Bien que cette pièce dénonce les répercussions du génocide arménien, elle est
avant tout un hymne à la vie et s’adresse à tous les exilés tant elle recèle de
souffrance, d’espoir, de nostalgie…
La force de cette comédie dramatique est de traiter ce douloureux thème en
toute pudeur, d’échapper au piège du pathos et de rire même si le drame
couve.
Les Arméniens et l’Arménie
Les Arméniens sont un peuple ancien dont l’histoire remonte à plus de 2500
ans. L’Arménie se situe à l’est de la Turquie et au nord ouest de l’Iran et le pays
a également des frontières avec la Georgie et l’Azerbaïdjan.
Historique :
En février 1915, les autorités ottomanes mettent au point un plan secret de
destruction des Arméniens, présenté officiellement comme un transfert vers le
sud de la population arménienne, accusée de collaborer avec l’ennemi russe
dans le contexte de la première Guerre mondiale. Aussi, dès avril, les premières
arrestations commencent avec plusieurs centaines de notables arméniens :
intellectuels, journalistes, membres de professions libérales, hommes d’affaires
sont fusillés.
Le génocide se fait en deux phases successives : de mai à juillet, dans les sept
provinces orientales d’Anatolie et à la fin de l’année 1915 dans les autres
provinces éloignées du front. Dans le reste de l’Empire, les Arméniens sont
déportés vers Alep, en Syrie, où une Direction générale de l’installation des
tribus et des déportés répartit les familles selon deux axes : vers le Sud et vers
l’Est, le long de l’Euphrate, où des mouroirs sont improvisés.
Le bilan du génocide fait état de 1 million à 1,5 million de morts, selon diverses
estimations qui font autorité. La Turquie, elle, reconnaît le massacre de
300.000 personnes mais nie sa responsabilité dans le génocide. Seuls survivent
un tiers des Arméniens : ceux de Constantinople, de Smyrne, de la province de