Chapitre 5 - Canalblog

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B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
Chapitre 5
Monnaie et politique monétaire
______________________________________________________________________
1. Les fonctions de la monnaie.
1.1. Monnaie et développement des échanges.
On pense habituellement que l’apparition de la monnaie est liée aux difficultés qu’impliquait un troc généralisé
mettant en présence un grand nombre d’échangistes. Le passage du troc à la monnaie coïnciderait alors avec
l’évolution de formes archaïques d’échange vers les formes modernes que nous connaissons actuellement.
Cette conception revient cependant à attribuer à l’homme des temps anciens les préoccupations d’un financier
moderne : or de nombreuses études anthropologiques montrent que la monnaie a eu essentiellement une origine
religieuse. Chez les Grecs anciens, par exemple, un certain nombre de biens précieux et de valeur sont désignés pour
être objets d’offrande : par exemple le bœuf, dont la fonction d’unité de valeur est liée à sa qualité d’animal sacrificiel.
L’évolution du rituel a conduit à lui substituer progressivement des objets symboliques, comme des pièces
métalliques. On observe que le système d’unité de compte a été initialement relié au système de tarification des
offrandes, donc au commerce religieux : cela a donné naissance à un système de prix fondé sur les valeurs relatives
des divers biens au regard du rituel sacrificiel.
Dans une économie « moderne », il est clair que la pratique du troc, qui relie obligatoirement une
vente et un achat simultanés, limite considérablement la circulation des marchandises. L'intervention de
la monnaie permet, dans un premier temps, d'opérer la transaction en la scindant en deux : la
marchandise, au lieu d'être échangée directement contre un autre produit, est négociée contre une
certaine quantité de monnaie qui en constitue le prix et avec laquelle le vendeur pourra ultérieurement se
procurer les biens qui lui sont nécessaires.
Par la suite, le crédit permettra à l’acheteur d'acquérir immédiatement ces mêmes biens en
anticipant sur des recettes ou des revenus futurs.
1.2. Les cinq fonctions de la monnaie.
1.2.1. Intermédiaire, étalon de valeur, instrument d’épargne et de
spéculation.
Des remarques précédentes, il ressort que la monnaie sert d'intermédiaire dans les échanges.
Elle sert aussi de commune mesure aux valeurs : elle est « étalon » de valeur. C’est en unités de
monnaie que sont exprimés les prix et les coûts des biens et services produits et échangés.
Elle doit pouvoir servir enfin d'instrument de conservation des valeurs : elle est en effet
instrument d'épargne. C'est à ce propos que KEYNES a pu dire que la monnaie est un « pont » entre
passé et avenir, dont la fonction est de réduire l'incertitude liée à l'ignorance de ce que sera le futur.
Ceci implique qu'entre le moment où elle est reçue et celui où elle est dépensée, la perte de son
pouvoir d'achat ne doit pas être trop importante. C’est l’une des raisons de l’existence d’un taux d’intérêt :
compenser la perte de valeur subie par un dépôt en monnaie du fait de l’inflation. Le taux d’intérêt
constitue aussi la rémunération du service rendu par un prêteur à un emprunteur : il représente
simultanément le prix du temps (durée d’immobilisation d’une partie de ses ressources financières pour
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le prêteur, correspondant à la durée du prêt), et celui du risque (risque d’insolvabilité de l’emprunteur et
risque de perte de valeur de son capital pour le prêteur). Au niveau macro-économique, le niveau des taux
d’intérêt varie en proportion inverse de la confiance que les agents accordent à l’économie.
La monnaie est aussi devenue à la fois instrument et objet de spéculation : elle est utilisée, sur les
marchés financiers, pour produire de la monnaie nouvelle qui n’est, le plus souvent, pas réinjectée dans le
circuit de l’économie réelle (par exemple sous forme de consommation ou d’investissement productif
supplémentaires). La spéculation stérilise ainsi une partie de la richesse créée par les activités de
production.1
1.2.2. La monnaie, lien social
La monnaie a enfin un rôle de lien social : elle fait partie intégrante des institutions que se donne
une société, institutions dans lesquelles se reconnaissent les habitants d’un territoire donné. La maîtrise
de sa monnaie est aussi l’un des signes essentiels de l’indépendance et de la souveraineté d’un pays
en matière économique. Ceci explique l’impact symbolique très fort du passage à l’euro (considéré par un
certain nombre de citoyens comme un abandon de souveraineté), et les contestations ou les réactions
parfois vives qu’il a suscitées à l’époque chez les populations concernées.
L'Euro est souvent présenté comme l'un des acquis majeurs de la construction européenne.
C’est une monnaie qui, malgré les apparences, n'est comparable à aucune autre des grandes monnaies.
C'est, d'un côté, un formidable accélérateur de croissance : en effet, l'abolition des frontières a contribué au
développement du commerce intra européen et donc au bien être des Européens. Mais l’Euro constitue,
d’un autre côté, une énorme contrainte pour l'ensemble de l'économie européenne. Celle-ci tient au fait
que la création de l'Euro a instauré un système de taux de change fixes à l'intérieur de la zone mais variables
à l'extérieur de celle-ci. Ce double visage impose une solidarité monétaire à l'intérieur et une souveraineté
monétaire assumée à l'extérieur. Cette ambivalence explique les difficultés de sa gestion en même temps
que l'incompréhension que celle-ci suscite dans l'opinion. Or, en ce qui concerne l’Europe, la solidarité
seule permet la puissance, celle-ci assurant l'indépendance (surtout la non-dépendance) sur laquelle
se fonde la souveraineté.
Le problème, c’est que la zone Euro rassemble des Etats aux structures économiques et aux niveaux
de compétitivité radicalement différents. Ces inégalités de performance étaient connues depuis
longtemps. On les a ignorées en pensant que la création d'une monnaie unique et la définition de critères
de stabilité suffiraient pour aplanir ces différences.
La « crise » actuelle de la dette et de l’euro a remis en question la solidarité nécessaire entre les
Etats membres de l'Union monétaire : certains, peu nombreux, se présentent comme plus vertueux,
rigoureux ou compétitifs que les autres, présumés trop laxistes. Un climat de suspicion généralisée s’est
installé
Cette rupture de solidarité est encouragée par le jugement d'agences de notation d'Outre Atlantique
qui, bien que dépourvues de toute légitimité, ne cessent de porter atteinte à la souveraineté des membres
de l'Union et par voie de conséquence à celle de l'Union tout entière.
Même si les appréciations de ces agences comportent une part de rationalité financière, ces
atteintes répétées à la souveraineté des membres de l'Union seront à la longue de plus en plus difficiles à
supporter par une opinion publique « fatiguée » par un discours exclusivement financier néolibéral et
mondialisateur.
Les pays les plus « vertueux » exigent des autres un retour à une orthodoxie financière rigoureuse
et sans concession. Mais tant que l'homogénéité de la zone n'est pas assurée, l'alignement forcé sur le pays
le plus performant, l'Allemagne, est, de l’avis d’un certain nombre d’économistes, un piège que le très
récent rapport (daté du mardi 25 janvier 2012) de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
dénonce :
Il faut remarquer que dès lors que la monnaie devient réserve de valeur – qu’elle est thésaurisée – ou objet de
spéculation, et qu’elle n’est donc plus réinjectée dans le circuit de l’économie réelle (consommation, investissement,
production, échanges), elle cesse d’être un moyen de faciliter les échanges pour devenir une fin en soi : dans une
société où l’importance d’un individu est mesurée par sa richesse matérielle, la monnaie est recherchée pour le
pouvoir qu’elle donne à celui qui la détient.
1
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
la compétitivité allemande s'explique tout d’abord par les lourds sacrifices demandés aux salariés
d'Outre Rhin : dans un contexte de chômage élevé en Allemagne, les réformes du gouvernement
Schröder (à partir de 1997) ont eu pour effet de réduire les revenus du bas de l'échelle, notamment
dans les services où de nouveaux emplois, essentiellement à bas salaires, sont apparus (mini-jobs à
400 € mensuels, ou à 5€ de l’heure). Mais dans le même temps, selon ce rapport, "peu de choses ont
été faites pour améliorer la compétitivité par le biais d'une progression de la productivité". La politique
de déflation salariale n'a pas seulement amputé la consommation ; elle a aussi entraîné un
démantèlement partiel du filet de protection sociale, et conduit à un accroissement des inégalités de
revenus, à une vitesse jamais vue.

Mais la compétitivité allemande s’explique aussi par l'exploitation systématique de la situation de
déséquilibre concurrentiel créée au sein de la Zone Euro, et de l’Union Européenne en général, par
cette politique de déflation salariale. L’Allemagne en profite pour maintenir une balance commerciale
excédentaire au sein de ses échanges avec la zone Euro (qui représentent pratiquement les 3/5èmes de
ses échanges). Elle met ainsi la croissance des autres pays de l’Union sous pression, avec des
conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques. Les pays en crise ne peuvent
utiliser la voie des exportations pour compenser la faiblesse de leur demande intérieure car leur
industrie ne peut pas profiter d'une demande domestique plus forte en Allemagne.

Au niveau européen, cela a créé les conditions d'un marasme économique prolongé, en même temps
que d’une explosion sociale, car les autres pays membres voient de plus en plus dans une politique
de déflation des salaires encore plus dure la solution à leur manque de compétitivité.
1.3. Qu’est-ce qui fait la valeur de la monnaie ?
Contrairement aux autres marchandises, directement utiles en elles-mêmes, la monnaie ne l’est,
en théorie, que dans la mesure où elle représente un droit à prendre une marchandise, et un moyen pour
l’obtenir.

la valeur de la monnaie dépend tout d’abord d’un acte de la puissance publique, imposant aux
habitants d’un même territoire l’usage d’une seule monnaie comme moyen exclusif pour obtenir une
part des marchandises offertes à la vente dans le pays (facteur politique). Cet acte s’accompagne du
monopole de l’émission de monnaie (pièces et billets) et, en théorie, d’un contrôle strict, par les
autorités monétaires du territoire concerné, de la création monétaire effectuée par le système
bancaire.

il est également nécessaire qu’il y ait une confiance collective dans la capacité de la monnaie ayant
cours légal à conférer ce droit (facteur psychologique). En l’absence de cette confiance, des
monnaies jugées plus « sûres » par les agents économiques sont utilisées pour les transactions, de
façon illégale, parallèlement à la monnaie ayant cours légal.

si ces deux facteurs sont nécessaires, ils ne sont pas suffisants : la valeur de la monnaie doit être
justifiée par un équilibre entre l’ensemble des droits à acheter effectivement utilisés (c’est-à-dire la
monnaie en circulation) et les biens offerts contre la monnaie (c’est-à-dire la production).
La valeur d’une monnaie, c’est son pouvoir d’achat, lui-même dépendant du pouvoir de production
des agents économiques (facteur économique). C’est pourquoi la mise en circulation non contrôlée
de monnaie se traduit toujours par une perte de valeur de la monnaie concernée : le rapport entre la
masse monétaire en circulation et la production – sur laquelle est normalement « adossée » la
monnaie : seule la production crée véritablement de la richesse – se modifie, le pouvoir d’achat d’une
unité de monnaie se réduit.
Le véritable fondement de la valeur de la monnaie est donc la production : l’autorité de l’État et
la confiance n’ont de signification que par rapport à elle.
Pour pouvoir garder à la monnaie sa valeur, il faut donc :

déterminer quels sont les besoins de l’économie en monnaie, en fonction des prévisions d’évolution à
court et moyen terme de la production et des échanges,

ajuster en fonction de ces besoins la quantité de monnaie en circulation, ce qui exige un contrôle
étroit de la création monétaire effectuée par le système bancaire.
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2. Les agrégats de monnaie et de placement.
2.1. Qui crée de la monnaie ?
En ce qui concerne la création monétaire, les agents économiques sont divisés en 3 secteurs :
Secteur
émetteur de
monnaie
Secteur neutre
Secteur détenteur de monnaie
Administrations
Publiques hors
Administration
centrale
Institutions
financières
monétaires (IFM)




BCE et BCN
Etablissements de
crédit bancaire
OPCVM
monétaires
Autres
Institutions
Financières
monétaires

Administration
centrale


Administrations
de sécurité
sociale
Collectivités
locales










Sociétés non
financières
Ménages
Institutions à but
non lucratif au
service des
ménages




Agents non financiers
Administrations Publiques


Autres
intermédiaires
financiers
Agents privés non
financiers
Sociétés
d’assurance et
fonds de pension
OPCVM non
monétaires
Entreprises
d’investissement
Fonds communs
de créances, etc.
Secteur privé
1.
Le secteur émetteur de monnaie : Les Institutions financières monétaires (IFM)
Banque centrale Européenne et Banques centrales Nationales (Banque de France)
Établissements de crédit bancaires (habilités à percevoir des dépôts  2 ans) : banques de dépôts
traditionnelles, Banque Postale, Caisses d’Epargne et de Prévoyance, banques mutualistes.
Caisse Nationale d’Épargne.
Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières monétaires (OPCVM)
Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Le Trésor Public, qui détient le monopole de l’émission des pièces de monnaie. Les fonds déposés
auprès de cet établissement (chez les comptables du Trésor) et résultant de son activité de banque
pour les agents du secteur 2 sont aussi pris en compte dans le calcul des agrégats monétaires.
2.
Le secteur détenteur de monnaie :
Administrations Publiques hors Administration Centrale.
Agents privés non financiers : Sociétés non financières, Ménages, ISBLSM.
Institutions financières autres que les IFM (Sociétés d’assurances, Fonds de pensions, OPCVM non
monétaires, Entreprises d’investissement, Fonds communs de créances (FCC) non monétaires).
3.
Le secteur neutre : Administration Centrale.
L’Administration centrale est à la fois émetteur de monnaie (par l’intermédiaire de sa composante
financière, le Trésor Public), et détenteur de monnaie. Les créances détenues par l’Administration
Centrale sur les IFM sont déduites des créances que les IFM détiennent sur l’Administration Centrale pour
le calcul des « créances nettes sur l’Etat », qui constituent l’une des contreparties de la masse monétaire.
La monnaie en circulation est définie comme l’ensemble des liquidités détenues par les agents
détenteurs de monnaie (secteur 2) et gérées par les Institutions Financières Monétaires (Secteur 1).
Les agrégats de monnaie (actifs monétaires) reflètent la capacité globale de dépense des agents
économiques détenteurs de monnaie.
Ils regroupent les moyens de paiement de ces agents, et, parmi leurs placements financiers, ceux
qui peuvent être utilisés au règlement des transactions, après conversion rapide en moyens de paiement,
sans risque important de perte en capital (ce que l’on appelait autrefois de la « quasi-monnaie »).
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Les agrégats de monnaie (actifs monétaires) sont à distinguer des agrégats de placement (actifs
non monétaires) qui répertorient les actifs détenus par des agents détenteurs de monnaie résidents et
correspondent à une volonté d'épargne durable.
2.2. Les agrégats de monnaie (actifs monétaires).
Ils sont construits par intégration successive de produits, du plus étroit au plus large, ou encore du
plus « liquide » au moins liquide, et sont au nombre de trois, désignés par M1, M2 et M3.
2.2.1. L'Agrégat M1.
Il regroupe les moyens de paiement au sens étroit, ceux qui se trouvent dans nos portefeuilles et
surtout sur nos comptes bancaires :

la monnaie fiduciaire ou manuelle, c’est-à-dire les billets et les monnaies divisionnaires (pièces
métalliques) détenus par les agents détenteurs de monnaie du secteur 2.
Les pièces métalliques jouent un rôle d'appoint dans les transactions.
Elles sont fabriquées en France par l'Administration des Monnaies et Médailles, pour le compte du Trésor
Public. Celui-ci les livre à la Banque de France qui lui en règle le montant pour leur valeur faciale et assure leur mise
en circulation en fonction des besoins.
Les billets en Euros sont émis à l’initiative de la Banque Centrale Européenne (BCE) et délivrés par la
Banque de France aux établissements de crédit qui en assurent la diffusion auprès du public. Ils sont reçus
comme monnaie légale dans l’ensemble des 17 pays appartenant à la zone euro (ou Eurosystème).
La circulation des billets croît régulièrement, mais leur masse comme leur augmentation est
proportionnellement beaucoup moins importante que celle de la monnaie scripturale. La France se caractérise par
une circulation plus importante que la moyenne européenne des billets de 5, 10, 20 et 50 euros, et beaucoup moins
importante que la moyenne européenne des coupures de 100, 200, et 500 euros. Cela tient aux habitudes de paiement
des Français, qui utilisent massivement chèques et cartes bancaires pour les règlements supérieurs à 50 euros. 2
Les billets en circulation en France sont inscrits au passif de la Banque de France, ce qui correspond
au fait que les porteurs de billets pouvaient, autrefois, exiger leur remboursement en or. Cette possibilité a
disparu depuis 1928.

la monnaie scripturale représentée par les soldes créditeurs des comptes à vue non (ou très
faiblement) rémunérés ouverts auprès des établissements habilités à recevoir des dépôts du public à
moins de 2 ans, ou se fournissant en liquidités auprès de ces établissements :
 les banques de dépôts, la Banque Postale et la Banque de France (qui n’ouvre cependant plus de
comptes à vue pour les particuliers).
 les Caisses d’Épargne et de Prévoyance.
 la Caisse des Dépôts et Consignations.
 les comptables du Trésor Public.
La monnaie scripturale présente par rapport à la monnaie manuelle des avantages indéniables :


commodité des règlements et sécurité plus grande, car moins de risques de perte ou de vol,
sûreté des règlements, car leur enregistrement dans les comptabilités des organismes financiers permet des
recherches et la production de preuves en cas d'erreurs ou de contestations. Depuis 1967, ils ne sont plus
rémunérés en France, mais les directives de la Banque Centrale Européenne (B.C.E.) vont imposer aux banques
françaises – évidemment réticentes – une rémunération minimale, comme dans les autres pays de l’Union
Monétaire européenne.
Il ne faut pas confondre la monnaie scripturale avec les instruments qui permettent de la faire
circuler : le chèque, le virement, l'effet de commerce, l'avis de prélèvement automatique, le titre
Dans les départements d'outre-mer, leur mise à disposition du public est assurée par les instituts qui disposent du
privilège d'émission outre-mer.
2
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interbancaire de paiement, la carte de paiement (à piste magnétique et à mémoire, obligatoirement dotée
d'un microprocesseur depuis novembre 1992) (Voir Annexe page 11).
Monnaie fiduciaire et monnaie scripturale sont utilisables telles quelles pour régler les
transactions, par opposition aux autres actifs monétaires qui ne peuvent être utilisés directement, sans
conversion préalable en monnaie manuelle ou scripturale.
2.2.2. L'Agrégat M2.


Il comprend, en plus de M1 :
les dépôts remboursables avec un préavis  à 3 mois (il s’agit en France des comptes sur livrets
ouverts auprès des établissements de crédit, de la Banque Postale ou du Trésor, non mobilisables par
chèques)
et les dépôts à terme d’une durée initiale  à 2 ans (taux d’intérêt moyen fin 2010 : 2, 14 %).
On distingue 2 catégories de comptes sur livrets :

les comptes sur livrets à taux réglementés dont les intérêts sont exonérés d'impôt, mais dont les
dépôts sont plafonnés :
 livret A des caisses d’Épargne. (plafond : 15000 )
 livret bleu du Crédit Mutuel. (15000)
 compte pour le développement durable (ex- CODEVI) (6000 )
 livret d’épargne populaire (LEP). (7600 , sous conditions de ressources)
 compte d'épargne-logement (CEL). (15000  ).
 livret « Jeunes » créé en mai 1996. (taux libre, 1500 )
Le taux des livrets A, livrets bleus du Crédit Mutuel, CODEVI et LEP est de 2% depuis le 1er février
2011 (1,25% fin 2009, 1,75% fin 2010) ; le taux moyen des autres livrets à taux réglementés de
1,78%.

les livrets « ordinaires » des banques et les livrets B des Caisses d’Épargne non plafonnés et dont les
revenus ne jouissent d'aucune exonération fiscale. (taux moyen fin 2010 : 1,62 %).
2.2.3. L'Agrégat M3
Il inclut, outre M2 :

les pensions, (prise en pension par les IFM, pour une durée fixée à l’avance et contre remise de leur
valeur en liquidités, de titres détenus par des agents du secteur 2 ; à échéance, ces derniers s’engagent
à rembourser ces liquidités et récupèrent leurs titres).

les titres d’OPCVM monétaires : Il s’agit des SICAV monétaires (titres émis par les Sociétés
d’Investissement à Capital Variable monétaires) et des parts de Fonds communs de placement (FCP)
monétaires.

les instruments du marché monétaire négociables :
 Les certificats de dépôts émis par les établissements de crédits et la Caisse des Dépôts et
consignations (CDC) en représentation d’un dépôt effectué par un client (Montant minimal :
150000 euros. Durée allant de 1 jour à 1 an, rémunération libre).
 les billets de trésorerie émis par des sociétés non financières, en contrepartie d’un crédit
consenti par un établissement de crédit ou une autre entreprise (durée  1 an).

et les autres titres de créances émis pour une durée inférieure ou égale à 2 ans.
 Bons à Moyen Terme Négociables (BMTN) émis par les établissements de crédit, la Caisse des
Dépôts et Consignations et les sociétés non financières (montant minimal : 150000 €, durée
comprise entre 1 et 2 ans).
 des Bons du Trésor négociables (durée comprise entre 13 semaines et 1 an), émis par l’État
français.
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2.3. Les agrégats de placement (actifs non monétaires)
Ces actifs correspondent à une intention d'épargne durable et sont classés selon leurs caractéristiques et
par ordre de proximité décroissante avec les avoirs monétaires.
On y distingue trois sous-ensembles distincts : des placements stables par vocation, les placements
obligataires ou à forte composante obligataire, et les placements en actions ou à dominante
actions.

P1 inclut des placements stables par vocation gérés par les institutions de crédit et non négociables
sur un marché :
 dépôts à terme d’une durée > à 2 ans, (taux d’intérêt moyen fin 2010 : 3,15%) que l’on appelle
aussi l’épargne contractuelle : Plans d’Épargne logement (PEL), Plans d'Epargne Populaire
(PEP), comptes à terme à plus de 2 ans et bons de capitalisation émis par les sociétés d'assurance.
 et autres titres de créances d’une durée > à 2 ans (en particulier Bons du Trésor).
Remarque : les « actifs liquides » regroupent l’ensemble des actifs monétaires et l’épargne
contractuelle.

P2 regroupe les placements obligataires ou à forte composante obligataire opérés par les agents
du secteur 2 :
 obligations, titres d'OPCVM « Obligations »,
 placements d'assurance-vie opérés par les ménages,
 réserves techniques d’assurances

P3 comprend les placements en actions ou à dominante actions (actions, titres d'OPCVM "Actions"
et " Diversifiés" et autres titres des OPCVM) détenus par les agents du secteur 2.
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Les agrégats de monnaie en France en 2010. (Milliards d’euros)
(Rémunération en Décembre 2011)
Var. %
Billets et pièces
154
4,1
Dépôts à vue (0,18%)
555
7,6
M1
709
652
AUTRES DEPOTS MONETAIRES (M2 - M1)
Dépôts avec préavis  à 3 mois

6,8
2,9
519
3,5
133
0,5
Livrets non soumis à l’impôt, plafonnés (2,25%)
 Livrets A de la Caisse d’Épargne
(184,9)
 Livrets bleus du Crédit Mutuel
 Comptes Épargne logement (36,6)
 CODEVI
 Livrets d’Épargne populaire(58,3)
 Livrets jeunes (7,2)

Livrets soumis à l’impôt, non plafonnés (2,02%)
Dépôts à terme  à 2 ans (2,28%)
M2
1361
AUTRES INSTRUMENTS NEGOCIABLES (M3 - M2)
5,0
482
4,1
Dont :
Pensions
52
-88,2
Titres d’OPCVM monétaires (SICAV et parts de FCP monétaires)(1,03%)
325
-11,7
Autres titres de créances  2 ans :
105
98,7

Certificats de dépôts 

Billets de trésorerie

Bons à Moyen Terme Négociables (BMTN)

Bons du Trésor
M3
1843
Hors pièces et billets :
1689
4,7
* Hors billets et pièces : 1689 Milliards d’Euros.
** Si on y ajoute les engagements  à 2 ans des IFM résidentes en France envers des non-résidents de la
zone euro (86 milliards), la contribution française à M3, hors pièces et billets, est de 1775 milliards d’€.
*** En comptabilisant les 154 milliards d’€ de pièces et billets, on parvient à un montant total de M3 de
1843 Milliards.
Les agrégats de placements
P1 : Placements non monétaires :
- Dépôts à terme > 2 ans (Epargne contractuelle) (3,12%)
et dépôts avec préavis > 3 mois
(essentiellement : Plans d’Epargne-Logement (3,14%), Plans d’Epargne Populaire )
- Titres de créances > 2 ans
P2 : Placements de type obligataire :
Dont : Obligations et Titres Obligations des OPCVM
Placements en assurance-vie
P3 : Placements de type actions :
Dont : Actions et Titres Actions des OPCVM
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Petit Lexique : les agrégats monétaires et les agrégats de placement.
Livret A
Formule de placement à vue (dépôt et retrait sans délai, ni perte en capital)
proposée par la Banque Postale et les Caisses d’épargne. Montant maximum
des dépôts : 15000 euros pour les particuliers, 75000 euros pour les
associations. Taux administré : 2.75%. Intérêts non imposables et non
assujettis aux prélèvements sociaux.
Formule de placement à vue proposée par les Caisses de Crédit Mutuel.
Livret Bleu
Montant maximum des dépôts : 15000 euros pour les particuliers, 75000
euros pour les associations. Taux administré : 2.75%. Intérêts non
imposables et non assujettis aux prélèvements sociaux.
Livret d’épargne populaire
Formule de placement à vue réservée aux personnes ne payant pas ou peu
d’impôt (environ moins de 700 euros). Montant maximum des dépôts : 7600
euros. Taux administré : 3.75%. Intérêts non imposables et non assujettis aux
prélèvements sociaux.
CODEVI
Formule de placement à vue, destinée à drainer l’épargne des ménages vers
Compte pour le développement l’investissement productif. Montant maximum des dépôts : 6000 euros. Taux
industriel
administré : 2.75%
Livret « Jeunes »
Formule de placement à vue réservée aux jeunes de 12 à 25 ans. Montant
maximum des dépôts : 1500 euros. Taux variable mais qui ne peut être
inférieur à celui du Livret A. En 2004 : 3.90%. Intérêts non imposables et non
assujettis aux prélèvements sociaux.
Compte Epargne-logement
Formule de placement à vue, associée à l’ouverture d’un Plan EpargneLogement, permettant d’obtenir un crédit immobilier à taux bas, dans des
conditions privilégiées. Dépôts plafonnés à 15000 euros. Taux administré :
1.75% après application des dispositions fiscales et sociales.
Livrets ordinaires des banques Formule de placement à vue, non plafonnés. Taux du marché : en 2005
et livret B des Caisses
2.60% après application des dispositions fiscales et sociales (les intérêts de
d’épargne
ces livrets sont donc soumis à impôt et prélèvements sociaux).
Pensions
Titres remis aux Institutions Financières Monétaires par un agent non
financier, en échange de liquidités, avec engagement de rachat de ces titres
ou de titres similaires à un prix et à une date déterminés à l’avance.
SICAV
Organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), dont
Société d’investissement à
l’objet est de collecter l’épargne des particuliers et la trésorerie des
capital variable
entreprises et de placer les fonds collectés en valeurs mobilières (actions,
obligations, titres de créances négociables) émises par un certain nombre de
sociétés. La valeur de l’action d’une SICAV est calculée chaque jour en
divisant la valeur du portefeuille de la SICAV par le nombre d’actions émises.
(taux de rendement moyen en décembre 2005 : 2.69%)
En achetant des actions d’une SICAV, l’épargnant devient propriétaire d’une
part d’un portefeuille de valeurs mobilières. Avantages : les risques sont
répartis entre de nombreuses sociétés, la gestion du portefeuille est confiée à
des spécialistes. Il peut quitter la SICAV à tout moment en lui revendant ses
actions au cours de rachat du jour.
FCP
Objet et fonctionnement de ces fonds identique à celui des SICAV. Cependant,
Fonds communs de placement les FCP n’ont pas la personnalité morale : ce sont des copropriétés de valeurs
mobilières et de sommes placées à court terme ou à vue.
Fonds commun de créances
Fonds créé dans le cadre d’une opération de « titrisation » de créances,
consistant, pour un établissement de crédit à céder à des investisseurs
intéressés, regroupés au sein d’un fonds commun de créances, certaines des
créances qu’il détient, pour diminuer ses encours.
Certificat de dépôts
Titre de créance du marché monétaire émis par les établissements de crédit
en représentation d’un dépôt effectué par un client. Montant minimal :
150000 euros. Durée allant de 1 jour à 1 an, rémunération libre. C’est un titre
négociable, c’est-à-dire que le souscripteur du placement (le client) peut
céder son titre, avant échéance, à un tiers.
Billet de trésorerie
Titre de créance du marché monétaire, émis par une entreprise en
10
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
contrepartie d’un crédit consenti par un établissement de crédit ou une autre
entreprise. C’est un titre négociable, le souscripteur du placement
(l’établissement de crédit ou l’entreprise prêteur) peut céder son titre, avant
échéance, à un tiers. Rémunération libre.
Les billets de trésorerie sont le plus souvent souscrits par des entreprises qui
placent ainsi leurs disponibilités, ce qui en fait une sorte de crédit
interentreprises.
Bon à Moyen Terme Négociable Titre de créance négociable émis par les établissements de crédit ou les
(BMTN)
entreprises pour une durée minimale d’1 an (sans limite maximale) et une
valeur minimale de 150000 euros (ce qui en fait un titre réservé aux sociétés
d’une certaine taille). Rémunération libre.
Bon du Trésor Négociable
Titre de créance négociable émis par le Trésor Public pour une durée
comprise entre 13 semaines et 1 an. L’émission a lieu par adjudication
hebdomadaire à la Banque de France.
Plan Epargne-Logement
Formule de placement à terme (épargne contractuelle) qui permet à l’issue
de la période d’épargne d’obtenir un prêt immobilier dans des conditions et à
un taux privilégiés. Durée minimale de l’épargne : 4 ans. Versements
réguliers obligatoires, d’un minimum de 50 euros par mois, plafonnés à
environ 65000 euros. Taux : 3.50%, prime versée par l’État comprise.
Intérêts et prime sont soumis aux prélèvements sociaux.
Plan d’épargne populaire
Formule de placement à terme effectuée auprès d’un établissement de crédit
(PEP bancaire) ou d’une compagnie d’assurance (PEP assurance), pour une
durée de 8 ans minimum. Les versements sont libres et plafonnés à 85000
euros. Retraits possibles mais soumis à l’impôt sur le revenu. A l’échéance du
Plan, le titulaire retrouve la libre disposition de son capital ou peut
demander sa conversion en rente viagère s’il s’agit d’un PEP assurance. Au
delà de 8 ans, les revenus du PEP sont soumis aux prélèvements sociaux,
mais ne sont pas imposables.
Bon de capitalisation
Placement à terme réalisé par un épargnant auprès d’une compagnie
d’assurance, en direct ou par l’intermédiaire de sa banque.
Obligation
Titre de créance négociable, représentant un emprunt à long terme (Etat,
entreprises) et qui rapportent un revenu dont le taux est soit fixe, soit
révisable en fonction d’un taux de référence.
Action
A la différence de l’obligation qui est un titre de créance, l’action est un titre
de propriété. Elle procure un revenu variable (dividende) qui provient du
partage des bénéfices réalisé par la société qui a émis l’action, après dotation
des réserves d’autofinancement, dont la valeur est votée par l’assemblée
annuelle des actionnaires en fin d’exercice.
Les instruments permettant de faire circuler la monnaie
scripturale.
Le chèque
Le virement
Le billet à ordre et la lettre de
change (effets de commerce)
Le titre interbancaire de
paiement
Le prélèvement automatique
11
En signant un chèque et en le remettant à l’un de ses créanciers, le titulaire
d’un compte (le tireur) donne l’ordre à sa banque (le tiré) de payer une
certaine somme au porteur du chèque (le bénéficiaire).
Le titulaire d’un compte donne l’ordre à sa banque de prélever une certaine
somme sur son compte et de la verser sur un autre compte (tenu par la
même banque ou une banque différente).
Ce sont d’abord des instruments de crédit, utilisés par un fournisseur et son
client ; mais ce sont aussi des instruments de circulation de la monnaie
scripturale, puisque, à la date de leur échéance, ils sont un moyen de
règlement.
C’est un imprimé qui comporte, à l’initiative de l’organisme créancier,
l’inscription informatique des références et du montant du paiement à
effectuer, ainsi que les coordonnées du compte à débiter. Le débiteur n’a plus
qu’à dater et signer le TIP, et le réexpédier avant la date limite de paiement.
Utilisé pour effectuer des règlements répétitifs, l’avis de prélèvement est
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
La carte bancaire
2011-2012
émis par le créancier et suppose que le titulaire du compte ait au préalable
autorisé sa banque à effectuer le paiement par ce moyen. Cette autorisation,
donnée avant de connaître le montant des sommes qui seront prélevées, est
révocable.
Elle permet de retirer des billets auprès des distributeurs automatiques et
d’effectuer des paiements chez les commerçants. Reliée à un terminal de
paiement électronique, la carte peut aussi maintenant servir de « portemonnaie électronique », à condition qu’elle soit régulièrement créditée
auprès d’une borne spécialement dédiée à cet effet. Avec le développement
de la gestion des comptes personnels sur Internet et celui du e-commerce,
elle est aussi de plus en plus utilisée pour le télépaiement.
2.4. Les comportements du public en matière d'affectation de son
patrimoine monétaire et financier.
Comment les ménages – en particulier – font-ils leur choix entre les différents types de
placements qui leur sont proposés ?
Critères de choix entre actifs monétaires et non monétaires





Leur degré de liquidité : facilité avec laquelle ils peuvent être transformés en moyens de
paiement, avec ou sans perte en capital.
Leur durée d’immobilisation : dépôts à vue, placements à vue, à court, moyen et long
terme.
Leur mode de rémunération et leur niveau de rendement : non rémunérés, taux
d’intérêt fixes ou révisables, administrés ou libres, dividendes.
Le niveau de risque : Placements sur livrets, assurance-vie, Plans d’épargne logement,
obligations sont des placements peu risqués, mais en moyenne peu rémunérés ; les actions
sont des placements à forte rentabilité mais au risque de perte en capital élevé.
La fiscalité appliquée aux revenus de ces placements : soumis ou non à l’impôt et à
prélèvements sociaux.
Les évolutions constatées au fil du temps permettent de dégager les comportements généraux
suivants :
2.4.1. Réactions aux variations de taux d'intérêt.

Lorsque les taux d'intérêt des placements à vue baissent, la détention de liquidités par les agents
non-financiers a tendance à s'accentuer, du moins provisoirement en attente de meilleures
opportunités. Et inversement, si les taux administrés augmentent, les agents transfèrent une partie de
leurs dépôts à vue (non rémunérés) sur les comptes sur livrets.

Lorsque les taux d'intérêt sur les placements à court et moyen terme (< 2 ans) baissent et se
rapprochent de ceux servis sur les placements à vue, des derniers (principalement ceux dont les taux
d'intérêt sont réglementés) augmentent, car ils deviennent plus attractifs, du fait de leur plus grande
disponibilité. Et inversement, lorsque les taux à court terme et à moyen terme augmentent, on
observe un transfert de liquidités sur les types de placements concernés.

Lorsque les taux d'intérêt sur les placements à long terme (> 2 ans) baissent, la valeur sur le marché
financier des obligations (dont le taux d’intérêt est fixe tout au long de la durée de l'emprunt) monte :
le public délaisse les placements à long terme pour les obligations. Et inversement…
2.4.2. Réactions aux modifications de la fiscalité des revenus de l'épargne.
Lorsque la fiscalité sur les revenus d'un placement s'alourdit, le public a tendance à transférer une
partie de son patrimoine sur des produits dont les revenus ne sont pas soumis à l'impôt, ou dont la
fiscalité est devenue de ce fait relativement plus attrayante.
12
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
2.4.3. Réactions à l'incertitude face à l'avenir.
Cette incertitude incite le public à conserver une part plus importante de son patrimoine financier
sous une forme plus liquide mais surtout disponible très rapidement « au cas où... » (risque de chômage,
alourdissement de la prise en charge individuelle d'une partie de la protection sociale), et à préférer les
placements contractuels de long terme comme les Plans d'Épargne Logement (PEL), Plans d'Epargne
Populaire (PEP), Plans Epargne-Retraite(PER) (en vue de la constitution éventuelle d'un patrimoine
immobilier jugé plus sûr, ou pour pallier les risques pesant sur le montant des retraites à l'avenir) ainsi
que les placements d'assurance-vie (couverture contre le risque de perte de revenus lié au décès ou à
l'invalidité).
Cette attirance pour les placements contractuels n'est pas affectée, ou ne l'est pas de manière
significative, par la baisse des taux d'intérêt de leurs revenus, ni par l'alourdissement de leur fiscalité.
Ces deux types d'affectation du patrimoine financier obéissent à l'évidence au motif de précaution.
Au contraire, lorsque l’optimisme domine, l’épargne de précaution diminue, et les agents
économiques se tournent vers des placements plus risqués, mais mieux rémunérés, au détriment des
encaisses liquides et des placements à vue. Si par exemple la croissance est au rendez-vous, si la Bourse
est « dynamique », et si les ménages (ceux qui disposent d’une épargne suffisante) anticipent une
augmentation générale et durable des cours, ils vont acquérir des actions, dont le rendement est alors plus
élevé que celui des autres types de placements. Dès lors que la conjoncture se retourne, que les cours
baissent, ils ont tendance à revendre massivement leurs actions, précipitant d’ailleurs la chute de leur
cours…
Comportement du public en matière d’affectation de son patrimoine
monétaire et financier.
Liquidités
Immédiates :
Monnaie
fiduciaire et
Dépôts à vue
(Moyens de
Paiement)
Très Liquides
Non
rémunérés
Livrets à
Taux
d’intérêt
administrés
Taux
d’intérêt
Liquides,
Revenus non
Imposables,
Plafonnés
Taux d’intérêt
Faibles.
13
Livrets à taux
non
administrés.
Dépôts à
terme < 2 ans.
Epargne
Contractuelle
PEL, PER,
PEP
Obligations
et titres
obligations
des
OPCVM
(cours
variable)
Actions et
titres
actions
des
OPCVM
Assurancevie
Cours fixés
en Bourse
SICAV, FCP
monétaires
(cours variable)
Dépôts à
terme et
titres de
créances > 2
ans
Taux d’intérêt
Taux d’intérêt
Taux d’intérêt
Liquides à
relativement
liquides, non
plafonnés, mais
revenus soumis
à l’impôt
Sûrs et mieux
rémunérés,
Avantages
fiscaux, mais
liquidité
réduite.
Sûrs et bien
rémunérés,
Faible
liquidité
Revenus
Imposables
Dividendes
Risqués
mais haut
rendement,
revenus
soumis à
l’impôt.
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
2.5. Vitesse de circulation de la monnaie et ratio de liquidité.
La notion de vitesse de circulation de la monnaie repose sur le constat qu’une unité de monnaie
peut être utilisée, au cours d’une période donnée, pour plusieurs transactions successives. Il n’est donc
pas nécessaire de mettre en circulation une quantité de monnaie strictement égale à la valeur des
transactions (du PIB) de la période.
La vitesse de circulation de la monnaie peut être mesurée en utilisant les indicateurs que
constituent les vitesses revenu 3, calculées pour chaque agrégat, Ml, M2 et M3, en faisant le rapport du PIB
de la période à la valeur de l'agrégat en fin de période :
Par exemple, en 2010, pour un PIB égal à 1 932,8 miliards d’€, la vitesse de circulation des
liquidités M1 est égale à 3,92, celle de M2 à 1,7, et celle de M3, l'indicateur le plus fréquemment usité, à
1,05.
On note depuis quelques années une tendance au ralentissement des vitesses-revenu. La vitesse de
circulation de la monnaie fait cependant preuve d’une assez grande stabilité dans le temps, et n’évolue que
très lentement.
Le ratio de liquidité de l’économie se calcule en rapportant l’agrégat [M3 + épargne contractuelle]
à la valeur du PIB de l'année considérée. En 2009 ce ratio était très proche de 1 (0,95).
3
Les vitesses-revenu, comme le ratio de liquidité, sont calculés sans compter les billets et les pièces.
14
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
3. Les contreparties de la masse monétaire.
Rappelons que la masse monétaire de référence, M3, correspond à l’ensemble des moyens de
paiement en circulation, c’est-à-dire détenus par des agents du secteur 2, et gérés par les Institutions
Financières Monétaires.
Dans le bilan consolidé des IFM, elle est inscrite au passif : en effet, elle représente les créances
détenues par les agents détenteurs de monnaie sur ces mêmes institutions.
M3 constitue la majeure partie des ressources dont disposent les IFM pour remplir leur rôle
d’intermédiaires financiers.
A ces ressources de type monétaire s’ajoutent des ressources non-monétaires : l’épargne
contractuelle (P1) des agents du secteur 2 (M3 + P1 = actifs liquides), et les capitaux propres des IFM
(valeur des titres actions et obligations qu’elles ont émis et qui ont été acquis par les agents détenteurs de
monnaie).
Les IFM vont utiliser ces ressources pour les redistribuer aux agents ayant des besoins en
financement : elles créent ainsi de la monnaie nouvelle sous forme de financements nouveaux accordés
aux agents non-financiers et à l’Administration Centrale.
3.1.
Création, circulation, consolidation, destruction de monnaie.
3.1.1. Création.
A chaque fois qu’une IFM (secteur 1) accorde à un agent du secteur 2 (agents non financiers et
Institutions Financières non monétaires) un financement nouveau, il y a création monétaire. Les IFM
peuvent créer de la monnaie de deux manières différentes :
Ex nihilo (« à partir de rien »), lorsque :
 Elles accordent des crédits simples aux agents détenteurs de monnaie.
 Elles souscrivent (achètent) à ces agents les titres de type monétaire nouveaux qu’ils
émettent afin de se fournir en liquidités (Billets de trésorerie, bond à moyen terme
négociables, bons du Trésor, etc.) (marché primaire des titres).
Par monétisation de créances préexistantes, lorsque :
 Elles escomptent des effets de commerce présentés par les entreprises en échange de
liquidités.
 Elles procèdent auprès d’agents du secteur 2 à l’achat de titres négociables émis dans le
passé, à un cours déterminé par l’offre et la demande sur le marché secondaire des titres.
 Elles rachètent à un agent du secteur 2 des devises étrangères contre des liquidités en
monnaie nationale.
Chacun des deux types d’opérations précédentes donne donc lieu à une double inscription
dans le bilan des IFM :
 L’enregistrement au passif des liquidités versées (la monnaie nouvelle) aux agents du
secteur 2 auxquels les IFM ont accordé des crédits, souscrit des titres, ou acheté des titres
de créances préexistantes.
 L’enregistrement à l’actif des créances correspondantes des IFM sur ces agents.
Mécanismes de la création monétaire : trois exemples.
1.




La banque A accorde un crédit de 100 000 euros à un particulier X pour un achat immobilier :
Il s’agit d’une création monétaire ex nihilo.
Dans ce cas, la banque A verse les liquidités sur le compte de dépôt du particulier, géré par elle : le
compte, inscrit au passif du bilan de la banque A, est crédité de 100 000 euros.
En contrepartie, la banque enregistre l’entrée dans son portefeuille de « créances sur l’économie »
(puisqu’il s’agit d’un crédit accordé à un particulier) d’une créance nouvelle de 100 000 euros,
inscrite à l’actif de son bilan.
La masse monétaire en circulation est augmentée de 100 000 euros.
15
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
Bilan de la banque A
Passif
Compte de dépôt du particulier X : + 100 000
Actif
Créances sur l ‘économie : + 100 000
2.




La banque B rachète à l’entreprise Y l’équivalent de 50 000 euros de devises (dollars par
exemple), que celle-ci a reçus en paiement de marchandises exportées :
Il s’agit d’une création monétaire par monétisation de créances préexistantes.
Dans ce cas, la banque B verse ces 50 000 euros sur le compte de dépôt de l’entreprise Y, géré par
elle : le compte, inscrit au passif du bilan de la banque B, est donc crédité de 50 000 euros.
En contrepartie, la banque B inscrit dans son portefeuille de « créances nettes sur l’extérieur »
l’entrée d’une créance nouvelle de 50 000 euros sur la Banque Fédérale américaine, qui a émis les
dollars. En effet, une devise étrangère constitue pour celui qui la détient un droit à échanger cette
devise auprès de la Banque Centrale émettrice, contre sa monnaie nationale ; en d’autres termes le
détenteur de cette devise est créancier de la Banque centrale émettrice. Cette créance est inscrite à
l’actif de son bilan.
La masse monétaire en circulation augmente alors de 50 000 euros.
Bilan de la banque B
Passif
Compte de dépôt de l’entreprise Y : + 50 000
Actif
Créances nettes sur l’extérieur : + 50 000
3.




2011-2012
La banque C souscrit des Bons du trésor nouvellement émis par le Trésor Public pour le
compte de l’Etat français, pour une valeur d’1 million d’euros.
Il s’agit d’une création monétaire ex nihilo, puisqu’il s’agit d’une émission de titres nouveaux.
Dans ce cas, la banque C donne ordre à la Banque Centrale de verser 1 million d’euros en liquidités
de son compte sur celui du Trésor Public ; cela se traduit par une diminution du solde de son
compte géré par la Banque Centrale de 1 million d’euros, la Banque Centrale se chargeant d’opérer
le transfert de ces liquidités du compte de la banque C sur celui du Trésor Public, dont le solde
créditeur augmente de cette somme.
En contrepartie, la banque C enregistre à son actif, dans son portefeuille de « créances nettes sur
l’Etat » l’entrée d’une nouvelle créance d’1 million d’euros.
L’Etat, par l’intermédiaire du Trésor Public, utilise ces fonds pour régler ses salaires, ses
fournisseurs, ses prestations, etc. La masse monétaire en circulation est augmentée de 1 million
d’euros, versés aux différents créanciers de l’Etat, sur leurs comptes bancaires respectifs.
Bilan de la banque C
Actif
Passif
Créances nettes sur l’Etat : + 1 000 000
Compte de la bque C en Bque Centrale. : - 1 000 000
Actif
Bilan de la Banque Centrale
Passif
Compte de la bque C en Bque centrale. : - 1 000 000
Compte du Très. Public en Bque Centr. : + 1 000 000
Bilan du Trésor Public
Actif
Passif
Compte du Très. Public en Bque Centr. : + 1 000 000 Divers créanciers de l’Etat : + 1 000 000
(versements sur leurs comptes bancaires respectifs)
3.1.2.
Circulation de monnaie.
Les agents du secteur 2 qui ont obtenu des IFM de nouveaux financements vont utiliser cette
monnaie supplémentaire en réglant des achats, des salaires, en payant des dettes contractées auprès
d’autres agents non financiers ou de l’Administration centrale : il y a alors circulation de monnaie entre
ces agents. La masse monétaire en circulation n’en est pas modifiée.
16
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
Exemple : Le particulier X, client de la banque A, règle à l’entreprise Y, cliente de la banque B,
une facture de 1500 euros, par chèque.
 Il n’y a pas création de monnaie nouvelle, puisque la monnaie circule juste d’un agent nonfinancier à un autre.
 L’enregistrement de cette opération va générer des inscriptions dans le bilan de la banque A, dans
le bilan de la banque B et dans le bilan de la Banque Centrale qui, par l’opération dite « de
compensation », va transférer cette somme de la banque A à la banque B.
Bilan de la banque A
Actif
Passif
Compte de la banque A en Banque centrale : - 1500 Compte de dépôt du particulier X : - 1500
Bilan de la Banque Centrale
Actif
Passif
Compte de la banque A : - 1500
Compte de la banque B : + 1500
Bilan de la banque B
Actif
Passif
Compte de la banque B en Banque centrale : + 1500 Compte de dépôt de l’entreprise Y : + 1500


La banque A débite le compte du particulier X de 1500 euros, les transfère sur son compte en
Banque centrale et donne en même temps à la Banque centrale l’ordre de verser ces 1500 euros sur
le compte en banque centrale de la banque B.
La banque B, qui a reçu ces 1500 euros sur son compte en banque centrale, les reverse à
l’entreprise Y.
Remarque : les opérations de compensation sont effectuées quotidiennement par la banque
centrale. En réalité, seuls les soldes sont effectivement versés. Par exemple, si à la fin de la journée et à la
suite d’un certain nombre d’opérations, la banque A doit 150 000 euros à la banque B, et la banque B 125
000 euros à la banque A, l’opération de compensation consistera à transférer uniquement la différence,
c’est-à-dire 25 000 euros de la banque A à la banque B.
3.1.3.
Consolidation de monnaie.
En procédant à des placements stables (de type P1) ou en souscrivant des valeurs mobilières
(agrégats P2 et P3), les agents du secteur 2 « immobilisent » une partie de la masse monétaire en
circulation : on parlera de consolidation de monnaie. La quantité de monnaie correspondante n’est alors
plus disponible pour le règlement des transactions. L’agrégat M3 en est réduit d’autant.
Exemple : Le particulier X décide d’ouvrir un plan d’Epargne Logement dans la banque A, et y
dépose à l’ouverture une somme de 2000 euros qui se trouvait auparavant sur un livret de caisse
d’épargne et que le particulier X a transférée sur son compte de dépôt.



Comme il y a transformation de liquidités immédiates (la somme disponible sur le compte courant)
en épargne stable (l’ouverture du Plan d’Epargne-logement) – donc transformation d’un actif
monétaire en actif non monétaire - il y a consolidation de monnaie.
La somme de 2000 euros est débitée du compte du particulier X, inscrit au passif du bilan de la
banque.
Cette somme est transférée, toujours au passif du bilan, dans les ressources propres de la banque,
sur la ligne « épargne contractuelle » qui est créditée de 2000 euros. Dans ce cas, la masse
monétaire en circulation est diminuée de 2000 euros.
Actif
Bilan de la banque A
Passif
Compte de dépôt du particulier X : - 2000
Ressources propres de la banque :
Epargne contractuelle : + 2000
17
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
3.1.4.
2011-2012
Destruction de monnaie.
Lorsqu’une opération qui a donné lieu à création monétaire dans le passé arrive à son dénouement
(remboursement d’un crédit accordé, arrivée à échéance d’un effet de commerce…), les liquidités
correspondantes sont reversées à l’institution financière monétaire concernée, et en contrepartie, la
créance disparaît du portefeuille de créances de cette institution. On parlera alors de destruction de
monnaie : les liquidités correspondant à la valeur de la créance sont retirées de la circulation.
Exemple : L’entreprise Z, client de la banque B, rembourse à la banque – qui l’a acquis dans le
passé – un effet de commerce de 5 000 euros.



Le compte de dépôt de l’entreprise Z, inscrit au passif du bilan de la banque B, est débité de 5000
euros.
La créance de 5000 euros que la banque avait inscrite dans son portefeuille de « créances sur
l’économie » au moment où elle avait escompté l’effet de commerce, s’éteint : le portefeuille de
créances diminue de 5000 euros.
Dans ce cas, la masse monétaire en circulation diminue de 5000 euros.
Bilan de la banque B
Passif
Actif
Créances sur l’économie : - 5000
Compte de dépôt de l’entreprise Z : - 5000
La masse monétaire en circulation à un moment donné dépend donc des opérations de création
monétaire, de consolidation de monnaie et de destruction de monnaie antérieures.
Combien a-t-on créé de monnaie nouvelle à l’issue des 6 opérations précédentes ? Pour le
savoir, il faut élaborer le bilan consolidé du système bancaire, composé ici de la banque A, de la
banque B, de la banque C et de la banque centrale :
Bilan consolidé du système bancaire. Récapitulation des opérations :
Actif
Créances sur l ‘économie : + 100 000
Créances nettes sur l’extérieur : + 50 000
Créances nettes sur l’Etat : + 1 000 000
Compte de la banque C en Bque Centr. : - 1 000 000
Compte du Trés. Public en Bqe Centr. : + 1 000 000
Compte de la banque A en Banque centrale : - 1500
Compte de la banque B en Banque centrale : + 1500
Créances sur l’économie : - 5000
Passif
Compte de dépôt du particulier X : + 100 000
Compte de dépôt de l’entreprise Y : + 50 000
Compte de la banque C en Bque Centr. : - 1 000 000
Compte du Trés. Public en Bque Centr. : + 1 000 000
Cptes des divers créanciers de l’Etat : + 1 000 000
Compte de dépôt du particulier X : - 1500
Compte de la banque A en Bque Centr. : - 1500
Compte de la banque B en Bque Centr : + 1500
Compte de dépôt de l’entreprise Y : + 1500
Compte de dépôt du particulier X : - 2000
Ressources propres de la banque :
Epargne contractuelle : + 2000
Compte de dépôt de l’entreprise Z : - 5000
Bilan consolidé du système bancaire. Consolidation des opérations :
Actif
Passif
Créances sur l ‘économie : + 95 000
Compte de dépôt du particulier X : + 96 500
Créances nettes sur l’extérieur : + 50 000
Compte de dépôt de l’entreprise Z : - 5000
Créances nettes sur l’Etat : + 1 000 000
Compte de dépôt de l’entreprise Y : + 51 500
Comptes Divers Créanciers de l’Etat : + 1 000 000
Ressources propres des banques :
Epargne contractuelle : + 2000
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B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
Actif
Créances sur l ‘économie : + 95 000
Créances nettes sur l’extérieur : + 50 000
Créances nettes sur l’Etat : + 1 000 000
2011-2012
Bilan consolidé des IFM :
Passif
M3 : + 1 143 000
Ressources propres des banques :
Epargne contractuelle : + 2000
Total actif : 1 145 000
Total passif : 1 145 000
A l’issue de ces 6 opérations, on a donc créé et mis en circulation. 1 145 000 euros de monnaie
nouvelle.
3.2.
Les différentes contreparties de la masse monétaire.
Comme l’ont montré les différents exemples traités dans la partie précédente, les contreparties de
la masse monétaire sont classées en trois catégories :

Les créances sur l’économie (les entreprises et les ménages essentiellement), qui incluent les
crédits accordés et les titres émis par les agents non financiers et souscrits par les IFM.

les créances nettes sur l’État, solde des créances détenues par les Institutions Financières
Monétaires sur l’Administration centrale, diminuées des créances détenues par le Trésor Public
(émanation financière de l’État) sur les IFM. Ces créances représentent l’incidence sur la masse
monétaire en circulation de la couverture du besoin en financement de l’Etat.
Il s’agit :
 des crédits accordés par les IFM à l’État (à l’exception de la Banque de France),
 des titres émis par l’État et souscrits par les IFM,
 des dépôts effectués par les établissements de crédit bancaire auprès du Trésor Public, de
la Banque Postale,
 des pièces émises par le Trésor Public et acquises pour leur valeur faciale par la Banque
de France.

Les créances nettes sur l’extérieur, qui évoluent en fonction de la variation de la position
monétaire du pays résultant de l’établissement de la Balance des paiements entre la France et
l’extérieur sur l’année considérée :
 solde des avoirs et engagements du secteur bancaire et des autorités monétaires sur
le reste du monde,
 avoirs de réserve bruts en or et en devises détenus par la Banque Centrale.
Bilan consolidé des Institutions financières Monétaires :
Actif (variations de créances)
Créances sur l’économie
Créances nettes sur l’Etat
Créances nettes sur l’extérieur
= Contreparties de M3
19
(variations de dettes) Passif
M3, soit :
- Billets et dépôts à vue
- Placements à vue
- Placements à terme et instruments du marché
monétaire
Ressources stables des IFM :
- Epargne contractuelle (P1)
- Capitaux propres des IFM
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
CREANCES des I.F.M. SUR L’ETAT
Crédits accordés par les ECB à l’Etat
(sauf Banque de France)
Souscription de titres publics au
moment de leur première émission.
Acquisition de titres publics sur le
marché secondaire (sauf BdF)
Dépôts effectués par les ECB sur des
CCP, et sur des comptes ouverts dans les
livres du Trésor Public.
MOINS
CREANCES du
TRESOR
PUBLIC sur
les autres IFM
= CREANCES
NETTES sur
l’ETAT
Pièces métalliques émises par le Trésor
Public et détenues par les ECB dans leurs
caisses
Crédits accordés aux entreprises
Crédits de trésorerie : escomptes
d’effets commerciaux, LCR, CMCC,
découverts, crédits de campagne…
Crédits à l’investissement
Crédits à l’exportation
Billets de trésorerie, Bons à moyen
terme négociables (BMTN)
CREANCES
SUR
L’ECONOMIE
Crédits accordés aux ménages
Crédits à la consommation
Crédits au logement
Prêts personnels
Découverts bancaires
CREANCES sur L’EXTERIEUR
Créances des autorités monétaires et
du secteur bancaire sur des nonrésidents (en euros et en devises)
Avoirs de réserve bruts (Or, DTS,
devises, créances sur l’Institut monétaire
Européen)
20
MOINS
CREANCES des
NON-RESIDENTS
sur les Autorités
monétaires et le
secteur bancaire
CREANCES
NETTES SUR
L’EXTERIEUR
B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
Balance des paiements de la France avec l’extérieur 2010
21
2011-2012
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