toute limitation éthique reste trop ancré dans la tradition et lorsqu’il est dominant, il détermine l’époque
précapitaliste dans laquelle l’utilisation rationnelle du capital dans le cadre d’une entreprise permanente et
l’organisation rationnelle capitaliste du travail n’est pas encore ce qui structure l’ensemble des activités
économiques.
Pour Max Weber, en fait on est encore dans des manières d’agir qu’on appelle la tradition. C’est contre l’esprit
traditionnel et la morale qui lui est associée que va s’acharner l’esprit du capitalisme naissant. Ce qu’il fallait
justifier c’est le dévouement à la vocation de gagner de l’argent c'est à dire cette dois de concevoir
l’enrichissement en tant que fin en soi à laquelle les hommes se trouvent astreints en tant que vocation. Cette
vocation, le système capitaliste en a besoin pour se développer mais elle s’oppose aux systèmes moraux
d’époques entières. L’éthique protestante et notamment le calvinisme va accompagner la naissance du
capitalisme en lui fournissant l’arrière-plan d’idées qui va contribuer à arracher les hommes à leur mode de vie
traditionnel qui va permettre en fait de justifier moralement leur activité temporelle et donner à l’activité
quotidienne à l’idée de besogne et de dévouement au travail une valeur positive qui va prendre le sens de
vocation.
Max Weber souligne le développement du capitalisme en rapport avec l’idée de vocation à l’intérieur d’une
profession. Cette vocation va offrir au capitalisme les ressources spirituelles dans lesquelles il va puiser des
motifs idéels pour justifier et légitimer le mode de vie qu’il cherche à imposer et ainsi balayer les formes
traditionnelles de l’existence (étayage de l’esprit du capitalisme sur l’éthique protestante qui va structurer
durablement les conduites en apportant un socle de légitimation et de croyances).
3. La notion de Beruf chez Luther – Objectif de la recherche -
3.1. La notion de Beruf : un produit de la réforme
En Allemagne, beruf signifie tâche de l’existence et travail défini. Ce terme n’a pas d’équivalent dans les pays
où le texte de protestantisme n’est pas dominant.
Dans le sens actuel, il a pour origine la traduction de la bible effectué par Luther. Il reflète plus l’esprit du
traducteur que l’esprit initial du texte. Ce qui est frappant c’est que ce vocable va se répandre très vite dans le
langage courant de tous les peuples protestants.
Ce nouveau sens du mot correspond à l’idée nouvelle et un produit de la réforme. Certes on px voir apparaître
dès le moyen âge des éléments semblables d’évaluation positive de l’activité quotidienne mais « estimer que le
devoir s’accomplit dans les affaires temporelles, qu’il constitue l’activité morale la plus haute que l’homme
puisse s’assigner ici bas ; voilà sans contexte le fait absolument nouveau ». L’unique moyen de vivre de façon
agréable à Dieu n’est pas de dépasser la morale de vie séculaire par l’ascèse monastique mais exclusivement
d’accomplir dans le monde les devoirs correspondants à la place que l’existence assigne à l’individu dans la
société, devoirs deviennent ainsi sa vocation. L’idée centrale de Luther est celle d’accomplir ses devoirs dans le
monde. C’est cet accomplissement qui est la volonté de Dieu au point que Luther considère que tous les métiers
licites ont absolument la même valeur devant Dieu.
3.2. En quoi l’esprit du capitalisme ne peut-il pas toutefois se « réclamer » de Luther ?
Weber voit une marque de traditionalisme dans la conception luthérienne de la profession comme vocation. La
notion de beruf (travail) chez Luther est encore très traditionaliste et Luther considère le L professionnel comme
un ordre spécial de dieu à l’individu de remplir la charge concrète assigné par la providence l’individu doit rester
délibérément dans l’état et la profession où Dieu l’a placé et il doit maintenir ses aspirations terrestres dans les
limites que cette situation lui impose.
Donc il faut rechercher ailleurs les véritables rapports entre l’étique des vieux protestants et le développement de
l’esprit du capitalisme. C’est dans les créations calvinistes et dans les sectes puritaines que Weber va trouver les
affinités électives entre l’étique protestante et l’esprit du capitalisme. Ce concept, Weber l’empreinte a Goethe
pour essayer d’établie la relation entre l’étique protestante et l’esprit du capitalisme. En fait il va essayer de
comprendre où se situe la rencontre entre les croyances religieuses et l’étique professionnelle. Il estime que cette
rencontre se trouve dans des liens intimes qu’il faut démêler pour pouvoir faire apparaître des éléments pures qui
appartienne à 2 sphères distinctes : la religion d’un coté et l’économie de l’autre.
Weber voit ces liens très unis dans les propos de Benjamin Franklin qui exprime le mieux l’esprit du capitalisme.
Le concept d’affinité élective va permettre de voir les séparations et les combinaisons entre des éléments
singuliers qui sont à extraire un à un de la réalité historique. Il s’agit aussi de comprendre les processus qui sont
à l’œuvre dans la formation de l’esprit du capitalisme et ce concept va permettre de montrer qu’il y a une
attraction mutuelle entre 2 éléments qui semble relever d’un choix, d’une préférence mais qui en même temps
n’a pas un caractère voulu. Il n’y a pas de filiation, de rapport instrumental ; dit autrement, l’ascétisme puritain
n’a pas été créer pour soutenir l’esprit du capitalisme et l’étique protestante n’est pas non plus le moyen de
détourner les esprits encore attachés à la tradition. En fait, le but des réformateurs n’était pas l’éveil de l’esprit du
capitalisme mais exclusivement le salut des âmes. L’éthique de l’église réformée ne prend pas sa source dans la
sphère économique et n’est pas non plus l’instrument de son développement. Weber insiste sur le caractère non