L’hypertension
I/ Définition
L’hypertension artérielle est définit comme une élévation de la pression du sang dans les artères, par
rapport à une valeur dite “normale”.
Actuellement, la valeur de pression artérielle à partir de laquelle est définie l’hypertension artérielle
est de 140 millimètres de mercure (14 dans le langage courant) pour la pression artérielle systolique
(maxima) et de 90 millimètres de mercure (9 dans le langage courant) pour la pression artérielle
diastolique (minima).
II/ Différents types d’hypertension
A/ Hypertension essentielle
Il s’agit d’une hypertension de cause inconnue. 95% des personnes hypertendues souffrent de ce
type d’hypertension. Elle est classée en fonction de la vitesse à laquelle la maladie évolue.
a. Hypertension bénigne (chronique)
L’élévation de la pression artérielle est habituellement légère ou modérée, et elle se poursuit
lentement sur de nombreuses années. Elle se révèle parfois par des complications, par exemple par
une défaillance cardiaque, un accident cérébrovasculaire, ou un infarctus du myocarde (occlusion
d’une artère) ; mais le patient sujet à l’hypertension bénigne est souvent asymptomatique, la
pathologie étant découverte lors d’un examen de routine.
b. Hypertension maligne (accélérée)
L’hypertension augmente de manière rapide et agressive. La pression diastolique dépasse souvent
120mmHg, au lieu de 90mmHg à la normale. Ses conséquences sont sévères et vite présentes ; il
s’agit par exemple d’hémorragies rétiniennes, d’œdème papillaire, d’encéphalopathie (œdème
cérébral), d’insuffisance rénal progressive, d’insuffisance cardiaque.
B/ Hypertension secondaire
Résultant d’autres maladies, l’hypertension artérielle secondaire représente 5% de l’ensemble des
cas d’hypertendus.
a. Maladies rénales
En cas d'affection rénale, le rein n'assure plus correctement son rôle de centrale d'épuration, en
particulier du sel qui se retrouve donc en trop grande quantité dans l'organisme. Cette surcharge
associée à un rétrécissement du diamètre des vaisseaux (provoqué par des modifications des
hormones rénales angiotensine II) entraîne une élévation de la pression artérielle, quelle que soit la
maladie initiale du rein.
b. Maladies endocriniennes : Médullaire surrénale
Une affection surrénalienne (la surrénale est une glande qui est située au dessus du rein et qui
sécrète plusieurs hormones : le cortisol, l’aldostérone, l’adrénaline toutes 3 faisant varier la tension
artérielle) . un phéochromocytome qui est une tumeur médulo-surrénalienne sécrétant de
catécholamine. Ce qui entraine une vasoconstriction et une augmentation de la fréquence cardiaque.
c. Rétrécissement de l’aorte
Une hypertension se développe dans les artères nées de l’aorte en amont d’une sténose
(raccourcissement) de celle-ci ; il s’agit par exemple de la coarctation ( raccourcissement qui donne
une hypertension au niveau de la partie supérieure du corps mais le sang passe mal au niveau du
rétrécissement, ce qui créé une hypotension en dessous du rétrécissement.)
d. Traitements médicamenteux
L’hypertension peut représenter un effet secondaire de certains médicaments, comme les
corticoïdes et les contraceptifs oraux.
III/ Causes favorisantes
Dans la grande majorité des cas, le mécanisme précis de l'HTA reste inconnu. On peut cependant
déterminer un certain nombre de circonstances associées statistiquement à l'HTA. C'est ce qu'on
appelle un facteur de risque..
A. L'âge
La pression artérielle augmente avec l'âge. Cette augmentation est continue pour la systolique, alors
que la diastolique s'abaisse après la soixantaine, probablement par un mécanisme de rigidification
des artères (une perte de la souplesse des artères de grosse taille, qui n'arrivent pas à se relaxer
correctement pour recevoir le sang provenant du cœur). Ainsi, moins de 2 % des sujets de moins de
20 ans sont hypertendus, alors qu'ils sont plus de 40% après 60 ans.
B. L'hérédité
Il existe un déterminisme génétique de l'HTA essentielle, dont la nature composite a été mise en
évidence.
C. L'alimentation (dont l'excès de sel)
Le facteur le plus étudié a été la consommation de sel alimentaire (NaCl) dont l'importance
pourrait, sinon déclencher, du moins entretenir une HTA. L'excès de sel serait responsable de
25 000 décès par an en France (75 000 accidents cardiovasculaires). L'ion sodium (Na+)
jouerait un rôle essentiel dans la sensibilité au sel des hypertendus. Le rapport
sodium/potassium pourrait constituer un facteur déterminant.
La consommation d'alcool en chronique entraîne un accroissement du niveau tensionnel. Les
grands buveurs (alcooliques) ont une élévation de la pression systolique de plus de 1 cm Hg,
en moyenne, par rapport aux non-buveurs.
D. Le poids
Il existe une forte corrélation entre l'indice de masse corporelle (indice de surcharge pondérale,
rapportant le poids à la taille) et le niveau tensionnel.
A l'opposé, un régime hypocalorique chez un obèse hypertendu s'accompagne d'une baisse de la
tension.
E. Le diabète
Les sujets diabétiques ont, en moyenne, une tension artérielle plus élevée que dans le reste de la
population.
F. Le stress
Un stress aigu s'accompagne d'une augmentation transitoire de la tension. Un stress chronique, ou
plutôt, certaines façons dont l'individu réagit face à un stress chronique, semble favoriser une
élévation durable de la pression artérielle.
G. L'effort physique et la sédentarité
L'augmentation des chiffres tensionnels à l'effort constitue une réaction physiologique aiguë tout à
fait normale.
A contrario, l'effet chronique d'un entraînement physique adapté s'accompagne généralement d'un
abaissement de la pression artérielle au repos. Une pression artérielle plus basse chez le sujet
entraîné par rapport au sujet sédentaire est généralement constatée.
H. Autres facteurs
Le bruit entraîne une élévation de la tension artérielle.
L'altitude : les populations vivant en altitude ont un niveau tensionnel plus bas que celles
vivant au niveau de la mer.
La saison : la pression artérielle est plus élevée en hiver.
Les troubles du sommeil : les sujets ronfleurs sont deux fois plus souvent hypertendus que
les non-ronfleurs.
La pilule progestative augmente les chiffres tensionnels.
IV/ Effets et complications de l’hypertension
A. Vaisseaux sanguins
L’HTA peut se compliquer et c’est ce qui fait toute sa gravité. Quand la tension est trop élevée, les
parois des artères sont trop sollicitées, elles se fragilisent, forment des anévrysmes (comme une
hernie dans une chambre à air) et se rompent : c’est l’hémorragie interne.
Cela peut arriver n’importe où dans le corps, la rupture d’un anévrysme peut être fatale selon
l’importance de l’hémorragie et le siège de celui-ci.
Les effets d’une hypertension chronique sont particulièrement importants sur les capillaires rétiniens
et rénaux : une hémorragie rétinienne et une diminution de la fonction rénale peuvent survenir.
B. Cerveau
Les hémorragies cérébrales peuvent être gravissimes parce que le cerveau est enfermé dans une
boîte inextensible et les tissus nerveux seront comprimés par l’hématome qui se créera. L’aorte est
aussi très sollicitée, elle peut aussi être le siège d’anévrysmes qui peuvent se rompre ; l’évolution
risque d’être rapidement fatale.
C. Cœur
La fréquence et la force des contractions cardiaques augmentent pour maintenir de débit cardiaque
contre une élévation soutenue de la pression artérielle. Le ventricule gauche lutte en permanence
contre cette tension. A terme, il se fatigue et sa fonction devient insuffisante : c’est l’insuffisance
cardiaque gauche. La défaillance cardiaque ventriculaire gauche entraine une hypertension et une
accumulation du sang dans les poumons, une hypertrophie du ventricule droit et finalement sa
defaillance. Si la tension ne baisse pas, l'ensemble du coeur sera atteint : c’est l’insuffisance
cardiaque globale.
D. Reins
L’hypertension essentielle provoque des lésions rénales. Si elle ne dure qu’un temps court, la
guérison peut être complète. Sinon, les lésions rénales aggravent l’hypertension par activation du
système rénine angiotensine aldostérone, perte progressive de la fonction rénale et insuffisance
rénale.
V/ Traitements
Une alimentation saine (peu salée et peu riche en graisses), une hygiène de vie correcte, la lutte
contre le surpoids, une activité physique régulière, peuvent retarder la survenue d'une HTA.
Très souvent des médicaments sont indispensables.
Les diurétiques
Ils agissent par élimination, via l'urine, d’une partie de l’eau et du sodium contenus dans le sang : ceci
induit une diminution du volume sanguin et donc une baisse de la tension artérielle.
Les bêta-bloquants
Les bêta-bloquants agissent principalement en réduisant l'activité des catécholamines sur le cœur et
en diminuant la sécrétion de rénine.
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IECA, IEC) combattent la stimulation du système rénine-
angiotensine-aldostérone et réduisent les taux circulants d'angiotensine II et d'aldostérone. Les IEC
vont donc réduire la vasoconstriction normalement induite par l'angiotensine II ainsi que la
réabsoption de l'eau normalement provoquée par l'action de l'aldostérone sur le rein. Ils entrainent
donc une vasodilatation ainsi qu'une diminution de la volémie.
Les antagonistes de l’angiotensine II
Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II bloquent direct des récepteurs de l’angiotensine
II. Ils ont des effets très proches de ceux des IEC (mais sans blocage de la dégradation de la
bradykinine).
Conclusion :
Pour conclure, on peut dire que l’hypertension est une véritable bombe à retardement puisqu’elle
induit des dérèglements et un tas de problème qui peuvent être mortel pour le sujet atteint. En
France, on estime que prés de 8 millions de personnes ont une hypertension artérielle.
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