nous faut progresser sur la complexité des systèmes modélisés. Le climat c’est tout d’abord la
dynamique de l’océan et de l’atmosphère, mais c’est aussi le cycle de carbone avec sa chimie et sa
biologie, la dynamique de la végétation et sa phénologie, la chimie atmosphérique, les aérosols, etc
…
L’objectif de ce projet est de développer une nouvelle génération de codes de climat massivement
parallèles et multi-physique, de faire progresser l’efficacité des simulations numériques pour la
modélisation du climat en développant la parallélisation des modèles et de leur couplage et en
évoluant vers des systèmes modélisés plus complexe tant aux échelles globales que régionales.
Atteindre ces objectifs demande de disposer de modèles exploitant de façon optimale les
supercalculateurs actuels et futurs en France (IDRIS, CCRT, Météo-France, CINES, …) comme à
l’étranger (Earth Simulator, Oak Ridge National Laboratory, DKRZ à Hamburg, CEPMMT à Reading,
…).
Au cours du projet, les modèles développés seront mis en œuvre dans trois applications
innovantes, qui correspondent à des domaines où la recherche française est en pointe. Le projet
CICLE permettra donc le développement et la démonstration à grande échelle d’applications
innovantes en sciences du climat. Il favorisera la mutualisation de ressources entre les acteurs
français, mais aussi avec les équipes européennes à travers PSI (voir partie B4). Le projet répond
donc pleinement au deuxième objectif du programme ANR-CIGC.
De nouvelles méthodes de parallélisation seront développées, pour obtenir des performances
optimales séquentielles et parallèles sur les calculateurs visés, qui sont d’architectures variées. Ces
méthodes seront appliquées aux différents sous-systèmes (dynamique atmosphérique et océanique,
transport des composés atmosphériques, végétation, coupleur, etc …) ainsi qu’au couplage de
l’ensemble. Les interfaces physiques et numériques entre les modèles seront reconsidérées, pour
traiter les différentes résolutions et l’ajout modulaire de nouveaux sous-systèmes
Contexte technique de départ
La version du modèle de l’IPSL (IPCL CM4 v1) actuellement utilisée en production scientifique est
optimisée pour les calculateurs vectoriels. La composante océanique dispose d’une version parallèle
performante (parallélisme mémoire distribuée par MPI et mémoire partagée par OpenMP). Une
maquette parallèle de la composante atmosphère (MPI) a été développée. L’assemblage des
différentes composantes en mode parallèle est en cours. Les premières applications scientifiques
avec la version parallèle du modèle de climat (IPSL CM4 v2) devraient débuter dès le début de
l’année 2006. L’efficacité parallèle* de cette version du modèle de climat de l’IPSL sera limitée : nos
objectifs scientifiques nous amènent à traiter des échelles de temps longues, ce qui limite la taille de
grille à des dimensions bien inférieures à celles utilisées en météorologie. Nous avons en particulier
besoin d’une version à très basse résolution pour des simulations très longues (simuler tout
l’Holocène, soit 10 000 ans par exemple).
L’IPSL travaille de plusieurs années en collaboration avec le Earth Simulator à Yokohama. Les
modèles de l’IPSL ont été portés sur le Earth Simulator, et les performances de la comosatne
océanique ont étét optimisées sur ces machines. Une collaboration a démarré avec Oak Ridge
National Laboratory, et l’optimisation sur le Cray X1 a commencé.
La version actuelle du modèle du système terre du CNRM-GAME est constituée principalement par la
composante atmosphérique ARPEGE-Climat, parallèlisé avec MPI, couplé à la version parallèle du
modèle d’océan OPA, via le coupleur OASIS du CERFACS. Seul le parallélisme de la composante
atmosphérique est aujourd’hui exploité. Pour les applications régionales récentes, une version à
résolution variable d’ARPEGE-climat a été utilisée dans les mêmes conditions de parallélisation. A
titre expérimental, ce modèle a été couplé au modèle océanique de l’IPSL en configuration régionale
sur la Méditerranée. Par ailleurs, aussi pour les simulations climatiques régionales à venir, une
version climatique du modèle météorologique à aire limitée ALADIN permettant d’atteindre des
résolutions plus fines est en cours d’expérimentation. Cette composante atmosphérique baptisée
ALADIN-Climat, est aussi parallèle. L’efficacité parallèle des composantes atmosphériques fait l’objet
de travaux associant Météo-France et le Centre Européen de prévision à moyen terme de Reading
(CEPMMT). Par contre, un nouveau défi est de pouvoir faire fonctionner simultanément et dans des
conditions optimales de parallélisme, les composantes couplées aux échelles globales (ARPEGE-
Climat à résolution variable couplé au modèle océanique global) et les composantes couplées aux
échelles régionales (ALADIN-Climat couplé au modèle de la Méditerranée).
(* Note : de façon aujourd’hui assez classique, nous distinguons la notion de « scalabilité » de celle
d’ « efficacité ». Un modèle, un code, est « scalable » si ses performances ne se dégradent pas lorsque l’on
augmente à la fois la taille du problème (points de grille ou nombre de degrés de liberté) et le nombre de
processeurs. Il est « efficace » si l’on peut augmenter le nombre de processeurs sans dégrader les performances,
à taille de problème fixée. En climatologie, le besoin de traiter de grandes périodes de temps met une forte
pression sur la recherche d’efficacité, plutôt que sur la scalabilité.)