THEME 2 : ENJEUX PLANETAIRES CONTEMPORAINS / Atmosphère, hydrosphère, climats : du passé à l’avenir Prérequis : connaissances acquises en classe de seconde et première (exercices 1, 2, 3, 4 ,5) Exo.1 Exo.2 Exo.3 Exo.4 Exo.5 CHAPITRE 1 : EVOLUTION DE L’ATMOSPHERE TERRESTRE 1.1 la naissance d’une atmosphère primitive 1.1.1 la formation de la planète Le système solaire s’est formé il y a 4,5Ga. Il résulte de l’effondrement d’une nébuleuse de gaz et de poussière. Ce nuage en rotation voit en son centre la matière se condensé et former ainsi le soleil alors qu’à la périphérie plusieurs agglomérats de petites météorites sont à l’origine des planètes. Ces planètes sont tout d’abord des boules de matières en fusion autour desquelles stagne une atmosphère primordiale constituée des gaz de la nébuleuse originelle (hélium et hydrogène) Cette atmosphère est rapidement chassée par les puissants vents solaires qui épargne notre planète grâce à l’action de son champs électromagnétique. Cette déviation des vents solaire permet la mise en place d’une atmosphère primitive autour de notre planète. Le modèle ci-contre représente le process d’apparition des différentes planètes du système solaire (accrétion de matière en fusion puis différenciation en fonction de la densité des matériaux : pour notre planète noyau nickel-fer au centre et éléments moins denses en surfaces ; tels qu’olivines et pyroxènes dans le manteau et silicates dans la croûte terrestre) L’effondrement d’une nébuleuse de gaz et de poussières a engendré la formation du système solaire il y a 4,55 Ga. Le Soleil correspond à une énorme agglomération de matière au centre de cet effondrement et les planètes à des accrétions périphériques de météorites. Les enveloppes constitutives de la Terre nous indiquent qu’elle a subi une différenciation secondaire à la suite de l’accrétion qui lui a donné naissance. 1.1.2 l’origine de l’atmosphère primitive L’atmosphère primitive de notre planète s’est formée par dégazage volcanique du manteau terrestre. La composition de cette atmosphère peut être déduite par l’étude de la composition des émanations actuelles des volcans, par l’addition des réservoirs des volatils terrestres ou par détermination de la composition et de la teneur des gaz contenus dans les météorites chondritiques* constitutives de notre planète. Météorites chondritiques : météorites non différenciées Pour en savoir plus http://www.mineraux-du-monde.com/Meteorites.htm 1.2 De l’atmosphère primitive à l’atmosphère actuelle 1.2.1 Evolution du taux de CO2 Après le refroidissement du sol terrestre, la température de surface de la planète est en relation avec l’activité solaire. Cette dernière est alors moindre qu’actuellement, et n’aurait pas dû permettre la présence d’eau liquide mais seulement la présence de glace d’eau. Cependant, la concentration importante de CO2 a permis, par effet de serre, d’élever la température et a donc autorisé la naissance de l’océan primitif. L’activité solaire qui continue de croître aurait dû faire augmenter rapidement la température et engendrer la vaporisation de cet océan. L’équilibre existant entre le CO2 atmosphérique et le CO2 dissous dans les océans est déstabilisé par la précipitation océanique des carbonates qui piège le dioxyde de carbone de l’eau. Immédiatement, un rééquilibrage s’effectue, faisant passer du CO2 de l’atmosphère vers l’océan. Ce phénomène se répète indéfiniment jusqu’à épuisement d’un des réactifs des équations. On peut en déduire que l’ensemble du CO2 atmosphérique a été ainsi transféré à la lithosphère. Sa disparition de l’atmosphère induit une baisse sensible de l’effet de serre qui limite puis fait baisser la température de surface de la Terre et a donc permis à l’océan primitif de perdurer. Cet océan primitif va également évoluer et son oxygénation est l’une de ces transformations remarquables. 1.2.2 Naissance de l’océan primitif et de l’hydrosphère On estime que, lors de la grande phase de dégazage, au moment où la Terre était recouverte d’un océan de magma, la température ambiante approchait les 2 000 °C. Pendant les 200 millions d’années suivants, la température diminue, permettant la solidification du sol et la naissance d’embryons de continents. Cette baisse de température engendre alors le changement d’état de l’eau qui était sous forme de vapeur dans l’atmosphère et qui peut passer à l’état liquide et tomber sur Terre. Les fortes précipitations qui ont dû durer plusieurs millions d’années ont permis de former l’océan primitif. Après le refroidissement du sol terrestre, la température de surface de la planète est en relation avec l’activité solaire. Cette dernière est alors moindre qu’actuellement, et n’aurait pas dû permettre la présence d’eau liquide mais seulement la présence de glace d’eau. Cependant, la concentration importante de CO2 a permis, par effet de serre, d’élever la température et a donc autorisé la naissance de l’océan primitif.L’activité solaire qui continue de croître aurait dû faire augmenter rapidement la température et engendrer la vaporisation de cet océan. 1.2.3 Le rôle de l’hydrosphère dans la diminution de la concentration atmosphérique de CO2 La dissolution du CO2 atmosphérique Il existe toujours un équilibre entre les gaz atmosphériques et les gaz dissous dans l’océan. Ainsi, une augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère induit une augmentation de la concentration de CO2 dissous dans l’eau de mer. Cependant, ce CO2 dissous peut échapper à l’hydrosphère en étant transféré à la lithosphère, et un nouvel équilibre doit alors se mettre en place entre l’atmosphère et l’océan. Des réactions chimiques permettent de comprendre ces mécanismes : CO2 + H2O HCO3- + H3O+ H2O + HCO3 CO3-- + H3O+ CO3-- + Ca++ CaCO3 (précipitation) L’équilibre existant entre le CO2 atmosphérique et le CO2 dissous dans les océans est déstabilisé par la précipitation océanique des carbonates qui piège le dioxyde de carbone de l’eau. Immédiatement, un rééquilibrage s’effectue, faisant passer du CO2 de l’atmosphère vers l’océan. Ce phénomène se répète indéfiniment jusqu’à épuisement d’un des réactifs des équations. On peut en déduire que l’ensemble du CO2 atmosphérique a été ainsi transféré a la lithosphère. Sa disparition de l’atmosphère induit une baisse sensible de l’effet de serre qui limite puis fait baisser la température de surface de la Terre et a donc permis à l’océan primitif de perdurer. Cet océan primitif va également évoluer et son oxygénation est l’une de ces transformations remarquables. 1.2.4 L’origine biotique de l’O2 Avant 2 milliards d’années, les conditions sont globalement réductrices sur Terre et la présence de BIF* est rendue possible par l’existence d’oasis océaniques où se développent des organismes vivants, les cyanobactéries, réalisant la photosynthèse, donc un dégagement d’O2. Autour de ces oasis, les conditions deviennent oxydantes, ce qui induit la précipitation du fer. Puis, lorsque tout le fer dissous dans les océans est oxydé et que la concentration d’O2 dissous est arrivée à son maximum, un dégagement d’oxygène se réalise dans l’atmosphère. Cette dernière devient oxydante et le fer précipite alors en milieu continental, donnant les formidables gisements de redbeds. L’étude des sédiments qui ont été en contact avec l’atmosphère lors de leur formation montre qu’il n’y avait pas d’O2 dans cette atmosphère avant 2,2Ga. Ensuite, la teneur en O2 dans l’atmosphère peut être calculée en étudiant les tonnages des différents métaux oxydés dans les sédiments. L’oxydation générale des enveloppes fluides, événement nommé «Great Oxidation Event » par les Anglo-Saxons, est liée à la présence et à l’activité d’organismes vivants. Ainsi, la biosphère est l’artisan de la naissance des conditions oxydantes sur Terre. L’apparition des BIF (formation géologique comprenant du fer oxydé : banded iron Formation) à partir de 3,8 milliards d’années nécessite la présence du vivant sur notre planète et pose nécessairement la question de l’apparition de la vie.