A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 Avril

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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES
24 Avril 2013 : 98ème anniversaire du génocide arménien de 1915
perpétré par le gouvernement Jeune-Turc
98 ans de déni : ça suffit !
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VEILLE MEDIA
Vendredi 07 juin 2013
Retrouvez les informations sur notre site :
http://www.collectifvan.org
Rubrique Info Collectif VAN :
http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1
et Rubrique News (Revue de Presse) :
http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1
Le site du Collectif VAN, cible du piratage nationaliste
Depuis le 29 avril 2013, le serveur du Collectif VAN
www.collectifvan.org a été désactivé temporairement par
mesure de précaution pour faire face à la plus grande attaque
de hackers que nous ayons eu à subir depuis le lancement du
site en mars 2006. Visiblement, la présence à Istanbul ce 24
avril de Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN, n'a pas plu
aux forces nationalistes, spécialistes du piratage informatique.
Notre serveur héberge aussi les sites Imprescriptible, CCAF,
Tebrotzassère et Diasporamag : ils sont donc désactivés
également.
Aucun site n'a été endommagé. Nous travaillons actuellement à
la mise en place d'un système encore plus sécurisé pour
empêcher le blocage de la bande passante par des centaines de
milliers de requêtes conjointes (l'ancien système avait
néanmoins réussi à faire face aux nombreuses attaques reçues
depuis mars 2006).
Les nouvelles procédures impliquent, entre autres, l'achat d'un
nouveau serveur :
tous les dons sont donc les bienvenus (CERFA délivré pour
déduction fiscale).
Chèques à l'ordre du Collectif VAN à envoyer à :
Collectif VAN
BP 20083
92133 Issy-les-Moulineaux
En attendant le retour à la normale, quelques-unes des
informations relayées d'ordinaire sur notre site sont disponibles
sur notre Blog, sur nos réseaux sociaux et bien sûr dans la
Veille-Média envoyée gratuitement 5/7j aux abonnés :
1)
2)
3)
4)
Le blog du Collectif VAN collectifvan.blogspot.com/
https://www.facebook.com/collectif.van?ref=tn_tnmn
https://www.facebook.com/pages/Collecti … 47?fref=ts
https://www.facebook.com/groups/165571932648/?fref=ts
A noter : la messagerie [email protected] a été rétablie.
No pasaran !
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le
Négationnisme]
BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77
Email: [email protected]
INFO COLLECTIF VAN
Appel pour la liberté d'expression en Turquie
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite
à lire cet appel de Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN, signé par
de nombreuses personnalités et associations, publié sur le site Nouvel
Obs Le Plus, le 6 juin 2013, sous le titre "TURQUIE. 76 journalistes en
prison : il faut soutenir la liberté d'expression".
L'intellectuel arménien de Turquie, Sevan Nichanian, a été condamné en Turquie
à 13 mois et demi de prison pour avoir, dans l’un de ses articles, "ouvertement
insulté les valeurs religieuses d'une certaine partie de la société".
Nouvel Obs Le Plus
Modifié le 06-06-2013 à 07h58
Par Séta Papazian
Présidente du Collectif VAN
LE PLUS. Les affrontements qui se déroulent en ce moment en Turquie
s'enracinent contre le gouvernement de l'AKP, le parti au pouvoir accusé de
museler l'opinion publique et les libertés individuelles. Pour le Collectif VAN,
Vigilance Arménienne contre le Négationnisme, il faut faire bouger la Turquie et
soutenir les prisonniers politiques. Tribune collective d'intellectuels turcs et
arméniens soutenue également par de nombreuses associations.
Édité par Henri Rouillier
Les évènements en cours en Turquie traduisent l’exaspération d’une jeunesse
qui ne supporte plus les dérives et l’autoritarisme du gouvernement AKP de
Recep Tayyip Erdogan. L'usage disproportionné de la force par la police turque
est symptomatique de la violence exercée à tous les niveaux de l’appareil d’État.
Depuis 2009, le pouvoir mène en effet une véritable répression à l’encontre de
ses opposants, emprisonnant des milliers d’étudiants, enseignants,
universitaires, avocats, journalistes et élus.
Sevan Nichanian, emprisonné pour insulte à l'islam
Le Collectif VAN, Vigilance Arménienne contre le Négationnisme, ainsi que les
personnalités et associations signataires s’élèvent contre la décision de la 14e
chambre du Tribunal de police d’Istanbul qui a condamné le 22 mai 2013,
l’intellectuel arménien de Turquie, Sevan Nichanian, à 13 mois et demi de prison
pour avoir, dans l’un de ses articles, "ouvertement insulté les valeurs religieuses
d'une certaine partie de la société".
Ce libre-penseur, bien connu pour ses prises de position estimées iconoclastes,
ne peut bénéficier de sursis pour cause d’une condamnation antérieure : ayant
interjeté appel, il devrait néanmoins rester en liberté jusqu’à son nouveau
procès pour "blasphème".
Condamner Sevan Nichanian, c’est une atteinte à la liberté d’expression, mais
c’est aussi le désigner officiellement à la vindicte des islamo-nationalistes et
intimer le silence aux Arméniens de Turquie, déjà en proie à des discriminations,
des menaces récurrentes et des assassinats ciblés, suivis de procès biaisés.
Ainsi, les véritables commanditaires de l’assassinat, le 19 janvier 2007 à
Istanbul, du journaliste arménien de Turquie, Hrant Dink, n’ont pas été
inquiétés jusqu’à présent ; l’exécution par un appelé ultra-nationaliste le 24
avril 2011, date commémorative du génocide arménien, du jeune Sevag Balikci,
qui accomplissait son service militaire, a été jugée "accidentelle". Le meurtre
raciste de Maritsa Küçük, une Arménienne âgée, égorgée à Istanbul le 28
décembre 2012, a été fort opportunément imputé à un Arménien qui ne jouit
pas de toutes ses facultés mentales.
Le cas Ragip et Deniz Zarakolu
À l’occasion du verdict qui frappe Nichanian, le "Don Quichotte arménien", il est
bon aussi de se souvenir du sort que l’État turc réserve à ses opposants turcs et
kurdes.
Le procès de Ragip et Deniz Zarakolu se tient du 27 mai au 7 juin 2013 à Silivri,
à 60 km d’Istanbul.
Si l’emblématique éditeur et défenseur des droits de l’homme, Ragip Zarakolu,
incarcéré pour "terrorisme" le 28 octobre 2011, comparaît en prévenu libre
après avoir effectué 5 mois et demi de préventive, il n’en est pas de même de
son fils Deniz Zarakolu, toujours emprisonné depuis le 4 octobre 2011 pour
avoir donné une conférence sur "La Politique" d’Aristote, dans le cadre de
l’Académie du BPD, parti légal pro-kurde ayant 36 députés au parlement turc.
Doctorant en sciences sociales, Deniz Zarakolu travaille pour la maison d’édition
familiale "Belge" (prononcer "Belgué" qui veut dire "documents"). Son
incarcération – tout comme celle de son père Ragip – vise à museler "Belge",
renommée pour ses publications sur le génocide arménien et les droits des
minorités de Turquie.
D’autres collaborateurs de "Belge", tels Aziz Tunç, le poète kurde Mulazim
Ozcan, la traductrice Ayse Berktay, attendent dans leur cellule l’issue de procèsfleuves regroupant des centaines de prévenus et risquent de lourdes peines de
prison à l’instar de l’universitaire Busra Ersanli, en libération conditionnelle.
Enfin, n’oublions pas la sociologue féministe Pinar Selek, en exil à Strasbourg du
fait de son invraisemblable condamnation à perpétuité au terme de moult
procès kafkaïens.
76 journalistes incarcérés en Turquie
On s’interroge sur l’indifférence générale de l’Europe. Avec 76 journalistes
incarcérés, la Turquie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, a pourtant
été désignée en 2012 "plus grande prison du monde pour les journalistes
devant l’Iran, l’Erythrée et la Chine" par le Comité pour la protection des
journalistes (CPJ). Les lois anti-terroristes en vigueur renforcent la tendance du
pouvoir turc à "assimiler journalisme critique et terrorisme".
Une pétition* intitulée "Sevan Nichanian n’est pas seul" a été lancée par des
intellectuels de Turquie, publiée en solidarité avec lui mais également avec les
journalistes Ibrahim Güvenç et Necati Abay qui viennent de se voir infliger
respectivement 10 et 11 ans et de 3 mois de prison pour "terrorisme".
Le Collectif VAN ainsi que les personnalités et associations signataires
s’associent à cette démarche : tous les militants des droits de l’homme doivent
voir la fin des procédures indues engagées à leur encontre, qu’ils soient en
libération conditionnelle à l’instar de Ragip Zarakolu et Busra Ersanli, en exil
comme Pinar Selek, en prison tels Deniz Zarakolu, Aziz Tunç, Mulazim Ozcan et
Ayse Berktay, en attente d’un second jugement comme Sevan Nichanian, ou
sous le coup de poursuites au titre du liberticide article 301, "pour insulte à
l’identité turque", comme Rober Koptas, rédacteur en chef du journal arménien
de Turquie Agos, l’écrivain Ümit Kivanç et le journaliste Temel Demirer.
Il est temps que la France, qui semble avoir abdiqué sur le terrain de la défense
des droits de l’homme en Turquie, trouve le courage d’affronter ceux qui
piétinent l’idée même de démocratie. Elle se doit d’apporter son soutien à ces
femmes et ces hommes d’exception : ils représentent le seul avenir possible
pour un pays qui n’arrive toujours pas à se défaire de ses tentations totalitaires.
Signataires :
Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le
Négationnisme], Benjamin Abtan, Président du Mouvement Antiraciste
Européen EGAM (European Grassroots Antiracist Movement), Catherine
Coquio [Professeur de littérature à Paris 7], Aircrige-Paris [Association
internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides],
Serge Klarsfeld, Albert Herszkowicz [Président de Mémorial98],
Meïr Waintrater, Yves Ternon [Historien], Seve Izouli-Aydin [Avocate],
Frédéric Encel [Politologue], Etienne Copeaux [Historien de la Turquie],
Claire Mauss-Copeaux [Historienne], Erol Ozkoray [Ecrivain-journaliste Istanbul/Turquie], Dogan Özgüden [Journaliste - Bruxelles/Belgique], Inci
Tugsavul [Journaliste - Bruxelles/Belgique], Jacques Bérès [Président de
France Syrie Démocratie], Bernard Schalscha [Secrétaire général de France
Syrie Démocratie], MPCT [Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme],
André Métayer [Président d'Amitiés kurdes de Bretagne], LICRA [Ligue
internationale contre le racisme et l'antisémitisme], Alain David [Bureau
exécutif de la LICRA, philosophe], Roger W. Smith [Professor of government
emeritus, College of William and Mary, Virginia, USA], Jacky Mamou [Président
du CUD - Collectif Urgence Darfour], Alain Gauthier [Président du CPCR Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda], Appui Rwanda, Serge Avédikian
[Acteur et réalisateur], Anne Lainé [Cinéaste], Taner Akçam [Historien,
Center for Holocaust and Genocide Studies, Clark University, USA], Marcel
Kabanda [Président d’Ibuka-France], Cindy Léoni [Présidente de SOS
Racisme], Jonathan Hayoun [Président de l’UEJF – Union des Etudiants Juifs
de France], Aline Le Bail-Kremer [Directrice de la Communication de l’EGAM European Grassroots Antiracist Movement].
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/882142-turquie-76-journalistes-enprison-il-faut-soutenir-la-liberte-d-expression.html
http://collectifvan.blogspot.fr/2013/06/turquie-76-journalistes-en-prison-il.html
L’extrême-droite tue : Appel au rassemblement citoyen
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN est
partenaire de l’ Appel lancé par ses partenaires de Sos Racisme. Vous
voulez affirmer votre rejet de la violence et de la haine véhiculées par
les groupes d'extrême-droite ? Inscrivez-vous ici :
https://www.facebook.com/events/163282390516186/
L’extrême-droite tue !
Appel au rassemblement citoyen
Samedi 8 juin
(l'heure et le lieu seront précisés Vendredi 7 juin en fin de matinée)
https://www.facebook.com/events/163282390516186
Face à la violence fasciste, face aux racistes et face à la haine,
la République radicalement fraternelle !
Samedi 8 juin 2013
à Paris et partout en France
(Info sur Facebook « SOS Racisme - Page officielle)
http://www.sos-racisme.org/content/l%E2%80%99extreme-droite-tue
Lettre ouverte aux Président et Premier Ministre turcs
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite
à lire la lettre ouverte la Fédération internationale des ligues des droits
de l’Homme et ses organisations membres en Turquie la Fondation des
droits de l’Homme (TIHV - Türkiye İnsan Hakları Vakfı) et l’Association
des droits de l’Homme (IHD - İnsan Hakları Derneği) aux Président et
Premier Ministre turcs au sujet de l’usage disproportionné de la force
par la police publiée sur le site de la Fédération internationale des
ligues des droits de l’Homme le 6 juin 2013.
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme
Mise à jour le 6 juin 2013
Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre,
la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et ses
organisations membres en Turquie la Fondation des droits de l’Homme (TIHV Türkiye İnsan Hakları Vakfı) et l’Association des droits de l’Homme (IHD - İnsan
Hakları Derneği) tiennent à vous exprimer leur plus profonde inquiétude et
indignation quant à la violence policière manifestement disproportionnée qui
entoure les manifestations qui ont débuté le 27 mai 2013.
Ces manifestations initialement rassemblées contre un projet d’urbanisme
autour du Park Gezi se sont rapidement transformées en mouvement de
contestation contre l’oppression, notamment en réaction à la violence policière
dont les manifestants de la place Taksim ont été l’objet.
A ce jour, et selon les informations du syndicat des docteurs de Turquie (Turkish
Medical Association), 2800 personnes ont été blessées à l’occasion des
manifestations à Ankara, Izmir et Istanbul uniquement. Lundi 3 juin, un premier
décès était annoncé, un second l’était mardi. Plus de trois mille de personnes
ont été arrêtées et des actes de torture et/ou traitements inhumains et
dégradants ont été rapportées selon la TIHV, membre de la FIDH.
Nos organisations membres, TIHV et IHD ont pu documenter l’utilisation
excessive et disproportionnée des gaz lacrymogènes pour disperser les
manifestations, en violation du droit international, notamment des Principes des
Nations unies sur l’usage de la force et des armes à feu par des agents de
maintien de la paix.
Ainsi, des cartouches de gaz lacrymogène ont été très largement tirées pour
contraindre des manifestations initialement pacifiques. Beaucoup ont également
été dispersées à partir d’hélicoptères au dessus des zones résidentielles sans
manifestants. A plusieurs occasions, des cartouches ont été tirées à l’intérieur
de domiciles, en violation notamment des principes de nécessité et de
proportionnalité.
En outre et à plusieurs reprises, des cartouches de gaz lacrymogène ont été
tirées à courte distance, et dirigées vers la tête des manifestants. Ceci a eu pour
conséquence de nombreuses blessures dans les yeux ou causés de nombreux
traumatismes crâniens.
En outre, l’utilisation de gaz de nature indéterminée et plusieurs attaques contre
des ambulances ont empêché à plusieurs reprises l’assistance médicale aux
personnes blessées dans les manifestations.
Dans ce contexte, nous vous appelons à
− garantir le droit à la manifestation pacifique et la liberté d’expression,
− relâcher tous les manifestants pacifiques maintenus en détention,
− garantir l’accès aux soins des personnes dans le besoin,
− mettre un terme immédiat à tout acte de violence policière contre les
manifestants,
− mettre en place une commission d’enquête indépendante et impartiale sur les
allégations de torture et de traitements inhumains, ainsi que sur l’utilisation
disproportionnée de la force par les organes de maintien de l’ordre.
Comme nous l’avons dit récemment, à l’occasion du 38ème Congrès de la FIDH,
au Président de la République et au Vice Premier Ministre, la FIDH est
particulièrement préoccupée par les violations systématiques et récurrentes de
la liberté d’expression en Turquie. Les événements récents ne peuvent que
conforter notre crainte que le gouvernement ne privilégie l’autoritarisme et la
répression en réponse aux préoccupations légitimes exprimées par les
manifestants, plutôt que le dialogue et la concertation.
Nous vous appelons une nouvelle fois à approfondir les réformes indispensables
à la réussite de la transition en Turquie, telles que nous vous les avons
exprimées dans notre appel à mettre en œuvre Huit Mesures Essentielles. La
garantie de la liberté d’expression et son corollaire, la liberté de manifestation
pacifique, en constituent une pierre angulaire.
En vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre lettre, nous vous
prions d’agréer nos sentiments les plus respectueux,
Karim Lahidji, Président de la FIDH
̈Öztürk Türkdoğan, President de l’IHD
Metin Bakkalcı, Secrétaire Général de la HRFT
http://www.fidh.org/lettre-ouverte-aux-president-et-premier-ministre-turcs-ausujet-de-l-usage-13379
http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/lettre-ouverte-aux-president-etpremier.html
Turquie : interpellations d’acteurs de l’information
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cette information publiée sur le site des Reporters sans
frontières le 6 juin 2013.
Reporters sans frontières
Turquie
« Occupy Gezi » : Vague d’interpellations d’acteurs de
l’information
Publié le jeudi 6 juin 2013.
Reporters sans frontières est vivement préoccupée par le nombre croissant
d’acteurs de l’information interpellés en marge du mouvement de protestation
antigouvernementale qui secoue actuellement la Turquie.
« Les interpellations d’acteurs de l’information qui se succèdent à travers le
pays suscitent notre profonde inquiétude. Nous appelons instamment les
autorités à faire preuve de retenue et à cesser de recourir à de telles mesures,
si disproportionnées qu’elles s’apparentent à une manœuvre d’intimidation.
L’exercice des libertés d’information et de rassemblement ne saurait être
criminalisé », a rappelé l’organisation.
Trentre-quatre cyberactivistes interpellés
Au moins trente-quatre jeunes utilisateurs de Twitter ont été interpellés à Izmir
dans la nuit du 4 au 5 juin. Ils sont accusés d’« incitation à commettre un crime
» (article 214 du code pénal) et d’« incitation à désobéir aux lois » (article 217).
Tous, sauf un, ont été progressivement relâchés dans la soirée du 5 juin.
Reporters sans frontières demande des explications urgentes quant au sort de
celui qui reste en garde à vue.
Les suspects, impliqués dans le mouvement de protestation
antigouvernementale, avaient posté sur Twitter les numéros de téléphone des
médecins volontaires et des avocats qui portent assistance aux manifestants.
D’après Imdat Atas, avocat de certains des cyberactivistes interpellés, ses
clients sont accusés d’avoir échangé des informations liées aux interventions
policières. D’après lui, ils avaient également posté une photographie montrant
des policiers en train de traîner par les cheveux une jeune fille dans le quartier
Kordon d’Izmir. « Nous n’avons rien noté qui puisse constituer un délit. La
plupart des accusés ne se connaissent même pas. Il n’y a rien de sérieux dans
leur dossier. Nous estimons que [leur arrestation est une conséquence] des
déclarations du Premier ministre au sujet de Twitter », a-t-il déclaré.
Parmi les contenus incriminés, figurent les Tweets suivants : « Voici les codes
Wi-fi à utiliser lors de la manif », « On se rassemble sur la place Gündogdu à
19h30 », « Il y a des flics sur la place Lausanne et l’avenue des Martyrs de
Chypre », « Ils ont lancé du gaz lacrymogène, n’y allez pas », « Les TOMA
[véhicules anti-émeutes] y sont ; ils projettent du gaz. Ils frappent avec des
bâtons. »
Deux journalistes d’Ulusal Kanal interpellés
Mustafa Kaya, correspondant de la chaîne nationaliste Ulusal Kanal (Chaîne
nationale), et son cameraman Serkan Bayraktar, ont été interpellés à Ankara le
5 juin. Ils retransmettaient en direct la dispersion d’un rassemblement par les
forces de l’ordre, quand des policiers en civil sont intervenus pour les empêcher
d’émettre et saisir leur matériel. Des manifestants se sont interposés, puis les
deux journalistes ont été interpellés. Selon le Syndicat des journalistes de
Turquie (TGS), ils ont été déférés à la section antiterroriste de la direction de la
sécurité d’Ankara. Ils ont été remis en liberté en fin de journée.
Une étudiante française risque l’expulsion
Lorraine Klein, étudiante française en journalisme et communication, en
échange Erasmus à l’université de Galatasaray (Istanbul), a été brutalement
interpellée dans la nuit du 3 au 4 juin, alors qu’elle effectuait un reportage sur
les manifestations et photographiait des barricades dans le quartier de Beyoglu.
Après une nuit en garde à vue et des passages à l’hôpital pour faire constater
ses blessures, elle se trouve actuellement au centre de rétention de Kumkapi.
Elle risque d’être expulsée et interdite de séjour en Turquie pendant cinq ans.
Les locaux de Sol saccagés par la police
Les locaux du quotidien Sol (Gauche), édité par le Parti communiste turc (TKP),
ont été saccagés par les forces de l’ordre à Ankara, dans la nuit du 3 juin. La
police a procédé à une descente dans le bâtiment, qui abrite également le siège
du TKP et le Centre culturel Nazim Hikmet. La représentante à Ankara du
journal, Hatice Ikinci, la reporter Fatos Kalaçay, ainsi que le directeur du site
www.haber.sol.org.tr, Can Soyer, ont été brutalisés. La police aurait fait usage
de gaz lacrymogène et de canons à eau à l’intérieur du bâtiment pendant dix
minutes.
http://fr.rsf.org/turquie-occupy-gezi-vague-d-06-06-2013,44731.html
http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/turquie-interpellations-dacteursde.html
Raffi Bedrosyan : Se souvenir des victimes mortes et
vivantes du génocide arménien
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite
à lire la traduction de Georges Festa d'un article en anglais de Raffi
Bedrosyan publié sur le site The Armenian Mirror-Spectator, mise en
ligne sur le site Armenian Trends - Mes Arménies le 6 juin 2013.
Armenian Trends - Mes Arménies
jeudi 6 juin 2013
Se souvenir des victimes mortes et vivantes du génocide arménien
par Raffi Bedrosyan
The Armenian Mirror-Spectator, 11.05.2013
Face aux arguments innombrables présentés par la Turquie et à ceux en sens
contraire avancés par les Arméniens et les pays étrangers quant au nombre
d’Arméniens massacrés en 1915, Hrant Dink rappelait sans cesse aux deux
parties une question plus vive encore : « Nous parlons de ceux qui sont morts,
parlons de ceux qui restent en vie… » Expression voulant signifier le nombre
inconnu d’Arméniens subsistant en Anatolie, subsistant non en tant
qu’Arméniens, mais en tant que Turcs, Kurdes, Alévis, musulmans et autres
identités. 98 ans plus tard, après la tentative de destruction d’une nation, il est
temps de parler davantage des Arméniens cachés, pour la plupart des orphelins
de 1915 assimilés sous des identités autres que leur arménité.
Hrant eut le courage de dévoiler la véritable identité de l’une des figures
héroïques les plus connues de la Turquie, à savoir une orpheline arménienne.
Sabiha Gokçen, première femme pilote dans l’armée et fille adoptive d’Atatürk,
était en réalité Hatun Sebilciyan [Khatoun Sebildjian], une jeune Arménienne
orpheline à Bursa en 1915. Cette révélation marqua le début de la fin pour
Hrant, suscitant une vaste campagne de haine et de menaces, de la part du
gouvernement, de l’armée et des médias, et qui aboutit à son assassinat, trois
ans plus tard. Or, Sebilciyan/Gokçen ne fut qu’une de ces dizaines de milliers de
jeunes Arméniens enlevés à leurs parents, lors des événements de 1915.
Qu’arriva-t-il à ces orphelins ? Combien furent-ils ? Cet article donnera quelques
exemples extraits de diverses régions d’Anatolie.
C’est un fait bien documenté que, lors de la déportation de la population
arménienne, de l’Anatolie tout entière vers le désert syrien, tandis que les
caravanes s’approchaient de leurs villes ou villages, les Turcs et les Kurdes
locaux arrachaient les enfants arméniens à leurs parents pour en faire chez eux
des domestiques ou des épouses. De nombreux enfants furent ainsi vendus
comme esclaves par eux ou par les gendarmes escortant les caravanes.
Certains enfants furent aussi confiés par leurs parents à des voisins kurdes et
turcs, avant de partir en déportation. D’autres encore furent au début sauvés
par des missionnaires européens ou américains ou des chefs religieux grecs
pontiques, mais ils furent eux aussi immanquablement raflés, puis déportés ou
massacrés. Parmi ces épisodes tragiques, bien documentés, citons Trabzon
[Trébizonde], où 600 enfants arméniens orphelins furent conduits vers le
monastère grec, avec l’autorisation du gouvernement, après que leurs parents
aient été massacrés par noyade en mer Noire. Or, trois mois plus tard, sur ordre
du gouverneur de Trabzon, Djemal Azmi, la police retira par la force les
orphelins de ce monastère, pour les remettre à un capitaine turc, Rahman
Bayraktaroglu, lequel enferma chaque enfant dans un sac de farine, qu’il lia
solidement et jeta dans la mer Noire. Il est établi que le gouverneur Djemal osa
ensuite plaisanter : « La pêche d’éperlan sera miraculeuse cette saison, avec
tout ce qu’on a jeté comme nourriture aux poissons ! »
Ce même gouverneur de Trabzon, Djemal Azmi, sélectionna environ 450 des
plus jolies filles parmi la communauté arménienne de cette ville et transforma
l’hôpital local du Croissant Rouge en bordel au profit de l’élite turque et des
dignitaires de passage, allant même jusqu’à envoyer certaines jeunes filles
comme trophées à ses supérieurs à Istanbul. Ce stock d’orphelines était
réapprovisionné autant que nécessaire. Lui-même se réserva un groupe de 15
jeunes Arméniennes, mais offrit l’une d’entre elles à son fils Ekmel, âgé de 14
ans. La plupart des jeunes filles furent converties de force à l’islam ; quelquesunes parvinrent à s’échapper ou se suicidèrent. Ces épisodes furent révélés par
des témoignages lors des procès intentés contre les dirigeants du Comité Union
et Progrès [Ittihat ve Terraki], après la Première Guerre mondiale, mais furent
aussi reconnus en 1921 par le propre fils de Djemal Azmi à son ami proche,
dénommé Mehmet Ali. Or cet ami se trouvait être un Arménien, dénommé
Hratch Papazian, habillé et même circoncis en tant que musulman, qui avait
réussi à infiltrer les milieux ittihadistes en clandestinité à Berlin, en préparation
de l’assassinat des dirigeants turcs dans le cadre de l’opération Némésis
(Djemal Azmi et Bahattin Chakir, chef de l’Organisation Spéciale [Teskilat-i
Mahsusa], qui orchestra le massacre des déportés, furent tous deux assassinés
à Berlin, le 17 avril 1922, sous les yeux ébahis de la veuve de Talaat Pacha, un
an après que Talaat ait été lui-même traduit en justice).
Le gouvernement Ittihat ve Terraki [Union et Progrès] avait des projets
spécifiques pour les orphelins survivants. Dans le cadre d’une opération
planifiée, alors que la guerre mondiale faisait rage, la plupart des orphelins
survivants furent regroupés et envoyés dans des orphelinats établis dans des
lieux divers, avec pour objectif de les convertir à l’islam et de les assimiler en
tant que Turcs. Un de ces orphelinats dédiés spécialement à ce projet de
turcisation se trouvait à Ayn Tura, près de Zouk, à une heure de route de
Beyrouth, où un millier d’orphelins arméniens furent regroupés, âgés de 3 à 15
ans. Sur ordre de Djemal Pacha, gouverneur de la Syrie et du Liban, et sous le
contrôle d’intellectuels et d’enseignants turcs, dont la directrice nouvellement
nommée, la romancière turque Halide Edip Adivar, ces orphelins furent convertis
à l’islam et turcisés. Les garçons furent circoncis et se virent attribuer des noms
turcs, tout en préservant les initiales de leurs prénoms et patronymes
arméniens, en sorte qu’Haroutioun Nadjarian devenait Hamid Nazim, Boghos
Merdanian Bekim Muhammed, et Sarkis Sarafian Saffet Suleyman. Cet
orphelinat fut créé à partir d’une école chrétienne, après en avoir expulsé les
prêtres catholiques lazaristes. Alors que la famine prévalait partout au Liban et
en Syrie durant la guerre, l’orphelinat bénéficia d’une nourriture abondante,
dans le but d’élever des enfants nouvellement turcisés, qui fussent bien nourris
et en bonne santé. D’après les mémoires d’un de ces orphelins, Haroutioun
Alboyadjian, les enfants étaient censés ne parler que le turc ; si les surveillants
entendaient le moindre mot arménien, les gamins étaient roués de coups. Ils
étaient habillés comme des enfants turcs et apprenaient l’islam. Djemal Pacha
était convaincu que les Arméniens possédaient une intelligence et des aptitudes
supérieures, ce qui pouvait aider grandement la nation turque. En dépit des
efforts pour maintenir salubre l’orphelinat, quelque 300 orphelins arméniens
moururent de la lèpre et d’autres maladies jusqu’en 1918. Certains orphelins
furent placés dans des familles habitant des villes où il n’y avait plus
d’Arméniens, et quelques-uns furent répartis dans d’autres orphelinats. A la fin
de la guerre, lorsque le Near East Relief [Secours pour le Proche-Orient]
récupéra l’orphelinat, il y avait 670 orphelins, dont 470 garçons et 200 filles,
lesquels se souvenaient encore de leurs noms arméniens.
Un autre exemple de turcisation fut mis en œuvre avec succès en Anatolie
Orientale [Arménie Occidentale] par Kazim Karabekir, qui commandait le front
oriental. D’après lui, 50 000 orphelins en déshérence se trouvaient dans sa zone
régionale d’opérations, après la guerre. Il est attesté qu’environ 30 000 d’entre
eux furent circoncis et turcisés. Lui-même regroupa quelque 6 000 enfants
arméniens à Erzeroum – 2 000 filles et 4 000 garçons – qu’il plaça ensuite dans
un camp militaire. Certains reçurent une formation similaire à une école
militaire ; d’autres apprirent des métiers essentiels aux fournitures des armées,
comme la couture et la cordonnerie. Ces orphelins furent complètement turcisés
et appelés « l’armée des enfants sains. » Les plus doués furent ensuite envoyés
dans de grandes écoles militaires à Bursa [Brousse] et Istanbul. Sans vouloir
creuser la psychologie des assimilations et des conversions, l’on estime que ces
officiers militaires convertis devinrent les plus fanatiques des ultranationalistes
au sein de l’armée turque, certains d’entre eux prenant part au coup d’Etat
militaire du 27 mai 1960, lequel renversa le gouvernement civil d’Adnan
Menderes.
Mis à part les orphelinats, des dizaines de milliers de jeunes filles et de jeunes
garçons furent réduits à l’état d’esclaves après 1915, achetés et vendus dans
des bazars et des marchés. Alors que l’esclavage avait été officiellement aboli
dans l’empire ottoman en 1909, des marchés d’esclaves réouvrirent après 1915,
afin de négocier des femmes et des enfants arméniens. Enlever les enfants
arméniens des caravanes de déportation non seulement approvisionnait Turcs et
Kurdes en domestiques, travaillant gratuitement, ou comme objets sexuels dans
leurs foyers, mais représentait aussi une marchandise négociable, pouvant être
vendue avec profit dans ces mêmes marchés. Marchés qui se tenaient à Alep,
Diyarbakir, Cizre, Urfa et Mardin. Le marché de Mardin était réputé pour ses
prix les plus bas. Après avoir été marqués et tatoués comme esclaves, les
enfants arméniens, âgés de 5 à 7 ans, trouvaient des acheteurs pour
l’équivalent de 20 cents, soit le prix d’un agneau. Les garçons et filles âgés de
14 à 15 ans valaient 50 cents, tandis qu’une chrétienne adulte se négociait
environ une livre turque. Mais si l’esclave provenait d’une riche famille de
notables, le prix augmentait de manière significative, car acheter cet esclave
permettait ensuite de réclamer les richesses de la famille de ce dernier.
Plusieurs cas documentés, datant de l’époque républicaine ultérieure, montrent
que des familles kurdes et turques tentèrent de légaliser la possession de
nombreux biens immobiliers, auparavant possédés par leurs « épouses » ou «
filles. »
D’autres cas font état de prêtres assyriens ou de missionnaires européens ou
américains généreux, rachetant des enfants arméniens dans ces marchés, afin
de les sauver. L’archevêque assyrien Tappuni de Mardin racheta et sauva ainsi
presque 2 000 enfants arméniens en 1916. Si certains musulmans traitèrent
leurs esclaves arméniens avec humanité, la plupart des propriétaires les
brutalisaient, persuadés que « des chrétiens ne méritent que des coups. » Les
femmes et les jeunes filles se retrouvèrent en tant que secondes épouses de
leurs propriétaires musulmans, maltraitées non seulement par leurs maris, mais
aussi par les autres épouses de ceux-ci. Pour, finalement, être toutes absorbées
dans ces foyers musulmans, ayant des enfants, apprenant le Coran, priant
pieusement en tant que musulmanes.
D’après un rapport d’après-guerre, émanant de la Commission de la Société des
Nations pour le Sauvetage des femmes et des enfants arméniens [League of
Nations Rescue Commission for Armenian Women and Children], au moins 30
000 jeunes Arméniennes furent vendues dans des marchés pour être placées
dans des harems, ou pour être utilisées comme esclaves. Des récits documentés
de quelque 2 000 filles, garçons et jeunes femmes arméniennes, récupérées
dans des familles turques et kurdes après la guerre, sont archivés au siège de la
Société des Nations, à Genève. Sauver les orphelins arméniens devint une des
priorités de la Société des Nations, après l’armistice de 1918. Suite aux appels
du Patriarcat arménien d’Istanbul, les Forces alliées et la Société des Nations
organisèrent le transfert de la plupart des orphelins arméniens d’Anatolie et de
Syrie vers Istanbul, et partirent à la recherche des orphelins arméniens dans les
familles musulmanes. Comme il n’y avait pas de place pour loger tous les
orphelins dans les orphelinats existant à Istanbul, plusieurs écoles furent
utilisées afin d’héberger les enfants arméniens, dont l’école française NotreDame de Sion, Saint-Joseph, l’école italienne, le monastère russe et l’Académie
militaire turque Kuleli.
Comme certains orphelins avaient déjà des noms turcs, une vive polémique
opposa le Patriarcat arménien aux autorités gouvernementales quant à l’identité
réelle de ces enfants. De fait, certains avaient déjà été transférés dans des
familles turques d’Istanbul comme domestiques ; parmi eux, 50 orphelins
envoyés dans la ferme d’Enver Pacha, dirigeant du parti Ittihad ve Terakki
[Union et Progrès]. Ces enfants furent conditionnés et eurent ordre de ne pas
parler arménien, et de ne pas révéler leurs origines arméniennes, durant les
années de guerre.
Les archives montrent qu’entre 1920 et 1922, environ 3 800 enfants arméniens
furent emmenés à Istanbul, 3 000 à Chypre, 15 600 conduits en Grèce et 12
000 transférés vers la Syrie, depuis Marash, Urfa, Antep, Malatya et Harpout
[Kharpert]. Point important, les archives du Patriarcat d’Istanbul indiquent qu’il
restait au moins 63 000 Arméniens signalés comme « non sauvés » dans les
familles turques et kurdes.
Ces dernières années, les chercheurs sur le génocide ont établi que les
perpétrateurs n’ont pas seulement pour objectif la « destruction » du groupe
opprimé, mais aussi la « construction » du groupe oppresseur. Les événements
de 1915 et leurs conséquences montrent clairement que les orphelins arméniens
devinrent une source de procréation pour la nation turque en enrichissant son
pool génétique. Des dizaines de milliers de familles turques et kurdes comptent
actuellement une grand-mère arménienne cachée. Il est remarquable que,
même 98 ans après des tentatives de turcisation, d’assimilation et de
conversion forcées, les signes d’une identité arménienne cachée commencent à
émerger en divers lieux de l’Anatolie. Une expression quelque peu imagée
définit ces groupes en Turquie comme « les restes de l’épée » [kılıç artığı].
Le livre de ma grand-mère (1), l’ouvrage de l’avocate de Hrant Dink, Fethiyé
Çetin, et le suivant, Les Petits-Enfants, co-écrit avec Ayşe Gül Altinay (2), ainsi
que de nombreux autres livres, documentaires et films, ont vu le jour ces
dernières années, décrivant l’existence et l’émergence des Arméniens cachés en
Turquie, transmis de génération en génération, tous issus des orphelins
arméniens de 1915.
Il est naturellement très difficile d’estimer le nombre d’Arméniens cachés en
Turquie aujourd’hui. On peut supposer que près de 100 000 orphelins
arméniens ont survécu, mais qu’ils ont été turcisés, convertis et assimilés. Les
chercheurs estiment que 200 000 autres Arméniens adultes évitèrent la
déportation dans plusieurs villages d’Anatolie en se convertissant à l’islam. Il est
donc concevable que 300 000 Arméniens aient survécu aux événements de
1915. La population de la Turquie a entre temps septuplé. Si l’on reprend ce
multiple, on peut extrapoler qu’il peut y avoir deux millions de gens ayant des
origines arméniennes dans la Turquie d’aujourd’hui.
J’aimerais vous faire partager une expérience personnelle avec un Arménien
caché, quoique indirectement. Alors que j’étais en Arménie en 1995 en tant
qu’ingénieur bénévole chargé du suivi de projets de construction financés par le
Fonds Arménien, je me suis rendu à Spitak, dont l’église, détruite par le
tremblement de terre de 1989, était en reconstruction. J’appris que le
financement provenait de Turquie, de la part d’un donateur qui avait tenu à
garder l’anonymat, conformément aux volontés de la grand-mère d’une très
riche famille turque, laquelle n’avait révélé ses origines arméniennes que sur
son lit de mort. Récemment, en particulier après la reconstruction de l’église
arménienne Sourp Guiragos à Diyarbakir, il y a eu une résurgence des
Arméniens cachés, révélant leurs identités. Espérons que le gouvernement turc
considère cela comme une conséquence positive de ses récentes mesures de
libéralisation et non comme une menace, et qu’il aura enfin le courage
d’affronter son passé.
Sources :
Sait Cetinoglu, « 1915 Soykırım Sürecinde Ermeni Gen Havuzuna El Konması ve
Seks Köleliği » [La captation du pool génétique arménien et l’esclavage sexuel
durant le génocide de 1915], Seyfo Center, 09.04.2013.
Ayşe Hür, « 1915’ten 2007’ye Ermeni Yetimleri » [Les orphelins arméniens, de
1915 à 2007], Radikal, 20.01.2013.
Eren Keskin, « Soykırımın ortakları! » [Partenaires en génocide], Özgür Gündem,
22.01.2013.
Ruben Melkonian, « Attitude of the Armenian Patriarchate in Istanbul Towards
the Issue of the Forcibly Islamicized Armenians, » Noravank Foundation,
09.03.2013.
Ruben Melkonian, « The Islamization of Armenian Children at the period of the
Armenian genocide, » Miacum, 11.08.2007.
Keith David Watenpaugh, « The League of Nations’ Rescue of Armenian
Genocide Survivors and the Making of Modern Humanitarianism, 1920-1927, »
American Historical Review, 115 :5, December 2010 http://langlit.ucdavis.edu/sites/default/files/profiles/files/watenpaughahrleague
genocidesurvivors.pdf (traduction à paraître sur notre blog – NdT).
NdT
1. Fethiye Çetin. Le livre de ma grand-mère. Traduit du turc par Alexis Krikorian
et Laurence Djolakian. Editions de l’Aube, 2006, 142 p. – ISBN-13 : 9782752602312.
2. Ayşe Gül Altinay et Fethiyé Çetin. Les Petits-Enfants. Traduit du turc par Célin
Vuraler. Actes Sud, 2011, 250 p. – ISBN-13 : 978-2742796106.
[Ingénieur civil et pianiste concertiste, Raffi Bedrosyan [Bédrossian] a
récemment participé à la rénovation de l’église arménienne Sourp Guiragos, à
Diyarbakir. Il vit à Toronto.]
___________
Source : http://www.mirrorspectator.com/2013/05/07/remembering-the-deadand-living-victims-of-the-armenian-genocide/
Traduction : © Georges Festa – 06.2013.
http://armeniantrends.blogspot.com/2013/06/raffi-bedrosyan-se-souvenirdes.html
http://collectifvan.blogspot.com/2013/06/raffi-bedrosyan-se-souvenir-des.html
Collectif VAN : l'éphéméride du 7 juin
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est
à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la
liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques
de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien.
L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur
de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque
entrée).Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN
dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens:
Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)
http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673
Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)
http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304
Ça s’est passé un 7 juin (les événements sont classés du plus
ancien au plus récent) :
7 juin 1724 -- Au début du XVIIIe siècle, à la suite du déclin de la Perse
séfévide et des premières incursions russes dans le Caucase, les Ottomans
décident de réagir et marchent sur l'Arménie perse ; Erevan tombe ainsi le 7
juin 1724, mais le Karabagh et le Zanguezour résistent sous la direction de
David Bek.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie_perse
7 juin 1884 -- 6 adultes et 1 enfant juifs sont tués lors d'un pogrome où le
pillage accompagne le massacre à Nijni-Novgorod (Russie).
Israelvivra.com
7 juin 1891 -- Une accusation de meurtre rituel contre les juifs de Konitz
(Allemagne) s'accompagne d'une agitation antijuive. Quand le vrai coupable du
crime, un boucher chrétien, est enfin arrêté, la foule enragée saccage la
synagogue. L'empereur d'Allemagne doit envoyer deux régiments d'infanterie
rétablir l'ordre.
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07
7 juin 1909 -- Empire ottoman/Adana : M. Antonio Scarfoglio, envoyé spécial
du Matin à Adana, a publié dans le Journal de Genève (n° du 5 et du 7 juin
1909 deux récits détaillés des horreurs qui ont été perpétrées par les Turcs
contre les Arméniens d’Adana. Voici un extrait du récit en question. " ... On
passait aux femmes après les hommes, après les maris. On les déshabillait, on
leur coupait les pointes des seins qu'on obligeait les enfants à mâcher. Des fois,
ils leur promettaient la vie sauve pourvu qu'elles baisassent le canon du fusil, et
alors ils leur déchargeaient l'arme dans la bouche ; d'autres fois encore, ils les
violaient seulement, puis les chassaient nues à travers les rues à coups de
crosse. Un avant-goût du génocide qui sera perpétré en 1915…
Adossidès A., Arméniens et Jeunes Turcs, P.V. Stock Editeur, Paris, 1910
Imprescriptible.fr : Arméniens et Jeunes Turcs ; Les massacres de
Cilicie ; A. Adossidès
http://www.imprescriptible.fr/aram/armeniens-et-jeunes-turcs
7 juin 1909 -- Empire ottoman : rapport sur les massacres arméniens d’Adana
du député d’Andrinople, Hagop Babiguian, en date du 7 juin 1325 (1909). Ce
rapport, rédigé au retour de sa mission d’enquête parlementaire, est resté
secret durant quatre ans et ne fut publié qu’en 1912, par la revue arménienne
Guiliguia, puis par le Times de Londres. Ses conclusions sont en contradiction
avec celles de son collègue turc Youssouf Kémal qui ne furent jamais
officiellement présentées devant le parlement ottoman en l’absence de Hagop
Babiguian, décédé la veille de la séance parlementaire qui devait examiner les
rapports des deux délégués. ([Patriarcat arménien de Constantinople], La
situation des Arménien en Turquie exposée par des documents, 1908-1912, III,
[Constantinople 1913], pp. 5-27). © Revue d'Histoire Arménienne
Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le texte Mardin
1915
Imprescriptible.fr : Documents sur les massacres d'Adana (éd. par
R.H.Kévorkian)
http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome3/p1d2
7 juin 1915 -- Empire ottoman/ Erzindjan. Voici ce qui arrive aux Arméniens
qui habitent Erzindjan : « Les Arméniens d'Erzindjan eurent quelques jours pour
vendre leurs biens et, avant de partir, ils durent remettre les clés de leurs
maisons aux autorités. Le premier convoi partit le 7 juin. Il se composait
principalement de gens riches qui pouvaient louer des voitures et ils ont
probablement pu atteindre Kharpout, la première étape de leur voyage. » ©
Jean-Marie Carzou, Arménie 1915, un génocide exemplaireCalmann-Lévy
(2006), Flammarion (1975) Marabout (édition de poche, 1978)
Imprescriptible.fr : Erzindjan
http://www.imprescriptible.fr/carzou/p3c2d
7 juin 1915 -- Empire ottoman. Egin/Agn (vilayet de Mamuret ul-Aziz) : 400
conscrits recrutés parmi les 16-18 ans et 46-60 ans sont ligotés 5 par 5 et jetés
à l’eau en trois points de l’Euphrate.
** (Agouni, 1921 :175).
Mass Violence - par Raymond Kévorkian
http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf
7 juin 1915 -- Empire ottoman : le lundi 7 juin, les soldats – des Circassiens
selon Rhétoré – se répandent dans le marché et forcent les maisons
arméniennes. Ils arrêtent les hommes et les garçons de 12 à 70 ans, au total
470 personnes, dont le père Menaché, qui est molesté, barbe et moustache
arrachées.
© Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions © Yves
Ternon pour le texte Mardin 1915
Imprescriptible.fr : Le génocide dans les villes et villages du MerkezSandjak de Diarbékir
(Armalto, 1970 :350-359; Rhétoré, ms. :39-42; Simon, s.d. :82-83;
Ternon, 2002 :98-100; Kévorkian, 2006 :447).
http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf
http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l1-p2-ch3
7 juin 1915 -- Empire ottoman : du 3 au 7 juin, les villages arméniens ont été
perquisitionnés par des çete de l’O.S. supervisés par le sous-préfet Laze Midhat
Mehmed bey, patron local de l’O.S. Ces opérations initiales menées dans les
villages du district de Kıghi par l’Organisation spéciale font environ 1 500
victimes. Le 7 juin, le village de Khoups/Çanakci (1 216 âmes) résiste à l’assaut
d’un escadron de çete.
*** (Kévorkian, 2006 :372).
Mass Violence - par Raymond Kévorkian
http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-extermination-desArmeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915-1916.pdf
7 juin 1915 -- Empire ottoman : Nasri Hammal est un vieillard, un notable de
la communauté syrienne catholique. Ses trois fils, Iskandar, Philippos et Abd elMassih, ont été arrêtés. Quelques jours après, le 7 juin, un Kurde dachi, Saleh,
un policier, Makhi, d’autres musulmans, Gino el-Kazaz, son neveu et AbdelSalam el-Raouda, viennent à sa maison en compagnie de Philippos. Ils entrent
et demandent à Nasri de leur remettre son fusil. Pour prouver qu’il aurait bien
un fusil, ils lui montrent un étui. Nasri leur répond : « Je ne sais si nous
possédons ou non un fusil. Si ce que vous dites est vrai, amenez Philippos pour
qu’il vous donne ce que vous demandez ». Ils menacent le vieillard, puis l’un
d’eux revient avec Philippos à qui il demande de sortir le fusil de sa cachette.
Philippos demande de quel fusil il s’agit. Ils le jettent alors à terre et le frappent,
ainsi que son père. Comme ils s’acharnent sur eux, les deux hommes
s’évanouissent. Leurs bourreaux les ligotent et les emmènent à la mosquée elDarran, au sud de la ville. Là, ils leur bandent les yeux, prennent leurs fusils et
tirent en l’air. Puis ils ramènent Philippos en prison et Nasri chez lui. © Revue
d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon
pour le texte Mardin 1915
Imprescriptible.fr : RÉCITS DE MADRIN (référencés M)
http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l2-r2
7 juin 1915 -- Empire ottoman: les Arméniens de Constantinople s’adressent
aux ambassades allemande et autrichienne pour empêcher les déportations et
les atteintes associées, mais ne reçoivent pas de réponses satisfaisantes.
ANI:Chronology of the Armenian Genocide -- 1915 (April-June)
http://www.armenian-genocide.org/1915-2.html
7 juin 1915 -- Empire ottoman/Fragments de témoignages. Youssef Boulos
raconte : le matin du lundi 7 juin, je suis passé devant l’église Saint-Joseph. Les
soldats m’ont attaqué et m’ont frappé de leurs armes. Je leur ai montré le
document que je portais [un sauf-conduit] et ils m’ont relâché. Je suis rentré
chez moi en rampant comme une tortue. La nuit tombée, je suis allé avec
d’autres amis à la maison des Américains où je suis resté jusqu’à la miseptembre [chez le révérend Andrus]. Les soldats ont appris que j’étais là, ils
m’ont arrêté et m’ont conduit avec 227 autres chrétiens dans les villages des
environs de Diarbékir pour faire la moisson. En fait, arrivés à Diarbékir, ils nous
ont emmenés à la prison, nous ont déshabillés, nous laissant à peine vêtus. Puis
ils nous ont fait descendre dans les caves de la prison et nous ont montré des
paniers, pleins de dents, d’oreilles, de doigts, de nez etc. © Revue d'Histoire
Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le
texte Mardin 1915
Imprescriptible.fr : RÉCITS DE MADRIN (référencés M)
http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome4/l2-r2
7 juin 1915 -- Empire ottoman: assassinat du Vartabed Vaghinag, prélat
arménien de Shabin-Karahisar.
ANI:Chronology of the Armenian Genocide -- 1915 (April-June)
http://www.armenian-genocide.org/1915-2.html
7 juin 1915 -- Empire ottoman : des trois enfants adoptifs de Christoffel,
Heinz, frère du collaborateur Krikor, sauvé des mains d’un paysan kurde, Otto
repris par son demi-frère David avant de rejoindre l’Allemagne, seule Liesel
parviendra à partir avec lui. Krikor, homme à tout faire de la mission, âgé de 18
ans en 1915, arrêté le 4 juin, puis libéré grâce à Brauernfeind, sera finalement
emprisonné dans un han et assassiné. Le Dr Mikael effendi Tchanian, homme
d’affaires protestant et son fils Mirhan, emprisonnés le 7 juin dans une pièce
avec 150 autres personnes, ne pourront être sauvés par Brauernfeind. Dertad
Tarmrazian, arrêté en juin 1915, sera considéré comme perdu par Brauernfeind,
alors que Leslie A. Davis, consul américain, le mentionnera en 1916, en train
d’aider des survivants de Harpout.
Le Monde - Blog
http://denisdonikian.blog.lemonde.fr/page/24/
7 juin 1916 -- Empire ottoman/Syrie: tous les Arméniens restants dans la
région d'Alep sont déportés au désert de Der-el-Zor (Deir el-Zor).
ANI: Chronology of the Armenian Genocide -- 1916 (January-June)
http://www.armenian-genocide.org/1916-1.html
7 juin 1919 -- 4 juifs sont tués et de nombreuses femmes juives violées quand
des unités de l'Armée nationale ukrainienne de Simon Petlioura se livrent durant
deux jours à un pogrome à Lantzkuron (province de Podolie).
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07
7 juin 1942 -- 600 juifs de Szczakova (district de Hrzanow, Pologne) sont
déportés au camp d'extermination d'Auschwitz.
Les juifs qui se trouvent encore dans le village d'Ilya, au nord de Minsk (R.S.S.
de Biélorussie), sont tués par les SS.
Deux jours après la liquidation du ghetto de Braslav (R.S.S. de Biélorussie), les
juifs des environs se trouvent regroupés par les nazis dans un camp spécial. Le
maire de Braslav proclame que tous les juifs qui se présenteront spontanément
recouvreront leur liberté. Ceux qui répondent à cet appel sont fusillés par les
SS.
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07
7 juin 1942 -- L'ordonnance du port de l’étoile jaune entrera en vigueur le
dimanche 7 juin 1942. En l'espace de deux semaines, trois étoiles par personne
seront distribuées dans les commissariats par la police française, à environ
83.000 exemplaires sur Paris et sa banlieue, en échange d'un point textile sur
les cartes de rationnement. L'ordonnance entrera en vigueur le dimanche 7 juin
1942.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89toile_jaune
7 juin 1942 -- Parmi les personnes arrêtées par la police française, on compte
sept « aryens ou non-juifs » portant l’étoile jaune. D’autres arborent des
insignes fantaisistes, comme le montre ce bref procès-verbal : « Vers 11 h 15
face au n° 25 de la rue de Clignancourt, Muratet Henri, né le 24.10.1903 à
Janneterre, marié, 3 enfants, architecte, 14 boulevard Barbès, arborait un faux
insigne portant la mention “ Auvergnat “. »
ajpn
http://www.ajpn.org/1942.html
7 juin 1944 -- 5 000 juifs de Györ (Hongrie) sont enfermés dans un camp à la
suite d'une Aktion qui dure deux jours et qui provoque les protestations de
l'évêque de la ville.
Les juifs internés dans la briqueterie de Kosice (Tchécoslovaquie) sont déportés
par les SS, en même temps que des non juifs qui ont tenté de les aider.
Les derniers juifs d'Ukraine subcarpatique — Ruthénie, au nord-est de la
Hongrie — et de la Transylvanie septentrionale sont déportés au camp
d'extermination d'Auschwitz.
Née à Budapest, Hannah Szenès est arrêtée à la frontière hongroise. Elle avait
été envoyée de Palestine à travers la Yougoslavie par la Haganah (*) avec un
groupe de parachutistes qui devait aider les juifs hongrois à résister. Agée de
vingt-trois ans, elle sera exécutée par les fascistes hongrois qui la torturent en
vain pour la faire parler.
(*) [Haganah : Organisation d'autodéfense des juifs de Palestine. Fondée au
début du mandat britannique, la Haganah se charge alors de repousser les
attaques arabes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle constitue le noyau
de la Brigade juive de l'armée britannique. A la fin de la guerre, elle se consacre
à la lutte pour l'indépendance, avant de donner naissance à l'armée de défense
d'Israël (Tsahal) (N.D.T.).]
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendjuin.htm#07
7 juin 1944 -- Les évènements de Laclotte désignent un crime de guerre
survenu le 7 juin 1944 à Castelculier, dans le département français du Lot-etGaronne. Ils sont orchestrés par la Gestapo d'Agen avec la collaboration de
Français. Une opération contre la résistance intérieure française du Corps Franc
Pommiès est menée par la 2e division SS Das Reich des Waffen-SS sous la
conduite de la Gestapo. L'assaut de Laclotte se termine par la fusillade de civils.
L'opération contre la résistance se poursuit le même jour à Saint-Pierre-deClairac. Stationnée à Valence d'Agen avant les faits, la « 2e panzerdivision SS
Das Reich » sera responsable quelques jours plus tard des massacres de Tulle et
d'Oradour-sur-Glane.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_de_guerre_de_Laclotte
7 juin 2005 -- Belgique : la négation du génocide arménien reste impunie. Le
mardi 7 juin 2005, les sénateurs, journalistes, acteurs associatifs et lobbyistes
occupent tous les sièges disponibles dans la salle. Tactiquement, aujourd’hui,
c’est la victoire du camp opposé à la pénalisation de la négation du génocide
arménien. Les sénateurs ont adopté l’amendement déposé par Philippe Mahoux
(PS) et consorts (Willems, Pehlivan, Talhaoui, Germeaux, Bouarfa, Lalois)
proposant de supprimer les articles 7 et 8 de la loi « vu les difficultés juridiques
de droit interne et de droit international ». Philippe Mahoux a ouvertement
critiqué les « dérives politiciennes ainsi que la possibilité d’utilisation de ce texte
pour des motifs non conformes à l’esprit de la loi. » De son côté, François
Roelants du Vivier (MR-FDF) ne tergiverse pas et préfère « appeler un chat, un
chat ! Le problème est bien le génocide arménien. Mon groupe et moi-même,
nous ne sommes pas attachés à une formulation particulière. Nous avons en
réalité 3 conditions : 1. la sécurité de nos concitoyens est mise à mal et une
association travaillant sur le terrain relève que certains de nos compatriotes
sont agressés par ceux qui nient les 3 génocides en question : génocides juif,
arménien et tutsi. 2. dans une société démocratique, il convient de sanctionner
toutes les formes de négationnismes. 3. il faut éviter la concurrence entre les
victimes ». Le sénateur tente ensuite l’émotion par la lecture d’un texte de
Pierre Mertens publié récemment dans le quotidien Le Soir mais l'ambiance
générale est plus hostile que romantique.
Compte-rendu de Mehmet Koksal pour www.suffrage-universel.be et
www.minorites.org
http://www.suffrage-universel.be/new/su050608.htm
7 juin 2008 -- Génocide des Tutsi : pour la première fois depuis 2000, un
Rwandais accusé de génocide et réfugié en France va être transféré au Tribunal
pénal international pour le Rwanda (TPIR), d'ici le 7 juin, après le rejet vendredi
de son pourvoi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Collectif Van
http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=18213
Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org
Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles
parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au
quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion
de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour
éventuellement y réagir de manière appropriée.
CONFLIT DU HAUT-KARABAKH
Montserrat Caballé au Haut-Karabakh: l'Azerbaïdjan
proteste
RIA Novosti
21:12 06/06/2013
BAKOU, 6 juin
L'Azerbaïdjan a protesté jeudi auprès du ministère espagnol des Affaires
étrangères contre un séjour de la cantatrice Montserrat Caballé au HautKarabakh, une république autoproclamée sur le territoire de l'Azerbaïdjan,
rapporte l'agence azerbaïdjanaise Trend se référant à l'ambassade du pays à
Madrid.
Pendant son séjour au Haut-Karabakh le 5 juin dernier, Mme Caballé a été reçue
par Bako Saakian, président de la république autoproclamée, selon les médias
arméniens.
Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères juge d'illégaux tous les
voyages au Haut-Karabakh effectués sans qu'il en soit informé. L'Azerbaïdjan
considère la république du Haut-Karabakh comme un territoire occupé par
l'Arménie.
Le conflit du Haut-Karabakh remonte à février 1988, lorsque cette région
autonome principalement peuplée d'Arméniens a annoncé son intention de se
séparer de l'Azerbaïdjan. Cette démarche a provoqué des hostilités entre les
troupes arméniennes et azerbaïdjanaises à la suite desquelles Bakou a perdu le
contrôle de la région. Le cessez-le-feu décrété le 12 mai 1994 est régulièrement
violé par les deux parties.
Afin de trouver un règlement pacifique et négocié du conflit, un Groupe de
Minsk coprésidé par la Russie, la France et les Etats-Unis a été créé en 1992
dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE).
http://fr.ria.ru/world/20130606/198491381.html
Dépêche de l'APA [ 06 Juin 2013 16:11 ] - Agence de
Presse d'Azerbaïdjan
Le Collectif VAN vous propose un article de l'APA (Agende de presse
azérie) daté du 06 Juin 2013. Les articles de ce site (écrits
généralement dans un français rudimentaire) ne sont pas commentés
de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le
génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute
réserve.
APA
L'Azerbaïdjan a présenté une note diplomatique au Ministère espagnol
des Affaires étrangères
[ 06 Juin 2013 16:11 ]
Ambassade: Montserrat Caballé a été informé à l'avance sur les
conséquences possibles d'un voyage sur les territoires occupés de
l'Azerbaïdjan
Bakou. Victoria Dementieva - APA. L'Ambassade d'Azerbaïdjan en Espagne a
remis une note de protestation au ministère espagnol des Affaires étrangères
dans le cadre de la visite de la cantatrice espagnole Montserrat Caballé sur les
territoires occupés de l'Azerbaïdjan. L'Ambassade d'Azerbaïdjan en Espagne a
confié à APA que, la dernière note de protestation a été envoyée le 5 juin au
ministère des Affaires étrangères de l'Espagne. La réponse n'a pas encore été
reçue.
Selon le communiqué, en mai, quand il a été annoncé que M. Caballé donnera
concert à Erevan et Karabakh, les représentants de l'ambassade d'Azerbaïdjan
ont contacté avec les administrateurs et les gestionnaires de la chanteuse et les
ont informé sur les conséquences possibles d'une telle visite. A leur tour, les
administrateurs de M. Caballé ont assuré qu’un seul concert est prévu à Erevan
et mais pas de visite au Karabakh.
Toutefois, selon les médias arméniens, M. Caballé était hier 4 juin au HautKarabakh. Elle fut reçue à Stepanakert par le président du régime séparatiste,
Bako Sahakian.
Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elman
Abdullayev a déclaré que, une visite sur les territoires occupés de l'Azerbaïdjan
sans le consentement des structures compétentes du pays est illégale. Ceci
souligne le manque de respect de l'intégrité territoriale et le droit international
et un impact négatif sur la résolution du conflit.
http://fr.apa.az/xeber_l_azerba__djan_a_pr__sent___une_note_diplom_20065.
html
ARMENIE/LES ARMENIENS DE SYRIE
Réfugiés syriens: l'Arménie construira un quartier pour
600 familles
RIA Novosti
22:42 06/06/2013
EREVAN, 6 juin
L'Arménie construira un quartier pour 600 familles de réfugiés syriens dans la
ville d'Achtarak (20 km au nord-ouest d'Erevan), a annoncé jeudi à Erevan la
ministre arménienne de la Diaspora, Granouch Akopian.
"Six cents familles ont souhaité acquérir des appartements dans ce quartier,
baptisé "Nouvelle Alep", en payant 50% de leur prix", a indiqué Mme Akopian
citée par l'agence News Armenia.
Le gouvernement a décidé de mettre un terrain de 4,8 hectares à la disposition
du Centre de coordination chargé d'accueillir les 7.000 Arméniens venus de
Syrie.
La communauté arménienne en Syrie comptait près de 100.000 personnes
avant le début du conflit en Syrie en mars 2011. La plupart des Arméniens
syriens (plus de 60.000 personnes) résidaient à Alep, il y avait également des
communautés arméniennes à Damas, à Lattaquié et dans d'autres villes
syriennes. Après le début du conflit en 2011, les Arméniens ont commencé à
quitter la Syrie pour s'installer notamment en Arménie.
http://fr.ria.ru/world/20130606/198491980.html
FRANCE
L'idéologie d'extrême-droite tue en plein Paris
Meurtre ce jour à Paris d'un jeune militant de gauche par un
groupe d'extrême-droite : dissolution !
SOS Racisme
jeudi 06/06/2013
C'est avec beaucoup d'émotion que SOS Racisme apprend le meu
C'est avec beaucoup d'émotion que SOS Racisme apprend le meurtre ce jour à
Paris d'un jeune militant de gauche par des skinheads.
Selon Alexis Corbières, conseiller de Paris, les responsables pourraient être des
membres du groupe d'extrême-droite JNR.
Si cela venait à être confirmé par une enquête dont nous demandons qu'elle soit
menée avec la plus grande diligence, cela illustrerait de la façon la plus
dramatique qui soit à quel point les groupuscules fascistes tels que les JNR sont
un danger pour le vivre-ensemble et pour la sécurité publique.
Ce seul fait prouverait une fois de plus, s'il en était besoin, que des groupes tels
que les JNR doivent être dissous sans délai. En effet, que les militants aient agi
au nom de leur groupe ou non, nul ne peut ignorer que ces structures éduquent
à la haine et doivent donc etre tenus pour responsables des actes qui ne sont
que la mise en pratique de l'idéologie qu'elles dispensent.
Date:
Thursday, June 6, 2013 - 01:53
http://www.sos-racisme.org/content/meurtre-ce-jour-paris-dun-jeune-militantde-gauche-par-un-groupe-dextreme-droite-dissolution
L’UEJF révoltée par l’agression violente d’un jeune homme de
19 ans qui aurait été pris pour cible par un groupe d’extrême
droite
UEJF
5 juin 2013
Paris, le 5 juin 2013
COMMUNIQUE DE PRESSE
Objet : L’UEJF révoltée par l’agression violente d’un étudiant perpétrée par des
militants d’extrême-droite à Paris
L’UEJF est révoltée après l’agression d’un étudiant commise le mercredi 5 juin
vers 18h à Paris dans le quartier de la gare St-Lazare, déclaré à l’heure qu’il est
en état de mort cérébrale.
Cette agression a été vraisemblablement perpétrée par des skinheads et
militants d’extrême-droite envers un militant antifasciste. Les auteurs de
l’agression ont été identifiés par les premiers témoins comme membres du
groupe des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires.
L’UEJF attend que l’enquête se fasse avec célérité et que les coupables soient
sanctionnés avec la plus grande fermeté.
Ces violences s’inscrivent dans un contexte d’une montée alarmante des
agressions violentes de la part des militants d’extrême-droite en France
dénoncés par l’UEJF depuis plusieurs mois.
Ainsi, à Lyon, dans la nuit dans vendredi 17 au samedi 18 mai 2013, trois
membres âgés de 19, 20 et 24 ans de l’organisation d’extrême droite du GUD
(Groupe Union Défense) ont commis une agression raciste sur deux couples.
A Nancy, vendredi 12 mai 2013, de violentes agressions liées à ce même
groupuscule d’extrême droite se sont déroulées sur le campus de l’Université de
Nancy. Toujours à Nancy, des affiches incitant à frapper des homosexuels ont
été placardées sur le campus par le GUD, et des appels à tabasser les
homosexuels étaient publiés sur Facebook.
Enfin à Bordeaux, alors qu’il arrachait des affiches anti mariage pour tous, un
jeune étudiant s’est fait passer à tabac dimanche 26 mai 2013.
Pour Jonathan Hayoun, président de l’UEJF : « Nos pensées vont aux proches
d’un étudiant battu à mort en plein Paris, apparemment par des groupes
d’extrême-droite. Nous espérons l’arrestation des coupables le plus rapidement
possible et demandons au Ministère de l’Intérieur la dissolution des
groupuscules d’extrême-droite qui tentent de semer la terreur par la violence ».
Contact Presse :
Jonathan Hayoun
Président de l’UEJF
[email protected]
http://uejf.org/blog/2013/06/05/luejf-revoltee-par-lagression-violente-dunjeune-homme-de-19-ans-qui-aurait-ete-pris-pour-cible-par-un-groupedextreme-droite/
Militant agressé: "Ce sont des néonazis" pour le Parti de
gauche
BFMTV
Un jeune militant d'extrême gauche est en état de mort cérébrale, jeudi,
après avoir été victime d'une agression très violente. Alexis Corbière,
secrétaire du Parti de gauche, demande la dissolution de groupes
d'extrême droite, suspectés d'être derrière cet acte.
Alexandra Gonzalez
Le 06/06/2013 à 8:03
Mis à jour le 06/06/2013 à 8:10
La voix est encore marquée par l'émotion. Alexis Corbière, secrétaire du Parti de
gauche, confirme jeudi matin que Clément M., 19 ans, jeune militant antifasciste agressé la veille par des skinheads d'extrême droite, "est en état de
mort cérébrale" à cause de "son engagement politique". "Il est décédé, l'hôpital
de la Salpêtrière l'a confirmé cette nuit", ajoute-t-il.
"Il était dans une boutique avec deux amis quand il est tombé nez-à-nez avec
un groupe d'extrême droite, qui les ont reconnus assez rapidement. Un coup de
poing mortel est parti ensuite", raconte Alexis Corbière.
Clément connaissait-il ses agresseurs? "Pas forcément, mais ils ont tous compris
assez rapidement qu'il y avait entre eux un désaccord politique, et comme c'est
souvent le cas avec l'extrême droite, ça s'est traduit par de la violence
physique."
"Ils se sont sentis le vent en poupe avec les manifs"
Interrogé sur le rapprochement fait notamment par Pierre Bergé entre "La Manif
pour tous" et ces militants d'extrême droite, Alexis Corbière reste prudent.
"Je n'assimile pas ceux qui ont manifesté contre le mariage homo à ces
groupes d'extrême droite, mais c'est vrai que eux ont participé à beaucoup
de ces manifs, et se sont sentis le vent en poupe. Depuis, ils cherchent à faire
régner la peur encore plus violemment", confie-t-il.
Des groupes "bien connus, qui ont des locaux dans Paris", affirme l'élu politique,
qui réclame leur dissolution. "Ils font partie selon les premiers élements de la
mouvance "Jeunes nationalistes révolutionnaires". Ce sont clairement des gens
néonazis, qui se réclament de l'Allemagne d'Hitler et de l'Italie de Mussolini. Il
faut que la police fasse son travail."
http://www.bfmtv.com/societe/militant-agresse-ce-sont-neonazis-parti-gauche531324.html
UE/TURQUIE
Vous imaginez la Turquie dans l'Europe ?
Le Point.fr - Publié le 06/06/2013 à 19:14 - Modifié le 06/06/2013 à 20:15
Les manifestations confirment la cassure profonde entre les
modernistes laïques et les islamo-conservateurs. Une intégration dans
l'UE relève de la chimère.
Par Pierre Beylau
Les manifestations de la place Taksim à Istanbul en Turquie et leur brutale
répression apportent de précieux enseignements.
Premier enseignement : une partie de la population turque supporte de plus
en plus mal la dérive autoritaire du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Celui-ci n'admet plus la moindre contestation, comme le démontrent la mise
sous contrôle des médias, la condamnation de nombreux journalistes ou celle
du pianiste mondialement connu Fazil Say.
Deuxième enseignement : l'héritage de Kemal Atatürk, le bâtisseur de la
Turquie moderne, est encore vivace et l'islamisation rampante de la société ne
plaît pas à tout le monde. Même si l'armée, principal garant de cette laïcité, a
été mise au pas. Après avoir autorisé le voile dans les lieux publics, construit
des mosquées à tout-va, Erdogan veut aujourd'hui limiter la consommation
d'alcool. Pas du tout pour des raisons religieuses, non, non ! Uniquement par
souci de santé publique... Atatürk, mort d'une cirrhose du foie, doit s'en
retourner dans sa tombe.
Troisième enseignement : si l'islamisation de la Turquie déplaît franchement
aux laïcs de tout poil, une majorité des électeurs s'en accommode. Erdogan,
dont le parti, l'AKP, a remporté trois élections consécutives, dispose d'une
incontestable légitimité démocratique. Il rêve de continuer à diriger la Turquie
en se faisant élire chef de l'État au suffrage universel en 2014 après avoir
modifié la Constitution dans le sens d'un régime présidentiel. Beaucoup de Turcs
identifient Erdogan au boom économique qu'a connu le pays ces dernières
années : la croissance devrait être de 3,4 % en 2013 et de 3,7 % en 2014. Mais
les nuages se profilent à l'horizon : l'énorme bulle immobilière pourrait bien
éclater.
Quatrième enseignement : le fameux "modèle turc", qui devait séduire les
révolutionnaires du Printemps arabe, a du plomb dans l'aile. Marier islam
politique et démocratie s'avère un tantinet compliqué. Le vocable "démocratemusulman" (comme "démocrate-chrétien") est un oxymore. On peut
évidemment être bon musulman et bon démocrate, mais les deux notions
appartiennent à des champs bien séparés.
Cinquième enseignement, enfin : l'intégration de la Turquie dans l'Union
européenne est une chimère. Les négociations ouvertes entre Bruxelles et
Ankara n'ont probablement pas vocation à aboutir, mais à occuper le terrain
diplomatique. Imagine-t-on l'UE devoir un jour gérer les contradictions de la
société turque, l'emprise de l'islam, le voisinage de l'Irak, de la Syrie, de l'Iran,
la question du Kurdistan ? Ce serait autre chose que la dette grecque...
http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/vous-imaginez-laturquie-dans-l-europe-06-06-2013-1677363_231.php
Faut-il accueillir la Turquie dans l’UE ?
La Libre Belgique
Entretien : Jean-Paul Duchâteau
Mis en ligne le 06/06/2013
Les manifestations d’Istanbul ramènent le gouvernement Erdogan sur le devant
de la scène. Certains l’accusent d’islamiser la société et en profitent pour
rappeler leur opposition à l’adhésion de la Turquie dans l’Europe. Interviews
croisées.
RECTO
Véronique De Keyser, Parlementaire européenne (socialiste)
Nous sommes coupables en Europe d'avoir accepté la candidature de la
Turquie et de ne pas avoir ensuite créé les conditions d'accueil. De plus,
certains, comme la France, cherchent des manœuvres dilatoires pour
faire traîner l'affaire. Mais nous avons besoin de ce partenaire. Il est
essentiel pour nous.
Les événements actuels en Turquie amènent certains à rejeter une entrée
éventuelle de ce pays dans l’Union européenne. Votre avis ?
Il y a des intérêts stratégiques entre la Turquie et l’Union européenne, qu’on ne
peut pas nier. On a des échanges commerciaux extrêmement importants avec
eux (120 milliards d’euros), on est le troisième partenaire commercial de la
Turquie. Mais il y a deux points encore plus importants. Le premier, c’est le
point de passage des ressources énergétiques - pétrole et gaz - mais ils sont
eux-mêmes une extraordinaire source d’énergies renouvelables, au niveau de
l’eau, des éoliennes, des biocarburants. L’autre point, c’est que ce sont des
partenaires de l’Otan depuis 1951 et qu’ils ont donc une très longue histoire
européenne à ce niveau-là. C’est donc pour nous un pays-clé, dont on a souvent
dit qu’il est un trait d’union entre l’Europe et l’Asie. C’est capital quand on voit
l’influence de la Turquie dans les pays arabes. Regardons simplement le rôle
qu’elle joue en ce moment à l’égard de la Syrie.
Faut-il en faire pour autant un membre de l’Union européenne ?
On a accepté que ce pays soit candidat et que des négociations s’ouvrent avec
lui. La question essentielle qui se pose est de voir si la Turquie satisfait d’ores et
déjà aux critères de Copenhague. Il y a la problématique de la stabilité
économique, il y a l’acquis communautaire, mais il y a un troisième volet, qui
est celui des droits de l’homme. Sont-ils respectés, est-ce que le système
judiciaire est indépendant du politique, est-ce que les grandes conventions (par
exemple contre la torture) sont signées, c’est là qu’aujourd’hui, il y a de grosses
interrogations. Il y a une dérive constatée sur la liberté d’expression, sur des
procès qui ne donnent pas aux accusés la possibilité réelle de s’exprimer, etc.
Ce qui se passe actuellement, avec la contestation sur un parc - symbole de la
modernité - qui doit être transformé en complexe commercial, est ressenti
comme une provocation du régime qui fait suite à la restriction par Erdogan, ces
dernières années, de droits séculiers. On sent qu’il y a un vrai problème de ce
côté-là. Mais je vois aussi un signe positif parce que la Turquie étant
traditionnellement un pays laïc, on voit que cette composante de la population
est en train de se rebeller, ce qui est un bon signe de santé démocratique.
Ce contexte devrait-il accélérer ou ralentir les négociations d’adhésion ?
Il ne faut pas confondre la demande quasi historique de la Turquie avec le
régime Erdogan. Le Premier ministre a une politique qui peut inquiéter, mais
cela ne disqualifie pas pour autant la candidature turque. Il y a un certain
nombre de dossiers (Chypre, la question arménienne ) qui restent à régler et
l’entrée n’est pas pour demain. Il est inutile d’agiter les phantasmes que
certains opposants à l’adhésion entretiennent. Mais les gouvernements passent,
et celui-ci ne peut hypothéquer une longue histoire commune entre la Turquie
et l’Europe.
Mais faut-il que pour entretenir cette importante collaboration, la Turquie fasse
vraiment partie de l’Union européenne ?
Ce n’est pas sûr que la Turquie en ait encore envie ! Elle souhaite jouer un rôle
important de trait d’union et d’influence au Moyen-Orient, mais les négociations
ont probablement duré trop longtemps. A qui la faute ? On peut en discuter. En
Turquie même, les farouches défenseurs de l’entrée dans l’Europe se sont
effilochés. Donc, il est clair que l’Europe se méfie de la Turquie, à l’instigation de
certains pays comme la France qui a fait faire marche arrière à l’Union dans le
processus d’adhésion. Mais, du côté des Turcs, il est clair aussi que tous les
sacrifices qu’on attend d’eux sont considérables pour quelque chose dont ils
n’entrevoient plus la fin. Nous sommes coupables en Europe d’avoir accepté
cette candidature et de ne pas avoir créé les conditions d’accueil. Et, de plus,
certains cherchent des manœuvres dilatoires pour faire traîner l’affaire. Mais, je
le répète, nous avons besoin de ce partenaire. Il est essentiel pour nous.
"Je vois aussi un signe positif parce que la Turquie étant traditionnellement un
pays laïc, on voit que cette composante de la population est en train de se
rebeller, ce qui est un bon signe de santé démocratique."
VERSO
Anne Delvaux, Parlementaire européenne (CDH)
Tous les rapports d'évaluation sur lesquels le Parlement européen se
prononce régulièrement sont de plus en plus négatifs. Que ce soit au
niveau juridique, économique, ou en matière de droits de l'homme, on
se rend compte que la Turquie ne prend pas le chemin de l'Union
européenne.
Que pensez-vous des événements actuels en Turquie ?
J’ai froid dans le dos. Quand je vois la répression démesurée des manifestations
pacifistes, quand je vois la réduction des libertés individuelles, cela me choque.
Le mouvement de protestation représente-t-il une réelle force ou n’est-il que
marginal ?
On doit se poser la question de savoir, puisque la caméra est fixée sur un
pourcentage de la jeunesse urbaine, si cette contestation est représentative de
tout un pays. Je crois que, même si on ne voit pas tout le monde dans les rues,
cela illustre un certain mal-être qui existe en Turquie vu la réduction des
libertés individuelles à laquelle procède l’AKP, le parti au pouvoir, depuis un
certain temps. Je ne peux pas croire que dans un pays où la laïcité est
importante, où il y avait un certain nombre d’acquis en termes de liberté, on
soit d’accord avec l’intrusion dans la vie privée et toute une série de mesures
qui sont progressivement imposées. L’une d’entre elles me paraît bien
symbolique de cette évolution inquiétante, c’est l’interdiction de pouvoir
s’embrasser en rue. Cela va trop loin.
A vos yeux, le régime est-il en train de s’islamiser ?
Evidemment. Toutes ces décisions qui sont prises, comme aussi l’interdiction de
boire de l’alcool dans les lieux publics, et surtout à proximité des lieux de culte,
montrent clairement la tendance. C’est cela qui me fait peur dans un pays
traditionnellement attaché à la mixité.
Cela dit, M. Erdogan a été élu à trois reprises.
C’est cela le grand paradoxe de la Turquie. Malgré le fait que la population est
attachée à ses principes de liberté individuelle, elle remet au pouvoir un parti
conservateur religieux. Cela suscite chez nous nombre d’interrogations. Il y aura
des élections en 2015, cela sera alors au peuple de s’exprimer et
d’éventuellement manifester son désaccord. Cela lui appartient.
Dans ce contexte, la Turquie doit-elle entrer dans l’Union européenne à court ou
moyen terme, comme elle le souhaite, et avec elle plusieurs pays de l’Union ?
Je ne vais pas dire que je suis pour ou contre. Je suis en fait pour l’application
stricte des critères de Copenhague. N’importe quel pays candidat à l’adhésion
doit pouvoir faire sien l’acquis communautaire pour lequel on s’est battu en
Europe, et je pense notamment au droit des femmes. Quand on n’est pas prêt,
ou qu’on s’éloigne de cet acquis, il est clair qu’il n’est pas question de rentrer.
Tous les rapports d’évaluation sur lesquels le Parlement européen se prononce
régulièrement sont de plus en plus négatifs. Et à chaque fois, que ce soit sur le
droit du travail, sur le droit syndical, sur le droit des homosexuels, et sur plein
d’autres droits fondamentaux, la Turquie s’éloigne de l’Europe. Et on peut parler
aussi de la liberté de la presse, sachant que de nombreux journalistes sont
emprisonnés en Turquie et sont considérés comme des terroristes. Que ce soit
au niveau juridique, économique, ou en matière de droits de l’homme, on se
rend compte que la Turquie ne prend pas le chemin de l’Union européenne. En
résumé, l’Etat Turquie n’agit pas comme un Etat candidat à l’Union européenne.
Certains qui sont favorables à cette adhésion disent que ce serait une
magnifique opportunité de jeter une passerelle entre l’Europe actuelle, de
tradition judéo-chrétienne, avec le monde musulman. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas de cet avis. Il est déjà difficile de consolider nos acquis, vu les
grandes disparités que nous vivons pour l’instant à l’intérieur de l’Europe. Il est
clair que pour les 27, mais aussi pour le pays candidat, il faut s’assurer que
nous avons assez de points de convergence. La convergence, elle ne doit pas se
faire quand on est rentré. Elle doit se faire avant. Les critères de Copenhague
ne se négocient pas. C’est aussi très important pour le pays qui veut entrer : il
doit avoir des garanties que nous sommes prêts à l’accueillir et que nous
n’allons pas ensuite, en interne, le rejeter parce qu’il n’irait pas dans le sens
majoritaire. Il faut enfin tenir compte du fait que, si la Turquie entrait, elle
deviendrait avec l’Allemagne le pays le plus important de l’Europe. Il y aurait
alors deux délégations qui feraient la pluie et le beau temps, au détriment des
autres pays.
"Il faut enfin tenir comptedu fait que, si la Turquie entrait, elle deviendrait avec
l’Allemagne le pays le plus important de l’Europe. Il y aurait alors deux
délégations qui feraient la pluie et le beau temps au détriment des autres pays."
http://www.lalibre.be/debats/ripostes/article/820268/faut-il-accueillir-laturquie-dans-l-ue.html
TURQUIE/COMMUNAUTE ARMENIENNE
Le Parc de Gezi, ancienne propriété arménienne
NAM
Sur la pancarte jaune il est inscrit « Vous avez détruit notre cimetière
mais vous ne détruirez pas notre parc ! » ARMÉNIENS DE TURQUIE NOR ZARTONK
Le Parc de Gezi, ce lieu hautement symbolique de liberté adopté par la jeunesse
stambouliote qu’Erdogan veut éradiquer pour y installer en lieu et place une
caserne et un centre commercial, prend chaque jour qui passe des allures de
Place Tahir (Place de la Libération) au Caire.
Parmi les manifestants, qu’ils soient écologistes ou anarchistes, côtoyant
l’improbable promiscuité avec les kémalistes, se trouvent également de jeunes
turco-arméniens rappelant à qui veut l’entendre que jadis cet endroit était
propriété arménienne.
vendredi 7 juin 2013,
Jean Eckian ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=90321
TURQUIE
Un pays musulman et laïc
Le Huffington Post
Élise Massicard
Chercheur au CNRS, spécialiste de la Turquie
Publication: 07/06/2013 06h00
Cet article a été publié précédemment pour le magazine L'Histoire dans Les
Collections de L'Histoire numéro 45
HISTOIRE - La Turquie est une république laïque dont les imams sont des
fonctionnaires. Et elle est dirigée depuis 2002 par un parti issu de l'islamisme.
Voyage au coeur des paradoxes de l'islam turc.
La Turquie est souvent présentée comme le seul État à être à la fois "musulman
et laïc". Quel destin pour un pays héritier du plus grand empire musulman qui
ait été et dont la domination sur le monde musulman et arabe s'est exercée
pendant six siècles! L'Empire ottoman n'a pas seulement été le siège plusieurs
fois centenaire du califat ; l'islam y était religion d'État et les souverains
ottomans signaient de la formule "l'épée de l'islam et l'ombre de Dieu sur la
terre".
C'est en rupture avec cet héritage que Mustafa Kemal a voulu instaurer une
république laïque reposant sur une tout autre légitimité. Le kémalisme avait
pour ambition de créer un nouvel homme turc dépouillé de tout signe extérieur
rappelant sa parenté avec la communauté musulmane -reléguée à la sphère
privée-, et se rapprochant au contraire de l'Europe, symbole de la civilisation.
En 1924, le gouvernement républicain abolit l'institution du califat, longtemps
détenue par le sultan ottoman -le calife étant le "successeur" du Prophète, et la
principale autorité religieuse dans le monde musulman, qui se trouve ainsi
orphelin. Le gouvernement ferme les écoles coraniques, ce qui met fin à la
formation de nouveaux théologiens. En 1926, il abolit la charia comme source
de loi, et la remplace par... une adaptation du Code civil suisse. En 1928, l'islam
cesse d'être religion d'État. En 1937, stade ultime, le principe de laïcité laiklik
est inscrit dans la Constitution.
Cependant, la Turquie ne connaît pas de véritable séparation entre État et
religion. Dès le lendemain de l'abolition du califat, en mars 1924, Mustafa Kemal
crée une direction des affaires religieuses, le Diyanet, rattachée au cabinet du
Premier ministre. Cette institution rémunère les imams, qui sont fonctionnaires,
contrôle ce "clergé" et décide des prêches lus chaque vendredi dans les
mosquées. C'est également elle qui, quelques décennies plus tard, organise le
pèlerinage à La Mecque. Loin d'avoir coupé les ponts avec la religion, l'État
"laïc" continue donc de l'organiser.
Le Diyanet symbolise toute l'ambiguïté d'un imposant appareil religieux créé
pour protéger le principe constitutionnel de laïcité. Simple bureau de quelque
milliers de personnes à sa création, cet organisme n'a cessé de s'agrandir. En
2007, son budget plus de 800 millions d'euros représentait plus du double de
celui du ministère de l'Industrie. Il gère actuellement plus de 80 000 mosquées
et près de 90.000 fonctionnaires.
Quel islam est promu par ce dispositif? Il s'agit d'une version nationale, qui se
veut éclairée et moderne. C'est dans le contexte de la difficile construction d'un
État-nation qu'il faut comprendre cette domestication de la religion : alors que
la diversité des langues d'usage des citoyens de la nouvelle Turquie kurde,
arabe, langues balkaniques et caucasiennes... rendait difficile l'usage de la
langue comme ciment national, l'islam a occupé une place primordiale dans la
définition de l'identité nationale. Même les non pratiquants et laïcistes
convaincus se considèrent comme de véritables musulmans. Après le coup
d'État de 1980, l'armée turque elle-même a de nouveau favorisé la référence
religieuse comme ciment national.
De fait, le pays est aujourd'hui musulman à 99%. Les groupes religieux non
musulmans, si influents durant l'Empire ottoman, et qui y jouissaient d'une
large autonomie religieuse et légale en raison du statut de "millet", ont vu leur
importance décroître. Les massacres des Arméniens au tournant du XXe siècle,
l'échange des populations chrétiennes orthodoxes de Turquie contre les
populations musulmanes de Grèce en 1922, la migration d'une partie des Juifs
après la création de l'État d'Israël, et la fuite de la majorité des Grecs d'Istanbul
vers la Grèce à la suite des violences de septembre 1955 ont largement mis fin
au caractère multiconfessionnel de la société.
Par ailleurs, l'État kémaliste a tenté de restreindre toute expression divergente
de l'islam susceptible d'échapper à son contrôle. Ainsi, les confréries
musulmanes et les couvents sont fermés en 1925 en raison de leur potentiel de
mobilisation. Violemment combattus aux débuts de la République, tous les
courants religieux organisés en dehors des institutions ont été poussés vers la
clandestinité.
http://www.huffingtonpost.fr/elise-massicard/turquie-musulmanslaic_b_3395931.html
Gezi Parki, un lieu symbolique de la liberté
Le Monde.fr | 06.06.2013 à 13h38 • Mis à jour le 06.06.2013 à 17h48
Par Vincent Duclert (Historien)
Les manifestations qui, dénonçant la politique du gouvernement Erdogan, vont
grandissantes en Turquie, ont commencé dans un parc d'Istanbul, le Gezi, afin
d'en protéger les arbres... Mais il ne s'agit pas de n'importe quel lieu ni de
n'importe quelle cause. La défense du symbole qu'il représente a permis de
fédérer des oppositions multiples, certaines contradictoires entre elles, d'autres
à fronts renversés comme ces partisans de l'ordre kémaliste se réjouissant de la
contestation des anarchistes et des autonomes d'Istanbul. Comment un parc,
presque un jardin, peut-il donc devenir le centre d'un mouvement qui fait
vaciller aujourd'hui le pouvoir islamo-conservateur bien en place depuis 2002 ?
Les touristes en masse qui viennent à Istanbul se concentrent dans la
ville historique qui réunit Sainte-Sophie, le palais des sultans de
Topkapi et les grandes mosquées. Ils vont sur la Corne d'Or, la
traversent généralement vers la tour de Galata dans l'ancien quartier
des minoritaires chrétiens, des communautés juives et des
commerçants levantins, poussent parfois vers le dernier palais des
sultans, celui de Dolmabahçe sur le Bosphore où Atatürk s'est éteint le
10 novembre 1938. Mais beaucoup ignorent l'importance historique,
politique et sociale des quartiers modernes qui rayonnent autour de la
place Taksim, à l'origine une position stratégique pour la ville ottomane
puisqu'elle assurait, grâce à sa position élevée, le stockage et
l'approvisionnement en eau. La vaste esplanade de Taksim est un
condensé de l'histoire de la Turquie, depuis le réservoir construit par le
sultan Mahmut Ier jusqu'au centre culturel Atatürk qui déploie au nord
son immense façade, en passant par le "Monument de la République"
édifié en 1928 pour commémorer la nouvelle nation et son héros
Mustafa Kemal. La place, où convergent les transports en commun et de
larges boulevards, est traversée du souvenir d'événements tragiques
comme le "dimanche sanglant" du 16 février 1969 ou le massacre
imputé aux réseaux mafieux d'extrême droite, de 36 (ou 38) personnes
tuées par balles ou piétinées par la foule le 1er mai 1977. Mais elle est
aussi le lieu des retrouvailles entre amis et la destination de tous ceux
et celles qui veulent prendre le pouls d'Istanbul, non pas la ville
touristique mais la ville politique.
Reliée au sud à la Corne d'Or et aux quartiers européens de l'empire finissant
par l'Istiklal Caddesi ("avenue de l'Indépendance" et ancienne "grande rue de
Péra"), limitée à l'est par une corniche qui domine le Bosphore, la place se
prolonge à l'ouest vers les aménagements d'un architecte français, Henri Prost.
Mandaté par le gouvernement turc à partir de 1934, ce dernier a remodelé en
profondeur le secteur d'Harbiye, entraînant la disparition d'un tissu urbain
ancien et souvent insalubre. Mais il a imaginé de redonner une partie de
l'espace aux Istanbouliotes en créant, encadrée par deux grands boulevards,
une promenade, d'où son nom de "Gezi". Ce jardin, très rare dans une ville
capitale avare d'espaces verts, s'ouvre généreusement sur la place Taksim par
une envolée de marches blanches. Il permet de pénétrer dans ces quartiers
monumentaux du XXe siècle par un cheminement au milieu des arbres et des
fleurs, accompagnée d'une mixité sociale elle aussi de plus en plus rare à
Istanbul.
GEZI, LIEU DE TOUTES LES RENCONTRES ET DE LA MIXITÉ SOCIALE
Le parc est le lieu de toutes les rencontres, des siestes sous les ombrages, des
mariages, des après-midis à boire le thé, des joggers, des musiciens, des
amoureux sur les bancs publics, des chiens et des chats aussi que beaucoup
d'Istanbouliotes viennent nourrir en une forme de défi à la municipalité qui veut
les éradiquer. Il est le prolongement naturel, à tous les sens du terme, de
Taksim. On l'a compris, le Gezi Park? est un lieu de liberté au quotidien et un
concentré d'imaginaires, politique par sa position de spectateur en surplomb de
la place, historique par son rappel de la ville ottomane faite de jardins et de
maisons aujourd'hui disparus, social par sa vocation à la sociabilité et à la
mémoire. Dans les années 1970 et 1980, il a déjà subi des amputations pour
édifier des grands hôtels internationaux.
Aujourd'hui, la décision de la municipalité tenue par le parti AKP majoritaire de
le détruire pour enfermer ce qui restera de l'espace dans une caserne ottomane
reconstituée et un centre commercial aseptisé ne signifie pas seulement une
mutilation de la beauté d'Istanbul. Elle révèle le processus de domination d'un
modernisme qui fait table rase de l'identité complexe d'une société urbaine au
profit du contrôle social et du pouvoir de l'argent. La brutalité avec laquelle la
destruction du Gezi Parki a été ordonnée est devenue le symbole de
l'autoritarisme du premier ministre qui a dirigé Istanbul entre 1994 et 1998 et
qui tolère mal l'indépendance des istanbullu. Les habitants des quartiers
environnants, les jeunes intellectuels connectés et les militants écologistes qui,
les premiers le vendredi 28 mai, occupèrent le jardin pour défendre les arbres,
ont agi pour une certaine idée de la société turque, pacifique, ouverte, solidaire.
L'absence d'opposition politique structurée en face de la surpuissance du parti
AKP a dès lors fait des manifestants du Gezi, violemment réprimés par la police,
les héros d'une protestation multiforme. Celle-ci démontre qu'au-delà du
"modèle turc" si souvent vanté pour le Moyen-Orient, il y a en Turquie une
maturité démocratique qui devrait grandement intéresser l'Europe.
Une révolution démocratique en Turquie ?
Lundi 3 juin, le mouvement parti de la place Taksim, à Istanbul, a connu ses
premiers morts. Depuis, la révolte contre le régime islamo-conservateur du
premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, s'étend. Audelà d'un soulèvement urbain provoqué par la suppression d'un parc, c'est le
consensus autour du "modèle turc", fort de ses succès économiques, qui semble
entamé. Comment interpréter ces événements ? S'agit-il d'un nouvel épisode du
"printemps arabe", d'un Mai 68 à la turque ou d'un mouvement similaire à celui
des "indignés" ? Que réclament les manifestants ? La fin de la morale religieuse,
le retour au kémalisme ou le respect des libertés ?
Vincent Duclert (Historien)
Chercheur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Vincent Duclert est
l'auteur de L'Europe a-t-elle besoin des intellectuels turcs ? (Armand Colin,
2010).
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/06/06/gezi-parki-un-lieu-symboliquede-la-liberte_3425519_3232.html
Le Premier ministre turc Erdogan appelle à "une fin
immédiate" des manifestations
RTL.be
Belga | 07 Juin 2013 03h19
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à une "fin
immédiate" des manifestations antigouvernementales qui secouent le pays
depuis huit jours, à son retour en Turquie d'une tournée au Maghreb.
"J'appelle à une fin immédiate des manifestations, qui ont perdu leur caractère
démocratique et ont tourné au vandalisme", a déclaré M. Erdogan devant une
foule de plusieurs milliers de ses sympathisants venus l'accueillir à l'aéroport
Atatürk d'Istanbul. Le chef de gouvernement a remercié ses partisans pour leur
calme et les a appelés à "rentrer chez eux". "Vous êtes restés calmes,
responsables et vous avez fait preuve de bon sens. Nous allons tous maintenant
rentrer chez nous", a lancé M. Erdogan, flanqué de son épouse et de nombreux
ministres. Il a assuré qu'il n'était pas que "le Premier ministre de 50%" des
Turcs --son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
a obtenu 50% des scrutins aux législatives de 2011-- mais qu'il avait toujours
"été au service des 76 millions" de citoyens turcs, sans faire de discriminations.
"Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les exactions de ceux qui vandalisent
nos villes, endommagent les biens publics et font du mal au gens", a-t-il asséné.
Le Premier ministre a rendu hommage à la police qui "fait son travail pour
assurer notre sécurité" et est "un rempart contre les terroristes, les anarchistes
et les vandales", tout en admettant qu'elle avait pu avoir recours à une force
excessive contre les manifestants. (Belga)
http://www.rtl.be/info/monde/international/1008281/le-premier-ministre-turcerdogan-appelle-a-une-fin-immediate-des-manifestations
Turquie. Le Premier ministre intransigeant avec les
manifestants
Le Télégramme
7 juin 2013
Quelques heures avant de rentrer dans son pays à l'issue d'une tournée de trois
jours au Maghreb, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est resté
intransigeant avec les manifestants dans son pays, excluant, de Tunis, de
revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de
la fronde qui agite l'ensemble de la Turquie. Comme il l'avait déjà fait le weekend dernier, le Premier ministre turc a également dénoncé la présence d'«
extrémistes », certains « impliqués dans le terrorisme », montrant du doigt sans
le nommer le groupe d'extrême gauche turc interdit DHKP-C (Front
révolutionnaire de libération du peuple) qui avait revendiqué un attentat en
février contre l'ambassade des États-Unis à Ankara. Signe de la nervosité des
marchés après l'intransigeance affichée par Recep Erdogan, la Bourse d'Istanbul
a chuté de 4,70 % à la clôture.
Un mort dans les rangs de la police
Mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des
grandes villes turques à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de
gauche, notamment à Istanbul et Ankara, où des affrontements ont opposé la
police aux manifestants. À Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures
après être tombé d'un pont en poursuivant des manifestants. Il s'agit du
premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la
contestation, qui a aussi fait deux morts chez les manifestants. Des milliers de
manifestants ont à nouveau occupé hier soir la place Taksim d'Istanbul.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/turquie-lepremier-ministre-intransigeant-avec-les-manifestants-07-06-2013-2128040.php
La vraie révolution turque
La Presse.ca
Jocelyn Coulon
Publié le 06 juin 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
L'auteur ([email protected]) est directeur du Réseau de recherche sur les
opérations de paix, affilié au CÉRIUM de l'Université de Montréal. Il collabore
régulièrement à notre section Débats.
La contestation contre les méthodes autoritaires du gouvernement turc est une
affaire insignifiante. Elle pourrait sans doute coûter son poste au premier
ministre Recep Erdogan. Elle ne devrait pas stopper la voie que la Turquie a
empruntée sous son gouvernement: l'islamisation de la société et la montée en
puissance du pays sur la scène internationale. C'est là la vraie révolution turque.
Il y a quelque chose de fascinant à lire les comptes rendus des médias
occidentaux sur les événements en Turquie. La plupart d'entre eux interrogent
toujours les mêmes chercheurs et porte-parole libéraux d'un pays profondément
conservateur et religieux.
Ainsi donc, pour Le Monde, les «Turcs» manifestent «massivement» dans
plusieurs villes, dont Istanbul décrite comme «embrasée». Pour le New York
Times, la «plupart des Turcs» sont «irrités et choqués» par les changements
imposés par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
Cette lecture de la situation qui fait des préoccupations et des analyses des
Occidentaux et d'une certaine élite locale celles de tous les Turcs est loin de la
réalité. Les manifestations regroupent quelques dizaines de milliers de
personnes sur 70 millions d'habitants, Istanbul est calme et l'immense majorité
est plutôt satisfaite du bilan du gouvernement.
Sous la gouverne du parti islamique de Recep Erdogan, la Turquie a connu et
connaît toujours un développement économique et social étonnant. Le revenu
par habitant a été multiplié par trois grâce à une croissance économique qui
frise les 8% par an (1,4% pour l'Europe). Si les Turcs sont de plus en plus
riches, ils doivent cependant composer avec un gouvernement dont l'objectif est
d'instaurer un «ordre moral» aux couleurs de l'Islam. Tout cela se fait en
douceur, car Erdogan se souvient que le premier dirigeant islamiste élu en 1996
avait été chassé du pouvoir par les militaires gardiens du caractère laïc de l'État.
Aujourd'hui, l'armée est aux ordres.
Sur la scène internationale, la Turquie est un joueur incontournable. Membre de
l'OTAN, elle jouit de l'indulgence de la communauté internationale. Qui proteste
encore sur le sort du nord de Chypre, territoire occupé illégalement par les
Turcs depuis 1974 et où des milliers de Chypriotes grecs ont été chassés de
leurs terres ou tués? Qui ose reconnaître le génocide des Arméniens, sinon une
vingtaine de pays?
Membre du G20, mais snobée par l'Union européenne après avoir consenti
d'énormes efforts afin d'y adhérer, la Turquie est tournée vers l'Asie centrale, le
monde arabe et musulman et l'Afrique, un continent où elle est un des rares
pays à y entretenir 30 consulats et ambassades. La Turquie a rapidement
soutenu le printemps arabe et le premier ministre s'est précipité en Tunisie, en
Libye et en Égypte afin d'offrir conseils politiques et aide financière. Il s'est
rendu en Somalie, là où personne ne va. Il a tourné le dos à Israël après 60 ans
de relations presque parfaites et a reçu les leaders du Hamas. Il a réclamé le
départ du président syrien.
L'attitude autoritaire du gouvernement turc n'a rien de nouveau. Kemal Ataturk
avait agi de même dans les années 20 et 30 pour imposer une modernisation à
marche forcée. Aujourd'hui, le pays vit une situation semblable.
Comme le remarquait Stefan Füle, commissaire européen à l'élargissement, «la
Turquie est engagée dans un processus crucial de transformation et travaille
simultanément à divers projets qui lui réclament beaucoup d'attention et
d'énergie: une nouvelle Constitution, un processus de paix pour mettre fin au
terrorisme du PKK (kurde) et poser les bases d'une solution au problème kurde,
la poursuite des réformes, etc. Tout cela dans le but d'édifier un État moderne
et démocratique.»
La contestation actuelle n'est qu'un soubresaut de cette nouvelle marche forcée.
http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201306/05/01-4658184-la-vraierevolution-turque.php
Les indignés de la place Taksim ébranlent le "modèle
turc"
Le Huffington Post
Jean Marcou
Professeur à Sciences Po Grenoble, directeur des Relations Internationales
Publication: 02/06/2013 09h24
Le "modèle turc" battrait-il de l'aile ? Un mouvement de protestation visant à
empêcher la destruction d'une promenade arborée (le Gezi Parkı) sur la place
Taksim au cœur d'Istanbul a été violemment réprimé par les forces de police, le
31 mai, ce qui a donné lieu jusque tard dans la nuit à de véritables scènes
d'émeutes sur l'avenue Istiklâl et dans les ruelles avoisinantes, noyées dans un
nuage de gaz lacrymogènes. Samedi 1er juin, alors que les stigmates des
affrontements de la veille étaient encore visibles dans les rues, les
manifestations ont repris avant que les forces de l'ordre ne soient finalement
retirées de la place en geste d'apaisement. Dimanche, les manifestants
continuaient de défier le gouvernement à Istanbul et Ankara.
Des mouvements de solidarité aux manifestants de Taksim ont été observés à
Ankara et à Izmir ainsi que dans plusieurs villes de Turquie. Que se passe-t-il
donc dans un pays, souvent montré en exemple au moment des "printemps
arabes", tant pour sa réussite économique que pour ses transformations
politiques récentes ?
Le Gezi Parkı, occupé depuis plusieurs jours par un mouvement qui a
symboliquement pris le nom "Occupy Taksim", ne présente rien de remarquable
en lui-même, même s'il constitue un espace vert dans une métropole qui en
compte trop peu. Le réaménagement de la place Taksim, qui doit conduire à sa
disparition, est néanmoins très symptomatique des grands projets urbains
entrepris par Recep Tayyip Erdoğan, le leader de l'AKP au pouvoir depuis plus
de dix ans. Le nouvel Istanbul voulu par ce premier ministre, qui fut aussi maire
de l'ex-capitale ottomane dans les années 1990, doit refléter la réussite d'un
pays devenu la 16e économie mondiale, et les transformations socio-politiques
qui ont accompagné les évolutions de la dernière décennie. Lors de sa
campagne électorale de 2011, le chef du gouvernement turc a annoncé le
creusement d'un canal parallèle au Bosphore pour y alléger le trafic maritime.
Un troisième pont enjambera aussi bientôt le célèbre détroit tandis qu'Istanbul
sera dotée d'un troisième aéroport. Des mosquées seront édifiées sur la colline
de Taksim et surtout sur celle de Çamlica. Inéluctablement, l'AKP plante donc le
décor de sa nouvelle Rome, et ce faisant dépossède une partie des habitants
d'Istanbul de leur histoire et de leur repères.
Un peu comme Tahrir au Caire, Taksim est un endroit spatialement stratégique
qui, situé entre la Corne d'Or et le Bosphore, donne accès au nouveau quartier
des affaires. Il renvoie par excellence au développement post-ottoman de la
ville et à ceux des décennies antérieures à l'arrivée de l'AKP au pouvoir. Il
voisine enfin avec les secteurs les plus branchés d'Istanbul, peuplés de gens qui
ne se reconnaissent ni dans les grands projets du gouvernement, ni dans ses
conceptions socio-politiques. Ce point névralgique est de surcroît un lieu de
mémoire important, qui évoque la manifestation du 1er mai 1977, au cours de
laquelle une trentaine de personnes périrent, victimes d'un mouvement de
panique provoqué par des coups de feu dont l'origine n'a jamais pu être
élucidée. Alors que depuis 2010, le cortège de la fête du travail avait été de
nouveau symboliquement autorisé, à Taksim, il y a été interdit cette année du
fait des travaux en cours, ce qui a provoqué de fortes tensions.
Plus généralement, la répression dont a été victime "Occupy Taksim" s'inscrit
dans la liste déjà longue des mouvements que le gouvernement a cherché à
éteindre, voire carrément à réprimer, au cours des derniers années. Fin 2009, la
privatisation de l'ancien monopole des tabacs et alcool Tekel, avait provoqué un
conflit social particulièrement dur, donnant lieu, pendant plus de deux mois, à
une occupation du centre d'Ankara par les travailleurs de l'entreprise
démantelée. Par la suite en 2010-2011, les universités turques ont été affectées
par des mouvements ponctuels de contestation, visant en particulier les
responsables politiques de l'AKP et se traduisant par des jets d'œufs à leur
encontre. En octobre 2012, la célébration de la fête nationale, à Ankara, a
également été l'occasion de tensions graves, suite à l'interdiction
gouvernementale d'un rassemblement sur l'ancienne place du parlement dans le
quartier d'Ulus. Peu après, en décembre, la visite de Recep Tayyip Erdoğan sur
le campus de l'Université technique du Moyen-Orient, toujours dans la capitale
turque, s'est soldée par un mouvement de protestation étudiante de plusieurs
semaines, émaillées d'interventions violentes des forces de l'ordre. Ces
événements souvent perçus comme sporadiques et marginaux, ont néanmoins
révélé une incapacité inquiétante du gouvernement à établir avec ses
contradicteurs un dialogue que toute société démocratique se doit pourtant de
rechercher.
Le mouvement de contestation de la place Taksim ne s'inscrit certes pas dans
les schémas politiques traditionnels. Il rassemble surtout des activistes
d'organisations atypiques (extrême-gauche, écologistes...), des militants
associatifs, des supporters du club de football de Beşiktaş (dont le stade voisin
doit être prochainement lui-aussi détruit) et des participants occasionnels
exaspérés par un conformisme ambiant qui va de la restriction des ventes
d'alcool à l'interdiction de s'embrasser en public. Les caractères de ce
phénomène et ses modes de mobilisation, qui ont largement recouru aux
téléphones portables et aux réseaux sociaux, rappellent bien sûr les
soulèvements arabes de 2011 et les initiatives qui s'en sont inspirés par la suite
(Indignados de la Puerta del Sol, Occupy Wall Street...) pour impulser une
contestation indépendante, souhaitant exprimer des préoccupations citoyennes
que les formations politiques traditionnelles ne seraient plus en mesure
d'incarner aujourd'hui. Assistons-nous pour autant au début d'un "printemps
turc"?
Il serait sans doute bien téméraire de l'affirmer en l'état. Toutefois, les émeutes
de Taksim croisent un agenda politique turc chargé. Au cours des derniers mois,
le gouvernement a multiplié les réformes de société : réagencement contesté du
système éducatif au profit des établissements religieux, tentative de réduction
du délai légal pour avorter, et très récemment restriction équivoque aux ventes
d'alcool. Par ailleurs, malgré l'enlisement au parlement de l'élaboration d'une
nouvelle constitution, beaucoup d'indices laissent penser que le parti au pouvoir
serait finalement tenté de faire passer son propre projet constitutionnel par
référendum, ce qui lui permettrait d'instaurer un régime présidentiel,
susceptible d'ouvrir la voie à une longue présidence de Recep Tayyip Erdoğan.
En dernier lieu, les émeutes de Taksim interviennent au moment où la situation
internationale est particulièrement tendue aux frontières de la Turquie, et où
l'attentat de Reyhanlı fait craindre une extension de la crise syrienne aux
territoires turcs frontaliers, amenant à s'interroger sur des choix diplomatiques
que l'AKP n'a cessé de présenter au cours des dernières années de façon tout
aussi grandiloquente que ses projets stambouliotes.
En tout état de cause, on peut estimer que les évènements de Taksim se
soldent déjà par un revers pour le premier ministre turc, en entamant la posture
ombrageuse et de plus en plus intransigeante qu'il avait pris l'habitude
d'affecter à l'égard de tout propos ou comportement discordant. En effet, après
avoir réitéré sa volonté de ne rien céder en début d'après-midi le 1er juin,
Recep Tayyip Erdoğan a finalement du retirer, quelques heures plus tard, les
forces de police qui cernaient la place Taksim, cédant à un appel au calme du
président de la République, Abdullah Gül, et à des critiques de sa gestion de la
crise qui commençaient à fuser jusque dans ses propres rangs. Cet échec
pourrait aussi nuire à ses ambitions présidentielles en confirmant sa propension
à générer des situations clivantes et des foyers de tensions de plus en plus
difficiles à maîtriser comme le montrent l'expérience des derniers mois et plus
encore le subit embrasement des dernières heures. Le leader de l'AKP reste
peut-être majoritaire dans le pays mais il ne peut oublier la diversité des
opinions qui s'y expriment et des modes de vie qui y existent...
http://www.huffingtonpost.fr/jean-marcou/manifestation-turquietaksim_b_3373694.html
Manifestations en Turquie : Le problème avec la
démocratie
Presseurop.eu
6 juin 2013
Project Syndicate Prague
Les manifestants de la place Taksim s’opposent à l'islamisme qui
prospère sous le gouvernement d’Erdoğan et qu’ils considèrent comme
une menace pour la laïcité et les droits civiques. C’est pourtant la suite
logique de la fin de l’autoritarisme kémaliste, écrit l'essayiste
néerlandais Ian Buruma.
Ian Buruma
Une façon de voir les manifestations hostiles au régime organisées dans les
villes turques est de les considérer comme une vague de protestation massive
dirigée contre l’islam politique. Ce qui a débuté comme un rassemblement
contre le projet – bénéficiant de l’appui de l’État – de raser un petit parc dans le
centre d’Istanbul pour laisser place à un nouveau centre commercial kitsch s’est
rapidement mué en un conflit de valeurs. A première vue, ce bras de fer traduit
deux visions différentes de la Turquie moderne, la Turquie laïque contre la
Turquie religieuse, la Turquie démocratique contre la Turquie autoritaire. On a
comparé le soulèvement au mouvement Occupy Wall Street. D’aucuns ont
même évoqué un "Printemps turc".
Manifestement, nombre de citoyens turcs, en particulier dans les grandes villes,
en ont assez de l’autoritarisme grandissant du Premier ministre Recep Tayyip
Erdoğan, de son emprise totale sur la presse, des restrictions sur l’alcool, de son
goût pour les projets de mosquées pharaoniques, des arrestations de dissidents
politiques, et aujourd’hui de la réaction brutale aux manifestations. Les gens
redoutent que les lois laïques ne soient remplacées par la charia et que les fruits
de l’État laïc de Kemal Atatürk ne soient anéantis par l’islamisme.
Vient ensuite le problème des alévis, une minorité religieuse liée au soufisme et
au chiisme. Les alévis, qui ont bénéficié de la protection de l’État kémaliste laïc,
se défient d’Erdoğan, qui a attisé leur ressentiment en projetant de baptiser un
nouveau pont sur le Bosphore du nom d’un sultan du 16e siècle responsable du
massacre de leur minorité.
La religion semble donc être au cœur de la question turque. L’islam politique est
jugé fondamentalement antidémocratique par ses détracteurs.
Religion, politique et classes sociales
Mais, naturellement, les choses ne sont pas aussi simples. L’État kémaliste laïc
n’était pas moins autoritaire que le régime islamique populiste d’Erdoğan, mais
l’était plutôt plus. Le fait que les premières manifestations de la place Taksim
d’Istanbul aient porté non pas sur une mosquée, mais sur un centre commercial,
est également révélateur. La peur de la charia n’est pas moins forte que le
mécontentement provoqué par la rapacité vulgaire des promoteurs et des
entrepreneurs soutenus par le gouvernement d’Erdoğan. Le Printemps turc
penche nettement à gauche.
Ainsi, plutôt que de s’appesantir sur les problèmes de l’islam politique moderne,
aussi considérables soient-ils, il serait plus constructif de voir les conflits turcs
sous un autre angle, aujourd’hui largement passé de mode : celui des classes
sociales. Qu’ils soient de gauche ou libéraux, les manifestants sont plutôt issus
de l’élite citadine, occidentalisée, sophistiquée, et laïque. Erdoğan, à l’inverse,
demeure très populaire dans la Turquie rurale et provinciale, chez les gens
moins instruits, plus pauvres, plus conservateurs, et plus religieux.
Quelles que soient les tendances autoritaires personnelles d’Erdoğan, qui sont
manifestes, ce serait une erreur de voir la vague de protestation actuelle
comme un bras de fer entre la démocratie et l’autocratie. Après tout, le succès
du Parti pour la justice et le développement d’Erdoğan, de même que la
multiplication des symboles et des usages religieux dans la vie publique, sont le
fruit d’une progression de la démocratie en Turquie. Si des coutumes telles que
le port du voile pour les femmes dans les lieux publics, supprimées par l’État
laïc, ont refait leur apparition, c’est parce que les Turcs des campagnes pèsent
plus lourd dans la balance. Les jeunes femmes religieuses s’inscrivent dans les
universités des villes. Le vote des Turcs conservateurs de province compte.
L’alliance entre les hommes d’affaires et les populistes religieux est loin d’être
l’apanage de la Turquie. Beaucoup de nouveaux entrepreneurs, comme les
femmes voilées, sont originaires de villages d’Anatolie. Ces nouveaux-riches
venus de la province détestent tout autant la vieille élite stambouliote que les
businessmen du Texas ou du Kansas abhorrent les élites progressistes de New
York ou de Washington.
Des incompatibilités possibles
Mais le fait que la Turquie soit aujourd’hui plus démocratique ne veut pas dire
qu’elle est plus libérale. C’est également l’un des problèmes mis au jour par le
Printemps arabe. S’il est vital pour toute démocratie que le peuple ait voix au
chapitre au gouvernement, ces voix, surtout en période révolutionnaire, sont
rarement libérales. Dans des pays comme l’Egypte, mais aussi la Turquie, et
même la Syrie, nous assistons à ce que le grand philosophe libéral britannique
Isaiah Berlin a qualifié d’incompatibilité des bonnes choses de même valeur.
C’est une erreur de croire que toutes les bonnes choses s’accordent toujours.
Dans certains cas, des bonnes choses de même valeur sont incompatibles.
C’est le cas dans les transitions politiques douloureuses au Moyen-Orient. La
démocratie est une bonne chose, comme le sont le libéralisme et la tolérance.
Et certes, dans l’idéal, ils coïncident. Mais, à l’heure qu’il est, dans la majeure
partie du Moyen-Orient, ce n’est pas le cas. Une avancée de la démocratie peut
en réalité se traduire par un recul du libéralisme et de la tolérance.
On n’a aucun mal à compatir avec les rebelles qui se soulèvent contre la
dictature de Bachar El-Assad en Syrie, par exemple. Or, la classe dominante de
Damas, les laïcs hommes et femmes qui regardent des films occidentaux et
écoutent de la musique occidentale, et qui sont pour certains membres des
minorités religieuses chrétiennes et alaouites, aura du mal à survivre après le
départ de Bachar. Le baasisme était oppressif, dictatorial, souvent brutal, mais
il protégeait les minorités et les élites laïques.
Doit-on soutenir les dictateurs pour la seule raison qu’ils tiennent l’islamisme en
respect ? Sans doute pas. Car la violence de l’islam politique est en grande
partie le produit de ces régimes oppressifs. Plus ils restent au pouvoir, plus les
soulèvements islamistes seront virulents.
Ce n’est pas non plus une raison pour soutenir Erdoğan et les promoteurs de
son centre commercial face aux manifestants en Turquie. Ces derniers ont
raison de s’opposer à son mépris arrogant de l’opinion publique et au
musellement de la presse. Mais ce serait une erreur tout aussi grave de voir ce
bras de fer comme un juste combat contre l’expression religieuse. La montée de
l’islam est la conséquence inéluctable de la progression de la démocratie. Que
faire pour que le libéralisme ne soit pas victime de cette évolution ? Telle est la
grande question à laquelle sont confrontés les peuples du Moyen-Orient.
Erdoğan n’est pas un libéral. Mais la Turquie est encore une démocratie.
Espérons que les manifestations dirigées contre lui rendront le pays lui aussi
plus libéral.
Traduction : Jean-Baptiste Bor
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3847761-le-probleme-avec-lademocratie
Erdogan et Gül en flagrant délit de contradiction...
L'Orient-Le Jour
06/06/2013
La contestation qui agite la Turquie a exposé les divergences au sommet de
l’État entre le très ferme Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cible préférée
des manifestants, et le plus conciliant président Abdullah Gül, rivaux potentiels
pour la présidentielle de 2014.
Depuis les premiers tirs de gaz lacrymogène vendredi aux abords de la place
Taksim d’Istanbul, le chef du gouvernement turc est resté fidèle à son image.
Sûr de son poids électoral – son parti islamo-conservateur a récolté 50 % des
voix aux élections générales de 2011 –, ferme, provocateur même. Pas question
de céder aux « extrémistes » ou à une « bande de vandales », a-t-il répété sur
tous les tons, avant de s’envoler pour une tournée de quatre jours dans les pays
du Maghreb comme si de rien n’était. « À mon retour de cette visite, les
problèmes seront réglés », a-t-il même assuré lundi depuis Rabat. « C’est très
blessant d’être traité de cette façon », estime Ahmet Insel, politologue à
l’université Galatasaray d’Istanbul, en rappelant que la masse des protestataires
est constituée de jeunes laïcs non politisés. « Ce qui se passe en Turquie, c’est
une révolte de la dignité par des gens méprisés par le Premier ministre »,
ajoute-t-il ; « il a du mal à contenir son langage agressif et arrogant qui passe
mal au sein d’une frange importante de la société ».
À la faveur du déplacement de M. Erdogan, le chef de l’État Abdullah Gül et le
vice-Premier ministre Bülent Arinç ont tenté de réparer les pots cassés en
imposant un autre ton, plus accommodant, à la tête de l’État. Convoqué au
palais présidentiel par M. Gül, le n° 2 du gouvernement a présenté des excuses
pour les manifestants blessés et tenté de désamorcer les critiques en assurant
que le pouvoir avait compris les « leçons » des événements. Garant de l’unité
du pays, le président a lui aussi pris le contrepied du Premier ministre, accusé
de dérive autoritaire et raillé par ses opposants comme un « nouveau sultan ».
« La démocratie ne se résume pas aux élections, a lancé M. Gül, il est tout à fait
naturel d’exprimer des opinions différentes (...) par des manifestations
pacifiques. »
Ce n’est pas la première fois que les deux hommes sont pris en flagrant délit de
contradiction. Au cours des derniers mois, M. Gül, 63 ans, et M. Erdogan, 59
ans, se sont opposés publiquement sur l’opportunité de lever l’immunité de
députés kurdes, ou encore sur l’interdiction d’une manifestation à Ankara. Ces
deux compagnons de route ont pourtant longtemps évolué ensemble en
politique, incarnant la tendance réformiste au sein de l’islam politique, et ils
étaient inséparables. Ils ont notamment participé à la création du Parti de la
justice et du développement (AKP), arrivé au pouvoir à la faveur des élections
de 2002. Mais la perspective de l’élection présidentielle de 2014 a brouillé cette
parfaite entente. Dans l’ombre, la bataille est lancée, très ouverte.
http://www.lorientlejour.com/article/817914/erdogan-et-gul-en-flagrant-delitde-contradiction.html
Le Premier ministre attendu de pied ferme par les
manifestants
Romandie
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit rentrer jeudi en Turquie
après trois jours de visite au Maghreb. Il est attendu de pied ferme par des
dizaines de milliers de manifestants qui exigent toujours sa démission au
septième jour de leur mouvement.
De retour de Tunis, le chef du gouvernement islamo-conservateur retrouve son
pays toujours en pleine agitation, au lendemain d'une journée de forte
mobilisation syndicale et de nouveaux affrontements entre la police et les
contestataires à Ankara.
Depuis le début vendredi de la fronde sans précédent qui le vise, M. Erdogan a
affiché, à l'inverse du président Abdullah Gül et du numéro 2 de son
gouvernement Bülent Arinç, une fermeté sans faille face aux "extrémistes" qui
lui reprochent sa dérive autoritaire et l'accusent de vouloir islamiser la société
turque.
En visite lundi à Rabat, le Premier ministre avait défié les manifestants en
affirmant que la crise était "en train de se calmer". "A mon retour de cette visite,
les problèmes seront réglés", avait-il lancé, provocateur.
Mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des
grandes villes du pays à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de
gauche, pour exiger la démission de M. Erdogan. A Ankara, la police a fait une
nouvelle fois usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des
milliers de manifestants.
Aucun incident violent n'a par contre été signalé dans la nuit à Istanbul, pour la
première fois depuis le début de la contestation née du refus d'un projet
d'aménagement urbain de la place Taksim, au coeur de la mégapole turque.
Deux morts et des milliers de blessés
Deux personnes, des manifestants, ont été tués depuis le début du mouvement
et 4177 autres blessés, dont 61 très gravement, dans le pays, a rapporté
mercredi soir le secrétaire général du syndicat des médecins d'Istanbul. Le
dernier bilan des autorités faisait état de "plus de 300" blessés à peine.
L'usage jugé excessif de la force par la police turque a continué à susciter de
nombreuses critiques, notamment à l'étranger.
(ats / 06.06.2013 11h25)
http://www.romandie.com/news/n/Le_Premier_ministre_attendu_de_pied_ferm
e_par_les_manifestants46060620131125.asp
Il sera de retour aujourd'hui en Turquie
Erdogan face à la rue
El Watan
le 06.06.13 | 10h00
De retour d’Alger où il a pu respirer l’air pur d’un printemps finissant,
Recep Tayyip Erdogan retrouvera aujourd’hui l’odeur de soufre qui
emplit le ciel d’Ankara depuis une semaine.
Le Premier ministre turc est en effet attendu de pied ferme par ses opposants,
descendus en force dans la rue pour lui faire payer ses déclarations hasardeuses.
«Après mon retour, les choses vont se calmer», avait promis Erdogan depuis
Rabat. Il est donc intéressant de savoir comment compte-t-il mettre fin à une
semaine d’affrontements qui gagnent peu à peu les différentes villes du pays.
Des premiers propos qu’il utilisera dépendra la suite des événements.
Erdogan, qui a maladroitement enfilé le costume du père fouettard en réduisant
les protestataires au mieux à des «extrémistes» et au pire à une «bande de
vandales», devrait théoriquement soigner son langage pour ne pas attiser le feu.
C’est une épreuve presque décisive qui se joue aujourd’hui pour le Premier
ministre turc, dont les manifestants, forcément blessés par ses quolibets,
s’attendent à des excuses publiques et à la sanction de ceux qui sont
responsables des brutalités qui ont fait trois morts et environ 2200 blessés. Et
au regard de l’atmosphère générale, y compris dans les rangs de son parti l’AKP,
Erdogan n’a pratiquement pas le choix sinon de mettre un peu d’eau dans son…
«leben». Il apparaît en effet dans la peau d’un homme presque seul,
responsable d’une poussée populaire dont il se serait aisément passé. Les
discours plutôt conciliants et compréhensifs des cadres de son parti, y compris
le président Gül, à l’égard des manifestants, le mettent dans une mauvaise
posture.
Tête de Turc…
C’est précisément sur cette faille que ses opposants opèrent pour espérer
obtenir pourquoi pas sa tête. Le président Abdullah Gül, qui ne verrait pas d’un
mauvais œil qu’il garde son strapontin en 2014, en a profité pour enfoncer
intelligemment son probable rival pour la présidentielle.
Ce dernier multiplie les déclarations apaisantes pour faire baisser la tension,
profitant de l’absence d’Erdogan. «La démocratie ne se résume pas aux
élections», a lancé M. Gül. Et d’enfoncer le clou : «Il est tout à fait naturel
d’exprimer des opinions différentes (...) par des manifestations pacifiques.» Le
vice-Premier ministre, Bülent Arinç, a lui aussi abondé dans le même sens en
soulignant que les manifestations pacifiques sont un signe de vitalité
démocratique.
Un discours qui sonne comme un cinglant désaveu à celui de Tayyip Erdogan,
qui a péché par sa tonalité aussi musclée que provocatrice. «C’est très blessant
d’être traité de cette façon», estime Ahmet Insel, politologue à l’université
Galatasaray d’Istanbul, interrogé par l’AFP. «Ce qui se passe en Turquie, c’est
une révolte de la dignité par des gens méprisés par le Premier ministre»,
ajoute-t-il. Ahmed Insel décrit Erdogan comme un homme qui «a du mal à
contenir son langage agressif et arrogant qui passe mal au sein d’une frange
importante de la société».
Abdullah Gül en avance
Il a donc suffi de quelques mots crus pour que le Premier ministre reçoive le
boomerang de ces têtes de Turc que sont ces dizaines de milliers de jeunes
sortis dans la rue, l’appelant à dégager. «Tayyip, démission !», scandent-ils,
sans doute blessés. C’est dire que Tayyip Erdogan aura aujourd’hui à cœur de
corriger le tir en espérant pouvoir se faire pardonner ses outrances verbales.
Mais pas seulement. Les représentants des manifestants réclament des
sanctions contre les policiers qui ont eu la matraque facile. «Les responsables
de la police qui ont donné l’ordre de ces violences (...) doivent être renvoyés»,
a indiqué hier à la presse un porte-parole des représentants de la contestation,
Eyüp Mumcu, à l’issue d’une rencontre à Ankara avec le vice-Premier ministre,
Bülent Arinç.
Ces représentants – issus de la société civile – ont remis aussi au gouvernement
une liste de revendications, dont la «remise en liberté de tous les manifestants
interpellés depuis le début du mouvement» et «l’abandon» du projet de
réaménagement urbain controversé de la place Taksim d’Istanbul, qui a allumé
le feu de la contestation, a précisé M. Mumcu, de la Chambre des architectes
d’Istanbul. En tout état de cause, Erdogan paraît dans une mauvaise posture de
devoir lutter sur deux fronts : trouver les mots justes pour désamorcer la crise
et rattraper le retard sur son concurrent déclaré, Abdullah Gül, qui semble avoir
pris plusieurs longueurs d’avance. Mission difficile pour un homme très fort
devenu subitement trop fragile…
Hassan Moali
http://www.elwatan.com/international/erdogan-face-a-la-rue-06-06-2013216420_112.php
Turquie: la face cachée du croissant
Le Huffington Post
Benoît Margo
Consultant en géostratégie du Moyen-Orient
Publication: 05/06/2013 06h00
TURQUIE - Depuis le 28 mai, la Turquie est le théâtre de protestations
populaires d'une ampleur inédite depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes de
l'AKP, il y a dix ans. A mi-chemin entre les "Indignés" occidentaux et les
révoltés arabes de 2011, ce mouvement est symbolique de l'exaspération
croissante de la population face à la tentation autoritaire du Premier ministre,
Recep Tayyip Erdoğan.
Quelle est l'origine de la colère?
Initialement, des mouvements écologistes et citoyens se sont opposés à un
projet urbain à Istanbul, où les espaces verts sont peu nombreux. Il est prévu
de raser le petit parc qui jouxte la grande place Taksim, centre névralgique de
la ville moderne, pour que soient reconstruites les anciennes casernes
ottomanes qui se trouvaient jadis à cet endroit, et qu'y soit implanté un centre
commercial.
Ce projet est porté par la mairie d'Istanbul, et surtout par le gouvernement.
Ancien maire de la ville lui-même dans les années 1990, Erdoğan est en fait le
premier inspirateur de la politique urbaine d'Istanbul. Car la plus grande ville du
pays sert littéralement de vitrine de la réussite turque au XXIe siècle.
Seulement voilà, le Premier ministre procède de plus en plus de manière
arbitraire, tant à Istanbul qu'au niveau national. Dans les deux cas, il donne
l'impression de vouloir retrouver à marche forcée la grandeur perdue de
l'empire ottoman.
Ces dernières années, les projets d'Erdoğan pour sa ville natale se sont
apparentés à une folie des grandeurs: troisième pont sur le Bosphore, troisième
aéroport international, canal de contournement du Bosphore, nouvelles
mosquées géantes dans le panorama caractéristique de l'ancienne
Constantinople...
Ses ambitions passent par la destruction de forêts ou de quartiers historiques et
populaires, pour laisser la place à des promoteurs immobiliers parfois un peu
trop proches de lui, comme son propre gendre.
L'affaire du parc Gezi a donc joué un rôle d'étincelle qui a enflammé la colère de
franges hétéroclites de la population, allant de l'extrême-gauche aux
nationalistes, en passant par les alévis (des cousins des alaouites syriens),
contre la politique du gouvernement.
De son côté, l'AKP (Parti de la Justice et du Développement) reste très sûr de lui,
enhardi par ses larges victoires électorales, obtenues en 2007 et 2011. Il faut
en effet souligner que, malgré sa longévité à la tête du pays, le parti islamiste
jouit d'une popularité remarquablement forte dans l'opinion.
Après dix ans de pouvoir islamiste, où en est la Turquie?
Sur le plan économique, en dépit d'inégalités persistantes, le bilan est plutôt
bon en comparaison avec les précédents gouvernements. En 2001, le pays
subissait une nouvelle crise sévère. Aujourd'hui, la Turquie se classe dans les 20
premières économies mondiales, entre la Corée du Sud et l'Indonésie.
Pour autant, après de premières années d'ouverture prometteuses, la
diplomatie du "zéro problème" s'est, elle, heurtée à la réalité géopolitique. Le
sentiment récurrent en Turquie de "forteresse assiégée" demeure, à l'heure où
le conflit syrien menace de déborder (attentat de Reyhanli le 13 mai).
Sur le plan politique interne, le bilan est aussi contestable. Au début, Erdoğan et
l'AKP prenaient soin de suivre un agenda européen de libéralisation politique
sans mécontenter l'armée, traditionnellement la gardienne du dogme kémaliste,
nationaliste et laïc.
Mais l'Europe s'est fermée à la Turquie, avant de sombrer dans la crise. Puis
l'année 2007 a marqué une rupture. Après sa réélection triomphale, l'AKP s'est
senti suffisamment puissant pour entamer le bras de fer avec les militaires.
Les islamistes ont pour la première fois réussi à placer, au forceps, un des leurs
à la présidence de la République. Les mesures législatives fondées sur l'Islam se
sont multipliées (sur l'avortement, le port du voile, l'alcool, le blasphème...),
chose auparavant impensable.
A cause de cette nouvelle politique, le parti au pouvoir a frôlé l'interdiction en
2008. Depuis, les islamistes se sont attaqués directement aux militaires, allant
jusqu'à effectuer de véritables purges par le biais de grands procès, comme
celui du réseau Ergenekon.
Cet affrontement sonne comme un règlement de comptes, seize ans après le
"coup d'Etat post-moderne" de 1997, qui avait vu l'ancêtre de l'AKP, le parti
Refah, être expulsé du pouvoir et interdit par l'armée. A l'époque il est vrai, la
démocratie turque était encore bien plus menacée qu'aujourd'hui, même si le
pays reste par exemple l'un de ceux qui compte le plus de journalistes dans ses
prisons.
La popularité de l'AKP tient à sa réussite économique, mais aussi précisément à
sa politique conservatrice. En effet, les islamistes ont décomplexé une grande
partie de leur base électorale, notamment la nouvelle bourgeoisie marchande
imprégnée de valeurs musulmanes.
Si, par son charisme, Atatürk avait su imposer un principe de laïcité au cœur de
la vie de la cité, la Turquie reste un pays profondément musulman. Mais là où
certains voient la nécessité de régler le curseur vers le religieux pour être en
phase avec la société, d'autres dénoncent la mise en application d'un agenda
caché d'islamisation à outrance.
Quelles peuvent être les conséquences de ce "printemps de Taksim"?
Pour Istanbul, ces manifestations tombent vraiment mal. La ville se serait bien
passée de cette publicité à trois mois de la désignation de l'hôte des Jeux
Olympiques de 2020, dans laquelle elle part favorite.
S'il est trop tôt pour juger des conséquences politiques, on peut dire qu'il y a là
un vrai test d'aptitude pour Erdoğan. Si ce dernier s'entête à jouer les autistes,
il renforcera l'image d'une dérive à la Vladimir Poutine.
Dans un peu plus d'un an se tiendront en effet les premières élections
présidentielles au suffrage universel de l'histoire du pays. Or Erdoğan, arrivé au
terme de ses mandats parlementaires, tient justement à se présenter et faire
amender la constitution pour doter la République turque d'un régime
présidentiel.
Il pourrait ainsi se retrouver à présider triomphalement les célébrations des 100
ans de la République, en 2023. Tout un symbole pour celui qui semble se poser
en Atatürk néo-ottoman.
Mais la gestion de cette crise pourrait peser sur l'avenir politique d'Erdoğan. Il
n'est pas anodin que le président Abdullah Gül se montre conciliant envers les
manifestants alors que lui multiplie les provocations. Modéré, l'ancien bras droit
du Premier ministre, devenu son rival le plus sérieux, pourrait incarner un
recours éventuel.
Plus généralement, ces contestations, qui pour le moment ne touchent que des
villes ou des catégories sociales que l'on savait déjà hostiles au gouvernement,
sont un avertissement pour l'AKP. Le parti islamiste va devoir se faire à une
opposition ayant les moyens de se faire entendre. Et c'est sans aucun doute une
bonne nouvelle pour la démocratie turque.
http://www.huffingtonpost.fr/benoit-margo/revolte-turquie_b_3384307.html
Le premier ministre turc adopte un ton plus modéré face
aux manifestants
98,5 fm
Publié par Associated Press le jeudi 06 juin 2013 à 18h03.
ANKARA, Turquie - Le premier ministre turc a adopté, jeudi, un ton moins
agressif face aux manifestants qui dénoncent son gouvernement, tout en
affirmant qu'il irait de l'avant avec le projet de restauration d'une place
d'Istanbul qui a provoqué des manifestations dans tout le pays depuis une
semaine.
Lors d'une conférence de presse en Tunisie, dernière étape de sa tournée de
quatre jours en Afrique du Nord, Recep Tayyip Erdogan a admis que certains
citoyens s'étaient joints aux manifestations pour d'autres raisons que la
protection de l'environnement, mais a insisté pour dire que des groupes
terroristes étaient impliqués dans le mouvement.
Les commentaires du premier ministre ne semblent toutefois pas avoir apaisé
les manifestants. Des milliers de personnes étaient réunies jeudi sur la place
Taksim d'Istanbul pour la sixième journée consécutive, tandis que 10 000
manifestants se sont rassemblées dans une rue très fréquentée d'Ankara, la
capitale.
La contestation n'a apparemment pas érodé la base d'appuis du premier
ministre. À son retour à Istanbul, jeudi soir, il a été accueilli à l'aéroport par des
milliers de partisans qui scandaient «Nous sommes avec vous!», dans la
première manifestation populaire d'appui à M. Erdogan depuis le début de la
crise.
Des dizaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues de plusieurs
villes de Turquie au cours des derniers jours, après que la police eut violemment
réprimé des manifestants qui campaient sur la place Taksim d'Istanbul pour
s'opposer à l'abattage d'arbres dans le cadre d'un projet de restauration. Les
manifestations se sont rapidement transformées en déversement de colère
contre le premier ministre, jugé de plus en plus autoritaire et incapable de faire
des compromis.
Le mécontentement populaire s'est également dirigé vers la police pour son
usage répété de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Des groupes de défense
des droits de la personne ont affirmé que des milliers de personnes avaient été
blessées à travers le pays au cours des derniers jours.
En Tunisie, M. Erdogan a déclaré qu'il avait «de l'amour et du respect» pour les
manifestants qui défendent l'environnement.
«Mais comme je l'ai dit plus tôt, certains terroristes sont impliqués», a-t-il
déclaré, en affirmant qu'un groupe d'extrême gauche tenu responsable de
l'attentat-suicide de février devant l'ambassade des États-Unis à Ankara était lié
au mouvement de protestation.
«Ils sont impliqués. Ils ont été attrapés dans les rues et sur les médias sociaux»,
a-t-il dit.
M. Erdogan a déclaré que son gouvernement s'était déjà excusé pour la
répression policière sur la place Taksim, tout en soulignant que les gaz
lacrymogènes étaient utilisés partout dans le monde pour disperser les
manifestations.
«Les demandes ne peuvent être satisfaites par des moyens illégaux», a-t-il
poursuivi. Le premier ministre fait valoir que la démocratie ne s'exprime que par
le biais des urnes, associant les manifestants à des extrémistes.
Il a également annoncé que le gouvernement n'annulerait pas ses projets de
restauration du centre d'Istanbul, affirmant que cela améliorerait l'image de la
ville. Le projet comprend la plantation d'autres arbres et la construction d'un
théâtre et d'un opéra, a-t-il dit. Il avait précédemment affirmé que le projet
prévoyait la construction d'un centre commercial.
Certains manifestants de la place Taksim se sont montrés sceptiques face à ce
ton apaisé.
«Je ne crois pas à sa sincérité», a déclaré un manifestant, Hazer Berk
Buyukturca.
Par ailleurs, un policier turc a fait une chute mortelle jeudi alors qu'il tentait de
réprimer un rassemblement dans le sud du pays, portant à trois morts le bilan
des manifestations antigouvernementales qui ont touché environ 70 villes
turques depuis une semaine.
Le policier est mort à l'hôpital après être tombé dans un passage souterrain en
construction dans la ville d'Adana, sur la côte méditerranéenne, a précisé le
gouverneur Huseyin Avi Cos.
Deux autres personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations,
vendredi. Une autre est maintenue en vie artificiellement à l'hôpital.
http://www.985fm.ca/international/nouvelles/un-policier-fait-une-chutemortelle-lors-des-manif-244428.html
Erdogan met en cause les manifestants de Taksim
NouvelObs
Créé le 06-06-2013 à 18h42 - Mis à jour à 18h42
par Nick Tattersall et Parisa Hafezi
ISTANBUL/ANKARA (Reuters) - Le Premier ministre turc a condamné jeudi la
stratégie consistant à "incendier et détruire" de certains des participants aux
manifestations des derniers jours dans son pays.
Lors d'une conférence de presse à Tunis, Recep Tayyip Erdogan a maintenu son
projet de réaménagement du parc Gezi, qui jouxte la place Taksim à Istanbul, à
l'origine des troubles.
Le chef du gouvernement, qui s'était auparavant entretenu avec son homologue
tunisien issu du parti islamiste Ennahda, devait rentrer dans la soirée au terme
d'une visite au Maghreb.
Selon lui, des groupes déjà responsables de violences par le passé
instrumentalisent ce qui a commencé comme une manifestation à caractère
écologique. Plusieurs étrangers ont été arrêtés en liaison avec les troubles, a-t-il
ajouté.
"Si vous dites : 'je vais tenir un rassemblement et incendier, détruire', nous ne
le permettrons pas", a dit Recep Tayyip Erdogan. "Nous sommes contre la
domination de la minorité par la majorité, et nous ne pouvons pas non plus
tolérer le contraire", a-t-il ajouté en révélant que sept étrangers avaient été
arrêtés.
Il a mis en cause ce qu'il a appelé "des groupes de terroristes", dont un qui a
revendiqué la paternité de l'attentat à la bombe qui a visé le 1er février
l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.
En s'en prenant à une partie des manifestants de Taksim, le chef du
gouvernement a toutefois paru adopter un ton relativement plus conciliant
qu'avant son départ pour le Maghreb, quand il avait taxé les protestataires de
"pillards".
La police est intervenue pour réprimer les manifestations, et trois personnes ont
péri, dont un policier qui a fait une chute d'un pont à Adana, dans le Sud-Est, en
pourchassant des manifestants. On dénombre aussi plus de 4.000 blessés dans
une dizaine de villes de Turquie.
"DÉRIVE AUTORITAIRE"
Au coeur de la contestation figure le projet des autorités de raser certains
arbres du parc Gezi, afin de faire de la place pour notamment construire la
réplique d'une caserne de l'époque ottomane.
Certains en Turquie demandent au chef du gouvernement de présenter luimême des excuses pour la répression policière des six journées de
manifestations.
Dans une tribune que publie à Paris Le Monde daté de vendredi, l'écrivain turc
Ohran Pamuk, prix Nobel de littérature, parle d'une "dérive autoritaire" du
pouvoir en place.
"La planification de réaménagements aussi importants dans un espace public qui
concentre les souvenirs de millions de gens puis le début des travaux par le
déracinement des arbres sans avoir consulté les habitants d'Istanbul constituent
une grave erreur pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan", écrit l'auteur,
natif de cette ville.
"Cette attitude insensible témoigne assurément d'une dérive autoritaire",
continue l'écrivain en ajoutant que "la situation des droits de l'homme en
Turquie n'a jamais été aussi déplorable depuis dix ans".
L'opposition demande au Premier ministre de présenter des excuses et de
limoger les responsables de la répression policière.
La police a de nouveau tiré des grenades lacrymogènes contre des centaines de
manifestants qui scandaient des slogans anti-Erdogan mercredi soir dans les
rues de la capitale, Ankara, ont rapporté des témoins.
PORTE DE SORTIE
À Tunceli, dans l'est du pays, les protestataires ont érigé une barricade et lancé
des pierres sur les policiers, qui ont riposté avec des canons à eau.
Les rues d'Istanbul, où le mouvement de contestation s'est cristallisé il y a une
semaine, ont en revanche retrouvé le calme.
Pour les commentateurs, la mauvaise gestion de la crise par le Parti de la
justice et du développement (AKP) et l'"arrogance" du Premier ministre, qui a
dit lundi en s'envolant pour le Maroc que le calme serait revenu à son retour,
ont jeté de l'huile sur le feu.
Le vice-président de l'AKP, Huseyin Celik, en a pris acte en invitant les élus du
parti islamiste à ne pas aller acclamer Recep Tayyip Erdogan à l'aéroport à son
retour pour ne pas attiser les tensions.
Un porte-parole de protestataires reçus par le vice-Premier ministre, Bülent
Arinç, a demandé "le limogeage de tous ceux qui ont donné l'ordre d'utiliser la
force (...), à commencer par les gouverneurs et les chefs de la police à Istanbul,
Ankara et Hatay".
Recep Tayyip Erdogan, qui reste populaire chez de nombreux Turcs, doit
maintenant trouver une porte de sortie à la crise sans donner l'impression de
capituler.
Pour sa part, le chef de l'Etat, le président Abdullah Gül, lui-aussi issu de l'AKP
mais qui a adopté tout au long de la crise un ton plus mesuré que celui du
Premier ministre, a demandé jeudi que le débat quitte la rue.
Avec Ece Toksabay et Ayla Jean Yackley à Istanbul et Jonathon Burch à Ankara,
Tangi Salaün, Eric Faye et Jean-Loup Fiévet pour le service français
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130606.REU5781/le-premierministre-turc-met-en-cause-les-manifestants-de-taksim.html
Turquie: Erdogan reste le favori dans son quartier
d'origine, quoique...
L’Express
De notre envoyé spécial, Gokan Gunes, publié le 06/06/2013 à 12:30, mis à
jour à 15:20
A Istanbul, non loin de la place Taksim, où des milliers de manifestants
réclament la démission du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,
nombre d'habitants du quartier populaire de Kasimpacha lui accordent
leur soutien. Mais pas tous.
Köksal Güler accueille son déjeuner avec un grognement impatient. "Tayyip ?
Un type en or!", s'exclame ce cordonnier âgé de 61 ans avant d'attaquer
goulûment ses "kuru fasülye" - des haricots blancs assortis de riz, un plat prisé
des Turcs d'origine populaire.
Comme tout le monde ici, Köksal appelle par son prénom le premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan. Ils ont grandi ensemble dans les rues pentues de
Kasimpacha, un quartier populaire situé à un jet de pierre de la place Taksim,
où la plupart des femmes sont voilées. Sur un terrain vague, un peu plus loin,
des poules se disputent des ordures. "C'était un garçon très apprécié dans le
quartier. Il aidait les gens quand il le pouvait et il était bon au foot", se souvient
Köksal.
Alors que des dizaines de milliers de Turcs appellent à la démission du premier
ministre, dans plusieurs grandes villes du pays, ici, les habitants font preuve
d'une loyauté sans faille envers l'ancien gamin du quartier. Le long des rues,
l'empreinte de l'AKP (Parti pour la justice et le développement, islamoconservateur) et de son dirigeant sont omniprésentes. Des fanions aux couleurs
du parti sont accrochés le long des trottoirs, et le stade de l'équipe de foot
locale a été renommé il y a peu Stade Recep Tayyip Erdogan.
Tayyip nous a apporté l'asphalte et la dignité
"Depuis que Tayyip a été élu, tout va de mieux en mieux", assure Köksal. Avant
d'être cordonnier, il a sillonné la ville pendant vingt ans en tant que chauffeur
de taxi. "Il y a dix ou quinze ans, les routes étaient boueuses ici. Tayyip nous a
apporté l'asphalte et la dignité", ajoute-t-il.
Costume, cravate et iPad à la main, Mehmet Uygur défend lui aussi avec énergie
le premier ministre turc: "Avant, la Turquie était un pays arriéré. Aujourd'hui,
les manuels scolaires sont gratuits et des hôpitaux sont construits." Mais pour
cet avocat de 36 ans, c'est surtout la lutte contre la corruption qui assure son
soutien à Erdogan. "Après le grand séisme de 1999 (qui a fait environ 20000
morts, ndlr), le Croissant Rouge est arrivé dans le quartier. Mais les
humanitaires n'avaient même pas de tentes à nous distribuer, se souvient-il.
L'argent avait été détourné."
"A l'âge des gamins qui sont dans la rue, moi, j'étais au front", renchérit Köksal
en exhibant sa carte d'identité, où est inscrit en lettres capitales rouges le mot
"Gazi", vétéran. Il a participé à l'invasion de Chypre en 1974. "De quoi se
plaignent-ils? A mon avis, ils sont manipulés par des groupes radicaux!"
Tous ne sont pas de cet avis. Attablé à la terrasse d'un café, Ismail, 48 ans,
joue au okey, un jeu proche du rami, très populaire en Turquie. Ce vendeur de
pièces détachées de moto, reconnaît que "la réaction de la police a été
disproportionnée". Deux manifestants sont morts depuis le début du
mouvement, et les représentants de la contestation ont exigé le renvoi des
chefs de la police de plusieurs villes du pays. "Les manifestations de ce genre
sont une bonne chose pour la démocratie, affirme-t-il. Mais on a encore besoin
d'Erdogan."
"Beaucoup de gens dans le quartier pensent que Tayyip est en train de mal
tourner, assure pour sa part Nursev, qui tient une boulangerie à quelques
mètres de l'immeuble où a grandi Erdogan. Mais ils ont peur d'être inscrits sur
une liste par l'AKP, qui contrôle l'accès à l'emploi ici". Nursev, qui s'oppose à
toute "intrusion dans la sphère privée", soutient discrètement les manifestants
sur Facebook.
Le premier ministre turc rentre ce jeudi d'une tournée de trois jours au Maghreb.
Les manifestants ont promis d'organiser un comité d'accueil digne de ce nom.
"Il n'est pas le genre d'homme à flancher pour si peu, sourit Köksal. Après tout,
il est l'un des nôtres".
La revanche des "Turcs noirs"
De nombreux observateurs parlent d'une revanche des musulmans pratiquants,
les "Turcs noirs". Nombre de ceux-ci ont quitté la campagne pour rejoindre les
villes ; ils jugent "discriminatoire" le modèle laïque défendu par l'armée et l'élite
politique européeanisée.
"La plupart des habitants du quartier de Kasimpacha viennent d'Anatolie ou de
la mer Noire (les parents d'Erdogan sont eux-mêmes originaires de Rize, ndlr).
Ils ont l'impression d'être enfin représentés. Pour eux qui sont habitués au
délaissement des pouvoirs publics, c'est extraordinaire", explique Ersan, un
kurde originaire du quartier ayant émigré en Grande-Bretagne.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-erdogan-reste-le-favoridans-son-quartier-d-origine-quoique_1255273.html
Erdogan maintient le projet de réaménagement de
Taksim
NouvelObs
Créé le 06-06-2013 à 14h52 - Mis à jour à 14h52
TUNIS (Reuters) - Le Premier ministre turc a condamné jeudi la stratégie
consistant à "incendier et détruire" de certains des participants aux
manifestations des derniers jours, et a maintenu son projet de réaménagement
du parc Gezi près de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine des troubles.
Recep Tayyip Erdogan a fait ces déclarations à la presse à Tunis, à l'issue d'un
entretien avec son homologue tunisien, et avant de reprendre l'avion pour la
Turquie où il était attendu dans la journée au terme d'une tournée au Maghreb.
Selon lui, des groupes responsables d'autres violences par le passé
instrumentalisent ce qui a commencé comme une manifestation à caractère
écologique. Un certain nombre d'étrangers ont été arrêtés en liaison avec les
troubles, a-t-il ajouté.
"Si vous dites : 'je vais tenir un rassemblement et incendier, détruire', nous ne
le permettrons pas", a dit Recep Tayyip Erdogan. "Nous sommes contre la
domination de la minorité par la majorité, et nous ne pouvons pas non plus
tolérer le contraire", a-t-il ajouté.
La police est intervenue pour réprimer les manifestations, et trois personnes ont
péri et plus de 4.000 autres ont été blessées au total dans une dizaine de villes
de Turquie.
Au coeur de la contestation figure le projet des autorités de raser certains
arbres du parc Gezi, afin de faire de la place pour reconstruire une caserne de
l'époque ottomane.
Certains en Turquie demandent au chef du gouvernement de présenter luimême des excuses pour la répression policière des six journées de
manifestations.
Dans une tribune que publie à Paris le journal Le Monde dans son édition datée
de vendredi, l'écrivain turc Ohran Pamuk, prix Nobel de littérature, parle d'une
"dérive autoritaire" du pouvoir en place.
"La planification de réaménagements aussi importants dans un espace public qui
concentre les souvenirs de millions de gens puis le début des travaux par le
déracinement des arbres sans avoir consulté les habitants d'Istanbul constituent
une grave erreur pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan", écrit l'auteur,
natif de cette ville.
"Cette attitude insensible témoigne assurément d'une dérive autoritaire",
continue l'écrivain en ajoutant que "La situation des droits de l'homme en
Turquie n'a jamais été aussi déplorable depuis dix ans".
Tarek Amara, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130606.REU5761/erdoganmaintient-le-projet-de-reamenagement-de-la-place-taksim.html
Turquie: «On n'a rien vu venir»
Slate.fr
Par Ariane Bonzon | publié le 06/06/2013 à 11h13, mis à jour le 06/06/2013 à
12h52
Istanbul (Turquie)
Aviez-vous prévu ce soulèvement populaire en Turquie? C’est la question que
nous avons posée à Istanbul à trois chercheurs français, parmi les plus fins
connaisseurs du pays où ils vivent et travaillent depuis de nombreuses années
et dont ils parlent la langue.
Jean-François Pérouse est enseignant-chercheur, directeur de l’Institut
français d’études anatoliennes (IFEA). Il est l’auteur de La Turquie en
marche (éditions de la Martinière, 2004).
Pour être franc, personne dans la communauté des chercheurs n’a vu venir cet
ample mouvement. Celui-ci est le produit d’une accumulation-succession
d’événements, de décisions et de déclarations intempestives qui a engendré une
alchimie inédite de forces sociales et politiques réunies d’abord par un «ras-lebol» commun, puis par une communauté de destin face à la répression policière.
Ce qu’on a seulement pu observer depuis quelques années, c’est la structuration
d’un réseau d’opposants à la politique urbaine et environnementale de l’AKP
(parti de la Justice et du développement, au pouvoir depuis 2002, NDLR) une
politique peu participative et peu soucieuse du bien public. A présent, c’est la
viabilité de cette alliance improbable et sa capacité à accoucher d’un agenda
politique alternatif et consensuel qui ne manque pas de susciter bien des
interrogations...
Alexandre Toumarkine, chercheur français à Istanbul. Auteur de
Géopolitique de la Mer Noire: Turquie et pays de l'ex-URSS (éditions
Karthala, 2000).
Sur la politique urbaine, les grands projets mégalomaniaques, l'affairisme, on
avait déjà tiré la sonnette. Sur le politique: nous n’avons pas vu venir la
mobilisation, malgré un très grand nombre de micro-réactions à des microquestions (fermeture d'un cinéma) ou sur des sujets plus importants (1er mai,
enjeu symbolique a Taksim, contestation étudiante dans les campus, incitation
aux mères de faire trois enfants et plus, propos sur l’avortement, loi sur l'alcool).
Et puis, nous n’avons pas analysé assez précisément les conséquences de la
concentration du pouvoir dans les mains de Recep Tayyip Erdogan et de ses
hommes. On s'est trop concentré sur les fissures au sein de l’électorat de l'AKP.
Elise Massicard, responsable de l'observatoire de la vie politique turque
à l'Institut français d'études anatoliennes, et chercheuse associée au
Ceri. Auteure de L’autre Turquie (PUF , 2005).
A ma connaissance, personne ne l’avait vraiment prévu. Le parc Gezi n’était pas
une cause très connue, et a fait office d’étincelle, de «goutte d’eau». Seuls ceux,
rares, qui suivaient la mobilisation du parc de Gezi ont, dès la semaine dernière,
senti monter la tension palpable depuis le 1er mai (cf cet article publié sur le
site de l'Observatoire de la vie politique turque et sur ce blog). La manifestation
du 1er mai sur la place symbolique de Taksim avait été interdite en raison des
travaux en cours, ce qui avait donné lieu à des violences policières (gaz
lacrymogènes notamment). A la suite de cela, les manifestations sur la place
Taksim (place de la Division), l’avenue Istiklal (l’avenue de l’Indépendance) et
devant le palais de Justice avaient été interdites pour un an. Cette interdiction a
provoqué la colère, et d’autres manifestations ont eu lieu, qui ont été réprimées
de manière musclée. Durant tout le mois de mai, les tensions se sont
accumulées et cristallisées sur la place Taksim.
Sinon, l’attention des observateurs était accaparée par le processus de
résolution de la question kurde et la question syrienne.
Vendredi 31 mai et samedi 1er juin encore, était organisée à Istanbul une
conférence sur les dix ans au pouvoir de l’AKP. Durant la première journée, les
chercheurs adoptant un regard distancié voire critique du bilan de l’AKP étaient
en minorité.
Propos recueillis par Ariane Bonzon
http://www.slate.fr/monde/73531/turquie-rien-vu-venir
TURQUIE. Soupçon de répression sur Twitter et Facebook
Le Nouvel Observateur
Des manifestants on été arrêtés pour "incitation à l'émeute" sur Twitter
et l'accès aux réseaux sociaux est difficile à Istanbul.
05/06/13
Par Paul Laubacher
La répression 2.0 continue. Après l'Iran, la Tunisie, l'Egypte, et plus récemment
la Syrie, c'est au tour de la Turquie d'entrer un peu plus dans la danse de la
répression du web.
Au moins 29 personnes ont été arrêtées dans la nuit de mardi 4 juin à mercredi
à Izmir, ville d'Anatolie, pour "incitation à l'émeute et pour propagande" sur
Twitter, rapporte le "Hurriyet Daily News". Une première depuis le début des
manifestations contre le gouvernement et la politique de Recep Tayyip Erdogan.
Selon Erkan Kiliç, un responsable local du principal parti d'opposition, le Parti
républicain du peuple (CHP), les 29 personnes interpellées sont "des
enfants", âgées entre 18 et 24 ans. Il assure que les tweets des "détenus" sont
avant tout inoffensifs, à l'exception de quelques injures, qui n'étaient "pas si
graves". Pour le responsable local du Parti républicain, avec ces arrestations
liées à des propos publiés sur Twitter, la liberté d'expression est bafouée.
Erdogan : "La menace, aujourd'hui, s'appelle Twitter"
"Nous ne sommes pas encore certain que ces arrestations soient liées à une
quelconque activité sur Twitter. Mais les suspicions sont fortes", explique
Johann Bhir, chargé de l'Europe de l'est chez Reporters sans frontières, au
"Nouvel Observateur". "Ce que l'on sait, c'est qu'elles interviennent au
lendemains des propos du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, à propos de
Twitter."
Le Premier ministre turc, qui possède un compte sur le site de micro-blogging
avec 2,7 millions d'abonnés, a estimé que "la menace, aujourd'hui, s'appelle
Twitter. C’est là que se répandent les plus gros mensonges. Les réseaux sociaux
sont la pire menace pour la société."
Plus inquiétant, le site spécialisé Techcrunch affirme que l'accès aux réseaux
sociaux, comme Twitter et Facebook, depuis Istanbul "est presque impossible".
Selon plusieurs témoignages, "les autorités bloquent l'accès à des sites de
manière localisée, autour de la place Taksim, où des milliers de personnes
manifestent. Ils ont réduit la bande passante au strict minimum afin que,
officiellement, l'usage ne soit pas bloqué mais que l'utilisation soit extrêmement
lente."
Réduire la bande passante est relativement simple pour le gouvernement turc.
L'ensemble du trafic internet passe par l'opérateur Turk Telecom qui centralise
tous les systèmes turcs. Concrètement, des sites peuvent être bloqués par
l'opérateur sur demande. Selon le "Guardian", des milliers de sites seraient
"invisibles" depuis plusieurs jours en Turquie. En plus de la centralisation de
l'infrastructure, Il existe aussi un organisme gouvernemental qui peut interdire
et surveiller les sites sans mandat judiciaire.
Reporters sans frontières assure n'avoir aucune preuve de coupures volontaires
de l'accès à internet. "On mène l'enquête, mais rien n'indique pour l'instant que
ces coupures ne soit pas dû à l'état des infrastructures", souligne Johann Bhir.
Information confirmée par Renesys, société de surveillance du trafic internet
mondial, qui explique que les communications de la Turquie vers l'extérieur ne
sont pas bloquées, à l'inverse de ce qui s'est produit en Syrie et en Egypte.
Face à une censure encore présumée, les internautes et manifestants turcs
s'équipent. Sur leurs smartphones, ils installent les applications Ustream, qui
diffuse des vidéos en direct, et Zello, qui fonctionne comme un talkie-walkie. Et
sur leurs ordinateurs, les Turcs optent pour les réseau privé virtuel (VPN),
notamment Hotspot Shield, installé le week-end dernier par plus de 120.000
Turcs, pour devenir impossible à localiser... et à surveiller.
http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130605.OBS2011/turquiesoupcon-de-repression-sur-twitter-et-facebook.html
Turquie : le défi démocratique
Ouest France
Editorial
jeudi 06 juin 2013
C'était en juin 2011 et cela paraît un siècle. Istanbul rayonnait. Le miracle
économique turc faisait des envieux. Sur la scène intérieure, Erdogan
engrangeait dans les urnes les fruits de sa stratégie gagnante. Développement,
recentrage laïque, marginalisation de l'armée, dialogue avec l'Europe. Sa
réélection fut un véritable triomphe.
Sur la scène diplomatique, la Turquie ne se représentait plus seulement comme
un des piliers de l'Otan ou un candidat endimanché voulant entrer en Europe.
Elle se voyait en puissance, en facteur de stabilisation et de prospérité dans une
région qui en est dépourvue. Au ministère turc des Affaires étrangères, on
appelait cela la doctrine « zéro problème » avec le voisinage.
Business. Industrie. Textile. Bâtiment. Séries télévisées inondant le marché
arabe. La cause palestinienne était devenue une cause turque. Le rêve néoottoman de la nouvelle classe dirigeante était aussi inavouable que palpable.
Les analystes avaient beau alerter sur l'aveuglement qu'une certaine superbe
peut produire, l'avertissement n'était pas entendu.
Deux ans plus tard, l'horizon vient pourtant de changer du tout au tout. Avec la
guerre en Syrie, les tensions avec Israël et le dossier iranien, le temps du « zéro
problème » est manifestement révolu. Et sur la scène intérieure, le raidissement
du pouvoir exercé par Recep Tayyip Erdogan vient, depuis une semaine, de
toucher un point limite.
Que demandent en substance les milliers de jeunes qui occupent la place
Taksim ? La fin de la dérive autocratique engagée depuis 2011. Arrestations de
journalistes, de militants des droits de l'homme, d'avocats. Mainmise sur la
justice, les médias, l'université. Loi sur le voile, enseignement religieux,
croisade contre l'alcool : autant d'atteintes progressives aux principes d'une
laïcité pourtant si fondatrice au pays d'Atatürk. Sans compter la corruption,
masquée jusqu'ici par le miracle économique.
Tout s'est passé comme si la griserie du pouvoir avait rendu Erdogan aveugle
aux évolutions de sa propre société. Comme si, parvenu au sommet, le cercle
vertueux de son ascension était brisé.
Dans la modernisation d'Ankara, l'Europe a joué une bonne part. L'ouverture, en
2005, des négociations d'adhésion a eu un effet positif sur les réformes. Pour
plaire à Bruxelles et amadouer l'armée turque, Erdogan a conjugué
développement et démocratisation. En amenant son pays à un point où
personne, il y a vingt ans, ne l'attendait. Ces mérites ne peuvent être effacés.
Mais ce qui l'attend aujourd'hui, à son retour d'Afrique du Nord, est un défi qu'il
ne peut plus éluder. La violence de la répression des manifestations a radicalisé
un mouvement de contestation multiforme. Et les luttes intestines au sein de
l'AKP ne sont pas le moindre des pièges.
En définitive, la question est élémentaire. Erdogan entend-il fuir plus avant dans
la spirale du pouvoir autocratique ou laisser respirer démocratiquement la
jeunesse du boom économique qu'il a lui-même favorisé ? Sa conception de la
démocratie, telle qu'il l'a exprimée jusqu'ici - en résumé : on vote et on se tait
jusqu'aux prochaines élections - n'est guère encourageante. On a longtemps
glosé sur l'agenda caché des islamistes modérés, attendant leur heure. C'est
l'agenda autoritaire qui est en fait à craindre.
Laurent Marchand
http://www.ouest-france.fr/actu/editorial_-Turquie-le-defi-democratique_36322199687_actu.Htm
TURQUIE • Comment Erdogan est devenu autocrate
Courrier international
Après avoir été lui-même victime de la brutalité de l'Etat dans sa jeunesse,
Erdogan s'en prend directement à ses concitoyens. Au point qu'il s'est mis à
penser que "l'Etat, c'était lui", affirme le journal turc T24.
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T24 |
Hasan Cemal |
6 juin 2013
Erdogan, lui aussi, a connu la prison, et il y a même été torturé. Pour un poème
qu'il avait lu en 1997, il a été incarcéré et interdit un temps d'activité politique.
Un de ses vieux compagnons m'a raconté qu'en 1977 il avait été arrêté pour
avoir participé à une manifestation non autorisée, emmené au poste de police et
violemment torturé.
Erdogan a par ailleurs vécu difficilement les tracasseries que ses filles ont subies
à une certaine époque parce qu'elles portaient le foulard. Erdogan, en tant que
citoyen de ce pays, a donc subi la violence de l'Etat tout-puissant. Il a pu goûter
à la brutalité de celui-ci. On aurait pu attendre d'une personne qui a vécu ce
genre d'expérience plus de compréhension, de tolérance et d'indulgence.
Dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union européenne (UE), il a réalisé
des avancées indéniables sur le plan du droit et de la démocratie. Il a ainsi mis
un terme à la tutelle que l'armée exerçait sur la société et a fait en sorte que
l'autorité militaire dépende désormais de l'autorité civile élue, c'est-à-dire du
gouvernement, ce qui était juste. Sauf qu'il s'est ensuite substitué aux militaires
qui freinaient le processus démocratique et s'est mis à son tour, considérant
qu'il incarnait désormais l'Etat, à bloquer cette évolution démocratique.
Il est ainsi devenu avec le temps l'unique source du pouvoir, à tel point qu'il
s'est mis à penser que "l'Etat, c'était lui". Tout en recourant de plus en plus
souvent à la force, il a, peut-être sans s'en rendre compte, été pris par une
sorte d'ivresse du pouvoir. Une sorte d'orgueil d'enfant gâté qui ne veut plus
lâcher le pouvoir, qui sait tout et qui ne tolère plus aucune critique.
Les médias sous contrôle
Il a alors commencé à être craint. Le monde des affaires s'est mis à avoir peur
de lui parce qu'il a montré en distribuant tantôt des récompenses tantôt des
sanctions sévères qu'il était, en incarnant l'Etat, en mesure de menacer
sérieusement leurs intérêts. C'est ainsi que les patrons des grands groupes de
presse, qui tous sont issus du monde des affaires, se sont soumis à lui. A tel
point que le Premier ministre a commencé a donné son avis sur le sort qui
devait être réservé à tel rédacteur en chef ou à tel éditorialiste. Sur certains
sujets, c'est lui qui a le dernier mot et qui décide de ce qui va être publié. Il est
arrivé qu'on s'adresse directement à lui ou à ses proches conseillers pour savoir
comment une information devait être traitée.
Il s'est aussi permis de réunir à Ankara les patrons de médias et des rédacteurs
en chef pour leur expliquer quelles étaient les lignes rouges à ne pas franchir.
C'est encore lui qui a le dernier mot lorsqu'il s'agit de savoir comment les
journaux et les chaînes de télévision doivent être répartis entre ces différents
patrons. Il décide alors à qui on va ôter un quotidien ou une chaîne et à qui on
va les réattribuer. L'ombre d'Erdogan sur les médias s'est fait sentir dans la
façon dont ont été couverts les événements du parc Gezi. Nous avons ainsi pu
mesurer l'état pitoyable des médias dont la couverture de cette mobilisation a
été scandaleuse.
Plus Erdogan s'est vu comme incarnant l'Etat, plus il a considéré qu'il avait
raison sur tout. Par exemple, il a estimé que la statue de Kars [statue de 25
mètres de haut édifiée en 2007 à Kars dans l'est du pays] était une "horreur" et,
qu'à cela ne tienne, il l'a fait détruire [en 2011]. Fâché par des éditoriaux
critiques, il a mis en garde les patrons de presse en leur disant : "C'est toi qui
les paies, alors surveille tes éditorialistes." Il a encore déclaré : "Que disparaisse
ce type de journalisme !" [en réaction à la publication par Milliyet des entretiens
secrets avec le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
Abdullah Öcalan] et le patron du quotidien incriminé en a alors "tiré les leçons"
[en sanctionnant l'éditorialiste Hasan Cemal, auteur de cet article, qui avait
défendu son journal qu'il a depuis quitté pour rejoindre le site
<www.t24.com.tr>].
Le nombre de journalistes et d'éditorialistes qui ont perdu leur job à la suite des
manœuvres en coulisse n'a cessé d'augmenter. Il s'est mêlé de la série télévisée
Muhtesem Yüzyil ["Le siècle magnifique", qu'il considérait insultant pour le
sultan Soliman le Magnifique]. Il a qualifié d'"alcooliques" ceux qui boivent de
l'alcool, de "pillards" ceux qui résistent dans le parc Gezi.
Dans un contexte où l'on a assisté à une augmentation significative du nombre
de journalistes emprisonnés, la liberté d'expression a connu une régression.
La sensibilité des alévis [chiites hétérodoxes anatoliens, minoritaires] pour
lesquels aucune solution n'a été apportée durant les mandats d'Erdogan n'a
absolument pas été prise en compte lors du choix du nom du troisième pont sur
le Bosphore [Yavuz sultan Selim, c'est-à-dire Selim Ier, sultan ottoman connu
pour avoir combattu violemment les chiites ; ce pont a été inauguré en
présence d'Erdogan le 29 mai].
Il vient aussi d'annoncer qu'il ferait construire une mosquée sur la place Taksim.
Erdogan, qui croit qu'il peut faire ce qu'il veut parce qu'il a remporté les
dernières élections et qui menace de "faire descendre dans la rue 50 % de la
population", a choisi un chemin très risqué qui ne peut contribuer qu'à polariser
davantage la Turquie et qui est susceptible de menacer la stabilité du pays.
Souhaitons que les personnes de bonne volonté qui sont dans son entourage
puissent freiner ce penchant autoritaire et le ramener à la raison.
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T24 |
Hasan Cemal |
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6 juin 2013
http://www.courrierinternational.com/article/2013/06/06/comment-erdoganest-devenu-autocrate
Le Premier ministre turc campe sur ses positions, un
policier mort
Romandie
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré jeudi son refus de
céder face aux milliers de manifestants qui exigent depuis sept jours sa
démission. Il a de nouveau dénoncé l'implication de "terroristes" dans le
mouvement de contestation, qui a fait un troisième mort, un policier.
Quelques heures avant de rentrer dans son pays à l'issue d'une tournée de trois
jours au Maghreb, le chef du gouvernement est resté intransigeant, excluant, de
Tunis, de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à
l'origine de la fronde qui agite l'ensemble de la Turquie.
Comme il l'avait déjà fait le week-end dernier, M. Erdogan a également dénoncé
la présence d'"extrémistes", certains "impliqués dans le terrorisme", montrant
du doigt sans le nommer le groupe d'extrême gauche turc interdit DHKP-C
(Front révolutionnaire de libération du peuple) qui avait revendiqué un attentat
en février contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.
Le premier ministre devait retrouver jeudi soir son pays en pleine agitation.
Comme les soirs précédents, des dizaines de milliers de manifestants ont
déferlé jeudi à la nuit tombée sur la place emblématique Taksim à Istanbul aux
cris de "Tayyip, démission!", déterminés à relever le défi lancé par le chef du
gouvernement.
Exigences fortes des protestataires
Mercredi, une délégation de représentants du mouvement de contestation a
remis au vice-premier ministre Bülent Arinç une liste d'exigences, parmi
lesquelles le renvoi des chefs de la police de plusieurs grandes villes, dont
Istanbul et Ankara, et la remise en liberté des personnes interpellées.
M. Erdogan a indiqué jeudi que sept étrangers "impliqués dans les troubles"
avaient été interpellés en Turquie, sans autre détail. Son ministre de l'Intérieur,
Muammer Güler, a précisé ultérieurement que deux de ces sept personnes deux Français, deux Iraniens, un Grec, un Allemand et un Américain - avaient
été remises en liberté.
A Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un
pont mercredi en poursuivant des manifestants, a annoncé jeudi la chaîne de
télévision privée NTV. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police
depuis le début, le 31 mai, de la contestation, qui a aussi fait deux morts chez
les manifestants.
Plus de 4000 blessés
Outre les trois morts, 4355 personnes ont été blessées en une semaine, dont 47
très grièvement, a déclaré jeudi le syndicat des médecins turcs. Le dernier bilan
officiel faisait état de "plus de 300" blessés seulement.
(ats / 06.06.2013 21h52)
http://www.romandie.com/news/n/Le_Premier_ministre_turc_campe_sur_ses_p
ositions_un_policier_mort91060620132152.asp?
Turquie : le Premier ministre durcit le ton
France Info
le Jeudi 6 Juin 2013 à 16:59
Par Justine Leclercq
A l'occasion d'un discours en Tunisie, Recep Tayyip Erdogan a refusé ce
jeudi de céder aux manifestants dans son pays. Le Premier ministre
turc ne veut pas renoncer au projet urbain à Istanbul. Un projet qui a
déclenché une vague de contestation en Turquie depuis vendredi
dernier.
La situation ne risque pas de s'apaiser en Turquie. Le chef du gouvernement,
Recep Tayyip Erdogan, qui rentre dans son pays ce jeudi soir, a expliqué à Tunis
qu"il ne cédera pas aux revendications des manifestants de la place Taksim. Le
Premier ministre turc entend poursuivre son projet immobilier à Istanbul.
Ces travaux sont à l'origine de la contestation qui a débuté vendredi dernier un
peu partout en Turquie. Les manifestants refusent que les arbres du parc Gezi
soient coupés pour construire une caserne et un centre commercial à Istanbul.
Mais pour Recep Tayyip Erdogan ce projet "respecte l'histoire, la culture et
l'environnement (...). Ce que nous faisons, c'est protéger les droits de la
majorité et préserver la beauté d'Istanbul". Le Premier ministre turc a donc
martelé que le projet urbain serait mené à bout.
Le discours du Premier ministre pourrait galvaniser les manifestants
Ce discours risque de mettre encore plus le feu aux poudres. Même si Recep
Tayyip Erdogan souligne qu'il ne considère pas les écologistes comme des
fauteurs de troubles. Le chef du gouvernement turc accuse des extrémistes
impliqués dans le terrorisme de figurer parmi les protestataires. D'autre part,
Recep Tayyip Erdogan indique que sept étrangers impliqués dans les troubles
ont été arrêtés et présentés devant la justice turque. Il dément, par contre
l'implication de diplomates étrangers.
Deux étudiantes françaises ont été arrêtées la semaine dernière, l'une d'elle a
été remise en liberté. A travers son discours à Tunis, le Premier ministre turc
cherche à discréditer la contestation qui dure depuis une semaine maintenant.
Mais l'effet inverse pourrait se produire. Et il pourrait avoir un accueil chahuté
dans la soirée pour son retour en Turquie.
La France dénonce ce jeudi, la répression policière en Turquie. Depuis sept
jours : "la répression policière a fait deux morts, 2.000 blessés,
1.700arrestations temporaires, c'est trop! Aucune démocratie ne peut se
construire sur la répression de ceux et celles qui s'expriment dans la rue. Le
droit de manifester, le droit de s'opposer, doit être respecté", a déclaré le
ministre délégué aux affaires européennes, Thierry Repentin, devant les
sénateurs.
La députée turque d'opposition, Gulsun Bilgehan trouve que le Premier ministre
turc est "très violent".
Par Justine Leclercq
http://www.franceinfo.fr/societe/turquie-le-premier-ministre-durcit-le-ton1015187-2013-06-06
Turquie: La «première grosse erreur» d’Erdogan
l’inflexible
20 Minutes
Créé le 06/06/2013 à 17h02 -- Mis à jour le 06/06/2013 à 18h19
MONDE – A se croire tout-puissant, le Premier ministre turc et chef de
l’AKP, Recep Tayyip Erdogan, qui se montre inflexible face aux
manifestations à travers la Turquie, prend le risque, paradoxalement,
d’affaiblir sa position...
Dans la rue, Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérives autoritaires et de vouloir
«islamiser» la société turque, concentre toutes les critiques. C’est contre lui et
son mode de gouvernance -et non le régime- que les manifestants se mobilisent.
Caricaturé en nouveau Hitler, interpellé aux cris de «dictateur démission!», le
Premier ministre s’est montré jusque-là inflexible face à la contestation.
Refusant toute concession, il a au contraire sévèrement réprimé les
manifestations, faisant un usage «disproportionné» de la force, selon la
Fédération internationale des Droits de l’Homme.
Son comportement autoritaire ne date pas d’hier. Il en avait déjà donné le signe
peu après son arrivée au pouvoir. En avril 2004, un dessinateur de presse le
caricature en chat incapable de se dépêtrer de sa pelote de laine. Le croquis,
publié en une du quotidien laïque de gauche Cumhuriyet, n’a pas plu à Erdogan.
Le Premier ministre a attaqué l’auteur en justice, condamné à verser 5.000
livres turques (2.000 euros) pour «offense à son image».
Entouré de collaborateurs serviles et isolé au sommet
Allergique à la critique et se mêlant de tout, y compris des arts, Erdogan ne
tolère aucune contradiction, au point de s’être entouré, avec le temps, de
collaborateurs serviles qui ne font qu’opiner à ses décisions. Il est devenu «la
victime de ce groupe de pensée unique» et «se retrouve le seul à tout savoir»,
estime Henri J. Barkey, chercheur à l’université de Lehigh, aux Etats-Unis. Isolé
au sommet, Erdogan, 59 ans, a peut-être sous-estimé le fait qu’il s’était
déconnecté de son peuple, qui le lui rappelle aujourd’hui dans la rue.
«Il est tout-puissant. Et comme l’opposition [CHP, laïque] n’est pas crédible, son
caractère autoritaire peut davantage s’exprimer», remarque Dorothée Schmid,
qui dirige le programme Turquie contemporaine de l'Ifri. Erdogan se sent
d’autant plus fort que son parti, l’AKP (islamo-conservateur, au pouvoir depuis
2002), a gagné trois fois de suite les élections législatives, avec un score record
de 50% au dernier scrutin en 2011. Fort de cette légitimité démocratique, le
Premier ministre affiche une confiance inébranlable. Les manifestants le traitent
de dictateur? Il parle d’une «poignée de vandales», qu’il renvoie, sûr de lui,
«aux prochaines élections». Ce musulman pratiquant, issu d’un milieu modeste,
peut compter sur une base électorale et sociale solide et une popularité toujours
forte.
«Poutinisation» du pouvoir
Il compte d’ailleurs sur ce soutien pour remporter l’élection présidentielle l’an
prochain, où il doit présenter sa candidature, faute de pouvoir rempiler
légalement pour un quatrième mandat à la tête du gouvernement. Mais, d’ici là,
il veut faire adopter une réforme de la Constitution pour donner plus de pouvoir
à la fonction présidentielle. D’où les accusations de «poutinisation» à son
encontre, en référence au président russe Vlamidir Poutine, qui avait modifié la
Constitution pour pouvoir passer de président à Premier ministre (et vice-versa)
tout en gardant les pleins pouvoirs.
Droit dans ses bottes
Alors que le président Abdullah Gül a montré des signes d’apaisement, Erdogan
est resté droit dans ses bottes ce jeudi face à la mobilisation. Depuis la Tunisie,
où il était en déplacement, il a affirmé qu’il «mènerait à son terme» le projet
d’urbanisation à Istanbul qui a mis le feu aux poudres, et accusé une
organisation terroriste ainsi que sept étrangers, arrêtés, de participer aux
troubles. Pourra-t-il tenir longtemps sur ce mode?
A se croire tout-puissant, Erdogan prend le risque, paradoxalement, d’affaiblir
sa position. «Il s’est infligé lui-même une profonde blessure, estime Henri J.
Barkey. C’est sa première grosse erreur» depuis son arrivée au pouvoir. Sur le
plan international, le Premier ministre a abîmé son image et celle de son pays
au moment où les Turcs ont besoin de l’Otan dans la crise syrienne, qui déborde
à sa frontière. Sur le plan intérieur, il a fédéré une partie de la société civile
contre lui, qui lui demandera sans doute de rendre des comptes. Il s’est, enfin,
mis aussi dans une position délicate au moment où le pouvoir mène de délicates
négociations de paix avec les rebelles kurdes, celles-là mêmes qui pourraient
inscrire en lettres d'or le nom d’Erdogan dans l’Histoire.
Faustine Vincent
http://www.20minutes.fr/monde/1169143-20130606-turquie-premiere-grosseerreur-derdogan-linflexible
A Istanbul, la base de l'AKP reste fidèle à M.Erdogan
LE MONDE | 07.06.2013 à 10h24
Guillaume Perrier
Perché sur le toit d'un bus à son effigie, entouré de toute sa famille et du
gouvernement au grand complet, le premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, a voulu apparaître entouré, dès sa descente de l'avion qui le ramenait
d'une tournée de quatre jours au Maghreb. L'appareil, attendu jeudi 6 juin à 21
heures, a atterri au milieu de la nuit à l'aéroport d'Istanbul. Le chef du
gouvernement, qui reprenait les rênes laissés en son absence au vice-premier
ministre Bülent Arinç, s'est adressé aux milliers de militants de l'AKP (Parti de la
justice et du développement) venus l'accueillir, les remerciant pour être "restés
calmes et responsables".
M. Erdogan a de nouveau appelé à "la fin immédiate des manifestations, qui ont
perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme". "Nous allons
maintenant tous rentrer chez nous, a-t-il conclu, vous n'êtes pas le genre de
gens qui tapent sur des casseroles dans les rues", a-t-il ajouté. Sur la place
Taksim, toujours occupée par des milliers de protestataires, la réaction fut, dès
la fin du discours du premier ministre, de faire tinter les casseroles et de
réclamer de plus belle sa démission.
Les premiers mots de M. Erdogan donne une indication sur ses intentions pour
les jours à venir. En son absence, le président Abdullah Gül avait tenté de
reprendre la main en ouvrant un dialogue avec les associations et les figures
représentatives du mouvement, entraînant une baisse immédiate des tensions.
A son départ de Tunis, M. Erdogan avait déjà vivement condamné "la stratégie
qui consiste à incendier et à détruire".
"LEADER MONDIAL"
Dans plusieurs arrondissements de l'ouest d'Istanbul, les militants de l'AKP ont
été invités dans la soirée, par SMS, à se rendre à l'aéroport pour faire un
triomphe à leur "leader mondial". C'était notamment le cas à Esenler, l'un des
quartiers les plus peuplés de la métropole turque (500 000 habitants), l'un de
ces ensembles récents de la proche périphérie, cerné d'échangeurs autoroutiers
et peuplé de classes moyennes et populaires. On y vote massivement en faveur
de l'AKP, qui y a réalisé ses meilleurs scores à Istanbul "aux dernières élections
législatives de 2011, avec 64,7 % des voix et où le parti peut compter sur
environ 100 000 militants encartés", selon le chef de la section locale, Umut
Özkan, un jeune avocat.
Le parti avait pourtant donné des consignes inverses dans la journée de jeudi.
Le porte-parole de l'AKP, Hüseyin Celik, avait appelé ses militants "à ne pas
aller à la rencontre du premier ministre", jugeant qu'"il n'y avait pas de
nécessité de lui montrer notre soutien".
"Nous n'avons pas besoin d'aller l'accueillir, il est déjà dans notre cœur, nous lui
montrerons à quel point nous sommes un pays civilisé et de fraternité",
expliquait jeudi Mohammed Akkut, un barbier installé en face de la "mosquée du
terminus", en plein milieu du quartier.
"Tayyip Erdogan est le meilleur dirigeant que nous ayons eu depuis Atatürk,
s'enthousiasme M. Akkut, 37 ans. La Turquie connaît beaucoup de succès, elle
est en train de résoudre son problème avec les Kurdes. Quel autre pays peut en
dire autant ?"
"DANS QUELQUES JOURS TOUT CELA SERA TERMINÉ"
Dans le salon de coiffure, une chaîne progouvernementale montre les images de
la place Taksim, occupée par des milliers de manifestants. "Ce sont des groupes
marginaux, des provocateurs, affirme Mohammed, en les désignant du menton.
Au départ, c'était une vraie revendication mais depuis c'est infesté d'éléments
terroristes et d'agents iraniens. Dans quelques jours tout cela sera terminé."
Dans le salon, on acquiesce. "Sans notre premier ministre, la Turquie aurait été
divisée et le pays aurait basculé dans le chaos."
A Esenler, guère concerné par les manifestations, les habitants louent le
"hizmet", le "service" du gouvernement, l'un des mots-clés de la stratégie de
Recep Tayyip Erdogan. La politique de transformation urbaine, ici, est
unanimement saluée. "Le troisième pont sur le Bosphore, l'aéroport, le projet de
canal : c'est une très bonne chose", juge Ümit Bal, un vendeur de fruits et
légumes, derrière son étal, sur le marché. "Ici, il y a vingt ans, c'était des
bidonvilles, on marchait dans la boue, raconte-t-il en montrant ses chaussures.
Maintenant, on a l'eau courante, les rues sont goudronnées et nettoyées, il y a
des écoles..."
Derrière le marché, une station de métro toute neuve, au nom d'Adnan
Menderes, un ancien premier ministre conservateur, sera inaugurée avant l'été.
Plus haut, c'est un centre culturel avec un espace de conférence de 3 000 places,
qui est en cours de construction, ainsi qu'un immense hôpital d'Etat et un
ensemble de logements collectifs. "Si les gens ne sont pas contents, qu'ils
attendent les élections, lance M. Bal. Mais nous, nous continuerons à voter pour
lui."
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/07/a-istanbul-la-base-de-l-akpreste-fidele-a-m-erdogan_3425953_3214.html
Erdogan de retour au pays, acclamé par ses partisans
Romandie
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fait une démonstration de
force vendredi à son retour en Turquie après une tournée de trois jours au
Maghreb. Devant des milliers de partisans venus l'accueillir à l'aéroport
d'Istanbul, il a exigé la fin "immédiate" des manifestations antigouvernementales.
Le chef du gouvernement turc a une nouvelle fois dénoncé les "anarchistes" et
les "extrémistes" qui défilent depuis une semaine dans les rues des principales
villes du pays en défiant son autorité, et ordonné l'arrêt de leur mouvement.
Juché sur un bus et flanqué de son épouse et d'une bonne partie de son
gouvernement, M. Erdogan a assuré qu'il n'était pas "le maître, mais le
serviteur" de la Turquie. Il a remercié ses partisans pour leur retenue depuis le
début de la crise.
Erdogan ne cède pas
Au moment-même où il était attendu à l'aéroport d'Istanbul, plusieurs dizaines
de milliers de manifestants étaient toujours réunis sur l'emblématique place
Taksim, à une vingtaine de kilomètres de là, aux cris de "Tayyip, démission!".
Des milliers de personnes étaient également rassemblées dans la capitale
Ankara.
Quelques heures avant son retour, M. Erdogan a répété à Tunis son refus de
céder aux protestataires en excluant de revenir sur le projet d'aménagement de
la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde. "Nous mènerons ce projet à
son terme (...) nous ne permettrons pas à une minorité de dicter sa loi à la
majorité", a-t-il assuré.
Colère
Comme il l'a déjà fait, M. Erdogan a aussi dénoncé la présence d'"extrémistes",
certains "impliqués dans le terrorisme" parmi les protestataires. Une allusion au
groupe d'extrême gauche turc DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération
du peuple) qui a revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des
Etats-Unis à Ankara.
L'intransigeance du chef du gouvernement a alimenté la colère des manifestants,
qui dénoncent sa dérive autoritaire et sa volonté d'islamiser la société turque.
(ats / 07.06.2013 05h03)
http://www.romandie.com/news/n/Erdogan_de_retour_au_pays_acclame_par_s
es_partisans75070620130503.asp
À Istanbul, le parc de Gezi s'est transformé en kermesse
libertaire
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
Par Laure Marchand
Mis à jour le 06/06/2013 à 23:40
Publié le 06/06/2013 à 17:39
REPORTAGE - La mobilisation contre Erdogan rassemble forces de gauche,
kémalistes et Kurdes.À Istanbul
Telle une prise de guerre, une carcasse calcinée d'un bus de la municipalité
d'Istanbul est plantée au milieu de la place. Un drapeau égyptien flotte sur le
toit et une pancarte «Tahrir est à Taksim» a été accrochée sur le capot. Un
jeune homme observe l'ambiance assis à la place du conducteur. Surprise… il
est égyptien. «Je suis venu soutenir mes frères turcs, les aider à se structurer»,
explique, penché par une portière sans vitre, Ahmed Hassan, qui a participé
activement à la révolution dans son pays en 2011. Autour de lui, la place de
Taksim, désertée par les forces de police depuis samedi, n'est plus qu'un hymne
géant à la gauche turque. Les bannières de syndicats et des portraits de Deniz
Gezmis, révolutionnaire pendu en 1972 après le coup d'État, tapissent les murs
et la façade du Centre culturel Atatürk, que le premier ministre Recep Tayyip
Erdogan veut démolir.
«Nous avons tué nos peurs, plus rien ne sera comme avant»
Le petit parc de Gezi, dont la destruction programmée dans le cadre d'un projet
de réaménagement urbain est à l'origine de la contestation, s'est transformé en
kermesse. Le matin, on y pratique des cours de yoga. L'après-midi, les
manifestants récupèrent quelques heures de sommeil sur des matelas jetés sur
le sol. «Servez-vous, prenez un gâteau ou une boulette de lentilles, tout est
gratuit», propose une jeune fille derrière un étal appétissant. Il est installé au
bout de l'allée principale, rebaptisée «avenue Hrant-Dink», du nom du
journaliste arménien assassiné en 2007 et à qui justice n'a toujours pas été
rendue. Au milieu, un concours de saut à la corde s'improvise. «Pour nous, c'est
comme une guerre de libération», résume Erhan, tout juste diplômé de son
école de tourisme. L'imagination est au pouvoir. «Palace des çapulcu», annonce
un écriteau en carton à l'entrée d'une tente. Çapulcu signifie «vandale», c'est le
terme choisi par Recep Tayyip Erdogan pour qualifier les protestataires en
Turquie. Ruken est de corvée volontaire pour ramasser les très rares déchets
qui traînent: «Nous le faisons pour montrer à quel point nous sommes des
“çapulcu”.» Entre un mégot et une coque de pistache qu'elle jette dans son sacpoubelle, cette éditrice analyse la ferveur générale: «Je crois que nous avons
tué nos peurs, plus rien ne sera comme avant.»
Sortir du carcan puritain
Cette jeune génération qui étouffe sous le carcan puritain et autoritaire imposé
par Erdogan laisse exploser sa soif de liberté dans le parc, transformé en espace
autogéré. Elle fait partie de la moitié de la population qui n'a pas voté pour le
Parti de la justice et du développement (AKP) en 2011 et qui se sent méprisée
par le chef du gouvernement. «Erdogan, démission! Ni de droite ni de gauche,
nous sommes tous des “çapulcu”», entend-on dans une manifestation
improvisée sous les arbres.
Hier après-midi, les occupants du parc de Gezi étaient clairement engagés à
gauche de l'échiquier politique, mais ils ne veulent pas être réduits à cette
identité. «Les Kurdes, les socialistes, les kémalistes, les LGBT(personnes non
hétérosexuelles, NDLR), les défenseurs de l'environnement, les lycéens, nous
sommes tous unis», résume Berkay, un étudiant en chimie qui porte un petit
diamant à l'oreille, assis à un stand de défense des droits des homosexuels.
Des membres de l'Association pour la pensée d'Atatürk - un mouvement qui
défend l'héritage laïque et nationaliste de Mustafa Kemal - tiennent un
conciliabule un peu plus loin. Sans trouver rien à redire à un drapeau rouge,
vert et jaune - les couleurs du Kurdistan -, qui pend à une branche au-dessus
d'eux. La brutalité de la réponse des forces de l'ordre a réussi le tour de force
de rassembler des groupes qui s'ignoraient ou s'opposaient. «Nous dansons,
nous chantons tous ensemble, s'enthousiasme Filiz, étudiante en droit. Nous en
profitons, car la police va revenir, mais nous n'abandonnerons pas.»
http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/06/0100320130606ARTFIG00619--istanbul-le-parc-de-gezi-s-est-transforme-enkermesse-libertaire.php?cmtpage=0
MANIFESTATIONS – Sept étrangers arrêtés en Turquie,
dont deux Françaises
Lepetitjournal.com
Sept étrangers ont été arrêtés dans les troubles consécutifs aux
manifestations antigouvernementales des derniers jours, dont six à
Istanbul, ont confirmé les autorités. Aucun d’eux ne portait un
passeport diplomatique, contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs
médias jeudi. Parmi les sept étrangers, deux sont de nationalité
française.
Lorraine Klein, étudiante de 21 ans en Master 1 communication à l’université de
Galatasaray, et une autre Française, volontaire pour la Fondation turque pour
l’éducation (TEV), ont été arrêtées cette semaine et placées en centre de
rétention dans l’attente d’une décision.
Le ministre de l’Intérieur, Muammer Güler, a précisé jeudi que “deux Français,
un Grec, un Allemand, un Américain et deux Iraniens” avaient été placés en
garde à vue. "Six (étrangers) ont été traduits devant le procureur et un est en
état d'arrestation", annonçait un peu plus tôt le Premier ministre Recep Tayyip
Erdoğan.
Jeudi midi, lepetitjournal.com d’Istanbul a pu joindre par téléphone Lorraine
Klein, détenue au centre des étrangers de Kumkapı. Voici son récit des
événements :
“Je souhaitais écrire quelque chose sur les manifestations et je réalisais donc
des photos et des interviews depuis quelques jours. Je n’étais pas là pour
manifester. Mardi vers 1h30 du matin, j’étais en haut du stade de Beşiktaş, à
Gümüşsuyu. Les manifestants avaient construit neuf barricades et j’avais
commencé à photographier les barricades. Deux minutes après mon arrivée, la
police a lancé des grenades lacrymogènes et sans que j’aie le temps de
comprendre ce qui se passait, j’ai été arrêtée au niveau de l’Istanbul Teknik
Üniversitesi. Tout s’est passé très vite. J’ai crié en anglais au policier. J’ai reçu
quelques coups sur le chemin. On m’a d’abord emmenée dans un hôpital pour
faire un contrôle. Il y avait trois hommes médecins qui ne parlaient que turc. Je
n’ai pas pu montrer mes blessures. J’ai dit que j’avais mal à la tête. J’ai aussi
été frappée aux jambes et j’ai reçu des coups de pied aux fesses.
Puis j’ai été emmenée à la direction de la police à Vatan. J’ai donné mes affaires
et quelques renseignements, puis je suis retournée à l’hôpital pour un nouveau
contrôle. J’ai ensuite à nouveau été emmenée à Vatan, où on a pris mes
empreintes et on m’a placée en détention. J’ai passé la nuit de mardi à mercredi
à Vatan.
Mercredi matin vers 11h, j’ai été emmenée au tribunal. J’ai été présentée à un
procureur qui a recueilli mon témoignage vers 17h, en présence de deux
avocats, l’un francophone et l’autre anglophone. Puis j’ai attendu avec une
centaine de personnes, tous Turcs, jusqu’à 21h environ. Ensuite, toutes les
personnes qui étaient avec moi ont été relâchées mais j’ai été emmenée d’abord
au centre de Vatan puis au centre de rétention de Kumkapı, où j’ai passé la nuit
de mercredi à jeudi. J’y suis toujours en ce moment. Je suis bien traitée, j’ai pu
parler à ma famille. Je ne sais pas encore quelle décision a été prise à mon
sujet.”
Lorraine Klein reste détenue au centre de Kumkapı, le temps que la direction
générale de la sécurité à Ankara analyse son dossier et décide de son sort.
“Normalement, un ordre de remise en liberté devrait intervenir dans les
prochaines heures”, explique son avocate Ayşegül Tansen, qui juge “peu
probable” son expulsion du territoire. Jean-Jacques Paul, recteur adjoint de
l'université de Galatasaray, où étudie la jeune femme, la décrit comme "une
étudiante sérieuse, dont on souhaite la prolongation du séjour en Turquie."
L’autre Française en garde à vue, une volontaire de la Fondation turque pour
l’éducation (TEV), a été arrêtée dans la nuit de mardi à mercredi, a indiqué le
Consulat général de France à Istanbul. “Elle était présente en Turquie dans le
cadre d’un projet de l’Union européenne et j’ai déjà fourni au dossier un
document le prouvant”, précise l’avocate Ayşegül Tansen. Après sa présentation
devant un procureur, la jeune femme est arrivée jeudi soir au centre
de Kumkapı. Ayşegül Tansen espère là encore une remise en liberté rapide ou
“après le week-end” pour la Française.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 7 juin
2013
http://www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil/actualite/155276manifestations-sept-etrangers-arretes-en-turquie-dont-deux-francaises
RETOUR D'ERDOĞAN EN TURQUIE - "Nous mènerons ce
projet à son terme"
Lepetitjournal.com
Revenu dans la nuit de sa tournée dans les pays
Erdoğan a une fois de plus affiché jeudi sa fermeté,
le projet de réaménagement du parc de Taksim.
ajouté que la contestation qui secoue son pays
du Maghreb, Recep Tayyip
affirmant qu'il maintiendrait
Le Premier ministre turc a
depuis une semaine était
"instrumentalisée par des groupes extrémistes, notamment le Parti-Front
révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). "Des partisans de cette
organisation terroriste étaient présents sur la place [Taksim]", a-t-il déclaré aux
journalistes. Le groupuscule d'extrême gauche avait notamment revendiqué
l'attentat perpétré contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, au mois de
février dernier. A son arrivée à l'aéroport d'Istanbul, accueilli par des milliers de
ses partisans criant "Allons-y, écrasons-les tous!", le Premier ministre a
prononcé un discours particulièrement offensif, appelant à l'arrêt "immédiat"
des manifestations composées, selon lui, "d'anarchistes" et "d'extrémistes"
Le retour d'Erdoğan en Turquie survient alors que la chaîne de télévision NTV a
annoncé hier la mort d'un policier à Adana, une ville du sud du pays. Le policier
-- qualifié de "martyr" par le Premier ministre -- poursuivait un groupe de
manifestants, dans la journée de mercredi, lorsqu'il a chuté d'un pont en
construction. Transporté d'urgence à l'hôpital, il n'a pu être sauvé par les
médecins. Ce nouvel incident porte à trois le nombre de décès enregistrés
depuis le début des manifestations, auxquels s'ajoutent plus de 4.000 blessés
selon les ONG de médecins.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi 7 juin
2013
http://www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil/la-turquie-en-bref/155315retour-d-erdogan-en-turquie-nous-menerons-ce-projet-a-son-terme
Turquie: la crispation contre le gouvernement persiste
après le retour d’Erdogan
Par RFI
Article publié le : vendredi 07 juin 2013 à 09:22 - Dernière modification le :
vendredi 07 juin 2013 à 09:22
En Turquie, plusieurs milliers de personnes étaient encore rassemblées
sur la place Taksim à Istanbul pour réclamer la démission du Premier
ministre, Tayyip Erdogan. La crispation est évidente dans le pays et le
retour en fanfare du Premier ministre revenu d’une tournée en Afrique
du Nord ne semble pas vraiment avoir apaisé la situation.
Avec notre envoyée spéciale à Istanbul, Béatrice Leveillé
Tout est parti d’Istanbul avec des écologistes, des architectes et des urbanistes,
qui protestaient contre la construction d’un centre commercial à l’allure d’une
caserne ottomane à la place d’un petit parc qui donne sur la place Taksim.
L’intervention brutale de la police n’a fait qu’étendre le mouvement.
Recep Tayyip Erdogan
Premier ministre turc
Mes chers amis d’Istanbul, soyez certains qu’aucune force, en dehors
de Dieu, ne freinera l'avenir de la Turquie !
Écouter (00:39)
07/06/2013 par Jérôme Bastion
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Taksim,
puis dans toute la Turquie. La colère commençait à retomber, le mouvement se
calmait après l’intervention du chef de l’Etat Abdullah Gül.
Mais l’accueil en fanfare du Premier ministre, par des militants du Parti pour la
justice et le développement (AKP) qui criaient « Le grand maître arrive, nous
sommes prêts à mourir pour toi », ne fait que radicaliser la situation.
Lourd bilan d’une semaine de mobilisation
La place Taksim est toujours occupée. Pour le septième jour, les manifestants
sont moins nombreux.
Ils disent se relayer pour maintenir une présence sur la place et surtout dans le
parc où ils campent pour empêcher l’arrachage des arbres.
Le bilan des affrontements avec la police est lourd : trois morts et 2 000 blessés.
Une nouvelle intervention policière ne pourrait que l’aggraver et cristalliser un
peu plus le mécontentement sur Tayyip Erdogan.
Critiqué pour la gestion de la crise jusqu'au sein de son propre parti, il n’a plus
beaucoup de marge de manœuvre.
http://www.rfi.fr/europe/20130607-apres-le-retour-erdogan-crispation-persisteturquie
Erdogan, de retour de Tunis, réclame la fin du
mouvement
NouvelObs
Créé le 07-06-2013 à 08h33 - Mis à jour à 08h33
par Humeyra Pamuk et Ayla Jean Yackley
ISTANBUL (Reuters) - Recep Tayyip Erdogan est rentré dans la nuit en Turquie
où, juché sur le toit d'un autobus, il a lancé devant une marée de partisans
rassemblés à l'aéroport d'Istanbul: "Cette contestation doit cesser sur le champ".
"Aucun pouvoir, hormis celui d'Allah, ne stoppera la montée en puissance de la
Turquie", a-t-il déclaré devant plusieurs milliers de personnes, première
manifestation en sa faveur depuis le début du mouvement une semaine jour
pour jour.
Place Taksim, haut lieu de la contestation au coeur d'Istanbul, les manifestants
scandaient "Tayyip démission !" en écoutant la harangue du chef du
gouvernement. Et à Ankara, la capitale, les slogans antigouvernementaux
fusaient dans le parc Kugulu où la foule dansait et entonnait l'hymne national.
Sur son bus, Recep Tayyip Erdogan, qui avait son épouse voilée à ses côtés, a
admis que la police avait peut-être fait un usage disproportionné de la force
pour réprimer une petite manifestation. Cette dernière, organisée le premier
jour du mouvement, visait à dénoncer un projet de rénovation du parc Gezi, qui
donne sur Taksim.
"Toutefois, personne n'a le droit de nous attaquer à ce sujet. Qu'Allah protège
notre fraternité et notre unité ! Nous n'aurons rien à voir avec les violences et
les actes de vandalisme (...) Le secret de notre succès ne réside pas dans
l'exacerbation et la polarisation des tensions", a ajouté l'orateur.
"La police fait son devoir. Ces manifestations de protestation, qui ont tourné au
vandalisme et à la plus grande anarchie, doivent cesser".
La foule des proErdogan scandait "Ne mettez pas notre patience à l'épreuve !"
et agitait des drapeaux turcs rouges et blancs.
Le Premier ministre, au pouvoir depuis dix ans à la tête du gouvernement
islamo-conservateur de l'AKP, n'a rien dit de la façon dont il pourrait envisager
le démantèlement des forums improvisés de contestation que sont devenus
Taksim ainsi qu'un parc de la capitale.
"SULTAN SOURD"
Il a exhorté les Turcs à prendre leurs distances avec les troubles, invité ses
partisans à faire preuve de retenue et ne pas se laisser entraîner dans la
violence et assuré que les autorités enquêtaient sur les accusations faisant état
d'un usage excessif de la force par les forces de police.
"Certains disent: 'le Premier ministre n'est Premier ministre qu'à 50%'. Nous
avons toujours dit que nous étions au service des 76 millions (de Turcs)", a
déclaré l'orateur dont la foule scandait le nom.
A Tunis, dernière étape de sa visite officielle au Maghreb, le chef du
gouvernement s'était montré inflexible, condamnant la stratégie consistant à
"incendier et détruire" et maintenant son projet de réaménagement du parc
Gezi, à Istanbul, à l'origine des troubles.
Devant la foule de ses partisans à Istanbul, il est apparu plus conciliant. "Nous
n'avons marginalisé la croyance de personne. (...) Nous sommes ensemble la
Turquie, nous sommes frères. Nous examinerons tout ce qui est en place en
Turquie et à partir de cela, nous prendrons des mesures", a-t-il dit. "Le secret
de notre succès n'est pas la tension ni la polarisation", a ajouté Erdogan.
Depuis le début de la contestation, trois personnes ont péri et on dénombre
aussi plus de 4.000 blessés dans une dizaine de villes.
L'opposition demande au Premier ministre de présenter des excuses et de
limoger les responsables de la répression policière.
Vendredi, six journaux partageaient la même manchette à la "une" favorable à
Recep Tayyip Erdogan en reprenant l'une de ses déclarations faites en Tunisie:
"Nous sacrifierons notre vie pour satisfaire des exigences démocratiques".
La presse d'opposition a, elle, la dent féroce.
Sol, journal de gauche, titre sur "Le sultan atteint de surdité" tandis qu'une
publication hostile à l'armée, Taraf, affirme que "Erdogan est en train
d'embraser la Turquie".
Et pour le journal libéral Vatan, "Le Premier ministre ne cède pas".
Avec Jon Burch à Ankara; Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le
service français
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130607.REU5807/erdoganacclame-a-istanbul-la-contestation-continue.html
La situation reste bloquée en Turquie
Les Echos
Par Yves Bourdillon | 07/06 | 07:00
Deux Françaises arrêtées. Les manifestations ne faiblissent pas.
Recep Erdogan dit qu'il ne reculera pas.
Rien n'indique que la confrontation entre le pouvoir et les contestataires puisse
cesser bientôt en Turquie. Le Premier ministre, Recep Erdogan, dont
l'autoritarisme est dénoncé par essentiellement des jeunes des classes
moyennes urbaines, a annoncé hier que le projet immobilier (construction d'une
mosquée et d'un centre commercial à la place du parc Gezi dans le centre
d'Istanbul) qui a mis le feu aux poudres serait mené à son terme. Attendu dans
la soirée en Turquie à l'issue d'un déplacement dans le Maghreb, le chef du
gouvernement a affirmé qu'une organisation terroriste (pointant sans le
nommer le groupe d'extrême gauche DHKP-C) était derrière les manifestations.
Sept personnes ont d'ailleurs été arrêtées, a-t-il fait valoir. Parmi elles,
2 Françaises, dont une étudiante qui devrait être relâchée rapidement, estime-ton de bonne source.
La dureté du discours du chef de gouvernement a provoqué une chute de 4,7 %
de la Bourse d'Istanbul, hier, qui avait pourtant repris 5 % la veille après avoir
perdu 10 % lundi. La livre turque a perdu 6 % contre l'euro et le dollar en une
semaine.
Popularité intacte
Tout comme Berlin et Washington, Paris a critiqué par la voix du ministre
délégué aux Affaires européennes, Thierry Repentin la « répression policière ».
Au total, les heurts ont fait 3 morts, dont un policier tombé mercredi d'un pont
alors qu'il pourchassait des manifestants, et 4.000 blessés en sept jours. Il
s'agit des manifestations les plus importantes depuis l'arrivée au pouvoir il y a
dix ans du parti islamo-conservateur AKP, dont est issue le premier ministre. Si
la direction informelle du mouvement (des avocats, journalistes et architectes)
se contente de réclamer l'arrêt du projet immobilier, la libération des personnes
arrêtées et le limogeage de responsables policiers, la majorité des manifestants
réclament la démission de Recep Erdogan, dont ils dénoncent le paternalisme
sous couvert d'un islam rigoriste. Une exigence impensable il y a une semaine.
Le chef du gouvernement bénéficie toutefois d'une popularité intacte dans la
partie la plus pieuse de la population et parmi les hommes d'affaires en raison
de la croissance économique spectaculaire, sans inflation, de son pays devenu
quinzième économie mondiale.
Yves Bourdillon, Les Echos
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202811905130-lasituation-reste-bloquee-en-turquie-573239.php
Les Turcs attendent le retour de Tayyip Erdogan
L’Humanité
le 6 Juin 2013
Turquie
Alors que les syndicalistes appuient la contestation, la population est dans
l’expectative de ce que va décider le chef du gouvernement à son retour d’une
visite au Maghreb.
Istanbul (Turquie), envoyé spécial. Plusieurs milliers de personnes
répondant à l’appel des deux syndicats – Kesk (fonctionnaires) et Disk, la
principale centrale syndicale – se sont rassemblées hier place Taksim, au centre
d’Istanbul, scandant « Tayyip démission », « Taksim tiens bon, les travailleurs
arrivent ». En revanche, la grève décidée par le Kesk n’a pas été très suivie. Elle
n’a, en tout cas, pas beaucoup perturbé l’activité, puisque les administrations
ont fonctionné et que les écoles, collèges, lycées et même l’université n’ont été
que peu touchés. Le Disk, qui devait appeler à un arrêt de travail pour hier,
mercredi, a finalement décidé d’un appel pour ce jeudi.
En revanche, si les appels du vice-premier ministre à l’apaisement n’ont pas été
très entendus – la protestation s’est poursuivie mardi tard dans la soirée à
Istanbul, Ankara, Izmir –, d’aucuns suspectent le gouvernement de parier sur le
pourrissement. « C’est un mouvement où il y a de tout, des militants de
l’extrême gauche, des supporters des grands clubs de foot, des jeunes cadres,
des étudiants bien sûr, et même des jeunes du mouvement d’extrême droite
nationaliste, Les loups gris, bien que minoritaires », explique cette jeune Turque.
Toujours est-il que le gouvernement, qui n’a pas encore trouvé la bonne parade
à ce mouvement, a fort à faire. Car en plus de ceux qui, sortis des bureaux ou
des facultés, viennent à Taksim, il y a tous ceux qui, pour de multiples raisons
et faute de moyens pour s’y rendre, ont trouvé une manière bien à eux de
manifester, à savoir chez eux. « Ils allument la lumière et l’éteignent tout en
tapant sur des casseroles et des poêles, explique Nazim. C’est une manière
d’exprimer leur colère et ça s’entend dans une bonne partie d’Istanbul. »
D’autres, comme ces habitants du quartier de Besiktas où, tous les soirs à partir
de 21 heures, ont lieu de sérieux affrontements entre jeunes et policiers, ont
placardé des affichettes indiquant aux manifestants que les portes des
logements leur sont ouvertes au cas où… Cette solidarité envers les jeunes est
un fait nouveau qui dénote que le mécontentement touche de nombreuses
catégories sociales, y compris celles qui ont voté pour l’AKP. En fait, ce n’est pas
tant la légitimité du gouvernement qui est mise en cause, mais c’est Erdogan,
son arrogance et son autoritarisme, qui sont visés par les protestataires. Aussi,
toute la Turquie attend avec quelque anxiété le retour du premier ministre pour
ce jeudi après sa tournée maghrébine.
Hassane Zerrouky
http://new.humanite.fr/monde/les-turcs-attendent-le-retour-de-tayyiperdogan-543167
Turquie: les projets fous de Recep Tayyip Erdogan
L’Express
Par Marie Le Douaran, publié le 06/06/2013 à 17:33, mis à jour à 20:31
Le Premier ministre turc tient tête aux manifestants et exclut de
renoncer au projet immobilier du parc Gezi. Ces travaux font partie d'un
lifting généralisé d'Istanbul, marqueur de la politique du gigantisme
d'Erdogan.
La folie des grandeurs. Invitée d'honneur du dernier Marché international des
professionnels de l'Immobilier (Mipim), en mars, la Turquie voit changer à
vitesse Grand V le visage d'Istanbul. Si les manifestations de ces derniers jours
ont pour point de départ le projet immobilier du parc Gezi et de la place Taksim,
d'autres opérations de lifting embarassent les Stambouliotes. Centre
commerciaux, quartiers d'affaires, rénovation de bâtiments... Gezi "est le plus
emblématique, mais il y a comme ça des dizaines de projets dangereux pour
notre ville" expliquait Bukar Atlar, secrétaire de la chambre des planificateurs
urbains, au Monde.
Le parc Gezi, où tout à commencé
Initiative du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, la destruction du parc Gezi
et la rénovation de la place Taksim sont le point d'ancrage des événements en
cours. Le dernier parc public d'Istanbul devrait être remplacé par la réplique
d'une caserne ottomane abritant un centre commercial, des cafés et autres
espaces culturels. Décriés par des militants écologistes venus camper dans le
parc pour sauver quelque 600 arbres, les travaux ont toutefois commencé le 27
mai dernier avec l'arrivée de buldozers, provoquant les premiers affrontements
avec la police. Voici ce à quoi devrait ressembler la place:
"C'est symbolique, puisque Taksim est l'ensemble le moins ottoman d'Istanbul"
rappelle Jean Marcou, chercheur associé à l'Institut français d'études
anatoliennes d'Istanbul. "C'est un lieu stratégique, où l'on trouve la population
la plus branchée d'Istanbul, peu favorable à l'AKP. La place Taksim est aussi le
lieu de mémoire de la gauche où ont eu lieu les manifestations du 1er mai
1977." A côté du traditionnel lieu de rassemblement stambouliote, un autre
point de tension: le centre culturel Atatürk, du nom de l'ancien dirigeant qui
prônait une laïcité intransigeante. Là où les élites kémalistes et les intellectuels
se retrouvent, Erdogan veut faire construire une mosquée.
Le troisième pont, culte de la personnalité
Les travaux du troisième pont sur le Bosphore, au nord, près de la mer noire,
ont été lancés par le Premier ministre le 29 mai dernier, jour du 560e
anniversaire de la conquête d'Istanbul par le sultan Mehmet "le conquérant".
Construit pour désengorger Istanbul d'une circulation toujours plus dense, ce
projet semble aussi avoir des ambitions personnelles: le Premier ministre
"Adnan Menderes a eu son pont, Turgut Ozal (un autre premier ministre) a eu
son pont, Erdogan voulait le sien" commente Jean Marcou. Parmi les critiques
de plusieurs observateurs, le tracé qui ne résoudrait en rien les problèmes
d'embouteillages intra-urbains.
Ce projet est également vivement critiqué par les riverains et les écologistes,
qui déplorent la destruction d'une forêt. "Cette région est le poumon d'Istanbul"
rappelait un citoyen à Euronews. Par ailleurs, dans une étude de 2010 parue
dans la revue Espace Temps au moment du lancement du projet, deux
chercheurs spécialistes de la Turquie pointaient les intérêts financiers du
chantier, qui vient "légitimer toute une série de constructions illégales dans ces
zones de forêts, et récompenser ceux qui ont contourné la loi pour investir dans
des placements immobiliers qui vont in fine se révéler fort lucratifs."
Projet hautement controversé, le pont devrait aussi porter un nom qui fâche,
choisi par Recep Tayyip Erdogan: celui du sultan Sélim 1er, à l'origine du
massacre de quelque 40 000 Alévis au XVIe siècle. Cette minorité turque de
musulmans libéraux représente aujourd'hui 15 à 20% de la population.
La mosquée Çamlica, symbole du règne de l'AKP
Autre point de tension, la mosquée géante qui verra le jour sur la colline de
Çamlica, du côté asiatique de la ville. Les travaux, débutés au printemps,
devraient durer deux ans et demi, selon le Premier ministre. Il s'agira de la plus
grande mosquée de la ville, avec le plus grand minaret du monde, sur un terrain
de 250 000 mètres carrés où seront également installés des cafés, un musée,
des aires de jeux, un belvédère sur Istanbul...
Erdogan lui-même aurait décidé de l'architecture de la mosquée. L'opposition et
les turcs laïcs s'inquiètent vivement de l'implantation de ce bâtiment qui sera
visible depuis chaque endroit d'Istanbul, selon le souhait du Premier ministre. "Il
y a de nombreux endroits où construire une mosquée à Istanbul, mais ils (l'AKP)
veulent envoyer un message. Etape par étape, ils veulent établir une république
islamique à la place du système actuel" expliquait un législateur du parti
d'opposition au quotidien arabe The National.
L'Istanbul Financial Center, la Défense façon turque
C'est un des plus gros projets du gouvernement Erdogan. Présenté au dernier
Mipim, l'Istanbul Financial Center à Atasehir, sur la rive asiatique de la ville, doit
contribuer à faire de la Turquie une des 10 plus grosses économies mondiales
d'ici 2023 -pour le centenaire de la république turque- explique le Nouvel
Observateur. Il s'agira d'un centre bancaire où seront regroupées les banques
privées et publiques -qui déménageront d'Ankara pour de nouveaux horizons.
Les sièges des marchés financiers y trouveront aussi leur place. Des bureaux,
des habitations, des commerces, des centres de conférence, des hôtels...
devraient composer cet ensemble futuriste et démesuré de plus de trois millions
de mètres carrés.
L'aéroport le plus grand du monde
D'ici 2016 ou 2017, Istanbul devrait être dotée d'un troisième aéroport au nordouest de la ville, sur un des derniers terrains encore inoccupés. Son but:
accueillir 150 millions de passagers par an -plus de deux fois plus que Roissy- et
devenir le plus grand aéroport au monde, en concurrence directe avec Atlanta et
Dubaï. Un projet pharaonique qui va de paire avec une forte croissance de la
compagnie Turkish Airlines qui ne cesse de commander de nouveaux avions,
explique La Tribune.
Recep Tayyip Erdogan n'est pas seul derrière tous ces projets. Beaucoup de
stambouliotes, dont la Chambre des urbanistes d'Istanbul, dénoncent la
mainmise de groupes proches de l'AKP sur ces constructions. Mais pour le
Premier ministre épris de gigantisme ce n'est qu'un point de départ. D'autres
"projets fous" devraient voir le jour immédiatement après l'aéroport:
construction d'un canal entre la mer noire et la mer de Marmara qui devrait
désengorger le trafic maritime sur le Bosphore, implantation d'un quartier
résidentiel de 4800 logements, ouverture du plus grand centre commercial du
monde... Sans oublier les infrastructures nécessaires pour les Jeux Olympiques
de 2020, si Istanbul est retenue.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-les-projets-fous-derecep-tayyip-erdogan_1255292.html
De retour en Turquie, Erdogan joue l'apaisement
France Info
le Vendredi 7 Juin 2013 à 06:21
Par Sylvie Johnsson
Acclamé par ses partisans venus par milliers l'accueillir à l'aéroport, le
Premier ministre turc s'est montré un peu plus conciliant que lors de
ses précédentes déclarations. Mais il a dénoncé une nouvelle fois "les
terroristes, les anarchistes, les pillards" qui défient son autorité depuis
une semaine.
"J'appelle à une fin immédiate des manifestations, qui ont perdu leur caractère
démocratique et ont tourné au vandalisme" a lancé Recep Tayyip Erdogan à ses
partisans, depuis un bus.
Mais alors qu'à Tunis, quelques heures plus tôt, il avait maintenu son projet de
réaménagement du parc Gezi, à Istanbul, à l'origine des troubles, il s'est montré
cette nuit à un peu plus conciliant et il a reconnu un usage excessif de la force.
"Nous examinerons tout ce qui est en place en Turquie et à partir de cela, nous
prendrons des mesures. Nous avons été forts mais nous ne nous sommes
jamais entêtés. Nous sommes ensemble, nous sommes unis, nous sommes
frères".
Le Premier ministre turc a aussi félicité ses partisans pour leur sang
froid : "Vous êtes restés calmes, responsables et vous avez fait preuve de bon
sens. Nous allons tous maintenant rentrer chez nous vous n'êtes pas le genre de
gens qui tapez sur des casseroles dans les rues",
Par Sylvie Johnsson
http://www.franceinfo.fr/europe/de-retour-en-turquie-erdogan-joue-lapaisement-1015631-2013-06-07
Turquie: la "femme en rouge" refuse son statut d'icône
Par LEXPRESS.fr, publié le 07/06/2013 à 14:30
L'image surréaliste d'une jeune fille aspergée de gaz lacrymogènes
place Taksim a fait le tour des réseaux sociaux depuis le début des
manifestations en Turquie. Mais Ceyda Sungur ne veut pas devenir une
égérie.
La "femme en rouge" est devenue le symbole de la brutalité de la répression en
Turquie. Dans sa jolie robe d'été, Ceyda Sungur déambulait parmi la foule
rassemblée place Taksim à Istanbul quand un policier l'a aspergée de gaz
lacrymogènes. La photo prise le 27 mai a depuis été largement partagée sur les
réseaux sociaux, faisant d'elle une "icône" du mouvement anti-Erdogan. Un
statut que la jeune femme ne souhaite pas endosser.
Dans une interview mercredi à la chaîne américaine CNN, elle expliquait son
manque d'intérêt pour cet engouement médiatique. D'après elle "ce qui se
passe en Turquie, c'est avant tout la révolte d'un peuple". Mal à l'aise avec cette
célébrité nouvelle, Ceyda Sungur confiait à la chaîne turque TV 24 qu'elle ne
prétendait pas devenir le symbole du mouvement d'indignation. La jeune fille y
met point d'honneur: "Il y avait plein d'autres personnes dans ce parc avec moi
ce jour-là, et eux aussi ont été gazés. Il n'y a aucune différence entre eux et
moi."
"L'essence de la manifestation"
Pourtant, d'après Esra, un étudiant en mathématiques "la photo a su capturer
l'essence de cette manifestation. C'est-à-dire la violence de la police contre des
manifestants pacifistes, des personnes qui essayent juste de faire entendre
leurs voix ".
L'image a également inspiré des dessins et des graffitis dans le monde entier et
touché la corde sensible de femmes qui vivent dans la région. "J'aimerais
pouvoir porter ce genre de robe dans les rues du Caire sans avoir peur, sans
être victime de commentaires ou encore de harcèlement" tweete une jeune
femme.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/turquie-la-femme-en-rougerefuse-son-statut-d-icone_1255605.html
TURQUIE/MAROC/ALGERIE/TUNISIE
Les déplacements de Recep Tayyip Erdoğan dans les pays
arabes ne sont déjà plus ce qu'ils étaient...
Le Huffington Post
Publication: 06/06/2013 09h33
Jean Marcou
Professeur à Sciences Po Grenoble, directeur des Relations Internationales
Décidément le premier ministre turc ne semble pas avoir pris la mesure des
événements qui secouent son pays depuis plus d'une semaine. Dans un tel
contexte, en effet, son départ, orgueilleusement seul, pour le Maroc, le 3 juin
dernier, m'a rappelé un souvenir d'enfance remontant au 14 mai 1968, quand la
télé en noir et blanc nous avait annoncé que le général de Gaulle maintenait un
voyage officiel qu'il devait faire de longue date en Roumanie, alors même que le
pays s'embrasait. Lourde erreur que de snober des manifestations qui essayent
de vous faire comprendre quelque chose d'important...
Loin de constituer un dérivatif pour Recep Tayyip Erdoğan, cette escapade à
l'étranger l'aura ramené à la situation préoccupante dont il a tenté de s'extraire
quelques instants. Car le début de sa tournée maghrébine (Maroc, Algérie,
Tunisie) a viré en réalité au cauchemar pour le chef du gouvernement turc, ce
dernier n'ayant pu rencontrer le Roi Mohamed VI et ayant de ce fait écourté sa
visite. Si officiellement on s'abstient de relier cette rebuffade aux événements
qui se déroulent en Turquie, il y a quand même tout lieu de penser qu'en
l'occurrence, le "snobeur" a finalement été snobé à son tour.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) du premier ministre Abdel-Ilah
Benikrane n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour que le "modèle turc"
soit reçu avec tous les égards, et l'Agence de presse turque Anadolu avait déjà
annoncé la rencontre du souverain chérifien avec le leader de l'AKP. Las ! celuici a du se résoudre à repartir en ayant fait chou-blanc, tandis que la presse
locale s'étonnait que le premier ministre turc n'ait pas eu un traitement
comparable à celui des chefs de gouvernement français et espagnol récemment
reçus au Palais. Selon des sources averties, l'explication de ce flop serait à
rechercher, dans le fait que Recep Tayyip Erdoğan n'aurait pas daigné inclure le
Maroc dans la tournée très médiatisée qu'il avait entreprise, en septembre 2011,
dans les pays du printemps arabe (Égypte, Tunisie, Libye). On ne peut
s'empêcher de penser néanmoins qu'en laissant Erdoğan à la porte, Mohamed
VI a fait d'une pierre deux coups, infligeant au leader du parti islamiste
marocain au pouvoir une sévère déconvenue en présence de son ami turc, tout
en faisant sentir à ce dernier que son étoile est en train de pâlir sérieusement.
Pour leur part, les entrepreneurs marocains ont également boudé le leader turc
évoquant des raisons obscures, notamment l'absence de concertation préalable
aux projets que celui-ci s'apprêtait à leur proposer.
L'étape algérienne suivante n'a guère permis au premier ministre turc de se
refaire une aura. En l'absence du président Boutefklika, qui subit actuellement
des soins médicaux intensifs en France, le séjour algérien d'Erdoğan, les 4 et 5
juin, est devenu une formalité qui a vu les deux pays se réjouir de la bonne
santé actuelle de leurs échanges économiques pour ne pas évoquer les
incertitudes politiques qu'ils vivent actuellement l'un et l'autre. Il n'est pas sûr
que la halte tunisienne suivante de Recep Tayyip Erdoğan, qui doit participer,
jeudi 5 juin, à un forum économique à Tunis, soit réellement plus probante. Si
Ennahdha s'emploiera sans doute à lui tirer le tapis rouge, d'autres pourraient
être tentés de lui rappeler ce qui se passe actuellement dans son pays. Des
manifestations ont eu lieu, ces derniers jours, devant l'Ambassade de Turquie à
Tunis, en solidarité avec les manifestants de Taksim.
Ce premier déplacement international du chef du gouvernement turc, depuis les
émeutes qui se sont récemment déclenchées en Turquie, est donc lourd de
significations. Quelle différence avec l'accueil reçu, ces derniers mois, dans les
pays arabes qu'il a pu visiter ! De toute évidence, les forces "laïques" de ces
pays ne sont pas mécontentes des mésaventures actuelles vécues par un leader
turc qui est devenu la référence par excellence des islamistes qui briguent le
pouvoir ou y sont déjà installés. Après une telle déconvenue, il n'est pas sûr que
le premier ministre turc ait envie de se déplacer de si tôt dans le monde arabe.
Insistera-t-il encore notamment pour se rendre à Gaza, comme il n'a cessé de le
faire, au cours des dernières semaines ?
Il semble bien qu'à l'heure où le bilan des affrontements des derniers jours
s'élèvent déjà à 3 morts et à plus d'un millier de blessés, l'urgence soit bien
plutôt pour le leader de l'AKP de rentrer en Turquie où, en son absence, ses
frères d'armes ont entrepris de faire face à la situation, tout en faisant entendre
leur différence. Le vice-premier ministre, Bülent Arınç, a ainsi présenté, pour la
deuxième fois, ses excuses pour les violences policières dont ont été victimes
les manifestants. Quant au président Abdullah Gül, il n'a rien trouvé de mieux à
faire que de laisser entendre qu'il pourrait ne pas promulguer finalement la
récente loi restreignant les ventes d'alcool, qui avait commencé à échauffer les
esprits, avant que l'occupation du Gezi Parkı ne vire à l'émeute. Au train où vont
les choses, le premier ministre turc risque de ne plus avoir seulement à
affronter la rébellion dans les rues d'Istanbul ou d'Ankara, mais aussi dans ses
propres rangs. Car tout le monde sait bien que quand le chat n'est pas là les
souris dansent !
Imitant les Égyptiens quelques mois plus tôt, les manifestants turcs font preuve
d'originalité pour se protéger des gaz lacrymogènes et autres produits utilisés
par la police.
http://www.huffingtonpost.fr/jean-marcou/les-deplacements-derecep_b_3394499.html
Tunisie/Turquie : Dix-neuf conventions seront signées
Gnet
Publié le Jeudi 06 Juin 2013 à 11:15
Le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, accompagné de son
épouse et d’une importante délégation de ministres et d’hommes d’affaires turcs,
est arrivé mercredi à Tunis pour une visite officielle de deux jours, dans le cadre
d’une tournée maghrébine qui l’a conduite au Maroc et en Algérie.
Othman Jarandi, ministre des Affaires étrangères, a déclaré mercredi au 20 d’alWataniya, que cette visite s’inscrit dans le cadre de la tenue du premier
conseil supérieur stratégique de partenariat entre la Tunisie et la
Turquie, créé en 2012 et qui illustre d’ores et déjà le plus haut niveau des
relations bilatérales entre les deux pays. Le conseil qui se tient ce jeudi
planchera sur les conventions conclues entre la Tunisie et la Turquie et la
préparation d’autres conventions qui seront signées aujourd’hui. Il s’agit au
total de dix neuf conventions touchant différents secteurs de coopération
culturelle, politique, technique, ainsi que les domaines agricole et de santé...,
lesquelles conventions entreront en application à partir de la prochaine période,
a-t-il indiqué.
Le conseil stratégique tuniso-turc s’appuie sur une feuille de route couvrant les
différentes formes de coopération entre les deux pays dans les domaines
politique, financier, économique, etc., a-t-il ajouté.
Au volet politique, "il y aura une concertation entre les deux parties sur les
différentes affaires posées sur la scène internationale, spécifiquement les
affaires intéressant les deux pays à l’instar de la cause palestinienne et de la
situation en Syrie", a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, cette visite verra la tenue ce jeudi à l’UTICA de la première
rencontre de partenariat entre hommes d’affaires tunisiens et turcs, en vue
d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat et d’améliorer les échanges
bilatéraux. Quelque 85 entreprises turques opérant dans différents secteurs
d’activités sont représentées dans la délégation turque, dont le revenu annuel
est de 45 millions de dollars, a souligné en substance le chef de la diplomatie
tunisienne.
Le Premier ministre turc et la délégation l’accompagnant ont été accueillis hier à
l’aéroport présidentiel d’el-Aouina par le chef du gouvernement, Ali Laâridh, et
plusieurs membres du gouvernement.
http://www.gnet.tn/actualites-nationales/tunisie/turquie-dix-neuf-conventionsseront-signees/id-menu-958.html
TURQUIE/BELGIQUE
Turquie: les touristes belges appelés à la vigilance
rtbf
jeudi 6 juin 2013 à 12h05
Le Service Public Fédéral (SPF) Affaires étrangères conseille "fortement" aux
touristes belges d'éviter les endroits où se déroulent les manifestations en
Turquie, indique-t-il sur son site internet. Les émeutes ont perturbé les
transports publics et certains endroits restent inaccessibles.
Depuis vendredi dernier, la Turquie est en proie à une vague de manifestations,
parfois violentes, qui a atteint la majorité des grandes villes du pays. D'abord
écologiste, la fronde s'est rapidement transformée en une contestation de la
politique générale du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son
gouvernement islamo-conservateur. Plusieurs dizaines de milliers de
manifestants réclament désormais sa démission.
Sur son site internet, le SPF Affaires étrangères appelle donc les touristes belges
à la vigilance et leur conseille "fortement" d'éviter la Place Taksim à Istanbul,
Kizilay à Ankara, ainsi que tous les endroits où se déroulent les manifestations.
Certaines émeutes ont dégénéré, provoquant une réplique parfois violente de la
police, mais les manifestations se sont déroulées paisiblement dans les régions
touristiques, rassurent cependant les Affaires étrangères.
La compagnie aérienne Jetair assure pour sa part qu'elle n'a pas reçu d'appel de
vacanciers en Turquie. "Une indication que leurs vacances se déroulent
normalement", ajoute-t-elle.
Cette semaine, la compagnie aérienne a enregistré 6% d'annulation en moins
pour la Turquie en comparaison avec la même période l'année dernière. Le pays
représente d'ailleurs 20% des réservations effectuées cette semaine, selon les
statistiques de Jetair, et figure à la deuxième place des destinations favorites,
derrière l'Espagne et devant la Grèce.
Belga
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_turquie-les-touristes-belges-appeles-ala-vigilance?id=8012065
TURQUIE/AZERBAIDJAN
Bakou regarde avec intérêt les manifestations en Turquie
NAM
Alors que les manifestations anti-gouvernementales continuent à déstabiliser la
Turquie, les spectateurs en Azerbaïdjan regardent cela avec un mélange de
solidarité, d’envie et de déni.
Une partie des intérêts est familiale : l’Azerbaïdjan partage des liens
linguistiques et culturels forts avec son grand-frère de l’ouest.
Mais pour de nombreux Azerbaïdjanais qui ont lutté pour faire vivre leur
mouvement de protestation dans un froid climat d’année électorale, les
protestations turques ont une importance accrue.
« Je suis tellement désolé pour l’Azerbaïdjan », a écrit une jeune journaliste
azerbaïdjanais qui suit avidement la suite des événements en Turquie sur
Facebook. « En raison de notre propre vie politique passive, et une société qui
n’avance pas, les jeunes vivent à travers la vie de leurs voisins ».
De nombreux Azerbaïdjanais ont partagé des photos qui mettent l’accent sur la
passion des manifestants.
De nombreuses images - y compris celles d’acteurs célèbres se joignant aux
protestations - sont actuellement inimaginable en Azerbaïdjan, où même les
petites manifestations sont régulièrement brisées et leurs participants
emprisonnés.
Mais d’autres ont mis l’accent sur la brutalité de la police turque, qui a utilisé
des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des barres avec peu de retenue afin
de riposter aux manifestations à Istanbul, Ankara, Izmir, et ailleurs.
Ankara a cherché pendant des années à se positionner comme une puissance
régionale à cheval sur les mondes occidental et musulman, en dépit d’un bilan
en matière de droits qui partage un bon nombre des mêmes défauts évidents en
Azerbaïdjan - en particulier quand il s’agit de prisonniers politiques et de la
détention de journalistes.
Reporters sans frontières cette année a visé la Turquie comme « la plus grande
prison du monde pour les journalistes“, avec 72 journalistes à majorité kurde en
détention. Le même rapport a fait pour l’Azerbaïdjan un rapport cinglant.
Mais c’est l’Azerbaïdjan et son président autocratique, Ilham Aliyev, qui ont
toujours attiré le plus de critiques pour leurs politiques gouvernementales
d’enfermement notamment à la suite d’arrestations de protestataires à Bakou et
Ismayili plus tôt cette année.
Les autorités azerbaïdjanaises, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des
canons à eau pour empêcher les manifestations du cru, ont déjà cherché à
capitaliser sur la répression de la protestation turque comme une occasion de
jeter leurs propres tactiques sous un jour moins contestable.
Aydin Mirzazade, un député azerbaïdjanais, ce week-end a exprimé sa surprise
de l’usage de la violence dans les pays démocratiques tels qu’ils se décrivent
eux-même, et a déclaré que la société azerbaïdjanaise a regretté que la Turquie
n’avait pas trouvé de meilleure façon de communiquer avec les manifestants
que par « le langage de la police ».
« Il est inacceptable que les incidents en Azerbaïdjan deviennent l’objet d’une
condamnation alors qu’eux-mêmes recours à la force dans leur pays sous une
forme plus sévère », a-t-il dit.
vendredi 7 juin 2013,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=90269
TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL
À quoi sert le tribunal de La Haye ?
L'Humanité
le 5 Juin 2013
Europe
Depuis l’automne, le Tribunal pénal international semble être devenu une
machine à acquitter. Dernier exemple, le verdict innocentant des anciens chefs
des services secrets serbes.
Belgrade n’a joué aucun rôle dans les sanglantes guerres des années 1990.
Telle est, sans guère exagérer, la conclusion qui ressort du verdict
d’acquittement rendu par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie
(Tpiy). Moins médiatisé que ceux de Karadzi, ou de Mladic, le procès de Stanisic
et Simatovic était pourtant attendu comme une occasion importante pour
comprendre l’enchaînement des responsabilités dans les guerres. Alors que la
Croatie et la Bosnie-Herzégovine s’enflammaient, les deux hommes assuraient
la liaison entre Belgrade et les unités paramilitaires déployées sur le terrain.
Néanmoins, les juges de La Haye ont estimé que, si le rôle des inculpés dans
l’organisation, le financement et l’entraînement de ces unités ne pouvait être nié,
leur responsabilité pénale ne pouvait pas être retenue dans les crimes commis
par ces mêmes unités…
Ce verdict d’acquittement n’est que la suite « logique » de ceux prononcés aux
cours des six derniers mois : acquittement en appel des généraux croates
Gotovina et Markac, le 16 novembre dernier, acquittement de l’ancien
commandant de l’UCK, Haradinaj, le 28 novembre, acquittement de l’ancien chef
d’état-major serbe Perisic, le 1er mars. Dès l’acquittement des généraux croates,
tout était posé : alors qu’ils avaient été condamnés à de très lourdes peines de
prison en première instance, le 15 avril 2011, ceux-ci ont été acquittés sans
qu’aucun fait nouveau ne soit porté à la connaissance des juges, qui ont
simplement refusé de retenir leurs responsabilités de commandement.
Initialement prévu pour juger des « gros poissons », le TPI n’est donc capable de
condamner que des exécutants…
Il est certain que Jovica Stanisic présentait un profil particulier : ce maître
espion entretenait des relations régulières avec les services secrets occidentaux,
et il a rendu beaucoup de « services », notamment pour libérer les pilotes
français emprisonnés en Bosnie en 1995. Pour sa part, le juriste Francis Boyle,
ancien représentant de la Bosnie-Herzégovine devant le Tpiy, interrogé par la
presse de Sarajevo, estime que ce nouvel acquittement relève surtout de la
realpolitik européenne et vise à favoriser le rapprochement de la Serbie et de
l’UE. On est très loin des objectifs d’impartialité fixés au Tpiy.
Jean-Arnault Dérens
http://new.humanite.fr/monde/quoi-sert-le-tribunal-de-la-haye-543023
RUBRIQUE EN ANGLAIS
Erdoğan calls for end to Gezi Park protests
7 June 2013 /TODAY'S ZAMAN WİTH AP, İSTANBUL
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan took a combative stance on his closely
watched return to the country early Friday, telling supporters who thronged the
airport to greet him that the protests which have swept the country must come
to an end.
In the first extensive public show of support since anti-government protests
erupted last week, more than 10,000 supporters cheered Erdoğan with
rapturous applause outside İstanbul's international airport. Opponents posted
online SMS messages from Erdoğan's Justice and Development Party (AK Party)
branch chairmen inviting people to go to the airport to greet the arriving prime
minister.
Despite earlier comments that suggested he could be softening his stance,
Erdoğan delivered a fiery speech on his return from a four-day trip to North
Africa. “These protests that are bordering on illegality must come to an end as
of now,” he said.
Tens of thousands of protesters have held demonstrations that have spread to
almost every province across Turkey, sparked by the violent police reaction last
Friday to what started out as a small protest against a plan to develop
İstanbul's central Taksim Square.
Since then, three people have died -- two protesters and a policeman -- and
thousands have been wounded. One protester is on life support in a hospital in
Ankara.
Protesters from all walks of life have occupied the square and its park, objecting
to what they say is Erdoğan's increasingly autocratic and arrogant manner -accusations he vehemently denies.
Turks have been awaiting Erdoğan's words upon his return, seeing them as a
signal of whether the demonstrations would fizzle or rage on.
Erdoğan at times was almost drowned out by his supporters, part of the base
that has helped him win three landslide elections. “God is great,” they chanted,
and soon moved on to slogans referring specifically to the protesters in Taksim
Square.
“Let us go, let us smash them,” they shouted. “İstanbul is here, where are the
looters?”
Erdoğan had initially referred to the protesters as looters and troublemakers,
while also acknowledging that excessive police force might have been used and
promising it would be investigated.
Erdoğan's speech, delivered from atop an open-air bus outside the airport
terminal, appeared at first to be an attempt to strike a unifying note.
“They say I am the prime minister of only 50 percent. It's not true. We have
served the whole of the 76 million from the east to the west,” he said, referring
to his election win in 2011, when he took 50 percent of the vote.
“Together we are Turkey. Together we are brothers,” he said, adding: “We have
never endeavored to break hearts. We are in favor of mending hearts.”
But he soon became more combative.
“We have never been for building tension and polarization. But we cannot
applaud brutality,” he said.
In his last speech in Tunisia before flying to İstanbul, Erdoğan had said that
terrorist groups were involved in the protests, saying they had been identified.
In a twist, Erdoğan implied that bankers were also part of a conspiracy that was
fuelling the protests. He added that the flames of dissent had been fanned by
other groups, too.
“Those who call themselves journalists, artists, politicians, have, in a very
irresponsible way, opened the way for hatred, discrimination and provocation,”
he said.
Speaking before Erdoğan's return, Koray Çalışkan, professor of political science
and international relations at Bosporus University, pointed out that the prime
minister was maintaining a hard line because “until now Erdoğan had always
gained support by increasing the tension in the country.”
“Turkey is absolutely at a crossroads. Erdoğan won't be able to point at Turkey
as a model of democracy anymore,” he said.
In his earlier comments in Tunisia, Erdoğan acknowledged that some Turks
were involved in the protests out of environmental concerns, and said he had
“love and respect” for them.
Those comments don't appear to have swayed many of the thousands of
protesters who thronged the square for a sixth day on Thursday. More than
10,000 others filled a busy street in a middle class area of Ankara.
Turkey's main stock market revealed the fears that Erdoğan's comments would
do little to defuse the protesters, with the general price index plunging by 8
percent after his comments on concerns that continuing unrest would hit the
country's economy.
Over the past week the demonstrations have spread to 78 cities, growing into
public venting of what protesters perceive to be Erdoğan's increasing arrogance.
That includes attempts to impose what many say are restrictive mores on their
personal lives, such as how many children to have or whether to drink alcohol.
So far, 4,300 people have been hurt or sought medical attention for the effects
of tear gas during the protests, the Turkish Human Rights Foundation (TİHV)
said. One person is on life support in Ankara.
Interior Minister Muammer Güler said more than 500 police officers had been
injured. A total of 746 protests had erupted, causing some TL 70 million ($37
million) in damages, he said. Nearly 80 protesters were still hospitalized, and
almost all detained protesters had been released.
Gül: Protests not like Mideast revolutions
Turkish President Abdullah Gül on Thursday said ongoing protests in Turkey do
not bear any similarities to the revolutions in the Middle Eastern countries, but
rather they resemble protests that have taken place in some Western countries,
including Spain, the US and the UK.
Turkey Bar Association President Metin Feyzioğlu met with President Gül at
Çankaya Presidential Palace in Ankara late on Thursday.
Speaking to reporters after the meeting, Feyzioğlu said the president assured
him that there will no witch-hunt once the protests are over.
"The president told me that he spoke with Interior Minister Muammer Güler to
investigate the overuse of tear gas by police during the protests," Feyzioğlu told
reporters.
In a written statement released on the website of the Presidency, Gül said
people should not present any opportunity to provocateurs.
Süleyman Soylu, deputy chairman of the AK Party, also commented on the
protests on Friday. He said the AK Party distinguished between “sincere”
protesters and those who are fighting to ensure that the “power is not given to
the people.” He accused some of the protesters of trying to bring down the
democratically elected government. He said people who greeted the prime
minister at the airport on Thursday night were “protecting democracy.”
http://www.todayszaman.com/news-317607-erdogan-calls-for-end-to-gezipark-protests.html
Turkish PM Erdoğan calls for 'immediate end' to Gezi Park
protests
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan called for an end to ongoing Gezi Park
protests on his return from a four-day trip to North Africa.
"These protests must end immediately," Erdoğan said today in front of
thousands of Justice and Development Party (AKP) supporters who greeted him
at Istanbul’s Atatürk airport. "No power but Allah can stop Turkey's rise," he
said.
Thousands flocked to the airport to greet Erdoğan in a show of solidarity with
the country’s most influential politician over the Gezi Park protests that have
shaken Turkey in the last 10 days.
"The police are doing their duty. These protests, which have turned into
vandalism and utter lawlessness must end immediately," Erdoğan told the
crowd.
“May Allah preserve our fraternity and unity. We will have nothing to do with
fighting and vandalism...The secret to our success is not tension and
polarisation."
Tens of thousands of protesters have held demonstrations that have spread to
dozens of cities across Turkey, sparked by the violent police reaction last Friday
to what started out as a small protest against a plan to develop Istanbul’s
central Taksim Square.
Since then, three people have died - two protesters and a policeman - and
thousands have been wounded. One protester is on life support in a hospital in
Ankara. Protesters from all walks of life have occupied the square and its park,
objecting to what they say is Erdoğan’s increasingly autocratic and arrogant
manner - charges he vehemently denies.
“God is Great,” his supporters chanted, and soon moved on to slogans referring
specifically to the protesters in Taksim Square. “Let us go, let us crush them,”
they shouted. “Istanbul is here, where are the looters?”
Erdoğan had initially referred to the protesters as looters and troublemakers,
while also acknowledging that excessive police force might have been used, and
promising it would be investigated.
“They say I am the prime minister of only 50 percent. It’s not true. We have
served the whole of the 76 million from the east to the west,” he said, referring
to his election win in 2011, when he took 50 percent of the vote.
“Together we are Turkey. Together we are brothers. We have never endeavored
to break hearts. We are in favor of mending hearts,” he said.
“You acted with dignity and common sense these past 10 days. Now we will
directly go to our homes from here. We won’t give up on those. You don’t have
pots and pans in your hands do you?” said Erdoğan.
“We have never been for building tension and polarization. But we cannot
applaud brutality,” he said.
In his last speech in Tunisia before flying to Istanbul, Erdoğan had said terrorist
groups were involved in the protests, saying they had been identified.
Erdoğan criticizes interest lobbies, Garani Bank CEO
In a twist, Erdoğan implied that bankers were also part of a conspiracy that was
fuelling the protests. He added that the flames of dissent had been fanned by
other groups too. “Those who call themselves journalists, artists, politicians,
have, in a very irresponsible way, opened the way for hatred, discrimination and
provocation,” he said.
Erdoğan blamed the “interest rate lobbies” for the recent losses at the stock
exchange, saying these “lobbies think that they could threaten the government
by making speculations in the stock exchange” and vowed not to “waste the
efforts of the people on interest rate lobbies.”
Erdoğan previously said “domestic extremists” and “foreign powers” were
behind the Gezi Park demonstrations, ahead of flying to Morocco on June 3.
Erdoğan also harshly criticized Ergun Özen, the general manager of Turkey’s
Garanti Bank, without naming him, for his words in support of the protesters. “If
a general manager of a bank voices support for those organizing this vandalism,
he will find us standing against him,” said Erdoğan after Özen said this week
that he was one of the “marauders.”
Meanwhile, ruling Justice and Development Party (AKP) officials previously said
the prime minister did not need a huge crowd’s welcome and called on his
supporters not to come to the airport ahead of his landing. However, the AKP’s
local branch heads sent text messages to their members to gather at Atatürk
Airport in order to welcome Erdoğan. The subway remained open until 4 a.m.
for those coming to welcome Erdoğan.
June/07/2013
http://www.hurriyetdailynews.com/turkish-pm-erdogan-calls-for-immediateend-to-gezi-park-protests-.aspx?pageID=238&nID=48381&NewsCatID=338
EU's Füle defends Turk's right to peaceful protest
7 June 2013 /AP, İSTANBUL
A senior European Union official on Friday criticized Turkish police's harsh
crackdown on protesters and told an audience including Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan that a "swift and transparent" investigation was needed.
Stefan Füle, the EU enlargement commissioner, said people have the right to
peaceful demonstrations in democratic societies.
There was no place for police brutality in democracies, Füle added.
Turkey's government has acknowledged that police has used excessive force on
some of the protesters.
But Erdoğan says he cannot yield to protesters' demands because of his
responsibility toward half of Turkey's electorate who voted for him, and has
called for an immediate end to the demonstrations.
In comments to journalists published Friday, Erdoğan called week-long protests
undemocratic and an attempt by a "minority" group to "dominate" over his
majority.
"If we were to remain indifferent in the face of such a thing, the 50 percent who
voted for (the ruling party) would tomorrow ask me why," Erdoğan said.
More than 10,000 supporters greeted the prime minister at an Istanbul airport
Thursday on his return from a North African tour, the first big show of support
for him since the protests began.
http://www.todayszaman.com/news-317638-eus-fule-defends-turks-right-topeaceful-protest.html
BDP co-chair, lawmaker on İmralı to meet jailed PKK
leader
Peace and Democracy Party (BDP) co-chair Selahattin Demirtaş and BDP
lawmaker Pervin Buldan are on İmralı island to meet Abdullah Öcalan, the jailed
leader of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), daily Radikal reported on its
website.
Demirtaş and Buldan will reportedly inform Öcalan on the PKK militants’
withdrawal from Turkish soil to northern Iraq and receive a road map from
Öcalan, who is serving a life sentence, regarding the second phase of the peace
process. It is not clear whether there will be an announcement when the
lawmakers return.
The delegation is the sixth visit by BDP members to İmralı; while the first five
delegations featured three members, this is the first envoy that only includes
two figures.
The PKK announced last month that it would withdraw its militants in Turkey to
northern Iraq upon orders from Öcalan. The PKK leader’s messages were
conveyed to PKK executives with letters carried out by BDP lawmakers, who
visited the island with the government’s permission.
June/07/2013
http://www.hurriyetdailynews.com/bdp-co-chair-lawmaker-on-imrali-to-meetjailed-pkk-leader.aspx?pageID=238&nID=48391&NewsCatID=338
TWITTER – AU FIL DU BOSPHORE
Twitter – Au fil du Bosphore – VI
Vous n’êtes pas un pro des ressources du web ? Le Collectif VAN vous
propose de suivre ici régulièrement certaines infos postées sur Twitter
par Guillaume Perrier (correspondant du journal Le Monde à Istanbul)
et ses abonnés.
http://twitter.com/#!/Aufildubosphore
Accès à Twitter – Au fil du Bosphore
http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=62603
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=71503
DOSSIERS PERMANENTS
Observatoire du Négationnisme du Collectif VAN
Récapitulatif des principaux faits et articles négationnistes relevés
depuis 2006.
http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105
Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)
Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)
La rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6 décembre
2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à
différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association
suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des
informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées
sous chaque entrée).
"Dossier Zarakolu" mis à jour sur le site du Collectif VAN
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Retrouvez sur le site du
Collectif VAN toutes les informations sur le Dossier Ragip Zarakolu,
éditeur, journaliste, militant des droits de l'homme en Turquie, arrêté à
Istanbul le vendredi 28 octobre 2011 avec la sociologue Busra Ersanli,
inculpé comme elle le mardi 1er novembre 2011 d'«appartenance à un
groupe terroriste armé» et actuellement incarcéré dans la prison de
haute sécurité de Metris. La Turquie détient le record du nombre de
journalistes emprisonnés : près de 60. «Aucun pour leurs écrits, tous
pour des dossiers de terrorisme», se justifie Egemen Bagis, le ministre
des affaires européennes ! Le Collectif VAN vous invite expressément à
signer les pétitions internationales de soutien aux intellectuels turcs et
kurdes détenus arbitrairement en Turquie.
Trouvez le Dossier Ragip Zarakolu en cliquant ici
http://www.collectifvan.org/article.php?r=9&id=58378
Revue de Presse des dépêches AFP
Le Collectif VAN répertorie sur cette page toutes les dépêches AFP en
lien avec le génocide arménien et la Turquie.
http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=60725
SITES INTERESSANTS
Visitez nos liens : http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7
AGENDA
RASSEMBLEMENTS-EXPOSITIONS-CONCERTS-SPECTACLES-PARUTIONS
Agenda - L’extrême-droite tue : Appel au rassemblement
citoyen
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN est
partenaire de l’ Appel lancé par ses partenaires de Sos Racisme. Vous
voulez affirmer votre rejet de la violence et de la haine véhiculées par
les groupes d'extrême-droite ? Inscrivez-vous ici :
https://www.facebook.com/events/163282390516186/
L’extrême-droite tue !
Appel au rassemblement citoyen
Samedi 8 juin
(l'heure et le lieu seront précisés Vendredi 7 juin en fin de matinée)
https://www.facebook.com/events/163282390516186
Face à la violence fasciste, face aux racistes et face à la haine,
la République radicalement fraternelle !
Samedi 8 juin 2013
à Paris et partout en France
(Info sur Facebook « SOS Racisme - Page officielle)
Agenda - Paris : Vernissage de l'expo Diaspo'arts, 4e
édition
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
Péniche Anako
Vendredi 7 juin 2013 à 18h
en solidarité avec le peuple arménien de Syrie
au programme
film sur les artistes à 19h
concert d'ouverture à 20h : Anouch Donabédian Krikorian, kamantcheh
danses arméniennes pour tous a? 21h
Marc Hatzakordzian Maud-Océane Kolandjian Florent Kolandjian Madeleine
Ossikian Marcaram Hayrabedian Sharis Vatché Demirdjian Laurent Nissou Alexis
Pazoumian Dibar Hratch Arbach Christine Agopian Anaït Muradkhanyan Vrej
Kassouny
Péniche Anako
Bassin de la Villette
face au 61, quai de la Seine
75019 PARIS
Métro : Riquet, Stalingrad ou Jaurès
http://penicheanako.info/agenda/agenda_juin13.php
Agenda - France-Inter : 2 émissions à ne pas rater
Agenda - France-Inter : 2 émissions à ne pas rater - Agenda Collectif
VAN - www.collectifvan.org - Nous autres par Zoé Varier le vendredi de
20h à 21h "Agos, un journal arménien à Istanbul" et vendredi 7 juin "La
Turquie en pleine redéfinition".
France-Inter
vendredi 7 juin
La Turquie en pleine redéfinition
Hrant Dink nous en avons longuement parlé la semaine dernière, était le
rédacteur en chef du journal bilingue arménien turc Agos, il a assassiné en 2007
par des ultranationalistes turcs à d'Istanbul. Hrant Dink était un homme de
paix, un homme de la réconciliation. Son assassinat a été un électrochoc pour
les Turcs, et depuis une partie de la société turque s'est emparée de la question
arménienne.
Depuis un siècle le génocide arménien de 1915 était renvoyé dans le trou noir
de la mémoire collective. Parce que l'évocation du génocide secoue les
fondements de l'Etat établi en 1923 par Atatürk. Toucher à 1915 c'est toucher
au tabou de l'identité turque, c'est pour cela qu'il est si difficile de parler du
problème arménien en Turquie.
Mais depuis quelques années un long processus s'est enclenché, une
interrogation collective autour de l'histoire de la république turque a débuté. La
parole des descendants des rescapés du génocide arménien s’est libérée. De
nombreux turcs ont commencé à dévoiler leurs racines arméniennes cachées
jusqu'alors, d'autres ont commencé à s'interroger sur les origines, sur les zones
d’ombre de leur histoire intime.
La société turque est aujourd’hui en train de faire son travail de déconstruction
du mythe de l'histoire nationale, la société turque est en train de faire son
travail de mémoire.
Burcin fait partie des jeunes qui ne veulent plus vivre dans le déni, dans une
Turquie hantée par le fantôme arménien comme le disent Laure Marchand et
Guillaume Perrier dans leur dernier livre. Elevée dans une famille Kémaliste,
Burcin raconte dans quelles circonstances elle a découvert qu'il s'était passé
quelque chose en 1915. Le choc que cela a constitué dans sa vie.
Burcin était aux obsèques de Hrant Dink en 2007. Elle était dans la foule de ces
200 000 personnes rassemblées pour rendre hommage à l'homme qui avait
commencé à lever le voile sur le tabou arménien et pour demander que justice
soit faite. C'est l'Etat négationniste qui a assassiné Hrant Dink.
http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-la-turquie-en-pleineredefinition
http://www.franceinter.fr/diffusions-a-venir/435067
Agenda - Les droits des Roms ont de l’avenir
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif de soutien aux
Roumains d’Ivry organise une journée consacrée aux droits des Roms le
8 juin au Gymnase Joliot-Curie, Rue Truillot • Ivry-sur-Seine 94200 •
Métro Mairie d’Ivry.
Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry
8 juin au Gymnase Joliot-Curie
Rue Truillot • Ivry-sur-Seine 94200 • Métro Mairie d’Ivry
12 h apéritif convivial sous les arbres,
entre terre-plein Pioline et école Joliot-Curie
discours de Pierre Gosnat
13 h espace Pioline : repas partagé autour d’une paella géante.
Les entrées et les desserts sont apportés par les habitants ou fournis par les
commerçants du quartier
13 :30 fanfare Djamorkestar, parcours de l’espace Pioline au gymnase Joliot
Curie
14 h : accueil
14 h 15-14 h 30
instant poétique rom dit par Francis Combes accompagné d’un accordéoniste du
campement
14 h 30-15 h 30
1re conférence-débat
• Comprendre et combattre les préjugés anti-Roms avec Jean-Pierre Dacheux
philosophe et Anina Ciuciu étudiante
15 h 30-15 h 45 Interventions de solidarité aux Roms
15 h 45-16 h 45 concert Rona Hartner et ses musiciens
17 h 15-17 h 30 instant poétique rom dit par Francis Combes accompagné
d’un accordéoniste du campement
17 h 30-18 h 30
2e conférence-débat
• La politique anti-Roms, pourquoi ?
avec Olivier Le Cour
Grandmaison enseignant chercheur et Violaine Carrère chargée d'études au Gisti
18 h 30-19 h 15 concert des musiciens du terrain Truillot
19 h 15-21 h repas avec participation, préparé par les habitants du terrain
Truillot
21 h-23 h bal des Balkans avec Dj Uzun
Les droits des Roms sont les droits de l’homme
Agenda - "The Lebanese Rocket Society", le projet fou de
l'université Haïgazian
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org – "L'histoire de The
Libanese Rocket Society est restée enfouie sous les gravats de l'après
Guerre Froide un long moment, jusqu'à ce qu'il resurgisse grâce à Joana
Hadjithomas et Khalil Joreige, à partir d'une simple image sur un timbre
poste et de quelques lignes dans un livre. Le Liban aurait-il réellement
participé à la conquête spatiale, en pleine folie de l'espace entre les
Etats-Unis et l'URSS ? Les deux investigateurs n'ont retrouvé que très
peu d'images à l'université Haïgazian, où le projet avait originellement
pris forme, et ont dû se rendre chez Manoug Manouguian (USA), le
professeur de mathématiques à l'origine de ce projet révolutionnaire,
pour lui expliquer leur envie de tourner un film sur la création de la
fusée, quitte à pallier le manque d'images par l'animation. C'est lorsque
ce dernier leur a ouvert ses archives qu'ils ont compris qu'ils avaient là
tous les outils nécessaires pour donner matière à leur documentaire." Si
vous voulez découvrir comment ce professeur et ses étudiants
arméniens de l'université Haïgazian de Beyrouth ont, dans les années
1965, créé et porté ce projet fou de construire une fusée libanaise,
précipitez-vous aujourd'hui et demain mardi, à 13h40, aux dernières
séances de "The Lebanese Rocket Society" (Cinéma Reflet Medicis, 3
rue Champollion 75005 Paris 5e arrondissement - Métro Saint-Michel,
Cluny). Quelques séances en banlieues également.
AlloCiné
The Lebanese Rocket Society
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Date de sortie : 1 mai 2013 (1h 35min)
Réalisé par Joana Hadjithomas, Khalil Joreige
Avec acteurs inconnus
Genre Documentaire
Nationalité Français , libanais , qatarien
Synopsis et détails
Au tout début des années 60, durant la guerre froide et au temps du
panarabisme, un groupe d’étudiants et de chercheurs libanais se lance dans la
course vers l'espace et crée la "Lebanese Rocket Society". Les rêves peuvent-ils
surmonter les tourments de l'Histoire ?
Distributeur : Urban Distribution
Année de production : 2012
A voir : Bandes annonces et vidéos The Lebanese Rocket Society
LES SÉANCES DE The Lebanese Rocket Society
Cinéma Omnia
28 rue de la République
76000 Rouen
VO
Mercredi samedi dimanche 11h; jeudi vendredi lundi mardi 17h45.
Reflet Médicis
3 3/7, rue Champollion
75005 Paris
VO
Séances à 13h40.
L'Etoile
1 allée du Progrès
93120 La Courneuve
VO
Vendredi 20h30; samedi 18h; mardi 18h30.
ABC
13 rue Saint-Bernard
31000 Toulouse
VO
Mercredi vendredi 13h05; lundi 16h30; mardi 17h10.
Cinéma Landowski
28 av. André-Morizet
92100 Boulogne-Billancourt
VO
Vendredi 14h; lundi 16h15.
Escurial
11 bd du Port-Royal
75013 Paris
VO
Dimanche 11h (en présence des réalisateurs).
Café des Images
4 square du Théâtre
14200 Hérouville-Saint-Clair
VO
Dimanche 11h20; lundi 19h; mardi 15h.
http://www.telerama.fr/cinema/films/the-lebanese-rocketsociety,438895,seances.php
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=206395.html
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19479462&cfilm=206395.htm
l
The Lebanese Rocket Society
Genèse d'un documentaire
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
L'histoire de The Libanese Rocket Society est restée enfouie sous les gravats
de l'après Guerre Froide un long moment, jusqu'à ce qu'il resurgisse grâce à
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, à partir d'une simple image sur un timbre
poste et de quelques lignes dans un livre. Le Liban aurait-il réellement participé
à la conquête spatiale, en pleine folie de l'espace entre les Etats-Unis et l'URSS ?
Les deux investigateurs n'ont retrouvé que très peu d'images à l'université
Haigazian, où le projet avait originellement pris forme, et ont dû se rendre chez
Manoug Manougian, le professeur de mathématiques à l'origine de ce projet
révolutionnaire, pour lui expliquer leur envie de tourner un film sur la création
de la fusée, quitte à pallier le manque d'images par l'animation. C'est lorsque ce
dernier leur a ouvert ses archives qu'ils ont compris qu'ils avaient là tous les
outils nécessaires pour donner matière à leur documentaire.
Un tournage en deux temps
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
Un des aspects intéressants du film est qu'il ne s'inscrit pas uniquement dans
une optique de documentaire, mais essaie un maximum de retranscrire
l'urgence et la passion qui ont porté la construction de la fusée, comme de
souligner la véracité d'une telle aventure au travers de témoignages et de
paroles recueillis. La manière de filmer a évolué à mesure que le tournage
avançait : avant que Manoug Manougian ne leur propose ses archives, Joana
Hadjithomas et Khalil Joreige avaient décidé de jouer la carte de la mélancolie,
en travaillant sur la durée, l‘absence et l‘évocation... puis avec un tel support
d'images, ils ont enfin pu jouer le jeu de l'histoire, et appuyer le côté "conquête"
de l'évènement pour insuffler de l'action à leur récit.
Art et cinéma
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
Les deux cinéastes cumulent leur passion du cinéma avec leur métier de
plasticien, et ont toujours essayé de créer des liens entre ces deux activités.
C'est dans cette optique que leur est venue l'idée de reconstruire et d'exposer
un modèle de fusée, un monument à la science dans un pays où les gens ne se
rassemblent pas autour d'une histoire collective. Comme souvent dans leurs
films (et particulièrement dans Je veux voir, avec Catherine Deneuve), ils se
posent la question de la portée et des limites du cinéma. Cette fois-ci, leur
réponse a été de repenser le projet interrompu en fabriquant une reproduction
de la fusée, et de l’inscrire dans la mémoire individuelle des Libanais.
Devoir de mémoire
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
L'usage de la voix off a servi aux réalisateurs à insister sur l'aspect subjectif de
leur enquête, expliquant qu'ils étaient nés bien plus tard, et que leur
retranscription se basait principalement sur leur ressenti personnel, ainsi que
sur leur questionnement et leurs pensées. Ils ont avant tout cherché à rendre
hommage au travail accompli par Manougian et son groupe de scientifiques, et à
assurer la transmission de leur histoire au peuple d'aujourd'hui. C'est pourquoi
la seconde partie du film est en partie consacrée à l'élaboration d'une sculpture
représentant la fusée Cedar IV.
Animation utopique
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
La troisième et dernière partie du film imagine un futur où le projet spatial de
Manougian ne se serait pas interrompu, et pour ce fait, Joana Hadjithomas et
Khalil Joreige ont fait appel aux talents de Ghassan Halwani, animateur à
l'artisanale, et ensemble, ils ont imaginé 2025 comme s'ils étaient encore en
1960 : "Il y a peu de science-fiction dans le monde arabe, plus précisément peu
d’anticipation, de projection dans le futur ou d’uchronie. Dans ce fantasme
qu’est le film d’animation, la science a remplacé le politique. La guerre n’a pas
eu lieu. (...) Il y a beaucoup de second degré et cela ne concerne pas que le
Liban. On joue avec la fierté nationale pour renvoyer dos à dos les slogans et
les leaders qui tentent continuellement de nous manipuler avec ces termes-là."
Air d'exil
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, tous deux enfants d'émigrés (l'une a des
origines grecques, l'autre est en partie palestinien) ont été très sensibles à
l'initiative portée par Manoug Manougian, originaire de Jérusalem, et par ses
étudiants qui venaient d'un peu partout, de Syrie comme d'Irak… enfants
d'orphelins, bien souvent. Créer une fusée, la première de la région, et l'offrir au
Liban, s'apparentait à un beau geste de gratitude de leur part, un cadeau à leur
terre d’accueil. A leur tour, les réalisateurs ont voulu sculpter une fusée pour
rappeler cette histoire de déplacements, d’exil et de gratitude.
Révolution arabe
Secret de tournage sur The Lebanese Rocket Society
Le tournage du film, entre la fin 2010 et le début 2011, sur ce groupe de
personnes qui cultivait le fantasme d'un autre monde, s'est terminé juste avant
que le monde arabe se soulève un peu partout, en Tunisie, en Egypte, en
Lybie ... Une synchronicité bienvenue et pleine d'espoir.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-206395/secrets-tournage/
Lire aussi :
http://www.telerama.fr/cinema/films/the-lebanese-rocket-society,438895.php
http://collectifvan.blogspot.com/2013/05/the-lebanese-rocket-society-leprojet.html
Agenda - 9 juin / Concert de soutien : les amis de la
Péniche Anako
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
Péniche Anako
dimanche 9 juin 16h
CROIX-ROUGE ARMÉNIENNE / AMIS DE LA PÉNICHE ANAKO
Concert de soutien pour la Péniche Anako avec l'ensemble Kotchnak, Dan
Gharibian, Gérard Carcian, Macha Gharibian, Arshid Azarine, Chris Jennings,
Sevana Tchakerian, Milena Kartowski, Claire Zalamansky, Marius Pibarot,
Lavach'... PAF : 15€ et plus si affinités ! Etudiants : 10 €.
Concert de soutien
les artistes d'Anako
Concert de soutien à la Péniche Anako: nos artistes nous lancent un bouée de
sauvetage, pour que la péniche puisse continuer à rayonner comme phare
culturel du monde.
16h Kotchnak, chants populaires arméniens
16h30 Dan Gharibian, Gérard Carcian et Aret Derderian, musiques des
arménies
17h Macha Gharibian, jazz piano
17h30 Arshid Azarine, Chris Jennings, Habib Meftah Boushehri, jazz
18h pause
18h30 Claire Zalamansky et Gilles Andrieux, chants sépharades
19h Miléna Kartowski, chant yiddish
19h30 Juan Eche-Puig et ses amis, jazz
20h Marius Pibarot and friends, bluegrass
20h30 Sevana Tchakerian et Bzdig Bazar!
21h Lavach', musiques d'Europe de l'Est jusqu'en Arménie
Tarif 15 euros... Et même plus si affinités!... tarif reduit 10 euros, gratuit pour
les enfants de moins de 12 ans.
Péniche Anako,
bassin de La Vilette,
face au 61 quai de Seine,
75019 Paris
(M° Riquet, Stalingrad, Jaurès)
http://penicheanako.info/agenda/agenda_juin13.php
Agenda - Sèvres 2015 : Journée « portes ouvertes »
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
Sèvres 2015 : Journée « portes ouvertes » - Venez nombreux !
A l’occasion de la journée « portes ouvertes » organisée par le Collège Samuel
Moorat, le dimanche 16 juin prochain, l’Association Sèvres 2015 organise une
session d’information de 14H à 17H sur le projet de création de la « Fondation
Mekhitar » qu’elle porte.
La Fondation sera amenée à gérer un musée mémorial mais également un
centre de ressources, un pôle éducatif et éventuellement un centre de recherche.
Lors de cette session d’information, les membres du Conseil d’administration de
Sèvres 2015 feront le point sur l’état d’avancement du projet, son périmètre
envisagé en détaillant notamment son cadre institutionnel mais également les
réflexions en cours au sein du comité préparatoire, prélude du futur Conseil
scientifique de l’Institution.
Les municipalités environnantes – la ville de Sèvres mais aussi celles d’Antony,
de Chatenay-Malabry, de Clamart, d’Issy-les-Moulineaux, de Meudon, et de
Sèvres – ainsi que le Conseil Général des Hauts-de-Seine, souhaitent fortement
et appellent de leurs vœux la réalisation du projet. Les communes précitées ont
pour la plupart déjà participé à la subvention de l’avant-projet.
Cet ensemble culturel constitue le principal projet issu du milieu associatif des
Français d’origine arménienne. Il perpétuera l’œuvre éducative et savante de la
congrégation mekhitariste dont il émane, en assurant un rayonnement
international aux activités qui y seront menées.
Informations pratiques :
Session d'information de l'Association Sèvres 2015 : Dimanche 16 juin de 14h à
17h
Collège Samuel Moorat, 26 rue Troyon, 92 310 Sèvres
Informations complémentaires : [email protected]
Site internet: www.sevres2015.org
Facebook: www.facebook.com/pages/Association-Sèvres-2015
Twiter: www.twiter.com/Sevres2015
http://www.sevres2015.org/2013/06/sevres-2015-journee-portesouvertes.html
Agenda - Le Collectif VAN présent à "Diaspo'Arts 2013"
Agenda - Le Collectif VAN présent à "Diaspo'Arts 2013" - Agenda
Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN sera présent à
"Diaspo'Arts 2013". Du 7 juin au 22 juin 2013 4ème édition de
l'exposition collective réunissant des artistes arméniens, dont notre ami
Vatché Demirdjian.
Vernissage le vendredi 7 juin 2013 de 18h à 22h30.
Projection d'un film sur les artistes à 19h.
Péniche Anako
Face au 61, quai de Seine, Bassin de la Villette 75019 Paris
Métro : Jaurès
Téléphone +33 9 53 14 90 68
Adresse électronique : [email protected]
https://www.facebook.com/events/168782829951021/
Agenda - Conférence-débat exceptionnel “Un 24 avril à
Istanbul”
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
UGAB
Un 24 avril à Istanbul
Quelles perspectives pour la reconnaissance du Génocide des Arméniens en
Turque ?
Une conférence – débat exceptionnel organisée par l’UGAB PAris/IDF
Le mercredi 19 juin 2013 à 20h00
Au Centre Culturel Alec Manoogian, 118 rue de Courcelles, 75017 Paris
Avec la participation de
Benjamin Abtan, Président de l’EGAM, Mouvement anti-raciste européén
Levent Sensever, DurDe (en lien video)
Alexis Govciyan, Président de l’UGAB Europe
et Nicolas Tavitian, UGAB Europe
qui présenteront
- le déroulement de 4 jours intenses des rencontres avec des organisations
turques
- les nouvelles perspectives ouvertes après cette première commémoration
historique
Pour la première fois depuis 98 ans, le 24 avril dernier, une délégation
européenne commémorait le génocide Arménien à Istanbul, en Turquie. Depuis
4 ans déjà on commémore le Génocide des Arméniens dans plusieurs villes de
Turquie.
La délégation EGAM-UGAB, présente à Istanbul, s’inscrivait dans le cadre du
mouvement européen contre le racisme ; elle était présente à l’invitation des
organisateurs de la commémoration de Taksim, le mouvement DurDe (« Dis
stop au racisme »).
Que s’est-t-il passé le 24 avril à Istanbul et que se passe-t-il actuellement en
Turquie ? Comment interpréter cette évolution et comment y contribuer au
mieux ? Quelles sont les forces en présence ?
Les organisateurs de la délégation présente à Istanbul le 24 avril partageront
leur expérience et des nombreux échanges qu’ils ont eu à Istanbul. Ils ouvriront
un débat sur les suites à donner à leur initiative et plus généralement sur les
différents manières de contribuer aux transformations que l’on peut espérer en
Turquie.
Renseignements et inscription obligatoire : [email protected]
http://agbueurope.org/dtm-agenda/conference-un-24-avril-istanbul/
Agenda - France : 19èmes commémorations du génocide
des Tutsi
Agenda - France : 19èmes commémorations du génocide des Tutsi Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
présente le programme des cérémonies marquant la 19ème
commémoration du génocide des Tutsi qui auront lieu du 7 avril au 29
juin 2013 en France.
Publié le 22 mars 2013
Ibuka-France
A Cluny : le samedi 08 juin 2013
11h00 : Dépôt d’une gerbe de fleurs au monument érigé en mémoire des
victimes du génocide des Tutsi
A Trassalvas en Dordogne : week-end du 15 & 16 juin 2013 : une
rencontre avec les rescapés : rencontre co-organisée avec l'association Cauri.
Objectif : une prise des connaissances, aborder les sujets les préoccupant et
formuler les recommandations
A Dieulefit (dans la Drôme) : le samedi 29 juin 2013
Inauguration d’une stèle commémorative du génocide des Tutsi
Dépôt d'une plaque commémorative en hommage de Jean Carbonare
http://www.ibuka-france.org/
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72325
Agenda - 13 juin : entretien avec Patrick Klugman
Agenda - 13 juin : entretien avec Patrick Klugman - Agenda Collectif
VAN - www.collectifvan.org - Dans le cadre des Entretiens de la Cause
Arménienne le BFCA reçoit Patrick Klugman. Le jeudi 13 juin à 20h00 à
la MCA de Paris
Dans le cadre des Entretiens de la Cause Arménienne le BFCA reçoit Patrick
Klugman
Avocat de renom, essayiste, Conseiller de Paris et vice-président de SOS
Racisme
qui interviendra sur le thème:
« La justice est-elle efficace contre le négationnisme d’Etat ? »
Le jeudi 13 juin à 20h00
à la MCA de Paris
17 rue bleue 75009 Paris
Métro Cadet
Conférence animée par Frédéric Encel
Maître de conférence à Sciences Po-Paris et Professeur de Relations
internationales à l’ESG Management School.
Entrée libre
14 juin : Rencontre avec Pinar Selek à la Librairie Violette
and Co
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
annonce une rencontre avec Pinar Selek pour la sortie de son roman "La
maison du Bosphore" le vendredi 14 juin à 19h, à la Librairie Violette
and Co, 102 rue de Charonne Paris.
Violette and Co
Vendredi 14 juin à 19h, à la Librairie Violette and Co, 102 rue de
Charonne Paris.
Rencontre avec PINAR SELEK pour la sortie de son roman "La
maison du Bosphore" - 19h
À Yedikule, un des plus anciens quartiers d’Istanbul, quatre jeunes épris de
liberté cherchent leur place dans une société figée depuis le coup d’État de
septembre 1980. La condition des femmes et des minorités, les conventions
sociales, l’oppression politique : tout leur pèse. Sema la rêveuse voudrait entrer
à l’université. Salih l’apprenti menuisier cherche à perpétuer son art là où il a
grandi tandis qu’Hasan le musicien aimerait faire vivre le sien sur les routes du
monde. Seule Elif opte pour la voie périlleuse de la révolution. Quatre parcours,
mais une même devise : Il nous reste un demi-espoir...
Hommage à une ville et à ses communautés, réflexion sur l’appartenance, leçon
d’humanité, ce premier roman de Pinar Selek est celui de toute une génération
qui cherche sa voie entre la Turquie d’hier et celle de demain.
La maison du Bosphore est édité chez Liana Levi.
Elle est aussi auteure de Loin de chez moi... mais jusqu’où ? (publié aux
éditions iXe) qui dit la douleur de l’exil non choisi et, au-delà, l’espérance et le
courage d’une femme libre qui a fait siens ces mots de Virginia Woolf : « Mon
pays à moi, femme, c’est le monde entier. » Pinar Selek s’est entraînée dès
l’enfance à repousser les murs des espaces, réels et imaginaires, qu’elle habitait.
Tout en nuances poétiques, son récit explore les tensions entre la nostalgie pour
là-bas et l’attirance pour l’ailleurs. Il évoque la familiarité rassurante de la
langue et des choses avec lesquelles on a grandi, l’audace qui pousse à se
risquer toujours plus loin sur les chemins, et le désarroi devant l’inconnu, après
l’arrachement brutal aux êtres et aux lieux. La beauté des rencontres, aussi, et
le plaisir pris à tisser des liens dans les marges immenses qui se jouent des
frontières.
Pinar Selek est née à Istanbul en 1971. Sociologue, militante féministe et
antimilitariste, ses travaux et ses combats portent sur les droits de tous les
exclus de la République turque. Sa vie bascule en juillet 1998 dans un
invraisemblable imbroglio judiciaire lorsqu’elle est accusée à tort de terrorisme.
Exilée en France depuis 2011, elle vit à Strasbourg.
Adresse :
102 rue de Charonne
75011 Paris
Métro Charonne 9
Faidherbe-Chaligny 8
Bus 46, 56, 76
Plan d’accès : http://www.violetteandco.com/librairie/spip.php?article630
http://www.violetteandco.com/librairie/spip.php?article622
Agenda - Marseille : Semaine de l’excellence francoarménienne du 17 au 23 Juin
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org - Semaine de l’excellence
franco-arménienne sous le Haut Patronage de Monsieur Vartan Sirmakès,
Consul Général d’Arménie à Marseille. Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture
Du 17 au 23 Juin au Pavillon M - Salle Mistral. 21 Juin Jour de la Fête de
la Musique. Charles Aznavour sera promu Citoyen d’Honneur de la Ville
de Marseile.
Semainearmenie.com
L'Arménie au Pavillon M
La cité phocéenne a été la première ville de France à accueillir les arméniens
rescapés du génocide de 1915.
Marseille compte aujourd’hui cent mille français d’origine arménienne soit
environ dix pour cent de sa population intra-muros, un demi-million dans toute
la France !
En 2013 , la deuxième ville de France est Capitale Européenne de la Culture !
Musique, peinture, littérature, cinéma…La Culture a toujours été le point fort du
premier peuple de l’Histoire de l’humanité à avoir adopté le christianisme.
La Ville de Marseille accueille « La Semaine Franco-Arménienne » du 17 au 23
Juin 2013.
Cette semaine de l’ Excellence Franco-Arménienne se déroulera au « Pavillon M
» , le Pavillon de la Capitale Européenne de la Culture
Programme
Semaine de l’excellence franco-arménienne sous le Haut Patronage de
Monsieur Vartan Sirmakès, Consul Général d’Arménie à Marseille.
Marseille Provence 2013 - Capitale Européenne de la Culture
Du 17 au 23 Juin au Pavillon M - Salle Mistral
Charles Aznavour Citoyen d'Honneur de Marseille le 21 Juin 2013
lien Facebook page Aznavour :
https://www.facebook.com/CharlesAznavourMarseille
Le 21 Juin, jour de la Fête de la Musique, Charles Aznavour sera promu
Citoyen d'Honneur de la Ville de Marseille, la Capitale européenne de la
Culture.
Le dernier a obtenir ce titre fut le Maréchal De Lattre De Tassigny
(1889 – 1952), général d’armée et maréchal de France, qui libéra
Marseille en 1944.
Cet évènement se déroulera le Vendredi 21 Juin à 11h30 dans le Salon
d'honneur de la Mairie.J'espère que tous les marseillais et les francoarméniens seront au rendez-vous afin de rendre l' hommage solennel
que mérite l'artiste français le plus connu au monde. Aujourd'hui
Mercredi 22 Mai, c'est l' anniversaire de Monsieur Aznavour : un très
bon anniversaire Charles... que Dieu vous garde !
Richard Findykian
www.semainearmenie.com
Programme - Pavillon M - Salle Mistral
Lundi 17 Juin : Journée d’inauguration de l’exposition Henri Verneuil.
Invités d’ honneur : Omar Sharif et Jacky Nercessian
16h Visite de la Place Henri Verneuil et du showroom H99 par nos invités
d’honneur
17 h Inauguration de l’exposition Henri Verneuil au Pavillon M suivie d’un
cocktail ( Salle des Mariages ) en présence de Hranush Agopian, Ministre de la
Diaspora de la République d’Arménie, SE Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de
la République d’Arménie, Vartan Sirmakès, Consul Général de la République
d’Arménie à Marseille. Roland Blum, Premier adjoint au Maire de Marseille, Garo
Hovsepian, Conseiller régional PACA, Didier Parakian, Adjoint au Maire de
Marseille, Daniel Hermann, Adjoint au Maire de Marseille, délégué à la Culture et
des présidents des associations franco-arméniennes partenaires
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian
20 h Soirée au Cercle des Nageurs de Marseille avec Omar Sharif et Jacky
Nercessian - Union Générale Arménienne de Bienfaisance
Mardi 18 Juin : Journée du tourisme et des voyages en Arménie. Invités
d’ honneur : Artur Nalbandian, Gouverneur de la Région de Lori et
Guaguik Sahakian, Maire de Spitak. Découverte de la République de
l’Artsakh. Invité d’ honneur : Hovannès Kevorkian , Représentant de la
République de l’Artsakh en France
11 h 00 Cérémonie du souvenir devant la Croix de Pierre du Parc Borély sous
l’égide de l’Institut Sayabalian d’études arméniennes et de l’Ordre de Saint
Lazare en présence de Vartan Sirmakès, Consul Général de la République
d’Arménie à Marseille, Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA , Didier
Parakian, Adjoint au Maire de Marseille et Ohan Hékimian, Président de l’Institut
Sayabalian d’études arméniennes
14 h Présentation des brochures de voyages et des programmes des circuits
culturels en Arménie avec SABERATOURS - salle Mistral Présentation de l’agence
réceptive YAN VOYAGES ( Erevan ) et des circuits découverte de la République
de l’Artsakh - salle Mistral Présentation du projet hydroélectrique ARTSAKH HEK
avec Raffi Balozyan - salle Mistral
17h00 - Présentation sur écran de la République de l’Artsakh
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian
Mercredi 19 Juin : Journée de la Jeunesse. Invités d’honneur : Varujan
Vosganian ( Ministre de l’économie de Roumanie ) écrivain et conteur ,
Levon Aronian, champion olympique d’Echecs, Patrick Donabédian,
Historien d’art, Sophie Audouin-Mamikonian et Lydie Belmonte,
écrivains
14 h 30 Dédicaces au Pavillon M : Le Livre des chuchotements de Varujan
Vosganian, le Livre d’Or de l’Architecture arménienne de Patrick Donabédian, la
saga Tara Duncan de Sophie Audouin-Mamikonian et Promenades littéraires en
Provence de Lydie Belmonte Jeux-concours des éditeurs et des collections
Jeunesse
15 h Finale du Grand tournoi MARSEILLE ECHECS au Pavillon M avec la
participation de champions internationaux
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian
Jeudi 20 Juin : Journée de l’Entreprise, de l’Artisanat et de la Mode.
Invités d’ honneur : Vahram Pirjanian, Président de ARMENIAN TRADE
NETWORK, Guaguik Sahakian, Président de la Chambre des Métiers d’
Arménie, Bernard Hatemian, Président de la CCIFA, Patrice Cauvet,
Directeur régional du CIC-Lyonnaise de Banque et Daniel Boccardi,
Président de Créa-sol ( Microcrédit en Arménie)
9 h Ouverture du 3ème Congrès Mondial ARMENIAN TRADE NETWORK par
Vahram Pirjanian, Président de ARMENIAN TRADE NETWORK à la CCIMP,
Jacques Avdoyan, Vice-Président de ARMENIAN TRADE NETWORK pour l’Europe
et Olivier Van de Winkel, Président de l’UCCAB Présentation sur écran du
« défilé virtuel FUEGO WOMAN » au Pavillon M Présentation sur écran du
« défilé virtuel NAIRA SARGSYAN » au Pavillon M
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian
Vendredi 21 Juin - Fête de la Musique :
Grande Journée Charles Aznavour fait « Citoyen d’honneur de la ville de
Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013 ». Invités d’ honneur :
Charles Aznavour et Lévon Sayan
10h Conférence de Presse au Pavillon M - Salle Mistral
11h30 Cérémonie de Remise de décorations dans le Salon d’honneur de la
Mairie de Marseille suivie d’un cocktail en présence de : Hranush Agopian,
Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, SE Viguen Tchitetchian,
Ambassadeur de la République d’Arménie, Vartan Sirmakès, Consul Général de
la République d’Arménie à Marseille Jean-Claude Gaudin, Sénateur-Maire de
Marseille , Michel Vauzelle, Président de la Région Provence- Alpes-Côte-d’Azur,
Garo Hovsepian, Conseiller régional PACA, Didier Parakian, Adjoint au Maire de
Marseille Daniel Hermann, Adjoint au Maire de Marseille, délégué à la Culture et
des présidents des associations franco-arméniennes partenaires
15 h 30 Présentation des ouvrages et des albums CD de Charles Aznavour au
Pavillon M - 16 h Concours du meilleur d’j avec Frank Ohanessian et Greg Essian
17 h « Jazz Quartet au Pavillon » avec le célèbre jazzman Levon Malkhasyan
du « MALKHASS JAZZ CLUB »
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian 20h Soirée de Gala de la Maison Arménienne de la Jeunesse
et de Culture présidée par Garo Hovsepian, Maire des 13 & 14 ème arrdt de
Marseille
20h00 Soirée de Gala de la Maison Arméniennede la Jeunesse et de Culture
présidée par Garo Hovsepian, Maire des 13 & 14 ème arr de Marseille
Samedi 22 Juin : Journée Inauguration de la Place Henri Verneuil.
Invités d’honneur : Patrick Malakian, Sophie Malakian, Gayané Malakian,
Sevan Malakian et Lévon Sayan
11 h 30 Inauguration de la place Henri Verneuil et du Toros géant (ancienne
Place de la Méditeranée - Euroméditerranée) suivie d’un cocktail en présence
de : Hranush Agopian, Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, SE
Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie , Vartan
Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille Jean-Claude
Gaudin, Sénateur-Maire de Marseille, Michel Vauzelle, Président de la Région
Provence- Alpes-Côte-d’Azur, Guy Teissier, Président d’Euroméditerranée ,
Valérie Boyer, Vice-présidente du Groupe d’amitié parlementaire FranceArménie, Didier Parakian, Adjoint au Maire de Marseille, Garo Hovsepian,
Conseiller régional PACA, Marc Pietri, PDG de Constructa, le sculpteur Toros et
des présidents des associations franco-arméniennes partenaires
12 h 00 Présentation d’Euroméditerranée et de la future skyline de Marseille
au showroom H99
12 h 30 Visite avec nos invités d’honneur de l’exposition Henri Verneuil au
Pavillon M 18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral
animée par Richard Findykian
20 h La Grande Soirée de Gala de Clôture de la Semaine organisée par
la CCIFA et la cérémonie de remise des « Trophées de l’Economie
Franco-arménienne » avec la collaboration de ARMENIAN TRADE
NETWORK à l’hôtel Villa Massalia en présence de Hranush Agopian,
Ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, Son Excellence
Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie et
Vartan Sirmakès, Consul Général de la République d’Arménie à Marseille.
Invités d’honneur de la Soirée : Mr & Mme Armen Petrossian, Mathieu
Madénian , Franck Mourad Papazian et Ara Toranian, co-présidents du
CCAF - Présentation : Richard Findykian, Vice-Président de la Chambre
de Commerce & d’Industrie Franco-Arménienne - Mise en scène :
Patrick Malakian
Dimanche 23 Juin : Journée de la Gastronomie arménienne. Invité
d’honneur : Armen Pétrossian
16 h Présentation et dégustation des spécialités arméniennes au Pavillon M
17 h Concours du meilleur dolma et du meilleur beurek avec la participation
des traiteurs arméniens animé par Frank Ohanessian
18 h Emission le CLUB ARARAT TV en direct de la Salle Mistral animée par
Richard Findykian
Organisateur:
Association culturelle Terre d’Arménie
Contact : Richard Findykian
[email protected]
Agenda - Exposition " Syria my Forgotten Land " de
Hratch Arbach
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
Le Jeudi 13 juin à partir de 18h30
Vernissage de l’installation photo/vidéo de Hratch Arbach intitulée " SYRIA MY
FORGOTTEN LAND " du 13 juin au 25 juillet 2013.
Espace galerie Europia
15 av. de Ségur, 75007 Paris
Métro St. François Xavier
Article du journal franco-turc Zaman - 07/06/2013 - 1
Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman
(équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie).
Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit
pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du
Zaman, journal proche du parti au pouvoir (AKP).
Zaman France
Erdogan au Maghreb : bilan d'une visite d'Etat
Par Dalila Bouaziz | ven, 07/06/2013 - 13:19
Le Premier ministre turc a achevé jeudi 6 juin sa tournée au Maghreb : au
Maroc, en Algérie et enfin en Tunisie. Un bilan principalement économique pour
les trois pays et une visite marquée par l'absence de Mohammed VI qui n'a pas
souhaité recevoir Erdogan.
Arrivé au Maroc, lundi 3 juin, le chef du gouvernement turc s’est entretenu avec
son homologue marocain, Abdelilah Benkirane. M. Erdogan a appelé à
poursuivre le renforcement de la coopération entre les entrepreneurs des deux
pays, liés depuis 2004 par un accord de libre-échange. Les deux chefs de
gouvernement ont par ailleurs signé une «déclaration politique conjointe»
portant sur la création d’un «conseil de haut niveau de partenariat stratégique».
Des accords de coopération dans le domaine des transports et dans le secteur
maritime ont été conclus. Sur le secteur maritime, l’accord prévoit le
développement de liaisons entre les ports marocains et turcs, ainsi que le
renforcement de la coopération en matière de formation et d’industrie navale. Si
les relations économiques entre Rabat et Ankara ont le vent en poupe, le Maroc
enregistre néanmoins un important déficit commercial vis-à-vis de la Turquie.
Les échanges commerciaux entre les deux Etats s’élèvent actuellement à
environ 1,5 milliard de dollars. Cependant, le chef de l’AKP a écourté son séjour
au Maroc, initialement étalé sur deux jours, pour se rendre en Algérie.
Mohammed VI, absent du royaume chérifien, contrairement à ce qu’avait
annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani,
n'avait pas jugé indispensable de recevoir son hôte turc.
Renforcer la coopération entre Alger et Ankara
A Alger, Erdogan a été accueilli en grande pompe par les autorités locales
durant les deux jours de sa visite. «L’Algérie s’engage à hisser la concertation,
le dialogue politique, ainsi que la coopération économique et culturelle avec la
Turquie, au niveau attendu par les deux pays», a déclaré le Premier ministre
algérien, Abdelmalek Sellal. Le chef du gouvernement turc est venu
accompagner de 200 chefs d’entreprises pour établir plusieurs partenariats.
Alger compte sur l’aide d’Ankara pour relancer l’industrie textile et la sidérurgie.
Du côté des Turcs, ce sont les centaines de milliers de logements à construire
en Algérie qui attirent les investisseurs. Les échanges commerciaux entre les
deux pays se chiffrent à 4,5 milliards de dollars. Des échanges qui se basent sur
le domaine énergétique. Le Premier ministre turc a donc annoncé que l’accord
énergétique entre Alger et Ankara serait prolongé de dix ans. Et il souhaite que
le visa pour les Algériens qui se rendent en Turquie soit supprimé. «Nous avons
supprimé les visas d’entrée avec 70 pays, alors pourquoi pas avec l’Algérie», at-il indiqué. Il s’est également rendu à Oran, où il a inauguré une usine de
sidérurgie. Un projet qui sera le plus gros investissement des Turcs dans un
pays étranger.
Soutien à la révolution tunisienne
Jeudi, Erdogan a eu un entretien avec le président tunisien Moncef Marzouki au
Palais de Carthage et s’est également rendu à l’Assemblée nationale. Il a
annoncé l’engagement de la Turquie en faveur du soutien à la révolution
tunisienne et sa contribution à la réussite de son processus transitoire. Dans
une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement, Ali Laâridh,
Erdogan a annoncé vouloir tripler le volume de la coopération économique
bilatérale. Atteignant actuellement après la signature de l’accord de libreéchange en 2005 un milliard de dollars, pour le ramener à trois milliards de
dollars. «Cinquante entreprises turques opèrent aujourd’hui en Tunisie, a-t-il dit,
ce nombre est amené à augmenter avec les contacts menés lors de cette visite
entre les hommes d’affaires tunisiens et turcs pour trouver de nouvelles
opportunités de partenariat.» Le Premier ministre turc a annoncé l’octroi par la
Turquie d’un prêt d’une valeur de 200 millions de dollars à la Tunisie, en vue de
l’aider à relancer ses projets de développement et d’investissement. Il s’est dit
confiant de la réussite du processus transitoire en Tunisie, de la rédaction de la
Constitution et de l’organisation des élections, estimant que la démocratie et
l’économie doivent aller de pair pour réaliser un développement équilibré.
http://www.zamanfrance.fr/article/erdogan-maghreb-bilan-dune-visite-detat
Agenda - Avril 2013 à Valence : le calendrier de la COADA
Agenda - Avril 2013 à Valence : le calendrier de la COADA - Agenda
Collectif VAN - www.collectifvan.org - La Coordination des
organisations Arméniennes Drôme - Ardèche (COADA) diffuse son
calendrier pour avril 2013. Le Collectif VAN a sélectionné pour vous les
événements qui concernent le génocide arménien, le négationnisme, la
culture et l'histoire.
Publié le 2 avril 2013
CALENDRIER DE LA COADA
Ce calendrier annonçant les manifestations des associations arméniennes de
Valence
[email protected]
*******************
du 10 au 29 septembre 2013
UGAB
Concert DOUDOUK, PIANO, CHANT à 20h30
Salle de l’Auditorium du Conservatoire de Musique de Valence
***********************
Samedi 26 octobre 2013
UGAB
Formation sur « la Culture Arménienne » de 9h à 17h
Animée par Maxime YEVADIAN
Au Centre Culturel de l’UGAB – 6 rue Faventines à Valence
Programme et inscriptions par mail à [email protected]
TÉLÉCHARGER :
Calendrier de la COADA
http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=72532
Agenda - Vente aux enchères Tebrotzassère
Agenda - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
annonce la vente aux enchères dirigée par Maître Pierre Cornette de
Saint-Cyr le 16 juin 2013 à 15 heures dans les salons de l’Hôtel de
l’Industrie (face à l’Eglise Saint-Germain des Prés) Paris 6ème. 180 à
200 œuvres sont réunies, données toutes par les artistes. Cette vente a
pour but de reconstruire la maternelle avec ses 45 élèves et de créer un
espace de mémoire avec l’aide des habitants d’Aulnay-sous-Bois qui
offrent un immense Khatchkar (1.5 tonne) qui sera implanté dans le
périmètre.
Publié le 6 mai 2013
Asilva
Association des dames arméniennes Amies des Ecoles Tebrotzassère
HÔTEL DE L’INDUSTRIE
4, place Saint Germain-des-Prés 75006 PARIS
VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES DE
180 ŒUVRES D’ART
LE 16 JUIN 2013 à 15 HEURES
Exposition samedi 15 de 11 à 18 heures et dimanche de 10 à 12 h
Vente dirigée par Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr
www.tebrotzassere.com
Agenda - La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier
Giesbert
Agenda - Collectif VAN - www.collectifvan.org
Franz-Olivier Giesbert
La cuisinière d'Himmler
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 26-04-2013
Ceci est l’épopée drolatique d’une cuisinière qui n’a jamais eu peur de rien.
Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux
XXe siècle qu’elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de
vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs
du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour
repartir de l’avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventures
extraordinaires d’une centenaire scandaleuse qui a un credo : «Si l’Enfer, c’est
l’Histoire, le Paradis, c’est la vie.»
384 pages, 140 x 205 mm
Achevé d'imprimer : 08-04-2013
Genre : Romans et récits
Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans et récits
Époque : XXe-XXIe siècle
ISBN : 9782070141609 - Gencode : 9782070141609 - Code distributeur :
A14160
Lire aussi :
Franz-Olivier Giesbert : une femme dans le siècle
http://www.lejdd.fr/Culture/Livres/Actualite/Franz-Olivier-Giesbert-auteur-deLa-Cuisiniere-d-Himmler-604565
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/La-cuisiniere-dHimmler
Agenda - DVD du film "Le fils du marchand d'olives"
Agenda Collectif VAN - www.collectifvan.org
Publié le 6 mai 2013
Sur les traces du génocide arménien
"Le fils du marchand d'olives" un film de Mathieu Zeitindjioglou
Avec Anna Zeitindjioglou et la voix de Jean Claude Dreyfus
Une coproduction ZFILMS, KODE AGENCY et HERODIADE FILMS
Pour leur voyage de noces, Mathieu et Anna sont partis en Turquie. Caméra au
poing, pour enquêter sur Garabed, le grand père arménien de Mathieu, qui a
échappé au Génocide de 1915. Un road trip à travers le pays, marqué par des
rencontres, mêlant animation, film d’investigation et documentaire historique
pour rapporter la vision que se font les Turcs sur la tragédie de 1915.
Commencé sous forme de fable animée, ce documentaire très personnel, d'une
belle originalité stylistique, se transforme en réflexion critique sur l'oubli et le
mensonge historique, au fil d’un voyage passionnant, nourri de rencontres, de
documents d’archives, de paysages. C’est remarquable d’intelligence, et
bouleversant de nostalgie sans remède.
LE FIGARO
Un film fort et poignant. On est touché au coeur par cette démonstration
lumineuse.
20 MINUTES
Le pari de ce documentaire est osé. Risqué même : évoquer le génocide
arménien au fil d'un voyage de noces à travers la Turquie. Pour l'auteur, la
quête est avant tout personnelle. Il parvient à déconstruire, en discutant avec
une population qu'il n'accuse jamais, les rouages d'un négationnisme d'État.
TELERAMA
Ce que nous montre ce film est à la fois troublant et édifiant. Il ramène un
portrait terrifiant de la Turquie.
LE MONDE
Voyage de noces en Turquie aux allures de quête existentielle, ce journal intime
vire bientôt à l’enquête quasi policière sur les racines du génocide arménien.
CINE OBS
À l’heure où le Conseil constitutionnel vient de censurer la loi visant à pénaliser
la négation du génocide arménien commis par la Turquie entre 1915 et 1917, ce
documentaire itinérant produit l’effet d’une impitoyable piqûre de rappel. Soit le
carnet de voyage d’un jeune couple dans l’Arménie originelle du mari, ponctué
de témoignages effrayants sur le monstrueux travail de révisionnisme historique
et d’amnésie collective opéré par le gouvernement turc sur sa propre population.
PREMIERE
Une quête d’identité sous forme de documentaire subjectif qui a le mérite de
soulever des questions sur le devoir de mémoire en s’immisçant dans le peuple
et les institutions.
L’EXPRESS
www.lefilsdumarchand.fr
Prix du DVD €20.00
e coproduction ZFILMS, KODE AGENCY et HERODIADE FILMS
Le DVD propose 2 versions du film, une version française et une version
anglaise
PRIX DU MEILLEUR
DOCUMENTAIRE
TORONTO
POMEGRANATE FILM FESTIVAL
MENTION SPECIALE DU JURY
LOS ANGELES
& SCRIPT FESTIVAL
FILM
PRIX SPECIALE DU JURY
YEREVAN
REANIMANIA INTERNATIONAL FILM FESTIVAL
SELECTION OFFICIELLE
DOC MIAMI
INTERNATIONAL FILM FESTIVAL
SELECTION OFFICIELLE
EVREUX
FESTIVAL DU FILM
D’ÉDUCATION
SELECTION OFFICIELLE
GOLDEN APRICOT
INTERNATIONAL FILM FESTIVAL OF YEREVAN
Site officiel du film www.lefilsdumarchand.com
Voici donc les liens utiles pour acheter en ligne le DVD du film :
La Fnac.com :
http://video.fnac.com/a5270476/Le-Fils-du-marchand-d-olives-DVD-multizones
Amazon.fr :
http://www.amazon.fr/Le-fils-du-marchanddolives/dp/B00B2PN91O/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1367763468&sr=81&keywords=le+fils+du+marchand+d%27olives
Contre allée distribution :
http://contreallee.bigcartel.com/product/dvd-le-fils-du-marchand-d-olives
Priceminister :
http://www.priceminister.com/nav/Video/kw/Le%20Fils%20Du%20Marchand%
20D%27olives%20Mathieu%20Zeitindjioglou
http://contreallee.bigcartel.com/product/dvd-le-fils-du-marchand-d-olives
Agenda - Parution du livre « Enfants d’Ararat »
Agenda - Parution du livre « Enfants d’Ararat » - Agenda Collectif VAN
- www.collectifvan.org - Témoignages pour la reconnaissance du
Génocide Arménien
Publié le 15 avril 2013
L'Harmattan
Auteur : Françoise Rossi
Préface de Youri Djorkaeff
Graveurs de Mémoire
BIOGRAPHIE, AUTOBIOGRAPHIE, TÉMOIGNAGE, RÉCIT HISTOIRE MAGHREB,
MONDE ARABE, MOYEN ORIENT EUROPE Arménie France Turquie
Des rescapés du génocide de 1915 aux Arméniens venus d'une Arménie libérée
du joug soviétique en 1991, en passant par ceux qui ont fui l'oppression en
Turquie dans les années 70/80, cet ouvrage retarce à travers leurs témoignages,
l'histoire de ces Français d'origine arménienne pour qui intégration et respect
des valeurs de la République sont une ligne de conduite. Depuis près d'un siècle,
ils tentent de faire le deuil de leurs morts face à la Turquie dont les aspirations
européennes constrastent avec son amnésie des événements de 1915.
ISBN : 978-2-343-00396-2 • avril 2013 • 222 pages
Prix éditeur : 20 € 19,00 € / 125 FF
http://www.editionsharmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40042
http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=72916
QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SITE DU COLLECTIF VAN
Rubrique Info Collectif VAN
Retrouvez toutes les traductions de la presse anglophone ou
turcophone dans notre rubrique Info Collectif VAN
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anglophone et turcophone. Oeuvres de militants, de sympathisants du Collectif
VAN et de prestataires, ou émanant de sites externes (tel celui de la FEAJD),
ces traductions visent à mettre à la disposition du plus grand nombre, les
informations essentielles à la bonne compréhension de l'actualité.
Vous retrouverez également dans la Rubrique Info Collectif VAN :
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- nos informations ou communiqués de presse, ainsi que ceux de certaines
organisations externes.
- le sommaire bi-quotidien de notre Revue de Presse du jour.
- la Revue de la presse turque en français (ni traduite ni commentée de notre
part).
- la Revue de la presse arménienne préparée par l'Ambassade de France en
Arménie.
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Les courriers des sympathisants du Collectif VAN nous font chaud au coeur et
nous confortent dans la certitude que notre approche du combat que nous
menons, est juste. Et comme ça fait toujours du bien de relire de temps en
temps leurs encouragements et dans la mesure du possible, nous mettons en
ligne les mails reçus, du plus récent au plus ancien (en ne gardant que les
initiales des sympathisants) :
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http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=2203
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Tel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40
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Internet : www.france2.fr
Email : [email protected]
France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15
Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02
Internet : www.france3.fr
Email : [email protected]
[email protected]
Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15
Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34
Internet : www.cplus.fr
France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9
Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00
Internet : http://www.france5.fr/
Email : http://www.france5.fr/contact/
Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur :
http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm
Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedex
Tel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00
Internet : www.arte-tv.com
Email : [email protected]
M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex
Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10
Internet : www.m6.fr
I-Télévision - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris
Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01
Internet : www.itelevision.fr
LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex
Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50
Internet : www.lci.fr
Quelques émissions radios
où les auditeurs peuvent intervenir
Europe 1 www.europe1.fr
Semaine de 18h55 à 20h00
Michel Field
Chaque jour, du lundi au vendredi, de 18h55 à 20h00, Michel Field “accouche”
en direct les auditeurs, sur un thème d’actualité. Sans se contenter du pour et
du contre, il les fait dialoguer à plusieurs sur un même sujet. Ils se forgent ainsi
eux-mêmes leur opinion comme lors d’un travail journalistique : croiser des
sources puis se rendre compte que la vérité est souvent de l’ordre du
compromis entre des idées tranchées. C’est aussi une façon de prendre chaque
jour le pouls de l’opinion publique sur des sujets lourds et graves mais aussi
légers et futiles comme en distille, chaque jour, l’actualité. Pour discuter avec
Michel Field, il suffit d’appeler le 01 42 32 14 14 ou d’envoyer un courrier
électronique sur www.Europe1.fr.
Semaine de 10h30 à 12h00
Jean-Marc Morandini
Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur
le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les
coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran
ou un patron de chaîne répondra aux questions de Jean-Marc Morandini et des
auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la Télé de la veille et les
commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de
gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42
32 15 15.
RTL www.rtl.fr
Semaine de 13h00 à 14h00
Pierre-Marie Christin Les auditeurs ont la parole
Rendez-vous phare de l’information, le 12h30 accueille un nouveau
présentateur. C’est en effet Pierre-Marie Christin qui succède à Christophe
Hondelatte et Jérôme Godefroy aux commandes du journal de la mi-journée.
Pierre-Marie Christin présente ensuite, de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la
Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H
et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après14H, vous
pouvez laisser vos message sur le répondeur, sans oublier de laisser vos
coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission. Chaque
vendredi, cette heure d’expression prend une coloration week-end. Les loisirs
sont à l’honneur avec la participation des journalistes spécialisés de la
rédaction, ou d’intervenants extérieurs. Et, à la veille du week-end, Louis Bodin
dialogue avec les auditeurs sur les phénomènes météo de la semaine écoulée ou
des deux jours de repos à venir.
France Inter www.radiofrance.fr
Semaine de 19h20 à 20h00
Le téléphone sonne
Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne...
- le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h
- Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir".
- le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone
mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et
envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms)
Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un
thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne.
Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son
intégralité
Le répondeur « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 soit sur notre mail :
[email protected] et nous donnerons suite !
RMC www.rmcinfo.fr
BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info
Du lundi au vendredi de 6h à 10h.
Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin & Co" !
Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où
auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. JeanJacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais
attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais
toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min).
=============================================
L'association des auditeurs
de France Culture
L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble
les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont
les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières.
L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour
favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à :
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- la préservation de son identité et de sa spécificité ;
- l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ;
- son ouverture aux différents aspects de la culture ;
- son rayonnement et développement de son influence ;
- sa pérennité.
L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France
Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et
indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et
philosophique.
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