A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 Avril 2013 : 98ème anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc 98 ans de déni : ça suffit ! ------------------------------------------------------------------- VEILLE MEDIA Vendredi 07 juin 2013 Retrouvez les informations sur notre site : http://www.collectifvan.org Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 et Rubrique News (Revue de Presse) : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1 Le site du Collectif VAN, cible du piratage nationaliste Depuis le 29 avril 2013, le serveur du Collectif VAN www.collectifvan.org a été désactivé temporairement par mesure de précaution pour faire face à la plus grande attaque de hackers que nous ayons eu à subir depuis le lancement du site en mars 2006. Visiblement, la présence à Istanbul ce 24 avril de Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN, n'a pas plu aux forces nationalistes, spécialistes du piratage informatique. Notre serveur héberge aussi les sites Imprescriptible, CCAF, Tebrotzassère et Diasporamag : ils sont donc désactivés également. Aucun site n'a été endommagé. Nous travaillons actuellement à la mise en place d'un système encore plus sécurisé pour empêcher le blocage de la bande passante par des centaines de milliers de requêtes conjointes (l'ancien système avait néanmoins réussi à faire face aux nombreuses attaques reçues depuis mars 2006). Les nouvelles procédures impliquent, entre autres, l'achat d'un nouveau serveur : tous les dons sont donc les bienvenus (CERFA délivré pour déduction fiscale). Chèques à l'ordre du Collectif VAN à envoyer à : Collectif VAN BP 20083 92133 Issy-les-Moulineaux En attendant le retour à la normale, quelques-unes des informations relayées d'ordinaire sur notre site sont disponibles sur notre Blog, sur nos réseaux sociaux et bien sûr dans la Veille-Média envoyée gratuitement 5/7j aux abonnés : 1) 2) 3) 4) Le blog du Collectif VAN collectifvan.blogspot.com/ https://www.facebook.com/collectif.van?ref=tn_tnmn https://www.facebook.com/pages/Collecti … 47?fref=ts https://www.facebook.com/groups/165571932648/?fref=ts A noter : la messagerie [email protected] a été rétablie. No pasaran ! Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77 Email: [email protected] INFO COLLECTIF VAN Appel pour la liberté d'expression en Turquie Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire cet appel de Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN, signé par de nombreuses personnalités et associations, publié sur le site Nouvel Obs Le Plus, le 6 juin 2013, sous le titre "TURQUIE. 76 journalistes en prison : il faut soutenir la liberté d'expression". L'intellectuel arménien de Turquie, Sevan Nichanian, a été condamné en Turquie à 13 mois et demi de prison pour avoir, dans l’un de ses articles, "ouvertement insulté les valeurs religieuses d'une certaine partie de la société". Nouvel Obs Le Plus Modifié le 06-06-2013 à 07h58 Par Séta Papazian Présidente du Collectif VAN LE PLUS. Les affrontements qui se déroulent en ce moment en Turquie s'enracinent contre le gouvernement de l'AKP, le parti au pouvoir accusé de museler l'opinion publique et les libertés individuelles. Pour le Collectif VAN, Vigilance Arménienne contre le Négationnisme, il faut faire bouger la Turquie et soutenir les prisonniers politiques. Tribune collective d'intellectuels turcs et arméniens soutenue également par de nombreuses associations. Édité par Henri Rouillier Les évènements en cours en Turquie traduisent l’exaspération d’une jeunesse qui ne supporte plus les dérives et l’autoritarisme du gouvernement AKP de Recep Tayyip Erdogan. L'usage disproportionné de la force par la police turque est symptomatique de la violence exercée à tous les niveaux de l’appareil d’État. Depuis 2009, le pouvoir mène en effet une véritable répression à l’encontre de ses opposants, emprisonnant des milliers d’étudiants, enseignants, universitaires, avocats, journalistes et élus. Sevan Nichanian, emprisonné pour insulte à l'islam Le Collectif VAN, Vigilance Arménienne contre le Négationnisme, ainsi que les personnalités et associations signataires s’élèvent contre la décision de la 14e chambre du Tribunal de police d’Istanbul qui a condamné le 22 mai 2013, l’intellectuel arménien de Turquie, Sevan Nichanian, à 13 mois et demi de prison pour avoir, dans l’un de ses articles, "ouvertement insulté les valeurs religieuses d'une certaine partie de la société". Ce libre-penseur, bien connu pour ses prises de position estimées iconoclastes, ne peut bénéficier de sursis pour cause d’une condamnation antérieure : ayant interjeté appel, il devrait néanmoins rester en liberté jusqu’à son nouveau procès pour "blasphème". Condamner Sevan Nichanian, c’est une atteinte à la liberté d’expression, mais c’est aussi le désigner officiellement à la vindicte des islamo-nationalistes et intimer le silence aux Arméniens de Turquie, déjà en proie à des discriminations, des menaces récurrentes et des assassinats ciblés, suivis de procès biaisés. Ainsi, les véritables commanditaires de l’assassinat, le 19 janvier 2007 à Istanbul, du journaliste arménien de Turquie, Hrant Dink, n’ont pas été inquiétés jusqu’à présent ; l’exécution par un appelé ultra-nationaliste le 24 avril 2011, date commémorative du génocide arménien, du jeune Sevag Balikci, qui accomplissait son service militaire, a été jugée "accidentelle". Le meurtre raciste de Maritsa Küçük, une Arménienne âgée, égorgée à Istanbul le 28 décembre 2012, a été fort opportunément imputé à un Arménien qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Le cas Ragip et Deniz Zarakolu À l’occasion du verdict qui frappe Nichanian, le "Don Quichotte arménien", il est bon aussi de se souvenir du sort que l’État turc réserve à ses opposants turcs et kurdes. Le procès de Ragip et Deniz Zarakolu se tient du 27 mai au 7 juin 2013 à Silivri, à 60 km d’Istanbul. Si l’emblématique éditeur et défenseur des droits de l’homme, Ragip Zarakolu, incarcéré pour "terrorisme" le 28 octobre 2011, comparaît en prévenu libre après avoir effectué 5 mois et demi de préventive, il n’en est pas de même de son fils Deniz Zarakolu, toujours emprisonné depuis le 4 octobre 2011 pour avoir donné une conférence sur "La Politique" d’Aristote, dans le cadre de l’Académie du BPD, parti légal pro-kurde ayant 36 députés au parlement turc. Doctorant en sciences sociales, Deniz Zarakolu travaille pour la maison d’édition familiale "Belge" (prononcer "Belgué" qui veut dire "documents"). Son incarcération – tout comme celle de son père Ragip – vise à museler "Belge", renommée pour ses publications sur le génocide arménien et les droits des minorités de Turquie. D’autres collaborateurs de "Belge", tels Aziz Tunç, le poète kurde Mulazim Ozcan, la traductrice Ayse Berktay, attendent dans leur cellule l’issue de procèsfleuves regroupant des centaines de prévenus et risquent de lourdes peines de prison à l’instar de l’universitaire Busra Ersanli, en libération conditionnelle. Enfin, n’oublions pas la sociologue féministe Pinar Selek, en exil à Strasbourg du fait de son invraisemblable condamnation à perpétuité au terme de moult procès kafkaïens. 76 journalistes incarcérés en Turquie On s’interroge sur l’indifférence générale de l’Europe. Avec 76 journalistes incarcérés, la Turquie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, a pourtant été désignée en 2012 "plus grande prison du monde pour les journalistes devant l’Iran, l’Erythrée et la Chine" par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Les lois anti-terroristes en vigueur renforcent la tendance du pouvoir turc à "assimiler journalisme critique et terrorisme". Une pétition* intitulée "Sevan Nichanian n’est pas seul" a été lancée par des intellectuels de Turquie, publiée en solidarité avec lui mais également avec les journalistes Ibrahim Güvenç et Necati Abay qui viennent de se voir infliger respectivement 10 et 11 ans et de 3 mois de prison pour "terrorisme". Le Collectif VAN ainsi que les personnalités et associations signataires s’associent à cette démarche : tous les militants des droits de l’homme doivent voir la fin des procédures indues engagées à leur encontre, qu’ils soient en libération conditionnelle à l’instar de Ragip Zarakolu et Busra Ersanli, en exil comme Pinar Selek, en prison tels Deniz Zarakolu, Aziz Tunç, Mulazim Ozcan et Ayse Berktay, en attente d’un second jugement comme Sevan Nichanian, ou sous le coup de poursuites au titre du liberticide article 301, "pour insulte à l’identité turque", comme Rober Koptas, rédacteur en chef du journal arménien de Turquie Agos, l’écrivain Ümit Kivanç et le journaliste Temel Demirer. Il est temps que la France, qui semble avoir abdiqué sur le terrain de la défense des droits de l’homme en Turquie, trouve le courage d’affronter ceux qui piétinent l’idée même de démocratie. Elle se doit d’apporter son soutien à ces femmes et ces hommes d’exception : ils représentent le seul avenir possible pour un pays qui n’arrive toujours pas à se défaire de ses tentations totalitaires. Signataires : Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], Benjamin Abtan, Président du Mouvement Antiraciste Européen EGAM (European Grassroots Antiracist Movement), Catherine Coquio [Professeur de littérature à Paris 7], Aircrige-Paris [Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides], Serge Klarsfeld, Albert Herszkowicz [Président de Mémorial98], Meïr Waintrater, Yves Ternon [Historien], Seve Izouli-Aydin [Avocate], Frédéric Encel [Politologue], Etienne Copeaux [Historien de la Turquie], Claire Mauss-Copeaux [Historienne], Erol Ozkoray [Ecrivain-journaliste Istanbul/Turquie], Dogan Özgüden [Journaliste - Bruxelles/Belgique], Inci Tugsavul [Journaliste - Bruxelles/Belgique], Jacques Bérès [Président de France Syrie Démocratie], Bernard Schalscha [Secrétaire général de France Syrie Démocratie], MPCT [Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme], André Métayer [Président d'Amitiés kurdes de Bretagne], LICRA [Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme], Alain David [Bureau exécutif de la LICRA, philosophe], Roger W. Smith [Professor of government emeritus, College of William and Mary, Virginia, USA], Jacky Mamou [Président du CUD - Collectif Urgence Darfour], Alain Gauthier [Président du CPCR Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda], Appui Rwanda, Serge Avédikian [Acteur et réalisateur], Anne Lainé [Cinéaste], Taner Akçam [Historien, Center for Holocaust and Genocide Studies, Clark University, USA], Marcel Kabanda [Président d’Ibuka-France], Cindy Léoni [Présidente de SOS Racisme], Jonathan Hayoun [Président de l’UEJF – Union des Etudiants Juifs de France], Aline Le Bail-Kremer [Directrice de la Communication de l’EGAM European Grassroots Antiracist Movement]. http://leplus.nouvelobs.com/contribution/882142-turquie-76-journalistes-enprison-il-faut-soutenir-la-liberte-d-expression.html http://collectifvan.blogspot.fr/2013/06/turquie-76-journalistes-en-prison-il.html L’extrême-droite tue : Appel au rassemblement citoyen Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN est partenaire de l’ Appel lancé par ses partenaires de Sos Racisme. Vous voulez affirmer votre rejet de la violence et de la haine véhiculées par les groupes d'extrême-droite ? Inscrivez-vous ici : https://www.facebook.com/events/163282390516186/ L’extrême-droite tue ! Appel au rassemblement citoyen Samedi 8 juin (l'heure et le lieu seront précisés Vendredi 7 juin en fin de matinée) https://www.facebook.com/events/163282390516186 Face à la violence fasciste, face aux racistes et face à la haine, la République radicalement fraternelle ! Samedi 8 juin 2013 à Paris et partout en France (Info sur Facebook « SOS Racisme - Page officielle) http://www.sos-racisme.org/content/l%E2%80%99extreme-droite-tue Lettre ouverte aux Président et Premier Ministre turcs Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire la lettre ouverte la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et ses organisations membres en Turquie la Fondation des droits de l’Homme (TIHV - Türkiye İnsan Hakları Vakfı) et l’Association des droits de l’Homme (IHD - İnsan Hakları Derneği) aux Président et Premier Ministre turcs au sujet de l’usage disproportionné de la force par la police publiée sur le site de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme le 6 juin 2013. Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme Mise à jour le 6 juin 2013 Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et ses organisations membres en Turquie la Fondation des droits de l’Homme (TIHV Türkiye İnsan Hakları Vakfı) et l’Association des droits de l’Homme (IHD - İnsan Hakları Derneği) tiennent à vous exprimer leur plus profonde inquiétude et indignation quant à la violence policière manifestement disproportionnée qui entoure les manifestations qui ont débuté le 27 mai 2013. Ces manifestations initialement rassemblées contre un projet d’urbanisme autour du Park Gezi se sont rapidement transformées en mouvement de contestation contre l’oppression, notamment en réaction à la violence policière dont les manifestants de la place Taksim ont été l’objet. A ce jour, et selon les informations du syndicat des docteurs de Turquie (Turkish Medical Association), 2800 personnes ont été blessées à l’occasion des manifestations à Ankara, Izmir et Istanbul uniquement. Lundi 3 juin, un premier décès était annoncé, un second l’était mardi. Plus de trois mille de personnes ont été arrêtées et des actes de torture et/ou traitements inhumains et dégradants ont été rapportées selon la TIHV, membre de la FIDH. Nos organisations membres, TIHV et IHD ont pu documenter l’utilisation excessive et disproportionnée des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestations, en violation du droit international, notamment des Principes des Nations unies sur l’usage de la force et des armes à feu par des agents de maintien de la paix. Ainsi, des cartouches de gaz lacrymogène ont été très largement tirées pour contraindre des manifestations initialement pacifiques. Beaucoup ont également été dispersées à partir d’hélicoptères au dessus des zones résidentielles sans manifestants. A plusieurs occasions, des cartouches ont été tirées à l’intérieur de domiciles, en violation notamment des principes de nécessité et de proportionnalité. En outre et à plusieurs reprises, des cartouches de gaz lacrymogène ont été tirées à courte distance, et dirigées vers la tête des manifestants. Ceci a eu pour conséquence de nombreuses blessures dans les yeux ou causés de nombreux traumatismes crâniens. En outre, l’utilisation de gaz de nature indéterminée et plusieurs attaques contre des ambulances ont empêché à plusieurs reprises l’assistance médicale aux personnes blessées dans les manifestations. Dans ce contexte, nous vous appelons à − garantir le droit à la manifestation pacifique et la liberté d’expression, − relâcher tous les manifestants pacifiques maintenus en détention, − garantir l’accès aux soins des personnes dans le besoin, − mettre un terme immédiat à tout acte de violence policière contre les manifestants, − mettre en place une commission d’enquête indépendante et impartiale sur les allégations de torture et de traitements inhumains, ainsi que sur l’utilisation disproportionnée de la force par les organes de maintien de l’ordre. Comme nous l’avons dit récemment, à l’occasion du 38ème Congrès de la FIDH, au Président de la République et au Vice Premier Ministre, la FIDH est particulièrement préoccupée par les violations systématiques et récurrentes de la liberté d’expression en Turquie. Les événements récents ne peuvent que conforter notre crainte que le gouvernement ne privilégie l’autoritarisme et la répression en réponse aux préoccupations légitimes exprimées par les manifestants, plutôt que le dialogue et la concertation. Nous vous appelons une nouvelle fois à approfondir les réformes indispensables à la réussite de la transition en Turquie, telles que nous vous les avons exprimées dans notre appel à mettre en œuvre Huit Mesures Essentielles. La garantie de la liberté d’expression et son corollaire, la liberté de manifestation pacifique, en constituent une pierre angulaire. En vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre lettre, nous vous prions d’agréer nos sentiments les plus respectueux, Karim Lahidji, Président de la FIDH ̈Öztürk Türkdoğan, President de l’IHD Metin Bakkalcı, Secrétaire Général de la HRFT http://www.fidh.org/lettre-ouverte-aux-president-et-premier-ministre-turcs-ausujet-de-l-usage-13379 http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/lettre-ouverte-aux-president-etpremier.html Turquie : interpellations d’acteurs de l’information Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose cette information publiée sur le site des Reporters sans frontières le 6 juin 2013. Reporters sans frontières Turquie « Occupy Gezi » : Vague d’interpellations d’acteurs de l’information Publié le jeudi 6 juin 2013. Reporters sans frontières est vivement préoccupée par le nombre croissant d’acteurs de l’information interpellés en marge du mouvement de protestation antigouvernementale qui secoue actuellement la Turquie. « Les interpellations d’acteurs de l’information qui se succèdent à travers le pays suscitent notre profonde inquiétude. Nous appelons instamment les autorités à faire preuve de retenue et à cesser de recourir à de telles mesures, si disproportionnées qu’elles s’apparentent à une manœuvre d’intimidation. L’exercice des libertés d’information et de rassemblement ne saurait être criminalisé », a rappelé l’organisation. Trentre-quatre cyberactivistes interpellés Au moins trente-quatre jeunes utilisateurs de Twitter ont été interpellés à Izmir dans la nuit du 4 au 5 juin. Ils sont accusés d’« incitation à commettre un crime » (article 214 du code pénal) et d’« incitation à désobéir aux lois » (article 217). Tous, sauf un, ont été progressivement relâchés dans la soirée du 5 juin. Reporters sans frontières demande des explications urgentes quant au sort de celui qui reste en garde à vue. Les suspects, impliqués dans le mouvement de protestation antigouvernementale, avaient posté sur Twitter les numéros de téléphone des médecins volontaires et des avocats qui portent assistance aux manifestants. D’après Imdat Atas, avocat de certains des cyberactivistes interpellés, ses clients sont accusés d’avoir échangé des informations liées aux interventions policières. D’après lui, ils avaient également posté une photographie montrant des policiers en train de traîner par les cheveux une jeune fille dans le quartier Kordon d’Izmir. « Nous n’avons rien noté qui puisse constituer un délit. La plupart des accusés ne se connaissent même pas. Il n’y a rien de sérieux dans leur dossier. Nous estimons que [leur arrestation est une conséquence] des déclarations du Premier ministre au sujet de Twitter », a-t-il déclaré. Parmi les contenus incriminés, figurent les Tweets suivants : « Voici les codes Wi-fi à utiliser lors de la manif », « On se rassemble sur la place Gündogdu à 19h30 », « Il y a des flics sur la place Lausanne et l’avenue des Martyrs de Chypre », « Ils ont lancé du gaz lacrymogène, n’y allez pas », « Les TOMA [véhicules anti-émeutes] y sont ; ils projettent du gaz. Ils frappent avec des bâtons. » Deux journalistes d’Ulusal Kanal interpellés Mustafa Kaya, correspondant de la chaîne nationaliste Ulusal Kanal (Chaîne nationale), et son cameraman Serkan Bayraktar, ont été interpellés à Ankara le 5 juin. Ils retransmettaient en direct la dispersion d’un rassemblement par les forces de l’ordre, quand des policiers en civil sont intervenus pour les empêcher d’émettre et saisir leur matériel. Des manifestants se sont interposés, puis les deux journalistes ont été interpellés. Selon le Syndicat des journalistes de Turquie (TGS), ils ont été déférés à la section antiterroriste de la direction de la sécurité d’Ankara. Ils ont été remis en liberté en fin de journée. Une étudiante française risque l’expulsion Lorraine Klein, étudiante française en journalisme et communication, en échange Erasmus à l’université de Galatasaray (Istanbul), a été brutalement interpellée dans la nuit du 3 au 4 juin, alors qu’elle effectuait un reportage sur les manifestations et photographiait des barricades dans le quartier de Beyoglu. Après une nuit en garde à vue et des passages à l’hôpital pour faire constater ses blessures, elle se trouve actuellement au centre de rétention de Kumkapi. Elle risque d’être expulsée et interdite de séjour en Turquie pendant cinq ans. Les locaux de Sol saccagés par la police Les locaux du quotidien Sol (Gauche), édité par le Parti communiste turc (TKP), ont été saccagés par les forces de l’ordre à Ankara, dans la nuit du 3 juin. La police a procédé à une descente dans le bâtiment, qui abrite également le siège du TKP et le Centre culturel Nazim Hikmet. La représentante à Ankara du journal, Hatice Ikinci, la reporter Fatos Kalaçay, ainsi que le directeur du site www.haber.sol.org.tr, Can Soyer, ont été brutalisés. La police aurait fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau à l’intérieur du bâtiment pendant dix minutes. http://fr.rsf.org/turquie-occupy-gezi-vague-d-06-06-2013,44731.html http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/turquie-interpellations-dacteursde.html Raffi Bedrosyan : Se souvenir des victimes mortes et vivantes du génocide arménien Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire la traduction de Georges Festa d'un article en anglais de Raffi Bedrosyan publié sur le site The Armenian Mirror-Spectator, mise en ligne sur le site Armenian Trends - Mes Arménies le 6 juin 2013. Armenian Trends - Mes Arménies jeudi 6 juin 2013 Se souvenir des victimes mortes et vivantes du génocide arménien par Raffi Bedrosyan The Armenian Mirror-Spectator, 11.05.2013 Face aux arguments innombrables présentés par la Turquie et à ceux en sens contraire avancés par les Arméniens et les pays étrangers quant au nombre d’Arméniens massacrés en 1915, Hrant Dink rappelait sans cesse aux deux parties une question plus vive encore : « Nous parlons de ceux qui sont morts, parlons de ceux qui restent en vie… » Expression voulant signifier le nombre inconnu d’Arméniens subsistant en Anatolie, subsistant non en tant qu’Arméniens, mais en tant que Turcs, Kurdes, Alévis, musulmans et autres identités. 98 ans plus tard, après la tentative de destruction d’une nation, il est temps de parler davantage des Arméniens cachés, pour la plupart des orphelins de 1915 assimilés sous des identités autres que leur arménité. Hrant eut le courage de dévoiler la véritable identité de l’une des figures héroïques les plus connues de la Turquie, à savoir une orpheline arménienne. Sabiha Gokçen, première femme pilote dans l’armée et fille adoptive d’Atatürk, était en réalité Hatun Sebilciyan [Khatoun Sebildjian], une jeune Arménienne orpheline à Bursa en 1915. Cette révélation marqua le début de la fin pour Hrant, suscitant une vaste campagne de haine et de menaces, de la part du gouvernement, de l’armée et des médias, et qui aboutit à son assassinat, trois ans plus tard. Or, Sebilciyan/Gokçen ne fut qu’une de ces dizaines de milliers de jeunes Arméniens enlevés à leurs parents, lors des événements de 1915. Qu’arriva-t-il à ces orphelins ? Combien furent-ils ? Cet article donnera quelques exemples extraits de diverses régions d’Anatolie. C’est un fait bien documenté que, lors de la déportation de la population arménienne, de l’Anatolie tout entière vers le désert syrien, tandis que les caravanes s’approchaient de leurs villes ou villages, les Turcs et les Kurdes locaux arrachaient les enfants arméniens à leurs parents pour en faire chez eux des domestiques ou des épouses. De nombreux enfants furent ainsi vendus comme esclaves par eux ou par les gendarmes escortant les caravanes. Certains enfants furent aussi confiés par leurs parents à des voisins kurdes et turcs, avant de partir en déportation. D’autres encore furent au début sauvés par des missionnaires européens ou américains ou des chefs religieux grecs pontiques, mais ils furent eux aussi immanquablement raflés, puis déportés ou massacrés. Parmi ces épisodes tragiques, bien documentés, citons Trabzon [Trébizonde], où 600 enfants arméniens orphelins furent conduits vers le monastère grec, avec l’autorisation du gouvernement, après que leurs parents aient été massacrés par noyade en mer Noire. Or, trois mois plus tard, sur ordre du gouverneur de Trabzon, Djemal Azmi, la police retira par la force les orphelins de ce monastère, pour les remettre à un capitaine turc, Rahman Bayraktaroglu, lequel enferma chaque enfant dans un sac de farine, qu’il lia solidement et jeta dans la mer Noire. Il est établi que le gouverneur Djemal osa ensuite plaisanter : « La pêche d’éperlan sera miraculeuse cette saison, avec tout ce qu’on a jeté comme nourriture aux poissons ! » Ce même gouverneur de Trabzon, Djemal Azmi, sélectionna environ 450 des plus jolies filles parmi la communauté arménienne de cette ville et transforma l’hôpital local du Croissant Rouge en bordel au profit de l’élite turque et des dignitaires de passage, allant même jusqu’à envoyer certaines jeunes filles comme trophées à ses supérieurs à Istanbul. Ce stock d’orphelines était réapprovisionné autant que nécessaire. Lui-même se réserva un groupe de 15 jeunes Arméniennes, mais offrit l’une d’entre elles à son fils Ekmel, âgé de 14 ans. La plupart des jeunes filles furent converties de force à l’islam ; quelquesunes parvinrent à s’échapper ou se suicidèrent. Ces épisodes furent révélés par des témoignages lors des procès intentés contre les dirigeants du Comité Union et Progrès [Ittihat ve Terraki], après la Première Guerre mondiale, mais furent aussi reconnus en 1921 par le propre fils de Djemal Azmi à son ami proche, dénommé Mehmet Ali. Or cet ami se trouvait être un Arménien, dénommé Hratch Papazian, habillé et même circoncis en tant que musulman, qui avait réussi à infiltrer les milieux ittihadistes en clandestinité à Berlin, en préparation de l’assassinat des dirigeants turcs dans le cadre de l’opération Némésis (Djemal Azmi et Bahattin Chakir, chef de l’Organisation Spéciale [Teskilat-i Mahsusa], qui orchestra le massacre des déportés, furent tous deux assassinés à Berlin, le 17 avril 1922, sous les yeux ébahis de la veuve de Talaat Pacha, un an après que Talaat ait été lui-même traduit en justice). Le gouvernement Ittihat ve Terraki [Union et Progrès] avait des projets spécifiques pour les orphelins survivants. Dans le cadre d’une opération planifiée, alors que la guerre mondiale faisait rage, la plupart des orphelins survivants furent regroupés et envoyés dans des orphelinats établis dans des lieux divers, avec pour objectif de les convertir à l’islam et de les assimiler en tant que Turcs. Un de ces orphelinats dédiés spécialement à ce projet de turcisation se trouvait à Ayn Tura, près de Zouk, à une heure de route de Beyrouth, où un millier d’orphelins arméniens furent regroupés, âgés de 3 à 15 ans. Sur ordre de Djemal Pacha, gouverneur de la Syrie et du Liban, et sous le contrôle d’intellectuels et d’enseignants turcs, dont la directrice nouvellement nommée, la romancière turque Halide Edip Adivar, ces orphelins furent convertis à l’islam et turcisés. Les garçons furent circoncis et se virent attribuer des noms turcs, tout en préservant les initiales de leurs prénoms et patronymes arméniens, en sorte qu’Haroutioun Nadjarian devenait Hamid Nazim, Boghos Merdanian Bekim Muhammed, et Sarkis Sarafian Saffet Suleyman. Cet orphelinat fut créé à partir d’une école chrétienne, après en avoir expulsé les prêtres catholiques lazaristes. Alors que la famine prévalait partout au Liban et en Syrie durant la guerre, l’orphelinat bénéficia d’une nourriture abondante, dans le but d’élever des enfants nouvellement turcisés, qui fussent bien nourris et en bonne santé. D’après les mémoires d’un de ces orphelins, Haroutioun Alboyadjian, les enfants étaient censés ne parler que le turc ; si les surveillants entendaient le moindre mot arménien, les gamins étaient roués de coups. Ils étaient habillés comme des enfants turcs et apprenaient l’islam. Djemal Pacha était convaincu que les Arméniens possédaient une intelligence et des aptitudes supérieures, ce qui pouvait aider grandement la nation turque. En dépit des efforts pour maintenir salubre l’orphelinat, quelque 300 orphelins arméniens moururent de la lèpre et d’autres maladies jusqu’en 1918. Certains orphelins furent placés dans des familles habitant des villes où il n’y avait plus d’Arméniens, et quelques-uns furent répartis dans d’autres orphelinats. A la fin de la guerre, lorsque le Near East Relief [Secours pour le Proche-Orient] récupéra l’orphelinat, il y avait 670 orphelins, dont 470 garçons et 200 filles, lesquels se souvenaient encore de leurs noms arméniens. Un autre exemple de turcisation fut mis en œuvre avec succès en Anatolie Orientale [Arménie Occidentale] par Kazim Karabekir, qui commandait le front oriental. D’après lui, 50 000 orphelins en déshérence se trouvaient dans sa zone régionale d’opérations, après la guerre. Il est attesté qu’environ 30 000 d’entre eux furent circoncis et turcisés. Lui-même regroupa quelque 6 000 enfants arméniens à Erzeroum – 2 000 filles et 4 000 garçons – qu’il plaça ensuite dans un camp militaire. Certains reçurent une formation similaire à une école militaire ; d’autres apprirent des métiers essentiels aux fournitures des armées, comme la couture et la cordonnerie. Ces orphelins furent complètement turcisés et appelés « l’armée des enfants sains. » Les plus doués furent ensuite envoyés dans de grandes écoles militaires à Bursa [Brousse] et Istanbul. Sans vouloir creuser la psychologie des assimilations et des conversions, l’on estime que ces officiers militaires convertis devinrent les plus fanatiques des ultranationalistes au sein de l’armée turque, certains d’entre eux prenant part au coup d’Etat militaire du 27 mai 1960, lequel renversa le gouvernement civil d’Adnan Menderes. Mis à part les orphelinats, des dizaines de milliers de jeunes filles et de jeunes garçons furent réduits à l’état d’esclaves après 1915, achetés et vendus dans des bazars et des marchés. Alors que l’esclavage avait été officiellement aboli dans l’empire ottoman en 1909, des marchés d’esclaves réouvrirent après 1915, afin de négocier des femmes et des enfants arméniens. Enlever les enfants arméniens des caravanes de déportation non seulement approvisionnait Turcs et Kurdes en domestiques, travaillant gratuitement, ou comme objets sexuels dans leurs foyers, mais représentait aussi une marchandise négociable, pouvant être vendue avec profit dans ces mêmes marchés. Marchés qui se tenaient à Alep, Diyarbakir, Cizre, Urfa et Mardin. Le marché de Mardin était réputé pour ses prix les plus bas. Après avoir été marqués et tatoués comme esclaves, les enfants arméniens, âgés de 5 à 7 ans, trouvaient des acheteurs pour l’équivalent de 20 cents, soit le prix d’un agneau. Les garçons et filles âgés de 14 à 15 ans valaient 50 cents, tandis qu’une chrétienne adulte se négociait environ une livre turque. Mais si l’esclave provenait d’une riche famille de notables, le prix augmentait de manière significative, car acheter cet esclave permettait ensuite de réclamer les richesses de la famille de ce dernier. Plusieurs cas documentés, datant de l’époque républicaine ultérieure, montrent que des familles kurdes et turques tentèrent de légaliser la possession de nombreux biens immobiliers, auparavant possédés par leurs « épouses » ou « filles. » D’autres cas font état de prêtres assyriens ou de missionnaires européens ou américains généreux, rachetant des enfants arméniens dans ces marchés, afin de les sauver. L’archevêque assyrien Tappuni de Mardin racheta et sauva ainsi presque 2 000 enfants arméniens en 1916. Si certains musulmans traitèrent leurs esclaves arméniens avec humanité, la plupart des propriétaires les brutalisaient, persuadés que « des chrétiens ne méritent que des coups. » Les femmes et les jeunes filles se retrouvèrent en tant que secondes épouses de leurs propriétaires musulmans, maltraitées non seulement par leurs maris, mais aussi par les autres épouses de ceux-ci. Pour, finalement, être toutes absorbées dans ces foyers musulmans, ayant des enfants, apprenant le Coran, priant pieusement en tant que musulmanes. D’après un rapport d’après-guerre, émanant de la Commission de la Société des Nations pour le Sauvetage des femmes et des enfants arméniens [League of Nations Rescue Commission for Armenian Women and Children], au moins 30 000 jeunes Arméniennes furent vendues dans des marchés pour être placées dans des harems, ou pour être utilisées comme esclaves. Des récits documentés de quelque 2 000 filles, garçons et jeunes femmes arméniennes, récupérées dans des familles turques et kurdes après la guerre, sont archivés au siège de la Société des Nations, à Genève. Sauver les orphelins arméniens devint une des priorités de la Société des Nations, après l’armistice de 1918. Suite aux appels du Patriarcat arménien d’Istanbul, les Forces alliées et la Société des Nations organisèrent le transfert de la plupart des orphelins arméniens d’Anatolie et de Syrie vers Istanbul, et partirent à la recherche des orphelins arméniens dans les familles musulmanes. Comme il n’y avait pas de place pour loger tous les orphelins dans les orphelinats existant à Istanbul, plusieurs écoles furent utilisées afin d’héberger les enfants arméniens, dont l’école française NotreDame de Sion, Saint-Joseph, l’école italienne, le monastère russe et l’Académie militaire turque Kuleli. Comme certains orphelins avaient déjà des noms turcs, une vive polémique opposa le Patriarcat arménien aux autorités gouvernementales quant à l’identité réelle de ces enfants. De fait, certains avaient déjà été transférés dans des familles turques d’Istanbul comme domestiques ; parmi eux, 50 orphelins envoyés dans la ferme d’Enver Pacha, dirigeant du parti Ittihad ve Terakki [Union et Progrès]. Ces enfants furent conditionnés et eurent ordre de ne pas parler arménien, et de ne pas révéler leurs origines arméniennes, durant les années de guerre. Les archives montrent qu’entre 1920 et 1922, environ 3 800 enfants arméniens furent emmenés à Istanbul, 3 000 à Chypre, 15 600 conduits en Grèce et 12 000 transférés vers la Syrie, depuis Marash, Urfa, Antep, Malatya et Harpout [Kharpert]. Point important, les archives du Patriarcat d’Istanbul indiquent qu’il restait au moins 63 000 Arméniens signalés comme « non sauvés » dans les familles turques et kurdes. Ces dernières années, les chercheurs sur le génocide ont établi que les perpétrateurs n’ont pas seulement pour objectif la « destruction » du groupe opprimé, mais aussi la « construction » du groupe oppresseur. Les événements de 1915 et leurs conséquences montrent clairement que les orphelins arméniens devinrent une source de procréation pour la nation turque en enrichissant son pool génétique. Des dizaines de milliers de familles turques et kurdes comptent actuellement une grand-mère arménienne cachée. Il est remarquable que, même 98 ans après des tentatives de turcisation, d’assimilation et de conversion forcées, les signes d’une identité arménienne cachée commencent à émerger en divers lieux de l’Anatolie. Une expression quelque peu imagée définit ces groupes en Turquie comme « les restes de l’épée » [kılıç artığı]. Le livre de ma grand-mère (1), l’ouvrage de l’avocate de Hrant Dink, Fethiyé Çetin, et le suivant, Les Petits-Enfants, co-écrit avec Ayşe Gül Altinay (2), ainsi que de nombreux autres livres, documentaires et films, ont vu le jour ces dernières années, décrivant l’existence et l’émergence des Arméniens cachés en Turquie, transmis de génération en génération, tous issus des orphelins arméniens de 1915. Il est naturellement très difficile d’estimer le nombre d’Arméniens cachés en Turquie aujourd’hui. On peut supposer que près de 100 000 orphelins arméniens ont survécu, mais qu’ils ont été turcisés, convertis et assimilés. Les chercheurs estiment que 200 000 autres Arméniens adultes évitèrent la déportation dans plusieurs villages d’Anatolie en se convertissant à l’islam. Il est donc concevable que 300 000 Arméniens aient survécu aux événements de 1915. La population de la Turquie a entre temps septuplé. Si l’on reprend ce multiple, on peut extrapoler qu’il peut y avoir deux millions de gens ayant des origines arméniennes dans la Turquie d’aujourd’hui. J’aimerais vous faire partager une expérience personnelle avec un Arménien caché, quoique indirectement. Alors que j’étais en Arménie en 1995 en tant qu’ingénieur bénévole chargé du suivi de projets de construction financés par le Fonds Arménien, je me suis rendu à Spitak, dont l’église, détruite par le tremblement de terre de 1989, était en reconstruction. J’appris que le financement provenait de Turquie, de la part d’un donateur qui avait tenu à garder l’anonymat, conformément aux volontés de la grand-mère d’une très riche famille turque, laquelle n’avait révélé ses origines arméniennes que sur son lit de mort. Récemment, en particulier après la reconstruction de l’église arménienne Sourp Guiragos à Diyarbakir, il y a eu une résurgence des Arméniens cachés, révélant leurs identités. Espérons que le gouvernement turc considère cela comme une conséquence positive de ses récentes mesures de libéralisation et non comme une menace, et qu’il aura enfin le courage d’affronter son passé. Sources : Sait Cetinoglu, « 1915 Soykırım Sürecinde Ermeni Gen Havuzuna El Konması ve Seks Köleliği » [La captation du pool génétique arménien et l’esclavage sexuel durant le génocide de 1915], Seyfo Center, 09.04.2013. Ayşe Hür, « 1915’ten 2007’ye Ermeni Yetimleri » [Les orphelins arméniens, de 1915 à 2007], Radikal, 20.01.2013. Eren Keskin, « Soykırımın ortakları! » [Partenaires en génocide], Özgür Gündem, 22.01.2013. Ruben Melkonian, « Attitude of the Armenian Patriarchate in Istanbul Towards the Issue of the Forcibly Islamicized Armenians, » Noravank Foundation, 09.03.2013. Ruben Melkonian, « The Islamization of Armenian Children at the period of the Armenian genocide, » Miacum, 11.08.2007. Keith David Watenpaugh, « The League of Nations’ Rescue of Armenian Genocide Survivors and the Making of Modern Humanitarianism, 1920-1927, » American Historical Review, 115 :5, December 2010 http://langlit.ucdavis.edu/sites/default/files/profiles/files/watenpaughahrleague genocidesurvivors.pdf (traduction à paraître sur notre blog – NdT). NdT 1. Fethiye Çetin. Le livre de ma grand-mère. Traduit du turc par Alexis Krikorian et Laurence Djolakian. Editions de l’Aube, 2006, 142 p. – ISBN-13 : 9782752602312. 2. Ayşe Gül Altinay et Fethiyé Çetin. Les Petits-Enfants. Traduit du turc par Célin Vuraler. Actes Sud, 2011, 250 p. – ISBN-13 : 978-2742796106. [Ingénieur civil et pianiste concertiste, Raffi Bedrosyan [Bédrossian] a récemment participé à la rénovation de l’église arménienne Sourp Guiragos, à Diyarbakir. Il vit à Toronto.] ___________ Source : http://www.mirrorspectator.com/2013/05/07/remembering-the-deadand-living-victims-of-the-armenian-genocide/ Traduction : © Georges Festa – 06.2013. http://armeniantrends.blogspot.com/2013/06/raffi-bedrosyan-se-souvenirdes.html http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/raffi-bedrosyan-se-souvenir-des.html Collectif VAN : l'éphéméride du 7 juin Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée).Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens: Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673 Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304 Ça s’est passé un 7 juin (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) : 7 juin 1724 -- Au début du XVIIIe siècle, à la suite du déclin de la Perse séfévide et des premières incursions russes dans le Caucase, les Ottomans décident de réagir et marchent sur l'Arménie perse ; Erevan tombe ainsi le 7 juin 1724, mais le Karabagh et le Zanguezour résistent sous la direction de David Bek. Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie_perse 7 juin 1884 -- 6 adultes et 1 enfant juifs sont tués lors d'un pogrome où le pillage accompagne le massacre à Nijni-Novgorod (Russie). Israelvivra.com 7 juin 1891 -- Une accusation de meurtre rituel contre les juifs de Konitz (Allemagne) s'accompagne d'une agitation antijuive. Quand le vrai coupable du crime, un boucher chrétien, est enfin arrêté, la foule enragée saccage la synagogue. L'empereur d'Allemagne doit envoyer deux régiments d'infanterie rétablir l'ordre. Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07 7 juin 1909 -- Empire ottoman/Adana : M. Antonio Scarfoglio, envoyé spécial du Matin à Adana, a publié dans le Journal de Genève (n° du 5 et du 7 juin 1909 deux récits détaillés des horreurs qui ont été perpétrées par les Turcs contre les Arméniens d’Adana. Voici un extrait du récit en question. " ... On passait aux femmes après les hommes, après les maris. On les déshabillait, on leur coupait les pointes des seins qu'on obligeait les enfants à mâcher. Des fois, ils leur promettaient la vie sauve pourvu qu'elles baisassent le canon du fusil, et alors ils leur déchargeaient l'arme dans la bouche ; d'autres fois encore, ils les violaient seulement, puis les chassaient nues à travers les rues à coups de crosse. Un avant-goût du génocide qui sera perpétré en 1915… Adossidès A., Arméniens et Jeunes Turcs, P.V. Stock Editeur, Paris, 1910 Imprescriptible.fr : Arméniens et Jeunes Turcs ; Les massacres de Cilicie ; A. Adossidès http://www.imprescriptible.fr/aram/armeniens-et-jeunes-turcs 7 juin 1909 -- Empire ottoman : rapport sur les massacres arméniens d’Adana du député d’Andrinople, Hagop Babiguian, en date du 7 juin 1325 (1909). Ce rapport, rédigé au retour de sa mission d’enquête parlementaire, est resté secret durant quatre ans et ne fut publié qu’en 1912, par la revue arménienne Guiliguia, puis par le Times de Londres. Ses conclusions sont en contradiction avec celles de son collègue turc Youssouf Kémal qui ne furent jamais officiellement présentées devant le parlement ottoman en l’absence de Hagop Babiguian, décédé la veille de la séance parlementaire qui devait examiner les rapports des deux délégués. ([Patriarcat arménien de Constantinople], La situation des Arménien en Turquie exposée par des documents, 1908-1912, III, [Constantinople 1913], pp. 5-27). © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible.fr : Documents sur les massacres d'Adana (éd. par R.H.Kévorkian) http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome3/p1d2 7 juin 1915 -- Empire ottoman/ Erzindjan. Voici ce qui arrive aux Arméniens qui habitent Erzindjan : « Les Arméniens d'Erzindjan eurent quelques jours pour vendre leurs biens et, avant de partir, ils durent remettre les clés de leurs maisons aux autorités. Le premier convoi partit le 7 juin. Il se composait principalement de gens riches qui pouvaient louer des voitures et ils ont probablement pu atteindre Kharpout, la première étape de leur voyage. » © Jean-Marie Carzou, Arménie 1915, un génocide exemplaireCalmann-Lévy (2006), Flammarion (1975) Marabout (édition de poche, 1978) Imprescriptible.fr : Erzindjan http://www.imprescriptible.fr/carzou/p3c2d 7 juin 1915 -- Empire ottoman. Egin/Agn (vilayet de Mamuret ul-Aziz) : 400 conscrits recrutés parmi les 16-18 ans et 46-60 ans sont ligotés 5 par 5 et jetés à l’eau en trois points de l’Euphrate. ** (Agouni, 1921 :175). Mass Violence - par Raymond Kévorkian http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf 7 juin 1915 -- Empire ottoman : le lundi 7 juin, les soldats – des Circassiens selon Rhétoré – se répandent dans le marché et forcent les maisons arméniennes. Ils arrêtent les hommes et les garçons de 12 à 70 ans, au total 470 personnes, dont le père Menaché, qui est molesté, barbe et moustache arrachées. © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions © Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible.fr : Le génocide dans les villes et villages du MerkezSandjak de Diarbékir (Armalto, 1970 :350-359; Rhétoré, ms. :39-42; Simon, s.d. :82-83; Ternon, 2002 :98-100; Kévorkian, 2006 :447). http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l1-p2-ch3 7 juin 1915 -- Empire ottoman : du 3 au 7 juin, les villages arméniens ont été perquisitionnés par des çete de l’O.S. supervisés par le sous-préfet Laze Midhat Mehmed bey, patron local de l’O.S. Ces opérations initiales menées dans les villages du district de Kıghi par l’Organisation spéciale font environ 1 500 victimes. Le 7 juin, le village de Khoups/Çanakci (1 216 âmes) résiste à l’assaut d’un escadron de çete. *** (Kévorkian, 2006 :372). Mass Violence - par Raymond Kévorkian http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf 7 juin 1915 -- Empire ottoman : Nasri Hammal est un vieillard, un notable de la communauté syrienne catholique. Ses trois fils, Iskandar, Philippos et Abd elMassih, ont été arrêtés. Quelques jours après, le 7 juin, un Kurde dachi, Saleh, un policier, Makhi, d’autres musulmans, Gino el-Kazaz, son neveu et AbdelSalam el-Raouda, viennent à sa maison en compagnie de Philippos. Ils entrent et demandent à Nasri de leur remettre son fusil. Pour prouver qu’il aurait bien un fusil, ils lui montrent un étui. Nasri leur répond : « Je ne sais si nous possédons ou non un fusil. Si ce que vous dites est vrai, amenez Philippos pour qu’il vous donne ce que vous demandez ». Ils menacent le vieillard, puis l’un d’eux revient avec Philippos à qui il demande de sortir le fusil de sa cachette. Philippos demande de quel fusil il s’agit. Ils le jettent alors à terre et le frappent, ainsi que son père. Comme ils s’acharnent sur eux, les deux hommes s’évanouissent. Leurs bourreaux les ligotent et les emmènent à la mosquée elDarran, au sud de la ville. Là, ils leur bandent les yeux, prennent leurs fusils et tirent en l’air. Puis ils ramènent Philippos en prison et Nasri chez lui. © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible.fr : RÉCITS DE MADRIN (référencés M) http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l2-r2 7 juin 1915 -- Empire ottoman: les Arméniens de Constantinople s’adressent aux ambassades allemande et autrichienne pour empêcher les déportations et les atteintes associées, mais ne reçoivent pas de réponses satisfaisantes. ANI:Chronology of the Armenian Genocide -- 1915 (April-June) http://www.armenian-genocide.org/1915-2.html 7 juin 1915 -- Empire ottoman/Fragments de témoignages. Youssef Boulos raconte : le matin du lundi 7 juin, je suis passé devant l’église Saint-Joseph. Les soldats m’ont attaqué et m’ont frappé de leurs armes. Je leur ai montré le document que je portais [un sauf-conduit] et ils m’ont relâché. Je suis rentré chez moi en rampant comme une tortue. La nuit tombée, je suis allé avec d’autres amis à la maison des Américains où je suis resté jusqu’à la miseptembre [chez le révérend Andrus]. Les soldats ont appris que j’étais là, ils m’ont arrêté et m’ont conduit avec 227 autres chrétiens dans les villages des environs de Diarbékir pour faire la moisson. En fait, arrivés à Diarbékir, ils nous ont emmenés à la prison, nous ont déshabillés, nous laissant à peine vêtus. Puis ils nous ont fait descendre dans les caves de la prison et nous ont montré des paniers, pleins de dents, d’oreilles, de doigts, de nez etc. © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible.fr : RÉCITS DE MADRIN (référencés M) http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l2-r2 7 juin 1915 -- Empire ottoman: assassinat du Vartabed Vaghinag, prélat arménien de Shabin-Karahisar. ANI:Chronology of the Armenian Genocide -- 1915 (April-June) http://www.armenian-genocide.org/1915-2.html 7 juin 1915 -- Empire ottoman : des trois enfants adoptifs de Christoffel, Heinz, frère du collaborateur Krikor, sauvé des mains d’un paysan kurde, Otto repris par son demi-frère David avant de rejoindre l’Allemagne, seule Liesel parviendra à partir avec lui. Krikor, homme à tout faire de la mission, âgé de 18 ans en 1915, arrêté le 4 juin, puis libéré grâce à Brauernfeind, sera finalement emprisonné dans un han et assassiné. Le Dr Mikael effendi Tchanian, homme d’affaires protestant et son fils Mirhan, emprisonnés le 7 juin dans une pièce avec 150 autres personnes, ne pourront être sauvés par Brauernfeind. Dertad Tarmrazian, arrêté en juin 1915, sera considéré comme perdu par Brauernfeind, alors que Leslie A. Davis, consul américain, le mentionnera en 1916, en train d’aider des survivants de Harpout. Le Monde - Blog http://denisdonikian.blog.lemonde.fr/page/24/ 7 juin 1916 -- Empire ottoman/Syrie: tous les Arméniens restants dans la région d'Alep sont déportés au désert de Der-el-Zor (Deir el-Zor). ANI: Chronology of the Armenian Genocide -- 1916 (January-June) http://www.armenian-genocide.org/1916-1.html 7 juin 1919 -- 4 juifs sont tués et de nombreuses femmes juives violées quand des unités de l'Armée nationale ukrainienne de Simon Petlioura se livrent durant deux jours à un pogrome à Lantzkuron (province de Podolie). Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07 7 juin 1942 -- 600 juifs de Szczakova (district de Hrzanow, Pologne) sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz. Les juifs qui se trouvent encore dans le village d'Ilya, au nord de Minsk (R.S.S. de Biélorussie), sont tués par les SS. Deux jours après la liquidation du ghetto de Braslav (R.S.S. de Biélorussie), les juifs des environs se trouvent regroupés par les nazis dans un camp spécial. Le maire de Braslav proclame que tous les juifs qui se présenteront spontanément recouvreront leur liberté. Ceux qui répondent à cet appel sont fusillés par les SS. Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07 7 juin 1942 -- L'ordonnance du port de l’étoile jaune entrera en vigueur le dimanche 7 juin 1942. En l'espace de deux semaines, trois étoiles par personne seront distribuées dans les commissariats par la police française, à environ 83.000 exemplaires sur Paris et sa banlieue, en échange d'un point textile sur les cartes de rationnement. L'ordonnance entrera en vigueur le dimanche 7 juin 1942. Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89toile_jaune 7 juin 1942 -- Parmi les personnes arrêtées par la police française, on compte sept « aryens ou non-juifs » portant l’étoile jaune. D’autres arborent des insignes fantaisistes, comme le montre ce bref procès-verbal : « Vers 11 h 15 face au n° 25 de la rue de Clignancourt, Muratet Henri, né le 24.10.1903 à Janneterre, marié, 3 enfants, architecte, 14 boulevard Barbès, arborait un faux insigne portant la mention “ Auvergnat “. » ajpn http://www.ajpn.org/1942.html 7 juin 1944 -- 5 000 juifs de Györ (Hongrie) sont enfermés dans un camp à la suite d'une Aktion qui dure deux jours et qui provoque les protestations de l'évêque de la ville. Les juifs internés dans la briqueterie de Kosice (Tchécoslovaquie) sont déportés par les SS, en même temps que des non juifs qui ont tenté de les aider. Les derniers juifs d'Ukraine subcarpatique — Ruthénie, au nord-est de la Hongrie — et de la Transylvanie septentrionale sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz. Née à Budapest, Hannah Szenès est arrêtée à la frontière hongroise. Elle avait été envoyée de Palestine à travers la Yougoslavie par la Haganah (*) avec un groupe de parachutistes qui devait aider les juifs hongrois à résister. Agée de vingt-trois ans, elle sera exécutée par les fascistes hongrois qui la torturent en vain pour la faire parler. (*) [Haganah : Organisation d'autodéfense des juifs de Palestine. Fondée au début du mandat britannique, la Haganah se charge alors de repousser les attaques arabes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle constitue le noyau de la Brigade juive de l'armée britannique. A la fin de la guerre, elle se consacre à la lutte pour l'indépendance, avant de donner naissance à l'armée de défense d'Israël (Tsahal) (N.D.T.).] Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07 7 juin 1944 -- Les évènements de Laclotte désignent un crime de guerre survenu le 7 juin 1944 à Castelculier, dans le département français du Lot-etGaronne. Ils sont orchestrés par la Gestapo d'Agen avec la collaboration de Français. Une opération contre la résistance intérieure française du Corps Franc Pommiès est menée par la 2e division SS Das Reich des Waffen-SS sous la conduite de la Gestapo. L'assaut de Laclotte se termine par la fusillade de civils. L'opération contre la résistance se poursuit le même jour à Saint-Pierre-deClairac. Stationnée à Valence d'Agen avant les faits, la « 2e panzerdivision SS Das Reich » sera responsable quelques jours plus tard des massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane. Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_de_guerre_de_Laclotte 7 juin 2005 -- Belgique : la négation du génocide arménien reste impunie. Le mardi 7 juin 2005, les sénateurs, journalistes, acteurs associatifs et lobbyistes occupent tous les sièges disponibles dans la salle. Tactiquement, aujourd’hui, c’est la victoire du camp opposé à la pénalisation de la négation du génocide arménien. Les sénateurs ont adopté l’amendement déposé par Philippe Mahoux (PS) et consorts (Willems, Pehlivan, Talhaoui, Germeaux, Bouarfa, Lalois) proposant de supprimer les articles 7 et 8 de la loi « vu les difficultés juridiques de droit interne et de droit international ». Philippe Mahoux a ouvertement critiqué les « dérives politiciennes ainsi que la possibilité d’utilisation de ce texte pour des motifs non conformes à l’esprit de la loi. » De son côté, François Roelants du Vivier (MR-FDF) ne tergiverse pas et préfère « appeler un chat, un chat ! Le problème est bien le génocide arménien. Mon groupe et moi-même, nous ne sommes pas attachés à une formulation particulière. Nous avons en réalité 3 conditions : 1. la sécurité de nos concitoyens est mise à mal et une association travaillant sur le terrain relève que certains de nos compatriotes sont agressés par ceux qui nient les 3 génocides en question : génocides juif, arménien et tutsi. 2. dans une société démocratique, il convient de sanctionner toutes les formes de négationnismes. 3. il faut éviter la concurrence entre les victimes ». Le sénateur tente ensuite l’émotion par la lecture d’un texte de Pierre Mertens publié récemment dans le quotidien Le Soir mais l'ambiance générale est plus hostile que romantique. Compte-rendu de Mehmet Koksal pour www.suffrage-universel.be et www.minorites.org http://www.suffrage-universel.be/new/su050608.htm 7 juin 2008 -- Génocide des Tutsi : pour la première fois depuis 2000, un Rwandais accusé de génocide et réfugié en France va être transféré au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), d'ici le 7 juin, après le rejet vendredi de son pourvoi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Collectif Van http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=18213 Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour éventuellement y réagir de manière appropriée. CONFLIT DU HAUT-KARABAKH Montserrat Caballé au Haut-Karabakh: l'Azerbaïdjan proteste RIA Novosti 21:12 06/06/2013 BAKOU, 6 juin L'Azerbaïdjan a protesté jeudi auprès du ministère espagnol des Affaires étrangères contre un séjour de la cantatrice Montserrat Caballé au HautKarabakh, une république autoproclamée sur le territoire de l'Azerbaïdjan, rapporte l'agence azerbaïdjanaise Trend se référant à l'ambassade du pays à Madrid. Pendant son séjour au Haut-Karabakh le 5 juin dernier, Mme Caballé a été reçue par Bako Saakian, président de la république autoproclamée, selon les médias arméniens. Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères juge d'illégaux tous les voyages au Haut-Karabakh effectués sans qu'il en soit informé. L'Azerbaïdjan considère la république du Haut-Karabakh comme un territoire occupé par l'Arménie. Le conflit du Haut-Karabakh remonte à février 1988, lorsque cette région autonome principalement peuplée d'Arméniens a annoncé son intention de se séparer de l'Azerbaïdjan. Cette démarche a provoqué des hostilités entre les troupes arméniennes et azerbaïdjanaises à la suite desquelles Bakou a perdu le contrôle de la région. Le cessez-le-feu décrété le 12 mai 1994 est régulièrement violé par les deux parties. Afin de trouver un règlement pacifique et négocié du conflit, un Groupe de Minsk coprésidé par la Russie, la France et les Etats-Unis a été créé en 1992 dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). http://fr.ria.ru/world/20130606/198491381.html Dépêche de l'APA [ 06 Juin 2013 16:11 ] - Agence de Presse d'Azerbaïdjan Le Collectif VAN vous propose un article de l'APA (Agende de presse azérie) daté du 06 Juin 2013. Les articles de ce site (écrits généralement dans un français rudimentaire) ne sont pas commentés de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve. APA L'Azerbaïdjan a présenté une note diplomatique au Ministère espagnol des Affaires étrangères [ 06 Juin 2013 16:11 ] Ambassade: Montserrat Caballé a été informé à l'avance sur les conséquences possibles d'un voyage sur les territoires occupés de l'Azerbaïdjan Bakou. Victoria Dementieva - APA. L'Ambassade d'Azerbaïdjan en Espagne a remis une note de protestation au ministère espagnol des Affaires étrangères dans le cadre de la visite de la cantatrice espagnole Montserrat Caballé sur les territoires occupés de l'Azerbaïdjan. L'Ambassade d'Azerbaïdjan en Espagne a confié à APA que, la dernière note de protestation a été envoyée le 5 juin au ministère des Affaires étrangères de l'Espagne. La réponse n'a pas encore été reçue. Selon le communiqué, en mai, quand il a été annoncé que M. Caballé donnera concert à Erevan et Karabakh, les représentants de l'ambassade d'Azerbaïdjan ont contacté avec les administrateurs et les gestionnaires de la chanteuse et les ont informé sur les conséquences possibles d'une telle visite. A leur tour, les administrateurs de M. Caballé ont assuré qu’un seul concert est prévu à Erevan et mais pas de visite au Karabakh. Toutefois, selon les médias arméniens, M. Caballé était hier 4 juin au HautKarabakh. Elle fut reçue à Stepanakert par le président du régime séparatiste, Bako Sahakian. Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elman Abdullayev a déclaré que, une visite sur les territoires occupés de l'Azerbaïdjan sans le consentement des structures compétentes du pays est illégale. Ceci souligne le manque de respect de l'intégrité territoriale et le droit international et un impact négatif sur la résolution du conflit. http://fr.apa.az/xeber_l_azerba__djan_a_pr__sent___une_note_diplom_20065. html ARMENIE/LES ARMENIENS DE SYRIE Réfugiés syriens: l'Arménie construira un quartier pour 600 familles RIA Novosti 22:42 06/06/2013 EREVAN, 6 juin L'Arménie construira un quartier pour 600 familles de réfugiés syriens dans la ville d'Achtarak (20 km au nord-ouest d'Erevan), a annoncé jeudi à Erevan la ministre arménienne de la Diaspora, Granouch Akopian. "Six cents familles ont souhaité acquérir des appartements dans ce quartier, baptisé "Nouvelle Alep", en payant 50% de leur prix", a indiqué Mme Akopian citée par l'agence News Armenia. Le gouvernement a décidé de mettre un terrain de 4,8 hectares à la disposition du Centre de coordination chargé d'accueillir les 7.000 Arméniens venus de Syrie. La communauté arménienne en Syrie comptait près de 100.000 personnes avant le début du conflit en Syrie en mars 2011. La plupart des Arméniens syriens (plus de 60.000 personnes) résidaient à Alep, il y avait également des communautés arméniennes à Damas, à Lattaquié et dans d'autres villes syriennes. Après le début du conflit en 2011, les Arméniens ont commencé à quitter la Syrie pour s'installer notamment en Arménie. http://fr.ria.ru/world/20130606/198491980.html FRANCE L'idéologie d'extrême-droite tue en plein Paris Meurtre ce jour à Paris d'un jeune militant de gauche par un groupe d'extrême-droite : dissolution ! SOS Racisme jeudi 06/06/2013 C'est avec beaucoup d'émotion que SOS Racisme apprend le meu C'est avec beaucoup d'émotion que SOS Racisme apprend le meurtre ce jour à Paris d'un jeune militant de gauche par des skinheads. Selon Alexis Corbières, conseiller de Paris, les responsables pourraient être des membres du groupe d'extrême-droite JNR. Si cela venait à être confirmé par une enquête dont nous demandons qu'elle soit menée avec la plus grande diligence, cela illustrerait de la façon la plus dramatique qui soit à quel point les groupuscules fascistes tels que les JNR sont un danger pour le vivre-ensemble et pour la sécurité publique. Ce seul fait prouverait une fois de plus, s'il en était besoin, que des groupes tels que les JNR doivent être dissous sans délai. En effet, que les militants aient agi au nom de leur groupe ou non, nul ne peut ignorer que ces structures éduquent à la haine et doivent donc etre tenus pour responsables des actes qui ne sont que la mise en pratique de l'idéologie qu'elles dispensent. Date: Thursday, June 6, 2013 - 01:53 http://www.sos-racisme.org/content/meurtre-ce-jour-paris-dun-jeune-militantde-gauche-par-un-groupe-dextreme-droite-dissolution L’UEJF révoltée par l’agression violente d’un jeune homme de 19 ans qui aurait été pris pour cible par un groupe d’extrême droite UEJF 5 juin 2013 Paris, le 5 juin 2013 COMMUNIQUE DE PRESSE Objet : L’UEJF révoltée par l’agression violente d’un étudiant perpétrée par des militants d’extrême-droite à Paris L’UEJF est révoltée après l’agression d’un étudiant commise le mercredi 5 juin vers 18h à Paris dans le quartier de la gare St-Lazare, déclaré à l’heure qu’il est en état de mort cérébrale. Cette agression a été vraisemblablement perpétrée par des skinheads et militants d’extrême-droite envers un militant antifasciste. Les auteurs de l’agression ont été identifiés par les premiers témoins comme membres du groupe des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires. L’UEJF attend que l’enquête se fasse avec célérité et que les coupables soient sanctionnés avec la plus grande fermeté. Ces violences s’inscrivent dans un contexte d’une montée alarmante des agressions violentes de la part des militants d’extrême-droite en France dénoncés par l’UEJF depuis plusieurs mois. Ainsi, à Lyon, dans la nuit dans vendredi 17 au samedi 18 mai 2013, trois membres âgés de 19, 20 et 24 ans de l’organisation d’extrême droite du GUD (Groupe Union Défense) ont commis une agression raciste sur deux couples. A Nancy, vendredi 12 mai 2013, de violentes agressions liées à ce même groupuscule d’extrême droite se sont déroulées sur le campus de l’Université de Nancy. Toujours à Nancy, des affiches incitant à frapper des homosexuels ont été placardées sur le campus par le GUD, et des appels à tabasser les homosexuels étaient publiés sur Facebook. Enfin à Bordeaux, alors qu’il arrachait des affiches anti mariage pour tous, un jeune étudiant s’est fait passer à tabac dimanche 26 mai 2013. Pour Jonathan Hayoun, président de l’UEJF : « Nos pensées vont aux proches d’un étudiant battu à mort en plein Paris, apparemment par des groupes d’extrême-droite. Nous espérons l’arrestation des coupables le plus rapidement possible et demandons au Ministère de l’Intérieur la dissolution des groupuscules d’extrême-droite qui tentent de semer la terreur par la violence ». Contact Presse : Jonathan Hayoun Président de l’UEJF [email protected] http://uejf.org/blog/2013/06/05/luejf-revoltee-par-lagression-violente-dunjeune-homme-de-19-ans-qui-aurait-ete-pris-pour-cible-par-un-groupedextreme-droite/ Militant agressé: "Ce sont des néonazis" pour le Parti de gauche BFMTV Un jeune militant d'extrême gauche est en état de mort cérébrale, jeudi, après avoir été victime d'une agression très violente. Alexis Corbière, secrétaire du Parti de gauche, demande la dissolution de groupes d'extrême droite, suspectés d'être derrière cet acte. Alexandra Gonzalez Le 06/06/2013 à 8:03 Mis à jour le 06/06/2013 à 8:10 La voix est encore marquée par l'émotion. Alexis Corbière, secrétaire du Parti de gauche, confirme jeudi matin que Clément M., 19 ans, jeune militant antifasciste agressé la veille par des skinheads d'extrême droite, "est en état de mort cérébrale" à cause de "son engagement politique". "Il est décédé, l'hôpital de la Salpêtrière l'a confirmé cette nuit", ajoute-t-il. "Il était dans une boutique avec deux amis quand il est tombé nez-à-nez avec un groupe d'extrême droite, qui les ont reconnus assez rapidement. Un coup de poing mortel est parti ensuite", raconte Alexis Corbière. Clément connaissait-il ses agresseurs? "Pas forcément, mais ils ont tous compris assez rapidement qu'il y avait entre eux un désaccord politique, et comme c'est souvent le cas avec l'extrême droite, ça s'est traduit par de la violence physique." "Ils se sont sentis le vent en poupe avec les manifs" Interrogé sur le rapprochement fait notamment par Pierre Bergé entre "La Manif pour tous" et ces militants d'extrême droite, Alexis Corbière reste prudent. "Je n'assimile pas ceux qui ont manifesté contre le mariage homo à ces groupes d'extrême droite, mais c'est vrai que eux ont participé à beaucoup de ces manifs, et se sont sentis le vent en poupe. Depuis, ils cherchent à faire régner la peur encore plus violemment", confie-t-il. Des groupes "bien connus, qui ont des locaux dans Paris", affirme l'élu politique, qui réclame leur dissolution. "Ils font partie selon les premiers élements de la mouvance "Jeunes nationalistes révolutionnaires". Ce sont clairement des gens néonazis, qui se réclament de l'Allemagne d'Hitler et de l'Italie de Mussolini. Il faut que la police fasse son travail." http://www.bfmtv.com/societe/militant-agresse-ce-sont-neonazis-parti-gauche531324.html UE/TURQUIE Vous imaginez la Turquie dans l'Europe ? Le Point.fr - Publié le 06/06/2013 à 19:14 - Modifié le 06/06/2013 à 20:15 Les manifestations confirment la cassure profonde entre les modernistes laïques et les islamo-conservateurs. Une intégration dans l'UE relève de la chimère. Par Pierre Beylau Les manifestations de la place Taksim à Istanbul en Turquie et leur brutale répression apportent de précieux enseignements. Premier enseignement : une partie de la population turque supporte de plus en plus mal la dérive autoritaire du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci n'admet plus la moindre contestation, comme le démontrent la mise sous contrôle des médias, la condamnation de nombreux journalistes ou celle du pianiste mondialement connu Fazil Say. Deuxième enseignement : l'héritage de Kemal Atatürk, le bâtisseur de la Turquie moderne, est encore vivace et l'islamisation rampante de la société ne plaît pas à tout le monde. Même si l'armée, principal garant de cette laïcité, a été mise au pas. Après avoir autorisé le voile dans les lieux publics, construit des mosquées à tout-va, Erdogan veut aujourd'hui limiter la consommation d'alcool. Pas du tout pour des raisons religieuses, non, non ! Uniquement par souci de santé publique... Atatürk, mort d'une cirrhose du foie, doit s'en retourner dans sa tombe. Troisième enseignement : si l'islamisation de la Turquie déplaît franchement aux laïcs de tout poil, une majorité des électeurs s'en accommode. Erdogan, dont le parti, l'AKP, a remporté trois élections consécutives, dispose d'une incontestable légitimité démocratique. Il rêve de continuer à diriger la Turquie en se faisant élire chef de l'État au suffrage universel en 2014 après avoir modifié la Constitution dans le sens d'un régime présidentiel. Beaucoup de Turcs identifient Erdogan au boom économique qu'a connu le pays ces dernières années : la croissance devrait être de 3,4 % en 2013 et de 3,7 % en 2014. Mais les nuages se profilent à l'horizon : l'énorme bulle immobilière pourrait bien éclater. Quatrième enseignement : le fameux "modèle turc", qui devait séduire les révolutionnaires du Printemps arabe, a du plomb dans l'aile. Marier islam politique et démocratie s'avère un tantinet compliqué. Le vocable "démocratemusulman" (comme "démocrate-chrétien") est un oxymore. On peut évidemment être bon musulman et bon démocrate, mais les deux notions appartiennent à des champs bien séparés. Cinquième enseignement, enfin : l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne est une chimère. Les négociations ouvertes entre Bruxelles et Ankara n'ont probablement pas vocation à aboutir, mais à occuper le terrain diplomatique. Imagine-t-on l'UE devoir un jour gérer les contradictions de la société turque, l'emprise de l'islam, le voisinage de l'Irak, de la Syrie, de l'Iran, la question du Kurdistan ? Ce serait autre chose que la dette grecque... http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/vous-imaginez-laturquie-dans-l-europe-06-06-2013-1677363_231.php Faut-il accueillir la Turquie dans l’UE ? La Libre Belgique Entretien : Jean-Paul Duchâteau Mis en ligne le 06/06/2013 Les manifestations d’Istanbul ramènent le gouvernement Erdogan sur le devant de la scène. Certains l’accusent d’islamiser la société et en profitent pour rappeler leur opposition à l’adhésion de la Turquie dans l’Europe. Interviews croisées. RECTO Véronique De Keyser, Parlementaire européenne (socialiste) Nous sommes coupables en Europe d'avoir accepté la candidature de la Turquie et de ne pas avoir ensuite créé les conditions d'accueil. De plus, certains, comme la France, cherchent des manœuvres dilatoires pour faire traîner l'affaire. Mais nous avons besoin de ce partenaire. Il est essentiel pour nous. Les événements actuels en Turquie amènent certains à rejeter une entrée éventuelle de ce pays dans l’Union européenne. Votre avis ? Il y a des intérêts stratégiques entre la Turquie et l’Union européenne, qu’on ne peut pas nier. On a des échanges commerciaux extrêmement importants avec eux (120 milliards d’euros), on est le troisième partenaire commercial de la Turquie. Mais il y a deux points encore plus importants. Le premier, c’est le point de passage des ressources énergétiques - pétrole et gaz - mais ils sont eux-mêmes une extraordinaire source d’énergies renouvelables, au niveau de l’eau, des éoliennes, des biocarburants. L’autre point, c’est que ce sont des partenaires de l’Otan depuis 1951 et qu’ils ont donc une très longue histoire européenne à ce niveau-là. C’est donc pour nous un pays-clé, dont on a souvent dit qu’il est un trait d’union entre l’Europe et l’Asie. C’est capital quand on voit l’influence de la Turquie dans les pays arabes. Regardons simplement le rôle qu’elle joue en ce moment à l’égard de la Syrie. Faut-il en faire pour autant un membre de l’Union européenne ? On a accepté que ce pays soit candidat et que des négociations s’ouvrent avec lui. La question essentielle qui se pose est de voir si la Turquie satisfait d’ores et déjà aux critères de Copenhague. Il y a la problématique de la stabilité économique, il y a l’acquis communautaire, mais il y a un troisième volet, qui est celui des droits de l’homme. Sont-ils respectés, est-ce que le système judiciaire est indépendant du politique, est-ce que les grandes conventions (par exemple contre la torture) sont signées, c’est là qu’aujourd’hui, il y a de grosses interrogations. Il y a une dérive constatée sur la liberté d’expression, sur des procès qui ne donnent pas aux accusés la possibilité réelle de s’exprimer, etc. Ce qui se passe actuellement, avec la contestation sur un parc - symbole de la modernité - qui doit être transformé en complexe commercial, est ressenti comme une provocation du régime qui fait suite à la restriction par Erdogan, ces dernières années, de droits séculiers. On sent qu’il y a un vrai problème de ce côté-là. Mais je vois aussi un signe positif parce que la Turquie étant traditionnellement un pays laïc, on voit que cette composante de la population est en train de se rebeller, ce qui est un bon signe de santé démocratique. Ce contexte devrait-il accélérer ou ralentir les négociations d’adhésion ? Il ne faut pas confondre la demande quasi historique de la Turquie avec le régime Erdogan. Le Premier ministre a une politique qui peut inquiéter, mais cela ne disqualifie pas pour autant la candidature turque. Il y a un certain nombre de dossiers (Chypre, la question arménienne ) qui restent à régler et l’entrée n’est pas pour demain. Il est inutile d’agiter les phantasmes que certains opposants à l’adhésion entretiennent. Mais les gouvernements passent, et celui-ci ne peut hypothéquer une longue histoire commune entre la Turquie et l’Europe. Mais faut-il que pour entretenir cette importante collaboration, la Turquie fasse vraiment partie de l’Union européenne ? Ce n’est pas sûr que la Turquie en ait encore envie ! Elle souhaite jouer un rôle important de trait d’union et d’influence au Moyen-Orient, mais les négociations ont probablement duré trop longtemps. A qui la faute ? On peut en discuter. En Turquie même, les farouches défenseurs de l’entrée dans l’Europe se sont effilochés. Donc, il est clair que l’Europe se méfie de la Turquie, à l’instigation de certains pays comme la France qui a fait faire marche arrière à l’Union dans le processus d’adhésion. Mais, du côté des Turcs, il est clair aussi que tous les sacrifices qu’on attend d’eux sont considérables pour quelque chose dont ils n’entrevoient plus la fin. Nous sommes coupables en Europe d’avoir accepté cette candidature et de ne pas avoir créé les conditions d’accueil. Et, de plus, certains cherchent des manœuvres dilatoires pour faire traîner l’affaire. Mais, je le répète, nous avons besoin de ce partenaire. Il est essentiel pour nous. "Je vois aussi un signe positif parce que la Turquie étant traditionnellement un pays laïc, on voit que cette composante de la population est en train de se rebeller, ce qui est un bon signe de santé démocratique." VERSO Anne Delvaux, Parlementaire européenne (CDH) Tous les rapports d'évaluation sur lesquels le Parlement européen se prononce régulièrement sont de plus en plus négatifs. Que ce soit au niveau juridique, économique, ou en matière de droits de l'homme, on se rend compte que la Turquie ne prend pas le chemin de l'Union européenne. Que pensez-vous des événements actuels en Turquie ? J’ai froid dans le dos. Quand je vois la répression démesurée des manifestations pacifistes, quand je vois la réduction des libertés individuelles, cela me choque. Le mouvement de protestation représente-t-il une réelle force ou n’est-il que marginal ? On doit se poser la question de savoir, puisque la caméra est fixée sur un pourcentage de la jeunesse urbaine, si cette contestation est représentative de tout un pays. Je crois que, même si on ne voit pas tout le monde dans les rues, cela illustre un certain mal-être qui existe en Turquie vu la réduction des libertés individuelles à laquelle procède l’AKP, le parti au pouvoir, depuis un certain temps. Je ne peux pas croire que dans un pays où la laïcité est importante, où il y avait un certain nombre d’acquis en termes de liberté, on soit d’accord avec l’intrusion dans la vie privée et toute une série de mesures qui sont progressivement imposées. L’une d’entre elles me paraît bien symbolique de cette évolution inquiétante, c’est l’interdiction de pouvoir s’embrasser en rue. Cela va trop loin. A vos yeux, le régime est-il en train de s’islamiser ? Evidemment. Toutes ces décisions qui sont prises, comme aussi l’interdiction de boire de l’alcool dans les lieux publics, et surtout à proximité des lieux de culte, montrent clairement la tendance. C’est cela qui me fait peur dans un pays traditionnellement attaché à la mixité. Cela dit, M. Erdogan a été élu à trois reprises. C’est cela le grand paradoxe de la Turquie. Malgré le fait que la population est attachée à ses principes de liberté individuelle, elle remet au pouvoir un parti conservateur religieux. Cela suscite chez nous nombre d’interrogations. Il y aura des élections en 2015, cela sera alors au peuple de s’exprimer et d’éventuellement manifester son désaccord. Cela lui appartient. Dans ce contexte, la Turquie doit-elle entrer dans l’Union européenne à court ou moyen terme, comme elle le souhaite, et avec elle plusieurs pays de l’Union ? Je ne vais pas dire que je suis pour ou contre. Je suis en fait pour l’application stricte des critères de Copenhague. N’importe quel pays candidat à l’adhésion doit pouvoir faire sien l’acquis communautaire pour lequel on s’est battu en Europe, et je pense notamment au droit des femmes. Quand on n’est pas prêt, ou qu’on s’éloigne de cet acquis, il est clair qu’il n’est pas question de rentrer. Tous les rapports d’évaluation sur lesquels le Parlement européen se prononce régulièrement sont de plus en plus négatifs. Et à chaque fois, que ce soit sur le droit du travail, sur le droit syndical, sur le droit des homosexuels, et sur plein d’autres droits fondamentaux, la Turquie s’éloigne de l’Europe. Et on peut parler aussi de la liberté de la presse, sachant que de nombreux journalistes sont emprisonnés en Turquie et sont considérés comme des terroristes. Que ce soit au niveau juridique, économique, ou en matière de droits de l’homme, on se rend compte que la Turquie ne prend pas le chemin de l’Union européenne. En résumé, l’Etat Turquie n’agit pas comme un Etat candidat à l’Union européenne. Certains qui sont favorables à cette adhésion disent que ce serait une magnifique opportunité de jeter une passerelle entre l’Europe actuelle, de tradition judéo-chrétienne, avec le monde musulman. Qu’en pensez-vous ? Je ne suis pas de cet avis. Il est déjà difficile de consolider nos acquis, vu les grandes disparités que nous vivons pour l’instant à l’intérieur de l’Europe. Il est clair que pour les 27, mais aussi pour le pays candidat, il faut s’assurer que nous avons assez de points de convergence. La convergence, elle ne doit pas se faire quand on est rentré. Elle doit se faire avant. Les critères de Copenhague ne se négocient pas. C’est aussi très important pour le pays qui veut entrer : il doit avoir des garanties que nous sommes prêts à l’accueillir et que nous n’allons pas ensuite, en interne, le rejeter parce qu’il n’irait pas dans le sens majoritaire. Il faut enfin tenir compte du fait que, si la Turquie entrait, elle deviendrait avec l’Allemagne le pays le plus important de l’Europe. Il y aurait alors deux délégations qui feraient la pluie et le beau temps, au détriment des autres pays. "Il faut enfin tenir comptedu fait que, si la Turquie entrait, elle deviendrait avec l’Allemagne le pays le plus important de l’Europe. Il y aurait alors deux délégations qui feraient la pluie et le beau temps au détriment des autres pays." http://www.lalibre.be/debats/ripostes/article/820268/faut-il-accueillir-laturquie-dans-l-ue.html TURQUIE/COMMUNAUTE ARMENIENNE Le Parc de Gezi, ancienne propriété arménienne NAM Sur la pancarte jaune il est inscrit « Vous avez détruit notre cimetière mais vous ne détruirez pas notre parc ! » ARMÉNIENS DE TURQUIE NOR ZARTONK Le Parc de Gezi, ce lieu hautement symbolique de liberté adopté par la jeunesse stambouliote qu’Erdogan veut éradiquer pour y installer en lieu et place une caserne et un centre commercial, prend chaque jour qui passe des allures de Place Tahir (Place de la Libération) au Caire. Parmi les manifestants, qu’ils soient écologistes ou anarchistes, côtoyant l’improbable promiscuité avec les kémalistes, se trouvent également de jeunes turco-arméniens rappelant à qui veut l’entendre que jadis cet endroit était propriété arménienne. vendredi 7 juin 2013, Jean Eckian ©armenews.com http://www.armenews.com/article.php3?id_article=90321 TURQUIE Un pays musulman et laïc Le Huffington Post Élise Massicard Chercheur au CNRS, spécialiste de la Turquie Publication: 07/06/2013 06h00 Cet article a été publié précédemment pour le magazine L'Histoire dans Les Collections de L'Histoire numéro 45 HISTOIRE - La Turquie est une république laïque dont les imams sont des fonctionnaires. Et elle est dirigée depuis 2002 par un parti issu de l'islamisme. Voyage au coeur des paradoxes de l'islam turc. La Turquie est souvent présentée comme le seul État à être à la fois "musulman et laïc". Quel destin pour un pays héritier du plus grand empire musulman qui ait été et dont la domination sur le monde musulman et arabe s'est exercée pendant six siècles! L'Empire ottoman n'a pas seulement été le siège plusieurs fois centenaire du califat ; l'islam y était religion d'État et les souverains ottomans signaient de la formule "l'épée de l'islam et l'ombre de Dieu sur la terre". C'est en rupture avec cet héritage que Mustafa Kemal a voulu instaurer une république laïque reposant sur une tout autre légitimité. Le kémalisme avait pour ambition de créer un nouvel homme turc dépouillé de tout signe extérieur rappelant sa parenté avec la communauté musulmane -reléguée à la sphère privée-, et se rapprochant au contraire de l'Europe, symbole de la civilisation. En 1924, le gouvernement républicain abolit l'institution du califat, longtemps détenue par le sultan ottoman -le calife étant le "successeur" du Prophète, et la principale autorité religieuse dans le monde musulman, qui se trouve ainsi orphelin. Le gouvernement ferme les écoles coraniques, ce qui met fin à la formation de nouveaux théologiens. En 1926, il abolit la charia comme source de loi, et la remplace par... une adaptation du Code civil suisse. En 1928, l'islam cesse d'être religion d'État. En 1937, stade ultime, le principe de laïcité laiklik est inscrit dans la Constitution. Cependant, la Turquie ne connaît pas de véritable séparation entre État et religion. Dès le lendemain de l'abolition du califat, en mars 1924, Mustafa Kemal crée une direction des affaires religieuses, le Diyanet, rattachée au cabinet du Premier ministre. Cette institution rémunère les imams, qui sont fonctionnaires, contrôle ce "clergé" et décide des prêches lus chaque vendredi dans les mosquées. C'est également elle qui, quelques décennies plus tard, organise le pèlerinage à La Mecque. Loin d'avoir coupé les ponts avec la religion, l'État "laïc" continue donc de l'organiser. Le Diyanet symbolise toute l'ambiguïté d'un imposant appareil religieux créé pour protéger le principe constitutionnel de laïcité. Simple bureau de quelque milliers de personnes à sa création, cet organisme n'a cessé de s'agrandir. En 2007, son budget plus de 800 millions d'euros représentait plus du double de celui du ministère de l'Industrie. Il gère actuellement plus de 80 000 mosquées et près de 90.000 fonctionnaires. Quel islam est promu par ce dispositif? Il s'agit d'une version nationale, qui se veut éclairée et moderne. C'est dans le contexte de la difficile construction d'un État-nation qu'il faut comprendre cette domestication de la religion : alors que la diversité des langues d'usage des citoyens de la nouvelle Turquie kurde, arabe, langues balkaniques et caucasiennes... rendait difficile l'usage de la langue comme ciment national, l'islam a occupé une place primordiale dans la définition de l'identité nationale. Même les non pratiquants et laïcistes convaincus se considèrent comme de véritables musulmans. Après le coup d'État de 1980, l'armée turque elle-même a de nouveau favorisé la référence religieuse comme ciment national. De fait, le pays est aujourd'hui musulman à 99%. Les groupes religieux non musulmans, si influents durant l'Empire ottoman, et qui y jouissaient d'une large autonomie religieuse et légale en raison du statut de "millet", ont vu leur importance décroître. Les massacres des Arméniens au tournant du XXe siècle, l'échange des populations chrétiennes orthodoxes de Turquie contre les populations musulmanes de Grèce en 1922, la migration d'une partie des Juifs après la création de l'État d'Israël, et la fuite de la majorité des Grecs d'Istanbul vers la Grèce à la suite des violences de septembre 1955 ont largement mis fin au caractère multiconfessionnel de la société. Par ailleurs, l'État kémaliste a tenté de restreindre toute expression divergente de l'islam susceptible d'échapper à son contrôle. Ainsi, les confréries musulmanes et les couvents sont fermés en 1925 en raison de leur potentiel de mobilisation. Violemment combattus aux débuts de la République, tous les courants religieux organisés en dehors des institutions ont été poussés vers la clandestinité. http://www.huffingtonpost.fr/elise-massicard/turquie-musulmanslaic_b_3395931.html Gezi Parki, un lieu symbolique de la liberté Le Monde.fr | 06.06.2013 à 13h38 • Mis à jour le 06.06.2013 à 17h48 Par Vincent Duclert (Historien) Les manifestations qui, dénonçant la politique du gouvernement Erdogan, vont grandissantes en Turquie, ont commencé dans un parc d'Istanbul, le Gezi, afin d'en protéger les arbres... Mais il ne s'agit pas de n'importe quel lieu ni de n'importe quelle cause. La défense du symbole qu'il représente a permis de fédérer des oppositions multiples, certaines contradictoires entre elles, d'autres à fronts renversés comme ces partisans de l'ordre kémaliste se réjouissant de la contestation des anarchistes et des autonomes d'Istanbul. Comment un parc, presque un jardin, peut-il donc devenir le centre d'un mouvement qui fait vaciller aujourd'hui le pouvoir islamo-conservateur bien en place depuis 2002 ? Les touristes en masse qui viennent à Istanbul se concentrent dans la ville historique qui réunit Sainte-Sophie, le palais des sultans de Topkapi et les grandes mosquées. Ils vont sur la Corne d'Or, la traversent généralement vers la tour de Galata dans l'ancien quartier des minoritaires chrétiens, des communautés juives et des commerçants levantins, poussent parfois vers le dernier palais des sultans, celui de Dolmabahçe sur le Bosphore où Atatürk s'est éteint le 10 novembre 1938. Mais beaucoup ignorent l'importance historique, politique et sociale des quartiers modernes qui rayonnent autour de la place Taksim, à l'origine une position stratégique pour la ville ottomane puisqu'elle assurait, grâce à sa position élevée, le stockage et l'approvisionnement en eau. La vaste esplanade de Taksim est un condensé de l'histoire de la Turquie, depuis le réservoir construit par le sultan Mahmut Ier jusqu'au centre culturel Atatürk qui déploie au nord son immense façade, en passant par le "Monument de la République" édifié en 1928 pour commémorer la nouvelle nation et son héros Mustafa Kemal. La place, où convergent les transports en commun et de larges boulevards, est traversée du souvenir d'événements tragiques comme le "dimanche sanglant" du 16 février 1969 ou le massacre imputé aux réseaux mafieux d'extrême droite, de 36 (ou 38) personnes tuées par balles ou piétinées par la foule le 1er mai 1977. Mais elle est aussi le lieu des retrouvailles entre amis et la destination de tous ceux et celles qui veulent prendre le pouls d'Istanbul, non pas la ville touristique mais la ville politique. Reliée au sud à la Corne d'Or et aux quartiers européens de l'empire finissant par l'Istiklal Caddesi ("avenue de l'Indépendance" et ancienne "grande rue de Péra"), limitée à l'est par une corniche qui domine le Bosphore, la place se prolonge à l'ouest vers les aménagements d'un architecte français, Henri Prost. Mandaté par le gouvernement turc à partir de 1934, ce dernier a remodelé en profondeur le secteur d'Harbiye, entraînant la disparition d'un tissu urbain ancien et souvent insalubre. Mais il a imaginé de redonner une partie de l'espace aux Istanbouliotes en créant, encadrée par deux grands boulevards, une promenade, d'où son nom de "Gezi". Ce jardin, très rare dans une ville capitale avare d'espaces verts, s'ouvre généreusement sur la place Taksim par une envolée de marches blanches. Il permet de pénétrer dans ces quartiers monumentaux du XXe siècle par un cheminement au milieu des arbres et des fleurs, accompagnée d'une mixité sociale elle aussi de plus en plus rare à Istanbul. GEZI, LIEU DE TOUTES LES RENCONTRES ET DE LA MIXITÉ SOCIALE Le parc est le lieu de toutes les rencontres, des siestes sous les ombrages, des mariages, des après-midis à boire le thé, des joggers, des musiciens, des amoureux sur les bancs publics, des chiens et des chats aussi que beaucoup d'Istanbouliotes viennent nourrir en une forme de défi à la municipalité qui veut les éradiquer. Il est le prolongement naturel, à tous les sens du terme, de Taksim. On l'a compris, le Gezi Park? est un lieu de liberté au quotidien et un concentré d'imaginaires, politique par sa position de spectateur en surplomb de la place, historique par son rappel de la ville ottomane faite de jardins et de maisons aujourd'hui disparus, social par sa vocation à la sociabilité et à la mémoire. Dans les années 1970 et 1980, il a déjà subi des amputations pour édifier des grands hôtels internationaux. Aujourd'hui, la décision de la municipalité tenue par le parti AKP majoritaire de le détruire pour enfermer ce qui restera de l'espace dans une caserne ottomane reconstituée et un centre commercial aseptisé ne signifie pas seulement une mutilation de la beauté d'Istanbul. Elle révèle le processus de domination d'un modernisme qui fait table rase de l'identité complexe d'une société urbaine au profit du contrôle social et du pouvoir de l'argent. La brutalité avec laquelle la destruction du Gezi Parki a été ordonnée est devenue le symbole de l'autoritarisme du premier ministre qui a dirigé Istanbul entre 1994 et 1998 et qui tolère mal l'indépendance des istanbullu. Les habitants des quartiers environnants, les jeunes intellectuels connectés et les militants écologistes qui, les premiers le vendredi 28 mai, occupèrent le jardin pour défendre les arbres, ont agi pour une certaine idée de la société turque, pacifique, ouverte, solidaire. L'absence d'opposition politique structurée en face de la surpuissance du parti AKP a dès lors fait des manifestants du Gezi, violemment réprimés par la police, les héros d'une protestation multiforme. Celle-ci démontre qu'au-delà du "modèle turc" si souvent vanté pour le Moyen-Orient, il y a en Turquie une maturité démocratique qui devrait grandement intéresser l'Europe. Une révolution démocratique en Turquie ? Lundi 3 juin, le mouvement parti de la place Taksim, à Istanbul, a connu ses premiers morts. Depuis, la révolte contre le régime islamo-conservateur du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, s'étend. Audelà d'un soulèvement urbain provoqué par la suppression d'un parc, c'est le consensus autour du "modèle turc", fort de ses succès économiques, qui semble entamé. Comment interpréter ces événements ? S'agit-il d'un nouvel épisode du "printemps arabe", d'un Mai 68 à la turque ou d'un mouvement similaire à celui des "indignés" ? Que réclament les manifestants ? La fin de la morale religieuse, le retour au kémalisme ou le respect des libertés ? Vincent Duclert (Historien) Chercheur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Vincent Duclert est l'auteur de L'Europe a-t-elle besoin des intellectuels turcs ? (Armand Colin, 2010). http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/06/06/gezi-parki-un-lieu-symboliquede-la-liberte_3425519_3232.html Le Premier ministre turc Erdogan appelle à "une fin immédiate" des manifestations RTL.be Belga | 07 Juin 2013 03h19 Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à une "fin immédiate" des manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis huit jours, à son retour en Turquie d'une tournée au Maghreb. "J'appelle à une fin immédiate des manifestations, qui ont perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme", a déclaré M. Erdogan devant une foule de plusieurs milliers de ses sympathisants venus l'accueillir à l'aéroport Atatürk d'Istanbul. Le chef de gouvernement a remercié ses partisans pour leur calme et les a appelés à "rentrer chez eux". "Vous êtes restés calmes, responsables et vous avez fait preuve de bon sens. Nous allons tous maintenant rentrer chez nous", a lancé M. Erdogan, flanqué de son épouse et de nombreux ministres. Il a assuré qu'il n'était pas que "le Premier ministre de 50%" des Turcs --son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a obtenu 50% des scrutins aux législatives de 2011-- mais qu'il avait toujours "été au service des 76 millions" de citoyens turcs, sans faire de discriminations. "Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les exactions de ceux qui vandalisent nos villes, endommagent les biens publics et font du mal au gens", a-t-il asséné. Le Premier ministre a rendu hommage à la police qui "fait son travail pour assurer notre sécurité" et est "un rempart contre les terroristes, les anarchistes et les vandales", tout en admettant qu'elle avait pu avoir recours à une force excessive contre les manifestants. (Belga) http://www.rtl.be/info/monde/international/1008281/le-premier-ministre-turcerdogan-appelle-a-une-fin-immediate-des-manifestations Turquie. Le Premier ministre intransigeant avec les manifestants Le Télégramme 7 juin 2013 Quelques heures avant de rentrer dans son pays à l'issue d'une tournée de trois jours au Maghreb, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est resté intransigeant avec les manifestants dans son pays, excluant, de Tunis, de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde qui agite l'ensemble de la Turquie. Comme il l'avait déjà fait le weekend dernier, le Premier ministre turc a également dénoncé la présence d'« extrémistes », certains « impliqués dans le terrorisme », montrant du doigt sans le nommer le groupe d'extrême gauche turc interdit DHKP-C (Front révolutionnaire de libération du peuple) qui avait revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des États-Unis à Ankara. Signe de la nervosité des marchés après l'intransigeance affichée par Recep Erdogan, la Bourse d'Istanbul a chuté de 4,70 % à la clôture. Un mort dans les rangs de la police Mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes turques à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de gauche, notamment à Istanbul et Ankara, où des affrontements ont opposé la police aux manifestants. À Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un pont en poursuivant des manifestants. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la contestation, qui a aussi fait deux morts chez les manifestants. Des milliers de manifestants ont à nouveau occupé hier soir la place Taksim d'Istanbul. http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/turquie-lepremier-ministre-intransigeant-avec-les-manifestants-07-06-2013-2128040.php La vraie révolution turque La Presse.ca Jocelyn Coulon Publié le 06 juin 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00 L'auteur ([email protected]) est directeur du Réseau de recherche sur les opérations de paix, affilié au CÉRIUM de l'Université de Montréal. Il collabore régulièrement à notre section Débats. La contestation contre les méthodes autoritaires du gouvernement turc est une affaire insignifiante. Elle pourrait sans doute coûter son poste au premier ministre Recep Erdogan. Elle ne devrait pas stopper la voie que la Turquie a empruntée sous son gouvernement: l'islamisation de la société et la montée en puissance du pays sur la scène internationale. C'est là la vraie révolution turque. Il y a quelque chose de fascinant à lire les comptes rendus des médias occidentaux sur les événements en Turquie. La plupart d'entre eux interrogent toujours les mêmes chercheurs et porte-parole libéraux d'un pays profondément conservateur et religieux. Ainsi donc, pour Le Monde, les «Turcs» manifestent «massivement» dans plusieurs villes, dont Istanbul décrite comme «embrasée». Pour le New York Times, la «plupart des Turcs» sont «irrités et choqués» par les changements imposés par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Cette lecture de la situation qui fait des préoccupations et des analyses des Occidentaux et d'une certaine élite locale celles de tous les Turcs est loin de la réalité. Les manifestations regroupent quelques dizaines de milliers de personnes sur 70 millions d'habitants, Istanbul est calme et l'immense majorité est plutôt satisfaite du bilan du gouvernement. Sous la gouverne du parti islamique de Recep Erdogan, la Turquie a connu et connaît toujours un développement économique et social étonnant. Le revenu par habitant a été multiplié par trois grâce à une croissance économique qui frise les 8% par an (1,4% pour l'Europe). Si les Turcs sont de plus en plus riches, ils doivent cependant composer avec un gouvernement dont l'objectif est d'instaurer un «ordre moral» aux couleurs de l'Islam. Tout cela se fait en douceur, car Erdogan se souvient que le premier dirigeant islamiste élu en 1996 avait été chassé du pouvoir par les militaires gardiens du caractère laïc de l'État. Aujourd'hui, l'armée est aux ordres. Sur la scène internationale, la Turquie est un joueur incontournable. Membre de l'OTAN, elle jouit de l'indulgence de la communauté internationale. Qui proteste encore sur le sort du nord de Chypre, territoire occupé illégalement par les Turcs depuis 1974 et où des milliers de Chypriotes grecs ont été chassés de leurs terres ou tués? Qui ose reconnaître le génocide des Arméniens, sinon une vingtaine de pays? Membre du G20, mais snobée par l'Union européenne après avoir consenti d'énormes efforts afin d'y adhérer, la Turquie est tournée vers l'Asie centrale, le monde arabe et musulman et l'Afrique, un continent où elle est un des rares pays à y entretenir 30 consulats et ambassades. La Turquie a rapidement soutenu le printemps arabe et le premier ministre s'est précipité en Tunisie, en Libye et en Égypte afin d'offrir conseils politiques et aide financière. Il s'est rendu en Somalie, là où personne ne va. Il a tourné le dos à Israël après 60 ans de relations presque parfaites et a reçu les leaders du Hamas. Il a réclamé le départ du président syrien. L'attitude autoritaire du gouvernement turc n'a rien de nouveau. Kemal Ataturk avait agi de même dans les années 20 et 30 pour imposer une modernisation à marche forcée. Aujourd'hui, le pays vit une situation semblable. Comme le remarquait Stefan Füle, commissaire européen à l'élargissement, «la Turquie est engagée dans un processus crucial de transformation et travaille simultanément à divers projets qui lui réclament beaucoup d'attention et d'énergie: une nouvelle Constitution, un processus de paix pour mettre fin au terrorisme du PKK (kurde) et poser les bases d'une solution au problème kurde, la poursuite des réformes, etc. Tout cela dans le but d'édifier un État moderne et démocratique.» La contestation actuelle n'est qu'un soubresaut de cette nouvelle marche forcée. http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201306/05/01-4658184-la-vraierevolution-turque.php Les indignés de la place Taksim ébranlent le "modèle turc" Le Huffington Post Jean Marcou Professeur à Sciences Po Grenoble, directeur des Relations Internationales Publication: 02/06/2013 09h24 Le "modèle turc" battrait-il de l'aile ? Un mouvement de protestation visant à empêcher la destruction d'une promenade arborée (le Gezi Parkı) sur la place Taksim au cœur d'Istanbul a été violemment réprimé par les forces de police, le 31 mai, ce qui a donné lieu jusque tard dans la nuit à de véritables scènes d'émeutes sur l'avenue Istiklâl et dans les ruelles avoisinantes, noyées dans un nuage de gaz lacrymogènes. Samedi 1er juin, alors que les stigmates des affrontements de la veille étaient encore visibles dans les rues, les manifestations ont repris avant que les forces de l'ordre ne soient finalement retirées de la place en geste d'apaisement. Dimanche, les manifestants continuaient de défier le gouvernement à Istanbul et Ankara. Des mouvements de solidarité aux manifestants de Taksim ont été observés à Ankara et à Izmir ainsi que dans plusieurs villes de Turquie. Que se passe-t-il donc dans un pays, souvent montré en exemple au moment des "printemps arabes", tant pour sa réussite économique que pour ses transformations politiques récentes ? Le Gezi Parkı, occupé depuis plusieurs jours par un mouvement qui a symboliquement pris le nom "Occupy Taksim", ne présente rien de remarquable en lui-même, même s'il constitue un espace vert dans une métropole qui en compte trop peu. Le réaménagement de la place Taksim, qui doit conduire à sa disparition, est néanmoins très symptomatique des grands projets urbains entrepris par Recep Tayyip Erdoğan, le leader de l'AKP au pouvoir depuis plus de dix ans. Le nouvel Istanbul voulu par ce premier ministre, qui fut aussi maire de l'ex-capitale ottomane dans les années 1990, doit refléter la réussite d'un pays devenu la 16e économie mondiale, et les transformations socio-politiques qui ont accompagné les évolutions de la dernière décennie. Lors de sa campagne électorale de 2011, le chef du gouvernement turc a annoncé le creusement d'un canal parallèle au Bosphore pour y alléger le trafic maritime. Un troisième pont enjambera aussi bientôt le célèbre détroit tandis qu'Istanbul sera dotée d'un troisième aéroport. Des mosquées seront édifiées sur la colline de Taksim et surtout sur celle de Çamlica. Inéluctablement, l'AKP plante donc le décor de sa nouvelle Rome, et ce faisant dépossède une partie des habitants d'Istanbul de leur histoire et de leur repères. Un peu comme Tahrir au Caire, Taksim est un endroit spatialement stratégique qui, situé entre la Corne d'Or et le Bosphore, donne accès au nouveau quartier des affaires. Il renvoie par excellence au développement post-ottoman de la ville et à ceux des décennies antérieures à l'arrivée de l'AKP au pouvoir. Il voisine enfin avec les secteurs les plus branchés d'Istanbul, peuplés de gens qui ne se reconnaissent ni dans les grands projets du gouvernement, ni dans ses conceptions socio-politiques. Ce point névralgique est de surcroît un lieu de mémoire important, qui évoque la manifestation du 1er mai 1977, au cours de laquelle une trentaine de personnes périrent, victimes d'un mouvement de panique provoqué par des coups de feu dont l'origine n'a jamais pu être élucidée. Alors que depuis 2010, le cortège de la fête du travail avait été de nouveau symboliquement autorisé, à Taksim, il y a été interdit cette année du fait des travaux en cours, ce qui a provoqué de fortes tensions. Plus généralement, la répression dont a été victime "Occupy Taksim" s'inscrit dans la liste déjà longue des mouvements que le gouvernement a cherché à éteindre, voire carrément à réprimer, au cours des derniers années. Fin 2009, la privatisation de l'ancien monopole des tabacs et alcool Tekel, avait provoqué un conflit social particulièrement dur, donnant lieu, pendant plus de deux mois, à une occupation du centre d'Ankara par les travailleurs de l'entreprise démantelée. Par la suite en 2010-2011, les universités turques ont été affectées par des mouvements ponctuels de contestation, visant en particulier les responsables politiques de l'AKP et se traduisant par des jets d'œufs à leur encontre. En octobre 2012, la célébration de la fête nationale, à Ankara, a également été l'occasion de tensions graves, suite à l'interdiction gouvernementale d'un rassemblement sur l'ancienne place du parlement dans le quartier d'Ulus. Peu après, en décembre, la visite de Recep Tayyip Erdoğan sur le campus de l'Université technique du Moyen-Orient, toujours dans la capitale turque, s'est soldée par un mouvement de protestation étudiante de plusieurs semaines, émaillées d'interventions violentes des forces de l'ordre. Ces événements souvent perçus comme sporadiques et marginaux, ont néanmoins révélé une incapacité inquiétante du gouvernement à établir avec ses contradicteurs un dialogue que toute société démocratique se doit pourtant de rechercher. Le mouvement de contestation de la place Taksim ne s'inscrit certes pas dans les schémas politiques traditionnels. Il rassemble surtout des activistes d'organisations atypiques (extrême-gauche, écologistes...), des militants associatifs, des supporters du club de football de Beşiktaş (dont le stade voisin doit être prochainement lui-aussi détruit) et des participants occasionnels exaspérés par un conformisme ambiant qui va de la restriction des ventes d'alcool à l'interdiction de s'embrasser en public. Les caractères de ce phénomène et ses modes de mobilisation, qui ont largement recouru aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, rappellent bien sûr les soulèvements arabes de 2011 et les initiatives qui s'en sont inspirés par la suite (Indignados de la Puerta del Sol, Occupy Wall Street...) pour impulser une contestation indépendante, souhaitant exprimer des préoccupations citoyennes que les formations politiques traditionnelles ne seraient plus en mesure d'incarner aujourd'hui. Assistons-nous pour autant au début d'un "printemps turc"? Il serait sans doute bien téméraire de l'affirmer en l'état. Toutefois, les émeutes de Taksim croisent un agenda politique turc chargé. Au cours des derniers mois, le gouvernement a multiplié les réformes de société : réagencement contesté du système éducatif au profit des établissements religieux, tentative de réduction du délai légal pour avorter, et très récemment restriction équivoque aux ventes d'alcool. Par ailleurs, malgré l'enlisement au parlement de l'élaboration d'une nouvelle constitution, beaucoup d'indices laissent penser que le parti au pouvoir serait finalement tenté de faire passer son propre projet constitutionnel par référendum, ce qui lui permettrait d'instaurer un régime présidentiel, susceptible d'ouvrir la voie à une longue présidence de Recep Tayyip Erdoğan. En dernier lieu, les émeutes de Taksim interviennent au moment où la situation internationale est particulièrement tendue aux frontières de la Turquie, et où l'attentat de Reyhanlı fait craindre une extension de la crise syrienne aux territoires turcs frontaliers, amenant à s'interroger sur des choix diplomatiques que l'AKP n'a cessé de présenter au cours des dernières années de façon tout aussi grandiloquente que ses projets stambouliotes. En tout état de cause, on peut estimer que les évènements de Taksim se soldent déjà par un revers pour le premier ministre turc, en entamant la posture ombrageuse et de plus en plus intransigeante qu'il avait pris l'habitude d'affecter à l'égard de tout propos ou comportement discordant. En effet, après avoir réitéré sa volonté de ne rien céder en début d'après-midi le 1er juin, Recep Tayyip Erdoğan a finalement du retirer, quelques heures plus tard, les forces de police qui cernaient la place Taksim, cédant à un appel au calme du président de la République, Abdullah Gül, et à des critiques de sa gestion de la crise qui commençaient à fuser jusque dans ses propres rangs. Cet échec pourrait aussi nuire à ses ambitions présidentielles en confirmant sa propension à générer des situations clivantes et des foyers de tensions de plus en plus difficiles à maîtriser comme le montrent l'expérience des derniers mois et plus encore le subit embrasement des dernières heures. Le leader de l'AKP reste peut-être majoritaire dans le pays mais il ne peut oublier la diversité des opinions qui s'y expriment et des modes de vie qui y existent... http://www.huffingtonpost.fr/jean-marcou/manifestation-turquietaksim_b_3373694.html Manifestations en Turquie : Le problème avec la démocratie Presseurop.eu 6 juin 2013 Project Syndicate Prague Les manifestants de la place Taksim s’opposent à l'islamisme qui prospère sous le gouvernement d’Erdoğan et qu’ils considèrent comme une menace pour la laïcité et les droits civiques. C’est pourtant la suite logique de la fin de l’autoritarisme kémaliste, écrit l'essayiste néerlandais Ian Buruma. Ian Buruma Une façon de voir les manifestations hostiles au régime organisées dans les villes turques est de les considérer comme une vague de protestation massive dirigée contre l’islam politique. Ce qui a débuté comme un rassemblement contre le projet – bénéficiant de l’appui de l’État – de raser un petit parc dans le centre d’Istanbul pour laisser place à un nouveau centre commercial kitsch s’est rapidement mué en un conflit de valeurs. A première vue, ce bras de fer traduit deux visions différentes de la Turquie moderne, la Turquie laïque contre la Turquie religieuse, la Turquie démocratique contre la Turquie autoritaire. On a comparé le soulèvement au mouvement Occupy Wall Street. D’aucuns ont même évoqué un "Printemps turc". Manifestement, nombre de citoyens turcs, en particulier dans les grandes villes, en ont assez de l’autoritarisme grandissant du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, de son emprise totale sur la presse, des restrictions sur l’alcool, de son goût pour les projets de mosquées pharaoniques, des arrestations de dissidents politiques, et aujourd’hui de la réaction brutale aux manifestations. Les gens redoutent que les lois laïques ne soient remplacées par la charia et que les fruits de l’État laïc de Kemal Atatürk ne soient anéantis par l’islamisme. Vient ensuite le problème des alévis, une minorité religieuse liée au soufisme et au chiisme. Les alévis, qui ont bénéficié de la protection de l’État kémaliste laïc, se défient d’Erdoğan, qui a attisé leur ressentiment en projetant de baptiser un nouveau pont sur le Bosphore du nom d’un sultan du 16e siècle responsable du massacre de leur minorité. La religion semble donc être au cœur de la question turque. L’islam politique est jugé fondamentalement antidémocratique par ses détracteurs. Religion, politique et classes sociales Mais, naturellement, les choses ne sont pas aussi simples. L’État kémaliste laïc n’était pas moins autoritaire que le régime islamique populiste d’Erdoğan, mais l’était plutôt plus. Le fait que les premières manifestations de la place Taksim d’Istanbul aient porté non pas sur une mosquée, mais sur un centre commercial, est également révélateur. La peur de la charia n’est pas moins forte que le mécontentement provoqué par la rapacité vulgaire des promoteurs et des entrepreneurs soutenus par le gouvernement d’Erdoğan. Le Printemps turc penche nettement à gauche. Ainsi, plutôt que de s’appesantir sur les problèmes de l’islam politique moderne, aussi considérables soient-ils, il serait plus constructif de voir les conflits turcs sous un autre angle, aujourd’hui largement passé de mode : celui des classes sociales. Qu’ils soient de gauche ou libéraux, les manifestants sont plutôt issus de l’élite citadine, occidentalisée, sophistiquée, et laïque. Erdoğan, à l’inverse, demeure très populaire dans la Turquie rurale et provinciale, chez les gens moins instruits, plus pauvres, plus conservateurs, et plus religieux. Quelles que soient les tendances autoritaires personnelles d’Erdoğan, qui sont manifestes, ce serait une erreur de voir la vague de protestation actuelle comme un bras de fer entre la démocratie et l’autocratie. Après tout, le succès du Parti pour la justice et le développement d’Erdoğan, de même que la multiplication des symboles et des usages religieux dans la vie publique, sont le fruit d’une progression de la démocratie en Turquie. Si des coutumes telles que le port du voile pour les femmes dans les lieux publics, supprimées par l’État laïc, ont refait leur apparition, c’est parce que les Turcs des campagnes pèsent plus lourd dans la balance. Les jeunes femmes religieuses s’inscrivent dans les universités des villes. Le vote des Turcs conservateurs de province compte. L’alliance entre les hommes d’affaires et les populistes religieux est loin d’être l’apanage de la Turquie. Beaucoup de nouveaux entrepreneurs, comme les femmes voilées, sont originaires de villages d’Anatolie. Ces nouveaux-riches venus de la province détestent tout autant la vieille élite stambouliote que les businessmen du Texas ou du Kansas abhorrent les élites progressistes de New York ou de Washington. Des incompatibilités possibles Mais le fait que la Turquie soit aujourd’hui plus démocratique ne veut pas dire qu’elle est plus libérale. C’est également l’un des problèmes mis au jour par le Printemps arabe. S’il est vital pour toute démocratie que le peuple ait voix au chapitre au gouvernement, ces voix, surtout en période révolutionnaire, sont rarement libérales. Dans des pays comme l’Egypte, mais aussi la Turquie, et même la Syrie, nous assistons à ce que le grand philosophe libéral britannique Isaiah Berlin a qualifié d’incompatibilité des bonnes choses de même valeur. C’est une erreur de croire que toutes les bonnes choses s’accordent toujours. Dans certains cas, des bonnes choses de même valeur sont incompatibles. C’est le cas dans les transitions politiques douloureuses au Moyen-Orient. La démocratie est une bonne chose, comme le sont le libéralisme et la tolérance. Et certes, dans l’idéal, ils coïncident. Mais, à l’heure qu’il est, dans la majeure partie du Moyen-Orient, ce n’est pas le cas. Une avancée de la démocratie peut en réalité se traduire par un recul du libéralisme et de la tolérance. On n’a aucun mal à compatir avec les rebelles qui se soulèvent contre la dictature de Bachar El-Assad en Syrie, par exemple. Or, la classe dominante de Damas, les laïcs hommes et femmes qui regardent des films occidentaux et écoutent de la musique occidentale, et qui sont pour certains membres des minorités religieuses chrétiennes et alaouites, aura du mal à survivre après le départ de Bachar. Le baasisme était oppressif, dictatorial, souvent brutal, mais il protégeait les minorités et les élites laïques. Doit-on soutenir les dictateurs pour la seule raison qu’ils tiennent l’islamisme en respect ? Sans doute pas. Car la violence de l’islam politique est en grande partie le produit de ces régimes oppressifs. Plus ils restent au pouvoir, plus les soulèvements islamistes seront virulents. Ce n’est pas non plus une raison pour soutenir Erdoğan et les promoteurs de son centre commercial face aux manifestants en Turquie. Ces derniers ont raison de s’opposer à son mépris arrogant de l’opinion publique et au musellement de la presse. Mais ce serait une erreur tout aussi grave de voir ce bras de fer comme un juste combat contre l’expression religieuse. La montée de l’islam est la conséquence inéluctable de la progression de la démocratie. Que faire pour que le libéralisme ne soit pas victime de cette évolution ? Telle est la grande question à laquelle sont confrontés les peuples du Moyen-Orient. Erdoğan n’est pas un libéral. Mais la Turquie est encore une démocratie. Espérons que les manifestations dirigées contre lui rendront le pays lui aussi plus libéral. Traduction : Jean-Baptiste Bor http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3847761-le-probleme-avec-lademocratie Erdogan et Gül en flagrant délit de contradiction... L'Orient-Le Jour 06/06/2013 La contestation qui agite la Turquie a exposé les divergences au sommet de l’État entre le très ferme Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cible préférée des manifestants, et le plus conciliant président Abdullah Gül, rivaux potentiels pour la présidentielle de 2014. Depuis les premiers tirs de gaz lacrymogène vendredi aux abords de la place Taksim d’Istanbul, le chef du gouvernement turc est resté fidèle à son image. Sûr de son poids électoral – son parti islamo-conservateur a récolté 50 % des voix aux élections générales de 2011 –, ferme, provocateur même. Pas question de céder aux « extrémistes » ou à une « bande de vandales », a-t-il répété sur tous les tons, avant de s’envoler pour une tournée de quatre jours dans les pays du Maghreb comme si de rien n’était. « À mon retour de cette visite, les problèmes seront réglés », a-t-il même assuré lundi depuis Rabat. « C’est très blessant d’être traité de cette façon », estime Ahmet Insel, politologue à l’université Galatasaray d’Istanbul, en rappelant que la masse des protestataires est constituée de jeunes laïcs non politisés. « Ce qui se passe en Turquie, c’est une révolte de la dignité par des gens méprisés par le Premier ministre », ajoute-t-il ; « il a du mal à contenir son langage agressif et arrogant qui passe mal au sein d’une frange importante de la société ». À la faveur du déplacement de M. Erdogan, le chef de l’État Abdullah Gül et le vice-Premier ministre Bülent Arinç ont tenté de réparer les pots cassés en imposant un autre ton, plus accommodant, à la tête de l’État. Convoqué au palais présidentiel par M. Gül, le n° 2 du gouvernement a présenté des excuses pour les manifestants blessés et tenté de désamorcer les critiques en assurant que le pouvoir avait compris les « leçons » des événements. Garant de l’unité du pays, le président a lui aussi pris le contrepied du Premier ministre, accusé de dérive autoritaire et raillé par ses opposants comme un « nouveau sultan ». « La démocratie ne se résume pas aux élections, a lancé M. Gül, il est tout à fait naturel d’exprimer des opinions différentes (...) par des manifestations pacifiques. » Ce n’est pas la première fois que les deux hommes sont pris en flagrant délit de contradiction. Au cours des derniers mois, M. Gül, 63 ans, et M. Erdogan, 59 ans, se sont opposés publiquement sur l’opportunité de lever l’immunité de députés kurdes, ou encore sur l’interdiction d’une manifestation à Ankara. Ces deux compagnons de route ont pourtant longtemps évolué ensemble en politique, incarnant la tendance réformiste au sein de l’islam politique, et ils étaient inséparables. Ils ont notamment participé à la création du Parti de la justice et du développement (AKP), arrivé au pouvoir à la faveur des élections de 2002. Mais la perspective de l’élection présidentielle de 2014 a brouillé cette parfaite entente. Dans l’ombre, la bataille est lancée, très ouverte. http://www.lorientlejour.com/article/817914/erdogan-et-gul-en-flagrant-delitde-contradiction.html Le Premier ministre attendu de pied ferme par les manifestants Romandie Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit rentrer jeudi en Turquie après trois jours de visite au Maghreb. Il est attendu de pied ferme par des dizaines de milliers de manifestants qui exigent toujours sa démission au septième jour de leur mouvement. De retour de Tunis, le chef du gouvernement islamo-conservateur retrouve son pays toujours en pleine agitation, au lendemain d'une journée de forte mobilisation syndicale et de nouveaux affrontements entre la police et les contestataires à Ankara. Depuis le début vendredi de la fronde sans précédent qui le vise, M. Erdogan a affiché, à l'inverse du président Abdullah Gül et du numéro 2 de son gouvernement Bülent Arinç, une fermeté sans faille face aux "extrémistes" qui lui reprochent sa dérive autoritaire et l'accusent de vouloir islamiser la société turque. En visite lundi à Rabat, le Premier ministre avait défié les manifestants en affirmant que la crise était "en train de se calmer". "A mon retour de cette visite, les problèmes seront réglés", avait-il lancé, provocateur. Mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes du pays à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de gauche, pour exiger la démission de M. Erdogan. A Ankara, la police a fait une nouvelle fois usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des milliers de manifestants. Aucun incident violent n'a par contre été signalé dans la nuit à Istanbul, pour la première fois depuis le début de la contestation née du refus d'un projet d'aménagement urbain de la place Taksim, au coeur de la mégapole turque. Deux morts et des milliers de blessés Deux personnes, des manifestants, ont été tués depuis le début du mouvement et 4177 autres blessés, dont 61 très gravement, dans le pays, a rapporté mercredi soir le secrétaire général du syndicat des médecins d'Istanbul. Le dernier bilan des autorités faisait état de "plus de 300" blessés à peine. L'usage jugé excessif de la force par la police turque a continué à susciter de nombreuses critiques, notamment à l'étranger. (ats / 06.06.2013 11h25) http://www.romandie.com/news/n/Le_Premier_ministre_attendu_de_pied_ferm e_par_les_manifestants46060620131125.asp Il sera de retour aujourd'hui en Turquie Erdogan face à la rue El Watan le 06.06.13 | 10h00 De retour d’Alger où il a pu respirer l’air pur d’un printemps finissant, Recep Tayyip Erdogan retrouvera aujourd’hui l’odeur de soufre qui emplit le ciel d’Ankara depuis une semaine. Le Premier ministre turc est en effet attendu de pied ferme par ses opposants, descendus en force dans la rue pour lui faire payer ses déclarations hasardeuses. «Après mon retour, les choses vont se calmer», avait promis Erdogan depuis Rabat. Il est donc intéressant de savoir comment compte-t-il mettre fin à une semaine d’affrontements qui gagnent peu à peu les différentes villes du pays. Des premiers propos qu’il utilisera dépendra la suite des événements. Erdogan, qui a maladroitement enfilé le costume du père fouettard en réduisant les protestataires au mieux à des «extrémistes» et au pire à une «bande de vandales», devrait théoriquement soigner son langage pour ne pas attiser le feu. C’est une épreuve presque décisive qui se joue aujourd’hui pour le Premier ministre turc, dont les manifestants, forcément blessés par ses quolibets, s’attendent à des excuses publiques et à la sanction de ceux qui sont responsables des brutalités qui ont fait trois morts et environ 2200 blessés. Et au regard de l’atmosphère générale, y compris dans les rangs de son parti l’AKP, Erdogan n’a pratiquement pas le choix sinon de mettre un peu d’eau dans son… «leben». Il apparaît en effet dans la peau d’un homme presque seul, responsable d’une poussée populaire dont il se serait aisément passé. Les discours plutôt conciliants et compréhensifs des cadres de son parti, y compris le président Gül, à l’égard des manifestants, le mettent dans une mauvaise posture. Tête de Turc… C’est précisément sur cette faille que ses opposants opèrent pour espérer obtenir pourquoi pas sa tête. Le président Abdullah Gül, qui ne verrait pas d’un mauvais œil qu’il garde son strapontin en 2014, en a profité pour enfoncer intelligemment son probable rival pour la présidentielle. Ce dernier multiplie les déclarations apaisantes pour faire baisser la tension, profitant de l’absence d’Erdogan. «La démocratie ne se résume pas aux élections», a lancé M. Gül. Et d’enfoncer le clou : «Il est tout à fait naturel d’exprimer des opinions différentes (...) par des manifestations pacifiques.» Le vice-Premier ministre, Bülent Arinç, a lui aussi abondé dans le même sens en soulignant que les manifestations pacifiques sont un signe de vitalité démocratique. Un discours qui sonne comme un cinglant désaveu à celui de Tayyip Erdogan, qui a péché par sa tonalité aussi musclée que provocatrice. «C’est très blessant d’être traité de cette façon», estime Ahmet Insel, politologue à l’université Galatasaray d’Istanbul, interrogé par l’AFP. «Ce qui se passe en Turquie, c’est une révolte de la dignité par des gens méprisés par le Premier ministre», ajoute-t-il. Ahmed Insel décrit Erdogan comme un homme qui «a du mal à contenir son langage agressif et arrogant qui passe mal au sein d’une frange importante de la société». Abdullah Gül en avance Il a donc suffi de quelques mots crus pour que le Premier ministre reçoive le boomerang de ces têtes de Turc que sont ces dizaines de milliers de jeunes sortis dans la rue, l’appelant à dégager. «Tayyip, démission !», scandent-ils, sans doute blessés. C’est dire que Tayyip Erdogan aura aujourd’hui à cœur de corriger le tir en espérant pouvoir se faire pardonner ses outrances verbales. Mais pas seulement. Les représentants des manifestants réclament des sanctions contre les policiers qui ont eu la matraque facile. «Les responsables de la police qui ont donné l’ordre de ces violences (...) doivent être renvoyés», a indiqué hier à la presse un porte-parole des représentants de la contestation, Eyüp Mumcu, à l’issue d’une rencontre à Ankara avec le vice-Premier ministre, Bülent Arinç. Ces représentants – issus de la société civile – ont remis aussi au gouvernement une liste de revendications, dont la «remise en liberté de tous les manifestants interpellés depuis le début du mouvement» et «l’abandon» du projet de réaménagement urbain controversé de la place Taksim d’Istanbul, qui a allumé le feu de la contestation, a précisé M. Mumcu, de la Chambre des architectes d’Istanbul. En tout état de cause, Erdogan paraît dans une mauvaise posture de devoir lutter sur deux fronts : trouver les mots justes pour désamorcer la crise et rattraper le retard sur son concurrent déclaré, Abdullah Gül, qui semble avoir pris plusieurs longueurs d’avance. Mission difficile pour un homme très fort devenu subitement trop fragile… Hassan Moali http://www.elwatan.com/international/erdogan-face-a-la-rue-06-06-2013216420_112.php Turquie: la face cachée du croissant Le Huffington Post Benoît Margo Consultant en géostratégie du Moyen-Orient Publication: 05/06/2013 06h00 TURQUIE - Depuis le 28 mai, la Turquie est le théâtre de protestations populaires d'une ampleur inédite depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes de l'AKP, il y a dix ans. A mi-chemin entre les "Indignés" occidentaux et les révoltés arabes de 2011, ce mouvement est symbolique de l'exaspération croissante de la population face à la tentation autoritaire du Premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan. Quelle est l'origine de la colère? Initialement, des mouvements écologistes et citoyens se sont opposés à un projet urbain à Istanbul, où les espaces verts sont peu nombreux. Il est prévu de raser le petit parc qui jouxte la grande place Taksim, centre névralgique de la ville moderne, pour que soient reconstruites les anciennes casernes ottomanes qui se trouvaient jadis à cet endroit, et qu'y soit implanté un centre commercial. Ce projet est porté par la mairie d'Istanbul, et surtout par le gouvernement. Ancien maire de la ville lui-même dans les années 1990, Erdoğan est en fait le premier inspirateur de la politique urbaine d'Istanbul. Car la plus grande ville du pays sert littéralement de vitrine de la réussite turque au XXIe siècle. Seulement voilà, le Premier ministre procède de plus en plus de manière arbitraire, tant à Istanbul qu'au niveau national. Dans les deux cas, il donne l'impression de vouloir retrouver à marche forcée la grandeur perdue de l'empire ottoman. Ces dernières années, les projets d'Erdoğan pour sa ville natale se sont apparentés à une folie des grandeurs: troisième pont sur le Bosphore, troisième aéroport international, canal de contournement du Bosphore, nouvelles mosquées géantes dans le panorama caractéristique de l'ancienne Constantinople... Ses ambitions passent par la destruction de forêts ou de quartiers historiques et populaires, pour laisser la place à des promoteurs immobiliers parfois un peu trop proches de lui, comme son propre gendre. L'affaire du parc Gezi a donc joué un rôle d'étincelle qui a enflammé la colère de franges hétéroclites de la population, allant de l'extrême-gauche aux nationalistes, en passant par les alévis (des cousins des alaouites syriens), contre la politique du gouvernement. De son côté, l'AKP (Parti de la Justice et du Développement) reste très sûr de lui, enhardi par ses larges victoires électorales, obtenues en 2007 et 2011. Il faut en effet souligner que, malgré sa longévité à la tête du pays, le parti islamiste jouit d'une popularité remarquablement forte dans l'opinion. Après dix ans de pouvoir islamiste, où en est la Turquie? Sur le plan économique, en dépit d'inégalités persistantes, le bilan est plutôt bon en comparaison avec les précédents gouvernements. En 2001, le pays subissait une nouvelle crise sévère. Aujourd'hui, la Turquie se classe dans les 20 premières économies mondiales, entre la Corée du Sud et l'Indonésie. Pour autant, après de premières années d'ouverture prometteuses, la diplomatie du "zéro problème" s'est, elle, heurtée à la réalité géopolitique. Le sentiment récurrent en Turquie de "forteresse assiégée" demeure, à l'heure où le conflit syrien menace de déborder (attentat de Reyhanli le 13 mai). Sur le plan politique interne, le bilan est aussi contestable. Au début, Erdoğan et l'AKP prenaient soin de suivre un agenda européen de libéralisation politique sans mécontenter l'armée, traditionnellement la gardienne du dogme kémaliste, nationaliste et laïc. Mais l'Europe s'est fermée à la Turquie, avant de sombrer dans la crise. Puis l'année 2007 a marqué une rupture. Après sa réélection triomphale, l'AKP s'est senti suffisamment puissant pour entamer le bras de fer avec les militaires. Les islamistes ont pour la première fois réussi à placer, au forceps, un des leurs à la présidence de la République. Les mesures législatives fondées sur l'Islam se sont multipliées (sur l'avortement, le port du voile, l'alcool, le blasphème...), chose auparavant impensable. A cause de cette nouvelle politique, le parti au pouvoir a frôlé l'interdiction en 2008. Depuis, les islamistes se sont attaqués directement aux militaires, allant jusqu'à effectuer de véritables purges par le biais de grands procès, comme celui du réseau Ergenekon. Cet affrontement sonne comme un règlement de comptes, seize ans après le "coup d'Etat post-moderne" de 1997, qui avait vu l'ancêtre de l'AKP, le parti Refah, être expulsé du pouvoir et interdit par l'armée. A l'époque il est vrai, la démocratie turque était encore bien plus menacée qu'aujourd'hui, même si le pays reste par exemple l'un de ceux qui compte le plus de journalistes dans ses prisons. La popularité de l'AKP tient à sa réussite économique, mais aussi précisément à sa politique conservatrice. En effet, les islamistes ont décomplexé une grande partie de leur base électorale, notamment la nouvelle bourgeoisie marchande imprégnée de valeurs musulmanes. Si, par son charisme, Atatürk avait su imposer un principe de laïcité au cœur de la vie de la cité, la Turquie reste un pays profondément musulman. Mais là où certains voient la nécessité de régler le curseur vers le religieux pour être en phase avec la société, d'autres dénoncent la mise en application d'un agenda caché d'islamisation à outrance. Quelles peuvent être les conséquences de ce "printemps de Taksim"? Pour Istanbul, ces manifestations tombent vraiment mal. La ville se serait bien passée de cette publicité à trois mois de la désignation de l'hôte des Jeux Olympiques de 2020, dans laquelle elle part favorite. S'il est trop tôt pour juger des conséquences politiques, on peut dire qu'il y a là un vrai test d'aptitude pour Erdoğan. Si ce dernier s'entête à jouer les autistes, il renforcera l'image d'une dérive à la Vladimir Poutine. Dans un peu plus d'un an se tiendront en effet les premières élections présidentielles au suffrage universel de l'histoire du pays. Or Erdoğan, arrivé au terme de ses mandats parlementaires, tient justement à se présenter et faire amender la constitution pour doter la République turque d'un régime présidentiel. Il pourrait ainsi se retrouver à présider triomphalement les célébrations des 100 ans de la République, en 2023. Tout un symbole pour celui qui semble se poser en Atatürk néo-ottoman. Mais la gestion de cette crise pourrait peser sur l'avenir politique d'Erdoğan. Il n'est pas anodin que le président Abdullah Gül se montre conciliant envers les manifestants alors que lui multiplie les provocations. Modéré, l'ancien bras droit du Premier ministre, devenu son rival le plus sérieux, pourrait incarner un recours éventuel. Plus généralement, ces contestations, qui pour le moment ne touchent que des villes ou des catégories sociales que l'on savait déjà hostiles au gouvernement, sont un avertissement pour l'AKP. Le parti islamiste va devoir se faire à une opposition ayant les moyens de se faire entendre. Et c'est sans aucun doute une bonne nouvelle pour la démocratie turque. http://www.huffingtonpost.fr/benoit-margo/revolte-turquie_b_3384307.html Le premier ministre turc adopte un ton plus modéré face aux manifestants 98,5 fm Publié par Associated Press le jeudi 06 juin 2013 à 18h03. ANKARA, Turquie - Le premier ministre turc a adopté, jeudi, un ton moins agressif face aux manifestants qui dénoncent son gouvernement, tout en affirmant qu'il irait de l'avant avec le projet de restauration d'une place d'Istanbul qui a provoqué des manifestations dans tout le pays depuis une semaine. Lors d'une conférence de presse en Tunisie, dernière étape de sa tournée de quatre jours en Afrique du Nord, Recep Tayyip Erdogan a admis que certains citoyens s'étaient joints aux manifestations pour d'autres raisons que la protection de l'environnement, mais a insisté pour dire que des groupes terroristes étaient impliqués dans le mouvement. Les commentaires du premier ministre ne semblent toutefois pas avoir apaisé les manifestants. Des milliers de personnes étaient réunies jeudi sur la place Taksim d'Istanbul pour la sixième journée consécutive, tandis que 10 000 manifestants se sont rassemblées dans une rue très fréquentée d'Ankara, la capitale. La contestation n'a apparemment pas érodé la base d'appuis du premier ministre. À son retour à Istanbul, jeudi soir, il a été accueilli à l'aéroport par des milliers de partisans qui scandaient «Nous sommes avec vous!», dans la première manifestation populaire d'appui à M. Erdogan depuis le début de la crise. Des dizaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues de plusieurs villes de Turquie au cours des derniers jours, après que la police eut violemment réprimé des manifestants qui campaient sur la place Taksim d'Istanbul pour s'opposer à l'abattage d'arbres dans le cadre d'un projet de restauration. Les manifestations se sont rapidement transformées en déversement de colère contre le premier ministre, jugé de plus en plus autoritaire et incapable de faire des compromis. Le mécontentement populaire s'est également dirigé vers la police pour son usage répété de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Des groupes de défense des droits de la personne ont affirmé que des milliers de personnes avaient été blessées à travers le pays au cours des derniers jours. En Tunisie, M. Erdogan a déclaré qu'il avait «de l'amour et du respect» pour les manifestants qui défendent l'environnement. «Mais comme je l'ai dit plus tôt, certains terroristes sont impliqués», a-t-il déclaré, en affirmant qu'un groupe d'extrême gauche tenu responsable de l'attentat-suicide de février devant l'ambassade des États-Unis à Ankara était lié au mouvement de protestation. «Ils sont impliqués. Ils ont été attrapés dans les rues et sur les médias sociaux», a-t-il dit. M. Erdogan a déclaré que son gouvernement s'était déjà excusé pour la répression policière sur la place Taksim, tout en soulignant que les gaz lacrymogènes étaient utilisés partout dans le monde pour disperser les manifestations. «Les demandes ne peuvent être satisfaites par des moyens illégaux», a-t-il poursuivi. Le premier ministre fait valoir que la démocratie ne s'exprime que par le biais des urnes, associant les manifestants à des extrémistes. Il a également annoncé que le gouvernement n'annulerait pas ses projets de restauration du centre d'Istanbul, affirmant que cela améliorerait l'image de la ville. Le projet comprend la plantation d'autres arbres et la construction d'un théâtre et d'un opéra, a-t-il dit. Il avait précédemment affirmé que le projet prévoyait la construction d'un centre commercial. Certains manifestants de la place Taksim se sont montrés sceptiques face à ce ton apaisé. «Je ne crois pas à sa sincérité», a déclaré un manifestant, Hazer Berk Buyukturca. Par ailleurs, un policier turc a fait une chute mortelle jeudi alors qu'il tentait de réprimer un rassemblement dans le sud du pays, portant à trois morts le bilan des manifestations antigouvernementales qui ont touché environ 70 villes turques depuis une semaine. Le policier est mort à l'hôpital après être tombé dans un passage souterrain en construction dans la ville d'Adana, sur la côte méditerranéenne, a précisé le gouverneur Huseyin Avi Cos. Deux autres personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations, vendredi. Une autre est maintenue en vie artificiellement à l'hôpital. http://www.985fm.ca/international/nouvelles/un-policier-fait-une-chutemortelle-lors-des-manif-244428.html Erdogan met en cause les manifestants de Taksim NouvelObs Créé le 06-06-2013 à 18h42 - Mis à jour à 18h42 par Nick Tattersall et Parisa Hafezi ISTANBUL/ANKARA (Reuters) - Le Premier ministre turc a condamné jeudi la stratégie consistant à "incendier et détruire" de certains des participants aux manifestations des derniers jours dans son pays. Lors d'une conférence de presse à Tunis, Recep Tayyip Erdogan a maintenu son projet de réaménagement du parc Gezi, qui jouxte la place Taksim à Istanbul, à l'origine des troubles. Le chef du gouvernement, qui s'était auparavant entretenu avec son homologue tunisien issu du parti islamiste Ennahda, devait rentrer dans la soirée au terme d'une visite au Maghreb. Selon lui, des groupes déjà responsables de violences par le passé instrumentalisent ce qui a commencé comme une manifestation à caractère écologique. Plusieurs étrangers ont été arrêtés en liaison avec les troubles, a-t-il ajouté. "Si vous dites : 'je vais tenir un rassemblement et incendier, détruire', nous ne le permettrons pas", a dit Recep Tayyip Erdogan. "Nous sommes contre la domination de la minorité par la majorité, et nous ne pouvons pas non plus tolérer le contraire", a-t-il ajouté en révélant que sept étrangers avaient été arrêtés. Il a mis en cause ce qu'il a appelé "des groupes de terroristes", dont un qui a revendiqué la paternité de l'attentat à la bombe qui a visé le 1er février l'ambassade des Etats-Unis à Ankara. En s'en prenant à une partie des manifestants de Taksim, le chef du gouvernement a toutefois paru adopter un ton relativement plus conciliant qu'avant son départ pour le Maghreb, quand il avait taxé les protestataires de "pillards". La police est intervenue pour réprimer les manifestations, et trois personnes ont péri, dont un policier qui a fait une chute d'un pont à Adana, dans le Sud-Est, en pourchassant des manifestants. On dénombre aussi plus de 4.000 blessés dans une dizaine de villes de Turquie. "DÉRIVE AUTORITAIRE" Au coeur de la contestation figure le projet des autorités de raser certains arbres du parc Gezi, afin de faire de la place pour notamment construire la réplique d'une caserne de l'époque ottomane. Certains en Turquie demandent au chef du gouvernement de présenter luimême des excuses pour la répression policière des six journées de manifestations. Dans une tribune que publie à Paris Le Monde daté de vendredi, l'écrivain turc Ohran Pamuk, prix Nobel de littérature, parle d'une "dérive autoritaire" du pouvoir en place. "La planification de réaménagements aussi importants dans un espace public qui concentre les souvenirs de millions de gens puis le début des travaux par le déracinement des arbres sans avoir consulté les habitants d'Istanbul constituent une grave erreur pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan", écrit l'auteur, natif de cette ville. "Cette attitude insensible témoigne assurément d'une dérive autoritaire", continue l'écrivain en ajoutant que "la situation des droits de l'homme en Turquie n'a jamais été aussi déplorable depuis dix ans". L'opposition demande au Premier ministre de présenter des excuses et de limoger les responsables de la répression policière. La police a de nouveau tiré des grenades lacrymogènes contre des centaines de manifestants qui scandaient des slogans anti-Erdogan mercredi soir dans les rues de la capitale, Ankara, ont rapporté des témoins. PORTE DE SORTIE À Tunceli, dans l'est du pays, les protestataires ont érigé une barricade et lancé des pierres sur les policiers, qui ont riposté avec des canons à eau. Les rues d'Istanbul, où le mouvement de contestation s'est cristallisé il y a une semaine, ont en revanche retrouvé le calme. Pour les commentateurs, la mauvaise gestion de la crise par le Parti de la justice et du développement (AKP) et l'"arrogance" du Premier ministre, qui a dit lundi en s'envolant pour le Maroc que le calme serait revenu à son retour, ont jeté de l'huile sur le feu. Le vice-président de l'AKP, Huseyin Celik, en a pris acte en invitant les élus du parti islamiste à ne pas aller acclamer Recep Tayyip Erdogan à l'aéroport à son retour pour ne pas attiser les tensions. Un porte-parole de protestataires reçus par le vice-Premier ministre, Bülent Arinç, a demandé "le limogeage de tous ceux qui ont donné l'ordre d'utiliser la force (...), à commencer par les gouverneurs et les chefs de la police à Istanbul, Ankara et Hatay". Recep Tayyip Erdogan, qui reste populaire chez de nombreux Turcs, doit maintenant trouver une porte de sortie à la crise sans donner l'impression de capituler. Pour sa part, le chef de l'Etat, le président Abdullah Gül, lui-aussi issu de l'AKP mais qui a adopté tout au long de la crise un ton plus mesuré que celui du Premier ministre, a demandé jeudi que le débat quitte la rue. Avec Ece Toksabay et Ayla Jean Yackley à Istanbul et Jonathon Burch à Ankara, Tangi Salaün, Eric Faye et Jean-Loup Fiévet pour le service français http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130606.REU5781/le-premierministre-turc-met-en-cause-les-manifestants-de-taksim.html Turquie: Erdogan reste le favori dans son quartier d'origine, quoique... L’Express De notre envoyé spécial, Gokan Gunes, publié le 06/06/2013 à 12:30, mis à jour à 15:20 A Istanbul, non loin de la place Taksim, où des milliers de manifestants réclament la démission du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, nombre d'habitants du quartier populaire de Kasimpacha lui accordent leur soutien. Mais pas tous. Köksal Güler accueille son déjeuner avec un grognement impatient. "Tayyip ? Un type en or!", s'exclame ce cordonnier âgé de 61 ans avant d'attaquer goulûment ses "kuru fasülye" - des haricots blancs assortis de riz, un plat prisé des Turcs d'origine populaire. Comme tout le monde ici, Köksal appelle par son prénom le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Ils ont grandi ensemble dans les rues pentues de Kasimpacha, un quartier populaire situé à un jet de pierre de la place Taksim, où la plupart des femmes sont voilées. Sur un terrain vague, un peu plus loin, des poules se disputent des ordures. "C'était un garçon très apprécié dans le quartier. Il aidait les gens quand il le pouvait et il était bon au foot", se souvient Köksal. Alors que des dizaines de milliers de Turcs appellent à la démission du premier ministre, dans plusieurs grandes villes du pays, ici, les habitants font preuve d'une loyauté sans faille envers l'ancien gamin du quartier. Le long des rues, l'empreinte de l'AKP (Parti pour la justice et le développement, islamoconservateur) et de son dirigeant sont omniprésentes. Des fanions aux couleurs du parti sont accrochés le long des trottoirs, et le stade de l'équipe de foot locale a été renommé il y a peu Stade Recep Tayyip Erdogan. Tayyip nous a apporté l'asphalte et la dignité "Depuis que Tayyip a été élu, tout va de mieux en mieux", assure Köksal. Avant d'être cordonnier, il a sillonné la ville pendant vingt ans en tant que chauffeur de taxi. "Il y a dix ou quinze ans, les routes étaient boueuses ici. Tayyip nous a apporté l'asphalte et la dignité", ajoute-t-il. Costume, cravate et iPad à la main, Mehmet Uygur défend lui aussi avec énergie le premier ministre turc: "Avant, la Turquie était un pays arriéré. Aujourd'hui, les manuels scolaires sont gratuits et des hôpitaux sont construits." Mais pour cet avocat de 36 ans, c'est surtout la lutte contre la corruption qui assure son soutien à Erdogan. "Après le grand séisme de 1999 (qui a fait environ 20000 morts, ndlr), le Croissant Rouge est arrivé dans le quartier. Mais les humanitaires n'avaient même pas de tentes à nous distribuer, se souvient-il. L'argent avait été détourné." "A l'âge des gamins qui sont dans la rue, moi, j'étais au front", renchérit Köksal en exhibant sa carte d'identité, où est inscrit en lettres capitales rouges le mot "Gazi", vétéran. Il a participé à l'invasion de Chypre en 1974. "De quoi se plaignent-ils? A mon avis, ils sont manipulés par des groupes radicaux!" Tous ne sont pas de cet avis. Attablé à la terrasse d'un café, Ismail, 48 ans, joue au okey, un jeu proche du rami, très populaire en Turquie. Ce vendeur de pièces détachées de moto, reconnaît que "la réaction de la police a été disproportionnée". Deux manifestants sont morts depuis le début du mouvement, et les représentants de la contestation ont exigé le renvoi des chefs de la police de plusieurs villes du pays. "Les manifestations de ce genre sont une bonne chose pour la démocratie, affirme-t-il. Mais on a encore besoin d'Erdogan." "Beaucoup de gens dans le quartier pensent que Tayyip est en train de mal tourner, assure pour sa part Nursev, qui tient une boulangerie à quelques mètres de l'immeuble où a grandi Erdogan. Mais ils ont peur d'être inscrits sur une liste par l'AKP, qui contrôle l'accès à l'emploi ici". Nursev, qui s'oppose à toute "intrusion dans la sphère privée", soutient discrètement les manifestants sur Facebook. Le premier ministre turc rentre ce jeudi d'une tournée de trois jours au Maghreb. Les manifestants ont promis d'organiser un comité d'accueil digne de ce nom. "Il n'est pas le genre d'homme à flancher pour si peu, sourit Köksal. Après tout, il est l'un des nôtres". La revanche des "Turcs noirs" De nombreux observateurs parlent d'une revanche des musulmans pratiquants, les "Turcs noirs". Nombre de ceux-ci ont quitté la campagne pour rejoindre les villes ; ils jugent "discriminatoire" le modèle laïque défendu par l'armée et l'élite politique européeanisée. "La plupart des habitants du quartier de Kasimpacha viennent d'Anatolie ou de la mer Noire (les parents d'Erdogan sont eux-mêmes originaires de Rize, ndlr). Ils ont l'impression d'être enfin représentés. Pour eux qui sont habitués au délaissement des pouvoirs publics, c'est extraordinaire", explique Ersan, un kurde originaire du quartier ayant émigré en Grande-Bretagne. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-erdogan-reste-le-favoridans-son-quartier-d-origine-quoique_1255273.html Erdogan maintient le projet de réaménagement de Taksim NouvelObs Créé le 06-06-2013 à 14h52 - Mis à jour à 14h52 TUNIS (Reuters) - Le Premier ministre turc a condamné jeudi la stratégie consistant à "incendier et détruire" de certains des participants aux manifestations des derniers jours, et a maintenu son projet de réaménagement du parc Gezi près de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine des troubles. Recep Tayyip Erdogan a fait ces déclarations à la presse à Tunis, à l'issue d'un entretien avec son homologue tunisien, et avant de reprendre l'avion pour la Turquie où il était attendu dans la journée au terme d'une tournée au Maghreb. Selon lui, des groupes responsables d'autres violences par le passé instrumentalisent ce qui a commencé comme une manifestation à caractère écologique. Un certain nombre d'étrangers ont été arrêtés en liaison avec les troubles, a-t-il ajouté. "Si vous dites : 'je vais tenir un rassemblement et incendier, détruire', nous ne le permettrons pas", a dit Recep Tayyip Erdogan. "Nous sommes contre la domination de la minorité par la majorité, et nous ne pouvons pas non plus tolérer le contraire", a-t-il ajouté. La police est intervenue pour réprimer les manifestations, et trois personnes ont péri et plus de 4.000 autres ont été blessées au total dans une dizaine de villes de Turquie. Au coeur de la contestation figure le projet des autorités de raser certains arbres du parc Gezi, afin de faire de la place pour reconstruire une caserne de l'époque ottomane. Certains en Turquie demandent au chef du gouvernement de présenter luimême des excuses pour la répression policière des six journées de manifestations. Dans une tribune que publie à Paris le journal Le Monde dans son édition datée de vendredi, l'écrivain turc Ohran Pamuk, prix Nobel de littérature, parle d'une "dérive autoritaire" du pouvoir en place. "La planification de réaménagements aussi importants dans un espace public qui concentre les souvenirs de millions de gens puis le début des travaux par le déracinement des arbres sans avoir consulté les habitants d'Istanbul constituent une grave erreur pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan", écrit l'auteur, natif de cette ville. "Cette attitude insensible témoigne assurément d'une dérive autoritaire", continue l'écrivain en ajoutant que "La situation des droits de l'homme en Turquie n'a jamais été aussi déplorable depuis dix ans". Tarek Amara, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130606.REU5761/erdoganmaintient-le-projet-de-reamenagement-de-la-place-taksim.html Turquie: «On n'a rien vu venir» Slate.fr Par Ariane Bonzon | publié le 06/06/2013 à 11h13, mis à jour le 06/06/2013 à 12h52 Istanbul (Turquie) Aviez-vous prévu ce soulèvement populaire en Turquie? C’est la question que nous avons posée à Istanbul à trois chercheurs français, parmi les plus fins connaisseurs du pays où ils vivent et travaillent depuis de nombreuses années et dont ils parlent la langue. Jean-François Pérouse est enseignant-chercheur, directeur de l’Institut français d’études anatoliennes (IFEA). Il est l’auteur de La Turquie en marche (éditions de la Martinière, 2004). Pour être franc, personne dans la communauté des chercheurs n’a vu venir cet ample mouvement. Celui-ci est le produit d’une accumulation-succession d’événements, de décisions et de déclarations intempestives qui a engendré une alchimie inédite de forces sociales et politiques réunies d’abord par un «ras-lebol» commun, puis par une communauté de destin face à la répression policière. Ce qu’on a seulement pu observer depuis quelques années, c’est la structuration d’un réseau d’opposants à la politique urbaine et environnementale de l’AKP (parti de la Justice et du développement, au pouvoir depuis 2002, NDLR) une politique peu participative et peu soucieuse du bien public. A présent, c’est la viabilité de cette alliance improbable et sa capacité à accoucher d’un agenda politique alternatif et consensuel qui ne manque pas de susciter bien des interrogations... Alexandre Toumarkine, chercheur français à Istanbul. Auteur de Géopolitique de la Mer Noire: Turquie et pays de l'ex-URSS (éditions Karthala, 2000). Sur la politique urbaine, les grands projets mégalomaniaques, l'affairisme, on avait déjà tiré la sonnette. Sur le politique: nous n’avons pas vu venir la mobilisation, malgré un très grand nombre de micro-réactions à des microquestions (fermeture d'un cinéma) ou sur des sujets plus importants (1er mai, enjeu symbolique a Taksim, contestation étudiante dans les campus, incitation aux mères de faire trois enfants et plus, propos sur l’avortement, loi sur l'alcool). Et puis, nous n’avons pas analysé assez précisément les conséquences de la concentration du pouvoir dans les mains de Recep Tayyip Erdogan et de ses hommes. On s'est trop concentré sur les fissures au sein de l’électorat de l'AKP. Elise Massicard, responsable de l'observatoire de la vie politique turque à l'Institut français d'études anatoliennes, et chercheuse associée au Ceri. Auteure de L’autre Turquie (PUF , 2005). A ma connaissance, personne ne l’avait vraiment prévu. Le parc Gezi n’était pas une cause très connue, et a fait office d’étincelle, de «goutte d’eau». Seuls ceux, rares, qui suivaient la mobilisation du parc de Gezi ont, dès la semaine dernière, senti monter la tension palpable depuis le 1er mai (cf cet article publié sur le site de l'Observatoire de la vie politique turque et sur ce blog). La manifestation du 1er mai sur la place symbolique de Taksim avait été interdite en raison des travaux en cours, ce qui avait donné lieu à des violences policières (gaz lacrymogènes notamment). A la suite de cela, les manifestations sur la place Taksim (place de la Division), l’avenue Istiklal (l’avenue de l’Indépendance) et devant le palais de Justice avaient été interdites pour un an. Cette interdiction a provoqué la colère, et d’autres manifestations ont eu lieu, qui ont été réprimées de manière musclée. Durant tout le mois de mai, les tensions se sont accumulées et cristallisées sur la place Taksim. Sinon, l’attention des observateurs était accaparée par le processus de résolution de la question kurde et la question syrienne. Vendredi 31 mai et samedi 1er juin encore, était organisée à Istanbul une conférence sur les dix ans au pouvoir de l’AKP. Durant la première journée, les chercheurs adoptant un regard distancié voire critique du bilan de l’AKP étaient en minorité. Propos recueillis par Ariane Bonzon http://www.slate.fr/monde/73531/turquie-rien-vu-venir TURQUIE. Soupçon de répression sur Twitter et Facebook Le Nouvel Observateur Des manifestants on été arrêtés pour "incitation à l'émeute" sur Twitter et l'accès aux réseaux sociaux est difficile à Istanbul. 05/06/13 Par Paul Laubacher La répression 2.0 continue. Après l'Iran, la Tunisie, l'Egypte, et plus récemment la Syrie, c'est au tour de la Turquie d'entrer un peu plus dans la danse de la répression du web. Au moins 29 personnes ont été arrêtées dans la nuit de mardi 4 juin à mercredi à Izmir, ville d'Anatolie, pour "incitation à l'émeute et pour propagande" sur Twitter, rapporte le "Hurriyet Daily News". Une première depuis le début des manifestations contre le gouvernement et la politique de Recep Tayyip Erdogan. Selon Erkan Kiliç, un responsable local du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), les 29 personnes interpellées sont "des enfants", âgées entre 18 et 24 ans. Il assure que les tweets des "détenus" sont avant tout inoffensifs, à l'exception de quelques injures, qui n'étaient "pas si graves". Pour le responsable local du Parti républicain, avec ces arrestations liées à des propos publiés sur Twitter, la liberté d'expression est bafouée. Erdogan : "La menace, aujourd'hui, s'appelle Twitter" "Nous ne sommes pas encore certain que ces arrestations soient liées à une quelconque activité sur Twitter. Mais les suspicions sont fortes", explique Johann Bhir, chargé de l'Europe de l'est chez Reporters sans frontières, au "Nouvel Observateur". "Ce que l'on sait, c'est qu'elles interviennent au lendemains des propos du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, à propos de Twitter." Le Premier ministre turc, qui possède un compte sur le site de micro-blogging avec 2,7 millions d'abonnés, a estimé que "la menace, aujourd'hui, s'appelle Twitter. C’est là que se répandent les plus gros mensonges. Les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société." Plus inquiétant, le site spécialisé Techcrunch affirme que l'accès aux réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook, depuis Istanbul "est presque impossible". Selon plusieurs témoignages, "les autorités bloquent l'accès à des sites de manière localisée, autour de la place Taksim, où des milliers de personnes manifestent. Ils ont réduit la bande passante au strict minimum afin que, officiellement, l'usage ne soit pas bloqué mais que l'utilisation soit extrêmement lente." Réduire la bande passante est relativement simple pour le gouvernement turc. L'ensemble du trafic internet passe par l'opérateur Turk Telecom qui centralise tous les systèmes turcs. Concrètement, des sites peuvent être bloqués par l'opérateur sur demande. Selon le "Guardian", des milliers de sites seraient "invisibles" depuis plusieurs jours en Turquie. En plus de la centralisation de l'infrastructure, Il existe aussi un organisme gouvernemental qui peut interdire et surveiller les sites sans mandat judiciaire. Reporters sans frontières assure n'avoir aucune preuve de coupures volontaires de l'accès à internet. "On mène l'enquête, mais rien n'indique pour l'instant que ces coupures ne soit pas dû à l'état des infrastructures", souligne Johann Bhir. Information confirmée par Renesys, société de surveillance du trafic internet mondial, qui explique que les communications de la Turquie vers l'extérieur ne sont pas bloquées, à l'inverse de ce qui s'est produit en Syrie et en Egypte. Face à une censure encore présumée, les internautes et manifestants turcs s'équipent. Sur leurs smartphones, ils installent les applications Ustream, qui diffuse des vidéos en direct, et Zello, qui fonctionne comme un talkie-walkie. Et sur leurs ordinateurs, les Turcs optent pour les réseau privé virtuel (VPN), notamment Hotspot Shield, installé le week-end dernier par plus de 120.000 Turcs, pour devenir impossible à localiser... et à surveiller. http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130605.OBS2011/turquiesoupcon-de-repression-sur-twitter-et-facebook.html Turquie : le défi démocratique Ouest France Editorial jeudi 06 juin 2013 C'était en juin 2011 et cela paraît un siècle. Istanbul rayonnait. Le miracle économique turc faisait des envieux. Sur la scène intérieure, Erdogan engrangeait dans les urnes les fruits de sa stratégie gagnante. Développement, recentrage laïque, marginalisation de l'armée, dialogue avec l'Europe. Sa réélection fut un véritable triomphe. Sur la scène diplomatique, la Turquie ne se représentait plus seulement comme un des piliers de l'Otan ou un candidat endimanché voulant entrer en Europe. Elle se voyait en puissance, en facteur de stabilisation et de prospérité dans une région qui en est dépourvue. Au ministère turc des Affaires étrangères, on appelait cela la doctrine « zéro problème » avec le voisinage. Business. Industrie. Textile. Bâtiment. Séries télévisées inondant le marché arabe. La cause palestinienne était devenue une cause turque. Le rêve néoottoman de la nouvelle classe dirigeante était aussi inavouable que palpable. Les analystes avaient beau alerter sur l'aveuglement qu'une certaine superbe peut produire, l'avertissement n'était pas entendu. Deux ans plus tard, l'horizon vient pourtant de changer du tout au tout. Avec la guerre en Syrie, les tensions avec Israël et le dossier iranien, le temps du « zéro problème » est manifestement révolu. Et sur la scène intérieure, le raidissement du pouvoir exercé par Recep Tayyip Erdogan vient, depuis une semaine, de toucher un point limite. Que demandent en substance les milliers de jeunes qui occupent la place Taksim ? La fin de la dérive autocratique engagée depuis 2011. Arrestations de journalistes, de militants des droits de l'homme, d'avocats. Mainmise sur la justice, les médias, l'université. Loi sur le voile, enseignement religieux, croisade contre l'alcool : autant d'atteintes progressives aux principes d'une laïcité pourtant si fondatrice au pays d'Atatürk. Sans compter la corruption, masquée jusqu'ici par le miracle économique. Tout s'est passé comme si la griserie du pouvoir avait rendu Erdogan aveugle aux évolutions de sa propre société. Comme si, parvenu au sommet, le cercle vertueux de son ascension était brisé. Dans la modernisation d'Ankara, l'Europe a joué une bonne part. L'ouverture, en 2005, des négociations d'adhésion a eu un effet positif sur les réformes. Pour plaire à Bruxelles et amadouer l'armée turque, Erdogan a conjugué développement et démocratisation. En amenant son pays à un point où personne, il y a vingt ans, ne l'attendait. Ces mérites ne peuvent être effacés. Mais ce qui l'attend aujourd'hui, à son retour d'Afrique du Nord, est un défi qu'il ne peut plus éluder. La violence de la répression des manifestations a radicalisé un mouvement de contestation multiforme. Et les luttes intestines au sein de l'AKP ne sont pas le moindre des pièges. En définitive, la question est élémentaire. Erdogan entend-il fuir plus avant dans la spirale du pouvoir autocratique ou laisser respirer démocratiquement la jeunesse du boom économique qu'il a lui-même favorisé ? Sa conception de la démocratie, telle qu'il l'a exprimée jusqu'ici - en résumé : on vote et on se tait jusqu'aux prochaines élections - n'est guère encourageante. On a longtemps glosé sur l'agenda caché des islamistes modérés, attendant leur heure. C'est l'agenda autoritaire qui est en fait à craindre. Laurent Marchand http://www.ouest-france.fr/actu/editorial_-Turquie-le-defi-democratique_36322199687_actu.Htm TURQUIE • Comment Erdogan est devenu autocrate Courrier international Après avoir été lui-même victime de la brutalité de l'Etat dans sa jeunesse, Erdogan s'en prend directement à ses concitoyens. Au point qu'il s'est mis à penser que "l'Etat, c'était lui", affirme le journal turc T24. T24 | Hasan Cemal | 6 juin 2013 Erdogan, lui aussi, a connu la prison, et il y a même été torturé. Pour un poème qu'il avait lu en 1997, il a été incarcéré et interdit un temps d'activité politique. Un de ses vieux compagnons m'a raconté qu'en 1977 il avait été arrêté pour avoir participé à une manifestation non autorisée, emmené au poste de police et violemment torturé. Erdogan a par ailleurs vécu difficilement les tracasseries que ses filles ont subies à une certaine époque parce qu'elles portaient le foulard. Erdogan, en tant que citoyen de ce pays, a donc subi la violence de l'Etat tout-puissant. Il a pu goûter à la brutalité de celui-ci. On aurait pu attendre d'une personne qui a vécu ce genre d'expérience plus de compréhension, de tolérance et d'indulgence. Dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union européenne (UE), il a réalisé des avancées indéniables sur le plan du droit et de la démocratie. Il a ainsi mis un terme à la tutelle que l'armée exerçait sur la société et a fait en sorte que l'autorité militaire dépende désormais de l'autorité civile élue, c'est-à-dire du gouvernement, ce qui était juste. Sauf qu'il s'est ensuite substitué aux militaires qui freinaient le processus démocratique et s'est mis à son tour, considérant qu'il incarnait désormais l'Etat, à bloquer cette évolution démocratique. Il est ainsi devenu avec le temps l'unique source du pouvoir, à tel point qu'il s'est mis à penser que "l'Etat, c'était lui". Tout en recourant de plus en plus souvent à la force, il a, peut-être sans s'en rendre compte, été pris par une sorte d'ivresse du pouvoir. Une sorte d'orgueil d'enfant gâté qui ne veut plus lâcher le pouvoir, qui sait tout et qui ne tolère plus aucune critique. Les médias sous contrôle Il a alors commencé à être craint. Le monde des affaires s'est mis à avoir peur de lui parce qu'il a montré en distribuant tantôt des récompenses tantôt des sanctions sévères qu'il était, en incarnant l'Etat, en mesure de menacer sérieusement leurs intérêts. C'est ainsi que les patrons des grands groupes de presse, qui tous sont issus du monde des affaires, se sont soumis à lui. A tel point que le Premier ministre a commencé a donné son avis sur le sort qui devait être réservé à tel rédacteur en chef ou à tel éditorialiste. Sur certains sujets, c'est lui qui a le dernier mot et qui décide de ce qui va être publié. Il est arrivé qu'on s'adresse directement à lui ou à ses proches conseillers pour savoir comment une information devait être traitée. Il s'est aussi permis de réunir à Ankara les patrons de médias et des rédacteurs en chef pour leur expliquer quelles étaient les lignes rouges à ne pas franchir. C'est encore lui qui a le dernier mot lorsqu'il s'agit de savoir comment les journaux et les chaînes de télévision doivent être répartis entre ces différents patrons. Il décide alors à qui on va ôter un quotidien ou une chaîne et à qui on va les réattribuer. L'ombre d'Erdogan sur les médias s'est fait sentir dans la façon dont ont été couverts les événements du parc Gezi. Nous avons ainsi pu mesurer l'état pitoyable des médias dont la couverture de cette mobilisation a été scandaleuse. Plus Erdogan s'est vu comme incarnant l'Etat, plus il a considéré qu'il avait raison sur tout. Par exemple, il a estimé que la statue de Kars [statue de 25 mètres de haut édifiée en 2007 à Kars dans l'est du pays] était une "horreur" et, qu'à cela ne tienne, il l'a fait détruire [en 2011]. Fâché par des éditoriaux critiques, il a mis en garde les patrons de presse en leur disant : "C'est toi qui les paies, alors surveille tes éditorialistes." Il a encore déclaré : "Que disparaisse ce type de journalisme !" [en réaction à la publication par Milliyet des entretiens secrets avec le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan] et le patron du quotidien incriminé en a alors "tiré les leçons" [en sanctionnant l'éditorialiste Hasan Cemal, auteur de cet article, qui avait défendu son journal qu'il a depuis quitté pour rejoindre le site <www.t24.com.tr>]. Le nombre de journalistes et d'éditorialistes qui ont perdu leur job à la suite des manœuvres en coulisse n'a cessé d'augmenter. Il s'est mêlé de la série télévisée Muhtesem Yüzyil ["Le siècle magnifique", qu'il considérait insultant pour le sultan Soliman le Magnifique]. Il a qualifié d'"alcooliques" ceux qui boivent de l'alcool, de "pillards" ceux qui résistent dans le parc Gezi. Dans un contexte où l'on a assisté à une augmentation significative du nombre de journalistes emprisonnés, la liberté d'expression a connu une régression. La sensibilité des alévis [chiites hétérodoxes anatoliens, minoritaires] pour lesquels aucune solution n'a été apportée durant les mandats d'Erdogan n'a absolument pas été prise en compte lors du choix du nom du troisième pont sur le Bosphore [Yavuz sultan Selim, c'est-à-dire Selim Ier, sultan ottoman connu pour avoir combattu violemment les chiites ; ce pont a été inauguré en présence d'Erdogan le 29 mai]. Il vient aussi d'annoncer qu'il ferait construire une mosquée sur la place Taksim. Erdogan, qui croit qu'il peut faire ce qu'il veut parce qu'il a remporté les dernières élections et qui menace de "faire descendre dans la rue 50 % de la population", a choisi un chemin très risqué qui ne peut contribuer qu'à polariser davantage la Turquie et qui est susceptible de menacer la stabilité du pays. Souhaitons que les personnes de bonne volonté qui sont dans son entourage puissent freiner ce penchant autoritaire et le ramener à la raison. T24 | Hasan Cemal | 6 juin 2013 http://www.courrierinternational.com/article/2013/06/06/comment-erdoganest-devenu-autocrate Le Premier ministre turc campe sur ses positions, un policier mort Romandie Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré jeudi son refus de céder face aux milliers de manifestants qui exigent depuis sept jours sa démission. Il a de nouveau dénoncé l'implication de "terroristes" dans le mouvement de contestation, qui a fait un troisième mort, un policier. Quelques heures avant de rentrer dans son pays à l'issue d'une tournée de trois jours au Maghreb, le chef du gouvernement est resté intransigeant, excluant, de Tunis, de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde qui agite l'ensemble de la Turquie. Comme il l'avait déjà fait le week-end dernier, M. Erdogan a également dénoncé la présence d'"extrémistes", certains "impliqués dans le terrorisme", montrant du doigt sans le nommer le groupe d'extrême gauche turc interdit DHKP-C (Front révolutionnaire de libération du peuple) qui avait revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara. Le premier ministre devait retrouver jeudi soir son pays en pleine agitation. Comme les soirs précédents, des dizaines de milliers de manifestants ont déferlé jeudi à la nuit tombée sur la place emblématique Taksim à Istanbul aux cris de "Tayyip, démission!", déterminés à relever le défi lancé par le chef du gouvernement. Exigences fortes des protestataires Mercredi, une délégation de représentants du mouvement de contestation a remis au vice-premier ministre Bülent Arinç une liste d'exigences, parmi lesquelles le renvoi des chefs de la police de plusieurs grandes villes, dont Istanbul et Ankara, et la remise en liberté des personnes interpellées. M. Erdogan a indiqué jeudi que sept étrangers "impliqués dans les troubles" avaient été interpellés en Turquie, sans autre détail. Son ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, a précisé ultérieurement que deux de ces sept personnes deux Français, deux Iraniens, un Grec, un Allemand et un Américain - avaient été remises en liberté. A Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un pont mercredi en poursuivant des manifestants, a annoncé jeudi la chaîne de télévision privée NTV. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la contestation, qui a aussi fait deux morts chez les manifestants. Plus de 4000 blessés Outre les trois morts, 4355 personnes ont été blessées en une semaine, dont 47 très grièvement, a déclaré jeudi le syndicat des médecins turcs. Le dernier bilan officiel faisait état de "plus de 300" blessés seulement. (ats / 06.06.2013 21h52) http://www.romandie.com/news/n/Le_Premier_ministre_turc_campe_sur_ses_p ositions_un_policier_mort91060620132152.asp? Turquie : le Premier ministre durcit le ton France Info le Jeudi 6 Juin 2013 à 16:59 Par Justine Leclercq A l'occasion d'un discours en Tunisie, Recep Tayyip Erdogan a refusé ce jeudi de céder aux manifestants dans son pays. Le Premier ministre turc ne veut pas renoncer au projet urbain à Istanbul. Un projet qui a déclenché une vague de contestation en Turquie depuis vendredi dernier. La situation ne risque pas de s'apaiser en Turquie. Le chef du gouvernement, Recep Tayyip Erdogan, qui rentre dans son pays ce jeudi soir, a expliqué à Tunis qu"il ne cédera pas aux revendications des manifestants de la place Taksim. Le Premier ministre turc entend poursuivre son projet immobilier à Istanbul. Ces travaux sont à l'origine de la contestation qui a débuté vendredi dernier un peu partout en Turquie. Les manifestants refusent que les arbres du parc Gezi soient coupés pour construire une caserne et un centre commercial à Istanbul. Mais pour Recep Tayyip Erdogan ce projet "respecte l'histoire, la culture et l'environnement (...). Ce que nous faisons, c'est protéger les droits de la majorité et préserver la beauté d'Istanbul". Le Premier ministre turc a donc martelé que le projet urbain serait mené à bout. Le discours du Premier ministre pourrait galvaniser les manifestants Ce discours risque de mettre encore plus le feu aux poudres. Même si Recep Tayyip Erdogan souligne qu'il ne considère pas les écologistes comme des fauteurs de troubles. Le chef du gouvernement turc accuse des extrémistes impliqués dans le terrorisme de figurer parmi les protestataires. D'autre part, Recep Tayyip Erdogan indique que sept étrangers impliqués dans les troubles ont été arrêtés et présentés devant la justice turque. Il dément, par contre l'implication de diplomates étrangers. Deux étudiantes françaises ont été arrêtées la semaine dernière, l'une d'elle a été remise en liberté. A travers son discours à Tunis, le Premier ministre turc cherche à discréditer la contestation qui dure depuis une semaine maintenant. Mais l'effet inverse pourrait se produire. Et il pourrait avoir un accueil chahuté dans la soirée pour son retour en Turquie. La France dénonce ce jeudi, la répression policière en Turquie. Depuis sept jours : "la répression policière a fait deux morts, 2.000 blessés, 1.700arrestations temporaires, c'est trop! Aucune démocratie ne peut se construire sur la répression de ceux et celles qui s'expriment dans la rue. Le droit de manifester, le droit de s'opposer, doit être respecté", a déclaré le ministre délégué aux affaires européennes, Thierry Repentin, devant les sénateurs. La députée turque d'opposition, Gulsun Bilgehan trouve que le Premier ministre turc est "très violent". Par Justine Leclercq http://www.franceinfo.fr/societe/turquie-le-premier-ministre-durcit-le-ton1015187-2013-06-06 Turquie: La «première grosse erreur» d’Erdogan l’inflexible 20 Minutes Créé le 06/06/2013 à 17h02 -- Mis à jour le 06/06/2013 à 18h19 MONDE – A se croire tout-puissant, le Premier ministre turc et chef de l’AKP, Recep Tayyip Erdogan, qui se montre inflexible face aux manifestations à travers la Turquie, prend le risque, paradoxalement, d’affaiblir sa position... Dans la rue, Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérives autoritaires et de vouloir «islamiser» la société turque, concentre toutes les critiques. C’est contre lui et son mode de gouvernance -et non le régime- que les manifestants se mobilisent. Caricaturé en nouveau Hitler, interpellé aux cris de «dictateur démission!», le Premier ministre s’est montré jusque-là inflexible face à la contestation. Refusant toute concession, il a au contraire sévèrement réprimé les manifestations, faisant un usage «disproportionné» de la force, selon la Fédération internationale des Droits de l’Homme. Son comportement autoritaire ne date pas d’hier. Il en avait déjà donné le signe peu après son arrivée au pouvoir. En avril 2004, un dessinateur de presse le caricature en chat incapable de se dépêtrer de sa pelote de laine. Le croquis, publié en une du quotidien laïque de gauche Cumhuriyet, n’a pas plu à Erdogan. Le Premier ministre a attaqué l’auteur en justice, condamné à verser 5.000 livres turques (2.000 euros) pour «offense à son image». Entouré de collaborateurs serviles et isolé au sommet Allergique à la critique et se mêlant de tout, y compris des arts, Erdogan ne tolère aucune contradiction, au point de s’être entouré, avec le temps, de collaborateurs serviles qui ne font qu’opiner à ses décisions. Il est devenu «la victime de ce groupe de pensée unique» et «se retrouve le seul à tout savoir», estime Henri J. Barkey, chercheur à l’université de Lehigh, aux Etats-Unis. Isolé au sommet, Erdogan, 59 ans, a peut-être sous-estimé le fait qu’il s’était déconnecté de son peuple, qui le lui rappelle aujourd’hui dans la rue. «Il est tout-puissant. Et comme l’opposition [CHP, laïque] n’est pas crédible, son caractère autoritaire peut davantage s’exprimer», remarque Dorothée Schmid, qui dirige le programme Turquie contemporaine de l'Ifri. Erdogan se sent d’autant plus fort que son parti, l’AKP (islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002), a gagné trois fois de suite les élections législatives, avec un score record de 50% au dernier scrutin en 2011. Fort de cette légitimité démocratique, le Premier ministre affiche une confiance inébranlable. Les manifestants le traitent de dictateur? Il parle d’une «poignée de vandales», qu’il renvoie, sûr de lui, «aux prochaines élections». Ce musulman pratiquant, issu d’un milieu modeste, peut compter sur une base électorale et sociale solide et une popularité toujours forte. «Poutinisation» du pouvoir Il compte d’ailleurs sur ce soutien pour remporter l’élection présidentielle l’an prochain, où il doit présenter sa candidature, faute de pouvoir rempiler légalement pour un quatrième mandat à la tête du gouvernement. Mais, d’ici là, il veut faire adopter une réforme de la Constitution pour donner plus de pouvoir à la fonction présidentielle. D’où les accusations de «poutinisation» à son encontre, en référence au président russe Vlamidir Poutine, qui avait modifié la Constitution pour pouvoir passer de président à Premier ministre (et vice-versa) tout en gardant les pleins pouvoirs. Droit dans ses bottes Alors que le président Abdullah Gül a montré des signes d’apaisement, Erdogan est resté droit dans ses bottes ce jeudi face à la mobilisation. Depuis la Tunisie, où il était en déplacement, il a affirmé qu’il «mènerait à son terme» le projet d’urbanisation à Istanbul qui a mis le feu aux poudres, et accusé une organisation terroriste ainsi que sept étrangers, arrêtés, de participer aux troubles. Pourra-t-il tenir longtemps sur ce mode? A se croire tout-puissant, Erdogan prend le risque, paradoxalement, d’affaiblir sa position. «Il s’est infligé lui-même une profonde blessure, estime Henri J. Barkey. C’est sa première grosse erreur» depuis son arrivée au pouvoir. Sur le plan international, le Premier ministre a abîmé son image et celle de son pays au moment où les Turcs ont besoin de l’Otan dans la crise syrienne, qui déborde à sa frontière. Sur le plan intérieur, il a fédéré une partie de la société civile contre lui, qui lui demandera sans doute de rendre des comptes. Il s’est, enfin, mis aussi dans une position délicate au moment où le pouvoir mène de délicates négociations de paix avec les rebelles kurdes, celles-là mêmes qui pourraient inscrire en lettres d'or le nom d’Erdogan dans l’Histoire. Faustine Vincent http://www.20minutes.fr/monde/1169143-20130606-turquie-premiere-grosseerreur-derdogan-linflexible A Istanbul, la base de l'AKP reste fidèle à M.Erdogan LE MONDE | 07.06.2013 à 10h24 Guillaume Perrier Perché sur le toit d'un bus à son effigie, entouré de toute sa famille et du gouvernement au grand complet, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a voulu apparaître entouré, dès sa descente de l'avion qui le ramenait d'une tournée de quatre jours au Maghreb. L'appareil, attendu jeudi 6 juin à 21 heures, a atterri au milieu de la nuit à l'aéroport d'Istanbul. Le chef du gouvernement, qui reprenait les rênes laissés en son absence au vice-premier ministre Bülent Arinç, s'est adressé aux milliers de militants de l'AKP (Parti de la justice et du développement) venus l'accueillir, les remerciant pour être "restés calmes et responsables". M. Erdogan a de nouveau appelé à "la fin immédiate des manifestations, qui ont perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme". "Nous allons maintenant tous rentrer chez nous, a-t-il conclu, vous n'êtes pas le genre de gens qui tapent sur des casseroles dans les rues", a-t-il ajouté. Sur la place Taksim, toujours occupée par des milliers de protestataires, la réaction fut, dès la fin du discours du premier ministre, de faire tinter les casseroles et de réclamer de plus belle sa démission. Les premiers mots de M. Erdogan donne une indication sur ses intentions pour les jours à venir. En son absence, le président Abdullah Gül avait tenté de reprendre la main en ouvrant un dialogue avec les associations et les figures représentatives du mouvement, entraînant une baisse immédiate des tensions. A son départ de Tunis, M. Erdogan avait déjà vivement condamné "la stratégie qui consiste à incendier et à détruire". "LEADER MONDIAL" Dans plusieurs arrondissements de l'ouest d'Istanbul, les militants de l'AKP ont été invités dans la soirée, par SMS, à se rendre à l'aéroport pour faire un triomphe à leur "leader mondial". C'était notamment le cas à Esenler, l'un des quartiers les plus peuplés de la métropole turque (500 000 habitants), l'un de ces ensembles récents de la proche périphérie, cerné d'échangeurs autoroutiers et peuplé de classes moyennes et populaires. On y vote massivement en faveur de l'AKP, qui y a réalisé ses meilleurs scores à Istanbul "aux dernières élections législatives de 2011, avec 64,7 % des voix et où le parti peut compter sur environ 100 000 militants encartés", selon le chef de la section locale, Umut Özkan, un jeune avocat. Le parti avait pourtant donné des consignes inverses dans la journée de jeudi. Le porte-parole de l'AKP, Hüseyin Celik, avait appelé ses militants "à ne pas aller à la rencontre du premier ministre", jugeant qu'"il n'y avait pas de nécessité de lui montrer notre soutien". "Nous n'avons pas besoin d'aller l'accueillir, il est déjà dans notre cœur, nous lui montrerons à quel point nous sommes un pays civilisé et de fraternité", expliquait jeudi Mohammed Akkut, un barbier installé en face de la "mosquée du terminus", en plein milieu du quartier. "Tayyip Erdogan est le meilleur dirigeant que nous ayons eu depuis Atatürk, s'enthousiasme M. Akkut, 37 ans. La Turquie connaît beaucoup de succès, elle est en train de résoudre son problème avec les Kurdes. Quel autre pays peut en dire autant ?" "DANS QUELQUES JOURS TOUT CELA SERA TERMINÉ" Dans le salon de coiffure, une chaîne progouvernementale montre les images de la place Taksim, occupée par des milliers de manifestants. "Ce sont des groupes marginaux, des provocateurs, affirme Mohammed, en les désignant du menton. Au départ, c'était une vraie revendication mais depuis c'est infesté d'éléments terroristes et d'agents iraniens. Dans quelques jours tout cela sera terminé." Dans le salon, on acquiesce. "Sans notre premier ministre, la Turquie aurait été divisée et le pays aurait basculé dans le chaos." A Esenler, guère concerné par les manifestations, les habitants louent le "hizmet", le "service" du gouvernement, l'un des mots-clés de la stratégie de Recep Tayyip Erdogan. La politique de transformation urbaine, ici, est unanimement saluée. "Le troisième pont sur le Bosphore, l'aéroport, le projet de canal : c'est une très bonne chose", juge Ümit Bal, un vendeur de fruits et légumes, derrière son étal, sur le marché. "Ici, il y a vingt ans, c'était des bidonvilles, on marchait dans la boue, raconte-t-il en montrant ses chaussures. Maintenant, on a l'eau courante, les rues sont goudronnées et nettoyées, il y a des écoles..." Derrière le marché, une station de métro toute neuve, au nom d'Adnan Menderes, un ancien premier ministre conservateur, sera inaugurée avant l'été. Plus haut, c'est un centre culturel avec un espace de conférence de 3 000 places, qui est en cours de construction, ainsi qu'un immense hôpital d'Etat et un ensemble de logements collectifs. "Si les gens ne sont pas contents, qu'ils attendent les élections, lance M. Bal. Mais nous, nous continuerons à voter pour lui." http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/07/a-istanbul-la-base-de-l-akpreste-fidele-a-m-erdogan_3425953_3214.html Erdogan de retour au pays, acclamé par ses partisans Romandie Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fait une démonstration de force vendredi à son retour en Turquie après une tournée de trois jours au Maghreb. Devant des milliers de partisans venus l'accueillir à l'aéroport d'Istanbul, il a exigé la fin "immédiate" des manifestations antigouvernementales. Le chef du gouvernement turc a une nouvelle fois dénoncé les "anarchistes" et les "extrémistes" qui défilent depuis une semaine dans les rues des principales villes du pays en défiant son autorité, et ordonné l'arrêt de leur mouvement. Juché sur un bus et flanqué de son épouse et d'une bonne partie de son gouvernement, M. Erdogan a assuré qu'il n'était pas "le maître, mais le serviteur" de la Turquie. Il a remercié ses partisans pour leur retenue depuis le début de la crise. Erdogan ne cède pas Au moment-même où il était attendu à l'aéroport d'Istanbul, plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient toujours réunis sur l'emblématique place Taksim, à une vingtaine de kilomètres de là, aux cris de "Tayyip, démission!". Des milliers de personnes étaient également rassemblées dans la capitale Ankara. Quelques heures avant son retour, M. Erdogan a répété à Tunis son refus de céder aux protestataires en excluant de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde. "Nous mènerons ce projet à son terme (...) nous ne permettrons pas à une minorité de dicter sa loi à la majorité", a-t-il assuré. Colère Comme il l'a déjà fait, M. Erdogan a aussi dénoncé la présence d'"extrémistes", certains "impliqués dans le terrorisme" parmi les protestataires. Une allusion au groupe d'extrême gauche turc DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) qui a revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara. L'intransigeance du chef du gouvernement a alimenté la colère des manifestants, qui dénoncent sa dérive autoritaire et sa volonté d'islamiser la société turque. (ats / 07.06.2013 05h03) http://www.romandie.com/news/n/Erdogan_de_retour_au_pays_acclame_par_s es_partisans75070620130503.asp À Istanbul, le parc de Gezi s'est transformé en kermesse libertaire Par Laure Marchand Mis à jour le 06/06/2013 à 23:40 Publié le 06/06/2013 à 17:39 REPORTAGE - La mobilisation contre Erdogan rassemble forces de gauche, kémalistes et Kurdes.À Istanbul Telle une prise de guerre, une carcasse calcinée d'un bus de la municipalité d'Istanbul est plantée au milieu de la place. Un drapeau égyptien flotte sur le toit et une pancarte «Tahrir est à Taksim» a été accrochée sur le capot. Un jeune homme observe l'ambiance assis à la place du conducteur. Surprise… il est égyptien. «Je suis venu soutenir mes frères turcs, les aider à se structurer», explique, penché par une portière sans vitre, Ahmed Hassan, qui a participé activement à la révolution dans son pays en 2011. Autour de lui, la place de Taksim, désertée par les forces de police depuis samedi, n'est plus qu'un hymne géant à la gauche turque. Les bannières de syndicats et des portraits de Deniz Gezmis, révolutionnaire pendu en 1972 après le coup d'État, tapissent les murs et la façade du Centre culturel Atatürk, que le premier ministre Recep Tayyip Erdogan veut démolir. «Nous avons tué nos peurs, plus rien ne sera comme avant» Le petit parc de Gezi, dont la destruction programmée dans le cadre d'un projet de réaménagement urbain est à l'origine de la contestation, s'est transformé en kermesse. Le matin, on y pratique des cours de yoga. L'après-midi, les manifestants récupèrent quelques heures de sommeil sur des matelas jetés sur le sol. «Servez-vous, prenez un gâteau ou une boulette de lentilles, tout est gratuit», propose une jeune fille derrière un étal appétissant. Il est installé au bout de l'allée principale, rebaptisée «avenue Hrant-Dink», du nom du journaliste arménien assassiné en 2007 et à qui justice n'a toujours pas été rendue. Au milieu, un concours de saut à la corde s'improvise. «Pour nous, c'est comme une guerre de libération», résume Erhan, tout juste diplômé de son école de tourisme. L'imagination est au pouvoir. «Palace des çapulcu», annonce un écriteau en carton à l'entrée d'une tente. Çapulcu signifie «vandale», c'est le terme choisi par Recep Tayyip Erdogan pour qualifier les protestataires en Turquie. Ruken est de corvée volontaire pour ramasser les très rares déchets qui traînent: «Nous le faisons pour montrer à quel point nous sommes des “çapulcu”.» Entre un mégot et une coque de pistache qu'elle jette dans son sacpoubelle, cette éditrice analyse la ferveur générale: «Je crois que nous avons tué nos peurs, plus rien ne sera comme avant.» Sortir du carcan puritain Cette jeune génération qui étouffe sous le carcan puritain et autoritaire imposé par Erdogan laisse exploser sa soif de liberté dans le parc, transformé en espace autogéré. Elle fait partie de la moitié de la population qui n'a pas voté pour le Parti de la justice et du développement (AKP) en 2011 et qui se sent méprisée par le chef du gouvernement. «Erdogan, démission! Ni de droite ni de gauche, nous sommes tous des “çapulcu”», entend-on dans une manifestation improvisée sous les arbres. Hier après-midi, les occupants du parc de Gezi étaient clairement engagés à gauche de l'échiquier politique, mais ils ne veulent pas être réduits à cette identité. «Les Kurdes, les socialistes, les kémalistes, les LGBT(personnes non hétérosexuelles, NDLR), les défenseurs de l'environnement, les lycéens, nous sommes tous unis», résume Berkay, un étudiant en chimie qui porte un petit diamant à l'oreille, assis à un stand de défense des droits des homosexuels. Des membres de l'Association pour la pensée d'Atatürk - un mouvement qui défend l'héritage laïque et nationaliste de Mustafa Kemal - tiennent un conciliabule un peu plus loin. Sans trouver rien à redire à un drapeau rouge, vert et jaune - les couleurs du Kurdistan -, qui pend à une branche au-dessus d'eux. La brutalité de la réponse des forces de l'ordre a réussi le tour de force de rassembler des groupes qui s'ignoraient ou s'opposaient. «Nous dansons, nous chantons tous ensemble, s'enthousiasme Filiz, étudiante en droit. Nous en profitons, car la police va revenir, mais nous n'abandonnerons pas.» http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/06/0100320130606ARTFIG00619--istanbul-le-parc-de-gezi-s-est-transforme-enkermesse-libertaire.php?cmtpage=0 MANIFESTATIONS – Sept étrangers arrêtés en Turquie, dont deux Françaises Lepetitjournal.com Sept étrangers ont été arrêtés dans les troubles consécutifs aux manifestations antigouvernementales des derniers jours, dont six à Istanbul, ont confirmé les autorités. Aucun d’eux ne portait un passeport diplomatique, contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs médias jeudi. Parmi les sept étrangers, deux sont de nationalité française. Lorraine Klein, étudiante de 21 ans en Master 1 communication à l’université de Galatasaray, et une autre Française, volontaire pour la Fondation turque pour l’éducation (TEV), ont été arrêtées cette semaine et placées en centre de rétention dans l’attente d’une décision. Le ministre de l’Intérieur, Muammer Güler, a précisé jeudi que “deux Français, un Grec, un Allemand, un Américain et deux Iraniens” avaient été placés en garde à vue. "Six (étrangers) ont été traduits devant le procureur et un est en état d'arrestation", annonçait un peu plus tôt le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Jeudi midi, lepetitjournal.com d’Istanbul a pu joindre par téléphone Lorraine Klein, détenue au centre des étrangers de Kumkapı. Voici son récit des événements : “Je souhaitais écrire quelque chose sur les manifestations et je réalisais donc des photos et des interviews depuis quelques jours. Je n’étais pas là pour manifester. Mardi vers 1h30 du matin, j’étais en haut du stade de Beşiktaş, à Gümüşsuyu. Les manifestants avaient construit neuf barricades et j’avais commencé à photographier les barricades. Deux minutes après mon arrivée, la police a lancé des grenades lacrymogènes et sans que j’aie le temps de comprendre ce qui se passait, j’ai été arrêtée au niveau de l’Istanbul Teknik Üniversitesi. Tout s’est passé très vite. J’ai crié en anglais au policier. J’ai reçu quelques coups sur le chemin. On m’a d’abord emmenée dans un hôpital pour faire un contrôle. Il y avait trois hommes médecins qui ne parlaient que turc. Je n’ai pas pu montrer mes blessures. J’ai dit que j’avais mal à la tête. J’ai aussi été frappée aux jambes et j’ai reçu des coups de pied aux fesses. Puis j’ai été emmenée à la direction de la police à Vatan. J’ai donné mes affaires et quelques renseignements, puis je suis retournée à l’hôpital pour un nouveau contrôle. J’ai ensuite à nouveau été emmenée à Vatan, où on a pris mes empreintes et on m’a placée en détention. J’ai passé la nuit de mardi à mercredi à Vatan. Mercredi matin vers 11h, j’ai été emmenée au tribunal. J’ai été présentée à un procureur qui a recueilli mon témoignage vers 17h, en présence de deux avocats, l’un francophone et l’autre anglophone. Puis j’ai attendu avec une centaine de personnes, tous Turcs, jusqu’à 21h environ. Ensuite, toutes les personnes qui étaient avec moi ont été relâchées mais j’ai été emmenée d’abord au centre de Vatan puis au centre de rétention de Kumkapı, où j’ai passé la nuit de mercredi à jeudi. J’y suis toujours en ce moment. Je suis bien traitée, j’ai pu parler à ma famille. Je ne sais pas encore quelle décision a été prise à mon sujet.” Lorraine Klein reste détenue au centre de Kumkapı, le temps que la direction générale de la sécurité à Ankara analyse son dossier et décide de son sort. “Normalement, un ordre de remise en liberté devrait intervenir dans les prochaines heures”, explique son avocate Ayşegül Tansen, qui juge “peu probable” son expulsion du territoire. Jean-Jacques Paul, recteur adjoint de l'université de Galatasaray, où étudie la jeune femme, la décrit comme "une étudiante sérieuse, dont on souhaite la prolongation du séjour en Turquie." L’autre Française en garde à vue, une volontaire de la Fondation turque pour l’éducation (TEV), a été arrêtée dans la nuit de mardi à mercredi, a indiqué le Consulat général de France à Istanbul. “Elle était présente en Turquie dans le cadre d’un projet de l’Union européenne et j’ai déjà fourni au dossier un document le prouvant”, précise l’avocate Ayşegül Tansen. Après sa présentation devant un procureur, la jeune femme est arrivée jeudi soir au centre de Kumkapı. Ayşegül Tansen espère là encore une remise en liberté rapide ou “après le week-end” pour la Française. Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 7 juin 2013 http://www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil/actualite/155276manifestations-sept-etrangers-arretes-en-turquie-dont-deux-francaises RETOUR D'ERDOĞAN EN TURQUIE - "Nous mènerons ce projet à son terme" Lepetitjournal.com Revenu dans la nuit de sa tournée dans les pays Erdoğan a une fois de plus affiché jeudi sa fermeté, le projet de réaménagement du parc de Taksim. ajouté que la contestation qui secoue son pays du Maghreb, Recep Tayyip affirmant qu'il maintiendrait Le Premier ministre turc a depuis une semaine était "instrumentalisée par des groupes extrémistes, notamment le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). "Des partisans de cette organisation terroriste étaient présents sur la place [Taksim]", a-t-il déclaré aux journalistes. Le groupuscule d'extrême gauche avait notamment revendiqué l'attentat perpétré contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, au mois de février dernier. A son arrivée à l'aéroport d'Istanbul, accueilli par des milliers de ses partisans criant "Allons-y, écrasons-les tous!", le Premier ministre a prononcé un discours particulièrement offensif, appelant à l'arrêt "immédiat" des manifestations composées, selon lui, "d'anarchistes" et "d'extrémistes" Le retour d'Erdoğan en Turquie survient alors que la chaîne de télévision NTV a annoncé hier la mort d'un policier à Adana, une ville du sud du pays. Le policier -- qualifié de "martyr" par le Premier ministre -- poursuivait un groupe de manifestants, dans la journée de mercredi, lorsqu'il a chuté d'un pont en construction. Transporté d'urgence à l'hôpital, il n'a pu être sauvé par les médecins. Ce nouvel incident porte à trois le nombre de décès enregistrés depuis le début des manifestations, auxquels s'ajoutent plus de 4.000 blessés selon les ONG de médecins. Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi 7 juin 2013 http://www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil/la-turquie-en-bref/155315retour-d-erdogan-en-turquie-nous-menerons-ce-projet-a-son-terme Turquie: la crispation contre le gouvernement persiste après le retour d’Erdogan Par RFI Article publié le : vendredi 07 juin 2013 à 09:22 - Dernière modification le : vendredi 07 juin 2013 à 09:22 En Turquie, plusieurs milliers de personnes étaient encore rassemblées sur la place Taksim à Istanbul pour réclamer la démission du Premier ministre, Tayyip Erdogan. La crispation est évidente dans le pays et le retour en fanfare du Premier ministre revenu d’une tournée en Afrique du Nord ne semble pas vraiment avoir apaisé la situation. Avec notre envoyée spéciale à Istanbul, Béatrice Leveillé Tout est parti d’Istanbul avec des écologistes, des architectes et des urbanistes, qui protestaient contre la construction d’un centre commercial à l’allure d’une caserne ottomane à la place d’un petit parc qui donne sur la place Taksim. L’intervention brutale de la police n’a fait qu’étendre le mouvement. Recep Tayyip Erdogan Premier ministre turc Mes chers amis d’Istanbul, soyez certains qu’aucune force, en dehors de Dieu, ne freinera l'avenir de la Turquie ! Écouter (00:39) 07/06/2013 par Jérôme Bastion Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Taksim, puis dans toute la Turquie. La colère commençait à retomber, le mouvement se calmait après l’intervention du chef de l’Etat Abdullah Gül. Mais l’accueil en fanfare du Premier ministre, par des militants du Parti pour la justice et le développement (AKP) qui criaient « Le grand maître arrive, nous sommes prêts à mourir pour toi », ne fait que radicaliser la situation. Lourd bilan d’une semaine de mobilisation La place Taksim est toujours occupée. Pour le septième jour, les manifestants sont moins nombreux. Ils disent se relayer pour maintenir une présence sur la place et surtout dans le parc où ils campent pour empêcher l’arrachage des arbres. Le bilan des affrontements avec la police est lourd : trois morts et 2 000 blessés. Une nouvelle intervention policière ne pourrait que l’aggraver et cristalliser un peu plus le mécontentement sur Tayyip Erdogan. Critiqué pour la gestion de la crise jusqu'au sein de son propre parti, il n’a plus beaucoup de marge de manœuvre. http://www.rfi.fr/europe/20130607-apres-le-retour-erdogan-crispation-persisteturquie Erdogan, de retour de Tunis, réclame la fin du mouvement NouvelObs Créé le 07-06-2013 à 08h33 - Mis à jour à 08h33 par Humeyra Pamuk et Ayla Jean Yackley ISTANBUL (Reuters) - Recep Tayyip Erdogan est rentré dans la nuit en Turquie où, juché sur le toit d'un autobus, il a lancé devant une marée de partisans rassemblés à l'aéroport d'Istanbul: "Cette contestation doit cesser sur le champ". "Aucun pouvoir, hormis celui d'Allah, ne stoppera la montée en puissance de la Turquie", a-t-il déclaré devant plusieurs milliers de personnes, première manifestation en sa faveur depuis le début du mouvement une semaine jour pour jour. Place Taksim, haut lieu de la contestation au coeur d'Istanbul, les manifestants scandaient "Tayyip démission !" en écoutant la harangue du chef du gouvernement. Et à Ankara, la capitale, les slogans antigouvernementaux fusaient dans le parc Kugulu où la foule dansait et entonnait l'hymne national. Sur son bus, Recep Tayyip Erdogan, qui avait son épouse voilée à ses côtés, a admis que la police avait peut-être fait un usage disproportionné de la force pour réprimer une petite manifestation. Cette dernière, organisée le premier jour du mouvement, visait à dénoncer un projet de rénovation du parc Gezi, qui donne sur Taksim. "Toutefois, personne n'a le droit de nous attaquer à ce sujet. Qu'Allah protège notre fraternité et notre unité ! Nous n'aurons rien à voir avec les violences et les actes de vandalisme (...) Le secret de notre succès ne réside pas dans l'exacerbation et la polarisation des tensions", a ajouté l'orateur. "La police fait son devoir. Ces manifestations de protestation, qui ont tourné au vandalisme et à la plus grande anarchie, doivent cesser". La foule des proErdogan scandait "Ne mettez pas notre patience à l'épreuve !" et agitait des drapeaux turcs rouges et blancs. Le Premier ministre, au pouvoir depuis dix ans à la tête du gouvernement islamo-conservateur de l'AKP, n'a rien dit de la façon dont il pourrait envisager le démantèlement des forums improvisés de contestation que sont devenus Taksim ainsi qu'un parc de la capitale. "SULTAN SOURD" Il a exhorté les Turcs à prendre leurs distances avec les troubles, invité ses partisans à faire preuve de retenue et ne pas se laisser entraîner dans la violence et assuré que les autorités enquêtaient sur les accusations faisant état d'un usage excessif de la force par les forces de police. "Certains disent: 'le Premier ministre n'est Premier ministre qu'à 50%'. Nous avons toujours dit que nous étions au service des 76 millions (de Turcs)", a déclaré l'orateur dont la foule scandait le nom. A Tunis, dernière étape de sa visite officielle au Maghreb, le chef du gouvernement s'était montré inflexible, condamnant la stratégie consistant à "incendier et détruire" et maintenant son projet de réaménagement du parc Gezi, à Istanbul, à l'origine des troubles. Devant la foule de ses partisans à Istanbul, il est apparu plus conciliant. "Nous n'avons marginalisé la croyance de personne. (...) Nous sommes ensemble la Turquie, nous sommes frères. Nous examinerons tout ce qui est en place en Turquie et à partir de cela, nous prendrons des mesures", a-t-il dit. "Le secret de notre succès n'est pas la tension ni la polarisation", a ajouté Erdogan. Depuis le début de la contestation, trois personnes ont péri et on dénombre aussi plus de 4.000 blessés dans une dizaine de villes. L'opposition demande au Premier ministre de présenter des excuses et de limoger les responsables de la répression policière. Vendredi, six journaux partageaient la même manchette à la "une" favorable à Recep Tayyip Erdogan en reprenant l'une de ses déclarations faites en Tunisie: "Nous sacrifierons notre vie pour satisfaire des exigences démocratiques". La presse d'opposition a, elle, la dent féroce. Sol, journal de gauche, titre sur "Le sultan atteint de surdité" tandis qu'une publication hostile à l'armée, Taraf, affirme que "Erdogan est en train d'embraser la Turquie". Et pour le journal libéral Vatan, "Le Premier ministre ne cède pas". Avec Jon Burch à Ankara; Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130607.REU5807/erdoganacclame-a-istanbul-la-contestation-continue.html La situation reste bloquée en Turquie Les Echos Par Yves Bourdillon | 07/06 | 07:00 Deux Françaises arrêtées. Les manifestations ne faiblissent pas. Recep Erdogan dit qu'il ne reculera pas. Rien n'indique que la confrontation entre le pouvoir et les contestataires puisse cesser bientôt en Turquie. Le Premier ministre, Recep Erdogan, dont l'autoritarisme est dénoncé par essentiellement des jeunes des classes moyennes urbaines, a annoncé hier que le projet immobilier (construction d'une mosquée et d'un centre commercial à la place du parc Gezi dans le centre d'Istanbul) qui a mis le feu aux poudres serait mené à son terme. Attendu dans la soirée en Turquie à l'issue d'un déplacement dans le Maghreb, le chef du gouvernement a affirmé qu'une organisation terroriste (pointant sans le nommer le groupe d'extrême gauche DHKP-C) était derrière les manifestations. Sept personnes ont d'ailleurs été arrêtées, a-t-il fait valoir. Parmi elles, 2 Françaises, dont une étudiante qui devrait être relâchée rapidement, estime-ton de bonne source. La dureté du discours du chef de gouvernement a provoqué une chute de 4,7 % de la Bourse d'Istanbul, hier, qui avait pourtant repris 5 % la veille après avoir perdu 10 % lundi. La livre turque a perdu 6 % contre l'euro et le dollar en une semaine. Popularité intacte Tout comme Berlin et Washington, Paris a critiqué par la voix du ministre délégué aux Affaires européennes, Thierry Repentin la « répression policière ». Au total, les heurts ont fait 3 morts, dont un policier tombé mercredi d'un pont alors qu'il pourchassait des manifestants, et 4.000 blessés en sept jours. Il s'agit des manifestations les plus importantes depuis l'arrivée au pouvoir il y a dix ans du parti islamo-conservateur AKP, dont est issue le premier ministre. Si la direction informelle du mouvement (des avocats, journalistes et architectes) se contente de réclamer l'arrêt du projet immobilier, la libération des personnes arrêtées et le limogeage de responsables policiers, la majorité des manifestants réclament la démission de Recep Erdogan, dont ils dénoncent le paternalisme sous couvert d'un islam rigoriste. Une exigence impensable il y a une semaine. Le chef du gouvernement bénéficie toutefois d'une popularité intacte dans la partie la plus pieuse de la population et parmi les hommes d'affaires en raison de la croissance économique spectaculaire, sans inflation, de son pays devenu quinzième économie mondiale. Yves Bourdillon, Les Echos http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202811905130-lasituation-reste-bloquee-en-turquie-573239.php Les Turcs attendent le retour de Tayyip Erdogan L’Humanité le 6 Juin 2013 Turquie Alors que les syndicalistes appuient la contestation, la population est dans l’expectative de ce que va décider le chef du gouvernement à son retour d’une visite au Maghreb. Istanbul (Turquie), envoyé spécial. Plusieurs milliers de personnes répondant à l’appel des deux syndicats – Kesk (fonctionnaires) et Disk, la principale centrale syndicale – se sont rassemblées hier place Taksim, au centre d’Istanbul, scandant « Tayyip démission », « Taksim tiens bon, les travailleurs arrivent ». En revanche, la grève décidée par le Kesk n’a pas été très suivie. Elle n’a, en tout cas, pas beaucoup perturbé l’activité, puisque les administrations ont fonctionné et que les écoles, collèges, lycées et même l’université n’ont été que peu touchés. Le Disk, qui devait appeler à un arrêt de travail pour hier, mercredi, a finalement décidé d’un appel pour ce jeudi. En revanche, si les appels du vice-premier ministre à l’apaisement n’ont pas été très entendus – la protestation s’est poursuivie mardi tard dans la soirée à Istanbul, Ankara, Izmir –, d’aucuns suspectent le gouvernement de parier sur le pourrissement. « C’est un mouvement où il y a de tout, des militants de l’extrême gauche, des supporters des grands clubs de foot, des jeunes cadres, des étudiants bien sûr, et même des jeunes du mouvement d’extrême droite nationaliste, Les loups gris, bien que minoritaires », explique cette jeune Turque. Toujours est-il que le gouvernement, qui n’a pas encore trouvé la bonne parade à ce mouvement, a fort à faire. Car en plus de ceux qui, sortis des bureaux ou des facultés, viennent à Taksim, il y a tous ceux qui, pour de multiples raisons et faute de moyens pour s’y rendre, ont trouvé une manière bien à eux de manifester, à savoir chez eux. « Ils allument la lumière et l’éteignent tout en tapant sur des casseroles et des poêles, explique Nazim. C’est une manière d’exprimer leur colère et ça s’entend dans une bonne partie d’Istanbul. » D’autres, comme ces habitants du quartier de Besiktas où, tous les soirs à partir de 21 heures, ont lieu de sérieux affrontements entre jeunes et policiers, ont placardé des affichettes indiquant aux manifestants que les portes des logements leur sont ouvertes au cas où… Cette solidarité envers les jeunes est un fait nouveau qui dénote que le mécontentement touche de nombreuses catégories sociales, y compris celles qui ont voté pour l’AKP. En fait, ce n’est pas tant la légitimité du gouvernement qui est mise en cause, mais c’est Erdogan, son arrogance et son autoritarisme, qui sont visés par les protestataires. Aussi, toute la Turquie attend avec quelque anxiété le retour du premier ministre pour ce jeudi après sa tournée maghrébine. Hassane Zerrouky http://new.humanite.fr/monde/les-turcs-attendent-le-retour-de-tayyiperdogan-543167 Turquie: les projets fous de Recep Tayyip Erdogan L’Express Par Marie Le Douaran, publié le 06/06/2013 à 17:33, mis à jour à 20:31 Le Premier ministre turc tient tête aux manifestants et exclut de renoncer au projet immobilier du parc Gezi. Ces travaux font partie d'un lifting généralisé d'Istanbul, marqueur de la politique du gigantisme d'Erdogan. La folie des grandeurs. Invitée d'honneur du dernier Marché international des professionnels de l'Immobilier (Mipim), en mars, la Turquie voit changer à vitesse Grand V le visage d'Istanbul. Si les manifestations de ces derniers jours ont pour point de départ le projet immobilier du parc Gezi et de la place Taksim, d'autres opérations de lifting embarassent les Stambouliotes. Centre commerciaux, quartiers d'affaires, rénovation de bâtiments... Gezi "est le plus emblématique, mais il y a comme ça des dizaines de projets dangereux pour notre ville" expliquait Bukar Atlar, secrétaire de la chambre des planificateurs urbains, au Monde. Le parc Gezi, où tout à commencé Initiative du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, la destruction du parc Gezi et la rénovation de la place Taksim sont le point d'ancrage des événements en cours. Le dernier parc public d'Istanbul devrait être remplacé par la réplique d'une caserne ottomane abritant un centre commercial, des cafés et autres espaces culturels. Décriés par des militants écologistes venus camper dans le parc pour sauver quelque 600 arbres, les travaux ont toutefois commencé le 27 mai dernier avec l'arrivée de buldozers, provoquant les premiers affrontements avec la police. Voici ce à quoi devrait ressembler la place: "C'est symbolique, puisque Taksim est l'ensemble le moins ottoman d'Istanbul" rappelle Jean Marcou, chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes d'Istanbul. "C'est un lieu stratégique, où l'on trouve la population la plus branchée d'Istanbul, peu favorable à l'AKP. La place Taksim est aussi le lieu de mémoire de la gauche où ont eu lieu les manifestations du 1er mai 1977." A côté du traditionnel lieu de rassemblement stambouliote, un autre point de tension: le centre culturel Atatürk, du nom de l'ancien dirigeant qui prônait une laïcité intransigeante. Là où les élites kémalistes et les intellectuels se retrouvent, Erdogan veut faire construire une mosquée. Le troisième pont, culte de la personnalité Les travaux du troisième pont sur le Bosphore, au nord, près de la mer noire, ont été lancés par le Premier ministre le 29 mai dernier, jour du 560e anniversaire de la conquête d'Istanbul par le sultan Mehmet "le conquérant". Construit pour désengorger Istanbul d'une circulation toujours plus dense, ce projet semble aussi avoir des ambitions personnelles: le Premier ministre "Adnan Menderes a eu son pont, Turgut Ozal (un autre premier ministre) a eu son pont, Erdogan voulait le sien" commente Jean Marcou. Parmi les critiques de plusieurs observateurs, le tracé qui ne résoudrait en rien les problèmes d'embouteillages intra-urbains. Ce projet est également vivement critiqué par les riverains et les écologistes, qui déplorent la destruction d'une forêt. "Cette région est le poumon d'Istanbul" rappelait un citoyen à Euronews. Par ailleurs, dans une étude de 2010 parue dans la revue Espace Temps au moment du lancement du projet, deux chercheurs spécialistes de la Turquie pointaient les intérêts financiers du chantier, qui vient "légitimer toute une série de constructions illégales dans ces zones de forêts, et récompenser ceux qui ont contourné la loi pour investir dans des placements immobiliers qui vont in fine se révéler fort lucratifs." Projet hautement controversé, le pont devrait aussi porter un nom qui fâche, choisi par Recep Tayyip Erdogan: celui du sultan Sélim 1er, à l'origine du massacre de quelque 40 000 Alévis au XVIe siècle. Cette minorité turque de musulmans libéraux représente aujourd'hui 15 à 20% de la population. La mosquée Çamlica, symbole du règne de l'AKP Autre point de tension, la mosquée géante qui verra le jour sur la colline de Çamlica, du côté asiatique de la ville. Les travaux, débutés au printemps, devraient durer deux ans et demi, selon le Premier ministre. Il s'agira de la plus grande mosquée de la ville, avec le plus grand minaret du monde, sur un terrain de 250 000 mètres carrés où seront également installés des cafés, un musée, des aires de jeux, un belvédère sur Istanbul... Erdogan lui-même aurait décidé de l'architecture de la mosquée. L'opposition et les turcs laïcs s'inquiètent vivement de l'implantation de ce bâtiment qui sera visible depuis chaque endroit d'Istanbul, selon le souhait du Premier ministre. "Il y a de nombreux endroits où construire une mosquée à Istanbul, mais ils (l'AKP) veulent envoyer un message. Etape par étape, ils veulent établir une république islamique à la place du système actuel" expliquait un législateur du parti d'opposition au quotidien arabe The National. L'Istanbul Financial Center, la Défense façon turque C'est un des plus gros projets du gouvernement Erdogan. Présenté au dernier Mipim, l'Istanbul Financial Center à Atasehir, sur la rive asiatique de la ville, doit contribuer à faire de la Turquie une des 10 plus grosses économies mondiales d'ici 2023 -pour le centenaire de la république turque- explique le Nouvel Observateur. Il s'agira d'un centre bancaire où seront regroupées les banques privées et publiques -qui déménageront d'Ankara pour de nouveaux horizons. Les sièges des marchés financiers y trouveront aussi leur place. Des bureaux, des habitations, des commerces, des centres de conférence, des hôtels... devraient composer cet ensemble futuriste et démesuré de plus de trois millions de mètres carrés. L'aéroport le plus grand du monde D'ici 2016 ou 2017, Istanbul devrait être dotée d'un troisième aéroport au nordouest de la ville, sur un des derniers terrains encore inoccupés. Son but: accueillir 150 millions de passagers par an -plus de deux fois plus que Roissy- et devenir le plus grand aéroport au monde, en concurrence directe avec Atlanta et Dubaï. Un projet pharaonique qui va de paire avec une forte croissance de la compagnie Turkish Airlines qui ne cesse de commander de nouveaux avions, explique La Tribune. Recep Tayyip Erdogan n'est pas seul derrière tous ces projets. Beaucoup de stambouliotes, dont la Chambre des urbanistes d'Istanbul, dénoncent la mainmise de groupes proches de l'AKP sur ces constructions. Mais pour le Premier ministre épris de gigantisme ce n'est qu'un point de départ. D'autres "projets fous" devraient voir le jour immédiatement après l'aéroport: construction d'un canal entre la mer noire et la mer de Marmara qui devrait désengorger le trafic maritime sur le Bosphore, implantation d'un quartier résidentiel de 4800 logements, ouverture du plus grand centre commercial du monde... Sans oublier les infrastructures nécessaires pour les Jeux Olympiques de 2020, si Istanbul est retenue. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-les-projets-fous-derecep-tayyip-erdogan_1255292.html De retour en Turquie, Erdogan joue l'apaisement France Info le Vendredi 7 Juin 2013 à 06:21 Par Sylvie Johnsson Acclamé par ses partisans venus par milliers l'accueillir à l'aéroport, le Premier ministre turc s'est montré un peu plus conciliant que lors de ses précédentes déclarations. Mais il a dénoncé une nouvelle fois "les terroristes, les anarchistes, les pillards" qui défient son autorité depuis une semaine. "J'appelle à une fin immédiate des manifestations, qui ont perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme" a lancé Recep Tayyip Erdogan à ses partisans, depuis un bus. Mais alors qu'à Tunis, quelques heures plus tôt, il avait maintenu son projet de réaménagement du parc Gezi, à Istanbul, à l'origine des troubles, il s'est montré cette nuit à un peu plus conciliant et il a reconnu un usage excessif de la force. "Nous examinerons tout ce qui est en place en Turquie et à partir de cela, nous prendrons des mesures. Nous avons été forts mais nous ne nous sommes jamais entêtés. Nous sommes ensemble, nous sommes unis, nous sommes frères". Le Premier ministre turc a aussi félicité ses partisans pour leur sang froid : "Vous êtes restés calmes, responsables et vous avez fait preuve de bon sens. Nous allons tous maintenant rentrer chez nous vous n'êtes pas le genre de gens qui tapez sur des casseroles dans les rues", Par Sylvie Johnsson http://www.franceinfo.fr/europe/de-retour-en-turquie-erdogan-joue-lapaisement-1015631-2013-06-07 Turquie: la "femme en rouge" refuse son statut d'icône Par LEXPRESS.fr, publié le 07/06/2013 à 14:30 L'image surréaliste d'une jeune fille aspergée de gaz lacrymogènes place Taksim a fait le tour des réseaux sociaux depuis le début des manifestations en Turquie. Mais Ceyda Sungur ne veut pas devenir une égérie. La "femme en rouge" est devenue le symbole de la brutalité de la répression en Turquie. Dans sa jolie robe d'été, Ceyda Sungur déambulait parmi la foule rassemblée place Taksim à Istanbul quand un policier l'a aspergée de gaz lacrymogènes. La photo prise le 27 mai a depuis été largement partagée sur les réseaux sociaux, faisant d'elle une "icône" du mouvement anti-Erdogan. Un statut que la jeune femme ne souhaite pas endosser. Dans une interview mercredi à la chaîne américaine CNN, elle expliquait son manque d'intérêt pour cet engouement médiatique. D'après elle "ce qui se passe en Turquie, c'est avant tout la révolte d'un peuple". Mal à l'aise avec cette célébrité nouvelle, Ceyda Sungur confiait à la chaîne turque TV 24 qu'elle ne prétendait pas devenir le symbole du mouvement d'indignation. La jeune fille y met point d'honneur: "Il y avait plein d'autres personnes dans ce parc avec moi ce jour-là, et eux aussi ont été gazés. Il n'y a aucune différence entre eux et moi." "L'essence de la manifestation" Pourtant, d'après Esra, un étudiant en mathématiques "la photo a su capturer l'essence de cette manifestation. C'est-à-dire la violence de la police contre des manifestants pacifistes, des personnes qui essayent juste de faire entendre leurs voix ". L'image a également inspiré des dessins et des graffitis dans le monde entier et touché la corde sensible de femmes qui vivent dans la région. "J'aimerais pouvoir porter ce genre de robe dans les rues du Caire sans avoir peur, sans être victime de commentaires ou encore de harcèlement" tweete une jeune femme. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-la-femme-en-rougerefuse-son-statut-d-icone_1255605.html TURQUIE/MAROC/ALGERIE/TUNISIE Les déplacements de Recep Tayyip Erdoğan dans les pays arabes ne sont déjà plus ce qu'ils étaient... Le Huffington Post Publication: 06/06/2013 09h33 Jean Marcou Professeur à Sciences Po Grenoble, directeur des Relations Internationales Décidément le premier ministre turc ne semble pas avoir pris la mesure des événements qui secouent son pays depuis plus d'une semaine. Dans un tel contexte, en effet, son départ, orgueilleusement seul, pour le Maroc, le 3 juin dernier, m'a rappelé un souvenir d'enfance remontant au 14 mai 1968, quand la télé en noir et blanc nous avait annoncé que le général de Gaulle maintenait un voyage officiel qu'il devait faire de longue date en Roumanie, alors même que le pays s'embrasait. Lourde erreur que de snober des manifestations qui essayent de vous faire comprendre quelque chose d'important... Loin de constituer un dérivatif pour Recep Tayyip Erdoğan, cette escapade à l'étranger l'aura ramené à la situation préoccupante dont il a tenté de s'extraire quelques instants. Car le début de sa tournée maghrébine (Maroc, Algérie, Tunisie) a viré en réalité au cauchemar pour le chef du gouvernement turc, ce dernier n'ayant pu rencontrer le Roi Mohamed VI et ayant de ce fait écourté sa visite. Si officiellement on s'abstient de relier cette rebuffade aux événements qui se déroulent en Turquie, il y a quand même tout lieu de penser qu'en l'occurrence, le "snobeur" a finalement été snobé à son tour. Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) du premier ministre Abdel-Ilah Benikrane n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour que le "modèle turc" soit reçu avec tous les égards, et l'Agence de presse turque Anadolu avait déjà annoncé la rencontre du souverain chérifien avec le leader de l'AKP. Las ! celuici a du se résoudre à repartir en ayant fait chou-blanc, tandis que la presse locale s'étonnait que le premier ministre turc n'ait pas eu un traitement comparable à celui des chefs de gouvernement français et espagnol récemment reçus au Palais. Selon des sources averties, l'explication de ce flop serait à rechercher, dans le fait que Recep Tayyip Erdoğan n'aurait pas daigné inclure le Maroc dans la tournée très médiatisée qu'il avait entreprise, en septembre 2011, dans les pays du printemps arabe (Égypte, Tunisie, Libye). On ne peut s'empêcher de penser néanmoins qu'en laissant Erdoğan à la porte, Mohamed VI a fait d'une pierre deux coups, infligeant au leader du parti islamiste marocain au pouvoir une sévère déconvenue en présence de son ami turc, tout en faisant sentir à ce dernier que son étoile est en train de pâlir sérieusement. Pour leur part, les entrepreneurs marocains ont également boudé le leader turc évoquant des raisons obscures, notamment l'absence de concertation préalable aux projets que celui-ci s'apprêtait à leur proposer. L'étape algérienne suivante n'a guère permis au premier ministre turc de se refaire une aura. En l'absence du président Boutefklika, qui subit actuellement des soins médicaux intensifs en France, le séjour algérien d'Erdoğan, les 4 et 5 juin, est devenu une formalité qui a vu les deux pays se réjouir de la bonne santé actuelle de leurs échanges économiques pour ne pas évoquer les incertitudes politiques qu'ils vivent actuellement l'un et l'autre. Il n'est pas sûr que la halte tunisienne suivante de Recep Tayyip Erdoğan, qui doit participer, jeudi 5 juin, à un forum économique à Tunis, soit réellement plus probante. Si Ennahdha s'emploiera sans doute à lui tirer le tapis rouge, d'autres pourraient être tentés de lui rappeler ce qui se passe actuellement dans son pays. Des manifestations ont eu lieu, ces derniers jours, devant l'Ambassade de Turquie à Tunis, en solidarité avec les manifestants de Taksim. Ce premier déplacement international du chef du gouvernement turc, depuis les émeutes qui se sont récemment déclenchées en Turquie, est donc lourd de significations. Quelle différence avec l'accueil reçu, ces derniers mois, dans les pays arabes qu'il a pu visiter ! De toute évidence, les forces "laïques" de ces pays ne sont pas mécontentes des mésaventures actuelles vécues par un leader turc qui est devenu la référence par excellence des islamistes qui briguent le pouvoir ou y sont déjà installés. Après une telle déconvenue, il n'est pas sûr que le premier ministre turc ait envie de se déplacer de si tôt dans le monde arabe. Insistera-t-il encore notamment pour se rendre à Gaza, comme il n'a cessé de le faire, au cours des dernières semaines ? Il semble bien qu'à l'heure où le bilan des affrontements des derniers jours s'élèvent déjà à 3 morts et à plus d'un millier de blessés, l'urgence soit bien plutôt pour le leader de l'AKP de rentrer en Turquie où, en son absence, ses frères d'armes ont entrepris de faire face à la situation, tout en faisant entendre leur différence. Le vice-premier ministre, Bülent Arınç, a ainsi présenté, pour la deuxième fois, ses excuses pour les violences policières dont ont été victimes les manifestants. Quant au président Abdullah Gül, il n'a rien trouvé de mieux à faire que de laisser entendre qu'il pourrait ne pas promulguer finalement la récente loi restreignant les ventes d'alcool, qui avait commencé à échauffer les esprits, avant que l'occupation du Gezi Parkı ne vire à l'émeute. Au train où vont les choses, le premier ministre turc risque de ne plus avoir seulement à affronter la rébellion dans les rues d'Istanbul ou d'Ankara, mais aussi dans ses propres rangs. Car tout le monde sait bien que quand le chat n'est pas là les souris dansent ! Imitant les Égyptiens quelques mois plus tôt, les manifestants turcs font preuve d'originalité pour se protéger des gaz lacrymogènes et autres produits utilisés par la police. http://www.huffingtonpost.fr/jean-marcou/les-deplacements-derecep_b_3394499.html Tunisie/Turquie : Dix-neuf conventions seront signées Gnet Publié le Jeudi 06 Juin 2013 à 11:15 Le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, accompagné de son épouse et d’une importante délégation de ministres et d’hommes d’affaires turcs, est arrivé mercredi à Tunis pour une visite officielle de deux jours, dans le cadre d’une tournée maghrébine qui l’a conduite au Maroc et en Algérie. Othman Jarandi, ministre des Affaires étrangères, a déclaré mercredi au 20 d’alWataniya, que cette visite s’inscrit dans le cadre de la tenue du premier conseil supérieur stratégique de partenariat entre la Tunisie et la Turquie, créé en 2012 et qui illustre d’ores et déjà le plus haut niveau des relations bilatérales entre les deux pays. Le conseil qui se tient ce jeudi planchera sur les conventions conclues entre la Tunisie et la Turquie et la préparation d’autres conventions qui seront signées aujourd’hui. Il s’agit au total de dix neuf conventions touchant différents secteurs de coopération culturelle, politique, technique, ainsi que les domaines agricole et de santé..., lesquelles conventions entreront en application à partir de la prochaine période, a-t-il indiqué. Le conseil stratégique tuniso-turc s’appuie sur une feuille de route couvrant les différentes formes de coopération entre les deux pays dans les domaines politique, financier, économique, etc., a-t-il ajouté. Au volet politique, "il y aura une concertation entre les deux parties sur les différentes affaires posées sur la scène internationale, spécifiquement les affaires intéressant les deux pays à l’instar de la cause palestinienne et de la situation en Syrie", a-t-il fait savoir. Par ailleurs, cette visite verra la tenue ce jeudi à l’UTICA de la première rencontre de partenariat entre hommes d’affaires tunisiens et turcs, en vue d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat et d’améliorer les échanges bilatéraux. Quelque 85 entreprises turques opérant dans différents secteurs d’activités sont représentées dans la délégation turque, dont le revenu annuel est de 45 millions de dollars, a souligné en substance le chef de la diplomatie tunisienne. Le Premier ministre turc et la délégation l’accompagnant ont été accueillis hier à l’aéroport présidentiel d’el-Aouina par le chef du gouvernement, Ali Laâridh, et plusieurs membres du gouvernement. http://www.gnet.tn/actualites-nationales/tunisie/turquie-dix-neuf-conventionsseront-signees/id-menu-958.html TURQUIE/BELGIQUE Turquie: les touristes belges appelés à la vigilance rtbf jeudi 6 juin 2013 à 12h05 Le Service Public Fédéral (SPF) Affaires étrangères conseille "fortement" aux touristes belges d'éviter les endroits où se déroulent les manifestations en Turquie, indique-t-il sur son site internet. Les émeutes ont perturbé les transports publics et certains endroits restent inaccessibles. Depuis vendredi dernier, la Turquie est en proie à une vague de manifestations, parfois violentes, qui a atteint la majorité des grandes villes du pays. D'abord écologiste, la fronde s'est rapidement transformée en une contestation de la politique générale du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son gouvernement islamo-conservateur. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants réclament désormais sa démission. Sur son site internet, le SPF Affaires étrangères appelle donc les touristes belges à la vigilance et leur conseille "fortement" d'éviter la Place Taksim à Istanbul, Kizilay à Ankara, ainsi que tous les endroits où se déroulent les manifestations. Certaines émeutes ont dégénéré, provoquant une réplique parfois violente de la police, mais les manifestations se sont déroulées paisiblement dans les régions touristiques, rassurent cependant les Affaires étrangères. La compagnie aérienne Jetair assure pour sa part qu'elle n'a pas reçu d'appel de vacanciers en Turquie. "Une indication que leurs vacances se déroulent normalement", ajoute-t-elle. Cette semaine, la compagnie aérienne a enregistré 6% d'annulation en moins pour la Turquie en comparaison avec la même période l'année dernière. Le pays représente d'ailleurs 20% des réservations effectuées cette semaine, selon les statistiques de Jetair, et figure à la deuxième place des destinations favorites, derrière l'Espagne et devant la Grèce. Belga http://www.rtbf.be/info/societe/detail_turquie-les-touristes-belges-appeles-ala-vigilance?id=8012065 TURQUIE/AZERBAIDJAN Bakou regarde avec intérêt les manifestations en Turquie NAM Alors que les manifestations anti-gouvernementales continuent à déstabiliser la Turquie, les spectateurs en Azerbaïdjan regardent cela avec un mélange de solidarité, d’envie et de déni. Une partie des intérêts est familiale : l’Azerbaïdjan partage des liens linguistiques et culturels forts avec son grand-frère de l’ouest. Mais pour de nombreux Azerbaïdjanais qui ont lutté pour faire vivre leur mouvement de protestation dans un froid climat d’année électorale, les protestations turques ont une importance accrue. « Je suis tellement désolé pour l’Azerbaïdjan », a écrit une jeune journaliste azerbaïdjanais qui suit avidement la suite des événements en Turquie sur Facebook. « En raison de notre propre vie politique passive, et une société qui n’avance pas, les jeunes vivent à travers la vie de leurs voisins ». De nombreux Azerbaïdjanais ont partagé des photos qui mettent l’accent sur la passion des manifestants. De nombreuses images - y compris celles d’acteurs célèbres se joignant aux protestations - sont actuellement inimaginable en Azerbaïdjan, où même les petites manifestations sont régulièrement brisées et leurs participants emprisonnés. Mais d’autres ont mis l’accent sur la brutalité de la police turque, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des barres avec peu de retenue afin de riposter aux manifestations à Istanbul, Ankara, Izmir, et ailleurs. Ankara a cherché pendant des années à se positionner comme une puissance régionale à cheval sur les mondes occidental et musulman, en dépit d’un bilan en matière de droits qui partage un bon nombre des mêmes défauts évidents en Azerbaïdjan - en particulier quand il s’agit de prisonniers politiques et de la détention de journalistes. Reporters sans frontières cette année a visé la Turquie comme « la plus grande prison du monde pour les journalistes“, avec 72 journalistes à majorité kurde en détention. Le même rapport a fait pour l’Azerbaïdjan un rapport cinglant. Mais c’est l’Azerbaïdjan et son président autocratique, Ilham Aliyev, qui ont toujours attiré le plus de critiques pour leurs politiques gouvernementales d’enfermement notamment à la suite d’arrestations de protestataires à Bakou et Ismayili plus tôt cette année. Les autorités azerbaïdjanaises, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les manifestations du cru, ont déjà cherché à capitaliser sur la répression de la protestation turque comme une occasion de jeter leurs propres tactiques sous un jour moins contestable. Aydin Mirzazade, un député azerbaïdjanais, ce week-end a exprimé sa surprise de l’usage de la violence dans les pays démocratiques tels qu’ils se décrivent eux-même, et a déclaré que la société azerbaïdjanaise a regretté que la Turquie n’avait pas trouvé de meilleure façon de communiquer avec les manifestants que par « le langage de la police ». « Il est inacceptable que les incidents en Azerbaïdjan deviennent l’objet d’une condamnation alors qu’eux-mêmes recours à la force dans leur pays sous une forme plus sévère », a-t-il dit. vendredi 7 juin 2013, Stéphane ©armenews.com http://www.armenews.com/article.php3?id_article=90269 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL À quoi sert le tribunal de La Haye ? L'Humanité le 5 Juin 2013 Europe Depuis l’automne, le Tribunal pénal international semble être devenu une machine à acquitter. Dernier exemple, le verdict innocentant des anciens chefs des services secrets serbes. Belgrade n’a joué aucun rôle dans les sanglantes guerres des années 1990. Telle est, sans guère exagérer, la conclusion qui ressort du verdict d’acquittement rendu par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (Tpiy). Moins médiatisé que ceux de Karadzi, ou de Mladic, le procès de Stanisic et Simatovic était pourtant attendu comme une occasion importante pour comprendre l’enchaînement des responsabilités dans les guerres. Alors que la Croatie et la Bosnie-Herzégovine s’enflammaient, les deux hommes assuraient la liaison entre Belgrade et les unités paramilitaires déployées sur le terrain. Néanmoins, les juges de La Haye ont estimé que, si le rôle des inculpés dans l’organisation, le financement et l’entraînement de ces unités ne pouvait être nié, leur responsabilité pénale ne pouvait pas être retenue dans les crimes commis par ces mêmes unités… Ce verdict d’acquittement n’est que la suite « logique » de ceux prononcés aux cours des six derniers mois : acquittement en appel des généraux croates Gotovina et Markac, le 16 novembre dernier, acquittement de l’ancien commandant de l’UCK, Haradinaj, le 28 novembre, acquittement de l’ancien chef d’état-major serbe Perisic, le 1er mars. Dès l’acquittement des généraux croates, tout était posé : alors qu’ils avaient été condamnés à de très lourdes peines de prison en première instance, le 15 avril 2011, ceux-ci ont été acquittés sans qu’aucun fait nouveau ne soit porté à la connaissance des juges, qui ont simplement refusé de retenir leurs responsabilités de commandement. Initialement prévu pour juger des « gros poissons », le TPI n’est donc capable de condamner que des exécutants… Il est certain que Jovica Stanisic présentait un profil particulier : ce maître espion entretenait des relations régulières avec les services secrets occidentaux, et il a rendu beaucoup de « services », notamment pour libérer les pilotes français emprisonnés en Bosnie en 1995. Pour sa part, le juriste Francis Boyle, ancien représentant de la Bosnie-Herzégovine devant le Tpiy, interrogé par la presse de Sarajevo, estime que ce nouvel acquittement relève surtout de la realpolitik européenne et vise à favoriser le rapprochement de la Serbie et de l’UE. On est très loin des objectifs d’impartialité fixés au Tpiy. Jean-Arnault Dérens http://new.humanite.fr/monde/quoi-sert-le-tribunal-de-la-haye-543023 RUBRIQUE EN ANGLAIS Erdoğan calls for end to Gezi Park protests 7 June 2013 /TODAY'S ZAMAN WİTH AP, İSTANBUL Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan took a combative stance on his closely watched return to the country early Friday, telling supporters who thronged the airport to greet him that the protests which have swept the country must come to an end. In the first extensive public show of support since anti-government protests erupted last week, more than 10,000 supporters cheered Erdoğan with rapturous applause outside İstanbul's international airport. Opponents posted online SMS messages from Erdoğan's Justice and Development Party (AK Party) branch chairmen inviting people to go to the airport to greet the arriving prime minister. Despite earlier comments that suggested he could be softening his stance, Erdoğan delivered a fiery speech on his return from a four-day trip to North Africa. “These protests that are bordering on illegality must come to an end as of now,” he said. Tens of thousands of protesters have held demonstrations that have spread to almost every province across Turkey, sparked by the violent police reaction last Friday to what started out as a small protest against a plan to develop İstanbul's central Taksim Square. Since then, three people have died -- two protesters and a policeman -- and thousands have been wounded. One protester is on life support in a hospital in Ankara. Protesters from all walks of life have occupied the square and its park, objecting to what they say is Erdoğan's increasingly autocratic and arrogant manner -accusations he vehemently denies. Turks have been awaiting Erdoğan's words upon his return, seeing them as a signal of whether the demonstrations would fizzle or rage on. Erdoğan at times was almost drowned out by his supporters, part of the base that has helped him win three landslide elections. “God is great,” they chanted, and soon moved on to slogans referring specifically to the protesters in Taksim Square. “Let us go, let us smash them,” they shouted. “İstanbul is here, where are the looters?” Erdoğan had initially referred to the protesters as looters and troublemakers, while also acknowledging that excessive police force might have been used and promising it would be investigated. Erdoğan's speech, delivered from atop an open-air bus outside the airport terminal, appeared at first to be an attempt to strike a unifying note. “They say I am the prime minister of only 50 percent. It's not true. We have served the whole of the 76 million from the east to the west,” he said, referring to his election win in 2011, when he took 50 percent of the vote. “Together we are Turkey. Together we are brothers,” he said, adding: “We have never endeavored to break hearts. We are in favor of mending hearts.” But he soon became more combative. “We have never been for building tension and polarization. But we cannot applaud brutality,” he said. In his last speech in Tunisia before flying to İstanbul, Erdoğan had said that terrorist groups were involved in the protests, saying they had been identified. In a twist, Erdoğan implied that bankers were also part of a conspiracy that was fuelling the protests. He added that the flames of dissent had been fanned by other groups, too. “Those who call themselves journalists, artists, politicians, have, in a very irresponsible way, opened the way for hatred, discrimination and provocation,” he said. Speaking before Erdoğan's return, Koray Çalışkan, professor of political science and international relations at Bosporus University, pointed out that the prime minister was maintaining a hard line because “until now Erdoğan had always gained support by increasing the tension in the country.” “Turkey is absolutely at a crossroads. Erdoğan won't be able to point at Turkey as a model of democracy anymore,” he said. In his earlier comments in Tunisia, Erdoğan acknowledged that some Turks were involved in the protests out of environmental concerns, and said he had “love and respect” for them. Those comments don't appear to have swayed many of the thousands of protesters who thronged the square for a sixth day on Thursday. More than 10,000 others filled a busy street in a middle class area of Ankara. Turkey's main stock market revealed the fears that Erdoğan's comments would do little to defuse the protesters, with the general price index plunging by 8 percent after his comments on concerns that continuing unrest would hit the country's economy. Over the past week the demonstrations have spread to 78 cities, growing into public venting of what protesters perceive to be Erdoğan's increasing arrogance. That includes attempts to impose what many say are restrictive mores on their personal lives, such as how many children to have or whether to drink alcohol. So far, 4,300 people have been hurt or sought medical attention for the effects of tear gas during the protests, the Turkish Human Rights Foundation (TİHV) said. One person is on life support in Ankara. Interior Minister Muammer Güler said more than 500 police officers had been injured. A total of 746 protests had erupted, causing some TL 70 million ($37 million) in damages, he said. Nearly 80 protesters were still hospitalized, and almost all detained protesters had been released. Gül: Protests not like Mideast revolutions Turkish President Abdullah Gül on Thursday said ongoing protests in Turkey do not bear any similarities to the revolutions in the Middle Eastern countries, but rather they resemble protests that have taken place in some Western countries, including Spain, the US and the UK. Turkey Bar Association President Metin Feyzioğlu met with President Gül at Çankaya Presidential Palace in Ankara late on Thursday. Speaking to reporters after the meeting, Feyzioğlu said the president assured him that there will no witch-hunt once the protests are over. "The president told me that he spoke with Interior Minister Muammer Güler to investigate the overuse of tear gas by police during the protests," Feyzioğlu told reporters. In a written statement released on the website of the Presidency, Gül said people should not present any opportunity to provocateurs. Süleyman Soylu, deputy chairman of the AK Party, also commented on the protests on Friday. He said the AK Party distinguished between “sincere” protesters and those who are fighting to ensure that the “power is not given to the people.” He accused some of the protesters of trying to bring down the democratically elected government. He said people who greeted the prime minister at the airport on Thursday night were “protecting democracy.” http://www.todayszaman.com/news-317607-erdogan-calls-for-end-to-gezipark-protests.html Turkish PM Erdoğan calls for 'immediate end' to Gezi Park protests Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan called for an end to ongoing Gezi Park protests on his return from a four-day trip to North Africa. "These protests must end immediately," Erdoğan said today in front of thousands of Justice and Development Party (AKP) supporters who greeted him at Istanbul’s Atatürk airport. "No power but Allah can stop Turkey's rise," he said. Thousands flocked to the airport to greet Erdoğan in a show of solidarity with the country’s most influential politician over the Gezi Park protests that have shaken Turkey in the last 10 days. "The police are doing their duty. These protests, which have turned into vandalism and utter lawlessness must end immediately," Erdoğan told the crowd. “May Allah preserve our fraternity and unity. We will have nothing to do with fighting and vandalism...The secret to our success is not tension and polarisation." Tens of thousands of protesters have held demonstrations that have spread to dozens of cities across Turkey, sparked by the violent police reaction last Friday to what started out as a small protest against a plan to develop Istanbul’s central Taksim Square. Since then, three people have died - two protesters and a policeman - and thousands have been wounded. One protester is on life support in a hospital in Ankara. Protesters from all walks of life have occupied the square and its park, objecting to what they say is Erdoğan’s increasingly autocratic and arrogant manner - charges he vehemently denies. “God is Great,” his supporters chanted, and soon moved on to slogans referring specifically to the protesters in Taksim Square. “Let us go, let us crush them,” they shouted. “Istanbul is here, where are the looters?” Erdoğan had initially referred to the protesters as looters and troublemakers, while also acknowledging that excessive police force might have been used, and promising it would be investigated. “They say I am the prime minister of only 50 percent. It’s not true. We have served the whole of the 76 million from the east to the west,” he said, referring to his election win in 2011, when he took 50 percent of the vote. “Together we are Turkey. Together we are brothers. We have never endeavored to break hearts. We are in favor of mending hearts,” he said. “You acted with dignity and common sense these past 10 days. Now we will directly go to our homes from here. We won’t give up on those. You don’t have pots and pans in your hands do you?” said Erdoğan. “We have never been for building tension and polarization. But we cannot applaud brutality,” he said. In his last speech in Tunisia before flying to Istanbul, Erdoğan had said terrorist groups were involved in the protests, saying they had been identified. Erdoğan criticizes interest lobbies, Garani Bank CEO In a twist, Erdoğan implied that bankers were also part of a conspiracy that was fuelling the protests. He added that the flames of dissent had been fanned by other groups too. “Those who call themselves journalists, artists, politicians, have, in a very irresponsible way, opened the way for hatred, discrimination and provocation,” he said. Erdoğan blamed the “interest rate lobbies” for the recent losses at the stock exchange, saying these “lobbies think that they could threaten the government by making speculations in the stock exchange” and vowed not to “waste the efforts of the people on interest rate lobbies.” Erdoğan previously said “domestic extremists” and “foreign powers” were behind the Gezi Park demonstrations, ahead of flying to Morocco on June 3. Erdoğan also harshly criticized Ergun Özen, the general manager of Turkey’s Garanti Bank, without naming him, for his words in support of the protesters. “If a general manager of a bank voices support for those organizing this vandalism, he will find us standing against him,” said Erdoğan after Özen said this week that he was one of the “marauders.” Meanwhile, ruling Justice and Development Party (AKP) officials previously said the prime minister did not need a huge crowd’s welcome and called on his supporters not to come to the airport ahead of his landing. However, the AKP’s local branch heads sent text messages to their members to gather at Atatürk Airport in order to welcome Erdoğan. The subway remained open until 4 a.m. for those coming to welcome Erdoğan. June/07/2013 http://www.hurriyetdailynews.com/turkish-pm-erdogan-calls-for-immediateend-to-gezi-park-protests-.aspx?pageID=238&nID=48381&NewsCatID=338 EU's Füle defends Turk's right to peaceful protest 7 June 2013 /AP, İSTANBUL A senior European Union official on Friday criticized Turkish police's harsh crackdown on protesters and told an audience including Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan that a "swift and transparent" investigation was needed. Stefan Füle, the EU enlargement commissioner, said people have the right to peaceful demonstrations in democratic societies. There was no place for police brutality in democracies, Füle added. Turkey's government has acknowledged that police has used excessive force on some of the protesters. But Erdoğan says he cannot yield to protesters' demands because of his responsibility toward half of Turkey's electorate who voted for him, and has called for an immediate end to the demonstrations. In comments to journalists published Friday, Erdoğan called week-long protests undemocratic and an attempt by a "minority" group to "dominate" over his majority. "If we were to remain indifferent in the face of such a thing, the 50 percent who voted for (the ruling party) would tomorrow ask me why," Erdoğan said. More than 10,000 supporters greeted the prime minister at an Istanbul airport Thursday on his return from a North African tour, the first big show of support for him since the protests began. http://www.todayszaman.com/news-317638-eus-fule-defends-turks-right-topeaceful-protest.html BDP co-chair, lawmaker on İmralı to meet jailed PKK leader Peace and Democracy Party (BDP) co-chair Selahattin Demirtaş and BDP lawmaker Pervin Buldan are on İmralı island to meet Abdullah Öcalan, the jailed leader of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), daily Radikal reported on its website. Demirtaş and Buldan will reportedly inform Öcalan on the PKK militants’ withdrawal from Turkish soil to northern Iraq and receive a road map from Öcalan, who is serving a life sentence, regarding the second phase of the peace process. It is not clear whether there will be an announcement when the lawmakers return. The delegation is the sixth visit by BDP members to İmralı; while the first five delegations featured three members, this is the first envoy that only includes two figures. The PKK announced last month that it would withdraw its militants in Turkey to northern Iraq upon orders from Öcalan. The PKK leader’s messages were conveyed to PKK executives with letters carried out by BDP lawmakers, who visited the island with the government’s permission. June/07/2013 http://www.hurriyetdailynews.com/bdp-co-chair-lawmaker-on-imrali-to-meetjailed-pkk-leader.aspx?pageID=238&nID=48391&NewsCatID=338 TWITTER – AU FIL DU BOSPHORE Twitter – Au fil du Bosphore – VI Vous n’êtes pas un pro des ressources du web ? Le Collectif VAN vous propose de suivre ici régulièrement certaines infos postées sur Twitter par Guillaume Perrier (correspondant du journal Le Monde à Istanbul) et ses abonnés. http://twitter.com/#!/Aufildubosphore Accès à Twitter – Au fil du Bosphore http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=62603 http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=71503 DOSSIERS PERMANENTS Observatoire du Négationnisme du Collectif VAN Récapitulatif des principaux faits et articles négationnistes relevés depuis 2006. http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105 Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) La rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6 décembre 2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). "Dossier Zarakolu" mis à jour sur le site du Collectif VAN Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Retrouvez sur le site du Collectif VAN toutes les informations sur le Dossier Ragip Zarakolu, éditeur, journaliste, militant des droits de l'homme en Turquie, arrêté à Istanbul le vendredi 28 octobre 2011 avec la sociologue Busra Ersanli, inculpé comme elle le mardi 1er novembre 2011 d'«appartenance à un groupe terroriste armé» et actuellement incarcéré dans la prison de haute sécurité de Metris. La Turquie détient le record du nombre de journalistes emprisonnés : près de 60. «Aucun pour leurs écrits, tous pour des dossiers de terrorisme», se justifie Egemen Bagis, le ministre des affaires européennes ! Le Collectif VAN vous invite expressément à signer les pétitions internationales de soutien aux intellectuels turcs et kurdes détenus arbitrairement en Turquie. Trouvez le Dossier Ragip Zarakolu en cliquant ici http://www.collectifvan.org/article.php?r=9&id=58378 Revue de Presse des dépêches AFP Le Collectif VAN répertorie sur cette page toutes les dépêches AFP en lien avec le génocide arménien et la Turquie. http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=60725 SITES INTERESSANTS Visitez nos liens : http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7 AGENDA RASSEMBLEMENTS-EXPOSITIONS-CONCERTS-SPECTACLES-PARUTIONS Agenda - L’extrême-droite tue : Appel au rassemblement citoyen Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN est partenaire de l’ Appel lancé par ses partenaires de Sos Racisme. Vous voulez affirmer votre rejet de la violence et de la haine véhiculées par les groupes d'extrême-droite ? Inscrivez-vous ici : https://www.facebook.com/events/163282390516186/ L’extrême-droite tue ! Appel au rassemblement citoyen Samedi 8 juin (l'heure et le lieu seront précisés Vendredi 7 juin en fin de matinée) https://www.facebook.com/events/163282390516186 Face à la violence fasciste, face aux racistes et face à la haine, la République radicalement fraternelle ! Samedi 8 juin 2013 à Paris et partout en France (Info sur Facebook « SOS Racisme - Page officielle) Agenda - Paris : Vernissage de l'expo Diaspo'arts, 4e édition Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org Péniche Anako Vendredi 7 juin 2013 à 18h en solidarité avec le peuple arménien de Syrie au programme film sur les artistes à 19h concert d'ouverture à 20h : Anouch Donabédian Krikorian, kamantcheh danses arméniennes pour tous a? 21h Marc Hatzakordzian Maud-Océane Kolandjian Florent Kolandjian Madeleine Ossikian Marcaram Hayrabedian Sharis Vatché Demirdjian Laurent Nissou Alexis Pazoumian Dibar Hratch Arbach Christine Agopian Anaït Muradkhanyan Vrej Kassouny Péniche Anako Bassin de la Villette face au 61, quai de la Seine 75019 PARIS Métro : Riquet, Stalingrad ou Jaurès http://penicheanako.info/agenda/agenda_juin13.php Agenda - France-Inter : 2 émissions à ne pas rater Agenda - France-Inter : 2 émissions à ne pas rater - Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Nous autres par Zoé Varier le vendredi de 20h à 21h "Agos, un journal arménien à Istanbul" et vendredi 7 juin "La Turquie en pleine redéfinition". France-Inter vendredi 7 juin La Turquie en pleine redéfinition Hrant Dink nous en avons longuement parlé la semaine dernière, était le rédacteur en chef du journal bilingue arménien turc Agos, il a assassiné en 2007 par des ultranationalistes turcs à d'Istanbul. Hrant Dink était un homme de paix, un homme de la réconciliation. Son assassinat a été un électrochoc pour les Turcs, et depuis une partie de la société turque s'est emparée de la question arménienne. Depuis un siècle le génocide arménien de 1915 était renvoyé dans le trou noir de la mémoire collective. Parce que l'évocation du génocide secoue les fondements de l'Etat établi en 1923 par Atatürk. Toucher à 1915 c'est toucher au tabou de l'identité turque, c'est pour cela qu'il est si difficile de parler du problème arménien en Turquie. Mais depuis quelques années un long processus s'est enclenché, une interrogation collective autour de l'histoire de la république turque a débuté. La parole des descendants des rescapés du génocide arménien s’est libérée. De nombreux turcs ont commencé à dévoiler leurs racines arméniennes cachées jusqu'alors, d'autres ont commencé à s'interroger sur les origines, sur les zones d’ombre de leur histoire intime. La société turque est aujourd’hui en train de faire son travail de déconstruction du mythe de l'histoire nationale, la société turque est en train de faire son travail de mémoire. Burcin fait partie des jeunes qui ne veulent plus vivre dans le déni, dans une Turquie hantée par le fantôme arménien comme le disent Laure Marchand et Guillaume Perrier dans leur dernier livre. Elevée dans une famille Kémaliste, Burcin raconte dans quelles circonstances elle a découvert qu'il s'était passé quelque chose en 1915. Le choc que cela a constitué dans sa vie. Burcin était aux obsèques de Hrant Dink en 2007. Elle était dans la foule de ces 200 000 personnes rassemblées pour rendre hommage à l'homme qui avait commencé à lever le voile sur le tabou arménien et pour demander que justice soit faite. C'est l'Etat négationniste qui a assassiné Hrant Dink. http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-la-turquie-en-pleineredefinition http://www.franceinter.fr/diffusions-a-venir/435067 Agenda - Les droits des Roms ont de l’avenir Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry organise une journée consacrée aux droits des Roms le 8 juin au Gymnase Joliot-Curie, Rue Truillot • Ivry-sur-Seine 94200 • Métro Mairie d’Ivry. Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry 8 juin au Gymnase Joliot-Curie Rue Truillot • Ivry-sur-Seine 94200 • Métro Mairie d’Ivry 12 h apéritif convivial sous les arbres, entre terre-plein Pioline et école Joliot-Curie discours de Pierre Gosnat 13 h espace Pioline : repas partagé autour d’une paella géante. Les entrées et les desserts sont apportés par les habitants ou fournis par les commerçants du quartier 13 :30 fanfare Djamorkestar, parcours de l’espace Pioline au gymnase Joliot Curie 14 h : accueil 14 h 15-14 h 30 instant poétique rom dit par Francis Combes accompagné d’un accordéoniste du campement 14 h 30-15 h 30 1re conférence-débat • Comprendre et combattre les préjugés anti-Roms avec Jean-Pierre Dacheux philosophe et Anina Ciuciu étudiante 15 h 30-15 h 45 Interventions de solidarité aux Roms 15 h 45-16 h 45 concert Rona Hartner et ses musiciens 17 h 15-17 h 30 instant poétique rom dit par Francis Combes accompagné d’un accordéoniste du campement 17 h 30-18 h 30 2e conférence-débat • La politique anti-Roms, pourquoi ? avec Olivier Le Cour Grandmaison enseignant chercheur et Violaine Carrère chargée d'études au Gisti 18 h 30-19 h 15 concert des musiciens du terrain Truillot 19 h 15-21 h repas avec participation, préparé par les habitants du terrain Truillot 21 h-23 h bal des Balkans avec Dj Uzun Les droits des Roms sont les droits de l’homme Agenda - "The Lebanese Rocket Society", le projet fou de l'université Haïgazian Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org – "L'histoire de The Libanese Rocket Society est restée enfouie sous les gravats de l'après Guerre Froide un long moment, jusqu'à ce qu'il resurgisse grâce à Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, à partir d'une simple image sur un timbre poste et de quelques lignes dans un livre. Le Liban aurait-il réellement participé à la conquête spatiale, en pleine folie de l'espace entre les Etats-Unis et l'URSS ? Les deux investigateurs n'ont retrouvé que très peu d'images à l'université Haïgazian, où le projet avait originellement pris forme, et ont dû se rendre chez Manoug Manouguian (USA), le professeur de mathématiques à l'origine de ce projet révolutionnaire, pour lui expliquer leur envie de tourner un film sur la création de la fusée, quitte à pallier le manque d'images par l'animation. C'est lorsque ce dernier leur a ouvert ses archives qu'ils ont compris qu'ils avaient là tous les outils nécessaires pour donner matière à leur documentaire." Si vous voulez découvrir comment ce professeur et ses étudiants arméniens de l'université Haïgazian de Beyrouth ont, dans les années 1965, créé et porté ce projet fou de construire une fusée libanaise, précipitez-vous aujourd'hui et demain mardi, à 13h40, aux dernières séances de "The Lebanese Rocket Society" (Cinéma Reflet Medicis, 3 rue Champollion 75005 Paris 5e arrondissement - Métro Saint-Michel, Cluny). Quelques séances en banlieues également. AlloCiné The Lebanese Rocket Society Date de sortie : 1 mai 2013 (1h 35min) Réalisé par Joana Hadjithomas, Khalil Joreige Avec acteurs inconnus Genre Documentaire Nationalité Français , libanais , qatarien Synopsis et détails Au tout début des années 60, durant la guerre froide et au temps du panarabisme, un groupe d’étudiants et de chercheurs libanais se lance dans la course vers l'espace et crée la "Lebanese Rocket Society". Les rêves peuvent-ils surmonter les tourments de l'Histoire ? Distributeur : Urban Distribution Année de production : 2012 A voir : Bandes annonces et vidéos The Lebanese Rocket Society LES SÉANCES DE The Lebanese Rocket Society Cinéma Omnia 28 rue de la République 76000 Rouen VO Mercredi samedi dimanche 11h; jeudi vendredi lundi mardi 17h45. Reflet Médicis 3 3/7, rue Champollion 75005 Paris VO Séances à 13h40. L'Etoile 1 allée du Progrès 93120 La Courneuve VO Vendredi 20h30; samedi 18h; mardi 18h30. ABC 13 rue Saint-Bernard 31000 Toulouse VO Mercredi vendredi 13h05; lundi 16h30; mardi 17h10. Cinéma Landowski 28 av. André-Morizet 92100 Boulogne-Billancourt VO Vendredi 14h; lundi 16h15. Escurial 11 bd du Port-Royal 75013 Paris VO Dimanche 11h (en présence des réalisateurs). Café des Images 4 square du Théâtre 14200 Hérouville-Saint-Clair VO Dimanche 11h20; lundi 19h; mardi 15h. http://www.telerama.fr/cinema/films/the-lebanese-rocketsociety,438895,seances.php http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=206395.html http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19479462&cfilm=206395.htm l The Lebanese Rocket Society Genèse d'un documentaire Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society L'histoire de The Libanese Rocket Society est restée enfouie sous les gravats de l'après Guerre Froide un long moment, jusqu'à ce qu'il resurgisse grâce à Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, à partir d'une simple image sur un timbre poste et de quelques lignes dans un livre. Le Liban aurait-il réellement participé à la conquête spatiale, en pleine folie de l'espace entre les Etats-Unis et l'URSS ? Les deux investigateurs n'ont retrouvé que très peu d'images à l'université Haigazian, où le projet avait originellement pris forme, et ont dû se rendre chez Manoug Manougian, le professeur de mathématiques à l'origine de ce projet révolutionnaire, pour lui expliquer leur envie de tourner un film sur la création de la fusée, quitte à pallier le manque d'images par l'animation. C'est lorsque ce dernier leur a ouvert ses archives qu'ils ont compris qu'ils avaient là tous les outils nécessaires pour donner matière à leur documentaire. Un tournage en deux temps Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society Un des aspects intéressants du film est qu'il ne s'inscrit pas uniquement dans une optique de documentaire, mais essaie un maximum de retranscrire l'urgence et la passion qui ont porté la construction de la fusée, comme de souligner la véracité d'une telle aventure au travers de témoignages et de paroles recueillis. La manière de filmer a évolué à mesure que le tournage avançait : avant que Manoug Manougian ne leur propose ses archives, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige avaient décidé de jouer la carte de la mélancolie, en travaillant sur la durée, l‘absence et l‘évocation... puis avec un tel support d'images, ils ont enfin pu jouer le jeu de l'histoire, et appuyer le côté "conquête" de l'évènement pour insuffler de l'action à leur récit. Art et cinéma Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society Les deux cinéastes cumulent leur passion du cinéma avec leur métier de plasticien, et ont toujours essayé de créer des liens entre ces deux activités. C'est dans cette optique que leur est venue l'idée de reconstruire et d'exposer un modèle de fusée, un monument à la science dans un pays où les gens ne se rassemblent pas autour d'une histoire collective. Comme souvent dans leurs films (et particulièrement dans Je veux voir, avec Catherine Deneuve), ils se posent la question de la portée et des limites du cinéma. Cette fois-ci, leur réponse a été de repenser le projet interrompu en fabriquant une reproduction de la fusée, et de l’inscrire dans la mémoire individuelle des Libanais. Devoir de mémoire Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society L'usage de la voix off a servi aux réalisateurs à insister sur l'aspect subjectif de leur enquête, expliquant qu'ils étaient nés bien plus tard, et que leur retranscription se basait principalement sur leur ressenti personnel, ainsi que sur leur questionnement et leurs pensées. Ils ont avant tout cherché à rendre hommage au travail accompli par Manougian et son groupe de scientifiques, et à assurer la transmission de leur histoire au peuple d'aujourd'hui. C'est pourquoi la seconde partie du film est en partie consacrée à l'élaboration d'une sculpture représentant la fusée Cedar IV. Animation utopique Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society La troisième et dernière partie du film imagine un futur où le projet spatial de Manougian ne se serait pas interrompu, et pour ce fait, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont fait appel aux talents de Ghassan Halwani, animateur à l'artisanale, et ensemble, ils ont imaginé 2025 comme s'ils étaient encore en 1960 : "Il y a peu de science-fiction dans le monde arabe, plus précisément peu d’anticipation, de projection dans le futur ou d’uchronie. Dans ce fantasme qu’est le film d’animation, la science a remplacé le politique. La guerre n’a pas eu lieu. (...) Il y a beaucoup de second degré et cela ne concerne pas que le Liban. On joue avec la fierté nationale pour renvoyer dos à dos les slogans et les leaders qui tentent continuellement de nous manipuler avec ces termes-là." Air d'exil Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, tous deux enfants d'émigrés (l'une a des origines grecques, l'autre est en partie palestinien) ont été très sensibles à l'initiative portée par Manoug Manougian, originaire de Jérusalem, et par ses étudiants qui venaient d'un peu partout, de Syrie comme d'Irak… enfants d'orphelins, bien souvent. Créer une fusée, la première de la région, et l'offrir au Liban, s'apparentait à un beau geste de gratitude de leur part, un cadeau à leur terre d’accueil. A leur tour, les réalisateurs ont voulu sculpter une fusée pour rappeler cette histoire de déplacements, d’exil et de gratitude. Révolution arabe Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society Le tournage du film, entre la fin 2010 et le début 2011, sur ce groupe de personnes qui cultivait le fantasme d'un autre monde, s'est terminé juste avant que le monde arabe se soulève un peu partout, en Tunisie, en Egypte, en Lybie ... Une synchronicité bienvenue et pleine d'espoir. http://www.allocine.fr/film/fichefilm-206395/secrets-tournage/ Lire aussi : http://www.telerama.fr/cinema/films/the-lebanese-rocket-society,438895.php http://collectifvan.blogspot.com/2013/05/the-lebanese-rocket-society-leprojet.html Agenda - 9 juin / Concert de soutien : les amis de la Péniche Anako Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org Péniche Anako dimanche 9 juin 16h CROIX-ROUGE ARMÉNIENNE / AMIS DE LA PÉNICHE ANAKO Concert de soutien pour la Péniche Anako avec l'ensemble Kotchnak, Dan Gharibian, Gérard Carcian, Macha Gharibian, Arshid Azarine, Chris Jennings, Sevana Tchakerian, Milena Kartowski, Claire Zalamansky, Marius Pibarot, Lavach'... PAF : 15€ et plus si affinités ! Etudiants : 10 €. Concert de soutien les artistes d'Anako Concert de soutien à la Péniche Anako: nos artistes nous lancent un bouée de sauvetage, pour que la péniche puisse continuer à rayonner comme phare culturel du monde. 16h Kotchnak, chants populaires arméniens 16h30 Dan Gharibian, Gérard Carcian et Aret Derderian, musiques des arménies 17h Macha Gharibian, jazz piano 17h30 Arshid Azarine, Chris Jennings, Habib Meftah Boushehri, jazz 18h pause 18h30 Claire Zalamansky et Gilles Andrieux, chants sépharades 19h Miléna Kartowski, chant yiddish 19h30 Juan Eche-Puig et ses amis, jazz 20h Marius Pibarot and friends, bluegrass 20h30 Sevana Tchakerian et Bzdig Bazar! 21h Lavach', musiques d'Europe de l'Est jusqu'en Arménie Tarif 15 euros... Et même plus si affinités!... tarif reduit 10 euros, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Péniche Anako, bassin de La Vilette, face au 61 quai de Seine, 75019 Paris (M° Riquet, Stalingrad, Jaurès) http://penicheanako.info/agenda/agenda_juin13.php Agenda - Sèvres 2015 : Journée « portes ouvertes » Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org Sèvres 2015 : Journée « portes ouvertes » - Venez nombreux ! A l’occasion de la journée « portes ouvertes » organisée par le Collège Samuel Moorat, le dimanche 16 juin prochain, l’Association Sèvres 2015 organise une session d’information de 14H à 17H sur le projet de création de la « Fondation Mekhitar » qu’elle porte. La Fondation sera amenée à gérer un musée mémorial mais également un centre de ressources, un pôle éducatif et éventuellement un centre de recherche. Lors de cette session d’information, les membres du Conseil d’administration de Sèvres 2015 feront le point sur l’état d’avancement du projet, son périmètre envisagé en détaillant notamment son cadre institutionnel mais également les réflexions en cours au sein du comité préparatoire, prélude du futur Conseil scientifique de l’Institution. Les municipalités environnantes – la ville de Sèvres mais aussi celles d’Antony, de Chatenay-Malabry, de Clamart, d’Issy-les-Moulineaux, de Meudon, et de Sèvres – ainsi que le Conseil Général des Hauts-de-Seine, souhaitent fortement et appellent de leurs vœux la réalisation du projet. Les communes précitées ont pour la plupart déjà participé à la subvention de l’avant-projet. Cet ensemble culturel constitue le principal projet issu du milieu associatif des Français d’origine arménienne. Il perpétuera l’œuvre éducative et savante de la congrégation mekhitariste dont il émane, en assurant un rayonnement international aux activités qui y seront menées. Informations pratiques : Session d'information de l'Association Sèvres 2015 : Dimanche 16 juin de 14h à 17h Collège Samuel Moorat, 26 rue Troyon, 92 310 Sèvres Informations complémentaires : [email protected] Site internet: www.sevres2015.org Facebook: www.facebook.com/pages/Association-Sèvres-2015 Twiter: www.twiter.com/Sevres2015 http://www.sevres2015.org/2013/06/sevres-2015-journee-portesouvertes.html Agenda - Le Collectif VAN présent à "Diaspo'Arts 2013" Agenda - Le Collectif VAN présent à "Diaspo'Arts 2013" - Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN sera présent à "Diaspo'Arts 2013". Du 7 juin au 22 juin 2013 4ème édition de l'exposition collective réunissant des artistes arméniens, dont notre ami Vatché Demirdjian. Vernissage le vendredi 7 juin 2013 de 18h à 22h30. Projection d'un film sur les artistes à 19h. Péniche Anako Face au 61, quai de Seine, Bassin de la Villette 75019 Paris Métro : Jaurès Téléphone +33 9 53 14 90 68 Adresse électronique : [email protected] https://www.facebook.com/events/168782829951021/ Agenda - Conférence-débat exceptionnel “Un 24 avril à Istanbul” Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org UGAB Un 24 avril à Istanbul Quelles perspectives pour la reconnaissance du Génocide des Arméniens en Turque ? Une conférence – débat exceptionnel organisée par l’UGAB PAris/IDF Le mercredi 19 juin 2013 à 20h00 Au Centre Culturel Alec Manoogian, 118 rue de Courcelles, 75017 Paris Avec la participation de Benjamin Abtan, Président de l’EGAM, Mouvement anti-raciste européén Levent Sensever, DurDe (en lien video) Alexis Govciyan, Président de l’UGAB Europe et Nicolas Tavitian, UGAB Europe qui présenteront - le déroulement de 4 jours intenses des rencontres avec des organisations turques - les nouvelles perspectives ouvertes après cette première commémoration historique Pour la première fois depuis 98 ans, le 24 avril dernier, une délégation européenne commémorait le génocide Arménien à Istanbul, en Turquie. Depuis 4 ans déjà on commémore le Génocide des Arméniens dans plusieurs villes de Turquie. La délégation EGAM-UGAB, présente à Istanbul, s’inscrivait dans le cadre du mouvement européen contre le racisme ; elle était présente à l’invitation des organisateurs de la commémoration de Taksim, le mouvement DurDe (« Dis stop au racisme »). Que s’est-t-il passé le 24 avril à Istanbul et que se passe-t-il actuellement en Turquie ? Comment interpréter cette évolution et comment y contribuer au mieux ? Quelles sont les forces en présence ? Les organisateurs de la délégation présente à Istanbul le 24 avril partageront leur expérience et des nombreux échanges qu’ils ont eu à Istanbul. Ils ouvriront un débat sur les suites à donner à leur initiative et plus généralement sur les différents manières de contribuer aux transformations que l’on peut espérer en Turquie. Renseignements et inscription obligatoire : [email protected] http://agbueurope.org/dtm-agenda/conference-un-24-avril-istanbul/ Agenda - France : 19èmes commémorations du génocide des Tutsi Agenda - France : 19èmes commémorations du génocide des Tutsi Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous présente le programme des cérémonies marquant la 19ème commémoration du génocide des Tutsi qui auront lieu du 7 avril au 29 juin 2013 en France. Publié le 22 mars 2013 Ibuka-France A Cluny : le samedi 08 juin 2013 11h00 : Dépôt d’une gerbe de fleurs au monument érigé en mémoire des victimes du génocide des Tutsi A Trassalvas en Dordogne : week-end du 15 & 16 juin 2013 : une rencontre avec les rescapés : rencontre co-organisée avec l'association Cauri. Objectif : une prise des connaissances, aborder les sujets les préoccupant et formuler les recommandations A Dieulefit (dans la Drôme) : le samedi 29 juin 2013 Inauguration d’une stèle commémorative du génocide des Tutsi Dépôt d'une plaque commémorative en hommage de Jean Carbonare http://www.ibuka-france.org/ http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72325 Agenda - 13 juin : entretien avec Patrick Klugman Agenda - 13 juin : entretien avec Patrick Klugman - Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Dans le cadre des Entretiens de la Cause Arménienne le BFCA reçoit Patrick Klugman. Le jeudi 13 juin à 20h00 à la MCA de Paris Dans le cadre des Entretiens de la Cause Arménienne le BFCA reçoit Patrick Klugman Avocat de renom, essayiste, Conseiller de Paris et vice-président de SOS Racisme qui interviendra sur le thème: « La justice est-elle efficace contre le négationnisme d’Etat ? » Le jeudi 13 juin à 20h00 à la MCA de Paris 17 rue bleue 75009 Paris Métro Cadet Conférence animée par Frédéric Encel Maître de conférence à Sciences Po-Paris et Professeur de Relations internationales à l’ESG Management School. Entrée libre 14 juin : Rencontre avec Pinar Selek à la Librairie Violette and Co Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous annonce une rencontre avec Pinar Selek pour la sortie de son roman "La maison du Bosphore" le vendredi 14 juin à 19h, à la Librairie Violette and Co, 102 rue de Charonne Paris. Violette and Co Vendredi 14 juin à 19h, à la Librairie Violette and Co, 102 rue de Charonne Paris. Rencontre avec PINAR SELEK pour la sortie de son roman "La maison du Bosphore" - 19h À Yedikule, un des plus anciens quartiers d’Istanbul, quatre jeunes épris de liberté cherchent leur place dans une société figée depuis le coup d’État de septembre 1980. La condition des femmes et des minorités, les conventions sociales, l’oppression politique : tout leur pèse. Sema la rêveuse voudrait entrer à l’université. Salih l’apprenti menuisier cherche à perpétuer son art là où il a grandi tandis qu’Hasan le musicien aimerait faire vivre le sien sur les routes du monde. Seule Elif opte pour la voie périlleuse de la révolution. Quatre parcours, mais une même devise : Il nous reste un demi-espoir... Hommage à une ville et à ses communautés, réflexion sur l’appartenance, leçon d’humanité, ce premier roman de Pinar Selek est celui de toute une génération qui cherche sa voie entre la Turquie d’hier et celle de demain. La maison du Bosphore est édité chez Liana Levi. Elle est aussi auteure de Loin de chez moi... mais jusqu’où ? (publié aux éditions iXe) qui dit la douleur de l’exil non choisi et, au-delà, l’espérance et le courage d’une femme libre qui a fait siens ces mots de Virginia Woolf : « Mon pays à moi, femme, c’est le monde entier. » Pinar Selek s’est entraînée dès l’enfance à repousser les murs des espaces, réels et imaginaires, qu’elle habitait. Tout en nuances poétiques, son récit explore les tensions entre la nostalgie pour là-bas et l’attirance pour l’ailleurs. Il évoque la familiarité rassurante de la langue et des choses avec lesquelles on a grandi, l’audace qui pousse à se risquer toujours plus loin sur les chemins, et le désarroi devant l’inconnu, après l’arrachement brutal aux êtres et aux lieux. La beauté des rencontres, aussi, et le plaisir pris à tisser des liens dans les marges immenses qui se jouent des frontières. Pinar Selek est née à Istanbul en 1971. Sociologue, militante féministe et antimilitariste, ses travaux et ses combats portent sur les droits de tous les exclus de la République turque. Sa vie bascule en juillet 1998 dans un invraisemblable imbroglio judiciaire lorsqu’elle est accusée à tort de terrorisme. Exilée en France depuis 2011, elle vit à Strasbourg. Adresse : 102 rue de Charonne 75011 Paris Métro Charonne 9 Faidherbe-Chaligny 8 Bus 46, 56, 76 Plan d’accès : http://www.violetteandco.com/librairie/spip.php?article630 http://www.violetteandco.com/librairie/spip.php?article622 Agenda - Marseille : Semaine de l’excellence francoarménienne du 17 au 23 Juin Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Semaine de l’excellence franco-arménienne sous le Haut Patronage de Monsieur Vartan Sirmakès, Consul Général d’Arménie à Marseille. Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture Du 17 au 23 Juin au Pavillon M - Salle Mistral. 21 Juin Jour de la Fête de la Musique. Charles Aznavour sera promu Citoyen d’Honneur de la Ville de Marseile. Semainearmenie.com L'Arménie au Pavillon M La cité phocéenne a été la première ville de France à accueillir les arméniens rescapés du génocide de 1915. Marseille compte aujourd’hui cent mille français d’origine arménienne soit environ dix pour cent de sa population intra-muros, un demi-million dans toute la France ! En 2013 , la deuxième ville de France est Capitale Européenne de la Culture ! Musique, peinture, littérature, cinéma…La Culture a toujours été le point fort du premier peuple de l’Histoire de l’humanité à avoir adopté le christianisme. La Ville de Marseille accueille « La Semaine Franco-Arménienne » du 17 au 23 Juin 2013. Cette semaine de l’ Excellence Franco-Arménienne se déroulera au « Pavillon M » , le Pavillon de la Capitale Européenne de la Culture Programme Semaine de l’excellence franco-arménienne sous le Haut Patronage de Monsieur Vartan Sirmakès, Consul Général d’Arménie à Marseille. Marseille Provence 2013 - Capitale Européenne de la Culture Du 17 au 23 Juin au Pavillon M - Salle Mistral Charles Aznavour Citoyen d'Honneur de Marseille le 21 Juin 2013 lien Facebook page Aznavour : https://www.facebook.com/CharlesAznavourMarseille Le 21 Juin, jour de la Fête de la Musique, Charles Aznavour sera promu Citoyen d'Honneur de la Ville de Marseille, la Capitale européenne de la Culture. Le dernier a obtenir ce titre fut le Maréchal De Lattre De Tassigny (1889 – 1952), général d’armée et maréchal de France, qui libéra Marseille en 1944. Cet évènement se déroulera le Vendredi 21 Juin à 11h30 dans le Salon d'honneur de la Mairie.J'espère que tous les marseillais et les francoarméniens seront au rendez-vous afin de rendre l' hommage solennel que mérite l'artiste français le plus connu au monde. Aujourd'hui Mercredi 22 Mai, c'est l' anniversaire de Monsieur Aznavour : un très bon anniversaire Charles... que Dieu vous garde ! Richard Findykian www.semainearmenie.com Programme - Pavillon M - Salle Mistral Lundi 17 Juin : Journée d’inauguration de l’exposition Henri Verneuil. Invités d’ honneur : Omar Sharif et Jacky Nercessian 16h Visite de la Place Henri Verneuil et du showroom H99 par nos invités d’honneur 17 h Inauguration de l’exposition Henri Verneuil au Pavillon M suivie d’un cocktail ( Salle des Mariages ) en présence de Hranush Agopian, Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, SE Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie, Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille. Roland Blum, Premier adjoint au Maire de Marseille, Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA, Didier Parakian, Adjoint au Maire de Marseille, Daniel Hermann, Adjoint au Maire de Marseille, délégué à la Culture et des présidents des associations franco-arméniennes partenaires 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian 20 h Soirée au Cercle des Nageurs de Marseille avec Omar Sharif et Jacky Nercessian - Union Générale Arménienne de Bienfaisance Mardi 18 Juin : Journée du tourisme et des voyages en Arménie. Invités d’ honneur : Artur Nalbandian, Gouverneur de la Région de Lori et Guaguik Sahakian, Maire de Spitak. Découverte de la République de l’Artsakh. Invité d’ honneur : Hovannès Kevorkian , Représentant de la République de l’Artsakh en France 11 h 00 Cérémonie du souvenir devant la Croix de Pierre du Parc Borély sous l’égide de l’Institut Sayabalian d’études arméniennes et de l’Ordre de Saint Lazare en présence de Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille, Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA , Didier Parakian, Adjoint au Maire de Marseille et Ohan Hékimian, Président de l’Institut Sayabalian d’études arméniennes 14 h Présentation des brochures de voyages et des programmes des circuits culturels en Arménie avec SABERATOURS - salle Mistral Présentation de l’agence réceptive YAN VOYAGES ( Erevan ) et des circuits découverte de la République de l’Artsakh - salle Mistral Présentation du projet hydroélectrique ARTSAKH HEK avec Raffi Balozyan - salle Mistral 17h00 - Présentation sur écran de la République de l’Artsakh 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian Mercredi 19 Juin : Journée de la Jeunesse. Invités d’honneur : Varujan Vosganian ( Ministre de l’économie de Roumanie ) écrivain et conteur , Levon Aronian, champion olympique d’Echecs, Patrick Donabédian, Historien d’art, Sophie Audouin-Mamikonian et Lydie Belmonte, écrivains 14 h 30 Dédicaces au Pavillon M : Le Livre des chuchotements de Varujan Vosganian, le Livre d’Or de l’Architecture arménienne de Patrick Donabédian, la saga Tara Duncan de Sophie Audouin-Mamikonian et Promenades littéraires en Provence de Lydie Belmonte Jeux-concours des éditeurs et des collections Jeunesse 15 h Finale du Grand tournoi MARSEILLE ECHECS au Pavillon M avec la participation de champions internationaux 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian Jeudi 20 Juin : Journée de l’Entreprise, de l’Artisanat et de la Mode. Invités d’ honneur : Vahram Pirjanian, Président de ARMENIAN TRADE NETWORK, Guaguik Sahakian, Président de la Chambre des Métiers d’ Arménie, Bernard Hatemian, Président de la CCIFA, Patrice Cauvet, Directeur régional du CIC-Lyonnaise de Banque et Daniel Boccardi, Président de Créa-sol ( Microcrédit en Arménie) 9 h Ouverture du 3ème Congrès Mondial ARMENIAN TRADE NETWORK par Vahram Pirjanian, Président de ARMENIAN TRADE NETWORK à la CCIMP, Jacques Avdoyan, Vice-Président de ARMENIAN TRADE NETWORK pour l’Europe et Olivier Van de Winkel, Président de l’UCCAB Présentation sur écran du « défilé virtuel FUEGO WOMAN » au Pavillon M Présentation sur écran du « défilé virtuel NAIRA SARGSYAN » au Pavillon M 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian Vendredi 21 Juin - Fête de la Musique : Grande Journée Charles Aznavour fait « Citoyen d’honneur de la ville de Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013 ». Invités d’ honneur : Charles Aznavour et Lévon Sayan 10h Conférence de Presse au Pavillon M - Salle Mistral 11h30 Cérémonie de Remise de décorations dans le Salon d’honneur de la Mairie de Marseille suivie d’un cocktail en présence de : Hranush Agopian, Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, SE Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie, Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille Jean-Claude Gaudin, Sénateur-Maire de Marseille , Michel Vauzelle, Président de la Région Provence- Alpes-Côte-d’Azur, Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA, Didier Parakian, Adjoint au Maire de Marseille Daniel Hermann, Adjoint au Maire de Marseille, délégué à la Culture et des présidents des associations franco-arméniennes partenaires 15 h 30 Présentation des ouvrages et des albums CD de Charles Aznavour au Pavillon M - 16 h Concours du meilleur d’j avec Frank Ohanessian et Greg Essian 17 h « Jazz Quartet au Pavillon » avec le célèbre jazzman Levon Malkhasyan du « MALKHASS JAZZ CLUB » 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian 20h Soirée de Gala de la Maison Arménienne de la Jeunesse et de Culture présidée par Garo Hovsepian, Maire des 13 & 14 ème arrdt de Marseille 20h00 Soirée de Gala de la Maison Arméniennede la Jeunesse et de Culture présidée par Garo Hovsepian, Maire des 13 & 14 ème arr de Marseille Samedi 22 Juin : Journée Inauguration de la Place Henri Verneuil. Invités d’honneur : Patrick Malakian, Sophie Malakian, Gayané Malakian, Sevan Malakian et Lévon Sayan 11 h 30 Inauguration de la place Henri Verneuil et du Toros géant (ancienne Place de la Méditeranée - Euroméditerranée) suivie d’un cocktail en présence de : Hranush Agopian, Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, SE Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie , Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille Jean-Claude Gaudin, Sénateur-Maire de Marseille, Michel Vauzelle, Président de la Région Provence- Alpes-Côte-d’Azur, Guy Teissier, Président d’Euroméditerranée , Valérie Boyer, Vice-présidente du Groupe d’amitié parlementaire FranceArménie, Didier Parakian, Adjoint au Maire de Marseille, Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA, Marc Pietri, PDG de Constructa, le sculpteur Toros et des présidents des associations franco-arméniennes partenaires 12 h 00 Présentation d’Euroméditerranée et de la future skyline de Marseille au showroom H99 12 h 30 Visite avec nos invités d’honneur de l’exposition Henri Verneuil au Pavillon M 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian 20 h La Grande Soirée de Gala de Clôture de la Semaine organisée par la CCIFA et la cérémonie de remise des « Trophées de l’Economie Franco-arménienne » avec la collaboration de ARMENIAN TRADE NETWORK à l’hôtel Villa Massalia en présence de Hranush Agopian, Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, Son Excellence Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie et Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille. Invités d’honneur de la Soirée : Mr & Mme Armen Petrossian, Mathieu Madénian , Franck Mourad Papazian et Ara Toranian, co-présidents du CCAF - Présentation : Richard Findykian, Vice-Président de la Chambre de Commerce & d’Industrie Franco-Arménienne - Mise en scène : Patrick Malakian Dimanche 23 Juin : Journée de la Gastronomie arménienne. Invité d’honneur : Armen Pétrossian 16 h Présentation et dégustation des spécialités arméniennes au Pavillon M 17 h Concours du meilleur dolma et du meilleur beurek avec la participation des traiteurs arméniens animé par Frank Ohanessian 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par Richard Findykian Organisateur: Association culturelle Terre d’Arménie Contact : Richard Findykian [email protected] Agenda - Exposition " Syria my Forgotten Land " de Hratch Arbach Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org Le Jeudi 13 juin à partir de 18h30 Vernissage de l’installation photo/vidéo de Hratch Arbach intitulée " SYRIA MY FORGOTTEN LAND " du 13 juin au 25 juillet 2013. Espace galerie Europia 15 av. de Ségur, 75007 Paris Métro St. François Xavier Article du journal franco-turc Zaman - 07/06/2013 - 1 Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman (équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie). Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du Zaman, journal proche du parti au pouvoir (AKP). Zaman France Erdogan au Maghreb : bilan d'une visite d'Etat Par Dalila Bouaziz | ven, 07/06/2013 - 13:19 Le Premier ministre turc a achevé jeudi 6 juin sa tournée au Maghreb : au Maroc, en Algérie et enfin en Tunisie. Un bilan principalement économique pour les trois pays et une visite marquée par l'absence de Mohammed VI qui n'a pas souhaité recevoir Erdogan. Arrivé au Maroc, lundi 3 juin, le chef du gouvernement turc s’est entretenu avec son homologue marocain, Abdelilah Benkirane. M. Erdogan a appelé à poursuivre le renforcement de la coopération entre les entrepreneurs des deux pays, liés depuis 2004 par un accord de libre-échange. Les deux chefs de gouvernement ont par ailleurs signé une «déclaration politique conjointe» portant sur la création d’un «conseil de haut niveau de partenariat stratégique». Des accords de coopération dans le domaine des transports et dans le secteur maritime ont été conclus. Sur le secteur maritime, l’accord prévoit le développement de liaisons entre les ports marocains et turcs, ainsi que le renforcement de la coopération en matière de formation et d’industrie navale. Si les relations économiques entre Rabat et Ankara ont le vent en poupe, le Maroc enregistre néanmoins un important déficit commercial vis-à-vis de la Turquie. Les échanges commerciaux entre les deux Etats s’élèvent actuellement à environ 1,5 milliard de dollars. Cependant, le chef de l’AKP a écourté son séjour au Maroc, initialement étalé sur deux jours, pour se rendre en Algérie. Mohammed VI, absent du royaume chérifien, contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani, n'avait pas jugé indispensable de recevoir son hôte turc. Renforcer la coopération entre Alger et Ankara A Alger, Erdogan a été accueilli en grande pompe par les autorités locales durant les deux jours de sa visite. «L’Algérie s’engage à hisser la concertation, le dialogue politique, ainsi que la coopération économique et culturelle avec la Turquie, au niveau attendu par les deux pays», a déclaré le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. Le chef du gouvernement turc est venu accompagner de 200 chefs d’entreprises pour établir plusieurs partenariats. Alger compte sur l’aide d’Ankara pour relancer l’industrie textile et la sidérurgie. Du côté des Turcs, ce sont les centaines de milliers de logements à construire en Algérie qui attirent les investisseurs. Les échanges commerciaux entre les deux pays se chiffrent à 4,5 milliards de dollars. Des échanges qui se basent sur le domaine énergétique. Le Premier ministre turc a donc annoncé que l’accord énergétique entre Alger et Ankara serait prolongé de dix ans. Et il souhaite que le visa pour les Algériens qui se rendent en Turquie soit supprimé. «Nous avons supprimé les visas d’entrée avec 70 pays, alors pourquoi pas avec l’Algérie», at-il indiqué. Il s’est également rendu à Oran, où il a inauguré une usine de sidérurgie. Un projet qui sera le plus gros investissement des Turcs dans un pays étranger. Soutien à la révolution tunisienne Jeudi, Erdogan a eu un entretien avec le président tunisien Moncef Marzouki au Palais de Carthage et s’est également rendu à l’Assemblée nationale. Il a annoncé l’engagement de la Turquie en faveur du soutien à la révolution tunisienne et sa contribution à la réussite de son processus transitoire. Dans une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement, Ali Laâridh, Erdogan a annoncé vouloir tripler le volume de la coopération économique bilatérale. Atteignant actuellement après la signature de l’accord de libreéchange en 2005 un milliard de dollars, pour le ramener à trois milliards de dollars. «Cinquante entreprises turques opèrent aujourd’hui en Tunisie, a-t-il dit, ce nombre est amené à augmenter avec les contacts menés lors de cette visite entre les hommes d’affaires tunisiens et turcs pour trouver de nouvelles opportunités de partenariat.» Le Premier ministre turc a annoncé l’octroi par la Turquie d’un prêt d’une valeur de 200 millions de dollars à la Tunisie, en vue de l’aider à relancer ses projets de développement et d’investissement. Il s’est dit confiant de la réussite du processus transitoire en Tunisie, de la rédaction de la Constitution et de l’organisation des élections, estimant que la démocratie et l’économie doivent aller de pair pour réaliser un développement équilibré. http://www.zamanfrance.fr/article/erdogan-maghreb-bilan-dune-visite-detat Agenda - Avril 2013 à Valence : le calendrier de la COADA Agenda - Avril 2013 à Valence : le calendrier de la COADA - Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - La Coordination des organisations Arméniennes Drôme - Ardèche (COADA) diffuse son calendrier pour avril 2013. Le Collectif VAN a sélectionné pour vous les événements qui concernent le génocide arménien, le négationnisme, la culture et l'histoire. Publié le 2 avril 2013 CALENDRIER DE LA COADA Ce calendrier annonçant les manifestations des associations arméniennes de Valence [email protected] ******************* du 10 au 29 septembre 2013 UGAB Concert DOUDOUK, PIANO, CHANT à 20h30 Salle de l’Auditorium du Conservatoire de Musique de Valence *********************** Samedi 26 octobre 2013 UGAB Formation sur « la Culture Arménienne » de 9h à 17h Animée par Maxime YEVADIAN Au Centre Culturel de l’UGAB – 6 rue Faventines à Valence Programme et inscriptions par mail à [email protected] TÉLÉCHARGER : Calendrier de la COADA http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=72532 Agenda - Vente aux enchères Tebrotzassère Agenda - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous annonce la vente aux enchères dirigée par Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr le 16 juin 2013 à 15 heures dans les salons de l’Hôtel de l’Industrie (face à l’Eglise Saint-Germain des Prés) Paris 6ème. 180 à 200 œuvres sont réunies, données toutes par les artistes. Cette vente a pour but de reconstruire la maternelle avec ses 45 élèves et de créer un espace de mémoire avec l’aide des habitants d’Aulnay-sous-Bois qui offrent un immense Khatchkar (1.5 tonne) qui sera implanté dans le périmètre. Publié le 6 mai 2013 Asilva Association des dames arméniennes Amies des Ecoles Tebrotzassère HÔTEL DE L’INDUSTRIE 4, place Saint Germain-des-Prés 75006 PARIS VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES DE 180 ŒUVRES D’ART LE 16 JUIN 2013 à 15 HEURES Exposition samedi 15 de 11 à 18 heures et dimanche de 10 à 12 h Vente dirigée par Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr www.tebrotzassere.com Agenda - La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier Giesbert Agenda - Collectif VAN - www.collectifvan.org Franz-Olivier Giesbert La cuisinière d'Himmler Collection Blanche, Gallimard Parution : 26-04-2013 Ceci est l’épopée drolatique d’une cuisinière qui n’a jamais eu peur de rien. Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux XXe siècle qu’elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour repartir de l’avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventures extraordinaires d’une centenaire scandaleuse qui a un credo : «Si l’Enfer, c’est l’Histoire, le Paradis, c’est la vie.» 384 pages, 140 x 205 mm Achevé d'imprimer : 08-04-2013 Genre : Romans et récits Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans et récits Époque : XXe-XXIe siècle ISBN : 9782070141609 - Gencode : 9782070141609 - Code distributeur : A14160 Lire aussi : Franz-Olivier Giesbert : une femme dans le siècle http://www.lejdd.fr/Culture/Livres/Actualite/Franz-Olivier-Giesbert-auteur-deLa-Cuisiniere-d-Himmler-604565 http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/La-cuisiniere-dHimmler Agenda - DVD du film "Le fils du marchand d'olives" Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org Publié le 6 mai 2013 Sur les traces du génocide arménien "Le fils du marchand d'olives" un film de Mathieu Zeitindjioglou Avec Anna Zeitindjioglou et la voix de Jean Claude Dreyfus Une coproduction ZFILMS, KODE AGENCY et HERODIADE FILMS Pour leur voyage de noces, Mathieu et Anna sont partis en Turquie. Caméra au poing, pour enquêter sur Garabed, le grand père arménien de Mathieu, qui a échappé au Génocide de 1915. Un road trip à travers le pays, marqué par des rencontres, mêlant animation, film d’investigation et documentaire historique pour rapporter la vision que se font les Turcs sur la tragédie de 1915. Commencé sous forme de fable animée, ce documentaire très personnel, d'une belle originalité stylistique, se transforme en réflexion critique sur l'oubli et le mensonge historique, au fil d’un voyage passionnant, nourri de rencontres, de documents d’archives, de paysages. C’est remarquable d’intelligence, et bouleversant de nostalgie sans remède. LE FIGARO Un film fort et poignant. On est touché au coeur par cette démonstration lumineuse. 20 MINUTES Le pari de ce documentaire est osé. Risqué même : évoquer le génocide arménien au fil d'un voyage de noces à travers la Turquie. Pour l'auteur, la quête est avant tout personnelle. Il parvient à déconstruire, en discutant avec une population qu'il n'accuse jamais, les rouages d'un négationnisme d'État. TELERAMA Ce que nous montre ce film est à la fois troublant et édifiant. Il ramène un portrait terrifiant de la Turquie. LE MONDE Voyage de noces en Turquie aux allures de quête existentielle, ce journal intime vire bientôt à l’enquête quasi policière sur les racines du génocide arménien. CINE OBS À l’heure où le Conseil constitutionnel vient de censurer la loi visant à pénaliser la négation du génocide arménien commis par la Turquie entre 1915 et 1917, ce documentaire itinérant produit l’effet d’une impitoyable piqûre de rappel. Soit le carnet de voyage d’un jeune couple dans l’Arménie originelle du mari, ponctué de témoignages effrayants sur le monstrueux travail de révisionnisme historique et d’amnésie collective opéré par le gouvernement turc sur sa propre population. PREMIERE Une quête d’identité sous forme de documentaire subjectif qui a le mérite de soulever des questions sur le devoir de mémoire en s’immisçant dans le peuple et les institutions. L’EXPRESS www.lefilsdumarchand.fr Prix du DVD €20.00 e coproduction ZFILMS, KODE AGENCY et HERODIADE FILMS Le DVD propose 2 versions du film, une version française et une version anglaise PRIX DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE TORONTO POMEGRANATE FILM FESTIVAL MENTION SPECIALE DU JURY LOS ANGELES & SCRIPT FESTIVAL FILM PRIX SPECIALE DU JURY YEREVAN REANIMANIA INTERNATIONAL FILM FESTIVAL SELECTION OFFICIELLE DOC MIAMI INTERNATIONAL FILM FESTIVAL SELECTION OFFICIELLE EVREUX FESTIVAL DU FILM D’ÉDUCATION SELECTION OFFICIELLE GOLDEN APRICOT INTERNATIONAL FILM FESTIVAL OF YEREVAN Site officiel du film www.lefilsdumarchand.com Voici donc les liens utiles pour acheter en ligne le DVD du film : La Fnac.com : http://video.fnac.com/a5270476/Le-Fils-du-marchand-d-olives-DVD-multizones Amazon.fr : http://www.amazon.fr/Le-fils-du-marchanddolives/dp/B00B2PN91O/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1367763468&sr=81&keywords=le+fils+du+marchand+d%27olives Contre allée distribution : http://contreallee.bigcartel.com/product/dvd-le-fils-du-marchand-d-olives Priceminister : http://www.priceminister.com/nav/Video/kw/Le%20Fils%20Du%20Marchand% 20D%27olives%20Mathieu%20Zeitindjioglou http://contreallee.bigcartel.com/product/dvd-le-fils-du-marchand-d-olives Agenda - Parution du livre « Enfants d’Ararat » Agenda - Parution du livre « Enfants d’Ararat » - Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Témoignages pour la reconnaissance du Génocide Arménien Publié le 15 avril 2013 L'Harmattan Auteur : Françoise Rossi Préface de Youri Djorkaeff Graveurs de Mémoire BIOGRAPHIE, AUTOBIOGRAPHIE, TÉMOIGNAGE, RÉCIT HISTOIRE MAGHREB, MONDE ARABE, MOYEN ORIENT EUROPE Arménie France Turquie Des rescapés du génocide de 1915 aux Arméniens venus d'une Arménie libérée du joug soviétique en 1991, en passant par ceux qui ont fui l'oppression en Turquie dans les années 70/80, cet ouvrage retarce à travers leurs témoignages, l'histoire de ces Français d'origine arménienne pour qui intégration et respect des valeurs de la République sont une ligne de conduite. Depuis près d'un siècle, ils tentent de faire le deuil de leurs morts face à la Turquie dont les aspirations européennes constrastent avec son amnésie des événements de 1915. ISBN : 978-2-343-00396-2 • avril 2013 • 222 pages Prix éditeur : 20 € 19,00 € / 125 FF http://www.editionsharmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40042 http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=72916 QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SITE DU COLLECTIF VAN Rubrique Info Collectif VAN Retrouvez toutes les traductions de la presse anglophone ou turcophone dans notre rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Le Collectif VAN met en ligne régulièrement des traductions de la presse anglophone et turcophone. Oeuvres de militants, de sympathisants du Collectif VAN et de prestataires, ou émanant de sites externes (tel celui de la FEAJD), ces traductions visent à mettre à la disposition du plus grand nombre, les informations essentielles à la bonne compréhension de l'actualité. Vous retrouverez également dans la Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 - nos informations ou communiqués de presse, ainsi que ceux de certaines organisations externes. - le sommaire bi-quotidien de notre Revue de Presse du jour. - la Revue de la presse turque en français (ni traduite ni commentée de notre part). - la Revue de la presse arménienne préparée par l'Ambassade de France en Arménie. Rappel : Vous avez en haut de page, un module Recherche pour retrouver un article. Attention, le champ de saisie ne doit comporter qu'un seul mot. Essayer de cibler en choisissant plutôt des noms propres, pour éviter un trop grand nombre d'occurrences. Appel aux dons : Aidez-nous à poursuivre notre mission d'information et de vigilance ! Envoyez vos dons : Par chèque bancaire à l'ordre du "Collectif VAN" A adresser à : Collectif VAN - BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France Votre avantage fiscal : Si vous êtes imposable, 66% du montant de votre don sont déductibles de vos impôts sur le revenu (de l’année suivante), dans la limite de 20% de vos revenus imposables. Un don de 100€ ne vous coûtera en réalité que 34 €. http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Utilisez au mieux le site du Collectif VAN Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le site du Collectif VAN met à jour quotidiennement des dizaines d'articles. Sachez naviguer dans les rubriques ! Rubrique News Tous les articles de la presse française sont mis en ligne dans la Rubrique News (bandeau clignotant : "Toutes les News : cliquez ici pour accéder à la Revue de Presse". http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=4 Info Collectif VAN Toutes les traductions, résumés, informations propres au Collectif VAN sont en ligne à l'accueil dans la Rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Tout sur VAN Mieux connaître le Collectif VAN : rendez vous à la rubrique Tout sur VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=1&page=1 Tout sur VAN : vous y trouverez également les courriers des lecteurs Les courriers des sympathisants du Collectif VAN nous font chaud au coeur et nous confortent dans la certitude que notre approche du combat que nous menons, est juste. Et comme ça fait toujours du bien de relire de temps en temps leurs encouragements et dans la mesure du possible, nous mettons en ligne les mails reçus, du plus récent au plus ancien (en ne gardant que les initiales des sympathisants) : http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=6137 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=2203 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=538 Salle de Presse Tous les articles de la presse française rendant compte des actions réalisées par le Collectif VAN sont en ligne dans la rubrique Salle de presse. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=2&page=1 Communiqués Les Communiqués du Collectif VAN se trouvent dans la rubrique Communiqués. http://collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=9 Actions VAN Tous les articles présentant les actions organisées et réalisées par le Collectif VAN sont mis en ligne dans la rubrique Actions VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=3&page=1 Agenda Les annonces parlant des événements culturels à venir (réunions publiques, manifestations, conférences, concerts, projections de films, expositions, parution d'ouvrages, etc.), sont mises en ligne dans la rubrique Agenda. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=5&page=1 Photothèque De nombreux photos-reportages sont disponibles en ligne dans la rubrique Photothèque http://collectifvan.org/rubrique_photo.php?r=6 Veille-Media Toutes les Veilles-Media à télécharger sur : http://www.collectifvan.org/rubrique_veille.php?r=9&page=1 MEDIAS N’oubliez pas qu’en tant que téléspectateurs vous pouvez témoigner de votre satisfaction (et de votre mécontentement lorsque c’est le cas) auprès des media qui traitent l’information. Quelques adresses et tél.: TF1 - 1, quai du point-du-jour 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40 Internet : www.tf1.fr France 2 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 98 74 Internet : www.france2.fr Email : [email protected] France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02 Internet : www.france3.fr Email : [email protected] [email protected] Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15 Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34 Internet : www.cplus.fr France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9 Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00 Internet : http://www.france5.fr/ Email : http://www.france5.fr/contact/ Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur : http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedex Tel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00 Internet : www.arte-tv.com Email : [email protected] M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10 Internet : www.m6.fr I-Télévision - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01 Internet : www.itelevision.fr LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50 Internet : www.lci.fr Quelques émissions radios où les auditeurs peuvent intervenir Europe 1 www.europe1.fr Semaine de 18h55 à 20h00 Michel Field Chaque jour, du lundi au vendredi, de 18h55 à 20h00, Michel Field “accouche” en direct les auditeurs, sur un thème d’actualité. Sans se contenter du pour et du contre, il les fait dialoguer à plusieurs sur un même sujet. Ils se forgent ainsi eux-mêmes leur opinion comme lors d’un travail journalistique : croiser des sources puis se rendre compte que la vérité est souvent de l’ordre du compromis entre des idées tranchées. C’est aussi une façon de prendre chaque jour le pouls de l’opinion publique sur des sujets lourds et graves mais aussi légers et futiles comme en distille, chaque jour, l’actualité. Pour discuter avec Michel Field, il suffit d’appeler le 01 42 32 14 14 ou d’envoyer un courrier électronique sur www.Europe1.fr. Semaine de 10h30 à 12h00 Jean-Marc Morandini Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de Jean-Marc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la Télé de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15. RTL www.rtl.fr Semaine de 13h00 à 14h00 Pierre-Marie Christin Les auditeurs ont la parole Rendez-vous phare de l’information, le 12h30 accueille un nouveau présentateur. C’est en effet Pierre-Marie Christin qui succède à Christophe Hondelatte et Jérôme Godefroy aux commandes du journal de la mi-journée. Pierre-Marie Christin présente ensuite, de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après14H, vous pouvez laisser vos message sur le répondeur, sans oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission. Chaque vendredi, cette heure d’expression prend une coloration week-end. Les loisirs sont à l’honneur avec la participation des journalistes spécialisés de la rédaction, ou d’intervenants extérieurs. Et, à la veille du week-end, Louis Bodin dialogue avec les auditeurs sur les phénomènes météo de la semaine écoulée ou des deux jours de repos à venir. France Inter www.radiofrance.fr Semaine de 19h20 à 20h00 Le téléphone sonne Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne... - le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h - Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir". - le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms) Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son intégralité Le répondeur « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 soit sur notre mail : [email protected] et nous donnerons suite ! RMC www.rmcinfo.fr BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info Du lundi au vendredi de 6h à 10h. Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin & Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. JeanJacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min). ============================================= L'association des auditeurs de France Culture L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières. L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à : - l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ; - la préservation de son identité et de sa spécificité ; - l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ; - son ouverture aux différents aspects de la culture ; - son rayonnement et développement de son influence ; - sa pérennité. L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et philosophique. Association des auditeurs de France Culture 83 boulevard Beaumarchais 75003 Paris Téléphone : 01 42 09 03 67 Courriel : [email protected] ----------------------------------------------------------------------------------Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] Boîte vocale : 09 50 72 33 46 [email protected] - www.collectifvan.org Collectif VAN - BP 20083 92133 Issy-les-Moulineaux Cedex Les Infos Collectif VAN sur : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=0