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entre hommes et femmes dans la vie économique et politique, sous l'angle de la participation effective aux décisions. Pour
cela, l'IPF repose notamment sur le pourcentage de femmes parmi les parlementaires, le gouvernement, les dirigeants
d'entreprises et les membres de la haute fonction publique.
Là aussi, les différences entre pays sont considérables. Seuls trois États sur les 64 où ce calcul a été possible obtiennent un
IPF
supérieur à 0,800 (Islande, Norvège et Suède), ce qui illustre les, inégalités encore présentes en termes d'accès au pouvoir
décisionnaire entre hommes et femmes.
Un nouvel indicateur: l'IDT
L'indicateur de développement technologique (IDT) a été introduit dans le Rapport mondial sur le développement humain
2001 du PNUD. La création de cet indicateur synthétique vise à permettre une évaluation du niveau d'innovation et de
diffusion des nouvelles technologies dans chaque pays, afin de mesurer la capacité à participer à l'ère des réseau.
Il ne s'agit pas de classer les pays selon leur développement technologique, mais .bien plutôt de rendre compte de la
participation de chaque pays dans son ensemble à l'innovation et à l'utilisation des technologies. De fait, la Finlande obtient
un IDT supérieur à celui des États-Unis, alors même que ces derniers comptent beaucoup plus d'ordinateurs connectés à
internet que la Finlande, car dans ce pays, la diffusion d'internet par rapport au nombre d'habitants est plus développée et
mieux répandue à l'ensemble de la population. Le calcul de l'IDT (dont la valeur est comprise entre 0 et 1) repose sur
quatre caractéristiques de la diffusion technologique en relation avec l'avènement des réseau à l'échelle mondiale:
- l'innovation technologique. L'IDT mesure le niveau d'innovation technologique à partir du nombre de brevets délivrés par
habitant et du montant par habitant des redevances et des droits de licences perçus du reste du monde;
- la diffusion des technologies récentes. Outre la diffusion d'internet, mesurée par le nombre d'ordinateurs connectés à la
Toile, l'IDT considère le niveau de diffusion des nouvelles technologies par la proportion des exportations de produits à
contenu technologique moyen ou fort dans la totalité des exportations du pays;
- la diffusion de technologies anciennes. Ont été retenus le nombre de téléphones pour 1 000 habitants (nombre
d'abonnements à une ligne fixe ou portables) ainsi que la consommation d'électricité en kilowattheures (kWh) par habitant.
L'accès à ces deux technologies conditionnent la possibilité d'une diffusion plus large des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) ;
- les compétences humaines. Une masse critique de connaissances est une condition nécessaire au développement
technologique. C'est pourquoi le calcul de l'IDT inclut la durée moyenne de scolarisation et le taux brut d'inscription
d'étudiants dans l'enseignement supérieur en sciences, en mathématiques et en ingénierie.
Si la mesure du développement technologique semble indispensable pour une vision la plus complète possible du
développement humain, son estimation reste encore pour le moment soumise aux faiblesses des données disponibles. Le
calcul de l'IDT n'a ainsi pu être réalisé que pour 72 pays. Par ailleurs, les séries disponibles sont loin de toujours refléter
parfaitement le niveau d'innovation et de capacité technologiques. Un nombre élevé de brevets délivrés dans un pays peut, par
exemple, provenir d'un système de protection de la propriété intellectuelle insuffisant. De même, les innovations peuvent être
sous-évaluées car faisant l'objet d'un usage informel et non clairement défini.
. La rédaction de Problèmes économiques N°2727 du 12 / 09 / 2001.
Document 2
« Le classement des pays en termes de mortalité infantile a autant de sens pour l'évaluation du niveau de vie réel que le PIB
par tête, sans correction par les parités de pouvoir d'achat. Le pays leader, dans les deux cas est, au cœur des années 90, le
Japon. Si l'indicateur démographique est biaisé, c'est dans le sens d'une prime à la modernité technologique, parce qu'il est
fortement déterminé par l'expansion d'une médecine qui est à la fois de pointe et de masse. C'est la raison de son potentiel
prospectif. L'efficience technologique et sociale produit des effets positifs simultanés dans le domaine économique et dans le
champ médical. Il est donc normal de constater, au début des années 90, une corrélation significative entre PIB par tête et
taux de mortalité infantile, de – 0.67, négative puisque la mortalité est d'autant plus basse que le PIB est plus élevé. En
revanche, le calcul en PPA fait tomber la corrélation avec la mortalité infantile au niveau non significatif de – 0.29. Il n'y a
plus de rapport statistique entre mortalité infantile et richesse calculé en PPA. Une telle absence de lien est un défi au bon
sens. Le calcul en PPA, qui prétend rapprocher de la réalité physique des biens, nous éloigne de la réalité physique de la vie.
Une conclusion s'impose: la diffusion massive du calcul en PPA, dans la deuxième moitié des années 80, fut un phénomène
idéologique plutôt que scientifique. »
Emmanuel Todd. L’Illusion Economique. Gallimard. 1998