La Méthode structurelle dynamique – généralités 14

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SOMMAIRE
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Prologue ....................................................................................................................................................................... 2
Introduction .............................................................................................................................................................. 2
Présentation du thème : Qu'est ce qu'une Méthode ? ...................................................... 3
L'expérience humaine expérience et pensée ........................................................................ 4
La Méthode en philosophie ......................................................................................................................... 4
La maïeutique ......................................................................................................................................................... 5
La dialectique .......................................................................................................................................................... 6
La logique ................................................................................................................................................................... 6
La scolastique .......................................................................................................................................................... 7
Le doute méthodique ....................................................................................................................................... 8
La Méthode scientifique ................................................................................................................................. 8
La vision du Nouvel humanisme ............................................................................................................ 9
Les Principes............................................................................................................................................................. 9
Les lois universelles ......................................................................................................................................... 10
La Méthode structurelle dynamique généralités .............................................................. 14
La Méthode comme instrument d'étude et de transformation................................. 16
La question .............................................................................................................................................................. 17
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PROLOGUE
La finalité de cet écrit est de développer quelques points travaillés dans le séminaire
Atelier sur la Méthode du Nouvel Humanisme et servir d'appui aux groupes qui souhaitent
s'aventurer dans la connaissance de cet outil important pour l'étude et l'action dans le
milieu. Cet écrit comporte aussi une orientation pratique.
Il est la suite d'un travail plus conceptuel produit en 2003 sous le titre « A propos de la
Méthode » qui a été l'un des premiers écrits produits dans le Centre d'Etudes Humanistes
de Buenos Aires.
L'appellation que nous lui avons donnée « Méthode Structurelle Dynamique » prétend,
outre de l'identifier correctement, de la différencier des autres thodes, et, dans le
même temps, permet d'exprimer les caractéristiques fondamentales de la vision du
Nouvel Humanisme dont elle est issue.
Ainsi, cette vision et la méthode étudiées ici, ont pour point de départ les développements
de Mario Rodriguez Cobos (Silo) au cours de différentes causeries et écrits. Nous avons
incorporé quelques points antérieurs et postérieurs aux procédés originels et simplifié les
schémas utilisés, dans l'intention de faciliter l'étude et la mise en application de cette
méthode.
Le langage parlé utilisé dans ce développement est aux transcriptions
d'enregistrements et à la prise de notes effectuées lors d'ateliers réalisés à Moreno, dans
la province de Buenos Aires du 18 au 20 juin 2005, du 10 au 12 février 2006 et du 18 au
20 juin 2006.
Les annexes de ce séminaire qui sont le Programme de Travail et le Guide de l'Atelier
servent à orienter les groupes qui souhaitent réaliser l'étude de façon ordonnée et
intégrale.
Enfin, une mention spéciale pour l'équipe de Centre d'Etudes Humanistes de Buenos Aires
qui a travaillé dans la transcription, les corrections et les apports, qui font de ce travail
une production d'ensemble.
Buenos Aires, juin 2006
INTRODUCTION
Sur l'attitude dans le Travail
Pour commencer, nous pourrions nous mettre d'accord sur la forme que nous voulons
donner au travail que nous allons réaliser.
Nous présentons donc un programme pour organiser notre temps, l'idée est de
développer ce programme, de façon très relâchée, ce qui facilite l'attitude mentale
adéquate pour mener à bien ces travaux.
Ce programme consiste en une séquence de pas qui, lorsque nous les traverserons, se
rempliront de contenus, de nos propres vécus et le résultat dépendra donc de ce que
nous apporterons en ensemble.
Le point de vue que nous allons lui donner est éminemment pratique et bien qu'il y ait des
explications qui nous serviront d'encadrement, nous allons privilégier la mise en pratique
que nous ferons dans chaque équipe. Nous avons en plus, des matériels théoriques qui
peuvent être consultés, même si, dans cette occasion, ce qui nous intéresse surtout c’est
de développer la pratique dans ce travail avec la méthode.
Par rapport à l'attitude que nous recommandons pour cet atelier, nous faisons trois
propositions :
En premier, nous allons travailler avec la technique connue de la cloche mentale. Cela
signifie que nous essaierons de construire une sorte de cercle thématique à l'intérieur
duquel nous bougerons et qui, évidemment, sera en relation avec les thèmes de l'atelier.
Nous essaierons de laisser de côté les autres thèmes qui peuvent nous préoccuper parce
qu'ils ne conviennent pas.
Cette intention, qui travaille en coprésence, nous permettra de savoir quand nous
sommes en thème et quand nous n'y sommes pas. Si nous sortons du thème, nous
essaierons simplement d'y retourner et cela rendra sûrement le travail meilleur.
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En second lieu, nous proposerons de mettre l'intention, entre nous, sur un système de
relations le plus détendu possible. Cela va nous faciliter les choses, pour que, dans les
travaux en équipes nous allons essayer de produire et d'intégrer une grande richesse
de points de vue, les tensions non liées au travail proposé n'opèrent pas. La perspective
et l'intention ne sont pas la confrontation des idées, avec ce climat ou ces attributs que
revêt, parfois, la confrontation et qui amène au conflit. La perspective et l'intention sont
plutôt l'apport des idées ou des points de vue, avec un esprit de convergence,
d'intégration. L'intention sera que les différents apports et les différentes propositions de
chacun ne soient pas pensés pour annuler celles d'un autre mais pour que, dans tous les
cas, elles s'ajoutent et s'intègrent dans un plan majeur, avec plus d'ampleur et une vision
plus claire.
En troisième lieu, nous allons proposer de maintenir une attention détendue au cours de
ce travail. C'est un bon moment pour travailler et exercer l’attention, parce que ces
travaux la requièrent ; bien sûr, pas l'attention tendue, l'attention du sourcil froncé mais
celle qui nous permet de suivre les thèmes, tout en étant accompagnés d'une sorte de
relax mental.
Enfin, comme ce travail est proposé en tant qu'atelier d'introduction, il n'est pas
nécessaire que les participants aient de grandes connaissances sur ce thème. Si
quelqu'un vient pour la première fois, c'est la tâche de l’équipe que personne ne se sente
exclu, perdu dans les développements. S'il arrivait que quelqu'un se perde un peu, nous
l'en avertissons et essayons de le réintégrer.
Je crois qu'avec ces considérations, nous pouvons entrer dans le vif du sujet.
PRESENTATION DU THEME : QU'EST-CE QU'UNE METHODE ?
L'intérêt de cette rencontre est de travailler sur la Méthode structurelle dynamique créée
par Silo et proposée par le Nouvel Humanisme comme outil pour l'étude et l'action dans le
milieu. Par conséquent, il est évident que nous devrions, en premier lieu, répondre à la
question de ce qu'est une méthode et quel est notre intérêt de l'étudier.
Nous pourrions la définir de nombreuses façons, mais, dans tous les cas, nous pouvons
choisir une définition que nous pouvons améliorer au fil du travail.
Ce qui nous apparaît en premier est qu'il s'agit d'une méthode qui est un ensemble de
procédés, ordonnés dans le temps, pour aboutir à une fin. Un ensemble de procédés i.e.
différents procédés qui ont un certain ordre temporel. En premier, un procédé, ensuite un
autre, et la finalité, comme celle de tout système est d'aboutir à un but, produire du bien
être, quelque chose de valeur.
Étymologiquement, le mot méthode vient du grec. Met signifie « après que », « ce qui est
plus loin » et ode chemin. Cela nous donne l'idée qu'une méthode est constituée de pas
ordonnés d'une certaine façon pour arriver, avec succès, au bout du chemin.
Sans compliquer beaucoup, et en termes généraux, nous verrons qu'en permanence nous
utilisons des méthodes. Des méthodes, évidemment, que nous ne nommerons pas ainsi.
Mais, il y a des méthodes dans la vie quotidienne, tout comme il en existe en technologie,
en science et en philosophie.
Dans le cas de la vie quotidienne, si l'on observe un peu, on s'apercevra qu'il y a
certaines activités que l'on est habitué à réaliser dans un certain ordre et que cet ordre
permet que l'on n'oublie rien et que le résultat soit correct.
Ce fait de n'oublier aucune partie est important pour diverses activités et, parfois, l'ordre
des pas est fondamental, parce qu'un pas a une relation, par son résultat, avec le pas
suivant.
Ainsi, si nous visons, nous nous apercevrons que nous avons, au sens large, beaucoup
de petites méthodes que nous utilisons dans la vie quotidienne. Des activités qui
requièrent un certain ordre, que ce soit pour ne rien oublier ou parce que ce sont des
procédés dépendants du résultat de chaque pas. Vous avez certainement déjà rencontré
des personnes qui sont très méticuleuses dans leur agir quotidien.
A titre d'exemple, pensons à la façon dont nous nous préparons à dormir ou à celle dont
nous sortons pour faire nos activités. Certaines le feront chaque fois différemment, mais
d'autres ont systématisé tout ceci pour ne rien oublier.
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Un autre cas dans lequel la séquence est fondamentale, est par exemple, la recette de
cuisine. Ici, en plus de ne rien oublier, l'ordre dans lequel se déroulent les pas est
important. En premier, on prépare les ingrédients, on les mélange, puis on les cuit et,
pour finir, on dresse le tout sur le plat et on décore. Il est évident que si nous altérons la
séquence, le résultat ne sera pas celui escompté.
La technologie, pour sa part, est pleine de méthodes, et la majorité des produits ou des
réalisations (pour ne pas dire toutes), impliquent un développement séquentiel qui, très
souvent, se présente comme un manuel de procédés, qui doit être suivi de façon précise
pour obtenir le résultat recherché.
Et si l'on n'opère pas selon les indications, alors il peut être difficile d'anticiper le résultat.
Et justement, ce qui est recherché est de pouvoir anticiper les résultats afin d'obtenir le
meilleur résultat possible.
De toutes manières, nous dédier à étudier ces méthodes n'est pas notre intérêt dans ces
travaux mais il me paraît utile, pour introduire le thème, de voir comment les méthodes
nous accompagnent dans beaucoup de nos activités.
En avançant un peu plus, nous nous trouvons maintenant sur un terrain où la méthode
est d'une importance fondamentale. Je me réfère à la philosophie et à la science dont le
développement est inimaginable si nous le séparons des méthodes qui ont é suivies
dans leurs que-faire et qui sont étroitement liées au développement de la pensée et du
que-faire humain. Elles ont é très utiles dans la mesure où elles nous ont permis
d'avancer dans la compréhension du monde et dans l'opération réalisée sur ce dernier.
C'est-à-dire que nous allons mettre l'accent sur ce type particulier de méthode qui a pour
objectif de produire de la connaissance d'un côté, et d'un autre, de produire en plus, de la
connaissance pour opérer dans le monde avec ce type de méthode.
On pourrait penser qu'il sera difficile d'obtenir une connaissance sans que celle-ci n'ait
ensuite des conséquences dans le monde ; mais lorsque l'on voit comment travaille la
philosophie, il est clair que son orientation concerne fondamentalement la recherche
d'une certaine connaissance, qu'elle ne se préoccupe pas si elle va avoir des
conséquences dans l'opération concrète dans le monde des choses.
Certainement que les avancées dans la pensée se sont données dans un lieu et à un
moment historique déterminé et conjointement à d'autres domaines, bien que pas
forcément liés de façon directe ou causale.
L'EXPERIENCE HUMAINE - EXPERIENCE ET PENSEE
Essayons un instant de nous mettre dans la tête de nos ancêtres, ces premiers hominidés
qui déambulaient à travers la planète et comme dans une fiction, essayons d'imaginer ce
qui a pu leur arriver dans leur tête lorsqu'ils ont commencé à découvrir le monde externe
et leur propre monde interne. Des mondes qui se présentaient de façon chaotique, sans
ordre aucun. Un monde sans élément qui puissent leur permettre de comprendre
pourquoi ils se trouvaient là, pourquoi les phénomènes se passaient comme ils se
passaient, pourquoi ils arrivaient ou cessaient d'arriver.
Face à ce chaos de l'expérience, on peut imaginer qu'apparaît cette nécessité de mettre
un certain ordre dans l'expérience, pour pouvoir la comprendre et opérer de façon plus
efficace et efficiente au milieu de ce paysage incompréhensible et hostile.
Comment mettre en ordre l'expérience, si l'expérience dans sa forme de présentation est
chaotique, désordonnée, sans règles ? Comment ensuite mettre un certain ordre ?
Il existe une fonction, une capacité inhérente à l'être humain, que nous appelons pensée.
La pensée est ce qui nous permet de s'arrêter et d'ordonner l'expérience.
La pensée nous permet, comme dans un film où paysages et acteurs apparaissent
rapidement et de façon désordonnée, de prendre une photo et de commencer à voir les
cadres. Et ainsi, de rencontrer des éléments qui sont différents, de pouvoir les séparer
pour ensuite les relier et reconstruire le film et, depuis la pensée, commencer à organiser
ce monde chaotique.
Sûrement, le monde est aussi chaotique aujourd'hui qu'il l'était il y a des milliers d'années
lorsque nos premiers amis entamèrent ce chemin. Mais ce qui semble évident est que
dans tout ce parcours, l'être humain a pu organiser ce paysage externe et en partie, le
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paysage interne, de telle façon que cela lui a permis d'avoir la sensation qu'il équilibrait
un peu ce déséquilibre, et qu'il s'adaptait mieux au monde, dans la mesure il le
comprenait et le transformait.
Il n'était déjà plus un simple agent passif à l'égard des choses qui entraient, sortaient,
arrivaient, mais il commençait à pouvoir comprendre ce qui arrivait pour ensuite agir sur
ces phénomènes. Et, dans la mesure cette opération donnait des résultats positifs en
fonction du but recherché, ces procédés commencèrent à se consolider.
Et c'est ainsi que, peut-être par accident, essai ou erreur, quelqu'un se rendit compte que
l'on pouvait, en frappant deux pierres, produire un côté tranchant et construire un outil
très utile pour la vie quotidienne. Et dans la mesure où cela s'est perfectionné, le fait de
fabriquer des instruments de pierre est un procédé plus ou moins précis. C'était un
procédé qui avait quelques particularités, certaines gles à respecter et qui pouvaient
être transmises des uns aux autres. Cela a signifié une avancée importante dans la
possibilité d'opérer sur le monde.
Notre ami a découvert qu'en répétant le procédé, il pouvait obtenir des résultats et qu'il
pouvait apprendre ce procédé, cette méthode aux autres.
Alors, la méthode surgit comme une nécessité. Une nécessité face à l'expérience
chaotique. Nous disons que la pensée est une abstraction de l'expérience ; mais, lorsque
nous arrêtons l'expérience avec la pensée, nous arrêtons de la saisir, parce que
justement, l'expérience, le vécu, a la caractéristique d'être dynamique. Nous arrêtons
d'avoir la possibilité de stopper son cours, mais, pourtant, c'est l'arrêt du cours de la
pensée qui permet d'analyser, de décomposer, pour ensuite synthétiser, comprendre et
pouvoir opérer.
Ce que nous disons est qu'ici surgit une sorte de paradoxe, sur le fait que lorsque la
pensée effectue cette photographie du mouvement, elle le fait en essayant de pouvoir
comprendre et en alité, en l'arrêtant, ça lui échappe parce que le statique s'oppose au
dynamique. Pour pouvoir comprendre ce qui est dynamique, je l'arrête. C'est
apparemment contradictoire. Mais grâce au fait que je peux arrêter cette dynamique dans
la pensée, je peux commencer à la comprendre, à comprendre son fonctionnement,
comment elle se relationne et surtout, je peux commencer, à partir de cette
compréhension, à opérer sur elle.
Il ne suffit pas d'améliorer le cours de la pensée, je dois aussi pouvoir le décomposer en
éléments constitutifs, le mettre en relation avec d'autres phénomènes et comprendre
comment il se transforme dans le temps. Et pour que ces opérations produisent, comme
résultat, une meilleure compréhension, j'ai besoin d'une méthode.
LA METHODE EN PHILOSOPHIE
En entrant dans le domaine philosophique, il nous intéresse d'établir une première
distinction que faisait déjà Platon entre la connaissance vulgaire, populaire, ce que
traditionnellement on appelait l'opinion, la « doxa », et la connaissance qui n'est ni un
savoir naïf, ni une connaissance que l'on obtient facilement et qui est convertible en
opinion. Une connaissance qui provient de ce qu'on l'a recherchée, une connaissance
fondamentale, que Platon dénommait « épistémè ».
Une connaissance qui implique un effort, une intention, un processus pour essayer de la
révéler de la manière la plus claire possible, de la manière qui nous rapproche le plus de
ce qu'en philosophie nous pourrions appeler la vérité ; la connaissance exacte, profonde,
ultime.
En philosophie, la méthode, c'est cet ensemble de procédés qui vont nous permettre
d'effectuer une série d'opérations mentales successives orientées vers la compréhension
de l'essence des choses.
En ce sens, la méthode apparaît comme un outil pour pouvoir nous orienter dans ce
chemin de recherche. Parce que sinon, comment ferions-nous pour chercher la
connaissance ? De fait, il y a eu différentes stratégies.
Nous nous centrerons, dans le petit nombre d'exemples que nous allons donner, sur
l'histoire occidentale et, fondamentalement, sur l'histoire européenne. Nous ne
prétendons pas écarter les apports importants provenant d'autres cultures mais plutôt
répondre à la nécessité de délimiter le champ de l'exposé.
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