1.3 Le mode de pensée imaginaire
La prépondérance chez l’hystérique d’un mode de pensée imaginaire est un autre trait fondamental.
Le réel est certes perçu, mais infiltré, à la fantaisie du sujet, de représentations imaginaires érotisées.
Ce mode de pensée préside à l’hyperadaptabilité hystérique, le sujet s’emparant des éléments du réel
offerts pour les agencer à sa guise en pensée ; mais il correspond aussi à l’inadéquation hystérique, à
bien des situations où le sujet cherche ce qu’il ne peut y trouver. Cette vie imaginaire peut être à
l’origine, par exemple, de fixations amoureuses à des personnages inaccessibles, ou des rêveries
perpétuelles qui prennent le pas sur la réalité quotidienne. Dans les relations affectives réelles que
tente de nouer l’hystérique, l’objet ne peut, dans une certaine mesure, que décevoir. La vie
relationnelle des ces personnalités est fréquemment une vie à crises, où alternent des sautes d’humeur,
des épisodes d’élans chaleureux et des phases de retrait boudeur, témoin de leur labilité émotionnelle.
1.4 La réactivité émotionnelle : hyperémotivité et impulsivité
La réactivité émotionnelle des personnalités hystériques est parfois très spectaculaire, avec une
intense traduction neurovégétative. La variabilité des états émotionnels et des dispositions affectives
fait volontiers parler d’inconsistance ; mais ces termes risquent de faire oublier l’intensité de l’état
affectif au moment où il est vécu et exprimé. Pour expliquer cette intensité, on fait généralement
appel à une aptitude psychophysiologique particulière et au manque de recul de l’hystérique par
rapport à ce qui est immédiatement ressenti.
Dans le cadre de la réactivité hystérique avec hyperémotivité, on décrit aussi l’impulsivité ;
explosions émotionnelles, accès de colère clastique, impulsions suicidaires constituent autant de
réactions possibles, en for me de court-circuit, à une situation donnée. L’impulsivité donne parfois un
aspect heurté ou chaotique à la biographie.
Lorsque l’hyperémotivité s’associe à des conduites d’évitement, l’ensemble est individualisé par
certains auteurs sous la dénomination de caractère hystéro-phobique.
L’hyperémotivité se traduit généralement par un état d’alerte permanent, et l’évitement par
l’inhibition. Le sujet est toujours sur le qui-vive, même si son hypervigilance est parfois
relativement camouflée derrière des attitudes de sérénité feinte ou de tranquille assurance.
L’inhibition permet, quand à elle, l’évitement des situations redoutées, particulièrement les
relations à autrui et la sexualité
Plus rarement, une fuite en avant se traduit par des comportements de défi ou par une activité
frénétique (conduites énergiques et courageuses, sorties innombrables, lectures interminables…),
destinée à rendre peu probable la moindre irruption fantasmatique.
D’autres particularités sont classiquement rattachées à la pathologie hystérique de la personnalité,
comme la suggestibilité et la mythomanie, la dépendance affective et les troubles de la sexualité.
Les 4 critères diagnostiques de la personnalité passive-agressive sont les suivantes :
-résistance aux demandes d’une activité adéquate dans le fonctionnement aussi bien
professionnel que social ;