RESUME 
 
La  nécessité  de  traitements  moins  invasifs  que  la  sismothérapie  se  fait 
particulièrement  sentir  pour  les  sujets  déprimés  ne  bénéficiant  pas  d'une 
rémission complète au décours d'un traitement par antidépresseur. Ainsi, la SMT 
utilise les pulsations magnétiques pour stimuler, à travers le squelette crânien et 
de façon spécifique, le cortex sous-jacent, et en particulier les régions cérébrales 
dont le fonctionnement est altéré au cours des troubles thymiques. L'application 
ne  nécessite  pas  d'anesthésie,  et  les  effets  indésirables  sont  rares.  On  note 
toutefois la possibilité de crises convulsives chez les sujets épileptiques. Le sujet 
est assis pendant les 30 à 40 minutes nécessaires à la stimulation, et l'intensité 
appliquée est déterminée en fonction du seuil moteur, c'est à dire de l'intensité 
nécessaire  à  la  contraction  du  muscle  court  abducteur  du  pouce  lors  de  la 
stimulation du cortex moteur. Le champ magnétique est alors appliqué à la zone 
d'intérêt, c'est à dire au cortex préfrontal dorsolatéral gauche pour la plupart des 
travaux.  
L'efficacité  des  SMT  a  été  évaluée  par  de  nombreux  travaux.  Les  auteurs 
présentent ainsi 7 études évaluant l'effet de la SMT contre sismothérapie, dont 6 
suggèrent des résultats équivalents dans les deux groupes. Toutefois ces études 
présentent  des  limitations  méthodologiques  importantes, comme  l'absence  de 
double aveugle ou l'absence de groupe placebo pour certaines d'entre elles. De 
même, l'efficacité des SMT a été évaluée par différentes études portant sur des 
effectifs  réduits.  Six  meta-analyses  ont  regroupé  certaines  de  ces  études  et 
évalué l'efficacité des SMT. Quatre meta-analyses mettent en avant des résultats 
positifs.  Ces  résultats,  parfois  divergents,  sont  probablement  à  attribuer,  au 
moins  en  partie,  à  l'insuffisance  des  effectifs  ainsi  qu'à  l'inclusion  d'études 
portant sur des paramètres de stimulation différents. La manière d'optimiser ces 
paramètres  reste  d'ailleurs  discutée.  Toutefois,  il  semble  que  les  traitements 
d'une durée supérieure à 10 jours, appliqués avec une intensité supérieure à 
100% du seuil moteur, et avec un nombre de pulsation par jour supérieur à 1200, 
soient plus efficaces.  
Les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent l'efficacité des SMT sont 
probablement comparables  à  ceux des traitements  antidépresseurs. Ainsi, les 
traitements par SMT et par antidépresseurs sont similaires dans les réponses 
comportementales au cours du test de nage forcée (Porsolt) un modèles animal 
de dépression. Les modèles animaux biologiques montrent une augmentation du 
turn-over  de  certaines  monoamines,  une  augmentation  de  synthèse  du  brain 
derived  neurotrophic  factor  (BDNF)  ainsi  qu'une  normalisation  des  effets  du 
stress sur l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. 
COMMENTAIRE 
 
La  section  "Academic  Highlights"  du  Journal  of  Clinical  Psychiatry  présente 
chaque mois les commentaires issus d'une conférence ou d'une téléconférence 
centrée sur un aspect clinique ou thérapeutique contemporain et animée par les 
plus  grands  experts  internationaux.  L'impact  de  la  stimulation  magnétique 
transcrânienne dans la dépression fait ainsi l'objet de cette récente monographie. 
L'avantage  des  SMT  sur  les  sismothérapies  repose  sur  un  meilleur  profil 
efficacité-tolérance, avec la possibilité de traitements ambulatoires ou adjuvants 
à un traitement antidépresseur, deux modalités thérapeutiques qui restent pour