AFS Bull 200908228 - Peter Baye Living with gall mites
American Fuchsia Society - Bulletin - Vol. 81 No 3 July September 2009
Learning to live with Fuchsia Gall Mites Peter R. Baye Ph.D. botanist
Apprendre à vivre avec les galles dues aux acariens
Les acariens à galle des fuchsias sont un challenge perpétuel pour les producteurs de fuchsias. C’est surtout un
problème sous le climat californien côtier où des populations de ce parasite sont établies en permanence dans les jardins
abandonnés comme dans ceux qui sont bien entretenus. Il y a peu de chance d’éliminer les acariens à galle de cette
région, chaque infestation locale est une source de population disséminant les acariens sur les autres cultivars de
fuchsias sensibles. Il est probable que les innombrables buissons de fuchsias infestés des vieilles plantations
abandonnées servent de refuges permanents aux acariens, en attendant d’être éparpillés par les colibris ou les humains.
La question pratique pour le producteur de fuchsia est : comment vivre avec les acariens à galle ?
Pour beaucoup de jardiniers qui sont producteurs occasionnels de fuchsias (pas de fanatiques accros) l’utilisation
horticole a évolué vers la suspension fleurie annuelle jetable. Le fuchsia de culture courte n’est pas une stratégie
satisfaisante pour combattre le cycle vital de l’acarien à galle, au moins pour les jardiniers fidèles qui se plaisent à
bichonner le spécimen chéri des années durant. Utiliser des jetables est aussi en vogue avec des fuchsias grands
standards ou des buissons de valeur ornementale.
À l’opposé, quelques fans ont à portée de main la ‘baguette magique‘ contre l’acarien : les pesticides systémiques
synthétiques. Il est vrai qu’ils agissent avec magie, mais de plus de façons que désirées. Traditionnellement, la magie a
un coût pour celui qui l’utilise. C’est tout à fait vrai pour les pesticides systémiques qui empoisonnent la sève des plantes
et intoxiquent la plante entière. Les étiquettes des pesticides systémiques indiquent, en petits caractères que presque
personne ne lit, que le produit agit au moins comme le désire le jardinier, mais il est prévenu des risques pour les
humains, les poissons et la faune sauvage. Les mises en garde des étiquettes sont des exigences légales pour l’usage
des pesticides, mais dans la pratique ils sont rarement pris en compte ou mis en application.
Pourquoi le producteur serait-il concerné par la toxicité sur la faune sauvage des pesticides systémiques appliqués sur
les fuchsias dans les jardins privés à faible contact avec la vie sauvage ?
Réponse : les colibris
Les colibris et les fuchsias sont inséparables dans la nature et en culture. Ils évoluent ensemble. C’est une métaphore
éloquente de dire que le but ultime des fleurs de fuchsias est d’attirer et de nourrir les colibris comme l’art populaire dans
les expositions de Fuchsia Lore peut l’attester. C’est ironique et même pervers que cette relation entre l’oiseau et le
fuchsia soit littéralement empoisonnée par des armes chimiques contre les acariens. Les fabricants de pesticides ne
testent pas la toxicité de leurs produits sur les colibris. Ils font des tests sur un substitut de ‘‘procuration’’, une espèce
élevée aisément en captivité, comme la caille. Les producteurs de fuchsias qui utilisent les pesticides systémiques sur les
plantes visitées par les colibris risquent de les exposer très gravement par accumulation de matière toxique.
Naturellement, les humains s’exposent aussi aux même risques, spécialement lors des dosages, mélanges et
applications des pesticides et manipulation des plants.
« Un jardin de fuchsias maintenu sans pesticides synthétiques et peu de galles
déformantes est une grande réussite, en effet, spécialement en Californie »
Utiliser des pesticides sur les fuchsias est un choix personnel, naturellement.
Mon point de vue est que les pesticides systémiques sont littéralement et virtuellement un comprimé ‘‘empoisonné’’
créant une beauté toxique que je ne peux pas ignorer. J’obtiens la même impression de dégoût avec les ‘‘pelouses
chimiques’’ ressemblant à un gazon plastique impeccable avec un usage intensif d’herbicides, de pesticides et de
fertilisants synthétiques. La séduction superficielle est ruinée pour moi par le spectre de toxicité du pesticide. L’image
d’un fuchsia lumineux fleuri avec un nectar empoisonné semble absurde pour moi. Il bafoue largement mon grand
respect horticole pour le producteur et mon appréciation de la plante qui ne fane pas.
Des pesticides non systémiques sont parfois utilisés sur les fuchsias. Les producteurs remontant aux années 1970
peuvent se rappeler comme moi que l’acaricide kelthane (le constituant de plusieurs formules de pesticides de plusieurs
marques, utilisé contre les galles.) Je confesse l’avoir utilisé volontairement par ignorance dans ma jeunesse. Comme de
nombreux pesticides domestiques, initialement considérés comme suffisamment sûrs pour la vente au détail, sont basés
sur une recherche limitée, celui-ci fut interdit à cause des dommages et des risques de toxicité cumulés sur les humains
et la faune sauvage. Il y a même encore plus de pesticides en usage aujourd’hui qui semblent suivre la même tendance
légale et sûre, une décade basée sur des données limitées, dangereuse et interdite, la suivante lorsque l’évidence
s’accumule.
Mais quelles sont les possibilités d’usage du pesticide pour lutter contre les acariens à galle ?
De nombreux producteurs, on peut les comprendre, ne sont pas d’accord d’abandonner la riche diversité des cultivars
de fuchsias sensibles aux acariens et de ne cultiver qu’une sélection étriquée d’espèces et de variétés résistantes.
Le choix de lutte contre les acariens des fuchsias sans recourir aux pesticides synthétiques toxiques peut être
laborieux et frustrant, mais c’est aussi un challenge gratifiant et un test de volonté et d’habileté pour le jardinier. Un jardin
de fuchsias entretenu sans pesticides synthétiques et ayant peu de galles déformantes est en effet une réussite très
belle, en particulier en Californie.
Ce n’est pas simplement la ‘‘baguette magique’’ organique pour le fuchsia. Cette ‘‘magie’’ pour la lutte est un mélange
d’habile observation, de bonne connaissance du cycle de vie de l’acarien, estimation de la date d’éclosion des œufs dans
la saison, prophylaxie et calendrier de traitements pour tuer les acariens adultes, les juvéniles et les œufs. Chaque
jardinier peut améliorer et adapter des principes simples et efficaces de lutte. Les expérimentés qui cultivent des légumes
ou des arbres fruitiers reconnaîtront dans cette lutte les principes du savoir-faire et de la sagesse ancestrale horticole.
Les galles sont au fond semblables aux autres acariens de jardin en termes de pratique de lutte biologique. Les
symptômes sont différents.
LIGNES DIRECTRICES SUGGEREES POUR LA GESTION DE LA GALLE SANS PESTICIDES SYNTHETIQUES
Pratiquer la quarantaine et la prophylaxie pour les nouveaux fuchsias
Les nouveaux fuchsias, dans le jardin, sont une des principales sources de nouvelles infestations. Même des fuchsias
non déformés, sans symptômes visibles de galle peuvent être ‘‘porteurs’’, sources d’adultes, de jeunes ou d’œufs qui
peuvent être des bombes à retardement pour une explosion de galle du fuchsia. Il faut plusieurs semaines aux galles
pour apparaître sur une nouvelle pousse. Cela dépend de la température et de la croissance de la plante. La nouvelle
pousse seule est affectée par les acariens. Les feuilles bien développées et les fleurs ne sont pas affectées.
Les achats récents doivent être placés en quarantaine avant d’être plantés ou mis à côté d’autres fuchsias de la
collection. La période de quarantaine dépend de la température. Les acariens semblent se développer plus lentement
avec les températures très fraîches de l’hiver et les œufs éclosent aussi plus lentement avec la fraîcheur. L’éclosion
s’étale sur quinze jours environ. Quand bien même vous épongiez tous les acariens juvéniles rampants ou les adultes
assommés par des pulvérisations de savon, d’alcool ou d’huiles, des œufs peuvent survivre et éclore après le traitement
des fuchsias. Une surveillance ou un traitement préventif (voir ci-dessous) pour éliminer les parasites est une bonne
précaution.
Pratiquer en hiver la prophylaxie en arrêt de végétation
Les acariens hibernent sur les fuchsias dormants pendant la froidure de l’hiver comme les adultes ou les œufs
relativement inactifs. Au début de l’hiver en Californie, c’est le moment d’éliminer les populations au point bas de leur
activité et de leur nombre.
Lorsque vos fuchsias entrent en période de croissance minimale, taillez-les aussi sévèrement que vous ou eux
pouvez le tolérer et enlevez toutes les feuilles, les branches, l’écorce desquamée et même une petite couche du sol de
surface. Recueillez les feuilles qui sont tombées dans le conteneur ou sur le sol.
Appliquez des huiles de traitement d’hiver telle que l’huile de colza ou des huiles minérales mélangées à une goutte
de glycérine, de savon liquide ou de savon insecticide (chaque jardinier a sa formule de préférence), au moins deux fois
avant que les boutons commencent à éclater sur les rameaux taillés. Les traitements huileux agissent en étouffant les
acariens et les œufs en les privant d’oxygène. Les pulvérisations d’huile sont surannées, mais généralement efficaces
sur les plantes ligneuses. Les huiles de traitement d’hiver commerciales agissent bien, mais l’essai d’une sauce maison
d’huile végétale pour la pulvérisation peut être efficace.
Quoique diluées, les pulvérisations d’huile utilisées sur des plantes en végétation risquent de ’’brûler le feuillage et les
fleurs’’. C’est la même chose avec les huiles d’été. Une expérimentation minutieuse avec des huiles d’été diluées est
valable en méthode de lutte prophylactique ou préventive de préférence en double ou sur un spécimen d’essai
quelques semaines avant d’appliquer la technique à l’ensemble de la sélection.
Vérifier fréquemment et régulièrement s’il y a des symptômes primaires d’infestation d’acariens.
Beaucoup de jardiniers inexpérimentés réagissent à l’infestation des acariens seulement alors que celle-ci est si
étendue et évidente que les méthodes de lutte normalement efficaces sont submergées et échouent. C’est vraiment un
défaut d’observation plutôt que de méthode. Toutes les infestations de parasites sont traitées plus facilement si elles sont
détectées aux tous premiers stades d’infestation de petites colonies localisées de parasites qui n’ont pas eu le temps
de se disperser loin ou de grands nombres. Je trouve que c’est à la fois un devoir et un plaisir d’inspecter les fuchsias.
Un examen fréquent ne doit pas être considéré comme une routine désagréable pour le jardinier.
À moins d’avoir une vue microscopique, vous ne verrez pas en fait les acariens à galle eux-mêmes. Si vous voyez des
animalcules, ceux-ci appartiennent probablement à une autre espèce d’acarien vrai, telle la tétranyque à deux points ou
l’araignée rouge. Les acariens à galle du fuchsia doivent être détectés dès les symptômes primaires sur la nouvelle
pousse. Si vous voyez des galles (feuilles, fleurs, bourgeons, entortillés et déformés) vous pouvez être sûrs que les
acariens ont constitué une population considérable d’œufs de jeunes et de reproducteurs adultes bien au-delà du fuchsia
qui présente des galles. Si vous attaquez seulement les galles visibles, vous ferraillerez seulement au front des acariens
où ils étaient, plutôt que celui où ils sont !
Réponse rapide aux infestations primaires, premier stade.
La première détection a besoin d’être suivie d’un traitement prompt et minutieux de l’infestation. Les acariens à galle
ont tendance à se concentrer sur des tissus tendres près des pointes des pousses jeunes, mais ils peuvent se disperser
(se déplacer, ramper) ailleurs, vieilles feuilles ou pousses du voisinage. Une bonne taille du plant infesté est le premier
stade de lutte. ‘‘Économisez les cisailles et pillez les fuchsias’’. Plus vous laisserez de pousses infestées non rabattues,
plus probablement vous laisserez d’acariens ‘‘survivants’’ survivants.
Sauvetage des batailles perdues contre les acariens à galle.
Quelles sont les options pour les plants infestés, les premiers stades passés ? C’est un choix stratégique pour le
jardinier. S’il y a une collection importante de fuchsias à risque, la destruction de la plante infestée pour minimiser le
risque d’invasion peut être justifiée. Si la destruction n’est pas acceptable (souvent des cultivars rares ou des spécimens
anciens et précieux) un vigoureux rabattage de toutes les tiges et du feuillage, avec retard ou perte d’une saison de
floraison est un choix prudent, mais difficile. La moindre jeune feuille que vous laisserez sur la plante, est la plus grande
chance de survie des acariens survivants et la ré-infestation de la plante. La plante rabattue pourrait être traitée
immédiatement avec une recette organique de choc voir plus loin). Un traitement d’hiver sur plant rabattu est une
bonne option pour tuer les acariens survivants et les œufs.
Application répétée de recettes de pulvérisations organiques de choc.
Il y a une multitude de substances possibles non synthétiques qui ont une forte
activité pesticide sur les acariens adultes et juvéniles. Certaines, comme Neem Oil,
naturellement toxiques, sont commercialisées dans les jardineries. D’autres sont des
produits ménagers courants qui ont un effet pénétrant, sévère et létal à court terme pour
les acariens. Des solutions aqueuses d’alcool pour friction (alcool éthylique ou
propylique) et des savons liquides base de glycérine ou de noix de coco) ainsi que
des savons commerciaux insecticides (savon potassique) empoisonnent par contact. Il y
a beaucoup de recettes maison qui circulent entre les jardiniers, recommandant
différentes concentrations et différentes substances. Je laisse cela aux autres membres
de l’AFS d’échanger les formules trouvées efficaces et sûres pour leurs fuchsias.
Le savon et l’alcool ont peu d’impact résiduaire sur les acariens et leurs œufs et peuvent être réutilisés à intervalles
pour lutter contre l’émergence d’acariens naissants. L’alcool pour friction, dilué à 50 % ou moins a un pouvoir
déshydratant puissant sur l’acarien et une très faible toxicité pour la plante. L’application est en général sans risque, plus
d’une fois par semaine. On ajoute quelques gouttes de savon liquide pour empêcher la pulvérisation de perler sur la
feuille (en s’étalant comme un film humide) et renforcer le choc de l’alcool sur les acariens.
Le résultat de la lutte contre une population avec les pesticides synthétiques ou organiques montre qu’une seule
application de traitement létal laisse probablement quelques survivants, soit des œufs, des acariens juvéniles, soit
reproducteurs adultes qui survivent au simple traitement de choc et réinfectent le plant. Vous devez compenser cette
limitation inévitable de mortalité incomplète. Vous ne tuerez presque jamais tous les acariens et les œufs à moins que
vous utilisiez la pilule empoisonnée des pesticides systémiques synthétiques.
Répétez les traitements de la pulvérisation de choc à intervalles d’au moins une semaine à dix jours. C’est la
répétition du traitement à intervalles convenables plutôt que la toxicité ‘‘baguette magique’’ de la pulvérisation qui est
efficace en supprimant ou en éliminant progressivement les populations d’acariens à galle. En d’autres termes, c’est une
règle, non le type de traitement lui-même que les matières, mais plus pour la gestion du parasite. La diligence est plus
importante que la toxicité elle-même ; même les traitements à faible toxicité comme le savon et l’alcool peuvent être
hautement efficaces pour la lutte contre les acariens dans un cadre approprié. Des pulvérisations répétées à bon escient
élimineraient plus de survivants adultes et de jeunes sortant de l’œuf que ‘‘l’effritement de l’action du traitement
antérieur’’.
Assurez-vous que la couverture du traitement sera parfaite en se concentrant sur les parties abritées des branches à
l’intérieur de la plante et le dessous des feuilles. Pensez comme un acarien survivant : Où irait un acarien, pondrait-il
pour éviter l’eau et les pulvérisations ? Ne pulvérisez pas inutilement la surface supérieure de la plante.
Pour éviter que le savon, l’alcool ou les autres substances ne brûlent les feuilles de fuchsias, éviter de pulvériser sous
le soleil direct ou aux fortes températures et lavez les feuilles à l’eau claire une heure ou deux après le traitement.
Après cela, tout est dit et fait sur la lutte contre l’acarien à galle du fuchsia, mais un test réel est encore nécessaire. La
faisabilité de la lutte dans un lieu particulier dépend beaucoup de l’environnement et des circonstances qui resteront sous
votre contrôle. Le nombre, la taille et la proximité des fuchsias infestés du voisinage et les activités des colibris, sont des
facteurs très importants de ‘‘pression migratoire’’ dispersion des acariens dans le jardin depuis le voisinage. La
pression de l’infestation, hélas, est hors du contrôle du jardinier individuel. Être un bon moniteur de jardin pour votre
voisinage est sûrement la meilleure chose que vous puissiez faire comme membre d’une société du Fuchsia, aussi. Aidez
vos voisins qui ont tendance à négliger les fuchsias infestés avec des méthodes compatibles pour l’environnement.
Rendez un grand service à vous-même, à vos voisins et à la faune sauvage voisine.
‘‘…une simple application
d’un traitement létal laisse
probablement quelques
acariens ‘survivants’ ou
des œufs, des stades
juvéniles ou adultes
reproductifs qui lentement
-infestent la plante.’’
Article sur colibris déjà traduit :
American Fuchsia Society Bull. 2008 Juil. Sept. - (AFS)
Fuchsias nourriciers des colibris
Peter Baye Ph. D. botaniste
Annapolis, Californie
Page 8
Résumé d’une annonce
Debbie et Ron Monnier des Monnier’s Country Gardens, LLC regrettent d’annoncer la fermeture de leur établissement, le
30 septembre 2009.
…L’établissement est devenu un monstre indomptable. Les défis physiques, mentaux et financiers ont provoqué le point
de rupture. Décision difficile, dispersion, pendant l’été, de la collection amassée en 18 ans, peur de perdre quelques
fuchsias de collection, alerte auprès des collègues.
Après ce déchirement, le couple déménagera dans l’Est de l’Oregon pour se poser. Debbie lira un livre et jardinera. Ils
auront une maison avec jardin Ron poursuivra ses croisements et ses expériences sur les fuchsias rustiques. Il
trouvera certainement le temps d’écrire sur les fuchsias et son expérience de la culture.
Traduction pour la S.N.H.F. Section Fuchsia, le 1er septembre 2009
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