La flore : Adaptations
La valeur patrimoniale des îles vient du fait que la flore qu’elles abritent présente
des adaptations surprenantes afin de résister au vent, au sel, à la sécheresse...
Le Perce pierre ou Crithme
maritime est une espèce halophile
présente sur les rochers les plus proches
de la mer ou les plus soumis aux
embruns. Ayant tout de même besoin
d’un peu d’eau douce pour survivre, il
est capable, comme son nom l’indique,
d’aller chercher l’eau douce en
profondeur dans la roche grâce à un
système racinaire particulièrement
développé, pouvant atteindre plusieurs
mètres. Cette espèce présente
également des feuilles cireuses et
succulentes qui sont une adaptation
contre l’effet corrosif du sel et pour
éviter une transpiration trop importante.
Ces feuilles contiennent des cellules
pouvant stocker l’eau pour résister à la
sécheresse
..Crithmum
2.jpg
lim_C.Girard.jpg © C. Girard
La petite Saladelle de Provence,
qui accompagne le Perce Pierre, a opté
quant à elle un port en coussinet pour
résister à la sécheresse et au vent. Il
s’agit d’un véritable « bonzaï » qui se
développe très lentement, duisant ses
parties aériennes à de toutes petites
feuilles, au profit de la croissance de ces
racines, afin d’aller chercher de l’eau
dans les fissures.
Sur les îles, beaucoup d’espèces ont une apparence grise telles que la Cinéraire
maritime, les immortelles, ou encore la Germandrée purpurine (lien vers flore protégée).
Cette couleur est due à la présence de poils ou de duvet sur les feuilles et la tige formant
une protection contre le sel mais aussi une couche isolante de la chaleur, réduisant
l'évapotranspiration. Ces poils permettent également à la plante de capter l’humidi
ambiante de la nuit indispensable pour survivre à la chaleur de la journée.
Tiges et Feuilles duveteuses
de Cinéraire maritime Senecio_m.jpg et Senecio m2.JPG
Feuilles poilues
d’Astérisque maritime A maritimus.jpg
Immortelles
Helichrysum.JPG © FN Richard
Le Pavot cornu Glaucium flavum.JPG © FN Richard
astragalle-def.jpg © C. Girard
Chez l’Astragale de Marseille, pour résister au vent et aux embruns, le port en coussinet
est également de rigueur afin de maintenir un microclimat plus frais et favoriser des
racines très développées allant chercher loin l'humidité. Ses feuilles sont constituées de
toutes petites folioles, étroites et poilues, pour limiter l’évapotranspiration. Mais
l’astragale va plus loin dans son adaptation à limiter sa surface foliaire car au plus chaud
de la saison ces folioles vont tomber, la tige centrale se durcir et devenir une aiguille, ce
qui lui vaut le nom de « coussin de belle mère ».
Son port en coussinet associé à cet aspect piquant présente également un avantage
évident que l’on appelle l’effet nurseries : les graines de l’astragale vont tomber au pied
de la plante mère, au frais mais également à l’abri des phytophageselles vont pouvoir
mûrir avant d’être dissémies par le vent.
Afin de multiplier ses chances de survie, Le Lis des sables présente lui aussi une
adaptation particulière puisqu’il possède deux types de reproduction. Une reproduction
asexuée souterraine au frais grâce à son bulbe et une reproduction sexuée grâce à la
production de graines noires qui vont se disséminer sous l’effet du vent et de l’eau.
Graines de Lis de sables Lys1.jpg
Lis de sables en fleur avec feuilles
desséchées Lys 2.JPG
Ces deux types de reproduction demande énormément d’énergie et c’est la raison pour
laquelle, lorsque les lis fleurissent, toutes leur feuilles sont desséchées et de couleur
paille, toute l’eau nécessaire étant utilisée pour la reproduction.
Les plantes aromatiques, telles que le Thym ou le Romarin, ont également élaboré une
adaptation au climat chaud. La nuit, elles produisent des huiles essentielles qu'elles vont
libérer pendant la journée. Cette évaporation d'huile va consommer de la chaleur et créer
une brume autour de la plante qui la protège des rayons du soleil et crée une ambiance
plus fraîche.
Le thym dont l’odeur est d’autant plus forte qu’il fait
chaud ! Thymus.jpg © FN Richard
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