Economie Générale
II- Les conséquences de cette situation
Principal problème : Eco européenne est à peine sortie de récession grâce à hausse des
exportations, alors que consommation reste stable. Une hausse de l’euro pourrait donc être
fatale à la croissance. Comme les gouvernements européens ne sont plus en mesure de
manipuler leurs monnaies ou leur politiques monétaires, doivent donc augmenter
compétitivité par réformes structurelles.
Mais la BCE continue de penser que les effets positifs liés à l'amélioration du commerce
mondial seront suffisants pour compenser les effets négatifs de la remontée de l'euro.
Où se situe le seuil de tolérance ? Il est admis que la monnaie européenne était sous-évaluée,
alors que même au cours actuel le dollar est surévalué. Le rattrapage était donc logique,
surtout que le « niveau théorique de parité de pouvoir d’achat » est atteint lorsque l’euro est
autour de 1.20 $. Menaces pour compétitivité européenne se situerait selon les sources entre
1.20 et 1.25$ pour un euro.
De l’autre côté, chute du dollar peut avoir des conséquences négatives sur la reprise
américaine, et à partir de là sur la reprise économique mondiale, puisqu’elle repose sur la
première. En effet, les Etats-Unis fonctionnent comme une immense pompe à capitaux, et
ceux-ci sont principalement fournis par les banques centrales étrangères (chinoise, japonaise),
qui les placent leurs avoirs en bons du trésor américain. Ces investisseurs peuvent s’effrayer
et donc ne plus investir, ce qui constitue une menace pour la reprise. Cette hypothèse semble
se concrétiser car les achats de titres américains sont en forte baisse (4 milliards de dollars en
septembre contre 50 milliards en août). Les gouvernements européens ne doivent pas
forcément compter sur la reprise américaine, changement de stratégie
Autre enjeu : entrée de nouveaux pays dans la zone euro : stabilité nécessaire. Ainsi,
ce que redoutent le plus les marchés britanniques, et qui les rend sceptiques sur la question
d’une entrée prochaine de la Grande-Bretagne dans la zone euro, ce sont les « montagnes
russes », c’est-à-dire les fluctuations de l’euro (écarts de 30% entre 1999 et 2003). Celles-ci
ont engendré des perturbations dans secteur industriel : quand l’euro est faible, énergie qui est
importée (pétrole en particulier) est trop chère, et quand l’euro est fort, problèmes pour
exporter
Exemple : laboratoire pharmaceutique allemand Schering, principalement tourné vers
l’exportation -> hausse de l’euro a grignoté 7% de sa croissance au troisième semestre.
Face à cela, la BCE dit vouloir adopter une stratégie de monnaie forte et stable.
Le Japon, la Chine ont réussi à contenir l’envol de leurs monnaies respectives. L’Europe
pourrait faire de même. Jeudi dernier, la BCE a déclaré qu’elle envisageait un système de
contrôle des changes afin d'enrayer la hausse de la monnaie européenne. Va-t-on assister à
une guerre mondiale des monnaies ?
Conclusion : Quelle est la tendance prévue pour les prochains mois ? L’euro, selon la grande
majorité des analystes, semble condamné à grimper. En effet, la chute du dollar a également
des conséquences politiques, si bien que l’administration Bush fera sans doute tout pour que
cette situation perdure jusqu’aux élections. Car pour financer le déficit courant, celle-ci a deux
solutions : soit faire baisser la monnaie, soit augmenter les taux d’intérêt, or cette dernière
solution pénaliserait la consommation des ménages américains et rendrait donc impopulaire le
gouvernement actuel. Les records de cette semaine ont donc de grandes chances d’être
rapidement battus.