Farge 2010-2011 Damien Jeudi 3 mars C. Schwartz, LLPHI 602

Farge 2010-2011
Damien Jeudi 3 mars
LLPHI602, C. Schwartz Fonder la connaissance.
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Approches rationalistes et empiristes à l’âge classique
C. Schwartz, LLPHI 602
Fonder la connaissance. Approches rationalistes et empiristes à l’âge classique
Il y a donc deux points qui découlent de cette mathématisation de la physique :
Le projet lui-même de mathématiques universelles qui déborde le cadre de la mathématique ordinaire puis
lessence des corps et de lidée de nature.
Regulae, 1619. On a dans cette œuvre un premier fondement de la connaissance, par les mathématiques, avec
ensuite un approfondissement métaphysique, puisque les mathématiques nécessites elles-mêmes un fondement,
avec Dieu
1
. Dans Regulae, Descartes affirme quune connaissance est connaissance dès quil y a une certitude
mathématique : fondement de la science, avec des connaissances précises. Les Méditations ne font quapporter
un fondement métaphysique à cette théorie donnée dans Régulae.
Idéal de classification de la connaissance, typique dAristote. On pose ainsi les choses à lenvers, en partant
des choses plutôt que lesprit. Il ny a quune seule et me raison qui connait différents types dobjets. Cest
la même raison qui comprend lorganisation de la physique, le mouvement des corps etc. Il faut donc examiner
la raison en premier, avant les choses elles-mêmes (Règle 1).
Règle 2 :
« cest pourquoi il vaut mieux ne jamais étudier plutôt que de soccuper dobjets si difficiles que, dans
lincapacité où nous serions dy distinguer le vrai du faux, nous soyons contraints dadmettre comme certain ce
qui est douteux.
2
»
Il faut ensuite rejeter les connaissances peu probables et accorder sa confiance aux connaissances justifiées et
dont on est certain de celles-ci. Tout nest pas issu de la probabilité : il existe des connaissances certaines
3
.
Il y a deux domaines qui feraient laccord de lesprit, dont il semble impossible de douter : « il ne subsiste de
toutes les sciences déjà constituées que larithmétique et la ométrie, auxquelles lobservation de la présente
règle nous limite.
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» Ces deux domaines sont donc larithmétique (les nombres : grandeurs discrètes) et la
ométrie(les formes : grandeurs continues). Ces deux disciplines offrent donc un caractère de certitude
absolu. Quest-ce qui fait que ces sciences sont deux certitudes ?
Question du certain et du probable chez Descartes. Il estime quil nest pas raisonnable de chercher une
certitude dans les choses. Il nest pas raisonnable de chercher la certitude dans le domaine pratique. Il ne faut
pas refuser destimer le probable ou le vraisemblable dans le cas où la certitude ne peut être atteinte. Il y a un
autre domaine où il est un devoir de respecter certaines vraisemblances. Il y a des cas où il ne faut pas être
absolument certain pour pouvoir agir.
Cf. la morale provisoire : sappuyer sur les coutumes, la sagesse ordinaire. Une science de la médecine est
possible : une médecine fondée en monstrations infaillible
5
. La Médecine est le véritable but des études.
Cest la connaissance ultime
6
. La médecine est une des branches dans larbre de la connaissance cartésien
7
. Cet
1
Méditations Métaphysiques, III.
2
AT X, 362.
3
AT X, 362. On retrouve aussi cette idée dans les Méditations ou dans le Discours de la
Méthode.
4
AT X, 363.
5
Lettre à Mercène, Janvier 1630
6
Lettre à Newcastle, Octobre 1645.
7
Les Principes de la Philosophie, 1644. « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre,
dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de
ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la
médecine, la mécanique et la morale, jentends la plus haute et la plus parfaite morale, qui,
présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse.
Or comme ce nest pas des racines, ni du tronc des arbres, quon cueille les fruits, mais
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Approches rationalistes et empiristes à l’âge classique
arbre dispose de racines (la métaphysique), dun tronc (physique) et de trois branches (Médecine, Mécanique,
Morale). Il y a donc en vue une morale, qui a terme peut être certaine.
Il y a un autre point où le vraisemblable joue un rôle : dans la physique. Il peut y avoir du vraisemblable dans
ces propositions physique. Les principes et les lois physiques sont absolument certains, et déduits à priori
8
. On
peut les formuler simplement par un raisonnement déductifs. Ce sont les principes de la consommation, le
principe dinertie, et les lois des chocs des corps. Ces principes sont absolument nécessaires et absolument
certains. Il faut donc distinguer ce qui relève du certain (déduit de laction divine) et ce qui peut relever du
vraisemblable. Il parle aussi de certitude morale
9
. Ces principes découlent de Dieu. Mais à partir de ces
principes, Dieu avait une infinité de moyens pour faire que les choses soient telles quelles sont. Les exigences
en physiques sont de sappuyer sur des Principes et des lois en général et sur la nature des corps.
Une explication relève dune certitude morale, cest-à-dire ce quil est raisonnable dadopter. Toutes les choses
de ce monde sont telles quil a été ici démontré quelles doivent êtres. Il y a une forme de recours au
vraisemblable, même dans la physique.
La ométrie et larithmétique sont donc les deux seules connaissances nécessaires. Descartes dinterroge sur
la raison pour laquelle ces propositions sont valides. Cest donc la certitude de ces deux disciplines qui nous
intéressent. Quest-ce qui rend certaines ces sciences ? Cest donc la nature de leurs objets, en tant quils sont
parfaitement abstraits, quils peuvent être saisis par lopération de lintuition. Les objets de la ométrie ne
sont pas abstraits de la connaissance. Il ny a pas deux triangles absolument parfait dans la nature, il ny a pas
de ligne ométrique, sans largueur et infinie. Ce ne sont pas des objets saisis par les sciences et
limagination
10
. Le morceau de cire peut avoir une infinité de figures et dextensions possibles. Ce sont des
idées innées dans les méditations.
Dans les mathématiques, lesprit est renvoà lui-même, dans ses composantes. La composition à partir de
sensation : la licorne par exemple. Limagination dérive de la sensation. On a un concept mental du
chiliogone
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, mais pas la représentation
12
. « Chacun peut voir par intuition quil existe, quil pense que le
triangle est délimité par trois ligne, la sphère par une surface... ». me si les sciences peuvent nous tromper
une fois, il reste indéniable que certaines vérités mathématiques soient nécessaires nécessairement.
Le cogito est véritable : il est ipso facto preuve de lexistence, mais il naide en rien pour prouver la alité de
mes représentations.
Pour accéder à la certitude, il faut donc procéder par intuitions. Ce caractère abstrait sera justement lun des
problèmes de lempirisme. Rapport mathématique entre lesprit et ses objets.
Règle 4
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: le caractère mathématique ne se réduit pas aux nombres ni aux figures ométriques. Il y a des
figures communes entre ces deux objets, qui font quon le considère comme mathématique. Mathesis
universalis. Il faut surtout voir la manière dont il la caractérise.
Tout ce qui est susceptible d’être traité par ordre, et qui est mesurable, est mathématique. Tout ce qui est
scientifique est ce qui est mesurable, est déduit par ordre. Peu importe quil sagisse de nombre, de figure,
darbre etc.
On ne peut rapporter toute grandeur continue à une grandeur discrète (cest-à-dire un nombre ou un rapport de
nombres). Linverse est possible par contre. Cest une des orientations traditionnelles de la mathématiques
universelles. La mathesis universalis permet d’établir une relation, mais ça nest pas son objectif immédiat.
seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie
dépend de celles de ses parties quon ne peut apprendre que les dernières. »
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Principes, II, § 36-52. Rappel : Le livre I traite de la métaphysique, le II de la physique
générale, le III et IV, de la physique particulière.
9
Principes, IV, § 204
10
Méditations, II, passage du morceau de cire : l’étendue des corps.
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Un chiliogone ou chiliagone ou chiligone (du grec χίλιοι (khílioi) : « mille » et γωνία
(gônía) : « angle ») est un polygone à 1000 côtés possédant 498500 diagonales.
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Règle 3 des Regulae : AT X, 378.
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AT X, 378.
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