Tous les savants du monde sont d’accord sur le fait que le point de départ de la
connaissance, c’est l’expérience objective; que le critère de la vérité, c’est l’expérience;
qu’il faut partir du donné, l’écouter, l’ausculter, l’explorer, et tirer ensuite des
conclusions.
Les philosophes qui règnent sur la Planète aujourd’hui ne sont plus d’accord sur rien,
même pas et surtout pas sur la question du point de départ de la connaissance
philosophique. Il n’y a plus d’espoir de ce côté-là.
Le seul espoir d’un renouvellement, d’une nouvelle jeunesse de la métaphysique, se
présente du côté des chercheurs, des scientifiques, qui ont vu, qui ont compris l’existence
et l’intérêt des problèmes métaphysiques, et qui aimeraient en traiter, comme on le faisait
au Moyen-âge (ce temps qu’on dit de…noirceur !)
Les scientifiques sérieux (ceux qui œuvrent dans les laboratoires) pensent que la
métaphysique n’est pas quelque chose de mystique, ni de magique ou d’irrationnel. La
métaphysique est tout simplement l’analyse logique, complète, intégrale, du donné de
notre expérience. (En passant, il y a deux ans, lors d’un deuxième voyage en Grèce, je
me suis arrêté, au retour du Mont Athos, dans le petit village de Stagire, lieu de naissance
d’Aristote. Si celui-ci revenait sur cette planète, lui fin observateur du réel, de tout le réel
de son temps, en utilisant les moyens de son temps, se précipiterait directement dans les
laboratoires scientifiques pour savoir ce qu’on y dit du monde, ce qu’on a découvert au
sujet de la vie, au sujet de l’astronomie, etc. Il s’ajusterait….)
La philosophie se sert tout simplement de ce qui donné dans l’expérience humaine, de
toute l’expérience humaine, et s’efforce, par la suite, de raisonner correctement.
L’Être et le Néant
Quel est, selon vous, le problème auquel la pensée humaine a été confrontée depuis
nombre de siècles ? Réponse : celui de l’être du néant.
La pensée humaine a vu très vite que, du néant absolu, c’est-à-dire la négation de
tout être quel qu’il soit, il est impossible de concevoir la naissance, ou la genèse, ou
le surgissement, ou le commencement de quoi que ce soit. Les Latins disaient : Ex
nihilo nihil. (Cette expression est tirée d'une citation du philosophe latin Lucrèce : Ex
nihilo nihil, in nihilum posse reverti (Rien ne vient de rien, ni retourne à rien). Elle
résume la pensée atomiste qui était la sienne. L'expression a depuis souvent été
réutilisée, dans un sens contraire, par les créationnistes selon lesquels Dieu créa l'univers
à partir de rien).