elle est représentée comme ayant un pouvoir fédérateur. Le caractère
spirituel de l’Allemagne est démontré par le commentaire lui-même de
l’affiche : « la croisade contre le bolchevisme ». La croisade étant une
conquête au nom de la religion, la propagande insiste sur le côté
théologique pour la circonstance : le régime nazi use d’une croisade pour
éliminer ses ennemis, incarnant le Mal, un fléau contre lequel il faut lutter.
Les Communistes sont donc associés à des hérétiques renvoyant aux
Musulmans des croisades. Mais l’affiche montre aussi une lutte
prématurément gagnée, comme le prouve le titre même de l’affiche, ainsi
que le grand « V » majuscule (en surimpression pour démonter
l’importance), traversant les différents pays soumis à son autorité. Cette
lettre majuscule est peut-être le signe qu’arboreront les allemands sur leur
équipement, remplaçant ainsi la croix rouge des Croisés lors de leur
conquête vers le Moyen-Orient. L’affiche se veut annonciatrice d’une
victoire, mais celle-ci ne sera peut-être pas remportée. En effet, seule la
Grande-Bretagne n’est pas ralliée à l’Allemagne dans sa conquête à l’Est,
dénotant la résistance de cette Nation dans le conflit contre le nazisme. Mais
le « V » de « VICTORIA » coupe une partie de la Grande-Bretagne,
sûrement pour montrer que l’empire allemand ne s’étendra pas qu’à l’Est,
mais à l’Ouest où règne les deux grands alliés de la France : la Grande-
Bretagne, mais aussi les Etats-Unis…
Cette affiche arbore un certain culte pour l’Allemagne : sa puissance est
donc centrale et ses valeurs spirituelles, prenant un caractère religieux, tout
ceci pour légitimer son éradication du communisme sous forme de croisade.
Et celle-ci se veut à l’Est avec l’aide des pays déjà conquis (tels que la
France), mais sa conquête ne s’arrêtera pas là. Le régime nazi veut dominer
la majeure partie du monde et tous les moyens sont bons pour rallier à sa
cause tout allié potentiel même les religieux.