Philosophie Introductions à la méthode de dissertation Comment s'y prendre face à un sujet ? penser par soi-même I. À Les différents types de sujets. La question : l'art vise t-il le beau ? la citation la notion : l'art un énoncé impératif : discuter ou discutez La question. Sous la question se cache un problème : il faut montrer pourquoi le sujet ou la question se pose c'est ce qu'on appelle problématiser. Sujet : avons-nous peur de l'univers ? problématique : comment avoir peur d'un univers que l'homme crée lui-même. Sujet : l'art a-t-il pour but le beau. Problématique : comment l'art a-t-il pour but exclusivement la beauté alors qu'il peut exprimer l'utile ou la laideur ? La citation. - On la transforme en question puis en problématique. - On identifie la thèse de la citation puis la questions qu'elle pose puis et le problème. Sujet : science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Problématique : comment la science peut etre destructrice alors qu'elle est censée faire progresser ou évoluer. La notion - On la transforme en question. L'énoncé. - On le transforme en question Remarque : pour repérer les sujets. 2 types de questions 1. celles qui acceptent une réponse par oui ou par non : « il a-t-il… » « Peut-on.. » « Doit-on… » « Faut-il… ». Faire preuve de bon sens. Dépasser la réponse spontanée. 2. Les questions qui acceptent pas de réponse par oui ou par non. « Pourquoi » « en quoi » « en quel sens » « dans quelle mesure » II. Repérer le type de question plus le domaine d'interrogations Comment A peut aller avec B alors que C La dissertation pas un rapport problématique entre deux concepts et chaque sujet nous interroge sur une relation entre des concepts. Relations : identité Opposition Causalité Comptabilité Propriété Réalité Conclusion : Comprendre une question c'est être capables de dire quels sont les concepts clés du sujet, quelles relations y a-t-il entre eux et qu'est la problème philosophique ils posent. III. Comment analyser les différents concepts du sujet déterminer le sens commun usuel de la notiondonner les exemples. Chercher les expressions courantes liées à la notion, trouver les opp, Son domaine d'application (ind, collectif) le champ d'interrogations (moral, politique….) Une définition correcte donne le genre et la différence spécifique d'un objet, elle doit être universelle. Exemple : la définition correcte du travail est : activités de production de biens et de services jugés utiles. Comment construire un plan de dissertation ? plan dialectique I. introduction le sujet nous interroge sur… Les différents concepts le sens de la question le présupposé (il existe pas toujours) le problème philosophique l'annonce du plan II. La thèse 1) analyse du sujet définir les concepts dans le détail revenir sur le sens de la question revenir sur le présupposé avec des exemples 2) la thèse idée 1 plus exemples /références philosophiques. Reposer le problème philosophique : mais….. III. L'antithèse 1) idée 2 + exemples/références philosophiques 2) idée 3 + exemples/références philosophiques IV. Synthèse Idée 4 V. Conclusion Rappel de l’argumentation (plan) Réponse au pb posé. Qu'est-ce que la philosophie ? I. II. III. IV. V. VI. Le mot philosophie qu'est-ce que la métaphysique ? la philosophie comme désir de sagesse apprendre la philosophie n'est pas à apprendre à philosopher. Critique de la métaphysique l'exigence métaphysique. Qu'est-ce que la philosophie ? Elle apparaît comme une réflexion sur le monde et l'existence de l'homme dans la cité de la Grèce antique autour du VIe siècle avant Jésus-Christ. C'est une réflexion qui témoigne de la volonté de ne plus se contenter d'explication mythique du monde et de penser avec sa raison sans se contenter des formes de pensée livrée par la tradition. On oppose le mythe a la raison. C'est la naissance du logos ou du discours rationnel qui nait en même temps que les maths, où la physique. On nomme alors les premiers penseurs : les présocratiques au Ve et au VIe siècle avant Jésus-Christ. Thalès 625 /547 et le premiers penseurs et le premier mathématicien de l'histoire, c'est le fondateur de la science grecque il utilise pour la première fois les démonstrations déductives. Il ouvre la voie aux découvertes de Pythagore. Socrate né à Athènes en 470 est considérés comme le fondateur de la réflexion philosophique. Il meurt en 399 condamnés à mort pour avoir corrompu la jeunesse et accusé de ne pas croire aux dieux de la cité. Il y a une volonté universelle de tout comprendre et d'égaler les dieux c'est ce qu'on appelle Hubris(= démesure, folie). Les premiers penseurs cherchent à penser par eux-mêmes en répondant à une curiosité nouvelle loin de la poésie et du mythe pour s'engager dans la voie nouvelle de la recherche rationnelle : elle est donc la science de la philosophie. On se détache du pouvoir politique et religieux, on ne se contente plus de l'observation des faits, on cherche des causes, ont fait des hypothèses, et l'on veut expliquer rationnellement la nature mais aussi la morale et la politique. I. Le mot philosophie La philosophie est un désir de sagesse elle peut être : Théorique : une connaissance parfaite de touche que l'homme cherche à expliquer. Or comment cette connaissance peut-être possible alors que l'homme est imparfait et sa connaissance toujours limitée. Pratique : possession de la vertu : est sage celui qui sait régler son action sur son savoir et qui réalise un idéal de vie ou la maîtrise de soi. La sagesse pratique c'est la recherche des principes et des valeurs qui guident à la fois la connaissance et l'action humaine. Comment être sage ou vivre conformément à sa raison en étant aussi un être de passion et de désir ? PB ? Comment la philosophie peut être à la fois une sagesse théorique et un art de vivre ? II. Qu'est-ce que la métaphysique ? l'origine du mot métaphysique se trouve donc dans le livre d'Aristote on retient ce terme pour désigner la partie de la philosophie qui s'occupe des objets situés au-delà de l'expérience naturelle ou physique Texte 1 ARISTOTE La science de 1’Etre tant qu’être Il y a une science qui étudie l’Être en tant qu’être, et les attributs qui lui t appartiennent essentiellement. Elle ne se confond avec aucune des autres sciences dites particulières, car aucune de ces autres sciences ne considère en général l’Être en tant qu’être, mais découpant une certaine partie de l’Etre, c’est seulement de cette partie qu’elles étudient l’attribut: tel est le cas des sciences mathématiques. Et puisque nous recherchons les principes premiers et les causes les plus élevées, il est évident qu’il existe nécessairement quelque réalité à laquelle ces principes et ces causes appartiennent en vertu de sa nature propre. Si donc ceux qui cherchaient les éléments des êtres cherchaient, en fait, les principes absolument premiers, ces éléments qu’ils cherchaient étaient nécessairement aussi les éléments de l’Être en tant qu’être, et non de l’Être par accident. C’est pourquoi nous devons, nous aussi, appréhender les causes premières de l’Être en tant qu’être. Aristote, la Métaphysique (vers 345 av. J.-C.), traduction de J. Tricot. Ed. Vrin, 1981, tome I, livre 1, pp. 171-175. Idée1 : il est une science qui étudie l'être en tant qu'être. C'est la métaphysique, elle est universelle. Et il y a des sciences particulières : les maths Explication : objet de la métaphysiquesubstance l'essence Idée 2 : la métaphysique recherche la cause première sur la formation Idée 3 : la recherche de la cause première n'est pas la recherche de l'être par accident. Thème : la métaphysique Thèse : la métaphysique cherche la cause du monde. Question : le texte nous interroge sur la métaphysique. Problème philosophique : comment peut-on avoir la connaissance alors que la science est particulière ? Conclusion : Aristote la métaphysique définit la métaphysique comme une si on se qui a pour objet un d'étudier l'être en tant qu'être et qui est irréductible à tout autre science. Métaphysique = ontologie = discours sur l'être. Texte 2 Métaphysique et Philosophie Puis, lorsqu’il s’est acquis quelque habitude à trouver la vérité en ces t questions’, il doit commencer tout de bon à s’appliquer à la vraie philosophie, dont la première partie est la métaphysique, qui contient les principes de la connaissance, entre lesquels est l’explication des principaux attributs de Dieu, de l’immatérialité de nos âmes, et de toutes les notions claires et simples qui sont en nous La seconde est la physique, en laquelle, après avoir trouvé les vrais principes des choses matérielles, on examine en général comment tout l’univers est composé; puis en particulier quelle est la nature de cette terre et de tous les corps qui se trouvent le plus communément autour d’elle, comme de l’air, de l’eau, du feu, de l’aimant et des autres minéraux. En suite de quoi il est besoin aussi d’examiner en particulier la nature des plantes, celle des animaux, et surtout celle de l’homme, afin qu’on soit capable par après de trouver les autres sciences qui lui sont utiles. Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. Descartes, Principes de la philosophie, Lettre-Préface>’ (1647), collection Classiques, Éd. Garnier, 1973, tome III, pp. 779-780. 1. Il s’agit de la morale et de la logique. En effet, le programme que l’on doit suivre pour devenir philosophe commence par l’adoption d’une morale (provisoire) et l’étude de la logique. Idée 1 :tout philosophe doit commencer par faire de la métaphysique c-a-d chercher les principes de la connaissance. Idée 2 : la seconde partie de la philosophie est la physique. Idée 3 : la biologie devient nécessaire puis une science de l’Homme. Idée 4 : définition du savoir humain par l'image de l'arbre. Thème : le rapport de la métaphysique et de la philosophie. Thèse : tout philosophe doit être métaphysicien et doit chercher les causes premières dont on doit pouvoir déduire toutes les autres sciences. Question : qu'est-ce que la philosophie ? Problème philosophique : Comment faire de la philosophie sans s'intéresser aux autres sens ? Conclusion : Descartes se sert de l'image de l'arbre pour définir le système complet du savoir humain. En quoi la métaphysique se distingue-t-elle de la religion, elle porte sur les mêmes questions meilleures méthodes et différentes : la religion repose sur la révélation. La métaphysique est un système de connaissance rationnelle qui s'y elle interroge les dieux le fait par la raison. III. La philosophie comme désir de sagesse Texte 3 Platon 428/348 Admettons que, malgré cela, vous me teniez ce langage : « Socrate, nous ne voulons pas en croire Anytos, nous voulons t’acquitter, à une condition toutefois : c’est que tu ne passeras plus tout ton temps à examiner ainsi les gens, ni à philosopher. Si on t’y reprend, tu mourras Cette condition là, juges, si pour m'acquitter, vous vouliez me l'imposer, je vous dirais: « Athéniens, je vous sais gré et je vous aime; mais j'obéirai au dieu plutôt qu'à vous; et tant que j'aurai un souffle de vie, tant que j'en serai capable, soyez sûrs que je ne cesserai de philosopher, de vous exhorter, de faire la leçon à qui de vous que je rencontrerai. Et je lui dirai comme j'ai coutume de le faire: «Quoi! cher ami, tu es Athénien, citoyen d'une ville qui est plus grande, plus renommée qu'aucune autre pour sa science et sa puissance, et tu ne rougis pas de donner tes soins à ta fortune, pour l'accroître le plus possible, ainsi qu'à ta réputation et à tes honneurs ; mais quant à ta raison, quant à la vérité, quant à ton âme qu'il s'agirait d'améliorer sans cesse, tu ne t'en soucies pas, tu n'y songes pas! Et si quelqu'un de vous conteste, s'il affirme qu'il en a soin, ne croyez pas que je vais le lâcher et m'en aller immédiatement: non, je l'interrogerai, je l'examinerai, je discuterai à fond. Alors, s'il me paraît certain qu'il ne possède pas la vertu, quoi qu'il en dise, je lui reprocherai d'attacher si peu de prix à ce qui en a le plus, tant de valeur à ce qui en a le moins. jeunes ou vieux, quel que soit celui que j'aurai rencontré, étranger ou concitoyen, c'est ainsi que j’agirai avec lui, et surtout avec vous, mes concitoyens, puisque vous me tenez de plus près par le sang. Car c'est là ce que m'ordonne le dieu, entendez-le bien; et, de mon côté, je pense que jamais rien de plus avantageux n'est échu à la cité que mon zèle à exécuter cet ordre. Ma seule affaire, c'est en effet d'aller par les rues pour vous persuader, jeunes et vieux, de ne vous préoccuper ni de votre corps, ni de votre fortune aussi passionnément que de votre âme, pour la rendre aussi bonne que possible; oui, ma tâche est de vous dire que la fortune ne fait pas la vertu; mais que de la vertu provient la fortune et tout ce qui est avantageux, soit auxparticuliers, soit à l'État. Si c'est par ce langage que je corromps les jeunes gens, il faut donc que cela soit nuisible. Quant à prétendre que ce n'est pas là ce que je dis, quiconque l'affirme ne dit rien qui vaille. »« Là-dessus, dirais-je, croyez Anytos ou ne le croyez pas, Athéniens, acquittez-moi ou ne m'acquittez pas - mais tenez pour certain que je ne changerai jamais de conduite, quand je devrais mille fois m'exposer à la mort. Platon l'Apologie de Socrate Idée 1 : Socrate continuera de philosopher malgré les menaces de mort. Idée 2 : Socrate veut améliorer l'âme et rompre la richesse. Idée 3 : Socrate veut développer en chacun la vertu. Idée 4 : la fortune ne fait pas la vertu mais la vertu fait la fortune. Idée 5 : la mort n'est pas un obstacle à la philosophie pour Socrate Thème : Socrate et la philosophie Thèse : la mission de Socrate : développer la vertu. Question : quel est la mission de Socrate ? Problème philosophique : comment on Socrate peut-il développer en chacun la vertu alors que lui-même ne possède pas toutes les vérités ou toutes les vertus. Conclusion : la mission de Socrate qui est de tourner chacun vers sa vérité spirituelle fait prendre conscience aux hommes de leur ignorance. Pour cela Socrate utilise une méthode spécifique qui est : l'ironie socratique : méthode de réfutation pour laquelle Socrate en interrogeant des gens les persuade de ne rien savoir ou d'être dans l'erreur, c'est ce qu'on appelle une ignorance feinte. Socrate détient l'art de la rhétorique mais dans une perspective de vérité au contraire les sophistes qui ne visent qu'à convaincre leurs publics en utilisant s'il le faut la flatterie. À qui Socrate va-t-il alors s'adresser en priorité ? il va s'adresser à tous ceux qui pensent détenir un savoir. Quels savoirs possèdent Socrate ? Socrate ne possède aucun savoir : tout ce qu'il sait c’est qu’il ne sait rien À quelle conception du savoir s'oppose Platon ? Platon s'oppose à une conception du savoir qui consiste à une simple transmission de connaissances. D'où vient le savoir pour Socrate ? cette critique du savoir présuppose que les connaissances sont engendrées par les individus eux-mêmes. Mais comment Socrate est-il exactement pour tourner chacun vers sa propre vérité ? Texte 4 La maïeutique ou l'art d'accoucher les âmes Socrate : "Mon art d'accoucheur comprend donc toutes les fonctions que remplissent les sages-femmes; mais il diffère du leur en ce qu'il délivre des hommes et non des femmes et qu'il surveille leurs âmes en travail et non leurs corps. Mais le principal avantage de mon art, c'est qu'il rend capable de discerner à coup sûr si l'esprit du jeune homme enfante une chimère et une fausseté, ou un fruit réel et vrai. J'ai d'ailleurs cela de commun avec les sages-femmes que je suis stérile en matière de sagesse, et le reproche qu'on m'a fait souvent d'interroger les autres sans me déclarer sur aucune chose, parce que je n'ai en moi aucune sagesse, est un reproche qui ne manque pas de vérité. Et la raison, la voici : c'est que le dieu me contraint d'accoucher les autres, mais ne m'a pas permis d'engendrer. Je ne suis donc pas du tout sage moi-même et je ne puis présenter aucune trouvaille de sagesse à laquelle mon âme ait donné le jour. Mais ceux qui s'attachent à moi, bien que certains d'entre eux paraissent complètement ignorants, font tous, au cours de leur commerce avec moi, si le dieu le leur permet, des progrès merveilleux, non seulement à leur jugement, mais à celui des autres. Et il est clair comme le jour qu'ils n'ont jamais rien appris de moi, et qu'ils ont eux-mêmes trouvé en eux et enfanté beaucoup de belles choses. Mais s'ils en ont accouché, c'est grâce au dieu et à moi. Et voici qui le prouve. Plusieurs déjà, méconnaissant mon assistance et s'attribuant à euxmêmes leurs progrès sans tenir aucun compte de moi, m'ont, soit d'eux-mêmes, soit à l'instigation d'autrui, quitté plutôt qu'il ne fallait. Loin de moi, sous l'influence de mauvais maîtres, ils ont avorté de tous les mauvais germes qu'ils portaient, et ceux dont je les avais accouchés, ils les ont mal nourris et les ont laissé périr, parce qu'ils faisaient plus de cas de mensonges et de vaines apparences que de la vérité, et ils ont fini par paraître ignorants à leurs propres yeux comme aux yeux des autres. (...) Ceux qui s'attachent à moi ressemblent encore en ce point aux femmes en mal d'enfants : ils sont en proie aux douleurs et sont nuit et jour remplis d'inquiétudes plus vives que celles des femmes. Or ces douleurs, mon art est capable et de les éveiller et de les faire cesser. Voilà ce que je fais pour ceux qui me fréquentent. Mais il s'en trouve, Théétète, dont l'âme ne paraît pas grosse. Si je me suis étendu là-dessus, excellent Théétète, c'est que je soupçonne, comme tu t'en doutes toi-même, que ton âme est grosse et que tu es en travail d'enfantement. Confie-toi donc à moi comme au fils d'une accoucheuse qui est accoucheur lui aussi, et quand je te poserai des questions, applique-toi à y répondre de ton mieux. Et si, en examinant telle ou telle des choses que tu diras, je juge que ce n'est qu'un fantôme sans réalité, et qu'alors je te l'arrache et la rejette, ne te chagrine pas comme le font au sujet de leurs enfants les femmes qui sont mères pour la première fois. J'en ai vu plusieurs, mon admirable ami, tellement fâchés contre moi qu'ils étaient véritablement prêts à me mordre, pour leur avoir ôté quelque opinion extravagante. Ils ne croient pas que c'est par bienveillance que je le fais. Ils sont loin de savoir qu'aucune divinité ne veut du mal aux hommes et que moi non plus, ce n'est point par malveillance que j'agis comme je le fais, mais qu'il ne m'est permis en aucune manière ni d'acquiescer à ce qui est faux ni de cacher ce qui est vrai." Platon, Théétète, 150 e Idée 1 : Socrate accouche les esprits de la vérité. C'est ce qu'on appelle MAÏETIQUE Idée 2 : il affirme qu'il n'est pas sage lui-même. Idée 3 : le philosophe apparaît que comme un guide pour les élèves Idée 4 : pour ceux dont l'âme est vide (aucun savoir) d’autre maître ou philosophe peuvent les inspirer. Idée 5 : le philosophe reste un guide malgré la contradiction, malgré la colère. Thème : le Rôle du philosophe. Thèse : Socrate de possède l'art d'accoucher les esprits d'une vérité que lui-même ne possède pas. Question : quel art possède Socrate ? Problème philosophique : comment Socrate peut-il accoucher une vérité alors que lui-même ne la possède pas ? Conclusion : Socrate présuppose que l'accès à la connaissance est un itinéraire personnel qui doit se libérer du préjugé et de l'opinion. La connaissance n'exclut pas la contradiction. Mais qu'est-ce que la MAÏEUTIQUE présuppose en ce qui concerne la possession d'un savoir ? D'où vient le savoir que nous sommes censés trouvés en nous-mêmes. Platon présuppose que la connaissance est réminiscence ou vision de l'âme dans une existence antérieure. Nos découvertes et nos connaissances ne sont que des ressouvenir de connaissances acquises dans d'autre existences. Apprendre c’est se ressouvenir, ignorer c’est oublier. Memon Platon La philosophie est-elle une simple connaissance de soi ? Texte 5 Idée 1 : si on s'ignore soi-même on ne peut pas posséder la sagesse. Idée 2 : la sagesse c'est aussi d'accepter de ne pas toujours avoir raison. Thème : la sagesse. Thèse : se connaître soi-même. Question : quelle est la devise de la philosophie ? Problème philosophique : comment la sagesse peut être connaissance de sagesse alors qu'elle est savoir absolue ? Enjeu : possibilité de la sagesse au quotidien. le statut de la sagesse comme science. Texte 6 Qui possède le savoir ne philosophe point Diotime1 — Aucun des dieux ne philosophe et ne désire devenir savant, car il l'est ; et, en général, si l'on est savant, on ne philosophe pas : les ignorants non plus ne philosophent pas et ne désirent pas devenir savants ; car l'ignorance a précisément ceci de fâcheux que, n'ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s'en croit suffisamment pourvu. Or, quand on ne croit pas manquer d'une chose, on ne la désire pas. » Je demandai : « Quels sont donc, Diotime, ceux qui philosophent, si ça ne sont ni les savants ni les ignorants ? » « Un enfant même, répondit-elle, comprendrait tout de suite que ce sonr ceux qui sont entre les deux, et l'Amour est de ceux-là. » Platon, le Banquet, traduction d'E. Chambry, Éd. Garnier, 1988, 204 a. 1. Interlocutrice de Socrate dans le Banquet. Idée 1 : Les savants et les ignorants ne sont pas des philosophes. (Conscience de l'ignorance) Idée 2 : Les dieux ne sont ni savants ni philosophes. Idée 3 : Lorsqu'on ignore l'existence de quelque chose on ne peut le désirer. Idée 4 : Pour philosopher il faut être entre le savant et l'ignorants. Idée 5 : L'amour et philosophe (personne ne peut tout savoir de l'amour et personne ne peut tout ignorer car l'amour est naturel). Thème : Les philosophes Thèse : la philosophie présuppose la conscience de l'ignorance. Question : Qui peut philosopher ? Problème philosophique : Comment le philosophe peut-il philosopher alors que lui-même est ignorant. Enjeu : conscience de son ignorance. Conclusion : qu'est-ce qui justifie la recherche de la sagesse si l'amour n'est uni savoir ni ignorance la philosophie apparaît comme un choix, un engagement vers une vérité, mais peuton dire que la philosophie est irréductible soit à un savoir théorique, soit un idéal de vie. Et si la philosophie est engagement dans la vie est-ce que cela ne veut pas dire qu'elle est toujours un apprentissage. IV. Apprendre la philosophie n'est pas apprendre à philosopher Texte 7 On n’apprend pas la philosophie La philosophie n’est véritablement qu’une occupation pour l’adulte, il n’est pas étonnant que des difficultés se présentent lorsqu’on veut la conformer à l’aptitude moins exercée de la jeunesse. L’étudiant qui sort de l’enseignement scolaire était habitué à apprendre. Il pense maintenant qu’il va apprendre la Philosophie, ce qui est pourtant impossible car il doit désormais apprendre à philosopher. Je vais m’expliquer plus clairement: toutes les sciences qu’on peut apprendre au sens propre peuvent être ramenées à deux genres: les sciences historiques et mathématiques. Aux premières appartiennent, en dehors de l’histoire proprement dite, la description de la nature, la philologie, le droit positif, etc. Or dans tout ce qui est historique l’expérience personnelle ou le témoignage étranger, — et dans ce qui est mathématique, l’évidence des concepts et la nécessité de la démonstration, constituent quelque chose de donné en fait et qui par conséquent est une possession et n’a pour ainsi dire qu’à être assimilé: il est donc possible dans l’un et l’autre cas d’apprendre, c’est-à-dire d’imprimer soit dans la mémoire, soit dans l’entendement, ce qui peut nous être exposé comme une discipline déjà achevée. Ainsi pour pouvoir apprendre aussi la Philosophie, il faudrait d’abord qu’il en existât réellement une. On devrait pouvoir présenter un livre, et dire: « Voyez, voici de la science et des connaissances assurées; apprenez à le comprendre et à le retenir, bâtissez ensuite là- dessus, et vous serez philosophes » : jusqu’à ce qu’on me montre un tel livre de Philosophie, sur lequel je puisse m’appuyer à peu près comme sur Polybe’ pour exposer un événement de l’histoire, ou sur Euclide pour expliquer une proposition de Géométrie, qu’iL me soit permis de dire qu’on abuse de la confiance du public lorsque, au lieu d’étendre l’aptitude intellectuelle de la jeunesse qui nous est confiée, et de la former en vue d’une connaissance personnelle future, dans sa maturité, on la dupe avec une Philosophie prétendument déjà achevée, qui a été imaginée pour elle par d’autres, et dont découle une illusion de science, qui, ne vaut comme bon argent qu’en un certain lieu et parmi certaines gens, mais est partout ailleurs démonétisée. La méthode spécifique de l’enseignement en Philosophie est zététique, comme la nommaient quelques Anciens (de dzètein, rechercher), c’est-à-dire qu’elle st une méthode de recherche, et ce ne peut êtrs que dans une raison deja exercee qu elle devient en certains domaines dog15 matique, c’est-à-dire dérisoire. Idée 1 : la philosophie ne s'apprend pas, elle se découvre. Idée 2 : il y a des sciences que l'on peut apprendre et mémoriser telles que l'histoire où les maths. Idée 3 : la philosophie est une méthode de recherche qui ne s'apprend par comme une disciplines achevée. Thème : l'apprentissage de la philosophie. Thèse : on n’apprend pas la philosophie mais on apprend à philosopher Question : comment faire de la philosophie. Problème philosophique : comment peut-on apprendre la philosophie alors que la méthadone n'est pas adaptée à une recherche personnelle de vérité ? Enjeu : apprentissage de la philosophie. Mais qu'est question se pose exactement les philosophes ? Texte 8 Les quatre questions de la philosophie S’agissant de la philosophie selon son sens cosmique’ (in sensu cosmico), on peut aussi l’appeler une science des maximes suprêmes de l’usage de notre raison, si l’on entend par maxime le principe interne du choix entre différentes fins. Car la philosophie en ce dernier sens est même la science du rapport de toute connaissance et de tout usage de la raison à la fin ultime de la raison humaine, fin à laquelle, en tant que suprême, toutes les autres fins sont subordonnées et dans laquelle elles doivent être toutes unifiées. Le domaine de la philosophie en ce sens cosmopolite se ramène aux questions suivantes: 1. Que puis-je savoir? 2. Que dois-je faire? 3. Que m’est-il permis d’espérer? 4. Qu’est-ce que l’homme? A la première question répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l’anthropologie. Mais au fond, on pourrait tout ramener à l’anthropologie, puisque les trois premieres questions se rapportent à la dernière. Le philosophe doit donc pouvoir déterminer: 1. la source du savoir humain, 2. l’étendue de l’usage possible et utile de tout savoir, et enfin 3. les limites de la raison. Cette dernière détermination est la plus indispensable, c’est aussi la plus difficile, mais le philodoxe ne s’en préoccupe pas. de Kant, Logique (1800). traduction M. Fichant, Ed. Vrin, 1970. pp. 25-26. Idée 1 : la philosophie et la science de toutes les connaissances et de la fin de la finalité de la raison humaine. Idée 2 : l'anthropologie résume les trois domaines de la métaphysique (moral, religieux). Idée 3 : le philosophe doit déterminer la source, l'étendue et les limites du savoir. Thème : les quatre questions de la philosophie. Thèse : les quatre questions de la philosophie sont (ref haut) Question : quels sont les domaines d'interrogations de la philosophie ? Problème philosophique : comment la philosophie peut aborder ces quatre questions alors que le savoir absolu est impossible. Enjeu : l'évolution de la philosophie. La philosophie n'est pas un contenu scientifique qu'il suffit de transmettre. Mais quelles sont les limites de la raison humaine dans sa recherche de vérité, doit-on fonder une connaissance de ce qui est au-delà de l'expérience ? Qu'est-ce que la science ? La philosophie est t elle une simple connaissance de soi ? V. critique de la métaphysique. Texte 9 En voyant comment les mathématiques et la physique sont devenues, par l’effet d’une révolution subite, ce qu’elles sont aujourd’hui, je devais penser que l’exemple de ces sciences était assez remarquable pour rechercher le caractère essentiel d’un changement de méthode’ qui leur a été si avantageux, et, pour les imiter ici, du moins à titre d’essai, autant que le comporte l’analogie de ces sciences, comme connaissances rationnelles, avec la métaphysique. On avait admis jusqu’ici que toutes nos connaissances devaient se régler sur les objets3 mais, dans cette hypothèse, tous nos efforts pour établir à l’égard de ces objets quelque jugement a prion qui étendît notre connaissance, n’aboutissaient à rien. Que l’on cherche donc une fois si nous ne serions pas plus heureux dans les problèmes de la métaphysique, en supposant que les objets se règlent sur notre connaissance, ce qui s’accorde déjà mieux avec ce que nous désirons expliquer, c’est-à-dire avec la possibilité d’une connaissance a priori de ces objets qui établisse quelque chose à leur égard avant même qu’ils nous soient donnés. Il en est ici comme de l’idée que conçut Copernic: voyant qu’il ne pouvait venir à bout d’expliquer les mouvements du ciel en admettant que toute la multitude des astres tournait autour du spectateur, il chercha s’il ne serait pas mieux de supposer que c’est le spectateur qui tourne et que les astres demeurent immobiles. Kant, CRITIQUE DE M RAISON PURE, pi’. 21 SQ., GERMER BMWÈRE (EGALEMENT CRITIQUE DE M RAISON PURE, ri’. 18 sQ., PUF, COLL. QUADRiGE., 4’ go., 1993). Idée 1 : les mathématiques et la physique sont des sciences à cause un changement de méthode à comparer à la métaphysique : il faut appliquer à la métaphysique à un changement de méthode qui a fait ses preuves en mathématiques et physiques. Idée 2 : jusqu'à présent la connaissance se réglait sur les objets Idée 3 : Copernic à l'idée de changer son mode d'observation. Thème : le changement de méthode (= révolution copernicienne) Thèse : le passage d'une méthode empirique à une méthode a priori rationnelle doit permettre de définir la métaphysique. Rationalisme : penser que la raison peut atteindre la vérité. Empirisme : penser l'expérience où les sens sont critères de vérité. Question : comment faire de la métaphysique une discipline rigoureuse (= science) Problème philosophique : comment faire de la métaphysique une science alors que les objets sont au-delà de l'expérience. Enjeu : le statut de la métaphysique. La révolution produite en sciences montre que le physicien n'est plus un observateur passif qui attend de la nature ses lois : l'objet de où la nature doit se régler sur la connaissance ou les hypothèses de la raison, la science est donc une application à l'univers des lois de l'esprit. Quels sont alors les rapports philosophiques avec la science et en quel sens peut-on dire que le philosophe n'est pas un physicien. Pour Kant la métaphysique ne peut pas constituer une science après examen du pouvoir de la raison. VI. L'exigence métaphysique. Texte 10 Excepté l’homme, aucun être ne s’étonne de sa propre existence, c’est pour tous une chose si naturelle, qu’ils ne la remarquent même pas. [...] L’homme est un animal métaphysique. Sans doute, quand sa conscience ne fait encore que s’éveiller, il se figure être intelligible sans effort; mais cela ne dure pas longtemps: avec la première réflexion, se produit déjà cet étonnement, qui fut pour ainsi dire le père de la métaphysique. C’est en ce sens qu’Aristote a dit aussi au début de sa Métaphysique: At yre rb 8avd civ o &vO€w7rot icai vDv ica rà iroêi rov îip.avro cpt)oaopeîv (Propter admirationem enim et nunc et primo inceperunt hommes philosophari)3. De même, avoir l’esprit philosophique, c’est être capable de s’étonner des événements habituels et des choses de tous les jours, de se poser comme sujet d’étude ce qu’il y a de plus géhéral et de plus ordinaire; tandis que l’étonnement du savant ne se produit qu’à propos de phénomènes rares et choisis, et que tout son problème se réduit à ramener ce phénomène à un autre plus connu. Plus un homme est inférieur par l’intelligence, moins l’existence a pour lui de mystère4. Toute chose lui paraît porter en elle-même l’explication de son comment et de son pourquoi. Cela vient de ce que son intellect est encore resté fidèle à sa destination originelle, et qu’il est simplement le réservoir des motifs à la disposition de la volonté5 aussi, étroitement uni au monde et à la nature, comme partie intégrante d’eux-mêmes, est-il loin de s’abstraire pour ainsi dire de l’ensemble des choses, pour se poser ensuite en face du monde et l’envisager objectivement, comme si lui-même, pour un moment du moins, existait en soi et pour soi. Au contraire, l’étonnement philosophique, qui résulte du sentiment de cette dualité6, suppose dans l’individu un degré supérieur d’intelligence, quoique pourtant ce n’en soit pas là l’unique condition: car, sans aucun doute, c’est la connaissance des choses de la mort et la considération de la douleur et de la misère de la vie qui donnent la plus forte impulsion à la pensée philosophique et à l’explication métaphysique du monde. Si notre vie était infinie et sans douleur, il n’arriverait à personne de se demander pourquoi le monde existe, et pourquoi il a précisément telle nature particulière; mais toutes choses se comprendraient d’elles-mêmes. [...] Suivant moi, la philosophie naît de notre étonnement au sujet ou monde et de notre propre existence, qui s’imposent à notre intellect comme une énigme dont la solution ne cesse dès lors de préoccuper l’humanité. SCNOPLMIAULR, LE MONDE COMME voLoNr6 ET COMME RLI’RLSL\I. TOME U. i’r. 294.304, [‘UF, 14 CD Mais l'homme ne se pose-t-il pas toujours des questions métaphysiques qui font avancer la science ? La phrase grecque signifie : car c'est l'émerveillement qui pousse les hommes à philosopher. Idée 1 : philosopher c'est s'étonné Idée 2 : une intelligence faible ne comprend pas le mystère. Idée 3 : la douleur et la mort suscite un étonnement. Thème : l'origine de la philosophie. Thèse : la philosophie naît de l'étonnement et face aux mystères.