
L E R Ô L E D E L ’ E T A T D A N S L A V I E E C O N O M I Q U E E T S O C I A L E
INTRODUCTION
Interventionnisme contre libéralisme : une opposition établie bien avant Adam Smith
Le thème de l’intervention de l’État est un thème qui n’est pas nouveau. Il est présent dans le
courant classique, qui justifie le libéralisme. Même avant, les mercantilistes justifient certaines
formes de l’intervention de l’État dans sa capacité à défendre le pays et les entreprises nationales
dans la compétition internationale. Le libéralisme prend une forme directement accès sur la politique
industrielle à travers le colbertisme, qui donne naissance à cette tradition française de la forte
présence de l’État au niveau industriel. Les physiocrates au XVIIIème siècle vont au contraire défendre
des thèses libérales. Ce son des partisans du libéralisme à l’intérieur du pays, et également des
partisans du libre échange au niveau international, l’expression du laisser-faire, laissez-passer
apparaissant à cette époque.
Délimiter l’État : État, fédérations et organisations supranationales
L’État est une personne morale de droit publique qui, sur le plan juridique, représente une
collectivité, à l’intérieur ou l’extérieur d’un territoire déterminé sur lequel elle exerce le
pouvoir suprême, la souveraineté. Associé à l’exercice de ce pouvoir suprême, l’État dispose
d’un certain nombre de monopole comme l’utilisation de contrainte physiques pour faire
respecter la loi, la collecte des impôts…
Weber, « Le savant et le politique » (1919) : « S’il n’existait que des structures où toute
violence serait absente, le concept d’État aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu’on
appelle au sens propre du terme l’anarchie… il faut concevoir l’État contemporain comme une
communauté humaine qui dans les limites d’un territoire donné revendique avec succès pour
son propre compte le monopole de la violence physique légitime.» Sa définition montre la
difficulté à pouvoir spécifier et reconnaître quand on a affaire à un État ou non, il pose la
question de la légitimité de son monopole.
L’expression d’État nation signifie que l’État coïncide avec la nation, définie en fonction d’une
identité commune qui lui confère sa légitimité. Elle renvoie à une notion de science politique
qui amène à réfléchir sur le problème de cette identité commune.
La notion d’État-Providence : C’est une forme particulière de l’État, qui a eu tendance à se
développer après la 2nde GM. C’est une conception de l’État qui met l’accent sur le rôle
particulièrement important de celui-ci en matière de redistribution des richesses, de
régulation de l’économie, d’assistance aux plus défavorisés, et de fourniture de biens
collectifs. Il est caractérisé par un interventionnisme assez fort sur le plan économique et sur
le plan social (lutte contre la pauvreté, recherche d’atténuation des inégalités…). Ne pas
confondre avec la notion de l’État Providence au sens étroit (système de protection social).
La question de délimitation se pose aussi à l’intérieur de l’État-Nation, puisqu’il y a plusieurs
niveaux de décisions. Les administrations publiques regroupent l’État central, la collectivité
territoriale, les organismes de sécurité sociale. Problème de répartition des compétences qui
fait que la question du monopole de l’État à l’égard des prises de décisions est attaquée par
le haut et par le bas. Le monopole qu’il détient est celui concernant la violence physique
légitime.
La notion de fédération ou confédération : Le fédéralisme est un mode d’organisation dans
lequel chacun des membres dispose d’une large autonomie et délègue certains de ses