Articles de presse ENTRED

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La presse du 30 juin
« Une étude dénonce la prise en charge du diabète »
La Croix, Le Figaro, Le Quotidien du Médecin
La Croix fait savoir brièvement que « le dépistage et le traitement du diabète ne sont pas satisfaisants
en France, selon les premières données de l’étude Entred qui fait partie d’un plan gouvernemental
d’action contre la maladie ».
Le quotidien indique que « l’étude montre notamment que 18 % des malades renoncent à des soins
en raison de leur coût ».
Le Figaro note de son côté que selon cette étude, « un diabétique sur deux a 65 ans ou plus », ou
encore « un diabétique sur quatre seulement a rencontré un diététicien en 2001 ».
Le Quotidien du Médecin constate aussi qu’« on peut faire mieux pour les diabétiques ». La revue
indique notamment que dans cette étude, « sont soulignées les insuffisances de la prise en charge
diététique, de la prévention des amputations et du dépistage des complications ».
PANORAMA DU MEDECIN 2 Juillet 2004
Diabète : une insuffisante prise en charge
Dr Alain Dorra
Malgré des progrès, l'application des recommandations de l'Anaes relatives à la prise en
charge du diabète reste insuffisante, selon une étude portant sur 4 544 diabétiques
traités par médicaments et affiliés au régime général de l'assurance maladie. Les
diabétiques ne profitent pas tous, par exemple, de l'ensemble des examens
recommandés. Ainsi, moins de 30 % des diabétiques ont bénéficié d'au moins trois
dosages d'hémoglobine glyquée par an, seulement un sur vingt (5 %) d'un suivi par un
diététicien en 2001 (3 consultations) et 20 % d'un dépistage des maux perforants
plantaires avec un test de sensibilité. Moins d'un diabétique sur deux bénéficie d'un
dépistage ophtalmologique annuel. Par ailleurs, le faible dépistage de l'atteinte rénale
débutante (18%) est « très préoccupant », souligne l'étude. Elle note également que
plus d'un diabétique sur deux a un cholestérol élevé et/ou une hypertension artérielle.
41% sont en surpoids et 34% obèses. 17% disent avoir eu un infarctus ou de l'angine
de poitrine. Un sur deux a fumé à un moment de sa vie. Ainsi presque tous ont au moins
un autre risque vasculaire que le diabète.
Autre problème, parmi les diabétiques en surpoids traités par un seul médicament
antidiabétique oral, moins d'un sur deux se voit prescrire de la metformine (45 %).
Enfin, certains soins trop chers font reculer 18% des patients diabétiques. Soit : les
soins podologiques (pour 28 % de ces personnes), les consultations diététiques (pour
20 %), les consultations médicales (19 %) et les soins dentaires (18 %).
Quant aux médecins interrogés, ils indiquent qu'ils sont suffisamment informés sur le
suivi de la pathologie, mais estiment manquer de temps et de moyens adaptés en
particulier en ce qui concerne la prise en charge diététique et podologique du diabète.
Articles APM
ETUDE ENTRED : UN DEPISTAGE INSUFFISANT DES COMPLICATIONS
RENALES ET RETINIENNES CHEZ LES DIABETIQUES FRANCAIS
PARIS, 30 juin (APM) - Les patients diabétiques sont nombreux à passer à travers les mailles de la
prévention de deux complications majeures du diabète, l'atteinte rénale, qui peut évoluer vers
l'insuffisance rénale et l'atteinte rétinienne, qui peut évoluer vers la cécité, selon les résultats de l'étude
Entred présentés mardi à Paris lors d'une conférence de presse.
L'étude Entred (Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) se fonde sur
l'analyse des remboursements de soins de l'assurance maladie de 10.000 diabétiques et de
questionnaires envoyés à 4.400 patients et 2.200 médecins.
"Le diabète est la première cause de cécité avant 65 ans et l'une des principales causes d'insuffisance
rénale", a rappelé le Dr Yves Coquin, chef de service à la Direction générale de la santé (DGS), lors de
la conférence de presse au ministère de la Santé. "Il est également grand pourvoyeur de maladies
cardiovasculaires et demeure la première cause d'amputations non traumatiques", a-t-il ajouté.
Pourtant ces complications peuvent être non seulement prévenues mais aussi traitées pour éviter leur
aggravation. Seule une prise en charge précoce est néanmoins gage d'efficacité et pour cela un
dépistage annuel est nécessaire.
Or, pour le dépistage de la rétinopathie diabétique, l'étude montre que seuls 43% des patients
bénéficient d'une visite annuelle chez un ophtalmologiste. C'est peu, d'autant que l'on ne peut pas
savoir si l'examen de fond d'oeil, qui permet de dépister la rétinopathie, est réalisé dans chaque cas.
Parmi les patients interrogés, 4% rapportent avoir perdu la vue d'un oeil, prouvant une prise en charge
trop tardive, et 17% disent avoir été traités au laser, signe d'un dépistage et d'une prise en charge
précoce. Le traitement au laser n'est en effet efficace que sur les premiers stades de la rétinopathie.
LE DEPISTAGE DES COMPLICATIONS RENALES EST NETTEMENT INSUFFISANT
Encore plus préoccupant, le dépistage de la néphropathie diabétique s'avère nettement insuffisant.
Seuls 18% des patients bénéficient d'une mesure de l'albumine dans les urines, recommandée pourtant
annuellement.
"La raison de ce très mauvais score est probablement liée au fait que pendant longtemps en France, les
médecins prescrivaient la mesure de l'albumine sur des urines de 24h, ce qui représentait un frein
technique. Or aujourd'hui on sait mesurer l'albuminurie sur de simples bandelettes", commente le Dr
Michel Varroud-Vial, président de l'Association nationale de coordination des réseaux de soins aux
diabétiques (Ancred).
Cela n'explique peut-être pas tout mais permet néanmoins de justifier l'importante différence qui
apparaît entre le taux de patients ayant bénéficié d'une créatininémie au moins une fois dans l'année
(71%) face à celui d'albuminurie.
"Cette absence de dépistage est une aberration car la microalbuminurie n'a pas seulement un impact
rénal", précise une néphrologue, "et à cause de cela, nous voyons des patients diabétiques qui arrivent
dans nos services déjà au stade d'insuffisance rénale".
Si le constat est mauvais, et contraste surtout de manière étonnante avec le ressenti des médecins qui
s'estiment quant à eux plutôt bons dans la prévention des complications, la solution évolue.
Pour la rétinopathie, des expériences pilotes ont montré l'intérêt de l'usage de caméra non mydriatique
par des médecins non ophtalmologistes ou des orthoptistes pour pallier le manque d'ophtalmologistes
habilités à réaliser le fond d'oeil.
"Il serait bon néanmoins d'accélérer la mise en place de ces caméras non mydriatiques et ne plus se
cantonner à des expériences pilotes", a demandé Jean Mérel, président de l'Association française des
diabétiques (AFD), présent à la conférence de presse.
Pour le reste, l'amélioration des pratiques passera par une meilleure information des praticiens et des
patients, notamment sur la nécessité du dépistage.
ETUDE ENTRED : LA PRISE EN CHARGE DIETETIQUE DU DIABETE EST
INSUFFISANTE EN FRANCE
PARIS, 30 juin (APM) - La prise en charge diététique du diabète est insuffisante en France, selon les
résultats de l'étude Entred présentés mardi au ministère de la Santé, avec non seulement un accès
insuffisant à ce type de soins mais en plus un respect des conseils diététiques qui apparaît
problématique, les patients les considérant plus difficiles à suivre qu'un traitement médicamenteux.
L'étude Entred (Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) se fonde sur
l'analyse des remboursements de soins de l'assurance maladie de 10.000 assurés et de questionnaires
envoyés à 4.400 patients et 2.200 médecins.
D'après les recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
(Afssaps) et de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes), deux à trois
consultations diététiques annuelles sont nécessaires pour assurer le suivi du patient diabétique.
Pourtant, seulement 25% des patients interrogés déclarent avoir rencontré un diététicien en 2001 et 5%
ont bénéficié de trois consultations.
Ce manque est d'autant plus regrettable que 75% des patients diabétiques sont en surpoids ou obèses.
Le recours au diététicien est plus fréquent chez les personnes traitées à l'insuline (43%) par rapport aux
personnes traitées par des antidiabétiques oraux (16%), et hospitalisées (48% contre 16%) et est encore
plus fréquent chez les personnes hospitalisées en service de diabétologie (81%).
"Il s'agit également de personnes plus jeunes, plus souvent des femmes ou des personnes obèses, qui
pratiquent plus fréquemment une activité physique régulière", a souligné Anne Fagot-Campagna,
responsable de l'étude Entred à l'Institut de veille sanitaire (InVS), lors de la conférence de presse
organisée mardi au ministère.
DES SOINS CHERS ET DIFFICILES A TROUVER
Ce constat est en accord avec le ressenti des médecins. Les médecins interrogés témoignent en effet de
leur difficulté à trouver un diététicien (60%) et à fournir des conseils hygiéno-diététiques (56%). Ils
sont 31% à estimer leur prise en charge diététique insuffisante.
Les torts seraient partagés avec leurs patients. Les médecins jugent en effet que le suivi des conseils
hygiéno-diététiques (régime et activité physique) est insuffisant. Impression apparemment admise par
les patients dont la moitié estime le suivi du régime ou des conseils diététiques difficile, alors que
seulement 15% rapportent des difficultés à prendre leurs médicaments ou s'injecter de l'insuline.
Les patients citent également le régime alimentaire comme l'un des deux premiers points, avec les
complications, sur lesquels ils souhaiteraient des informations complémentaires.
Le coût des consultations diététiques pourrait être un frein. En effet, parmi les 18% déclarant avoir
renoncé à des soins à cause de leur coût, 20% citent en exemple les consultations diététiques.
ETUDE ENTRED : LE PIED DIABETIQUE TOUJOURS TROP PEU DEPISTE EN
FRANCE
PARIS, 2 juillet (APM) - La prise en charge des lésions du pied est loin d'être suffisante, le coût de ces
soins pouvant constituer un frein, selon les résultats de l'étude Entred présentés mardi au ministère de
la Santé.
L'étude Entred (Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) se fonde sur
l'analyse des remboursements de soins de l'assurance maladie de 10.000 diabétiques et de
questionnaires envoyés à 4.400 patients et 2.200 médecins.
En présentant les résultats, les investigateurs se sont montrés préoccupés par la prise en charge
insuffisante des lésions du pied chez les patients diabétiques. Ces lésions sont encore aujourd'hui la
première cause d'amputations non liées à un traumatisme.
Ces amputations peuvent être évitées en améliorant la prévention, le dépistage et le traitement des
lésions. D'après l'étude Entred, 7% des patients ont souffert d'une ulcération des pieds ou d'un mal
perforant plantaire, une lésion du pied de stade déjà avancé, preuve pour ces patients d'une prise en
charge tardive de la lésion.
C'est le dépistage, plus que l'insuffisance de traitement, qui semble en cause.
D'après les recommandations internationales, l'évaluation annuelle du risque de lésion et l'examen
systématique des pieds chez les patients à haut risque, l'éducation des patients et l'appareillage
préventif font partie des mesures de prévention nécessaires des complications du pied.
Or, seulement 20% des patients déclarent avoir bénéficié d'un examen au monofilament, test utilisé en
France pour examiner la sensibilité du pied diabétique et évaluer son risque.
Le filament standardisé, courbé sur le pied, applique une pression de 10 grammes. Si le patient ne sent
pas le monofilament sur certains sites spécifiques du pied c'est qu'il a perdu de sa sensibilité, signe
d'une neuropathie.
De même, seuls 30% ont consulté au moins une fois et 12% au moins trois fois un pédicure-podologue
dans l'année, pour un problème lié ou non au diabète.
Les patients qui ont consulté un podologue sont plus souvent des patients traités par insuline (41%)
que par des antidiabétiques oraux (26%) ou hospitalisés (40% contre 26%). Ils sont également plus
âgés, avec un diabète plus ancien, ce sont plus souvent des femmes ou des personnes bénéficiant de la
CMU.
Parmi les 18% des patients déclarant avoir renoncé à des soins en raison de leur coût, 25% ont cité les
soins de pédicure-podologie.
Aujourd'hui, le Comité de suivi du programme d'action, de prévention et de prise en charge du diabète
2002-2005 recommande le dépistage annuel du risque de lésion des pieds et le suivi d'une prise en
charge des soins podologiques pour les personnes à haut risque de lésion. Ces personnes à haut risque
sont celle qui ont à la fois une mauvaise perception du monofilament de 10 g et une artérite ou une
déformation des pieds ou des antécédents de lésions aux pieds (de grade 2 et 3 de la classification
internationale).
Ces recommandations ne suffisent cependant pas à rassurer les associations de patients qui
souhaiteraient, elles, des mesures économiques. L'Association française des diabétiques (AFD)
continue ainsi de militer pour le remboursement d'un forfait podologique, a-t-elle souligné lors de la
conférence de presse.
Les réseaux diabète, coordonnés par l'Association nationale de coordination des réseaux diabète
(Ancred) mettent bien en place un dispositif de soins coordonné comprenant le dépistage systématique
du risque de lésion, un forfait de soins podologiques gratuit pour les sujets à risque et un accès rapide à
une structure spécialisée en cas de lésion, mais le nombre de patients inscrits dans les réseaux reste
faible. D'autres mesures sont donc nécessaires.
Yves Coquin, chef de service à la Direction générale de la santé (DGS) a déclaré que ses services
axeront, courant 2005, particulièrement leur action sur la prise en charge des complications
podologiques.
Avant cela, le Dr Michel Varroud-Vial, président de Ancred, donne rendez-vous à tous les patients
diabétiques à l'automne pour une journée de sensibilisation au risque podologique le jour de la journée
nationale du diabète.
ETUDE ENTRED : A AGE EGAL, UN DIABETE DOUBLE LES COUTS DE SANTE
PARIS, 2 juillet (APM) - A âge égal, la consommation annuelle de soins d'une personne diabétique est
deux fois plus élevée que celle d'une personne de la population générale, selon les résultats de l'étude
Entred.
L'étude Entred (Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) se fonde sur
l'analyse des remboursements de soins de l'assurance maladie de 10.000 diabétiques traités par
insuline ou antidiabétiques oraux. Cette étude dont l'ensemble des résultats ont été présentés mardi au
ministère de la Santé, donne des informations sur la prise en charge des diabétiques traités en France et
sur leur état de santé.
Les dépenses de santé des patients de l'Entred se situaient en 2001 entre 4.092 euros et 4.414 euros par
personne et par an. Comparées à celles de l'Echantillon permanent des assurés sociaux (Epas), qui est
représentatif de la population générale, ces dépenses sont 1,9 fois plus élevées.
Cette différence s'atténue avec l'âge, la consommation de soins grimpant pour les assurés de l'Epas qui
rejoignent ainsi ceux de l'Entred.
Les hospitalisations représentent une part importante (39%) des coûts pour les diabétiques. Le reste se
divise en pharmacie (29%), soins infirmiers ou de kinésithérapie (10%), matériel (6%), actes de
médecine générale (5%), actes de spécialistes (4%) et actes de biologie (3%).
Les dépenses en soins infirmiers et de kinésithérapie sont plus élevées chez les patients traités par
insuline et chez les personnes âgées. La part du coût des hospitalisations est, elle, plus importante chez
les hommes, les personnes âgées ou chez les patients traités par insuline.
L'ensemble des coûts s'élève avec l'ancienneté du diabète, la présence de complications majeures, en
cas de traitement à l'insuline ou de pathologies associées.
Ils s'élèvent également avec le déséquilibre du diabète, à partir d'un taux d'hémoglobine glyquée
supérieur à 7%.
Les écarts régionaux sont importants. Le nombre de personnes hospitalisées au moins une fois dans
l'année varie ainsi de 23% à 35% et la consommation de médicaments de 3.230 euros à 5.372 euros
selon les régions.
"Une évaluation régionale est nécessaire pour en comprendre les causes", a estimé le Dr Michel
Varroud-Vial, président de l'Association nationale de coordination des réseaux de soin aux diabétiques
(Ancred).
AFP-Direct - http://www.afp-direct.com/abonnes
Service : Monde (FRS)
Mots-clés :
épidémie
Diabète : une prise en charge loin encore loin d'être satisfaisante (PAPIER GENERAL)
MÉDECINE-DIABÈTE-SOCIAL - 29/06/2004 18h14 - AFP
PARIS, 29 juin (AFP) - La France n'est pas épargnée par l'épidémie croissante de diabète
sévissant dans le monde et la prise en charge de cette maladie y est encore loin d'être
satisfaisante, selon les premiers résultats d'une étude sur plus de 4.500 patients, publiés mardi.
L'étude, baptisée Entred, confirme, malgré des progrès, les failles de cette prise en charge de
la maladie, notamment en matière de dépistage et de traitement de ses redoutables
complications menaçant le fonctionnement des reins et la vue. Elle montre aussi que 18% des
patients interrogés renoncent à des soins, notamment des pieds, en raison de leur prix. Le
diabète est une maladie chronique qui concerne plus de 2 millions de personnes en France.
Environ 2 millions ont un traitement médicamenteux (comprimés hypoglycémiants et/ou
injections d'insuline) et environ 200.000 seraient traités par régime seul. Le manque d'exercice
et l'obésité favorisent la survenue de la forme la plus courante de diabète, dit de type 2. C'est
la première cause de cécité avant 65 ans, la première cause d'amputations non consécutives à
un accident, une des principales causes de dialyse et une source importante de complications
cardiovasculaires (infarctus...). Entred met "l'accent sur des insuffisances" de "la prise en
charge diététique et psychologique, la prévention des amputations des membres inférieurs et
le dépistage et la prévention des complications rétiniennes, rénales et cardio-vasculaires avec
pour conséquence un risque plus élevé de développer de telles complications". Les
diabétiques ne bénéficient pas tous, par exemple, de l'ensemble des examens recommandés
(examen annuel des yeux, dosage sanguin trimestriel de l'hémoglobine A1c...). Seulement un
sur vingt (5%) a bénéficié d'un suivi par un diététicien en 2001 (3 consultations) et 20% d'un
dépistage des lésions des pieds avec un test de sensibilité. Or, négliger des lésions du pied
chez le diabétique fait courir, à terme, des risques d'amputation. Moins d'un diabétique sur
deux bénéficie d'un dépistage annuel des yeux, alors qu'un examen (le fond de l'oeil) permet
de détecter et de traiter précocement par laser des lésions de la rétine, responsables de cécité.
Le faible dépistage de l'atteinte rénale débutante (18%) est "très préoccupant", souligne
l'étude. D'autant qu'il existe des médicaments capables de prévenir l'aggravation de l'atteinte
rénale à ses débuts, qui toucherait environ 30% des diabétiques. Plus d'un diabétique sur deux
a un cholestérol élevé et/ou une hypertension artérielle. 41% sont en surpoids et 34% obèses.
17% disent avoir eu un infarctus ou de l'angine de poitrine. Un sur deux a fumé à un moment
de sa vie. Ainsi presque tous ont au moins un autre risque vasculaire que le diabète. Certains
soins trop chers font reculer 18% des patients. Les soins en cause sont les soins de pieds (pour
28% de ces personnes), les consultations diététiques (pour 20%), les consultations médicales
(19 %) et les soins dentaires (18%). Pourtant, ne pas traiter un foyer infectieux dentaire peut
exposer à un risque cardiaque, par dissémination des germes. Autre problème, parmi les
diabétiques en surpoids traités par un seul médicament antidiabétique oral, moins d'un sur
deux bénéficie de metformine (45%), le médicament pourtant recommandé pour réduire leur
mortalité notamment cardio-vasculaire, selon l'étude. Ces données portent sur 4.544
diabétiques traités par médicaments et affiliés au régime général de l'assurance maladie (70 %
de la population). Il s'agit de patients qui ont répondu à un questionnaire envoyé en 2002 à
10.000 diabétiques traités, et tirés au sort. BC/pc/gcv
ARTICLE d’EGORA.FR 1er juillet 2004
Prise en charge des patients diabétiques : des
améliorations mais encore insuffisantes !
Dr Alain Trébucq
Le diabète est devenu un réel défi pour la santé publique dans tous les pays riches où l´offre
alimentaire et la sédentarisation se conjuguent pour créer des conditions propices à son
développement rapide.
Ainsi, sa prévalence augmente actuellement au rythme de 3,2% par an alors qu´on recense
déjà deux millions de diabétiques en France et qu´on estime entre 200 000 et un million le
nombre de diabétiques non diagnostiqués.
Mais malgré près de six milliards d´euros de soins remboursés à ces patients diabétiques, cette
maladie reste la première cause d´amputations non traumatiques et la première cause de cécité
avant 65 ans, preuve que la prise en charge reste très insuffisante.
L´enquête ENTRED est une enquête nationale sur le diabète ayant porté sur plus de 10 000
personnes adultes et leurs médecins ; ses résultats qui viennent d´être présentés par les Dr
Anne Fagot-Campagna (InVS) et le Dr Dominique Simon (hôpital de la Pitié, Paris) au
ministère de la santé permettent d´apprécier la qualité de cette prise en charge du diabète,
montrant notamment :
Que 1 personne diabétique sur 2 peine à suivre le régime alimentaire, base du traitement
de la maladie mais aussi premier obstacle déclaré par les patients.
Alors que 3/4 des personnes diabétiques sont en surpoids, voire obèses, seulement 1/4 d´entre
elles ont bénéficié des conseils d´un diététicien en 2001.
Que 7% des personnes diabétiques interrogées déclarent avoir déjà développé un mal
perforant plantaire.
Or, 1 personne sur 5 seulement déclare avoir bénéficié du dépistage recommandé du risque de
lésion des pieds par un examen au monofilament et 2 à 3 personnes sur 10 seulement auraient
consulté un pédicure ou podologue dans l´année.
Plus d´une personne sur 6 aurait renoncé à certains soins à cause de leur coût, et il s´agit de
soins de pédicurie dans un quart des cas.
Que seuls 43% des patients bénéficient du dépistage annuel de l´atteinte rétinienne.
Que le dosage de l´albumine dans les urines, recommandé tous les ans pour dépister les
complications rénales, n´est pratiqué que dans 18% des cas.
Certes, la méthodologie de l´enquête ENTRED n´est pas sans faille puisqu´il s´agit d´une
enquête par questionnaires envoyés à 10 000 personnes traitées pour diabète, tirées au sort sur
les bases de remboursements médicaux de la CnamTS en 2001.
Et moins d´une personne sur deux a répondu (malgré deux relances) puisque ce sont au final
4544 personnes qui ont rempli le questionnaire, la plupart ayant accepté qu´un questionnaire
complémentaire soit adressé à leur médecin traitant ; 2229 médecins ont répondu à leur tour.
Mais ces informations ont néanmoins permis d´évaluer à la fois la qualité des soins, la
satisfaction des patients et celle des médecins, le coût de la prise en charge et des
hospitalisations, et la qualité de vie des personnes diabétiques.
Pour les personnalités qui ont présenté ces résultats (dossier complet en ligne sur
www.invs.sante.fr)
les enseignements sont nombreux. Tout d´abord, et c´est la note optimiste, si la qualité des
soins reste insuffisante, elle s´est néanmoins améliorée par rapport à la période 1998-2000
comme a tenu à le souligner le Dr Alain Weill (Cnamts).
Et le Dr Yves Coquin (DGS) de préciser que deux actions seront privilégiées dans les
prochains mois : le dépistage de la rétinopathie diabétique et la prise en charge des
complications podologiques du diabète. Mais ces résultats sont aussi un baromètre intéressant
pour évaluer la qualité de la prise en charge par département ou région où pour évaluer
l´influence des Réseaux Diabète (actuellement au nombre de 69) comme a tenu à le souligner
le Dr Michel Varroud-Vial, Président de l´ANCRED.
Le dosage de l´A1c en est un bon exemple car si les recommandations sont de doser l´A1c
trois à quatre fois par an, les résultats d´ENTRED montrent que cette recommandation n´est
appliquée que dans 30% des cas en moyenne nationale mais avec des disparités régionales
allant de 24 à 38%.
Le diabète est une maladie chronique qui se prévient mais ne se guérit pas.
Sa prévention est avant tout un problème de société comme le souligne le Pr Jacques Bringier,
Président du Comité de suivi du programme diabète mais une fois installée, sa prise en charge
est forcément multidisciplinaire.
En cela, elle constitue selon le Pr Gilles Brücker (InVS) « un modèle exemplaire pour les
réseaux de santé ».
A eux de démontrer, en s´appuyant sur les résultats d´ENTRED, que là où ils sont
opérationnels, les diabétiques sont mieux pris en charge ; un travail auquel le Dr Michel
Varroud-Vial s´est déjà attaqué.
D´après une présentation des résultats ENTRED au cours d´une réunion au ministère de la
santé, le 29 juin 2004, sous la présidence du Dr Yves Coquin (Direction générale de la santé)
et du Pr Gilles Brücker (InVS).
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