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BIOGRAPHIE 20LITTERAIRE

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JEAN-­‐PIERRE GANDEBEUF poète, écrivain
BIOGRAPHIE …
LITTÉRAIRE
Né le 10 août 1937 en Auvergne, Jean-­‐Pierre Gandebeuf partage sa vie entre la région annécienne et le sud de la France. Il est père, beau-­‐père et grand-­‐père. Le journaliste de presse écrite qu’il a été tout au long de sa carrière s’est prêté au jeu de l’interview. Le style décalé, baroque et drôle de tes articles était reconnaissable entre tous. A la quarantaine, tu décides d’entrer en poésie. Pourquoi, enfin, ce déclic ? JPG : Il ne faut pas prendre à la lettre ce qui est du ressort du diable ou de l’inspiration. « C’est en écrivant qu’on devient "écriveron" » assurait Queneau. L’intérêt pour le culturel était là, l’activité journalistique tenait la corde … et ce questionnement, toujours, qui revenait comme un leitmotiv : « Pourquoi n’écrivez-­‐vous pas de la poésie ? » Voilà, c’est fait ! Dans l’alternance poème/prose, évidemment. Quand la plume change de main, on se libère, on s’allège, c‘est mieux. Tes reportages dans la presse quotidienne régionale, en Rhône-­‐
Alpes et plus particulièrement en Haute-­‐Savoie, ont-­‐ils alimenté ton « moulin » littéraire ? JPG : J’ai exercé mon job en des domaines divers et variés : sociétal, artistique, écologique, culturel et festivalier … slalomé entre ville et campagne, avec autant que possible un esprit curieux. Je parlais à voix basse, pour fuir les écueils de mon pré carré… et les conversations avec les lapins (je tenais à ma retraite chapeau). Au final, l’écriture poétique s’est nourrie de la vie, des fréquentations citoyennes et des rencontres improbables : conteurs, artistes, écrivains, musiciens, ruraux bienveillants, chercheurs inspirés… Liste non exhaustive. Enfant, tu préférais les chemins buissonniers aux bancs de l’école… Peut-­‐on te qualifier d’autodidacte? JPG : J’ai toujours privilégié la lecture en oblique car tout m’intéressait. Au collège, les mathématiques n’étaient pas ma tasse de thé. Je préférais les navigations de Bougainville au théorème de Pythagore. Adolescent, j’ai dévoré sans broncher Les aventures sans pareilles du baron de Crac, de Cami, bien en vue dans la bibliothèque de mon père. Robinson Crusoé ? Si l’on en croit la légende, Vendredi ne travaillait pas le dimanche. Moi, si… (un peu plus tard !). Ensuite, tout s’est accéléré. J’ajoute que les deux premiers ouvrages de poésie achetés au doigt mouillé chez un bouquiniste avaient pour auteurs Francis Jammes et Saint-­‐John Perse. Choix contrasté, que je ne regrette pas. D’où te vient cette vive sensibilité aux musiques du monde, collectionnées sans exclusive au fil des ans ? JPG : D’une passion initiale pour les musiques de l’Est européen découvertes dans les années soixante à Saint-­‐Etienne, dans le sillage d’un festival folk particulièrement attrayant. Puis, les voyages aidant, d’un intérêt prononcé pour les cultures arabo-­‐ andalouses, moyen-­‐
orientales, persanes et indiennes. J’ai du reste chroniqué pendant vingt ans tous ces trésors. La peinture est un autre de tes jardins secrets. Attirance d’un poète qui aurait aimé peindre et dessiner, peut-­‐être ? JPG : Absolument mais il importait de demeurer à ma place, en évitant de me mélanger les pinceaux. Deux années aux Beaux-­‐Arts de Clermont-­‐Ferrand, section architecture (dans le sillage d’un père métreur et excellent dessinateur) m’ont convaincu que ce n’était pas ma voie. Plus tard, j’ai couvert pour mon journal des expositions passionnantes, tiré parti de mes emballements (par exemple « Le nu descendant l’escalier » de Duchamp à la fécondité pérenne), et pris conscience du caractère précieux et revigorant des échanges avec les peintres. En édition, la réciprocité a joué à plein et j’ai souscrit à ces agapes. Penses-­‐tu qu’un auteur doit quitter sa tour d’ivoire et s’ouvrir au monde ? JPG : L’évidence même. Aujourd’hui, je me donne le droit d’écrire sans me faire violence. Pas de tour d’ivoire donc, ni même en acier bien trempé. Aller vers les autres autant que faire se peut. S’enrichir des cultures planétaires toutes affaires cessantes, tel est mon horizon. A deux fois 40 ans, qu’attends-­‐tu de ton site internet ? JPG : De la mansuétude afin de pouvoir fêter mon bicentenaire, peinard, en multipliant les échanges. Maryse Verbèke, Août 2017 
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