ses 3 grands chapitres :
1. Les origines de la sociologie de l’éducation : introduction (qu’est-ce que la
sociologie ? qu’est-ce que la sociologie de l’éducation ? DURKHEIM ?)
2. La sociologie des années 60/70 : les inégalités de l’éducation et les approches
macrosociologiques (quantitatives, statistiques)
3. A partir des années 80 : les approches microsociologiques (qualitatives)
Rappel évaluation finale :
en session d’examens (janvier 2010)
un QCM (modalités et fonctionnement de ce QCM actuellement discutées…)
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